Les tensions sur la frontière terrestre entre la Guinée Équatoriale et le Cameroun constituent un bon thermomètre des relations entre les deux pays membres de la CEMAC. Et ces relations ne sont pas au beau fixe
Périodiquement, au gré des poussées sécuritaires du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, la frontière avec le Cameroun est fermée et des arrestations préventives ont généralement lieu. Et cela dans la plus grande discrétion.
L’alerte du 24 décembre 2017
Le clan du président équato-guinéen ne manque aucune occasion pour rappeler que le président Obiang Nguema Mbasogo avait échappé à une tentative de « coup d’Etat », le 24 décembre 2017, alors qu’il se trouvait dans son palais présidentiel de Mongomo, situé à moins de 100 km de la frontière camerounaise.
Trois jours plus tard, une trentaine d’apprentis putschistes, essentiellement d’origine tchadienne, soudanaise et centrafricaine, avaient été interceptés, par les forces de sécurité camerounaises, près de la ville des trois frontières (Cameroun, Guinée équatoriale, Gabon) de Kye-Ossi. Il va de soi que la protection de cette frontière terrestre avec le Cameroun (189 km) est devenu une préoccupation majeure pour le plus ancien chef d’État en activité (40 ans depuis le 3 août 2019).
Le mur de la honte
Début août 2019, les autorités camerounaises ont été alertées par l’intrusion de militaires équato-guinéens sur leur territoire près de la ville de Kye Ossi, qui fait face à la ville équato-guinéenne de Ebebiyin. Sur plusieurs centaines de mètres au-delà de la rivière, qui matérialise la frontière, les Camerounais ont constaté un défrichage et la pose de jalons. Il se confirme donc l’intention du président Obiang d’élever un mur au-delà de la frontière naturelle avec le Cameroun.
La réaction des autorités de Yaoundé ne s’est pas faite attendre. Dès le 6 août 2019, le chef d’état-major des Armées, le Général René -Claude Meka, s’est rendu sur les lieux. Il a constaté cette menace d’empiètement du territoire camerounais et menacé de représailles devant cette action illicite du pays voisin. En prenant probablement exemples sur les murs de protection érigés par Israël et le projet de Trump à la frontière avec le Mexique, le président Obiang Nguema Mbasogo veut probablement bunkeriser son pays.
L’afflux de migrants ouest-africains
De tous temps la Guinée Équatoriale a été un attrait pour les étrangers. Déjà avant la découverte des gisements gaziers et pétroliers, les anciennes possessions espagnoles du Rio Muni et de l’île de Fernando Pô attiraient des ressortissants du Nigeria, de Sao Thome et du Cameroun pour travailler notamment dans les champs de canne à sucre. Depuis que le pays est devenu un « émirat pétrolier », un appel d’air a drainé de très nombreux étrangers, venant essentiellement de la zone CEMAC. Cet afflux a conduit les autorités de Malabo à s’opposer (avec le Gabon) à la libre circulation des personnes dans cet espace CEMAC ( Cameroun, Centrafrique, Congo,Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad).
Avec la rapide croissance, tous azimuts, des flux migratoires venant des pays africains en crise, la Guinée Équatoriale est devenu une nouvelle destination pour les candidats à la « Terre promise » qu’elle soit européenne, brésilienne ou au sud de l’Afrique. De très nombreux migrants des pays de l’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, des Soudan ont pris les chemins de la Guinée Équatoriale au grand dam des autorités de Malabo. Ces migrants sont en transit pour une période plus ou moins longue. Pour leur survie, ils vivent d’expédients et menacent l »ordre public. Ces « sans-papiers » ne sont plus assimilables et représentent un danger autrement plus important pour ce pays faiblement peuplé (1,5 million habitants) et le seul en Afrique majoritairement catholique. Des groupes terroristes pourraient également y trouver un « pied-à-terre ».
La frontière camerounaise constitue le principal point de passage de ces migrants. Depuis quelques semaines, les visites ministérielles équato-guinéennes se multiplient dans cette partie continentale du pays. Une importante délégation des responsables de la sécurité et de la défense, menée par le vice-ministre des affaires étrangères, Nze Okue Mifumu, a sillonné cette région, les 29 et 30 juillet 2019, pour s’enquérir du problème, recenser les migrants clandestins et menacer d’expulsion ces « sans papiers » non déclarés au service d’immigration.
La CEMAC affaiblie
Le 2 août 2019, le président Obiang a réuni tous les responsables politiques et administratifs et les commissaires de police de cette partie continentale pour faire le point sur la situation.
Malabo reproche aux autorités camerounaises leur laxisme dans le développement de ces flux migratoires non maîtrisés, qui constituent désormais une réelle menace pour le pays. Devant l’immobilisme camerounais, une solution à la Trump pourrait bien être l’option choisie.
Un nouveau problème pour l’intégration au sein de la CEMAC dont le siège est à Malabo.
LA MINUSCA ENCOURAGE LES JEUNES A RESTER ENGAGES DANS LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU VIVRE ENSEMBLE
Bangui, le 14 août 2019 – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) encourage la jeunesse centrafricaine à rester engagée dans la promotion de la paix, de la réconciliation et du vivre ensemble dans le pays. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire mercredi à Bangui, le porte-parole Vladimir Monteiro a souligné que la MINUSCA mène de nombreuses initiatives dans ce sens pour permettre aux jeunes centrafricains d’apporter leur contribution à la paix et à la sécurité, conformément à la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies.
« La MINUSCA continuera à travailler avec les autorités, les partenaires internationaux et les organisations de la jeunesse en vue de la mise en œuvre de la résolution 2250, notamment à travers le partenariat, le renforcement des capacités et la sensibilisation des jeunes », a-t-il indiqué après la célébration de la Journée internationale de la jeunesse, le lundi 12 août. A cet effet, il a cité le lancement mardi, au quartier Boy Rabe à Bangui, de la quatrième édition du programme Vacances en paix et pour la paix (VPP) autour des valeurs de la non-violence, du respect de la vie et de la dignité humaines, de la diversité et de la libre circulation.
