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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 17:10
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C’est vrai que cette toile d’accords de défense entre la France et 8 pays d'Afrique, d’accords de coopération militaire technique avec une trentaine de pays, ainsi que ce réseau de 8 bases avec leurs 9 000 hommes et matériels prépositionnés, les facilités qu’elles offrent en matière de refuge, de soutien logistique, ou d’accueil de renforts ; c’est vrai que c’est un dispositif unique ! De toutes les anciennes puissances coloniales, la France aura été la seule à ne pas « 
décrocher » du continent et à garder un savoir-faire militaire « africain » qui lui est parfois envié, parfois reproché.
 
L’annonce, par le président Sarkozy, depuis l’Afrique du Sud, d’une renégociation de ces accords et de ces implantations, est-ce une petite révolution ? Oui, si on s’étonne de ce que, près de 50 ans après les indépendances, ces textes « obsolètes », comme les qualifie le président français, « caducs » comme disent ceux qui voient bien qu’ils ne sont pas appliqués, ou alors à la tête du client ! Oui, si c’est une vraie remise à plat, accompagnée d’une redéfinition des accords, dans la transparence, devant les Parlements, français mais aussi les Assemblées des pays africains concernés. Mais ce le serait moins, « révolutionnaire », s’il n’y a pas cet examen global, voire un sérieux désengagement, un passage à l’heure de l’Union africaine et de l’Union européenne, nouveaux vecteurs de maintien de la paix.
 
En fait, les militaires et certains politiques français avaient anticipé cette « révision ». La prise de conscience remonte notamment au « traumatisme » du génocide rwandais. A la faveur d’un simple accord de coopération technique, des soldats français s’étaient retrouvés mêlés, à tort ou à raison, à un massacre collectif aux dimensions dantesques. Plus jamais ca !
Depuis, les effectifs des bases permanentes ont été divisés par deux. La doctrine du « soutien sans participation » s’est généralisée, la consigne étant d’éviter d’engager des troupes directement dans des combats ; et d’échapper à un tête-à-tête exclusif sur le terrain en recherchant systématiquement un mandat régional ou international.
 
A court terme, Licorne en Côte d’Ivoire, Epervier au Tchad, ou encore Boali en Centrafrique - qui ont le statut d’opérations non permanentes sont appelés à disparaître. Seules subsisteront quatre points d’appui, avec moins de 5 000 hommes : à l’ouest, Dakar-Sénégal, sans doute spécialisé dans le maritime ; en Afrique centrale, Libreville-Gabon, avec une vocation plus « aérienne » ; pour l’Afrique australe, la Réunion ; et, dans la Corne, Djibouti, maintenu (mais allégé, au profit de la nouvelle base française d’Abou Dhabi, dans le Golfe). A la tête de chacun, un général, chargé d’organiser la coopération à l’échelle régionale ; et du matériel prépositionné, en soutien aux bataillons de paix de l’Union africaine dans la perspective de ce qui s’appelle désormais « l’Euro-Recamp ».
 
Mais deux grandes questions : l’Union africaine, justement, a-t-elle les moyens de prendre en main sa propre sécurité ? Ses « brigades en attente », dans chaque région, seront-elles entraînées, équipées, mobiles, soutenues politiquement bref, crédibles et quand ? D’autre part, puisque Paris cherche très opportunément à échapper au bilatéralisme qui l’a parfois mené à des extrémités coupables, l’Europe sera-t-elle intéressée, suffisamment impliquée et motivée ? On ne peut pas le jurer, à voir la difficulté qu’il y a eu à monter l’actuelle opération Eufor-Tchad-RCA.
 
par Philippe  Leymarie RFI
 
[02/03/2008
 
Quel avenir pour les accords militaires franco-africains ? 


Agoravox


L’annonce du Président Sarkozy devant le parlement sud-africain le 28 février dernier de renégocier les accords militaires signés par la plupart des pays africains francophones aux lendemains de leur indépendance avec la France, est en adéquation avec l’opinion africaine bien éclairée qui a toujours réclamer la redéfinition voire la suppression de ces accords de coopération en matière de sécurité et de défense. Accords qui ont permis à la France d’être le gendarme des dirigeants africains.
Cette annonce intervient aux lendemains de l’intervention française au Tchad où le soutien de l’armée française aux forces du président Deby, lors d’une attaque des rebelles début février, a permis à ce dernier de se maintenir au pouvoir. Elle intervient également sept mois après le discours choquant tenu à Dakar par lequel Sarkozy avait dit que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire.
Mais pour autant, on doit rester sceptique. Car l’objectif de la politique de coopération militaire (outil de la politique étrangère d’un pays) française en Afrique a eu toujours pour objectif d’entretenir l’influence française sur le continent d’où le consensus en la matière sous toutes les Présidences (de droite comme de gauche) de la Vème République. 
Les différents accords militaires


Les accords militaires signés entre la France et la plupart des pays africains francophones sont sous deux formes : les accords de défense et les accords d’assistance militaire technique.
Les accords d’assistance militaire conclus avec vingt-six pays africains permettent à la France d’intervenir dans trois domaines :
  • l’assistance militaire technique ;
  • la formation des cadres militaires africains en Afrique et en France ;
  • l’aide en matériel.
Quant aux accords de défense, signés avec neuf Etats (Sénégal, Cote d’Ivoire, Djibouti, Gabon...) qui avaient fait l’objet du scénario 4 du Livre blanc de la défense de 1994, ils prévoient :
  • l’aide et l’assistance de la France en cas de troubles intérieures
  • le stationnement de plusieurs milliers de militaires français sur des bases ;
  • des interventions militaires.
Quel bilan pour ces accords ?


