Rousseau-Joël Foute
16 Avril 2009
Une enquête de l'hebdomadaire international « indépendant » dresse un état des lieux peu reluisant. Pour ceux qui suivent les dossiers liés au processus d'intégration en zone CEMAC (Communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale), les résultats de l'enquête menée par Jeune Afrique (édition Afrique subsaharienne), dans sa dernière livraison, sont un secret de polichinelle.
Mais cela vaut le détour, compte tenu de l'audience de ce média.
Et surtout, parce que les faits et les chiffres mis à nu sont révélateurs du
retard pris dans plusieurs domaines, et résonnent pour ainsi dire comme une sonnette d'alarme. Illustrations : d'après le président de la BDEAC, Anicet Georges Dologuélé, le transport de
marchandises entre Douala et N'Djamena coûte six fois plus cher qu'entre Shanghai, en Chine, et le port de Douala.
Il dure également deux fois plus longtemps, à savoir soixante jours, contre trente jours. En cause, l'état parfois désastreux des routes, les tracasseries policières, etc. Bien plus, notre
confrère relève que malgré l'union monétaire et douanière, l'intégration est peu avancée et la compétitivité de la zone faible.
En témoigne, le commerce intracommunautaire représente moins de 2% des échanges régionaux. Une part en diminution par rapport aux années 1990, affirme-t-on. La libre circulation des personnes et
des biens est loin d'être vécue dans les faits
En outre, la mise en circulation du passeport CEMAC - institué en 2000, et dont des exemplaires ont été remis aux Etats membres en 2003 - n'a cessé d'être retardée. Les querelles pour le
leadership tout comme la rivalité entre la bourse de Libreville et celle de Douala sont également évoquées.
Au sujet du lancement toujours attendu de la compagnie aérienne Air CEMAC, le journal note une avancée dans ce dossier initié en 2001. En effet, la compagnie arienne sud-africaine South Africa
Airways, en tant que partenaire technique, va entrer à hauteur de 40% au capital du futur pavillon, après l'échec des négociations avec Royal Air Maroc et Brussels
Airlines.
Le décollage est maintenant prévu avant 2010. En ce qui concerne l'institut d'émission, J.A. relève que la perte de 16,4 milliards de F CFA par la BEAC remet à l'ordre du jour la bataille pour la
répartition des postes au sein de l'institution.
Au final, la CEMAC, fondée il y a quinze ans, et consciente des maux qui la minent, semble décidée de passer à la vitesse supérieure, observe J.A. Le secrétariat exécutif a été remplacé par une
commission et la réforme des institutions se poursuit. Le programme économique régional 2009-2015 a été élaboré et doit servir de base de travail.
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