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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 19:57

 

 1400 personnes déplacées dans Kamba Kota

 
Source: United Nations Development Programme (UNDP)

Date: 11 Jun 2008


Brice Blondel (PNUD RCA)


Environ 1400 personnes déplacées vivent dans le village de Kamba Kota (Ouham) dans de terribles conditions de santé et de sécurité. Ils ont fui leurs villages suite à des attaques par des bandits armés, qui auraient tué 37 personnes. Les victimes du banditisme proviennent de Kambandja, Kassai, Kagoué II et les villages sur la route de Ouogo au nord de Kota Kamba.
La mission conjointe des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Office des Nations Unies en République centrafricaine (BONUCA) qui trouvent ces personnes déplacées se sont déclarées préoccupées par leur santé et leur sécurité.


À l'heure actuelle, ces personnes déplacées utilisent l'eau de la rivière et mangent principalement des feuilles de manioc. Leurs huttes sont faites de branches et de feuillage. L’accès aux soins de santé est rendu difficile à cause du système de recouvrement des coûts appliqué par le centre local de santé (les patients doivent payer une taxe). En dépit de ces défis, les personnes déplacées font des projets. Avec l'aide du Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR), ells ont commencé la construction d'une école qui sera bientôt opérationnelle. Les enfants des déplacés seront bientôt en mesure de revenir à la normalité et reprendre leurs études.


CNRC est arrivé en République centrafricaine en Juillet 2007 et met actuellement en œuvre un des projets d'éducation d'urgence dans la préfecture de l'Ouham. L'organisation opère dans 40 écoles pour donner l'éducation nécessaire à quelques 12.300 enfants. Les activités du projet comprennent la fourniture de kits scolaires et du mobilier, la formation de 179 parents maîtres, ainsi que la formation des membres des Associations des Parents d'Elève dans la gestion des écoles. Le Ministère norvégien des Affaires étrangères, l’Agence suédoise de développement international (ASDI), Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds d'intervention d'urgence (FER) appuient financièrement ce projet. Le Ministère de l'éducation a lancé le projet et le CNRC travaille en étroite coopération avec le Ministère. À mesure que les besoins pour l'enseignement primaire s’accroissent tant dans l'Ouham et l'Ouham-Pendé, le CNRC projette une expansion de son programme d'éducation en 2009, sous réserve de financement.


Avec les populations respectivement de 39.8179 et 46.4272, l'Ouham et l'Ouham Pende sont les régions les plus peuplées après Bangui. Mais en raison des attaques récurrentes et l'insécurité chronique, on estime que 74.000 personnes ont fui leurs villages et vivent comme des personnes déplacées (IDP). L'accord de paix signé entre le gouvernement et l’Armée Populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) réduit de manière significative les tensions politiques dans le Nord-Ouest. Toutefois, le niveau général de sécurité a montré peu de signes d'amélioration. Comme les soldats et les rebelles ont déposé les armes, les attaques de bandits par la route sont de plus en plus fréquentes dans les régions reculées de l'intérieur. Si la sécurité doit être restaurée, la présence de plus en plus visible de l’état et sa capacité militaire du gouvernement centrafricain seront les prochains défis.

 
Pour de plus amples renseignements sur la situation dans Kamba Kota: legast@unhcr.org
Pour de plus amples renseignements sur le CNRC: country.director @ car.nrc.no

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Centrafrique-Presse.com - dans Nation
11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 19:15

 

YAOUNDE, 11 juin (Xinhua) -- La ville de Bria dans le Nord-est de la Centrafrique est le théâtre ces derniers jours des conflits  ethniques entre Sara, Haoussa et Ronga contre les Goura, a  rapporté mercredi la radio Africa No.1. 

 

     Des ethnies concernées ont fait usage des armes à feux et  blanches dans ces affrontements violents dans la ville à 500  kilomètres de Bangui la capitale. Les ethnies Haoussa, Ronga et Sara accusent un Goura d'avoir  assassiné un collecteur de diamant Ronga à la fin du mois de mai.  La police est intervenue entre les deux camps en tirant des coups de feu en l'air afin de rétablir l'ordre. 

 

     Des individus armés de machettes ou de poignards étaient encore visibles mardi dans la région, a indiqué la radio africaine. Selon Africa No.1, des affrontements intercommunautaires ainsi  que des règlements de compte sont fréquents dans cette région. Des agissements qui trouvent leurs origines dans l'exploitation du  diamant qui se déroule dans la contrée.

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Centrafrique-Presse.com - dans Société
11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 19:03












   Mia Farrow ici avec des mères d'enfants centrafricaines

NEW YORK 11 juin 2008 (AFP) — L'actrice américaine Mia Farrow, de retour d'un voyage pour l'ONU en République centrafricaine (RCA), décrit ce pays comme un Etat virtuellement "en déshérence", où les violations des droits de l'homme sont monnaie courante.

"Je ne pense pas que l'autorité du président François Bozizé s'étende bien loin en dehors de Bangui (la capitale), sauf peut être dans certaines villes où son pouvoir est toutefois précaire", a-t-elle déclaré dans un entretien avec l'AFP mardi.

"Je ne sais pas quelle est l'exacte définition d'un Etat en déshérence mais j'imagine que ce n'est pas très différent de ce nous voyons là-bas", a ajouté Mia Farrow, qui est ambassadrice de bonne volonté du Fond des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

L'actrice de 63 ans dresse un sombre bilan de son voyage le mois dernier à travers la RCA, affirmant que des milliers de civils ont été tués, enlevés ou violés lors d'affrontements entre les forces gouvernementales et des rebelles.

Selon elle, les deux parties se sont livrées à des atrocités contre les civils.

"Les gens nous ont raconté que beaucoup de villages brûlés l'avaient été par la garde présidentielle", a-t-elle dit.

Les principales victimes des affrontements sont les enfants qui sont souvent enlevés par les groupes rebelles. En mars, plus de 150 personnes dont beaucoup d'enfants, certains agés de 6 ans, ont été enlevés par l'Armée de résistance du seigneur (LRA), un groupe ougandais tristement célèbre.