Au regard d’un simple bilan de cette coopération (ayant pour cadre juridique ces accords précités), on peut relever sa grande ambiguïté car elle n’a jamais été dans le sens de la démocratisation des pays africains. Pis, elle a servi les intérêts d’un certain nombre de chefs d’Etat protégés et soutenus par la France en dépit de leur politique désastreuse.
Sur le plan de l’aide à la formation des armées africaines, cette coopération a abouti à la constitution des armées monoethniques et tribalisées à la solde de ces chefs d’Etat. Elle a eu aussi pour dérive le développement d’une forme de mercenariat. En effet, les anciens coopérants militaires à la fin de leur mission préfèrent rester sur place pour continuer à remplir approximativement les mêmes taches à titre privé, notamment : formation des armées, formation à l’utilisation des armements, conseil pour les états-majors et le gouvernement.
La remise à plat des accords de défense implique aussi celle des accords d’assistance miliaire qui permettent à la France de continuer à former des militaires africains agissant comme des gardes prétoriennes ou des miliciens au lieu d’être de véritables forces républicaines et patriotiques travaillant pour des intérêts globaux de l’ensemble des populations.
La renégociation de nouveaux accords ne doit pas se faire sans qu’un bilan exhaustif ne soit fait des 50 ans de coopération militaire et de ces accords. 
Quid de la transparence ?


Le président Sarkozy a promis qu’une fois les nouveaux accords renégociés, ils seront publiés « dans la transparence ».
Cette transparence implique le contrôle du pouvoir législatif en ce qui concerne les opérations extérieures résultant des accords précités. La mission d’information sur l’amélioration du contrôle parlementaire des opérations extérieures (Opex) conduite par la commission de la défense de l’Assemblée Nationale avait fait la proposition de contrôler ces opérations mais ce dispositif n’a jamais été mis en place. Les députés n’ont pu se prononcer sur l’opération « Licorne » qui avait mobilisé des milliers de soldats français en Cote d’Ivoire. Pas plus que l’intervention française au Tchad pour soutenir Deby n’a pas fait l’objet de débat à l’Assemblée Nationale. Les députés se contentant de poser de temps en temps des questions écrites ou des questions d’actualités. Mais quelques minutes par semaine ne suffisent pas pour comprendre cette politique et encore moins pour la contrôler.
La mission d’information avait aussi recommandé la publication des accords de défense avec leurs clauses secrètes. Recommandation qui n’a toujours pas eu d’application. Toute renégociation implique la publication de ces précédents accords.
La transparence doit aussi porter sur les archives de l’Etat portant sur les vingtaines d’actions militaires directes de France en Afrique d’où la nécessité de déclasser ces dossiers pour être consultables par tout le monde.
Renégocier les accords militaires avec les pays africains revient aussi à reposer le problème de la conception générale de l’Afrique dans la stratégie de la France comme puissance et acteur des relations internationales au moment où les Etats-Unis cherchent à implanter une base militaire sur le continent.
Les forces armées et de sécurité en Afrique ont été à l’origine de beaucoup de crises et continuent d’être des menaces à la démocratisation de nos pays. La renégociation des accords militaires doit se faire dans une perspective de prévention de ces crises et la démocratisation effective de nos pays.
Cela permettra d’éviter des situations comme le renversement du président élu Mahmane Ousmane au Niger (qui avait voulu reformer l’armée nigérienne par une restructuration de la configuration du commandement), l’assassinat du président hutu élu démocratiquement Melchior Ndadaye au Burundi par des militaires tutsi, les répressions sanglantes post-électorales traditionnelles ...
La rupture tant attendue dans la politique africaine de la France va-t-elle se faire avec la renégociation des accords militaires ? Nous attendons les actes pour y croire.
Avec qui va-t-on renégocier ces accords ? Quelle sera la légitimité de nos dirigeants dans ces négociations ? Quel est le calendrier ? Autant de questions dont dépendra l’avenir des accords militaires de la France avec les pays africains. 
Komi TSAKADI, Lomé.
 
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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 17:03
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Depuis le début de l'épidémie de Sida, des personnes porteuses du virus mais non malades intriguent les scientifiques. Une équipe canado-américaine animée par Rafick-Pierre Sékaly directeur d'une unité de recherche  l'INSERM implantée à Montréal - cela peut surprendre, mais l'Inserm finance un de ses labos au Canada - vient de découvrir la protéine qui joue un rôle décisif dans cette résistance. Du coup, cette découverte, tout en expliquant un mystère de l'immunologie et de la médecine, ouvre la voie à de recherches sur un traitement du Sida qui pourrait être complètement différent des thérapies actuelles, mais aussi pour l'ensemble des maladies immunodéficientes ou provoquées par des virus, ainsi que pour les problèmes de rejets lors des transplantations d'organes
 
 
Percée dans le domaine du VIH : des chercheurs identifient une protéine qui combat l’immunodéficience
Des scientifiques publient les résultats de leurs recherches dans l’édition préalable en ligne de Nature Medicine
      
Un groupe de chercheurs canado-américain a résolu un important mystère de la génétique : comment une protéine présente dans l’ADN de certains individus les protège contre des maladies immunodéficientes mortelles telles que le VIH. Dans la revue Nature Medicine les scientifiques expliquent comment la protéine FOX03a prémunit contre les attaques virales, soulignant au passage de quelle manière cette découverte pourrait contribuer au développement d’un vaccin contre le VIH. 
      
« L’infection du VIH est caractérisée par une dégénérescence graduelle des lymphocytes T, particulièrement les cellules de la mémoire centrale, lesquelles peuvent intervenir dans la protection permanente contre les virus », explique le chercheur principal Rafick-Pierre Sékaly, professeur à l’Université de Montréal et chercheur au Centre Hospitalier de l’Université de Montréal, directeur de l’Unité de recherche en immunologie humaine, laboratoire de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) implanté à Montréal.
      
« Notre groupe a découvert l’importance vitale de la protéine clé FOX03a pour la survie des cellules de la mémoire centrale, endommagées chez les sujets séropositifs même lorsqu’ils suivent un traitement », ajoute le Dr Sékaly. Le scientifique a effectué ses recherches avec des collègues du CHUM et de l’Inserm, dont Elias El Haddad et Julien van Grevenynghe. Jean-Pierre Routy, chercheur au Centre universitaire de santé McGill et professeur à l’Université McGill, et Robert S. Balderas, vice-président à la recherche et au développement à l’institut BD Biosciences de San Diego (Californie), ont également collaboré.
      
