Centrafrique : Le gouvernement plaide auprès de la France pour la levée totale de l’embargo infligé à la RCA
BANGUI, le 15 Juillet 2019(RJDH)----Le Gouvernement centrafricain sollicite le soutien de la France afin de plaider pour la levée totale de l’embargo infligé à la RCA par le Conseil de sécurité des Nations-Unies depuis 2013. Une demande formulée lors de la célébration du 230ème anniversaire de la fête nationale française à la résidence de l’Ambassadeur de France à Bangui ce 14 juillet 2019.
Le renforcement des liens diplomatiques dans la coopération entre la France et Centrafrique était placé au cœur de la célébration du 232e anniversaire d’indépendance. Le gouvernement centrafricain, lors de la cérémonie de la fête de la République Française célébrée le 14 juillet de chaque année, sollicite l’appui de la France pour une levée définitive de sanction du conseil de sécurité qui frappe la RCA.
Le Ministre délégué des Affaires étrangères, Chancel Sekodé, a salué le soutien de la France dans l’assouplissement de l’embargo après les démarches menées et qui ont permis à l’équipement des FACA. « Le rôle diplomatique joué par la France au plan international pour la cause de la République Centrafricaine, mérite d’etre salué. Que ce soit au niveau de l’Union Européenne, autour des bailleurs de fonds en vue de mobiliser le soutien et la mise en œuvre de l’accord de paix ou auprès de l’ONU s’agissant des démarches menées pour assouplir l’embargo des armes sur la RCA et faciliter ainsi l’équipement des forces armées centrafricaines. L’implication de la France a été très déterminante. Je reste persuadé que la France ira plus loin, en plaidant pour une levée totale de l’embargo infligé à la RCA pour permettre à l’Etat de bien remplir ses missions régaliennes », a exprimé le Ministre délégué.
Pour le Haut représentant de la République française en Centrafrique, Eric Gérard, a renvoyé la balle dans les camps des acteurs centrafricains, leur demandant de saisir la chance qu’offre l’accord de Khartoum. Car selon l’Ambassadeur, il n’y a pas de fatalité, « chacun doit se ranger en conscience derrière la chance que porte cet accord au bénéfice de chaque citoyen. Il n’y a pas de fatalité, il n’y a pas de fatalité. Il faut croire comme disait récemment la collègue de l’Union Européenne en Centrafrique Madame Samuela Isopi le 09 mai dernier. Sur ce chemin de la paix, la France est au coté du peuple Centrafricain de manière indéfectible. Ici, sur la terre centrafricaine, je pense bien évidemment au conseil de sécurité des Nations-Unies, la France s’emploie à catalyser les énergies et vous soutient aussi », dit-il.
L’embargo sur les armes est renouvelé pour une année aux termes de la résolution 2454 adoptée à l’unanimité par les membres du comité de sanction, une résolution portée par la France. Cette prorogation de l’embargo, court jusqu’au 31 janvier 2020 mais des ouvertures sont faites pour alléger ladite sanction. Les deux principales sont liées à la Chine et à la Russie autorisées à livrer des armes à la RCA.
Judicaël Yongo.
Centrafrique : La présidence et la primature franchissent le cap de 4 milliards de Fcfa pour les fonds spéciaux
BANGUI, 15 juillet 2019 (RJDH)---La présidence de la République et la Primature ont franchi le cap de 4 milliards de Fcfa de fonds spéciaux avec le collectif budgétaire adopté par l’Assemblée Nationale le 12 juillet dernier. Il s’agit là d’un record atteint par l’administration Touadera.
4,179 milliards de Fcfa, c’est le montant des fonds spéciaux de la présidence et de la primature pour l’année 2019. Les deux institutions ont dépassé le seuil de 4 milliards de fonds spéciaux en faveur du collectif budgétaire rectificatif. Dans la loi des finances 2019, la présidence de la République avait 1,539 milliards de Fcfa comme fonds spéciaux et la primature 1 ,390 milliards.
Dans le projet de loi portant collectif budgétaire, le gouvernement a demandé, selon des informations RJDH, l’augmentation des fonds spéciaux de la présidence à hauteur de 77 % et une augmentation de 50 % pour la primature. La commission finance de l’Assemblée Nationale a revu à la baisse l’ambition du gouvernement pour la plafonner à 25% pour la présidence avec octroi d’une ligne de frais de mission et 30% pour la primature.
Le document du collectif budgétaire dont le RJDH a eu copie montre que la présidence a eu une augmentation de fonds spéciaux à hauteur de 625 millions de Fcfa et l’octroi de 200 millions de Fcfa pour les frais de mission. Ces ajouts portent le montant des fonds spéciaux du chef de l’Etat à 2,364 milliards de Fcfa.
200 millions de Ffca ont été ajoutés aux fonds spéciaux du Premier Ministre, ce qui porte ces fonds politiques à 1,890 milliards de Fcfa. Les sources officielles contactées par le RJDH pour se prononcer sur l’augmentation de ces fonds, n’ont pas souhaité se prononcer. Mais un proche du chef de l’Etat a sous couvert de l’anonymat justifié ces augmentations par « la naissance de nouveaux défis liés à la paix et à la sécurité du pays », confie-t-il sans commentaire ni précision.
