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8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 15:34
Tchad: les éleveurs demandent la réouverture de la frontière centrafricaine

 

Tchad: les éleveurs demandent la réouverture de la frontière centrafricaine

 

Par RFI Publié le 08-12-2019 Modifié le 08-12-2019 à 11:36

 

La décision du Tchad de fermer sa frontière avec la Centrafrique en 2014 n’a pas freiné la transhumance du bétail entre les deux États, mais en a compliqué les conditions.

Depuis la fermeture de la frontière entre le Tchad et la Centrafrique en 2014, les allers-retours des éleveurs transhumants qui ne s'étaient jamais arrêtés se passent dans des conditions difficiles. « Les effets négatifs que nous avons observés : une transhumance armée, mais également la pression des groupes armés sur les éleveurs transhumants », admet le docteur Hissein Ahmat Malmal, du ministère centrafricain de l’Élevage.

Des difficultés de cohabitations exacerbées par le discours politique sont venues compliquer la situation. Les acteurs de la transhumance demandent donc aux États de les laisser s’occuper eux-mêmes de leurs problèmes.

« Nous demandons que la frontière s’ouvre et nous demandons la sécurisation du parcours de la transhumance du côté du Tchad comme du côté de la République centrafricaine, déclare Ahmat Adoum Abdelfati, secrétaire général de la confédération des acteurs tchadiens du secteur élevageEt surtout, l’arrêt immédiat de l’ingérence des politiciens ou des hommes en kaki. Parce que depuis toujours, les éleveurs et les agriculteurs de cet axe-là se reconnaissent. Ils ont leur stratégie pour résoudre leurs problèmes. »

Dialogue institutionnel arrêté

Grâce au Fonds de stabilisation des Nations Unies, la FAO et l’Organisation internationale des migrations (OIM) essayent d’aider les acteurs des deux pays à faire entendre leurs doléances. Selon le docteur Bakary Cissé, coordonnateur du projet transhumance Tchad-RCA, pour le compte de la FAO et de l’OIM, le plus important est que les deux États reprennent le dialogue institutionnel sur le sujet. Un exercice régulier auparavant, mais qui s’est arrêté depuis plusieurs années.

 

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8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 15:32
Nouvelles nationales sur RFI
Nouvelles nationales sur RFI
Nouvelles nationales sur RFI

 

Centrafrique: presque un an après son lancement, où en est le DDR?

 Par RFI Publié le 07-12-2019 Modifié le 07-12-2019 à 03:27

 

Le 17 décembre 2018, le président Touadera lançait officiellement le grand DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration) en Centrafrique qui prévoit le désarmement de 5000 à 7000 combattants. Hier se tenait la 20e session du comité consultatif et de suivi du DDRR (Désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement). À l’ordre du jour notamment : les avancées, difficultés et perspectives du processus de désarmement.

Le ministre en charge du DDR, Maxime Mokom, a conduit la rencontre. « Nous sommes comptables devant le peuple et les partenaires. Pour cela, j’exhorte tous les acteurs impliqués dans ce processus de faire davantage pour la réussite de ce grand DDR. »


Plusieurs problématiques ont été abordées, notamment celle de la réticence des groupes armés à rendre les armes dans le cadre du DDR. Ils favorisent à la place le dépôt de munitions. Nordine Mahalba, vice-président du comité consultatif et de suivi du DDRR…


« Nous avons signé un accord et dedans, c’est précisé très clairement les critères d’éligibilité : l’appartenance à un groupe signataire de l’accord et le dépôt d’une arme de guerre en état de fonctionnement ou non. Et donc sur le terrain nous avons connu des difficultés en ce que certains mouvements ne fournissent que des munitions et c’est ce qu’il faut recadrer pour nous permettre d’avancer très objectivement. »


Autre problème soulevé lors de l’assemblée : le détournement possible des fonds du comité. « Si c’est une question de détournement de fonds, nous n’avons pas les preuves mais il y a un audit qui doit être engagé et ce problème-là a été soulevé lors de la session, le travail sera fait et seul l’audit pourra nous dire s’il y a détournement ou pas », poursuit-il.


La lenteur du processus de désarmement est souvent pointée du doigt. L’opération est encore en cours dans le nord-ouest du pays et devrait débuter dans la zone nord-est début janvier.


1321 hommes sont passés par la phase de démobilisation/désarmement en Centrafrique. Une partie de ces hommes vont intégrer les unités spéciales mixtes de sécurité prévues par l’accord de paix de février 2019. Les USMS prévoient notamment la sécurisation des couloirs de transhumance.