La protéine FOX03a préserve la mémoire immunitaire
 
Les recherches qui ont mené à cette avancée médicale portaient sur trois groupes de sujets masculins : un premier groupe d’individus séronégatifs au VIH, un second groupe d’hommes séropositifs dont l’infection était contrôlée avec succès grâce à une trithérapie et un troisième groupe séropositif n’affichant aucun symptôme. Ces derniers, nommés contrôleurs élites, résistaient à l’infection sans traitement parce que leur système immunitaire, qui aurait normalement dû être attaqué par le VIH, conservait sa mémoire immunitaire résiliente par le biais de la régulation de la protéine FOX03a. 
 
« Étant donné leur résistance complète à l’infection au VIH, ces contrôleurs élites représentent le groupe d’étude idéal pour illustrer de quelle manière les protéines sont responsables du maintien d’un système immunitaire doté d’une bonne mémoire antivirale », explique le Dr Haddad. « Il s’agit de la première étude effectuée sur des êtres humains plutôt que sur des animaux à se pencher sur la protection du système immunitaire contre les infections et à établir le rôle fondamental de la protéine dans la défense du corps. »
      
Au-delà du traitement contre le VIH, le Dr Sékaly estime que la découverte de son équipe est très prometteuse pour d’autres maladies immunodéficientes. « La découverte de la protéine FOX03a permettra aux scientifiques d’élaborer des thérapies adaptées à d’autres maladies virales qui affaiblissent le système immunitaire, telles que le cancer, l’arthrite rhumatoïde, l’hépatite C, de même que les rejets observés dans la transplantation d’organe ou la greffe de la moelle osseuse », dit-il.
      
Paul L’Archevêque, président-directeur général de Génome Québec, fait l’éloge du Dr Sékaly et de son équipe pour leur percée; il rend également hommage aux personnes qui ont participé à cette étude. « Cette découverte représente une avancée majeure dans notre compréhension, pour la première fois chez l’homme, de la réponse immunitaire lors de l’infection au VIH. Ces résultats, qui découlent directement de recherches cofinancées par Génome Québec démontrent bien l’importance  de la recherche en génomique pour l’amélioration de la santé humaine. »
      
Partenaires de recherche :

Cette recherche a été réalisée grâce à l’appui d’institutions publiques et privées au Canada, en France aux États-Unis : l’Université de Montréal, le CHUM, le CUSM, Génome Canada, Génome Québec, le Fonds de la recherche en santé du Québec, les Instituts de recherche en santé du Canada, les National Institutes of Health, l’Inserm et BD Biosciences.

Publié le 3 mars 2008 Libértion Sciences
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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 16:59
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Date: 28 Feb 2008

28 février 2008 – Toby Lanzer, le Coordonnateur des opérations humanitaires des Nations Unies en République centrafricaine, a présenté aujourd'hui l'action de l'ONU dans le pays, où environ 300.000 personnes ont été déplacées en raison du conflit, en particulier dans le nord.
« En 18 mois, l'ONU est passée de 3 organisations non-gouvernementales partenaires à 300 », s'est félicité Toby Lanzer, lors d'une conférence de presse organisée aujourd'hui au siège de l'ONU à New York.
 
Sur les 300.000 personnes déplacées en raison du conflit interne en République centrafricaine, 100.000 ont fui vers un pays voisin. Sur les 200.000 qui se trouvent dans le pays, beaucoup vivent dans la brousse, à proximité de leur maison, a indiqué le Coordonnateur humanitaire.
Pour répondre aux besoins des populations, les Nations Unies et ses partenaires distribuent des vivres et des trousses sanitaires d'urgence, et s'assurent de la disponibilité d'eau potable.
Des `écoles de la brousse´ ont également été créées pour quelque 75.000 enfants déplacés qui bénéficient aussi de vaccinations.
 
L'ONU ne souhaite pas ouvrir des camps, a déclaré Toby Lanzer, mais plutôt faire en sorte que les déplacés puissent rentrer chez eux. Un seul camp a été ouvert dans le nord, a-t-il précisé. La violence sexuelle est un autre sujet de préoccupation pour l'ONU, notamment dans le nord du pays, où environ 15% des femmes et des filles en auraient été victimes de la part de rebelles.
 
Surtout, au-delà du conflit interne, la République centrafricaine se situe dans une position délicate, a souligné Toby Lanzer, car il partage ses frontières avec le Tchad au nord, le Soudan à l'est, et la République démocratique du Congo au sud.
Beaucoup transitent par le pays, notamment des groupes armés rebelles qui passent dans le nord-est, a-t-il expliqué.
 
Le Coordonnateur humanitaire a cependant annoncé qu'au vu des progrès réalisés au niveau politique, notamment par l'intermédiaire du Représentant spécial du Secrétaire général, les factions rebelles et le gouvernement pourraient s'asseoir à la table des négociations cet été.
 
Quant au financement des opérations humanitaires, Toby Lanzer a annoncé que sur les 92 millions de dollars que représente l'appel pour 2008, 10% avaient été accordés. C'est plutôt satisfaisant à cette époque de l'année, a-t-il souligné, avant de préciser qu'il se rendrait prochainement dans plusieurs pays, notamment européens, pour plaider la cause du pays et rappeler l'importance d'une action concertée de la part de la communauté internationale.
 
Quant à la réforme du secteur de la sécurité, le Coordonnateur humanitaire a fait état de progrès, notamment grâce au concours de la France, de la Commission européenne, de l'Afrique du Sud et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
 
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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 15:24
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Communiqué de presse du Groupe de la banque Africaine de Développement (BAD)


de 67 millions de dollars pour faciliter le transport routier
 
Tunis, le 29 février 2007 – Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a signé vendredi à Tunis trois accords de don estimés à 41,8 millions d’unités de compte (UC*), équivalant à 66,68 millions de dollars avec la République centrafricaine et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) pour le financement des couloirs routiers Douala-Bangui et Douala Ndjamena qui relient le Cameroun, la RCA et le Tchad.
 