La LRA est en conflit contre le gouvernement de Kampala depuis 22 ans et opère maintenant en RCA.

L'Unicef affirme manquer des ressources nécessaires pour récupérer ces enfants qui sont enrôlés de force par les rebelles, tandis que les filles sont réduites à l'esclavage sexuel.

Selon Mme Farrow, les parents ont reçu des messages des kidnappeurs durant sa visite. "La bonne nouvelle était que leurs enfants n'étaient sûrement pas morts. La mauvaise était qu'ils ne les reverraient jamais et que si cela arrivait, ils reviendraient pour les tuer", a-t-elle dit.

Son voyage d'une semaine était son second dans le pays. A l'issue de sa première visite l'an dernier, l'actrice avait appelé la communauté internationale à protéger les civils des attaques des groupes rebelles, des bandits et aussi des troupes gouvernementales.

"En 2007, j'avais dit qu'une force de maintien de la paix devrait être déployée aux frontières du Soudan et du Tchad", a-t-elle rappelé.

Cette année, une force de l'Union européenne (Eufor) a été déployée pour surveiller la frontière nord-est avec le Soudan.

Mais selon l'actrice, les personnes vivant à la frontière nord-ouest du pays avec le Tchad ont subi des attaques de la part de bandits et de l'armée tchadienne.

"Quelque 300.000 civils ont été forcés à fuir, certains se réfugiant dans la brousse et d'autres au Tchad", a-t-elle affirmé.

Insistant sur la nécessité de protéger les civils à la frontière tchadienne, l'actrice a cependant relevé quelques améliorations depuis sa précédente visite.

"Le grand changement, c'est qu'au lieu de deux ONG présentes il y en a maintenant 23", a-t-elle dit.

Elle a exprimé le souhait que sa dernière visite encourage les ONG à aller travailler dans le pays.

"C'est un terrain très dangereux où l'on demande aux travailleurs humanitaires de faire ce que le reste du monde ne fera pas", a-t-elle dit.

 

Ndlr. Centrafrique-Presse : Et dire que les troupes du MLC de JP. Bemba  se sont retirées depuis 2003. Nous sommes en 2008. A quand l'arrestation par la CPI de ce prétendu président de la République dont la garde présidentielle brûle impunément des villages, tue et assassine. On ne peut pas dire que Mia Farrow, qu'on ne peut soupçonner d'anti-bozizisme primaire, raconte des balivernes !

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Centrafrique-Presse.com - dans Droits de l'Homme et Liberté de Presse
11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 19:00

 

 

BANGUI, Centrafrique, June 11, 2008/African Press Organization (APO)/ — Le 10 juin 2008, les juges de la Chambre préliminaire III ont adressé au Royaume de Belgique une demande d’arrestation et de remise de Jean-Pierre Bemba à la Cour. Le Greffier de la Cour, Madame Silvana Arbia, l’a notifiée aux autorités belges aujourd’hui. La Chambre a également estimé nécessaire de délivrer un mandat d’arrêt en remplacement de celui qu’elle avait émis le 23 mai 2008.  

 

Le mandat d’arrêt porte sur les mêmes évènements qui se sont déroulés en République centrafricaine pendant la même période, soit du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003, et ajoute aux crimes déjà contenus dans le mandat d’arrêt du 23 mai 2008, deux chefs d’accusation supplémentaires de meurtres, envisagés sous la double qualification de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.

 

Ainsi, Jean-Pierre Bemba Gombo serait pénalement responsable, conjointement avec une autre personne ou par l’intermédiaire d’autres personnes, au sens de l’article 25-3-a du Statut de Rome :

 

-  de 3 chefs de crime contre l’humanité : viols (article 7-1-g), tortures (article 7-1-f), meurtres (article 7-1-a) ;

-  de 5 chefs de crime de guerre : viols (article 8-2-e-vi), tortures (article 8-2-c-i), atteintes à la dignité de la personne, notamment des traitements humiliants et dégradants (article 8-2-c-ii), pillages d’une ville ou d’une localité (article 8-2-e-v), meurtres (article 8-2-c-i).

 

Jean-Pierre Bemba Gombo, supposé être ressortissant de la République démocratique du Congo (RDC), âgé d’environ 45 ans, a été arrêté le 24 mai 2008 par les autorités du Royaume de Belgique, suite à une demande d’arrestation provisoire et un mandat d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale le 23 mai 2008.

 

La Chambre préliminaire III est d’avis qu’il existe des motifs raisonnables de croire que, dans le cadre d’un conflit armé prolongé qui s’est déroulé en République centrafricaine du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003, les forces du MLC, dirigées par Jean-Pierre Bemba Gombo, ont mené une attaque systématique ou généralisée contre la population civile et ont commis des meurtres, des viols, des actes de torture, des atteintes à la dignité de la personne, et des pillages, notamment dans les localités dénommées PK 12  et PK 22, et dans les villes de Bangui, Bossangoa, Mongoumba, Damara, Bossembélé.

 

SOURCE : International Criminal Court (ICC)

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Droits de l'Homme et Liberté de Presse
11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 18:55

 

 

BANGUI - AFP / 11 juin 2008 17h27 - Le général français Jean-Philippe Ganascia, commandant sur le terrain de la force européenne dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique (Eufor), a estimé mercredi à Bangui qu'il y avait "un retour de la confiance" en Centrafrique.

 

"Il y a un retour de la confiance parmi les populations. Nous avons considérablement participé à réduire cette sorte de menace permanente qu'elles subissent de la part des fauteurs de troubles", a déclaré le général Ganascia lors d'une conférence de presse. Coupeurs de route, braconniers, éléments incontrôlés de la rébellion ou des forces armées régulières ont jusqu'à présent régulièrement harcelé les habitants.

 

"Comment compter le nombre de gens qui ont été sauvés? Comment compter le nombre de ceux qui sont retournés chez eux après avoir fait leurs provisions au marché? Comment compter le nombre de véhicules qui n'ont pas été attaqués? Comment compter la confiance? Eh bien moi je la compte au visage des enfants, des femmes...", a soutenu le général.

