Centrafrique : Le MLPC dénonce le double langage de la MINUSCA
BANGUI, 05 septembre 2019 (RJDH)--- Le bureau politique du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain(MLPC), dénonce le double langage de la MINUSCA. Pour le parti, la mission onusienne est aujourd’hui dans une posture qui frôle l’hypocrisie et ne fait rien pour réduire la capacité militaire des groupes armés qui tuent impunément au vu et au su de tout le monde. Position prise ce jeudi 05 septembre contre les exactions sur les civils à Birao et Mingala.
Les garants et facilitateurs de l’Accord de Paix ne sont que des spectateurs face au drame centrafricain. C’est la position du bureau politique du MLPC au regard des situations qui prévalent à Birao et Mingala.
Sans détours, le président du MLPC prend à témoin le numéro 1 de la MINUSCA qui avait promis de mesures fortes contre les groupes armés qui continuent à commettre de crimes malgré leur engagement, lors de la réunion d’évaluation à mi-parcours de l’accord de paix les 23 et 24 aout à Bangui.
Les prenant aux mots, Martin Ziguele interpelle les garants et facilitateurs à faire preuve de bonne volonté en respectant leur engagement à protéger les civils dans le cadre de leur mandat, « nous appelons les garants et les facilitateurs, parce qu’ils se sont engagés par signatures à protéger le peuple centrafricain. Je prends à témoin leurs premiers responsables qui ont déclaré qu’après la réunion d’évaluation, ce ne sera plus comme avant et que rien ne sera toléré, de passer à l’acte. On ne peut pas nous dire d’un côté, que les forces internationales ne sont pas en Centrafrique pour faire la guerre et de l’autre, observer sur le terrain que des seigneurs de guerre brisent des vies humaines tous les jours sans qu’il y ait réaction », fustige-t-il en faisant allusion à la mise en garde du chef de la MINUSCA le 23 aout dernier.
« Comme il y a eu un avant 6 février et il y a aujourd’hui un après 6 février et il y aura un après 23 aout. A partir d’aujourd’hui, à partir de maintenant et à partir de cette réunion, tout ce qui a été toléré jusqu’à maintenant ne le sera plus. A partir d’aujourd’hui, nous ne pourrons plus tolérer des attitudes jusque-là qui ont été tolérées », avait déclaré Mankeur Ndiaye le 23 aout à l’ouverture de la rencontre bilan à Bangui.
Pour le MLPC, les chefs rebelles usent de la tromperie pour faire main basse sur les ressources naturelles du pays sans être inquiétés, « Ali Darassa, pour ne pas le citer, s’est moqué de la communauté nationale et internationale en disant qu’il allait envoyer des hommes de sa propre coalition pour aller expliquer les accords de Khartoum à l’intérieur du pays, et comme d’habitude, ce n’était qu’un leurre. En fait, ces éléments sont partis de Bambari faisant semblant d’aller à Yppi mais arrivés au croisement Maloum, ils ont bifurqué pour emprunter les pistes de pâturage pour sortir à Alindao, parce que leur objectif c’est de piller les ressources minières et, au besoin, si des compatriotes s’opposaient à leurs actes, ils vont les massacrer. Et depuis trois jours, ils sont à Kolo entre Mingala et Alindao. Dieu seul sait dans quelle situation se trouvent nos compatriotes dans ces régions », a-t-il déploré.
De s’interroger à quoi jouent les garants et les facilitateurs en Centrafrique, « nous avons que ces institutions ont les moyens militaires de réduire les capacités de ces groupes armés. Ce que nous ne comprenons pas, on veut qu’on arrive à quelle situation pour enfin utiliser la force. Au Mali, Burkina-Faso, Niger et Tchad, les avions frappent les rebelles pour réduire leur capacité militaire. Pourquoi en Centrafrique, c’est un sujet tabou. On ne veut pas qu’on en parle, pourquoi ? », s’interroge-t-il.
Au-delà des communiqués et condamnations, le MLPC appelle le gouvernement et la MINUSCA à changer de langage face aux groupes armés.
Vianney Ingasso
Centrafrique : Le leader des 3R quitte à son tour le gouvernement
BANGUI, 05 septembre 2019 (RJDH)---Abbas Sidiki, leader de l'un des principaux groupes armés en Centrafrique a donné sa démission mercredi du poste de conseiller militaire auprès du gouvernement, fonction qu'il assurait après la signature début février d'un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés.