Les accords ont été signés pour la BAD par son vice-président chargé de l’infrastructure, du secteur privé et de l’intégration régionale, M. Mandla Gantsho. Le ministre centrafricain de l’économie, du plan et de la coopération internationale, M. Slyvain Miliko, a signé au nom de son pays, et le président de la CEMAC, M. Antoine Ntsimi, a signé pour son organisation.
 
M. Gantsho a expliqué lors de la signature des accords que les deux dons, ainsi qu’un prêt de 48 millions d’UC accordés au Cameroun la semaine dernière et un don de 19 millions d’UC approuvé au profit du Tchad, représentent une contribution de la BAD d’un montant global de 174 millions de dollars destinée au programme de facilitation routière pour les couloirs routiers reliant Douala-Bangui et Douala N’Djamena.
 
Les deux objectifs principaux de ce programme multinational financé par le Fonds africain développement (FAD), le guichet concessionnel de la BAD, sont de « contribuer à la croissance du commerce inter-régional et entre les pays de la CEMAC », a déclaré M. Gantsho. Il a par ailleurs ajouté que cette opération permettra également « d’augmenter l’efficacité du réseau routier, y compris les infrastructures routières, les chemins de fer et l’accès maritime tout au long des couloirs Douala-Ndjamena et Douala-Bangui».
 
« Le programme multinational s’inscrit dans le cadre du NEPAD qui vise à créer des couloirs économiquement et commercialement viables sans barrières, formalités et contrôles routiers inutiles qui sont à l’origine des retards inutiles et des augmentations des coûts de transactions dans ces couloirs », a-t-il expliqué.
Il a fait remarquer que la contribution de 174 millions de dollars de la part de la BAD sous forme de prêts et de dons provient de son guichet multinational dans le cadre du FAD-X pour le projet de facilitation routière estimé à 410 millions de dollars.
 
Le ministre centrafricain de l’économie, du plan et de la coopération internationale, Sylvain Maliko, a souligné, pour sa part, l’importance de la contribution du programme de la facilitation routière aux efforts d’intégration régionale des pays membres de la CEMAC. Il a aussi loué la BAD pour son soutien indéfectible aux pays de la sous-région et leurs projets d’intégration.
Le président de la CEMAC, M. Antoine Ntsimi, a noté, quant a lui, que les capitales des pays de la sous-région ne sont pas reliées par des routes bitumées en bon état bien que le transport routier devienne de plus en plus important pour la région.
 
Il a remercié, entre autres, la BAD, l’Union européenne, la Banque mondiale et le Japon pour leur soutien.
« A fin juillet 2005, la BAD avait approuvé 250 opérations au profit des pays membres de la CEMAC avec un engagement total de 3,1 milliards de dollars. L’allégement de la dette dans le cadre de l’initiative PPTE s’élève à 139,9 millions de dollars », a-t-il expliqué.
 
Il s’est servi de l’occasion pour exprimer la gratitude de son gouvernement à l’Union européenne, à l’Agence française de développement et à la Banque mondiale pour leurs contributions au programme.
Le programme permettra d’améliorer l’accès au port de Douala pour le Tchad et la RCA. Il permettra également de réduire la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des populations, notamment celles de femmes.
 
* 1 UC = 1,59527 US$ = 703,717 XOF au 29/ 02/2008
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Centrafrique-Presse.com - dans Communiqués
3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 04:12
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LIBREVILLE (AFP) - dimanche 02 mars 2008 - 22h18 - L'opposant tchadien Ngarlejy Yorongar, disparu depuis son arrestation le 3 février à la fin d'une attaque rebelle ratée à N'Djamena, est arrivé dimanche à Yaoundé, en provenance du nord du Cameroun, a appris l'AFP de sources concordantes.
 
Le député a quitté dimanche la ville de Maroua, dans l'extrême nord du Cameroun limitrophe du Tchad, dans un avion à destination de la capitale camerounaise, qui a fait escale à Garoua (nord), selon une source proche de l'opposition tchadienne.
 
Une source proche des Nations unies a ensuite confirmé à l'AFP que Ngarlejy Yorongar, un des opposants les plus radicaux au président tchadien Idriss Deby Itno, était arrivé à Yaoundé, où il a été accueilli à l'aéroport par la Police de l'air et des frontières (PAF).
Ces sources n'ont pas précisé si l'opposant était libre de ses mouvements.
 
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner s'est "réjoui" dimanche soir dans un communiqué "de la confirmation que M. Yorongar est vivant et de son arrivée il y a quelques minutes à Yaoundé en provenance de Garoua".
 
Ngarlejy Yorongar avait donné samedi de premiers signes de vie à travers une brève conversation téléphonique avec son fils aîné Rokoulmian Yorongar et la publication d'un témoignage dans le magazine Afrique Education, dans lequel il dit avoir été arrêté le 3 février par l'armée tchadienne et avoir ensuite réussi à fuir au Cameroun.
 
Le fils de l'opposant, qui vit en France, avait déclaré samedi à l'AFP que son père était "en vie", mais il avait assuré ne pas savoir d'où son père l'appelait, le numéro étant "masqué". "Tant que je ne l'aurai pas vu vivant, je ne sais pas s'il est otage ou pas", avait-il dit.
 
On ignore en revanche toujours le sort d'un autre opposant arrêté dans les mêmes circonstances le 3 février à N'Djamena, Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de l'opposition tchadienne. Le chef de la diplomatie française affirme dans son communiqué qu'il "reste préoccupé de la situation de M. Saleh dont on a à ce jour aucune nouvelle".
 