 

"Nous avons lancé des opérations de contrôle de zones. C'est-à-dire que nous avons chassé la peur chez ceux qui en avaient, et nous pensons que ceux qui exerçaient la peur devraient pouvoir la connaître", a-t-il ajouté. "Nous sommes bien en opérations depuis le 19 février (date du début du déploiement)" a insisté le général. "Nous avons affiné notre connaissance des menaces et resserré le cercle de notre champ d'action".

 

En Centrafrique, l'Eufor, qui est basé à Birao, a rayonné dans les contrées voisines et notamment dans la région de Gordil, dans une zone de réserve où sévissaient des braconniers. "Dans le Parc Saint-Floris, ceux-ci ont abandonné leurs armes devant le dispositif qu'ils ont observé", a-t-il commenté.

 

"Des gens comme çà je ne pense pas qu'ils puissent revenir. Nous pouvons dire que nous nous appliquons déjà à exercer notre mandat en protégeant les humanitaires et en protégeant les populations. Nous irons plus loin très prochainement en procédant à la saisie des armes", a assuré le général.

"Je souhaite qu'après nous il n'y ait pas de vide. Parce que nous avons engagé quelque chose de positif pour les populations", a dit le général Ganascia, dont la mission s'achève en mars 2008.

 

Pour le moment, l'Eufor, autorisée par la résolution 1778 adoptée le 25 septembre 2007 par le Conseil de sécurité de l'ONU, a déployé 3.200 des 3.700 soldats prévus. L'Eufor a entamé officiellement à la mi-mars un mandat d'un an pour faciliter le travail des humanitaires et protéger les réfugiés du Darfour voisin dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique et les déplacés internes tchadiens et centrafricains, soit plus de 450.000 personnes au total.

 

(©AFP / 11 juin 2008 17h27)

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Nation
10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 23:06

Ndoutingaï et Ouéfio prennent part aux obsèques en France du mercenaire de Bozizé

 




Les obsèques de Daniel Diedrich alias Demba, l’ancien légionnaire devenu mercenaire pour le compte de Bozizé, décédé le 3 juin dernier à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif, auront lieu le mercredi 11 juin 2008. Ce bras de droit de Bozizé recruté en 2002 pendant les préparatifs de son coup d’Etat de ce dernier, a pris une part décisive dans son arrivée au pouvoir et la conservation de celui-ci, s’occupant aussi bien de la protection rapprochée de son commanditaire que de la sécurité du territoire.

 

Tombé gravement malade, il a été subitement évacué sur civière sur l’hôpital Begin à Vincennes où il est arrivé deux jours avant le départ de Bozizé au Japon. L’aggravation de son état a imposé qu’il soit transféré à l’hôpital Paul Brousse où il a fini par succomber. Sa disparition aurait beaucoup affecté Bozizé qui a dépêché son neveu et non moins ministre d’Etat chargé des mines, le fameux Sylvain Ndoutingaï ainsi que son grand frère Jean Roger Ouéfio, prendre part aux obsèques de son ami et compagnon Demba. Il devrait être inhumé au cimetière de Champs sur Marne en région parisienne contrairement aux vœux du défunt qui aurait souhaité être enterré en Centrafrique. 

 

 

Bozizé par ci, Bozizé par là : Paris, New York, Tripoli puis Cotonou

 

Le président Bozizé a quitté Bangui dimanche soir 9 juin 2008 à bord du vol régulier d’Afriquiyah pour une escale à Paris via Tripoli, en route pour New York où il prétend se rendre pour rechercher des financements pour la lutte contre le Vih/Sida. Il devrait selon son entourage, être de retour à Paris vendredi matin 13 juin prochain pour continuer le soir sur Tripoli d’où il se rendrait à Cotonou pour participer au  Xème sommet de la CEN-SAD du 12 au 15 juin 2008.  

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Centrafrique-Presse.com - dans Politique
10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 21:53


(Les Afriques 10/06/2008)

 

Areva, leader mondial de l’énergie nucléaire, compte doubler sa production d’uranium d’ici à 5 ans avec des investissements de € 3 milliards. L’Afrique en sera largement bénéficiaire. Les cours élevés de l’uranium et la réduction des CO2 portent le groupe.


       Poudre d'uranium ou "yellow cake"

Le groupe français Areva compte doubler sa production annuelle d’uranium dans les cinq ans pour la porter à plus de 12 000 tonnes. Des investissements de € 3 milliards seront engagés, particulièrement en Afrique. Areva est présent sur le continent depuis plus de 40 ans à travers la Somair et la Cominak au Niger. Avec le rachat de la canadienne Uramin en juillet 2007, Areva a diversifié ses sources d’approvisionnement en Afrique avec des projets, plus ou moins avancés en Namibie, en Afrique du Sud et en République centrafricaine (RCA).

Le gisement d’Imouraren


Le gain de production proviendra essentiellement du Niger, troisième producteur mondial, avec la mise en exploitation du gisement d’Imouraren au Niger. Gisement à faible teneur (0,8 kg d’uranium pour 1000 kg de roches minéralisées), Imouraren « sera le plus grand projet d’exploitation d’uranium au Niger, la plus grande mine à ciel ouvert de l’Afrique de l’Ouest » affirme Yves Dufour, porte-parole de la mine d’Areva et directeur des activités sociétales. La première étape est l’obtention du permis d’exploitation en cours : l’étude de faisabilité a été déposée en avril, et celle environnementale et sociétale en mai. Si la réponse est positive, « le projet pourrait être au plut tôt obtenu au cours de l’été » précise Yves Dufour.

 
Les investissements, environ € 1 milliard, pourront alors être lancés. « Mais ce qui est le plus délicat, et qui touche tout le monde minier à travers la planète, c’est la disponibilité en engins miniers car la demande en ressources minérales est très importante et les fabricants ne suffisent plus à la tâche. Il y a donc des attentes énormes. Mais on espère, et compte tenu de notre connaissance du marché d’approvisionnement, une mise en production en 2012/13 ». Une mise en production qui sera progressive avec au départ 1 000 à 1 500 tonnes par an, puis rapidement 3 000 t avec des phases supérieures ensuite pour monter jusqu’à 4 000-5 000 t. La durée d’exploitation est prévue sur 40 ans.