Sur la réforme du secteur de sécurité, le porte-parole a annoncé que dans le cadre de l’octroi à la RCA d’armes et de chargeurs par la Russie et la France respectivement, la MINUSCA a été sollicitée par le Gouvernement centrafricain pour apporter « son aide à la mise en place d’un système de sécurité facilitant le transport » de ces matériels vers le lieu de stockage. La demande a été faite la semaine dernière au cours de deux réunions à laquelle ont également participé le Gouvernement et des partenaires.
La situation des droits de l’homme a été abordée par le porte-parole qui a annoncé la documentation par la MINUSCA, de 14 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté au moins 21 victimes. Il a souligné que l’UPC est le principal auteur de ces actes devant d’autres groupes armés, les appelant tous au respect des droits humains des personnes ainsi que de leurs engagements contenus dans l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA).
De son côté, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Major Mohamed Ouabed, a fait part d’une situation sécuritaire relativement calme sur le territoire, avec la baisse des scènes de violence. Toutefois, « la force reste vigilante et mène ses activités opérationnelles destinées à protéger les civils dans le but d’anticiper toute forme d’insécurité », a-t-il dit, précisant que les casques bleus ont mené2558 patrouilles terrestres et aériennes dans tout le pays, la semaine écroulée, dont certaines avec les FACA.
Le porte-parole de la Police, l’Adjudant-chef Alioune Kassé, a pour sa part, souligné la clôture de la formation des formateurs des éléments des Forces armées centrafricaines et des Forces de sécurité intérieure qui doivent intégrer les Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS) au camp Leclerc à Bouar, avec l’appui de la Police de la MINUSCA. « Les 31 stagiaires ont suivi des cours théoriques et pratiques dans des domaines tels que le tir de combat, la topographie, l’auto-défense incluant entre-autres des techniques de contrôles d’individus, le maintien de l’ordre, la Police judicaire et les transmissions », a-t-il dit. Il a ajouté que l’un des objectifs de cette formation est d’outiller les Forces de défense et de sécurité pour leur montée en puissance et mieux prendre en compte la sécurité du pays ».
Strategic Communication & Public Information Division
Par RFI Publié le 13-08-2019 Modifié le 13-08-2019 à 08:35
La RCA fête, ce 13 août, le 59e anniversaire de son indépendance. Alors que le pays vit une crise militaro-politique depuis plusieurs années, le chef de l’État, le professeur Faustin-Archange Touadéra, a prononcé une déclaration qui appelle au patriotisme et à l’unité du pays alors qu’un accord de paix critiqué a été signé en février 2019 à Bangui entre le gouvernement et quatorze groupes armés.
Le chef de l’État appelle les Centrafricains à s’inspirer de l’esprit du 13 août qui a permis aux pères fondateurs d’accéder à l’indépendance. Pour Faustin Archange Touadera, « les armes doivent se taire et laisser la place à la réconciliation et à la reconstruction. J’entends ici et là des voix contraires, discordantes s’élever dans le pays. J’entends ces voix qui s’interrogent. Je les comprends. »
Pas de paix sans dignité
« À ceux qui doutent, mon message est le suivant, poursuit le chef de l'État : nul accord de paix n’est parfait. Cet accord est à l’image de ce que nous sommes des êtres perfectibles mais cet accord est ce que nous avons de plus proche d’une paix définitive et durable. A ceux qui douteraient encore je tiens à les rassurer qu’il n’y a pas de paix possible si la dignité n’est pas rendue aux victimes, pas de paix possible si nous n’accédons pas aux demandes des victimes, pas de paix possible si la justice n’est pas au rendez-vous. »
« Mes chers compatriotes, conclut Faustin Archange Touadera, je vous invite tous à apporter votre petite pierre à l’édifice. Il nous appartient désormais de relever ensemble ce défi soyons les volontaires de la paix. »
C'est le ministre centrafricain de l'Administration du territoire, qui a accusé l'actuel Maire de Bangui, grand allié du président Touadéra, de malversation financière.
Selon le ministre, sur plus de 2 milliards FCFA de recettes perçues, seulement 13 millions ont été investis en faveur de la population, soit un taux de 0,6% pour l'ensemble du montant.
selon le correspondant de la BBC, Un rapport du Ministère de l'Administration du territoire publié la semaine dernière à Bangui, note que la masse salariale et les "assimilés" de 2018, occupent plus de 141% des recettes propres de la commune.
Augustin Yangana Yahoté, en charge de l'Administration du territoire explique que la goutte d'eau qui a débordé le vase, est le rejet du compte administratif de la Mairie de Bangui.
Interrogé, le Maire de la ville de Bangui, mis en cause dans cette affaire, qui s'est réservé de tout commentaire pour l'instant, a révélé qu'il y'a beaucoup de contre-vérités dans le rapport produit par son ministère de tutelle.
Il a promis de réagir après s'être entretenu sur le sujet avec le Président de la République, son allié du second tour de la Présidentielle de 2016.
L'on signale que le phénomène de détournements chroniques qui affecte tous les secteurs de l'administration publique en Centrafrique a amené la Haute Autorité à la Bonne Gouvernance à faire une dénonciation publique début août, annonçant des actions judiciaires.
Le Ministre remet le sort de l'actuel maire entre les mains des inspections générales d'Etat et des Finances.
Centrafrique : Un ministre accuse le maire de Bangui de détournement
Émile-Gros Raymond Nakombo, maire de Bangui, est accusé par le ministre centrafricain de l’Administration du territoire de malversation financière.
Le ministre en charge de l’administration du territoire a chargé le maire de Bangui. Il l’accuse d’être l’auteur de malversations financières.
Sur plus de 2 milliards FCFA de recettes perçues, rapporte BBC, seulement 13 millions ont été investis en faveur de la population, soit un taux de 0,6% pour l’ensemble du montant.
Le maire de Bangui n’a pas fait de commentaire pour le moment et souhaite s’entretenir avec le Chef de l’Etat Archange Touadera avant de réagir.
(Agence de presse panafricaine) août 13, 2019 C’est l’avis donné par le chef de la Minusca, le Sénégalais Mankeur Ndiaye
« En un an, les violences en Centrafrique ont diminué des deux-tiers. Ce n’est pas une embellie passagère mais une baisse tendancielle. Nous avons engagé le désarmement, démobilisation et réintégration. Il y a des progrès qui ont été faits. Des progrès qui sont très timides nous le reconnaissons, mais nous travaillons surtout avec les garants, l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. Un accord de paix n’est jamais parfait, un accord de paix, c’est un compromis dynamique… ».