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Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 04:00
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RFI, depuis ce matin diffuse dans ses bulletins d’information concernant l’entretien que le député tchadien de l’opposition, Ngarlejy Yorongar, a accordé en exclusivité au bimensuel Afrique Education, que celui-ci aurait plutôt été « accordé à un député (et) a été publié hier vendredi dans un magazine africain ». Plusieurs choses :
  1. D’abord, ce « magazine africain » sans nom s’appelle « Afrique Education ». L’interview en question a été publiée dans le numéro 247 du 1er au 15 mars 2008 en kiosque depuis samedi.
  2. Contrairement à ce que dit RFI, cette interview n’a pas été accordée à un « député (avant d’être) publiée « dans un magazine africain ». Si tel est le cas, que RFI donne le nom de ce député et le parti auquel il appartient. C’est très important.
  3. Afrique Education est en contact avec le député Ngarlejy Yorongar qui a bien voulu lui accorder une interview en exclusivité depuis son lieu d’exil camerounais. Cette interview sera sur le site internet du magazine (www.afriqueeducation.com) dès demain ou après-demain.
  4. Monsieur Ngarlejy Yorongar a rédigé un communiqué en date du 26 février 2008 pour résumer ses propos diffusés dans Afrique Education. Ce communiqué a fait l’objet d’une large diffusion y compris auprès de RFI. A la fin de ce communiqué (qui n’est bien évidemment pas une interview), le député Ngarlejy Yorongar prend le soin de renvoyer les lecteurs à son interview exclusive diffusée dans Afrique Education. Le directeur du bimensuel Afrique Education qui a réalisé cette interview a demandé à RFI de corriger son papier sur ce point. Et l’incident sera clos.
  5. Afrique Education persiste et signe : l’interview du député Ngarlejy Yorongar a bien été recueillie par téléphone en exclusivité pour le magazine. Le député le précisera ultérieurement quand il sera en mesure de parler à l’ensemble de la presse internationale.
Le directeur du bimensuel
Paul TEDGA
Cell. 06.19.41.17.06
 
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Centrafrique-Presse.com - dans Communiqués
3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 03:53
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APA Bangui 29-02-2008 (Centrafrique) En moyenne 105 cas de cancer sont diagnostiqués annuellement en Centrafrique, selon les conclusions d’une étude réalisée en 2005.
Selon l’étude rendue publique vendredi à Bangui, à l’occasion de la célébration de la journée nationale de lutte contre le cancer, les 2/3 des patients résident à Bangui alors que 2,4% seulement viennent de l’arrière pays.
 
L’âge des malades du cancer est compris entre 2 mois à 95 ans, poursuit le document, ajoutant que sur 735 malades, 65% sont des femmes.
«Selon les études réalisées en 2005, le cancer existe bel et bien en Centrafrique et sévit sur toutes les formes», a averti l’inspecteur des services de santé de l’hygiène de l’environnement, le Dr Jacques Kamoun Ndemanga.
 
Il a déploré que la lutte contre le cancer ne soit pas encore intégrée dans les divers programmes nationaux de santé et que le système d’information sanitaire donne peu d’information sur sa prévalence en raison de l’inexistence de moyens modernes de diagnostic et l’absence d’un service spécialisé en Centrafrique.
 
Le cancer de la peau, du sein et du col de l’utérus sont les trois types de cancer rencontrés dans le pays. La journée de lutte contre le cancer a été célébrée par l’Association centrafricaine de lutte contre cette maladie sur le thème «n’enfumer pas mon enfance».
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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 04:28
République du Tchad
 
Unité-Travail-Progrès

Assemblée Nationale

Commission des Droits de l'Homme et de la Communication

Le Député Fédéraliste Ngarlejy Yorongar  undefined

Mise au point: Grâce à Dieu, je suis provisoirement encore en vie pour témoigner de ce que j'ai vu, entendu et vécu lors de ma captivité par la garde présidentielle d'Idriss Déby dans une prison secrète sise à Farcha.

Le 3 février à 17 heures, je suis enlevé de chez moi par des militaires de la garde présidentielle en présence des dizaines des membres de ma famille et de nombreuses personnes tant dans la cour de mon domicile qu'à l'extérieur, plaqué sur le plancher de la Toyota, conduit dans une prison secrète à Farcha sise dans un petit camp militaire non loin du jardin d'Idriss Déby, enchaîné 24 heures sur 24 et interdit de prendre la douche durant ma captivité. Ce camp est entouré d'un mur ordinaire sur lequel sont encastrés des fils barbelés neufs. Il est archi surveillé de l'intérieur, mais, sans la présence visible militaire à l'extérieur. Un grand bâtiment à l'entrée à droite, une vielle bâtisse à gauche qui servira de notre lieu de captivité et à l'arrière cour un camp militaire.

J'y ai trouvé M. Lol Mahamat Choua en pyjamas djellaba et tête nue contrairement à ses habitudes en train de prier.. Puis M. Ibni Oumar Mahamat Saleh en djellaba est débarqué avec brutalité, ensuite une quatrième personne dont j'ignore l'identité puisqu'il commence à faire nuit. J'apprendrai plus tard par la causerie de nos geôliers que le Député Kamougué Wadal Abdelkader a échappé in extrémis à cet enlèvement. Tandis que le Député Saleh Kebzabo absent de N'Djaména, c'est son frère qui aurait reçu une balle pour avoir tout simplement répondu aux militaires venus pour procéder à son enlèvement qu'il est absent du Tchad.

Nous faisons, tous les trois, l'objet de l'isolement total. Seuls deux militaires sudistes et le responsable zakawa de l'équipe de nos geôliers qui ont droit d'entrer dans nos cellules. Les autres gardiens sont tenus à l'écart même au moment de vider nos urines et excréments vers 04 heures du matin. Depuis son arrivée musclée, le 3 février, je n'ai pas de nouvelle du quatrième captif.

Quelques jours seulement après notre enlèvement, M. Ibni Oumar Mahamat Saleh a disparu de sa cellule. Dans la nuit 10 au 11 février, M. Lol Mahamat Choua passé à tabac dans la nuit du 8 à 9 février disparaît à son tour.

