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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 02:54

 

Exit le 9e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Mais 10 ans après, l’organisation manque de visibilité.

Le chef de l’Etat tchadien était le grand absent de la 9e conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui s’est tenue à Yaoundé au Cameroun hier, 24 juin 2008. Il a préféré ne pas faire le déplacement de Yaoundé, pour s’occuper des rebelles qui lui donnent des insomnies ces derniers jours. Dans ce conflit interne – le gouvernement tchadien parle plutôt d’agression extérieure, du Soudan notamment – qui ne date pas d’aujourd’hui, le président tchadien se sent abandonné et isolé par ses pairs de l’Afrique centrale. Les autorités tchadiennes ne loupent aucune occasion pour le dire.


Le jeudi 19 juin 2008, le ministre tchadien de la Communication, Mahamat Hissène, a été assez sévère envers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Il intervenait en direct et par téléphone dans un débat organisé par la chaîne de télévision privée camerounaise, Canal 2 International, sur le thème « La Cemac et ses défis ». Au fait, le gouvernement tchadien accuse la Cemac d’inertie. Lors du raid des rebelles tchadiens à Ndjamena en février dernier, la Cemac n’a pas toussé. La récente attaque n’a non plus fait bouger la Cemac dont la présidence était jusque-là assurée par Paul Biya du Cameroun. Or 2 pays de la Cemac (Cameroun et Centrafrique) partagent les frontières avec le Tchad. Par ailleurs, au dernier sommet à Ndjamena, Paul Biya était absent.

 
Des espoirs perdus


Au-delà des problèmes d’insécurité dus à des conflits internes, les pays membres de la Cemac souffrent aussi des conflits transfrontaliers. C’est le cas des populations du Nord Cameroun qui sont à la merci des bandes armées venant du Tchad et de la Centrafrique, avec des complicités camerounaises. Ici, vols du bétail, viols, enlèvements, grand banditisme, criminalité, etc. tout s’y passe sans que la Cemac ne soulève le moindre petit doigt. Par ailleurs, de manière récurrente, des Camerounais sont pourchassés et chassés de la Guinée équatoriale et du Gabon. Jamais, la Cemac n’a ni dénoncé, ni déploré, ni condamné ces actes de xénophobie…


Et pourtant à son lancement en février 1998, la Cemac était porteuse de gros espoirs. Surtout que l’Union douanière et économique d’Afrique centrale (Udeac) dont elle héritait le passé, avait montré ses limites 30 ans après sa création le 8 décembre 1964. Mais aussi de par la volonté de ses fondateurs de développer ensemble toutes les ressources humaines et naturelles de leurs Etats pour le bien être de leurs peuples dans tous les domaines, à donner une impulsion nouvelle et décisive au processus d'intégration en Afrique centrale par une harmonisation accrue des politiques et des législations de leurs Etats, et à assurer la convergence des performances de leurs politiques économiques au moyen du dispositif de la surveillance multilatérale. En clair, les Etats membres ont accepté de transférer, chacun, une parcelle de sa souveraineté, au travers de la création d'un Parlement et d'une Cour de justice communautaires, ainsi que l’institution d’un véritable marché commun.


Audace et ouverture


Malgré la mise en place progressive d’une architecture institutionnelle, l’impact de la Cemac ne se ressent pas dans le vécu quotidien des populations de la sous région de l’Afrique centrale. Jusqu’ici, la Cemac apparaît comme un agrégat de projets. Les vœux de toujours se renouvellent à chaque sommet. La libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux est un leurre. La levée des barrières douanières reste une vue de l’esprit. L’intégration sous régionale est grippée. Les instruments devant faciliter la mise en œuvre de ces réformes sont torpillés et sacrifiés sur l’autel des égoïsmes de certains Etats membres. Ainsi en est-il du passeport Cemac, de Air Cemac, du marché commun, etc.


Les questions de souveraineté et de leadership semblent de plus en plus prendre le pas sur les objectifs communautaires. Au point que les sommets de la Cemac constituent beaucoup plus des espèces de tribunaux entre des chefs d’Etat des pays membres. D’autres y vont pour arracher des postes pour leurs compatriotes dans des organisations affiliées à la Cemac. Pourquoi ne pas pleurer avec Paul Biya : « Le temps n’est plus au simple replâtrage institutionnel [de la Cemac] (…) Nous devons être audacieux et ouverts (…) Pour donner à la Cemac le contenu qu’en attendent nos peuples ». Sinon à quoi sert la Cemac ? 