Climat apaisé


Le climat s’est apaisé entre le Niger et Areva, qui a perdu son monopole de fait, le pays ayant accordé plusieurs permis d’exploration à des sociétés étrangères. Mais, souligne Yves Dufour, « nous sommes aujourd’hui les seuls à travailler au Niger. Les Chinois sont partis, les Canadiens ne sont pas là, il n’y a pas d’Australiens, il y a plus d’une centaine de sociétés qui ont déposé au Niger mais aucune ne travaille ». Des tensions très fortes étaient apparues début 2007 avec la relance de la rébellion armée des Touaregs du Mouvement des nigériens pour la justice (MNJ), allant jusqu’à l’expulsion du représentant d’Areva. Quelques mois plus tard, le gouvernement nigérien a négocié et obtenu d’Areva, le relèvement à FCFA 40 000 le prix du kilo d’uranium. Parallèlement, plusieurs associations, Sherpa, MDM et le CRIIRAD, ont dénoncé les conditions d’exploitation de l’uranium au Niger en accusant Areva de mettre en danger les salariés et les riverains de ses mines. En réponse, Areva a décidé de créer un observatoire de la santé et une veille sanitaire autour des sites miniers, non seulement au Niger en cours de finalisation, mais aussi sur tous ses sites miniers à travers le monde.

La diversification par l’acquisition d’Uranim


Outre le Niger, Areva détient plusieurs projets à différents stades d’avancement en Afrique obtenus grâce au rachat de la canadienne Uramin, en juillet 2007. Le projet le plus immédiat est la mine de Thekkopije en Namibie, dont la production devrait démarrer en 2009 pour atteindre environ 2 000 t par an.


Un autre gisement minier, connu lui aussi depuis longtemps, comme celui d’Imouraren, mais resté dans les cartons faute d’un prix de l’uranium attractif, le gisement de Bakouma en République centrafricaine (RCA). Toutefois, l’opération est plus délicate. D’une part, le gouvernement centrafricain a contesté les droits acquis par Areva à la suite du rachat d’Uramin et, d’autre part, le gisement est complexe car, dans la roche, se trouve aussi du phosphate, donc le traitement du minerai est plus compliqué. Sur le premier point, les négociations ont toujours lieu entre le gouvernement et Areva. « Ce que nous proposons au gouvernement centrafricain, c’est de développer encore davantage la connaissance du gisement et de trouver si possible des ressources supplémentaires. On a actuellement environ 9 000 tonnes en ressources. Ce gisement est éloigné de tout avec des infrastructures à construire. Si on tombe d’accord, ce sera une grande aventure industrielle et minière », souligne Yves Dufour. Sur les associations uranium-phosphates, Areva a d’ailleurs conclu un accord en 2007 avec l’Office chérifien des phosphates (OCP, Maroc) afin de mettre en place une recherche-développement pour valoriser l’uranium, présent avec une basse teneur dans les gisements marocains de phosphates.


« Les Chinois sont partis, les Canadiens ne sont pas là, il n’y a pas d’Australiens, il y a plus d’une centaine de sociétés qui ont déposé au Niger mais aucune ne travaille ».


Enfin, toujours en Afrique, Uranim avait identifié des ressources dans le site de Ryst Kuil au Nord du Cap. Areva est dans l’attente des résultats des sondages.


Dans les années à venir, l’Afrique sera le cœur de l’activité d’Areva, avec un rééquilibrage sur le long terme. Aujourd’hui, la production d’uranium d’Areva est de 6 046 tonnes (2007), dont 41% provient de l’Afrique. Avec les développements envisagés, la part de l’Afrique devrait monter à environ 50% dans un premier temps. Dans un premier temps car, affirme Yves Dufour, « parallèlement nous développons une exploration très intense au Canada, qui ne donnera pas des résultats immédiats, mais dans les 15-20 ans, le Canada rééquilibrera donc la production, voir le Kazakhstan et l’Asie ».

 
Les juniors prennent pied en Afrique


A la question de savoir si avec l’intense mouvement de fusions&acquisitions dans les mines, la concurrence s’était exacerbée aussi dans l’uranium, Yves Dufour répond : « Sur les permis d’exploration, dans la fin des années 70 et du début 80, il y avait une concurrence énorme sur la planète sur l’uranium. Ce qui est nouveau aujourd’hui en Afrique, c’est que l’on voit les juniors, -on dénombre entre 700 et 800 juniors, principalement nord-américaines, au niveau mondial-, investir l’Afrique. La finalité d’une junior n’est pas obligatoirement l’exploitation, c’est surtout de faire des leviers financiers en bourse, cela paraît toujours délicat, pour de pas dire autre chose, de les voir s’investir en Afrique parce que la bonne finalité d’une exploration en Afrique, c‘est de mettre en exploitation. C’est vrai qu’il y a énormément de juniors internationales qui viennent s’investir en Afrique. Certaines ont plus d’éthique et vise l’exploitation. Ce n’est pas facile de passer du stade junior au stade major. Les grandes juniors qui se lancent dans l’exploitation, ont pas mal de déboires car c’est un métier, on n’exploite pas l’uranium comme de l’or ou du nickel ».


Par Anne-Guillaume Gentil, Paris. 10-06-2008

 

© Copyright Les Afriques

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Economie
10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 21:45

 

(Le Phare 10/06/2008)

 
La Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt provisoire contre Jean-Pierre Bemba, arrêté à Bruxelles le 24 mai 2008 et poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis, entre le 25 octobre et le 15 mars 2003, sur le territoire de la République centrafricaine. Le gouvernement centrafricain avait saisi la CPI en décembre 2004. En dépit du forcing exercé par ses avocats devant la justice belge, l’ex-chef rebelle congolais et ancien vice-président de la République démocratique du Congo (2003-2006) reste en prison. Il reste en détention et la CPI pourra, dans l’hypothèse du rejet de la liberté, émettre un mandat d’arrêt définitif.