Toutes sirènes hurlantes, Idriss Déby est venu deux fois s'entretenir avec nos geôliers.
Le 21, février, je suis, à mon tour, extrait de ma cellule entre 02 heures et 03 heures, toujours enchaîné, les yeux bandés jeté dans la carrosserie de la Toyota qui démarre en trombe pour me conduire au cimetière de Ngonmba (Walya), un quartier situé au sud de N'Djaména où les chrétiens et les sudistes d'une manière générale enterrent leurs morts. Là, on enlève le bandeau de mes yeux et libère mes jambes de la chaîne. On me fait coucher avec brutalité entre deux tombes dans le dessein de me liquider. Mais, heureusement, Dieu Le Miséricordieux m'a épargné le pire.

Ayant repris mes sens, j'ai quitté le cimetière en titubant pour me retrouver à Walya investi par la brigade mixte (police-gendarmerie) qui procède à la fouille pour les objets volés et à la recherche des rebelles cachés, puis à Nguéli, d'où j'ai organisé ma sortie du Tchad pour me retrouver là où je me trouve présentement. Je crois qu'en liberté, je peux, par mon témoignage, aider à la manifestation de la vérité, puisque, le gouvernement fidèle à ses tissus de mensonges et des manipulations vient de coller à M. Lol Mahamat Choua l'étiquette de prisonnier de guerre pour le maintenir en prison afin de le faire taire. Et moi-même, je suis convoqué, le 22 févier, par la police judiciaire dans le même but. Pourtant, au départ, je voulais rentrer tranquillement chez moi pour affronter le pouvoir après un entretien téléphonique préalable avec des journalistes internationaux d'Africa n°1, RFI, BBC, la Voix de l'Allemagne et la Voix de l'Amérique. Mais, j'ai décidé de me mettre à l'abri pour témoigner d'abord.

Surtout qu'Idriss Déby disait, en février 1999, à un groupe d'une soixantaine des cadres ressortissants de ma région natale invités pour la circonstance qu'il me logera une balle lui-même dans la tête si je ne cesse pas de l'embêter :« La prochaine fois, dit-il, je lui logerai moi-même une balle dans sa tête. Désormais, il n'y aura, pour lui, ni prison ni libération et encore moins des interventions fussent-elles des organisations et personnalités internationales de ce monde qui passent leur temps et ne cessent d' intervenir pour lui, chaque fois, qu'il est arrêté. C'est fini à partir d'aujourd'hui. Faites votre travail pour le ramener à la raison…».

En, 2001, il a failli mettre à exécution ses menaces, quand il m'a fait arrêter pour la treizième fois quand je l'ai battu aux présidentielles du 20 mai. C'est la prompte intervention du Président de la Banque Mondiale, M. James Wolfensohn qui l'en a dissuadé. Toutefois, il s'est résolu à me torturer lui – même en personne au quatrième Arrondissement de police de N'Djaména où il m'a fait conduire et mettre à sa disposition. C'est là qu'il s'est acharné sur moi au point de m'envoyer à l'hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris, grâce aux efforts conjugués par des médecins samaritains tchadiens vivant en France et une samaritaine vivant au Tchad. Déjà, moins d'un mois plus tôt, grâce à l'Assemblée Nationale Française, j'ai été hospitalisé, de mars à avril 2001, dans le même hôpital où j'ai pu récupérer l'usage de mes jambes paralysées à la suite des tortures subies lors de ces multiples arrestations. A défaut de me loger une balle dans la tête, il est décidé à me bousiller.

De ce qui précède, je tiens à attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale que M. Ibni Oumar Mahamat Saleh est mort dès les premiers jours de notre captivité puisqu'à son arrivée dans cette prison secrète où nous sommes séquestrés, il a eu droit, sous mes yeux, à des coups de poings et de crosses aux cris des marsouins à la zakawa. A moins qu'il soit admis dans un hôpital pour des soins ou d'un miracle.

J'espère que tout ce qu'on m'a fait ingurgiter lors de ma captivité ne va pas m'emporter avant de témoigner pour l'histoire du Tchad. De même, je demande à Dieu de continuer à me protéger contre ces tueurs mis à mes trousses pour me permettre de livrer à l'opinion ce que j'ai vu, entendu et vécu lors de ma captivité.

Idriss Déby alias «Septembre noir» des années 80 et 90 est de retour.

Du fait des aliments douteux qu'on m’a fait ingurgiter lors de ma captivité, mon souci actuel est de me faire examiner et soigner dans un hôpital spécialisé sinon je risque de connaître le même sort que celui de M. Mahamat Nour, ancien rebelle devenu Ministre de la Défense empoisonné soit à N'Djaména soit à Pékin où il a failli mourir au cours d'un voyage d'Etat effectué en compagnie de son patron, Idriss Déby.

Merci, mille fois merci à toutes celles et à tous ceux qui nous ont, sans relâche, soutenus dans cette dure épreuve (à suivre en lisant mon interview exclusive dans le journal, Afrique Education, du 1er au 15 mars 2008).

Afrique, le 26 février 2008


Le Député Ngarlejy YORONGAR,
 
Auteur du livre: Tchad, le procès d'Idriss Déby, témoignage à charge, Editions L'Harmattan, 2003. 