Chaque jour en Centrafrique et ce depuis la signature de l’accord de paix, charrie son lot de nouvelles de quelques pas en avant et autres en arrières.
Officiellement nommé au gouvernement au mois de mars, comme d'autres représentants des 14 groupes armés ayant encore la mainmise sur une majeure partie du territoire centrafricain, le leader des 3R, pour justifier sa démission, a qualifié ses fonctions " floues et sans cahier de charge".
Il avait été nommé ministre conseiller militaire en charge des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) dans la zone nord-ouest du pays, une brigade réunissant des membres des forces centrafricaines et de groupes armés dans le but d'assurer la sécurité du territoire lors de l'accord de paix dit de Khartoum.
Sa démission intervient 10 jours après celle de Mahamat Alkatim, et les raisons évoquées par Sidiki sont proches de celles évoquées par le premier pour se retirer du gouvernement, « absence de concertation avec le chef du gouvernement d’où risque de crise de confiance, fonction jugée floue sans cahier de charge, non implication dans le processus de préparation de la mise en œuvre de l’accord de paix en prenant pour exemple l’élaboration des documents du comité de pilotage des USMS, pas de prise en charge financière, ni moyens de travail », regrette-t-il dans la lettre de démission adressée au chef de l’Etat.
Entre temps Alkatim, avait relevé un certain nombre d’insuffisances quant aux moyens de ses fonctions, « Mes fonctions jugées fictives et non effectives sur le plan de droit ; manque de prise en charge financière subséquente ; absence de moyen de département en vue de la facilitation de fonction sur le terrain ; absence d’exercice d’une bonne collaboration d’où risque de crise de confiance et mes représentants nommés dans les fonctions gouvernementales ne sont pas bien traités par rapport à leurs fonctions ».
Ces leaders, considérés comme "partenaires de la paix" au lendemain de la signature de l’accord de paix, sont-ils dans la surenchère ? Nul ne saurait le dire. Les raisons évoquées aujourd’hui par ces deux principaux leaders des groupes armés pour claquer la porte du gouvernement ne sont-elles pas fondées ? Autant d’interrogations qui pourraient avoir de réponses du côté du gouvernement.
Audacieux pour revenir au gouvernement, Alkatim a mis sur la table du gouvernement un certain nombre de revendications adressées aux garants et facilitateurs de l’accord de paix qui doivent être satisfaits dans une note le 2 septembre. Il leur demande la revalorisation de son grade de Général qui ne doit poser aucun problème, la promotion aux grades et aux galants de ses officiers et que les représentants de MPC nommés au gouvernement soient bien traités enfin son installation officielle en tant ministre en charge des USMS dans la zone centre-nord etc.
Toutefois, Sidiki affirme rester fidèle à ses engagements à l’accord de Khartoum dans le cadre de la consolidation de la paix en Centrafrique, « Je reste fidèle aux engagements de l’accord de Khartoum dans le cadre de la consolidation de la paix en Centrafrique » a- t-il conclu.
Cette démission intervient deux semaines après la rencontre d’évaluation de l’Accord politique tenue à Bangui les 23 et 24 août entre le gouvernement et les groupes armés en présence des garants et facilitateurs.
Vianney Ingasso
Centrafrique : Le KNK adopte une ligne dure face au pouvoir de Touadera
BANGUI, 05 Août 2019 (RJDH) --- Le parti Kwa Na Kwa compte entrer dans une phase dure contre le pouvoir en place aux sujets des scandales financiers à répétition, de la violation de la Constitution pour mettre en accusation le chef de l’Etat lors de la prochaine rentrée parlementaire. Il l’a dit dans une interview accordée au RJDH ce mardi 03 septembre 2019.
Le KNK, depuis son basculement dans l’opposition démocratique, a adopté une ligne dure face au pouvoir de Touadera. En se basant sur les soupçons des scandales financiers qui éclaboussent le régime actuel, le KNK attaque aujourd’hui sans cheveux le régime actuel. Pour le parti de l’ancien président de la République François Bozize, le silence du numéro 1 Centrafricain témoigne à suffisance sa complicité car, « qui ne dit mot consent », dit Bertin Bea.