Depuis que l’accord a été signé tout le monde constate qu’il y a forte baisse des violences partout dans le pays, pas seulement à Bangui, mais également sur le terrain.
Mankeur Ndiaye précise que : « Sur les 11 bureaux de terrain que nous avons, j’en ai déjà visité sept. Je discute avec les autorités administratives locales, avec les populations, et ils constatent tous que depuis le 6 février, il y a une baisse tendancielle des violences».
Par N.E.R App
RCA/Selon le représentant de la Minusca, la baisse des violences est tendancielle
« Les violences dans ce pays ont diminué des deux tiers en un an», affirme Mankeur Ndiaye qui, depuis le 1ermars 2019, est le chef de la Minusca et le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Centrafrique. Mais s’agit-il d’une embellie passagère ou d’un vrai tournant ? Il fait ici le diagnostic de cette période de crise.
Trois fois moins de violation des droits de l’homme au premier semestre 2019 par rapport au premier semestre 2018. Cette décrue des violences est-elle liée à l’accord de paix du 6 février 2019 signé au Soudan entre quatorze groupes armés et le gouvernement centrafricain ?
Il y a un impact parce que nous comparons toujours la situation après le 6 février et la situation avant le 6 février. Du point de vue de nos analyses, cette baisse générale des exactions s’explique par trois raisons. La première, c’est l’engagement de certains groupes armés dans la mise en œuvre de l’accord, principalement les principales forces le FPRC [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique], l’UPC [Union pour la paix en Centrafrique] et le MPC [Mouvement patriotique pour la Centrafrique]. Deuxième facteur explicatif, c’est le déploiement de la Minusca, également dans la zone de Sidiki [Abass] des 3R, zone de Koui à la suite des massacres du 21 mai dernier. Et le troisième facteur, c’est la fin également de la période de la transhumance.
Vous parlez du massacre -, près de Paoua avec plus d’une quarantaine de personnes tuées . Mais beaucoup de Centrafricains reprochent à la Minusca de ne pas avoir réagi sur le terrain militaire et de ne pas avoir essayé d’arrêter les agresseurs ?
Quand vous avez un accord de paix, vous devez tout faire pour accompagner cet accord, aider toutes les parties à sa mise en œuvre, parce que l’accord de paix a été signé par 14 groupes armés et le gouvernement. Donc, nous essayons de marcher sur nos deux jambes, accompagner le processus politique, mais également rester fermes, avoir une position robuste dans l’exécution de notre mandat et de notre mission. Donc, quand il s’est agi des éléments de Paoua, ce que j’ai fait, j’ai dépêché une délégation immédiatement sur le terrain pour parler aux populations, les rassurer, éviter qu’il y ait des représailles, parler à Sidiki [Abass] qui a reconnu effectivement que les responsables de ces massacres, ce sont ses éléments des 3R. Et ensuite, exiger de lui qu’il les arrête. Il en a arrêté trois qui ont été rendus à la justice. Nous continuons d’exiger qu’il arrête les autres. Et maintenant, la justice poursuit son cours et nous mettons l’accent, nous, surtout, sur l’accompagnement du processus politique qui est en cours et qui a permis d’avoir l’accord de Khartoum, l’accord de Bangui, et d’avoir un gouvernement inclusif, aussi avec les groupes armés, et d’avoir également les groupes armés dans les différents comités au plan national et des préfectures.
A la suite du massacre de Paoua, le chef du groupe armé 3R [Retour, Réclamation et Réhabilitation], Sidiki Abass, a livré trois de ses combattants. Mais est-ce que ce ne sont pas de simples boucs émissaires, est-ce que ce n’est pas lui le vrai responsable ?
La justice nous le dira. Certains auteurs arrêtés ont reconnu la responsabilité première de Sidiki [Abass] en tant que meneur d’hommes, mais nous ne pouvons pas nous transformer en juge. Nous attendons les conclusions de la Cour pénale spéciale [de Bangui].
Vous dites qu’il y a un effet Khartoum, un effet accord de paix sur le terrain. Mais cet accord prévoyait la démobilisation et le désarmement de quelque 14 groupes armés. Et aujourd’hui, on en est très loin…
Oui. Un accord de paix ne signifie pas la paix. L’accord de paix ouvre la voie vers la paix. Et la voie de la paix est extrêmement sinueuse. Les groupes armés se sont engagés à quoi ? À respecter la légitimité des institutions démocratiques du pays, respecter l’ordre constitutionnel, respecter l’intégrité du territoire et l’unité de l’État, de renoncer aux armes, à la violence. Nous avons engagé le DDR [Désarmement, démobilisation et réinsertion]. Il y a des progrès qui ont été faits, des progrès qui sont très timides, nous le reconnaissons. Mais nous travaillons surtout avec les garants, l’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique centrale.
« Cet accord de février, ce n’est pas un compromis, c’est une compromission avec des criminels », dit la plateforme d’opposition E-Zingo Biani, le Front uni pour la défense de la nation. Qu’en pensez-vous ?
Oui. Nous avons reçu également les responsables de cette plateforme, le Front uni pour la défense de la nation. C’est une position que nous respectons parce que c’est le jeu démocratique également qui doit éclore dans ce pays. Mais nous lui demandons de nous dire quelle est l’alternative. Continuer la guerre, jusqu’à quand ? Un accord de paix n’est jamais parfait. Un accord de paix, c’est un compromis dynamique. Et depuis que l’accord a été signé, tout le monde constate qu’il y a une baisse tendancielle des violences, partout dans le pays, pas seulement à Bangui, mais également sur le terrain. Parce que moi, j’ai fait le terrain : sur les 11 bureaux de terrain que nous avons, j’en ai visité déjà sept où j’ai discuté avec les autorités administratives locales, où j’ai discuté avec les populations, les membres des comités préfectoraux de mise en œuvre et les acteurs de la société civile. Ils constatent tous que, depuis le 6 février, il y a une baisse tendancielle des violences. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de violences. Non, les violences continuent, les exactions sur les populations civiles continuent. Les barricades et les barrières continuent. Les taxations illégales continuent. Mais nous notons une décroissance, ce qui est positif. Nous notons qu’il y a beaucoup de résistance parce qu’il y a beaucoup d’intérêts en jeu, parce que ces groupes contrôlent l’essentiel du territoire national centrafricain, continuent à exploiter illégalement les ressources minières. Nous le savons, mais nous travaillons avec ces groupes. Et nous nous réjouissons du fait qu’aucun des signataires de l’accord n’a décidé de sortir de l’accord.