 

Par Noé NDJEBET MASSOUSSI


Le Messager de Douala 25-06-2008

 

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Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 22:52

Le chef militaire de l’UFDR Damane Zakaria aux petits soins de l’armée française

 




Bangui 24 juin 08 - (Centrafrique-Presse)
- C’est à bord d’un Transal de l’armée française depuis Birao que le général Damane Zakaria a été transporté jusqu’à Libreville pour prendre par aux discussions ayant abouti à la signature de l’Accord de paix global, au grand dam de Bozizé qui l’attendait à Bangui pour le prendre à bord de son avion.

Alors qu’on l’attendait impatiemment à Libreville, Bozizé qui aurait dû gagner directement la capitale gabonaise depuis Cotonou sitôt le sommet de la CEN-SAD terminé, a cru  devoir d’abord rentrer à Bangui, se rendre ensuite chez lui à Benzambé (Bossangoa) avant de s’envoler pour Libreville.  Il est vrai que le refus des dirigeants de l’aile politique de l’UFDR que sont Michel Djotodia, Abakar Sabone et Charles Massi d’embarquer sur son vol  l’avait déjà passablement irrité ainsi que le fait que l’armée française ait embarqué le général Damane à Birao pour Libreville sans passer par Bangui. Sur le terrain en effet, ce dernier s’est imposé comme un vrai chef militaire contrôlant avec ses éléments, une bonne partie Nord Est du territoire centrafricain, chose que Bozizé n’est pas en mesure de faire. Entre amis, on s’adore…

 

 

Le « Guide » au secours de Patassé

 

Jeune Afrique - 22 juin 2008

 

Pour éviter de connaître le sort du Congolais Jean-Pierre Bemba - une éventuelle extradition à La Haye et une comparution devant la CPI (Cour pénale internationale) pour crimes contre l’humanité commis à Bangui en 2002-2003 -, Ange-Félix Patassé appelle au secours ses vieux amis. Depuis son exil de Lomé, il a notamment contacté le colonel Kadhafi. Bien lui en a pris. Lors de sa brève visite au Togo, les 13 et 14 juin dernier, le numéro un libyen a vivement conseillé au président Faure Gnassingbé de refuser toute demande du procureur de la CPI visant l'ancien chef de l'Etat centrafricain.

 

 

Efforts non récompensés

 

Jeune Afrique - 22 juin 2008

 

L’assainissement du climat politique et les réformes économiques en Centrafrique n’ont pas donné les résultats escomptés sur le plan de l’aide internationale. « Huit mois après les promesses qu’ils ont faites à Bruxelles, la plupart des bailleurs de fonds tardent à joindre le geste à la parole », constate, avec amertume, le ministre d’État chargé du Plan, de l’Économie et de la Coopération, Sylvain Maliko.

 

Le taux de croissance économique se redresse légèrement à 5 % en 2008, contre 4 % en 2007, malgré le renchérissement de l’énergie et des produits alimentaires (la Centrafrique étant un pays enclavé, les coûts sont encore plus élevés). Évalués à 1,5 milliard de dollars pour la période 2008-2011, les besoins sont couverts seulement à 30 % grâce aux apports de la France, de l’Union européenne et de la Banque africaine de développement.

 

Ndlr Centrafrique-Presse :

On savait bien que la fameuse table ronde de Bruxelles, ce n'était que du bluff ! La preuve..!

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 20:47

BANGUI, République Centrafricaine, June 24, 2008/African Press Organization (APO)/ — Le BONUCA, la Coopération Française, l’Union Européenne et l’UNICEF, en partenariat avec l’Université de Bangui,  organisent un Colloque sur “Sorcellerie et Justice en République Centrafricaine”, les vendredi 27, à partir de 8h30 et samedi 28 juin 2008, dans la salle de Conférence de la Faculté de Théologie Evangélique de Bangui (FATEB). La presse (nationale et internationale) est cordialement invitée à en assurer la couverture médiatique.