La chambre du conseil belge a reconnu la conformité de la procédure de l’arrestation du suspect, après que la chambre de mise en accusation ait rejeté la demande de mise en liberté provisoire sous caution sollicitée par son Conseil. Détenu en Belgique comme Etat d’extradition, les règles de la CPI disposent, dans ce cas, que l’accusé doit être déféré sans délai à l’autorité judiciaire compétente de l’Etat dans lequel il a été arrêté, laquelle doit vérifier que ses droits ont été respectés. Les avocats du prévenu ont saisi à cet effet la chambre de cassation pour obtenir sa liberté provisoire.


A l’analyse du mandat !


Dans le mandat d’arrêt émis par la CPI contre Bemba, la chambre considère qu’il existe des « motifs raisonnables de croire que M. Jean-Pierre Bemba a mis à exécution sa décision de retrait des troupes du MLC (Ndlr : Mouvement de libération du Congo, rébellion qu’il dirigeait) ; ce retrait a marqué la fin des actes criminels sur les civils par les troupes du MLC ainsi que celle du maintien au pouvoir de M. Ange-Félix Patassé ». La même instance de la CPI estime, par ailleurs, que pour les raisons susmentionnées, il y a des motifs raisonnables de croire que « M. Jean-Pierre Bemba est pénalement responsable, conjointement avec une autre personne ou par intermédiaire d’autres personnes », se fondant ainsi sur une disposition des règles de la CPI. Pour des juristes congolais interrogés, cette précision donne clairement à penser que la CPI devrait avoir lancé, sous scellés, d’autres mandats d’arrêt, notamment contre l’ancien président centrafricain, Patassé en se fondant sur le point 17 du mandat.

 

Le point 17 affirme que « la chambre estime qu’il existe des motifs raisonnables de croire qu’il existait un plan commun entre M. Jean-Pierre Bemba et M. Ange-Félix Patassé et que ce plan reposait sur l’engagement mutuel pour Ange Patassé, de bénéficier de l’assistance militaire de M. Jean-Pierre Bemba afin d’assurer son maintien au pouvoir (…) ». Des responsables des Ong de défense des droits de l’homme ainsi que des juristes affirment que la responsabilité du président François Bozize, ancien chef d’Etat-major des forces armées de la RCA et ancien chef rebelle au même titre que Bemba, est totalement engagée. La CPI affirme que Patassé s’était confronté à un mouvement de rébellion mené par Bozize. Quand bien même le mandat d’arrêt reconnaît que d’autres forces armées étrangères auraient pris part au conflit, en citant, notamment la Brigade anti-zaraguina menée par Abdoulaye Miskine, des analystes estiment qu’autant Patassé est impliqué, le président Bozize, arrivé à la faveur d’un coup d’Etat, est explicitement co-responsables des crimes imputés à Bemba.

Les archives rappellent que Patassé avait appelé en renfort des forces alliées venues de la RD Congo avec Jean-Pierre Bemba, du Tchad avec Miskine et de Libye pour contrer les rebelles de Bozize. L’actuel président centrafricain n’est pas couvert par les immunités liées à ses fonctions. La Cour n’exclut pas la responsabilité pénale d’un suspect du fait de sa fonction officielle, en vertu de l’article 27 des règles qui commandent le fonctionnement de la CPI.
Dès lors, des analystes notent que la CPI, en levant les scellés dans l’affaire Bemba, devrait logiquement cheminer dans la voie de la mise en accusation de François Bozize.

2008-06-10 (Désiré-Israël Kazadi)

 

© Copyright Le Phare



Quel avenir pour la justice internationale en Afrique ?
(AgoraVox 10/06/2008)



L’actualité africaine est marquée ces derniers temps par les péripéties de la justice internationale sous ses différentes formes : le modèle judiciaire international (tribunal pénal international pour Rwanda), le modèle judiciaire hybride (le tribunal spécial international pour la Sierra Leone) et le modèle (quasi-) universel (la cour pénale internationale)[1].

En effet, dans le cadre du tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), Charles Taylor, l’ancien président du Liberia (1997-2003) comparaît depuis le 7 janvier 2008 sous l’accusation de crimes de guerre et contre l’humanité commis en Sierra Leone.
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), censé achever ses procès de première instance d’ici fin 2008 et ses travaux en 2010[2], tente de transférer ses propres dossiers vers des juridictions nationales. Aussi, le prêtre rwandais Wenceslas Munyeshaka et l’ex-préfet Laurent Bucyibaruta, réfugiés en France et poursuivis pour leur participation présumée au génocide rwandais de 1994 devront être jugés par la cour d’assises en France[3] alors qu’un ancien sous-préfet Dominique Ntawukuriryayo accusé de génocide, vient d’être transféré au TPIR par les autorités françaises le 5 juin dernier faisant courir le risque de voir son procès bâclé en raison du délai précité.

Quant à la Cour pénale internationale (CPI), elle vient de réaliser un grand coup en procédant à l’arrestation de Bemba, ancien vice-président de la République démocratique du Congo interpellé le 24 mai dernier en Belgique, pour crimes de guerre commis en Centrafrique.

Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)

Au Rwanda, à la suite du génocide de 1994, un tribunal pénal international ayant pour siège Arusha (Tanzanie) a été institué par la résolution 955 du conseil de sécurité de l’ONU. Il est « chargé de juger les personnes présumées responsables d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de tels actes ou violations commis sur le territoire d’Etats voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 »[4]

Sans nous livrer à un bilan exhaustif des activités de ce tribunal international, il faut juste mentionner qu’à ce jour il a prononcé 30 condamnations et 5 acquittements. Mais aucun dirigeant du FPR (Front patriotique rwandais), l’ancienne rébellion, au pouvoir n’a été mis en accusation.