Il y a des résistances de la part des groupes armés, dites-vous. Et justement le dernier rapport de suivi des experts de l’ONU dit que certains de ces groupes, comme le FPRC de Nouredine Adam et de l’UPC d’Ali Darassa, ont profité de cette trêve de ces derniers mois pour renforcer leur mainmise sur certains territoires et pour acheter des armes…
Nous suivons la situation sur le terrain. J’ai dépêché il y a quelques jours une mission auprès d’Ali Darassa à Bambari pour lui rappeler ses responsabilités et ses engagements. Il s’est engagé en tout cas à mieux contrôler ses éléments, parce que parfois l’interaction entre les chefs et les éléments qui sont sur le terrain n’est pas évidente. Chaque fois qu’il y a des cas de violations constatés, j’utilise mon mandat de bons offices, je dépêche des missions. J’en ai dépêchées auprès d’Al-Khatim [Mouvement patriotique pour la Centrafrique, MPC], j’en ai dépêchées auprès de Sidiki des 3R. Et donc l’essentiel pour moi, c’est que les responsables des groupes réaffirment leur engagement pour rester dans l’accord, mais nous les mettons au défi également de respecter les engagements sur le terrain. Et nous n’excluons aucune option.
Vous vous félicitez de l’arrivée au gouvernement d’anciens chefs rebelles. Mais comment la justice va pouvoir enquêter sur des crimes dont les auteurs présumés viennent justement d’entrer au gouvernement ou comme conseillers à la primature ?
C’est cela qui est parfois difficile à expliquer. Être dans un gouvernement ne veut pas dire bénéficier de l’impunité, parce que l’accord ne reconnait pas l’impunité, l’accord ne reconnait pas l’amnistie. Je donne toujours l’exemple d’un pays voisin de la RCA, la République démocratique du Congo (RDC) où il s’était agi, à l’époque, pour trouver un compromis politique, de créer quatre postes de vice-présidents. Et l’un des vice-présidents, il s’appelait Jean-Pierre Bemba. Il s’est retrouvé où après ? À la CPI [Cour pénale internationale]. Donc la justice transitionnelle poursuit son cours. Ce n’est pas parce que tel chef de groupe armé est ministre dans un gouvernement que la justice est éteinte pour lui. Non. Attendons que la justice assure.
Dans le quartier PK5 de Bangui, à majorité musulmane, les populations souffrent du racket des milices. Encore 5 morts le 11 juillet dernier. Il y a un an en avril 2018, vous avez tenté de reprendre le contrôle de ce quartier, mais sans succès. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Avant, il y a trois ou quatre ans, personne ne pouvait se rendre dans ce quartier du PK5. Mais aujourd’hui, les gens y vont. Nous sommes présents sur le terrain. C’est extrêmement compliqué, c’est extrêmement difficile, parce que vous avez des groupes armés qui vivent avec les populations. S’il fallait développer une offensive militaire, vous risqueriez d’avoir beaucoup de victimes civiles que nous voulons éviter. Mais nous sommes en train de travailler avec le gouvernement pour davantage sécuriser ce quartier, cette enclave musulmane dans la capitale Bangui.
Depuis 2013, les Nations unies ont décidé un embargo sur les armes à destination de la Centrafrique. Mais aujourd’hui, le gouvernement dit que c’est une entrave à son action. Qu’en pensez-vous ?
Oui. Je peux dire que l’embargo n’est pas tellement populaire, parce que les populations considèrent que l’embargo empêche le gouvernement de se doter d’armes, de défendre le pays. Au même moment où pas grand-chose n’est fait pour empêcher les groupes armés de se ravitailler en armement. Les groupes armés profitent un peu de la porosité des frontières, surtout avec le Tchad et avec le Soudan, pour se ravitailler en armes. Le Conseil de sécurité va se prononcer certainement au mois de septembre sur la levée ou non de l’embargo. Va-t-il lever concrètement l’embargo ou va-t-il encore mettre en place d’autres mécanismes d’allègement pour l’importation des armes par le gouvernement. Nous sommes là dans l’attente.
Est-ce que la compétition entre la France et la Russie en Centrafrique est un facteur d’instabilité sur le terrain ?
En tant que Nations unies, nous travaillons avec tous les acteurs qui sont présents et sans parti pris. La Russie est présente dans le domaine de la formation des Forces armées centrafricaines, et dans d’autres secteurs également dans le pays. J’ai été à Moscou en visite de travail à l’invitation du gouvernement russe, le 30 avril dernier. J’ai été à Paris également où j’ai discuté avec les autorités françaises. Ce qui nous importe pour nous, c’est que tous les acteurs qui interviennent en République centrafricaine s’impliquent dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord et en appui à l’initiative africaine.
De ces deux fonctions que vous occupez, qu’est ce qui est la plus difficile à gérer ? Chef de la diplomatie sénégalaise ou chef de la Minusca ?
.. La Minusca, c’est une mission très complexe. Mais nous sommes engagés dans cette mission avec la foi et la conviction de la réussir. Si vous comparez avec les fonctions des Affaires étrangères d’un pays comme le Sénégal, on peut voir que les tâches sont tout à fait différentes.
Tout à fait différentes et peut-être plus difficiles ?
BANGUI, 13 Août 2019 (RJDH)--- Le parti Kwa Na Kwa de l’ancien Président centrafricain, François Bozizé a quitté la majorité présidentielle pour rallier l’opposition démocratique. C’est la décision parti à l’issue du conseil national ouvert ce 12 août à Bangui.
A 18 mois des élections en Centrafrique, les partis politiques commencent à clarifier leur position. C’est le cas du Parti Kwa Na Kwa, ancien allié du Président Faustin Archange Touadera qui vient de claquer la porte de la majorité présidentielle pour se positionner désormais dans l’opposition démocratique.
Pour la même circonstance, la problématique du retour de l’ancien président, François Bozizé dans son pays, revient dans les discours prononcés par les Présidents et représentants des partis dont le Mouvement Cœur-Uni (MCU), du Président, Touadéra ancien 1er vice-Président du KNK.