SOURCE : UNITED NATIONS

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 19:03

 

Source: Comité d'Aide Médicale  24 Jun 2008


Au nord de la République Centrafricaine depuis plus de deux ans, les populations sont victimes du conflit entre le gouvernement et les différentes forces rebelles.

Au nord de la République Centrafricaine depuis plus de deux ans, les populations sont victimes du conflit entre le gouvernement et les différentes forces rebelles. Au Nord est de la RCA, la province de Vakaga a été attaquée par l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) à deux reprises en Octobre 2006 puis en Mars 2007. Restées longtemps loin des préoccupations internationales, les populations locales vivent dans un climat d’insécurité ponctué de périodes d’extrêmes violences.

 

Bien que la situation soit aujourd’hui moins catastrophique et que certaines villes comme Birao se peuplent à nouveau, nombreux sont ceux qui ont fui vers le Cameroun ou le Chad. Le retour est souvent difficile, les maisons ont été pillées ou brûlées, tout est à reconstruire. Le climat reste instable et les souffrances endurées sont aussi bien physiques que psychologiques. Ils sont nombreux à avoir perdu un proche dans le conflit et à avoir subi des violences physiques et sexuelles.

 

Depuis Juillet 2007 le Comité d’Aide Médicale a mis en œuvre à Birao dans la province de Vakaga un programme psychosocial qui soutient les personnes traumatisées par le conflit. Des groupes de discussions adressés aux femmes sont organisés par l’équipe du CAM pour leur permettre de prendre la parole et s’exprimer librement sur les souffrances et violences subies pendant ces années de conflits grâce à un financement de l’Emergency Response Funds (ERFs) des Nation Unies. C’est lors de ces groupes de discussions que les témoignages suivants ont été recueillis. A travers des mots simples, ces femmes évoquent les souffrances endurées suite à la perte de proches lors du conflit, les conditions précaires et difficiles dans lesquelles elles doivent élever leurs enfants, souvent seules, les conséquences du conflit sur leur vie de famille et les angoisses ressenties face à un avenir incertain.

 

Ces témoignages ont été recueillis par Sophie Wodon, coordinatrice psychosociale du CAM.

1. « Je me rappelle... Ma première fille je l’ai mise au monde à 14 ans. Il n’y a personne pour surveiller ma fille. Si je pars en brousse chercher du fagot, le bébé de sept mois va me suivre. Je la porte sur mon dos. Aujourd’hui ma fille a 7 ans. Elle va à l’école et m’aide au marché. »

 

2. « Dans le conflit, je suis en train d’accoucher.

Je prends ma fille sur mon dos jusqu’à Am Dafock à pied... j’arrive à Am Dafock de nuit. Le matin j’ai accouché... un enfant de sexe masculin. Mon mari est parti de l’autre coté, moi, j’ai amené les enfants de mon petit frère qui est décédé. Ils sont trois garçons. La mère de ces enfants est repartie chez ses parents. »

 

3. « Quant à moi avec la vie...

je crois que la vie c’est toujours nuit. »

 

4. « Quand j’étais petite, je vivais chez mes parents, je n’ai jamais connu la souffrance.

Je me suis mariée, je n’ai pas connu la souffrance. Mon mari est décédé... la souffrance, je l’ai trouvée. »

5. « J’étais bien avec mon père et ma mère.

 

Je me sui mariée à l’âge de 18 ans, je suis dans la maison de mon mari... il n’y a pas de difficulté, il n’y a pas de souffrance. Mais avec le conflit, il y a eu beaucoup de difficultés. J’ai trois enfants. Le premier a cinq ans, le deuxième a quatre ans, le dernier a deux ans et je suis en grossesse. Dans l’attaque mon mari a fuit lui seul, il m’a laissé avec les enfants. Je suis en train de pleurer, je prends le dernier enfant, je le porte sur le dos, le deuxième, merci à ma grand-mère... elle le porte. A notre retour, on n’a plus rien dans la maison, les malfaiteurs ont tout volé, le matériel, la nourriture, les habits... Pour regagner notre place d’avant, c’est un peu difficile. Mon mari est rentré de Bria avec une machine à coudre. Merci, grâce à Dieu. »

6. « Depuis ma naissance, chez mes parents, il n’y a pas de souffrance.