Un accord signé le 4 mars 2008 entre le Rwanda et les Nations unies prévoit le transfert au Rwanda de personnes poursuivies ou condamnées pour génocide (notamment) par ledit tribunal[5]. Mais dans un arrêt de principe rendu le 28 mai dernier, le TPIR refuse de confier à la justice rwandaise, la tâche de juger Yussuf Munyakazi, accusé de génocide au motif qu’elle ne correspond pas aux normes internationales[6].


Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL)

En Sierra Leone, c’est le modèle hybride qui a été mis en œuvre avec la création du tribunal international pour la Sierra Leone. On parle de tribunal internationalisé pour désigner cette juridiction hybride ou mixte, à la fois interne et internationale.

Il s’agit d’organe juridictionnel créé par accord entre l’ONU et l’Etat sur le territoire duquel les crimes ont été commis[7]. Il est indépendant de l’ordre juridique interne[8] avec une mixité dans sa composition (juges internes et juges internationaux).

Dans le conflit de la Sierra Leone, l’accord de paix de Lomé (Togo) signé en juillet 1999 entre Fodey Sankoh leader du Front révolutionnaire uni (RUF) et le président Ahmed Tejan Kabbah, prévoyait un gouvernement de coalition avec les deux acteurs dans lequel ce dernier est président et le chef rebelle est devenu vice-président et ministre des mines. Mais, suite à la violation en mai 2000 dudit accord par le RUF qui a pris en otage 500 casques bleus et à l’intervention des soldats britanniques, Fodey Sankoh a été arrêté le 17 mai 2000. Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé la création d’un Tribunal spécial, siégeant à Freetown et composé de magistrats internationaux et sierra-léonais pour le juger.

La création de ce tribunal a été faite à la demande du président Kabbah. Dans la lettre adressée au Conseil de sécurité, il est dit « le mandat du Tribunal spécial pourrait être conçu de façon restrictive afin de poursuivre les personnes qui portent les responsabilités les plus importantes et les dirigeants du Front révolutionnaire uni. Ceci devrait avoir pour conséquence de limiter le nombre à une douzaine de personnes. Ceci permettrait aussi au tribunal spécial d’être rapide et efficace dans sa tâche de rendre la justice tout en brisant en même temps la structure de commandement de l’organisation responsable de la violence »[9]

En ce qui concerne Charles Taylor, alors qu’il participait aux négociations de paix initiées par la médiation ouest-africaine avec les chefs rebelles visant à mettre fin au conflit interne libérien, il a été accusé par le TSSL d’avoir financé et encouragé la sanglante rébellion du RUF et de « porter la plus grande responsabilité » dans les crimes commis au cours du conflit en Sierra Leone. Les 17 chefs d’inculpation pesant contre lui, sont répartis en trois catégories juridiques. La première regroupe les crimes contre l’humanité, notamment les assassinats, les viols et « des actes inhumains » ; la deuxième catégorie concerne les crimes de guerre, parmi lesquels les outrages à la dignité humaine, le pillage, le terrorisme et la troisième, réunit les violations des lois internationales, dont l’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans dans des groupes armés.

Un marché conclu entre la CEDEAO lui a permis de s’exiler au Nigéria en abandonnant le pouvoir le 11 août 2003 au Libéria. Mais il sera extradé (arrêté le 29 mars 2006 alors qu’il tentait de fuir son exil nigérian) et son procès délocalisé pour raison de sécurité a été ouvert à La Haye (Pays-Bas).

En ce qui concerne le bilan du Tribunal sur la Sierra Leone, 13 personnes ont pu être inculpées dont Charles Taylor. Mais il faut déplorer la non-comparution des chefs rebelles San Bockarie et Foday Sankoh décédés en 2003.

La Cour pénale internationale

A l’inverse des tribunaux pénaux internationaux ad hoc qui sont des organes subsidiaires du conseil de sécurité, créés en vertu du chapitre VII de la Charte, la Cour pénale internationale (CPI) est juridiquement distincte des structures onusiennes. Elle possède sa propre personnalité juridique et repose fondamentalement sur un traité international (traité de Rome). En effet, en 1998, le traité qui proclamait la création de la CPI a été adopté lors d’une conférence organisée sous l’égide de l’ONU. Ayant fait l’objet des ratifications nécessaires, il est entré en vigueur en avril 2002. La CPI a pour compétence de juger les crimes de génocide, crime contre l’humanité, crime de guerre et crimes d’agression commis sur le territoire ou par le ressortissant d’un Etat partie au Statut. Elle peut être saisie par un Etat partie ou par le conseil de sécurité, conformément au chapitre VII de la Charte des Nations unies, si des crimes ont été commis dans des circonstances mettant en danger la paix et la sécurité internationale ou y portant atteinte.

Les premières assignations de la Cour ont été faites dans les conflits internes en Afrique subsaharienne : République démocratique du Congo (RDC), Soudan, Centrafrique, Ouganda.

Dans le conflit en RDC, la CPI a rendu publique sa décision du 10 février 2006 de délivrer son premier mandat d’arrêt dans le cadre de l’enquête en RDC à l’encontre de Thomas Lubanga, chef de l’Union des patriotes congolais (UPC), mouvement politique issu de l’ethnie Héma et qui sévissait dans l’Ituri (nord-est de la RDC). Le mandat d’arrêt retient à son encontre l’accusation de crime de guerre pour le recrutement à grande échelle, et l’utilisation dans le cadre des hostilités d’enfants soldats, dans la région de l’Ituri entre juillet 2002 et décembre 2003.

Il a été arrêté le 19 mars 2005 par les autorités congolaises, remis à la CPI, le 17 mars 2006, et inculpé le 28 août 2006. Le 29 janvier 2007, la chambre préliminaire I de la Cour a confirmé la charge retenue contre lui. Il est au vu des éléments de preuve, responsable en qualité de coauteur de chefs d’enrôlement et de conscription d’enfants de moins de 15 ans et du fait de les avoir fait participer activement à des hostilités en RDC au sens des articles 8 et 25 du Statut de Rome[10] et renvoyé devant une chambre de première instance pour y être jugée.