« Nous pensons aujourd’hui que le Chef de l’Etat s’est rendu pratiquement comme celui qui couvre ses scandales financiers voire qui protège ces ministres qui se rendent coupables ou responsables de vol, de corruption, de perception de pot-de-vin, de commission et de rétro-commissions occultes. Non, une République digne de son nom ne peut pas fonctionner dans ces conditions », a martelé Bertin Béa, Secrétaire général du parti KNK.
Selon lui, la liste des scandales est non exhaustive, « il n’y a pas que la question des tueries aujourd’hui à laquelle il laisse faire et sans prendre de position contre ses nouveaux alliés, les chefs des groupes armés. Il y a la question de la gouvernance économique et financière. Le dernier scandale, dans lequel est trompé le ministre des Affaires étrangères, de 200 millions de FCFA encaissés en contrepartie de la rupture de relation diplomatique avec le Kosovo et la délivrance d’un passeport diplomatique au profit d’une de ses parentes. Autant de scandales ! que dit le chef de l’Etat par rapport à ces scandales ? » S’est-il interrogé.
Sans détours, le Secrétaire général du KNK pense que tous les ingrédients sont réunis pour mettre en accusation Faustin Archange Touadera, en appelant les autres députés de la Nation à emboiter le pas, « je lance un appel à tous les députés qu’on appelle des honorables pour que nous puissions prendre nos responsabilités pour que d’ici le mois d’octobre pour mettre en accusation non pas le Premier ministre parce que cela serait dans un cadre de procédure de vote ni la motion de censure mais cela serait une action en vue de la mise en accusation et la destitution du Président de la République pour haute trahison. Il nous faut juste 40 signatures et pas plus pour le faire, comme le stipule les articles 124 et 125 de la Constitution du 30 mars de 2016», a précisé Bertin Béa.
Le Parti KNK, lors des assises du 3ème conseil national du 12 au 18 Août 2019, a clairement annoncé son positionnement dans l’opposition démocratique. Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, le parti sollicite les autres partis issus de l’opposition à s’associer pour créer une plate-forme d’opposition afin de réfléchir sur les enjeux des prochaines échéances électorales qui se pointent à l’horizon.
Jefferson Cyrille Yapende.
Centrafrique : Le parti politique la « Renaissance » condamne les violences à Birao
BANGUI, 05 Septembre 2019 (RJDH)----Dans une déclaration rendue publique ce 04 septembre 2019, le parti la Renaissance pour un développement durable a condamné les dernières violences qui ont fait des victimes et de placement des populations à Birao au nord du pays.
Selon Augustin Agou, ces violences mettent en péril l’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule que, « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Après les douloureux événements qui ont conduit à la mort d’une dizaine de personnes le 02 septembre dernier en représailles à l’assassinat du fils du sultan de Birao, Agustín Agou condamne ces violences en ces termes : « mon parti et moi- même, condamnons avec la plus grande fermeté, les affrontements entre les groupes armés qui mettent en péril la vie de personne à Birao », peut-on lire dans cette déclaration dont le RJDH a eu copie.
Un calme précaire règne depuis le mardi dernier dans la ville de Birao, chef-lieu de la Vakaga après les violents combats qui ont opposé le dimanche dernier le MLCJ et le FPRC. Plusieurs personnes selon des sources humanitaires ont trouvé refuge sur les sites de la Minusca et de l’aérodrome de Birao.
Le parti la Renaissance envisage apporter aussi son soutien aux victimes des violences de Birao, Ndele et ses alentours.
RDJH.
Centrafrique : La sous-secrétaire de l’ONU chargée des affaires humanitaires plaide pour un financement additionnel
BANGUI, 05 Septembre 2019 (RJDH)----Pour apporter une réponse humanitaire croissante en République Centrafrique, le bureau de l’ONU chargé des affaires humanitaires a besoin d’un fonds additionnel. Déclaration faite par Ursula Muller, Sous-secrétaire des Nations-Unies chargée des affaires humanitaires en fin de sa visite d’une semaine dans le pays.
Cette deuxième visite d’Ursula Muller intervient dans un contexte ou l’aide humanitaire selon plusieurs organismes internationaux en Centrafrique, « reste toujours sous financé par les partenaires ». La Sous-secrétaire des Nations-Unies chargée des affaires humanitaires demande aux partenaires, de redoubler leur financement afin de répondre au besoin humanitaire plus complexe en Centrafrique.