 

On cultive les champs, les champs nous font vivre. Je me suis mariée, depuis deux ans... il y a de la souffrance. Maintenant il n’y a pas de souffrance... on mange avec mes enfants. Merci au bon Dieu. »

 

7. « Quand j’étais petite avec mon père et ma mère j’étais bien.

 

Au moment que mon père est décédé nous avons eu beaucoup de souffrance. Nous les enfants, nous sommes huit. Personne ne s’occupe de nous... on va couper du paille, cultiver les champs les autres jours pour gagner l’argent et pour chercher de quoi manger. Je suis la première enfant de mon genre et lorsque mon père est décédé je me suis découragée parce que c’est lui qui m’habille, qui me donne toutes les choses... J’ai couru des copains et j’ai trouvé cinq enfants. C’est moi qui m’occupe des enfants...ils n’ont pas de père. A cause du conflit on a quitté Birao, nous sommes à Bangui. Je suis revenue pour voir ma famille. »

 

8. « Première chose, je dis merci à Dieu qui nous amène la Paix dans la ville de Birao après le conflit. J’ai mis au monde un enfant dans ma vie, je n’ai plus eu d’enfant après. L’enfant que j’ai accouché est décédé à l’hôpital préfectoral et moi je suis restée presque deux mois à l’hôpital. J’ai souffert beaucoup. ‘Grace,’ au docteur qui m’a sauvé. A présent je n’ai pas d’enfant et à mon âge de 53 ans, je ne peux plus avoir des enfants dans la vie. Si tu n’as pas d’enfant ta vie sera dans la difficulté. Je suis seule. Pour manger il faut aller couper de la paille pour gagner de l’argent et se débrouiller. Merci, je suis en train de parler de ce qui s’est passé même si je risque de pleurer, merci. »

 

9. « Dans les évènements, avec mes trois enfants...

je prends qui ? Je vais ou ? Je vais comment ? ‘Grace,’ à mes voisins... Je prends moi-même un enfant sur le dos et un enfant dans les bras. Mon voisin prend un enfant. Je prends de quoi manger, avec des habits. Dans la tête, des choses comme la peur. Cela ne peut pas s’oublier mais on va quand-même oublier. La souffrance pour les femmes, cela ne peut pas finir... »

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Société
24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 18:50

 en RCA paraphé solennellement à Libreville

 




Libreville, 24 juin (GABONEWS) – Le Département d’Etat à Washington a tenu à saluer la volonté de réconciliation nationale visible en République centrafricaine, en raison de l’initiative courageuse prise par le régime du président François Bozizé et l’opposition répartie au sein des deux mouvements politico-militaires, l’APRD et l’UFDR, en vue de conclure solennellement un « Accord de paix global » paraphé samedi dernier au palais du front de mer à Libreville, grâce à la médiation du chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba, à en croire une « Déclaration » du Porte-parole adjoint Tom Casey dont GABONEWS a reçu copie, et dans laquelle les Etats-Unis « félicitent » avant tout le numéro un de Bangui, ainsi que le Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU, François Fall pour leur implication collective dans ce résultat, en même temps la diplomatie américaine voit dans cet acte fondateur « une importante démarche » décisive vers « un dialogue politique inclusif », gage de paix et de stabilité à l’échelle régionale.

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 18:31

République centrafricaine


 
BANGUI, République Centrafricaine, June 24, 2008/African Press Organization (APO)/ — Le Secrétaire général se réjouit de la signature, le samedi 21 juin à Libreville, de l’Accord de paix global entre le Gouvernement centrafricain et les groupes politico-militaires APRD et UFDR, facilité par le Président de la République Gabonaise, Monsieur El Hadj Omar Bongo Ondimba.

Le Secrétaire général félicite les partis à l’Accord pour leur détermination à rétablir la stabilité en République centrafricaine.  Il espère que cet Accord permettra aux autorités centrafricaines d’organiser, sans délai, un dialogue politique inclusif afin de permettre à la République centrafricaine de s’engager vers la voie de la paix, de la stabilité et d’un développent durables.  Le Secrétaire général demande instamment à tous les signataires de l’accord de respecter scrupuleusement ses dispositions et invite les autres groupes politico-militaires parties à se joindre à cet Accord.