Coordinateur Exécutif Fédéral de FAR/PARTI FEDERATION; BP 4197 N'Djaména et Président de la Fondation pour le Respect des Lois et Libertés (FORELLI) BP 137 N'Djaména (République du Tchad); Tél. (+235) 629 49 71; (+235) 626 49 71; Mail: yorongarn@yahoo.fr; Website: www.yorongar.com 
 
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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 03:56
 
 
LE MONDE | 01.03.08 | 13h59  •  Mis à jour le 01.03.08 | 14h00 Analyse
 
20080201Sarkozydeby.jpg 
La bataille de N'Djamena, au final, n'aura fait que des vaincus. D'un point de vue technique, les combats dans la capitale tchadienne entre les forces loyalistes et des groupes rebelles tchadiens se sont soldés par une victoire du président Idriss Déby. Celui-ci a non seulement survécu, mais repoussé l'ennemi rebelle venu des confins soudanais. A quel prix ! Dans sa capitale, Idriss Déby vit en "maire de N'Djamena" assiégé. Les rebelles, qui ont été à deux doigts de prendre le pouvoir, début février, se sont repliés non loin du Soudan, à plusieurs centaines de kilomètres, d'où ils menacent de lancer une nouvelle offensive. Alors, on enserre la capitale d'un long fossé antichar de 40 kilomètres et, en attendant le retour des rebelles, on traque un "ennemi" qui semble surtout intérieur.
 
La population, pour commencer, subit une punition en règle. L'acclamation des rebelles à leur entrée en ville, les pillages de quelques-uns se paient à présent au prix fort. N'Djamena subit des exactions de soldats, des fouilles musclées, des destructions de certains quartiers périphériques. Le président Déby a-t-il aussi l'intention de "punir" certains membres de son entourage, membres de son groupe ethnique (Bideyat et Zaghawa) qui se sont dérobés à l'heure de défendre le "fennec" (le chef de l'Etat) ? Lorsque celui-ci a mené une grosse colonne (400 véhicules) à une centaine de kilomètres de la ville pour affronter l'ennemi qui approchait, il a frôlé le pire, esquivant deux embuscades d'autant mieux tendues qu'un officier supérieur avait communiqué les fréquences radio loyalistes aux rebelles. Son chef d'état-major, lui, n'a pas échappé au piège, tué par un autre officier félon.
 
Sans appuis extérieurs, le dispositif militaire de N'Djamena se serait effondré comme un château de cartes, le 2 février. Puisqu'une partie notable de l'entourage zaghawa avait failli ou trahi, la défense de la présidence a été assurée avec l'appoint d'éléments d'autres groupes, notamment Sara et Hadjaraïs. Ces derniers sont déjà intégrés dans la garde personnelle du président Déby depuis l'échec, en 2004, d'une tentative de coup d'Etat organisée par des proches. Depuis, c'est un coopérant militaire français qui gère, à la présidence, l'organisation de cette garde et veille à en "diversifier les origines", euphémisme pour désigner l'isolement croissant d'Idriss Déby au sein des siens, qui vaut menace de mort au Tchad. Le "fennec", afin de tenir, est contraint de jouer les groupuscules les uns contre les autres. Pour combien de temps ?
 
Ces interrogations n'ont pas entamé la volonté de Paris de "sauver le soldat Déby". S'appuyant sur des accords de coopération militaire, Paris a procuré aux forces loyalistes du kérosène pour les aéronefs, du renseignement (positions des rebelles, interception de communications diverses, civiles et militaires), des rations de combat (10 000), des soins pour les blessés et des capacités logistiques, permettant notamment d'acheminer des munitions libyennes pour les chars T55. Au-delà, le rôle de Paris a surtout été crucial dans l'organisation de la bataille de N'Djamena. Selon des sources convergentes, c'est "un responsable militaire français en poste à N'Djamena qui a coordonné la défense de la ville, avec une structure à la présidence". En témoigne cette conversation entre un coopérant militaire français et un haut responsable tchadien, tous deux en battle-dress, entendue début février à la présidence tchadienne : "Ils (les rebelles) vont revenir", affirme l'officier tchadien. "Oui, ils vont revenir, opine le militaire français, et on va leur remettre une patate."
 
A Khartoum, inversement, il a fallu déchanter lorsque la "victoire" des rebelles tchadiens s'est avérée ne pas en être une. En vingt-quatre heures, Idriss Déby, ses hélicoptères, ses chars et ses conseillers français ont renvoyé les trois groupes rebelles vers l'est du Tchad, où ils reconstituent leurs forces avec l'appui des services de renseignement soudanais, qui les "gèrent" sur leurs lignes hors budget, à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Entre le Tchad et le Soudan se joue une guerre par procuration, dans laquelle les alliances croisées entre gouvernements et rebelles enracinent la guerre civile au Darfour plus qu'elles ne l'apaisent. En sauvant Idriss Déby, la France n'a donc pas plus sauvé le Tchad que le Darfour.
 
 
 
Cette forme d'engagement est-elle compatible avec le renouveau des relations entre la France et l'Afrique promis par Nicolas Sarkozy ? Il y a contradiction entre la volonté de renouvellement des relations France-Afrique et la réactivation, face au danger, des anciens réflexes de solidarité avec les chefs d'état de la région. A Bangui, le président Bozizé, arrivé au pouvoir grâce au parrainage d'Idriss Déby, a cru son heure venue quand les rebelles menaçaient de prendre N'Djamena. Le gabonais Omar Bongo Odimba et le Congolais Denis Sassou Nguesso ont, selon des sources concordantes, pesé pour que la France intervienne au Tchad. Selon un bon connaisseur de la région : "Ils ont conscience que si un pays tombe, tous sont en danger. C'est l'éternelle équation des dirigeants de la région."
 
La "relation décomplexée" avec le continent, mise en avant par le président français, risque dans ces conditions d'être étirée jusqu'à l'éclatement entre la vieille "diplomatie du jaguar" de Paris, qui prévalait dans la région quand y vrombissaient ses avions de chasse, et la tentative actuelle de "multilatéraliser" les opérations françaises en les intégrant dans des initiatives internationales. Paris, au Tchad, est placé face à un test de cette politique, alors qu'a commencé à se déployer dans le pays l'Eufor, une force européenne avec une mission de protection des civils, réfugiés du Darfour et déplacés tchadiens, dont la France est la nation cadre, la principale pourvoyeuse de troupes et, pratiquement, l'âme.
 