A la tribune de l’Assemblée Nationale, pour défendre le projet de loi portant collectif budgétaire rectificatif qui porte le budget de l’Etat à 281,85 milliards de Fcfa contre 234,84 milliards(hausse de 20, 02%), le Ministre des Finances avançait l’élargissement du gouvernement après l’Accord du 06 février, la loi de programmation militaire, la hausse de fonds alloués à l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
Selon des sources généralement bien informées sur le circuit du gouvernement, entre janvier et juin 2019, les dépenses à la présidence et à la primature auraient atteint voire dépassé les 70%, ce qui met en difficulté ces deux institutions dans leur projection pour finir l’année d’où la décision d’augmenter les fonds spéciaux. Ainsi, l’administration Touadéra a franchi le cap de 4 milliards de fonds politiques dans l’histoire d’un pays comme à la RCA où un citoyen moyen vit avec moins d’un dollar américain par jour, selon l’indice de développement humain du PNUD de 2018.
Sylvestre Sokambi
Centrafrique : Environs 281 milliards, c’est le montant du collectif budgétaire rectificatif voté par les députés
BANGUI, le 15 Juillet 2019(RJDH)---Les parlementaires ont largement voté avec 114 voix sur 119 votants, le collectif budgétaire rectificatif pour l’exercice 2019, ce vendredi, 12 Juillet dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale. Le collectif budgétaire est fixé à environs 281, 85 milliards de francs CFA.
Suite à la signature de l’Accord de Paix et de Réconciliation en Centrafrique, des départements et postes des conseillers ont été créés en passant par la loi de programmation des militaires, la hausse de fonds alloués à l’Autorité Nationale des Elections (ANE) et la déclaration générale de la politique du gouvernement, sont entre autres les raisons ayant entraîné des coûts supplémentaires sur la loi des finances de l’année en cours afin de répondre aux exigences de l’heure.
Les ressources prévisionnelles révisées sont estimées à 281,85 milliards de FCFA contre 234,84 milliards de FCFA soit, une hausse de 20, 02%. Les dépenses se situent à 262,49 milliards de FCFA par le budget initial, soit 9, 40%. Le solde global de ce collectif est donc excédentaire de 19,36 milliards de FCFA, soit 1,42% du PIB.
Henri Marie Dondra, Ministre des Finances et du Budget se réjouit après que les élus de la nation ont voté ce collectif budgétaire rectificatif 2019, avant de se justifier sur la présentation de ce budget. « Ce qui a justifié la présentation d’un collectif budgétaire rectificatif, ce sont les événements que nous avons connus notamment l’accord de paix qui induit beaucoup de charges avec l’élargissement du gouvernement surtout la nomination de certaines personnalités issues des groupes armés aux niveaux de la Présidence et de la Primature, il y a aussi les commandants des zones qui ont été désignés et les différentes structures de la mise en œuvre de cet accord de paix sont les points qui emmènent le coût supplémentaire de cet budget », a présenté le Ministre des Finances et Budget, Henri Marie Dondra.
L’aide budgétaire de la Banque Mondiale à la République Centrafricaine est aussi l’une des raisons d’augmentation de ce budget, « il y a aussi des ressources nouvelles dont la RCA bénéficie à travers l’aide budgétaire de la Banque Mondiale et comme vous le savez, nous avons pris des engagements vis-à-vis du Fonds Monétaire International puisque nous avons bouclé pratiquement un programme entier. Il fallait fort de tout cela venir devant l’Assemblée Nationale », a ajouté le Ministre des Finances et du Budget.
Le vote de ce collectif budgétaire rectificatif intervient 6 mois après que les députés ont adopté la loi des Finances de 2019.
Jefferson Cyrille Yapende
Centrafrique : Environ 250.000 nouveaux nés enregistrés chaque année, selon l’ICASEES
BANGUI, 15 Juillet 2019 (RJDH)---Chaque année, au moins 250.000 nouveaux nés sont enregistrés en République Centrafricaine. Un chiffre de l’Institut Centrafricain des Statistiques des Etudes Economiques et Sociales(ICASEES). Selon le Directeur général de cet institut, Blaise- Bienvenu Ali, une étude de la cartographie du pays est prévue d’ici 2020 afin de procéder au recensement général de la population centrafricaine.
Le nombre de la population centrafricaine après le recensement général est estimé depuis 2003 à environ 4 millions d’habitants. Depuis ce dénombrement, les recensements de la population ne sont pas lancés dans le pays et le nombre est estimé jusqu’aujourd’hui à environ 5 millions alors chaque année, le nombre de naissance atteint 250.000.
« Chaque année, environ 250 000 enfants sont nés en Centrafrique. Pour être crédible dans les chiffres, le recensement général de la population est un moyen efficace pour la réduction de la pauvreté et améliorer les conditions de la population », a ainsi présenté le Directeur général de l’ICASEES, Blaise Bienvenu Ali.
Il a souligné, par-ailleurs, l’importance du recensement général de la population et des habitats en relevant que c’est la densité démographique de la population qui encourage l’appui des partenaires à un Etat, « nous avons estimé la population centrafricaine à environ 5 300 000 habitants en 2019. Le recensement est l’un des indicateurs du développement du pays. Et donc, les travaux de la cartographie sont prévus pour 2020 sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Les fonds sont disponibles pour le démarrage des enquêtes », a indiqué le directeur général de l’ICASEES.
Les zones les plus peuplées de la République Centrafricaine sont d’abord la ville de Bangui, les préfectures de l’Ouham-Pende et la Basse Kotto. Le recensement général de la population d’un Etat est organisé chaque dix (10) ans. En 2013, tous les équipements prévus pour le 4ème recensement de la population ont été saccagés, pilés et vandalisés, pendant la crise.
En 1975, le recensement général de la population, avait enregistré environ 2 088000 habitants, en 1988 2 888426 habitants et le dernier en 2003 où la population centrafricaine est de 3 895 000 habitants.
Auguste Bati-Kalamet