Le Secrétaire général réaffirme l’appui des Nations Unies aux efforts de stabilisation de la République centrafricaine.  Il invite la communauté internationale à continuer à fournir de l’assistance à ce pays pour soutenir ses efforts de redressement.

SOURCE : United Nations - Office of the Spokesperson of the Secretary-General



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Centrafrique-Presse.com
24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 16:35

 

LE MONDE | 23.06.08 | 13h51  •  Mis à jour le 23.06.08 | 13h51 LA HAYE CORRESPONDANCE Compte rendu

 

Incarcéré dans la prison de la Cour pénale internationale (CPI) depuis mars 2006, Thomas Lubanga, ancien chef de l'Union des patriotes congolais (UPC), une milice de la région minière de l'Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), pourrait être bientôt libéré.

 

Thomas Lubanga est accusé de crimes de guerre pour avoir enrôlé des enfants dans ses troupes. Son procès, le premier organisé par cette cour permanente, devait débuter lundi 23 juin, mais les Nations unies bloquent de facto la procédure. L'ONU refuse de lever la confidentialité sur certains documents remis au procureur par la Mission des Nations unies au Congo (Monuc). Or pour les juges, le procès ne serait pas équitable si ces pièces n'étaient pas divulguées car elles pourraient avoir "un impact" sur "l'innocence ou la culpabilité" de l'accusé.

 

Certains de ces documents montreraient en effet que Thomas Lubanga n'avait pas les pleins pouvoirs sur sa milice, placée "sous le contrôle de l'Ouganda, du Rwanda et d'autres pays", estiment notamment les magistrats. Faute d'obtenir l'aval des Nations unies, la Cour devait tenir une audience, mardi 24 juin, pour débattre de la remise en liberté de Thomas Lubanga.

 

Au-delà du sort de l'ex-chef de milice, cette affaire est symptomatique des écueils rencontrés par la Cour pénale internationale et qui menacent d'autres procès. D'une part, le code pénal de la CPI, très complexe, prévoit une multitude de garde-fous destinés à protéger les Etats et les organisations internationales. Ce point empêche la tenue du premier procès. D'autre part, le procureur, Luis Moreno Ocampo, a davantage misé sur les preuves obtenues grâce à la coopération avec des tierces parties que sur ses propres enquêtes.

 

DOSSIERS FRAGILES

 

Outre la coopération des Nations unies, le procureur avait aussi sollicité celle de l'opération militaire européenne "Artémis", déployée dans l'est de la RDC en 2003. "Des enquêtes fournies auraient permis au procureur d'éviter l'impasse créée par les Nations unies", estime un ancien enquêteur. "Mais le parquet s'est plutôt préoccupé de présenter l'affaire sous le terme générique de "procès des enfants-soldats", espérant voiler la faiblesse des accusations en donnant au procès une force symbolique", estime-t-il.

 

Plusieurs organisations non gouvernementales avaient reproché au procureur de ne poursuivre Thomas Lubanga que pour le seul fait d'avoir enrôlé des enfants. C'est en partie sur la base de pièces fournies par les Etats ou les organisations internationales et non gouvernementales que le parquet a bâti ses premières accusations.

 

Depuis 2003, le procureur a ouvert quatre enquêtes, en RDC, en Ouganda, au Darfour et en Centrafrique et émis au moins 12 mandats d'arrêt, mais il doit aujourd'hui affronter le fond des affaires, et ses dossiers sont fragiles. En refusant d'ouvrir le procès, les juges mettent un frein à la stratégie du procureur et alertent les Etats et les organisations internationales sur la tentation de se couvrir derrière le secret d'Etat.