Un autre chef de milices en RDC à être poursuivi par la CPI est Germain Katanga, ancien chef des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), accusé de crime de guerre, de crime contre l’humanité et d’enrôlement d’enfants.

Dans le conflit ougandais, en octobre 2005, face à l’enlisement de la médiation internationale, la CPI, saisie par le président ougandais Musseveni, a lancé des mandats d’arrestation contre Joseph Kony et quatre autres responsables l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le nord de l’Ouganda.

Mais un accord partiel est intervenu en février 2008 entre les rebelles de la LRA et le gouvernement ougandais sur le jugement des combattants de la LRA avec la création d’une division spéciale de la Haute cour d’Ouganda pour juger les crimes graves et des institutions traditionnelles pour traiter les crimes de moindre importance. Il semble que le mandat d’arrêt international contre les dirigeants de la LRA soit le principal obstacle à la signature d’un accord de paix global[11].

En ce qui concerne Jean-Pierre Bemba qui vient d’être arrêté, on lui reproche des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis sous ses ordres non pas en RDC, mais en République centrafricaine (RCA), entre octobre 2002 et mars 2003. Au centre de l’accusation : une campagne massive de viols « menée avec une brutalité sans nom ». Ses hommes étaient intervenus à la demande de l’ex-président de la République Patassé (réfugié au Togo actuellement), pour contrer la rébellion du général Bozizé, aujourd’hui au pouvoir. Le procureur de la CPI, l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, avait été saisi de l’affaire en 2004 par les autorités de la RCA. L’enquête formelle n’a été ouverte qu’en 2007.

Repenser la justice internationale

Au regard du bilan de la pratique de la justice internationale en Afrique, tout porte à croire qu’elle est devenue la « justice des vainqueurs » hormis le cas soudanais où le gouvernement refuse de coopérer en livrant à la CPI (saisie par le conseil de sécurité) deux dignitaires (Ahmad Harin ministre d’Etat à l’action humanitaire et Ali Kushaybo, le chef des milices janjawid) pour « crime de guerre »[12].


La justice internationale se révèle incapable de donner satisfaction aux survivants et de contribuer à la pacification des sociétés[13] malgré son coût élevé. Un milliard de dollars pour le TPIR, un budget de 56,8 millions de dollars pour le TSSL avec 100 000 dollars par mois pour les frais de défense de Taylor. Elle serait devenue un mécanisme de règlement des conflits internes en Afrique (par voie pénale internationale), venant pallier ou corriger a posteriori l’échec de la médiation internationale dans ces conflits.

Aussi subit-elle des nombreuses critiques. Ainsi pour Michael Johnson, ancien juge au sein du tribunal international pour l’ex-Yougoslavie, l’impact des tribunaux internationaux sont limités voire médiocre en termes de réconciliation. Il propose de créer des « tribunaux hybrides » où les juges internationaux côtoieraient une sélection des juges nationaux pour qu’un tel mélange rende le verdict plus légitime au sein de la population locale et partant de là former et assister la justice locale pour la rendre capable d’administrer lui-même les procès.[14]

La France, à l’instar d’autres pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas ou le Danemark, qui ont leur propre « cellule crimes de guerre », souhaite la mise en place d’un « pôle crimes de guerre » sur le modèle du pôle antiterroriste et du pôle financier, « chargé d’enquêter, instruire et poursuivre les infractions les plus graves au droit international humanitaire telles que le génocide, les crimes contre l’humanité » et composé de trois juges d’instruction, d’enquêteurs, d’experts et d’interprètes

[15]. Il y a donc un risque que la justice internationale se nationalise au profit des puissances. Il faut rappeler que les juges Jean-Louis Bruguière (France) et Andreu Merelles (Espagne) avaient délivré des mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs membres de l’entourage du président Kagamé au pouvoir au Rwanda, sans suite. Ce qui a amené ce dernier à stigmatiser « l’arrogance » des tribunaux occidentaux s’arrogeant le droit d’accuser les ressortissants de « nations faibles ».[16]

Il importe donc de repenser la justice internationale pour qu’elle ne soit pas uniquement « la justice des vainqueurs » et qu’elle soit plus dissuasive pour prévenir les conflits internes en Afrique tout en évitant que les dirigeants africains violeurs des droits de l’homme ne s’éternisent au pouvoir de peur d’être traînés devant elle.

Me Komi TSAKADI

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Centrafrique-Presse.com - dans Nation
10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 21:01

 

Bangui, 10/06/2008 Centrafrique (PANA) - L’université de Bangui, en Centrafrique, a présenté ce mardi des prototypes de dispositifs de séchage de denrées alimentaires à énergie renouvelable, mis au point par quatre chercheurs de son laboratoire baptisé "Carnot".

Ces dispositifs sont le fruit des recherches entreprises par quatre chercheurs dans le domaine de la transformation des produits agricoles en milieu rural, en vue d’améliorer les conditions d’hygiène en vase clos.


Parmi la gamme des produits exposés figurent des séchoirs solaires pliables et portatifs à réflecteur parabolique et enceinte à séchage déporté, un cuiseur solaire parabolique, un four de séchage agro- carburant ainsi qu’un séchoir à source d’énergie mixte.


Il n’est pas sain d'étaler les grains, la manioc, nourriture de base en Centrafrique, ou les légumes à même le sol et à l’air libre, ont indiqué les chercheurs initiateurs de ces travaux.

Il convient de noter que ces résultats ont été obtenus après 4 mois et 10 jours d’intenses travaux.
 

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Centrafrique-Presse.com - dans Sciences
10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 00:15

 

Source: Humanitarian and Development Partnership Team - Central African Republic (HDPT CAR) Date: 09 Juin 2008


Points saillants


- L’accord global de paix avec les groupes armés sera négocié à Libreville, selon M. Cyriaque Gonda

- Joachim Chissano, Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour les zones affectées par les activités de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) en visite en République Centrafricaine, le 4 juin

- 1.400 personnes déplacées à Kamba Kota

- Les réalisations des microprojets de Catholic Relief Services (CRS)

 

Contexte et sécurité

 

Accord global de paix bientôt à Libreville

 

Le ministre de la Communication, du Civisme, du Dialogue et de la Réconciliation Nationale, M. Cyriaque Gonda, a annoncé samedi à Bangui que l'accord global avec les groupes armés sera signé à la mi-juin à Libreville, en présence du Président gabonais Omar Bongo dans sa capacité de Président de la Commission ad hoc pour les affaires centrafricaines dans l'espace de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC).