Presque tous les Partis politiques invités à cette cérémonie sont pour le retour de Bozizé et de Djotodia, les anciens Présidents en exile, « votre bataille est légitime, François Bozizé doit rentrer chez lui », a déclaré, le Président du Parti PNCN, Cyriaque Gonda.
Fidèle Ngouadjika, ministre Conseiller Spécial du Président, Représentant du Chef de l’Etat hué par les militants du KNK a tenté de désamorcer la bombe en expliquant les raisons qui empêchent le Président fondateur de rentrer au pays, « le Président Touadera veut que François Bozizé rentre à Bangui dans la dignité. Il doit rentrer comme un fils digne de ce pays sans escorter par les forces de la MINUSCA. Quand la Séléka a pris le pouvoir en 2013, nous étions tous en exile et même après notre retour, nous avons été auditionnés par la justice, je faisais partie de ce lot de personnes et même mon cadet Francis Bozizé », a indiqué Fidèle Ngouadjika.
Un argument balayé d’un revers de main par Bertin Béa, Secrétaire général du KNK, qui a même qualifié de « désillusion pour le peuple ».
«Pour beaucoup d’observateurs, le nouveau Président élu allait tourner la page de la transition politique jugée chaotique. Aujourd’hui, l’espoir que cette élection a suscité laisse plutôt place à une profonde désillusion. Comme tout le monde peut le constater, la feuille blanche qui lui a été confiée se noircir au fil de jours », a précisé sans langue de bois Bertin Béa.
Pour le KNK, la seule personne qui empêche Bozizé de rentrer, c’est le Président Touadéra. C’est pourquoi, « après avoir dressé ce réquisitoire accablant contre le régime du Président Touadéra, beaucoup peuvent s’interroger sur le positionnement du KNK sur l’échiquier politique nationale sans vouloir trahi avant la lettre le résultat des débats internes qui se feront sur cette question précise, pour ceux qui sont pressés de savoir notre position avant la délibération des travaux, aujourd’hui le Parti Kwa Na Kwa se situe dans l’opposition », a-t-il conclut.
Le 3ème conseil national ordinaire du Parti KNK qui a ouvert à Bangui ce lundi, 12 Août, prendra fin le 18 Août 2019 à Bossangoa dans l’ouham, le fief du Président fondateur de ce Parti.
Par RFI Publié le 12-08-2019 Modifié le 12-08-2019 à 17:08
Les assises du Conseil national du parti du Kwa Na Kwa (KNK), la formation de l'ancien président François Bozizé, s’ouvrent ce 12 août à Bangui, la capitale centrafricaine, et se tiendront ensuite dans la semaine dans le fief du parti, à Bossangoa, dans l'ouest du pays.
L’objectif des assises du parti Kwa Na Kwa (KNK) qui s'ouvrent ce 12 août dans la capitale Bangui est de resserrer les rangs autour de l'ex-président centrafricain François Bozizé pour la préparation de l’élection présidentielle de décembre 2020, et déterminer les priorités à venir du parti. Il s'agit notamment décider de la sortie du KNK de la majorité présidentielle pour se présenter officiellement comme un parti d’opposition.
« Le KNK va aller résolument vers un positionnement de formation d’opposition parce que nous aurons un candidat et ce candidat sera forcément François Bozizé. C’est notre champion naturel.Et donc nous irons vers des discussions avec les autres formations politiques pour voir l’opportunité de mettre en place une plateforme de l’opposition », déclare le secrétaire général du parti, Bertin Béa.
Vers un retour prochain de Bozizé?
« Parce que nous voyons très bien comment le parti au pouvoir s’organise, poursuit-il.Il y a les requins pour intimider les opposants. Nous écoutons déjà qu’il y aura sans doute un hold-up électoral. Cela nous inquiète, raison pour laquelle nous pensons que l’opposition se doit de se regrouper pour peser pendant les futures élections en 2020 pour empêcher le parti au pouvoir de faire un passage en force ».
Le parti politique Kwa Na Kwa (KNK) de l'ex-président centrafricain François Bozizé a décidé de se ranger désormais du côté de l'opposition, a déclaré lundi le secrétaire général du parti, Bertin Béa, lors du dernier congrès du KNK.
Après un réquisitoire de la gouvernance de l'actuel président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, M. Béa a annoncé le divorce du KNK de la majorité présidentielle pour le prochain cycle électoral 2020-2021.
Ouvert à Bangui ce lundi, les travaux du congrès du KNK devront se poursuivre les autres jours dans la ville centrafricaine de Bossangoa (nord-ouest), également considéré comme le fief du parti. C'est aussi dans cette localité que les grandes recommandations seront déterminées.
En juillet, le KNK avait annoncé le prochain retour de M. Bozizé pour se porter candidat à la prochaine présidentielle dont le premier tour se tiendra fin 2020.
Chassé du pouvoir en mars 2013, M. Bozizé vit actuellement en exil en Ouganda. Le mandat d'arrêt du parquet de la République centrafricaine l'accusant de crimes contre l'humanité et d'incitation au génocide est toujours pendant. F
Source: Agence de presse Xinhua
Le divorce politique consommé entre le président Touadera et son ancien parti le KNK
Convoqué en session à Bangui et Bossangoa ce 12 août, le KNK est dans la posture de l'opposition démocratique au régime de Faustin Archange Touadera. La décision sera sans doute actée lors de ces assises selon le député de Boali. Le secrétaire général du KNK Bertin Béa a aussi indiqué à Radio Ndeke Luka l'investiture de François Bozizé, ancien chef d'Etat et président fondateur de cette formation politique comme cheval de batail politique lors des élections groupées de 2020. Dans cette interview, il dit ne pas être surpris du rapport accablant du ministère de l'Administration du territoire mettant en cause la gestion du président de la délégation spéciale de la ville de Bangui.
Centrafrique : quatre morts dans un conflit intercommunautaire dans le sud-ouest
BANGUI, 11 août (Xinhua) -- Deux agriculteurs et deux bergers peulhs ont trouvé la mort dans un conflit intercommunautaire vendredi à plus de 180 km de la ville centrafricaine de M'Baïki (sud-ouest), totalement en zone forestière, a appris Xinhua dimanche de source locale.