 

Stéphanie Maupas

Article paru dans l'édition du 24.06.08

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Centrafrique-Presse.com - dans Relations Internationales
24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 16:05

 

 

  

MORCEAUX CHOISIS

 

Blaise Compaoré (Burkina-Faso) A la faveur d’un coup d’État en 1987 (dont les principaux parrains furent Houphouët-Boigny et Foccart), Blaise Compaoré élimine son rival politique, putschiste lui aussi mais dévoué à son peuple, Thomas Sankara, mettant un terme aux espoirs d’émancipation. Depuis, le Burkina s’est engouffré dans le schéma classique d’un pays françafricain : corruption, pillage des ressources naturelles (coton via la société Sofitex, or via la société Sirex), népotisme, assassinats politiques (le journaliste Norbert Zongo en 1998)… Le Burkina est un des derniers au classement IDH (175ème). Très proche de Paris, son principal bailleur de fonds, Campaoré a soutenu le criminel de guerre Charles Taylor dans le dépeçage du Liberia et vendu des armes aux rebelles du RUF en Sierra-Leone. Il a envoyé son armée participer à la prise du pouvoir par Bozizé en Centrafrique et au putsch de Baré Maïnassara au Niger en 1996


Paul Biya (Cameroun) - Mis en selle par Elf, de l’aveu même de l’ex-PDG d’Elf Loïc Le Floch-Prigent, Paul Biya succède en 1982 au dictateur Ahidjo, qui avait lui été mis en place par Jacques Foccart. Indétrônable, Biya bénéficie du savoir-faire en manipulation électorale de la France, qui voit en lui un rempart contre les partis anglophones, pour se faire réélire à chaque scrutin… Peu importe la répression exercée contre les journalistes, militants démocrates ou chefs traditionnels. Car le pays offre aussi de belles possibilités de profits à des groupes français influents, comme Elf, Rougier ou Bolloré.

 
Faure Gnassingbe Eyadema (Togo) - En 1963, le sergent Étienne Gnassingbe Eyadéma commence sa carrière de futur dictateur par l’assassinat du leader de l’indépendance togolaise, le président Sylvanus Olympio. Depuis, son despotisme, sa férocité et son accaparement de l’aide et des richesses du pays (phosphate) ont contraint 1/10ème de son peuple à l’exil. L’armée, pléthorique, a réprimé les nombreux soulèvements populaires et semé la terreur. Chirac a applaudi les mascarades électorales de 1993, 1997 et 2003 qui reconduisaient son « ami personnel ». Rebelote en avril 2005 pour le successeur, Faure Gnassingbe : élections truquées et massacre de 500 à 800 opposants. Tel père, tel fils, hélas.

 
Omar Bongo (Gabondepuis 40 ans !) - A été réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages selon les résultats officiels. L’opposition a dénoncé des fraudes massives, constatées lors du scrutin. Le Gabon est militairement lié à la France par des accords de défense aux clauses secrètes. Plusieurs centaines de soldats d’élite français y stationnent en permanence. Le Gabon est un petit pays qui a du pétrole. Résultat : le PIB / habitant est élevé pour l’Afrique (5 500 $ par an). Mais le pays suscite les convoitises. De l’aveu de l’ex-président d’Elf, le gouvernement du Gabon se confond pratiquement avec Elf. Pour le plus grand profit d’une minorité (clan au pouvoir, actionnaires d’Elf, partis politiques français…). Et le malheur d’une majorité de la population gabonaise, qui n’a même pas de quoi se soigner.

Idriss Déby Itno (Tchad) - Le Tchad constitue une base arrière essentielle pour la présence militaire française en Afrique. Ancien élève de l’École de guerre de Paris, Déby a pris le pouvoir par la force en 1990. Depuis, on ne compte plus les exactions commises par les « forces de sécurité » tchadiennes, à l’étranger (Congo-Brazzaville, Niger, Centrafrique…) et surtout dans le pays (torture et liquidation d’opposants, massacres à caractère ethnique). Ce qui n’empêche pas en 1997 Alain Richard, alors ministre de la Défense, de chanter ses louanges, tandis que des instructeurs de la DGSE « instruisent » la Garde Présidentielle… Non content d’être criminel, le régime Déby est aussi prédateur, comme la Banque mondiale a pu le constater dans la gestion des ressources pétrolières.