La nature vertueuse des "nouvelles relations" avec l'Afrique aurait dépassé le stade des incantations si l'Eufor était parvenue à intégrer, dans sa dimension politique, des pressions sérieuses pour pousser M. Déby à engager un dialogue politique de fond avec l'opposition "non armée" tchadienne. Alors que des responsables de premier plan de cette opposition sont encore au secret après avoir été arrêtés par les forces loyalistes, et que d'autres responsables politiques se cachent à N'Djamena ou ont pris le chemin de l'exil, quelle place reste-t-il pour un dialogue ? Campés sur leurs stocks d'armes et leurs alliances, un président isolé et des rebelles divisés se font face au Tchad, séparés seulement par un espace vide, idéal pour les rezzous.
 
Courriel :
jpremy@lemonde.fr
 
Article paru dans l'édition du 02.03.08
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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 02:12
Yorongar-Ngarlejy.jpg 
 
(AFP) 01.03.08 | 14h09
 
Le magazine Afrique Education a publié samedi une interview accordée, selon lui, par l'opposant tchadien disparu Ngarlejy Yorongar, et dans laquelle ce dernier affirme avoir été arrêté par l'armée tchadienne le 3 février et être parvenu à fuir au Cameroun.
 
Interrogé par l'AFP, l'entourage du député à N'Djamena n'a pas été en mesure dans l'immédiat de confirmer le contenu de cette interview, assurant n'avoir "toujours aucune nouvelle" de l'opposant. Selon le bimensuel, M. Yorongar a accordé cette interview, non datée, "par téléphone depuis le lieu d'exil camerounais".
 
Dans cette interview, l'opposant assure avoir été arrêté par des "militaires armés" à son domicile de N'Djamena le 3 février, à la fin de l'offensive rebelle contre le régime d'Idriss Deby. L'un d'eux "m'a empoigné par le col et m'a conduit vers la porte de sortie du salon, puis vers le portail en me distribuant des coups de poing sur la tête", dit-il.
 
M. Yorongar déclare, d'après le texte, avoir été emmené directement dans une "prison secrète" à N'Djamena où, selon lui, ont également été détenus deux autres opposants: l'ancien président tchadien Lol Mahamat Choua, libéré depuis, et Ibni Oumar Mahamat Saleh, toujours porté disparu.
Ngarlejy Yorongar raconte avoir été détenu dans une petite cellule, les jambes reliées par une chaîne. Le 21 février, à 02H00, l'opposant a été, selon le texte, emmené au cimetière de Ngonmba, un quartier sud de la capitale.
 
 
Le député, qui n'a apparemment pas été blessé, indique ensuite être parvenu à fuir au Cameroun. Assurant n'avoir aucun lien avec les rebelles, M. Yorongar accuse M. Deby de vouloir "nettoyer l'écurie politique avant les élections présidentielles de 2010".
 
Le chef de la diplomatie tchadienne Ahmad Allam-Mi avait affirmé le 22 février à Paris que Ngarlejy Yorongar avait été "retrouvé vivant dans son quartier". Le 26, il avait réitéré ses propos, que l'entourage de l'opposant avait à nouveau vivement démentis.
 
Lors de sa visite au Tchad mercredi, le président français Nicolas Sarkozy a obtenu la création d'une commission d'enquête internationale sur les opposants disparus au Tchad. Les autorités tchadiennes démentent avoir arrêté M. Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh.
 

Opposants tchadiens Yorongar donne des signes de vie, mystère autour d'Ibni
 
samedi 1 mars 2008, mis à jour à 15:15 (AFP) 

Ngarlejy-Yorongar.jpg
 
Le député tchadien Ngarlejy Yorongar, disparu depuis près d'un mois, a donné samedi de premiers signes de vie, encore assez mystérieux, tandis que l'incertitude grandissait sur le sort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, un autre opposant arrêté dans les mêmes circonstances.
 
 
Toujours samedi, le bimensuel Afrique Education a publié un entretien attribué à Ngarlejy Yorongar, dont ce dernier a fait état à son fils. D'après ce témoignage non daté, obtenu selon le magazine "par téléphone" depuis son "exil camerounais", le député a été arrêté par "des militaires armés" le 3 février, à la fin d'une attaque rebelle ratée à N'Djamena, puis détenu dans une "prison secrète".
 
Le 21 février dans la nuit, l'opposant a été, selon le texte, emmené au cimetière de Ngonmba, un quartier sud de la capitale, où un de ses geôliers a tiré "deux coups de feu dans (sa) direction" avant de "disparaître". Ngarlejy Yorongar, qui n'a apparemment pas été blessé, précise être ensuite parvenu à fuir au Cameroun.
 
Interrogé par l'AFP, son entourage à N'Djamena a affirmé n'avoir "toujours aucune nouvelle".
L'AFP a également reçu un témoignage attribué à Ngarlejy Yorongar, dont le contenu correspond à l'entretien dans Afrique Education. Mais le courrier électronique provient... d'un représentant en France des rebelles tchadiens.
 
Le député n'a pas répondu aux messages envoyés par l'AFP à son adresse électronique.
En outre, des zones d'ombre subsistent dans les témoignages publiés samedi. Ngarlejy Yorongar raconte ainsi avoir été détenu, dans la "prison secrète", en présence des opposants Lol Mahamat Choua et Ibni Oumar Mahamat Saleh, arrêtés dans les mêmes circonstances.
 
Or, l'ex-président tchadien Lol Mahamat Choua, détenu par les autorités et libéré jeudi, a démenti cette version."Je n'ai jamais été détenu en présence de mes camarades, j'ai toujours été détenu seul", a-t-il affirmé, tout en refusant, par "mesure de prudence", de s'exprimer sur les circonstances de sa détention.
 
Porte-parole de la principale coalition de l'opposition, Ibni Oumar Mahamat Saleh est lui toujours porté disparu.
Dans le témoignage non authentifié parvenu à l'AFP, Ngarlejy Yorongar annonce que ce dernier, "à moins (...) d'un miracle", est "mort" à la suite des "coups" infligés par "la garde présidentielle". Il est moins catégorique dans Afrique Education.
 
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