L'origine du conflit reste inconnue pour l'instant. D'après cette source, redoutant des renforts et des représailles de la part des bergers, soupçonnés de posséder des armes à feu, les habitants du village concerné se sont volatilisés dans la nature, soit ils se sont rendus dans les villages voisins ou encore ils ont trouvé refuge dans la forêt.
Ce contexte d'insécurité a suscité la mobilisation des autorités locales, surtout celles de la municipalité, qui ont lancé des pourparlers afin de calmer les tensions. Malgré cette intervention, les villageois qui ont décampé hésitent encore pour retourner chez eux, laissant le village quasiment désertique.
Avec la crise politico-militaire qui a secoué la Centrafrique, de nombreux bergers ont fui vers le Cameroun voisin. Seulement, en leur absence, leurs maisons sont occupées par personnes des autres confessions religieuses. A leur retour, la question de la rétrocession des maisons et des pâturages est toujours à la base de nouveaux conflits.
Centrafrique : La division des Droits de l’Homme de la Minusca présente la situation générale des Droits de l’Homme du 1er semestre 2019 en Centrafrique
BANGUI, 08 aout 2019 (RJDH)--- La division des Droits de l’Homme de la Minusca (DDHM) a présenté le rapport du premier semestre de l’année en cours. Contrairement à l’année 2018 où on compte 1674 incidents impliquant 2821 victimes, cette année la DDH a enregistré 1082 victimes parmi lesquels 516 hommes, 226 femmes, 117 mineurs et 114 victimes non identifiées sur l’ensemble du territoire.
La situation générale des Droits de l’Homme en Centrafrique du 1er janvier au 31 juin 2019, présente des détails accablant en termes de graves violations des Droits de l’Hommes et de meurtres des civils par préfectures. Contrairement au premier semestre 2018 où on compte 1674 incidents impliquant 2821 victimes, le premier semestre 2019 est marqué par 1082 incidents.
Musa Gassama, chef de division des Droits de l’Homme de la Minusca, indique que contrairement à l’année passée, il y a une légère baisse des violations et abus des droits de l’homme. «La période du 1er janvier au 31 juin 2019, nous avons constaté une diminution du nombre des incidents à travers le pays. Si on compare ce tableau à celui du 1er semestre de l’année 2018, on note une baisse de 100%. Il n’y a pas lieu de nous réjouir car la situation reste précaire sur le terrain. Désormais nous allons revoir notre méthodologie, au lieu de nous contenter de présenter des chiffres, nous irons vers les partenaires judiciaires tels que la CPI, la CPS, et la force de la Minuscapour les pousser à prendre des mesures pour mettre fin à ces incidents qui affectent les populations vulnérables» tient-il à préciser.
En réponse à ce rapport, la force de la MINUSCA conformément à son mandat robuste prend acte et se lance dans la dynamique d’empêcher ces graves violations à l’intérieur du pays. Vladimir Monteiro porte-parole de la Minusca, «En ce moment nous avons sept opérations militaires qui sont menées sur le terrain pour protéger la population et prévenir les éventuels incidents qui puissent porter atteintes aux populations. Nous allons enclencher ces mesures ensemble avec le ministère de la justice pour voir les ripostes judiciaires prévues pour cette problématique. Nous allons aussi impliquer la communauté internationale sur ces graves violations. Nous osons croire qu’à travers ces documents des poursuites judiciaires seront enclenchées contre les bourreaux »a ainsi déclaré le porte-parole de la mission onusienne.
Les préfectures les plus touchées par les meurtres des civils sont l’Ouham-Péndé avec 67 victimes, le Mbomou avec 58 victimes, la Ouaka avec 46 et la Mambéré Kadei avec 24 civils tués. Ces violations ont été perpétrées par les groupes armés avec en têtes les 3R qui totalisent 82 incidents, l’UPC 53 et le FPRC 45.
Rolf Domia
Centrafrique : Des femmes détenues à la maison d’arrêt de Bimbo toujours en attente de leur jugement
BIMBO, 08 Août 2019 (RJDH) --- Plusieurs dossiers des femmes présumées auteures de crime, de détournement de fonds, de pratique de sorcellerie et du charlatanisme, sont dans l’attente du jugement qui tarde à venir. Elles ont, au cours d’une interview accordée au RJDH ce lundi 05 aout dernier, déploré la lenteur dans les procédures judiciaires.
Plusieurs chefs d’accusation qui pèsent sur les femmes emprisonnées dans la prison carcérale de Bimbo dans l’Ombella-M’poko, les unes pour la pratique du charlatanisme et de sorcellerie, et d’autres pour crime et détournement de fonds. Certaines détenues, selon les témoignages recueillis, à la maison d’arrêt de Bimbo, ont passé plusieurs mois voire des années en prison « sans aucun jugement ». Elles s’inquiètent de la lenteur des services judiciaires dans le traitement des dossiers enregistrés au greffe de la Cour.
Une femme détenue à la maison d’arrêt de Bimbo, a confié au RJDH qu’elle a déjà totalisé deux ans sans jugement, « Oui ! Je reconnais avoir commis un meurtre, mais j’ai passé au moins deux ans ici à Bimbo et je ne suis pas encore passée devant la barre. Je m’inquiète car, je voudrais être située sur ma situation. Je déplore cette lenteur. J’ai ce droit d’être informée et être jugée mais à temps réel », s’est-elle plainte.
La durée dépassée de ces détenues à la maison d’arrêt a été confirmée par Josiane Bangaye, contrôleur pénitentiaire à la maison carcérale de Bimbo, « plusieurs dossiers sont encore à l’instruction pour des cas de sorcellerie et pratique de charlatanisme, de crime, de détournement des fonds », et que certaines, selon elle, « ont passé deux à trois ans, sans être jugées. Ces dossiers sont actuellement au niveau de l’instruction. Quel que soit la durée de leur détention, elles passeront au jugement », a-t-elle confirmé.
Selon le code pénal de la République Centrafricaine en son article 97 en matière criminelle et les autres cas, « l’inculpé ne peut être maintenu en détention au-delà d’un an ».
Auguste Bati-Kalamet.