 
Denis Sassou-Nguesso (Congo Brazzaville) Lors des guerres civiles de l’été 1997 et de 1998-99, financées par Elf et plusieurs banques françaises, les milices de Sassou (les Cobras) ont massacré et violé de façon systématique. On parle de 100 000 morts. La justice française a reconnu en 2002 qu’on pouvait parler de Denis Sassou Nguesso comme d’un « dictateur », auteur de « crimes contre l’humanité ». L’affaire des « disparus du Beach », le massacre de 300 jeunes rapatriés, est venue le confirmer. Sur un autre registre, un fond d’investissement américain a montré qu’entre 2003 et 2005, il avait « oublié » de comptabiliser dans les recettes publiques près d’un milliard de dollars de revenus pétroliers, soit plus de 15% du budget de l’Etat ! Et pourtant, c’est ce président-là que Jacques Chirac choisit, en mars 2006, pour ouvrir la conférence de Paris sur le financement du développement…

 

 

Source: © Source : Cellule Francafrique 21/06

 

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Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 15:49

 

(Liberation 24/06/2008)


Le nouveau secrétaire d’Etat à la Coopération (depuis mars), Alain Joyandet, n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur, Jean-Marie Bockel, et il tient à ce que ça se sache. Cet ancien entrepreneur est décidé à contrer les ambitions chinoises sur le continent africain, en augmentant notamment le nombre de volontaires et les moyens de l’Agence française de développement.

Vous avez démarré votre mandat en rendant visite au président gabonais, Omar Bongo, un symbole de la Françafrique. On peut rêver mieux comme début ?


Je ne veux pas m’enferrer dans des considérations idéologiques, qui ne concernent pas les jeunes générations en Afrique. J’ai besoin de tout le monde pour travailler : les anciens, les nouveaux. Personne ne doit être mis à l’index, à condition de ne pas renoncer à nos valeurs, à nos exigences en matière de démocratie et de bonne gouvernance. Je ne suis pas allé voir Bongo en me cachant, j’ai voulu lever une hypothèque. On ne construit pas l’avenir en signant un acte de décès (1).


Comment concevez-vous la coopération française ?


Au moment où l’Afrique bouge, après avoir fait de la coopération pendant quarante ans, il ne faut pas qu’on se fasse prendre notre place par des puissances émergentes qui commencent à s’intéresser à un continent qui s’éveille. Il faut une coopération qui marche sur ses deux pieds : une coopération traditionnelle (santé, éducation, aménagement) et une coopération économique. Il faut renforcer l’influence de la France, ses parts de marché, ses entreprises. Ne pas avoir peur de dire aux Africains qu’on veut les aider, mais qu’on veut aussi que cela nous rapporte.

C’est un langage d’entrepreneur…


C’est ce que je suis. J’ai créé ma première boîte à 24 ans, sans un rond, c’était bien plus compliqué de faire cela que de s’occuper de l’Afrique ! Il faut faire en sorte de pouvoir aider le jeune Africain qui a un projet de création d’entreprise. Or, actuellement, personne ne sait le faire véritablement de notre côté. Je n’ai pas envie que la France fasse tout ce qui coûte et rien de ce qui rapporte.


Vous prônez une coopération traditionnelle avec retour sur investissement ?

Non. Mon idée, c’est de faire du développement économique à travers du développement social et humain, notamment sur le plan de la formation. En Tanzanie, par exemple, on a fait un don de 5 millions d’euros pour la construction d’un collège à Dar es-Salaam, dont le chantier a été attribué aux Chinois… Je ne dis pas que les deux doivent être liés, mais je note un manque criant de concertation : quand l’Agence française de développement [AFD, ndlr] décide de financer des travaux publics, ce n’est pas plus mal que nos entreprises soient informées pour concourir à l’appel d’offres…


Vous venez d’annoncer une augmentation considérable du nombre de volontaires (les ex-coopérants) ?


Nous allons tripler en quatre ans la présence des volontaires sur le continent. Ce sont 15 000 volontaires internationaux [au lieu de 5 000 aujourd’hui] que nous allons recruter et envoyer sur le terrain. Plus nous augmenterons le nombre de ressortissants français qui partent comme volontaires en Afrique, plus nous verrons augmenter les chances de voir se concrétiser nos projets. C’est aussi une façon d’accroître de manière significative et naturelle l’usage de la langue française à l’étranger.


A partir de l’année prochaine, nous allons augmenter de 25 % nos engagements - à travers l’AFD - en direction des pays du Sud. L’Afrique sera la principale bénéficiaire de cette somme qui représente 1 milliard d’euros. l’Agence française de développement va ajouter 1 milliard aux 3 milliards d’euros qu’elle engage chaque année chez nos partenaires du Sud.