« Il faut redoubler les efforts afin que les civiles affectés puissent vivre dans la dignité et la sécurité dans l’espoir d’un avenir meilleur. Il faudra améliorer l’accès au service de base et la couverture des besoins. A ce faire, il est essentiel que les humanitaires puissent intensifier les interventions humanitaires ainsi que les acteurs du développement. Je remercie les bailleurs, qui continuent à appuyer nos efforts mais on a urgemment besoin de financement des bailleurs additionnels pour combler les lacunes de la réponse et les besoins humanitaires croissants ».
De passage à Bria, Bangassou et Alindao, malgré des progrès réalisés et la présence de l’Etat dans certaines zones de la République Centrafricaine, les besoins sont encore énormes, ajoute, Ursula Muller, « à Bria, Bangassou et Alindao, dans ces trois villes, j’ai pu constater des progrès réalisés mais également des besoins humanitaires aigus et croissants. Car, la Centrafrique reste une crise humanitaire complexe qui nécessite l’attention accrue de la communauté internationale, c’est aussi une des raisons de ma visite. De février 2018, j’ai pu remarquer la présence de l’Etat dans certaines zones reculées du pays malgré le défi sécuritaire et logistique. Plusieurs interlocuteurs ont demandé à plusieurs reprises la protection et l’extension de la couverture des services essentiels de base », a-t-elle remarqué.
46 % de fonds sont financés selon les chiffres humanitaires en Centrafrique. Les violences perpétrées ces derniers temps, ont encore augmenté le nombre de personnes en situation d’urgence qui ont besoin de l’aide humanitaire dans le pays.
RJDH.
Centrafrique : Le gouvernement et l’Association du Barreau Américain évaluent les défis liés aux sessions criminelles
BANGUI, 05 Septembre (RJDH) --- Pour partager les résultats de l’évaluation des sessions criminelles et sortir des recommandations en vue d’améliorer l’organisation des sessions criminelles en Centrafrique, un atelier est organisé du 05 au 06 septembre par le ministère de la justice sur financement de l’Association du Barreau Américain en Centrafrique. L’objectif est d’identifier les obstacles liés à l’organisation et tenue des sessions criminelles dans les Cours d’Appel de la République Centrafricaine.
L’objectif visé par ce projet financé par l’Association du Barreau Américain est d’évaluer les défis rencontrés par les Cours d’Appel de la République Centrafricaine dans les tenues régulières des sessions criminelles.
Alain Gbaziale, Directeur Général des Services Judiciaires, explique que ce travail s’inscrit dans la politique du gouvernement (zéro tolérance), « notre pays a connu des situations difficiles et il y a eu beaucoup de crimes qui ont été commis en Centrafrique. Comme le Gouvernement a adopté la ligne politique dans l’expression « tolérance zéro » à l’égard des criminels, des sessions criminelles ont été tenues à Bangui et a l’intérieure du pays. Ces activités visent à valider un rapport d’évaluation de ces sessions criminelles qui a été faite par deux haut magistrats, Arsène Sende et Alfred Emmanuel Ndakala », précise le Directeur Général des services judiciaires.
Cette séance permet aux deux parties impliquées dans la lutte contre l’impunité en Centrafrique de relever les manquements constatés lors de la tenue des sessions criminelles, « la justice reste une œuvre humaine certainement. Il peut y avoir des imperfections donc, l’occasion est ici donnée aux praticiens de relever ce qui pourrait être qualifiée comme de lacune lors de cette session et d’apprécier également les différents points judiciaires réservés à ces cas de crimes. C’est l’occasion qui est donnée à ces magistrats de faire leur propre critique et d’adopter un nouveau comportement ou encore la bonne conduite », conclut-t-il.
Cette activité qui s’est ouverte ce 05 septembre prendra fin le vendredi 06 septembre prochain à Bangui. Les participants vont formuler des recommandations notamment sur le renforcement des capacités de chaque acteur en vue d’améliorer l’organisation et la ténue régulière de la session criminelle dans les trois Cours d’Appel à savoir, Bangui, Bouar et Bambari. /
Paméla Dounian-Doté.