Centrafrique : Le gouvernement annonce l’arrêt de l’usine de Boali 2
BANGUI, 08 Août 2019 (RJDH) --- Le Ministre des Mines et de la géologie, Léopold Mboli Fatran, intérimaire de l’Energie et de l’hydraulique a annoncé ce mercredi 7 aout, l’arrêt de l’usine de Boali 2, pour des travaux de renforcement de la ligne de haute tension à 10 méga Watt et la ligne Bangui-Boali à 50 hertz. Des palliatifs ont été envisagés pour ravitailler la population de la ville de Bangui et les environs.
Le 15 mars dernier le Président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, a lancé le projet des travaux de renforcement de la ligne haute tension de Boali 2. Pour favoriser la bonne exécution des travaux de renforcement de cette ligne, l’usine de la centrale de Boali 2 sera aux arrêts jusqu’au mois de septembre prochain.
Ces arrêts sont indispensables comme le confirme Léopold Mboli Fatran, ministre par intérim en charge de l’énergie et de l’hydraulique, « les travaux vont démarrer ce mois de septembre 2019 et seront étalés sur environ six mois. Un planning de délestage y relatif sera établi et une large sensibilisation sera effectuée, afin de préparer la population de la ville de Bangui et les environs sur la perturbation des délestages », a déclaré le membre du gouvernement.
Léopold Mboli Fatran a rassuré la population de Bangui et les environs de la mobilisation du gouvernement pour trouver des palliatifs pour desservir la population en électricité par des générateurs. « Des voies et moyens seront déployés pour rendre supportable ces souffrances qui vont nous permettre de sortir le secteur de l’électricité de sa stagnation qui a trop durée », a réconforté le ministre.
La finalisation de ces travaux est attendue à la fin du 2nd semestre 2020. L’augmentation de haute tension est prévue pour 10 méga Hertz pour le secteur de Boali et de 50 méga watts pour Boali-Bangui.
Auguste Bati-Kalamet.
Centrafrique : Centrafrique : Des membres de la plateforme de concertation formés sur la criminalité environnementale et Faunique
BANGUI, 08 Août 2019 (RJDH) --- Les membres de la société civile, les agents du ministère des Eaux et Forêts, les douaniers et les Forces de Sécurité Intérieur (FSI) tous membres de la plateforme dénommée ‘‘concertation sur la criminalité environnementale, forestière et faunique’’, prennent part depuis mercredi 07 aout, et cela pour trois (3) jours, à un atelier de formation organisé par l’ONG nationale Centre d’Information et d’Ecoute pour le Développement Durable (CIEDD) en partenariat avec l’Interpol.
Le gouvernement Centrafricain par l’entremise du département charger des Eaux et Forêts en partenariat avec l’ONG CIEDD, a organisé cet atelier de renforcement des capacités des membres de la plateforme nationale ‘‘concertation sur la criminalité environnementale, forestière et faunique’’, pour leur permettre de mener à bien la politique gouvernementale de gestion forestière durable pour la protection de l’écosystème au niveau national et sous régional.
Dans son allocution d’ouverture des travaux de ladite assise, le chargé de mission du ministère en charge des Eaux et Forêts, Robert Namsene a souligné que « ces dernières années malheureusement, les massifs forestiers du bassin du Congo dont la République Centrafricaine fait partie des pays membres, sont confrontés à un certain nombre de problèmes dont l’exploitation forestière illégale, le trafic de bois, le braconnage transfrontalier, les feux de brousse, la corruption, la mauvaise gouvernance et autres », a-t-il avancé pour planter le décor de la rencontre.
Selon le coordonnateur de l’ONG CIEDD, Jean Jacques Matamale, « Pour intensifier cette lutte, la RCA est devenue membre du comité des chefs de police d’Afrique Centrale (CCPAC) et membre du conseil exécutif de l’Interpol du groupe d’Afrique de travail sur la criminalité forestière afin de mener la lutte contre les crimes forestiers et fauniques. Cela permet de combattre de manière globale aux côtés des autres pays de la sous-région », a-t-il conclu.
C’est sous cet élan que la RCA a pu développer une stratégie nationale de lutte contre la coupe illicite de bois par la création et l’opérationnalisation de la brigade mobile de contrôle (BMC) et des brigades fixes.
Cet atelier qui regroupe plus de trente participants s’inscrit dans le cadre du projet CV4S mené conjointement par le gouvernement et l’ONG CIEDD, où des recommandations formulées à l’endroit du gouvernement et des partenaires financiers tels que l’AFD, la FAO, la COMIFAC, le WWF.
Fridolin Mamocko
Centrafrique : Le gouvernement encourage la culture de l’entreprenariat en milieu jeune pour lutter contre le chômage
BANGUI, 08 Aout 2019 (RJDH) --- Le gouvernement encourage les jeunes à cultiver l’esprit d’entreprenariat pour créer leur propre emploie afin de se mettre à l’abri du chômage un maillon fort de la pauvreté et de la manipulation. C’est ce qui est ressorti des échanges entre les jeunes et le ministre en charge des petites et moyennes entreprises, ce mercredi 7 aout, à la maison des jeunes de 4earrondissement de Bangui, en prélude de la célébration de la journée internationale des jeunes le 12 aout prochain.
Le taux de chômage des jeunes en Centrafrique oscille entre les 50 et 60 % même si le pays ne dispose plus jusque-là d’un institut pouvant mesurer exactement cette part que l’Etat doit chercher à combler, en élaborant une politique d’emploi conséquente répondant ainsi à la demande nationale.
Partant du constat du nombre important des jeunes centrafricains diplômés et sans emplois, le gouvernement cherche par voies et moyens à lutter contre ce fléau, qui risquerait un jour de provoquer une irruption volcanique dans le pays.
C’est dans cette dynamique que le gouvernement privilégie pour le moment l’esprit d’entreprenariat en milieux jeunes pour faciliter leur insertion dans la vie active. Moussa Maoulloud Aboua, ministre des Petites et Moyennes Entreprises, croit que le gouvernement œuvre en ce sens,« L’intérêt manifesté par le gouvernement est de promouvoir la culture de l’entreprenariat en milieu jeune et de favoriser l’accompagnement des investissements dans le domaine de l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, la petite transformation par l’industrie, créer dans le service pour faciliter la tâche à la jeunesse centrafricaine de s’insérer socialement et économiquement. La volonté du gouvernement est de soutenir l’entreprenariat à travers la formation de capital humain pour permettre au secteur privé de s’épanouir» a-t-il souligné
Pour cela, des mesures ont été prises selon le membre du gouvernement pour accompagner cette initiative gouvernementale,« Des mesures sont prises pour la création et l’animation des différentes structures, et la mise en place d’un cadre juridique adéquat favorisant la bonne marche de cette initiative. Chers jeunes, grâce à ces dispositifs juridiques et d’accompagnement mis en place par les partenaires et les ONG, sachez que vous n’avez plus à attendre que l’on vous cherche d’emplois» a ajouté le membre du gouvernement.