(1) En janvier, Jean-Marie Bockel, le prédécesseur de Joyandet à la Coopération, avait affirmé vouloir signer «l’acte de décès de la Françafrique». Il a été muté aux Anciens combattants en mars, à la grande satisfaction des proches d’Omar Bongo.


Recueilli par THOMAS HOFNUNG



© Copyright Liberation

 

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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 15:31


 (Camer.be 24/06/2008)

 

Paul Biya, président du Cameroun, recevant Brice Hortefeux, ministre français entre autre de l’immigration et de l’identité nationale, venu causer du trop grand nombre de Camerounais en France, a déploré que les jeunes de son pays n’aient aucune perspective d’avenir et demandé qu’on mette en place un plan Marshall pour le sauver des émeutes du désespoir qui le menacent. L’un et l’autre découvrent apparemment tout à coup les conséquences de plusieurs décennies d’aberrations politiques.

Le plan Marshall, conçu par les Etats-Unis pour la reconstruction de l’Europe sinistrée après la deuxième guerre mondiale, était essentiellement destiné à la sauver du communisme. Ce n’était pas idiot comme calcul. Si la France avait eu la même attitude quand elle disputait ses ex-colonies à l’influence soviétique - et elle en avait les moyens pendant les trente glorieuses - on ne déplorerait pas aujourd’hui une telle absence de développement dans les pays d’Afrique francophone.

En fait à une Afrique sinistrée depuis plusieurs siècles par la traite des esclaves puis par la colonisation, pour les besoins de l’approvisionnement de la métropole en matières et denrées, elle se contenta d’offrir des gauleiters autochtones payés pour écraser toutes les revendications qui se levaient et non pour planifier un quelconque développement.

Il y a au Cameroun des économistes compétents et lucides qui ne cessent de dénoncer les budgets de l’Etat qui, depuis des lustres, n’offrent qu’une place symbolique et dérisoire à l’investissement. Toute la dépense est de consommation, par un personnel étatique gorgé de prébendes. Aucune planification économique et prospective n’a été sérieusement mise en œuvre. Après vingt cinq ans d’incurie le chef de l’Etat accuse la dure loi du marché d’avoir réduit les gens à la misère.

L’Afrique a subi une prédation pluricentenaire, la pire des guerres. Il faut d’abord faire cesser cette guerre avant qu’un plan de reconstruction puisse être mis en œuvre. Biya, Bongo, Sassou et consorts, sont les complices de la guerre faite aux peuples africains, ils ne peuvent pas être les artisans de son salut. Hortefeux le sait mieux que personne. Tout ce qu’il peut offrir à ses compères c’est des moyens de répression. La force est une réaction primaire, inintelligente et sans imagination.

Le 20 mai, en effet, un autre invité français de marque était au Cameroun. Il s’agit de Guillaume Giscard d’Estaing, patron de la SOFEMA. Le journal gouvernemental a parlé à son sujet d’un partenariat renforcé avec les forces de défense. Une des spécialités de cette société est la fourniture et l’entretien d’hélicoptères, si utiles dans les conflits urbains, comme on a pu le constater au Tchad. Voilà enfin qui est clair et concret pour illustrer la démarche de « développement solidaire » prônée par Hortefeux, lequel s’est dit préoccupé par l’évocation du milliard d’habitants que l’Afrique devrait atteindre à brève échéance.

Entre ceux qui parlent de « pression démographique » à propos de la RDC, qui a autant d’habitants que la France pour un territoire trois fois et demi plus grand - mais qui a surtout tellement de précieuses ressources que ce serait dommage de les laisser aux habitants - et ceux qui se sentent gravement menacés quand 36 000 Camerounais vivent dans une France de 60 millions d’habitants, on saisit l’étrange développement des fantasmes qui conduisent inéluctablement à projeter un plan X pour l’Afrique, consistant à fomenter et financer les affrontements qui conduiront à l’élimination de l’ »homme africain », décidément trop encombrant. Mais là, c’est vraiment un calcul idiot.

© Survie : Odile Tobner


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