 

« Le gouvernement attend de signer l'accord global avec les trois groupes comme préalable contenu dans le rapport du Comité Préparatoire du Dialogue Politique Inclusif avant la date de ses assises qui sera fixée par le Comité d'organisation qui sera à pied d'œuvre dans les prochains jours,» a indiqué M. Gonda, au cours d'un point de presse.

 

Joachim Chissano en mission en RCA

 

L’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour les zones affectées par les activités de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), Joachim Chissano, ancien Président du Mozambique, s’est rendu en République centrafricaine le 4 juin. L’Envoyé Spécial, au cours de sa visite, s’est informé sur les exactions commises par la LRA contre les populations de la préfecture du Haut-Mbomou au sud-est du pays.

 

«Notre souci primordial est de protéger les populations qui souffrent des exactions de ces rebelles. Dans les négociations engagées avec eux, nous insistons pour que la population soit épargnée.» La visite à Bangui de M. Chissano intervient trois mois après les attaques par la LRA qui ont affectées les populations du Haut-Mbomou.

 

Actualités

 

La lutte contre les maladies transmissibles

 

Suite à l’annonce du Ministère de la Santé au mois d’avril de la recrudescence des maladies transmissibles dont l’hépatite E, la fièvre jaune et la poliomyélite sur le territoire centrafricain, le Ministère a organisé des campagnes de vaccination avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Ainsi la campagne de vaccination contre la polio du 11 au 13 avril a connu une couverture de 96 %. Un total de 713.720 enfants de moins de cinq ans ont été vaccinés.

En réponse aux deux cas de fièvre jaune diagnostiqués chez des hommes âgés à Bozoum, une campagne de vaccination débutera le 12 juin. La campagne riposte couvrira toute la souspréfecture de Bozoum ciblant plus de 55.000 personnes âgées de 9 mois et plus, exceptées les femmes enceintes. L’OMS fournira un appui technique et financier à la mise en œuvre de la riposte.

En outre, l’OMS a mené une mission d’évaluation à Begoua, une localité à 13 km de la capitale, et à Alindao dans la Basse Kotto afin de s’enquérir de la situation de l’hépatite E.

Pour en savoir plus: dembag@cf.afro.who.int

 

1.400 personnes déplacées à Kamba Kota

 

A Kamba Kota, un village à 50 km à l’ouest de Batangafo dans la préfecture d’Ouham dans le nord du pays, une mission conjointe du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et du Bureau des Nations Unies en République Centrafricaine (BONUCA), a rencontré des déplacés dans des abris précaires à l’entrée du village.

Selon les témoignages recueillis, quelques 1.400 personnes déplacées vivent à Kamba Kota depuis trois mois, suite à des attaques de coupeurs de route ayant fait 37 morts. Ils sont originaires des villages de Kambandja, Kassaï et Kagoué II sur l’axe de Ouogo au nord de Kamba Kota.

 

Actuellement, les déplacés puisent l’eau de la rivière et se nourrissent essentiellement de feuilles de manioc. Leurs huttes sont construites avec des branches et du feuillage et leur accès aux soins de santé est difficile à cause du système de recouvrement des coûts en place au centre de santé au village. Ces déplacés pourtant prennent leur destin en mains: ils ont commencé à construire une école qui, avec l'appui du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), sera fonctionnelle prochainement. Ainsi bientôt, les enfants pourront retourner à l'école.

Pour en savoir plus : legast@unhcr.org

 

Les réalisations des microprojets de CRS

 

Catholic Relief Services (CRS) a ouvert un bureau à Bangui en avril 2007 pour apporter une assistance aux centrafricains et centrafricaines défavorisés et vulnérables. Avec le soutien du Fond régional pour les petits projets (RSFP), des fonds propres de l’ONG, elle a soutenu des personnes vulnérables dans la capitale et les neuf diocèses du pays en partenariat avec la Caritas nationale.

 

Pendant l’année scolaire en cours, en partenariat avec le Noviciat Saint-Joseph, CRS assiste un groupe d’orphelins du SIDA à Bangui en couvrant les frais et matériels scolaires ainsi que les soins médicaux. Le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) fournit le repas de midi.

Au mois de mai, CRS a achevé la construction et la réhabilitation de 15 maisons en collaboration avec la Caritas de Fatima, un quartier de la capitale, pour des personnes âgées rejetées par leur famille sur accusation de sorcellerie. Ces personnes reçoivent également de la nourriture et des produits de première nécessité.

 

En outre, CRS a produit des matériels didactiques pour des formations sur le VIH/SIDA qui sont conduites par la Commission Nationale de Santé (CoNaSan) dans les neuf diocèses catholiques du pays. Plus de 90 formateurs vont acquérir les compétences dans le domaine de l’éducation à la vie et du VIH/SIDA, information qu’ils transmettront aux pairs éducateurs. A la fin des formations en septembre, 67.500 personnes des communautés difficiles d’accès auront reçu des informations leur permettant d’améliorer leur cadre familial et de se protéger du VIH.

 

CRS compte étendre ses activités à la prise en charge des orphelins dans trois préfectures du centre du pays et à la sécurité alimentaire à travers la lutte contre la maladie Mosaïque sévère du manioc, l’appui aux groupements agricoles et la réhabilitation agricole. CRS négocie le financement de ces projets avec plusieurs donateurs.

 

Pour en savoir plus: jmbihizi.crscar@gmail.com

Pour toutes informations, veuillez contacter: UN OCHA RCA |

Nancy Snauwaert snauwaert@un.org |+236 75 54 22 78

Gisèle Willybiro willybiro@un.org |+236 75 54 90 31

 

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