Même si le gouvernement manifeste son envie de diminuer le taux de chômage chez les jeunes en Centrafrique, il n’en demeure pas moins que cet aspect reste encore une épine sous le pied du gouvernement centrafricain qui, depuis des années, n’arrive pas engranger cette frange de la population à travers une politique d’emploi conséquente en créant pour cela un climat favorable.
La journée internationale des jeunes a été créé au mois d’aout en fin des années 90, sur décision des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour donner la possibilité aux jeunes de présenter les maux qui minent et gangrènent leurs conditions de vie.
Carlos Watou
Centrafrique : Les jeunes ont mis le projecteur sur leur condition de vie
BANGUI, 08 aout 2019 (RJDH) --- Les jeunes des 8 arrondissements de Bangui, sur initiative de l’UNFPA, se sont rencontrés hier pour débattre sur les maux qui minent le développement de la jeunesse centrafricaine. Une activité qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la jeunesse le 12 aout prochain.
Pays à majoritairement jeune, la Centrafrique n’a pas su depuis tirer profit du potentiel de sa jeunesse. Nul n’ignore le rôle que les jeunes ont eu à jouer dans les différentes crises qui ont ébranlé le pays ; le fait d’être des instruments entre les mains des différents acteurs de la crise socio-politique les ont rendus vulnérables.
Compte tenu des maux qui minent en grande partie les jeunes centrafricains, et dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la jeunesse (JIJ), la journée du 06 Aout a été consacrée pour discuter et réfléchir sur leurs conditions de vie pour ensuite les présenter aux autorités centrafricaines sous forme d’une recommandation pouvant orienter dorénavant les politiques en matière de la jeunesse.
Trésor Adoum, président du conseil local de jeunes de 8e arrondissement, s’appesantit plus sur les problèmes de son arrondissement. « Les difficultés sont vraiment énormes dans le 8e arrondissement, entre autres les difficultés d’ordre professionnel, social et sécuritaire. Lors de cette causerie, les jeunes ont déploré le comportement des agents de la police qui réclament à chaque intervention les frais de carburant avant de réagir, si bien que la situation sécuritaire demeure encore précaire dans cette partie de la capitale. Tout en sachant qu’ils ont un bon de carburant fourni par les autorités compétentes » a-t-il déploré.
Eusèbe Zoungoula, un jeune du 2e arrondissement appelle les jeunes à s’orienter l’entreprenariat pour contribuer au développement du pays, « En tant que jeunes, nous devons participer au développement de notre pays, car j’ai constaté que la plupart des jeunes ont les yeux rivés vers la fonction publique. Mais la réussite ne se trouve pas seulement dans la fonction publique. Nous devons promouvoir l’entreprenariat pour relever ce défi. Nous devons créer notre propre emploie afin de participer au développement de notre pays » a souhaité Eusèbe Zoungoula.
Lesly Faimindji, l’une des jeunes de 5e arrondissement, quant à elle, prône la prise de conscience en milieux jeunes.« J’appelle mes paires jeunes à une prise de conscience de la situation que nous traversons pour le moment. Nous devons changer notre mentalité et notre façon d’agir. Parce que si on ne change pas, on n’a pas de conscience, on ne fera rien même s’il y a les financements ».
La célébration de la journée internationale de la jeunesse durant cette semaine, a été possible grâce au gouvernement Centrafricain en partenariat l’UNFPA et le PNUD.
Carlos Watou
Centrafrique : La Centrafrique et le Congo-Brazzaville renforcent leur lien de coopération bilatérale
BANGUI, 08 Août 2019 (RJDH)---La République Centrafricaine et la République du Congo ont signé 12 accords multilatéraux suivi d’un échange des documents à l’issue de la 5e session de la grande commission mixte entre les deux pays, qui s’était tenue du 05 au 06 Août 2019 à Bangui.
Au cœur de cette rencontre de haut niveau, le renforcement des liens bilatéraux entre les deux pays en tenant compte de nouvelles donnes géopolitiques et géostratégiques qui redéfinissent aujourd’hui les défis auxquels les Etats doivent y faire face. C’est dans cette optique que les experts de deux délégations ont examiné lors des travaux les questions politique, économique, commerciale, culturelle et technique entre les deux nations.
Au nombre des 12 accords signés, l’on compte l’accord tripartite entre la République Centrafricaine, le Congo et le HCR relatif au rapatriement volontaire des réfugiés centrafricains vivant au Congo.
Augustin Gourou, Ambassadeur-Directeur des Affaires bilatérales de la République Centrafricaine, se dit satisfait que les deux pays ont signé dans peu de temps, beaucoup d’éléments juridiques, « il y a 12 accords qui ont été signés et c’est à l’actif des deux Etats, parce que la dernière grande commission mixte entre ses deux pays remonte à 32 ans donc relancer cette coopération avec la signature de ces nombreux accords. C’est vraiment une satisfaction de la part de deux gouvernements, et donc nous sommes très heureux d’accoucher dans peu de temps ses nombreux éléments juridiques », se réjouit Augustin Gourou.
Il a aussi évoqué les avantages de la signature de ces accords en s’appuyant sur le domaine de transport qui apparait comme une bouffée d’oxygène pour les opérateurs économiques, « il y a le domaine de transport puisque notre pays est un pays limitrophe ou voisin de la République du Congo, et nous savons l’importance du fleuve par lequel transite les produits pétroliers à la destination de Bangui. Donc trouver un processus de développer la coopération en matière de transport d’une importance capitale surtout pour le désenclavement de notre pays », a- t-il conclut.
Les experts de deux pays ont mis en place un comité d’évaluation des documents signés entre les deux pays afin de préparer la 6e grande commission mixte République Centrafrique- République du Congo dans 2 ans à venir à Brazzaville.