 

 

Soupçons d'abus sexuels à Caritas: l'archevêque de Bangui donne des explications

 

Par RFI Publié le 07-12-2019 Modifié le 07-12-2019 à 23:14

 

En Centrafrique, l’ancien secrétaire nationale de l’ONG Caritas, le père Luk Delft, fait l’objet d’une plainte à Bangui, après avoir été condamné en 2012 en Belgique pour abus sur mineur. Président de Caritas en Centrafrique, le cardinal Nzapalainga a donné sa version des faits sur cette affaire.

Chaque évêque est responsable de la section locale de Caritas. L’évêque de Kaga Bandoro dans le centre de la RCA, monseigneur Vanbuel, a donc fait venir le père Luk Delft en 2013. Puis, le secrétaire national, blessé par balle, a dû être évacué.

Président de Caritas en Centrafrique, le cardinal Nzapalainga s'est alors tourné vers le père Luk Delft pour le remplacer. « À ce moment-là nous avons écrit au supérieur des pères salésiens pour leur demander : "Nous voulons confier une responsabilité", raconte-t-il. Si les supérieurs nous avaient écrit pour nous dire "arrêtez c’est quelqu’un à problème" ou "il y a une situation grave", je pense que vous pourrez nous accuser en disant "vous avez reçu une réponse". Ils ont accepté que nous puissions le prendre. Quand nous avons été alertés encore par une psychothérapeute, nous leur avons écrit pour dire il semble qu’il y a quelque chose. Ils ont dit "on peut lui donner une nouvelle chance" ».

Le cardinal connaît donc le passé du père et décide de lui laisser sa chance. Mais au mois de juin, la chaîne de télévision américaine CNN qui enquête sur le terrain alerte sur de nouveaux cas. « Immédiatement, quand nous avons appris, on a demandé la démission du père, poursuit le cardinal Nzapalainga. Ceux qui pensent que nous, nous avons caché le père pour l’envoyer en Europe, c’est faux. L’Église a porté plainte le 7 octobre au niveau du tribunal de Bangui par rapport à cette situation. Nous ne sommes pas là pour cacher ni masquer la vérité ». Le Cardinal dit avoir été convoqué par la Section recherche et investigation (SRI). Il affirme attendre que la justice fasse son travail.

 

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7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 01:41
Ernest Obama, nouveau DG du groupe l’Anecdote en République Centrafricaine

 

Lu pour vous

 

Médias: Ernest Obama, nouveau DG du groupe l’Anecdote en République Centrafricaine

https://actucameroun.com/ 6 Déc 2019 par Pascal Ango'o 

 

Ernest Obama n’aura pas chômé trop longtemps. Tout récemment limogé de la Direction général de Vision 4, Ernest Obama a été promu en Centrafrique.

Ernest Obama est désormais le nouveau directeur général du groupe l’Anecdote en République Centrafricaine. C’est ce 6 décembre que l’ex Dg de Vision 4, renvoyé il y a à peine 24 heures, a été promu.

Sa nomination a été officialisée au cours du journal de 20 heures de Vision 4 vendredi soir, quelques heures seulement après la passation de service avec Parfait Ayissi, son successeur à la tête de la télévision privée.

Ernest Obama quitte donc la direction générale de Vision 4 après 4 années passées à Vision 4. Le nouveau challenge d’Ernest Obama sera en Centrafrique.

Cette nomination est vue par certains comme une promotion. En effet, en rejoignant le groupe de Jean Pierre Amougou Belinga, Ernest Obama exporte son expertise hors du Cameroun.

Cependant, pour d’autres, il s’agit d’une sanction disciplinaire. On évoque qu’il avait été suspendu il n’y a pas longtemps dans un scandale financier. Il aurait eu les mains trempées dans une histoire de détournement d’argent en relation avec la publicité.

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7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 01:19
Centrafrique : le gouvernement interdit un meeting du parti du président déchu Bozizé

 

Centrafrique : le gouvernement interdit un meeting du parti du président déchu Bozizé

 

French.china.org.cn | Mis à jour le 07-12-2019

 

Le gouvernement centrafricain a interdit un meeting du parti Kwa Na Kwa (KNK) du président déchu François Bozizé programmé samedi à Bangui, d'après une annonce diffusée vendredi soir sur les médias publics par le ministère centrafricain de la Communication.

Selon cette annonce, les organisateurs dudit meeting n'ont toujours pas déposé aux autorités concernées une demande formelle d'autorisation, le gouvernement ainsi "met clairement en garde les organisateurs d'un tel meeting contre tout débordement, et appelle les acteurs politiques à la préservation de la paix sociale".

Depuis sa chute en mars 2013, M. Bozizé, également président fondateur du KNK, vit en exil à l'étranger. Il actuellement est sous le coup d'une poursuite judiciaire, tant à l'intérieur de la République centrafricaine qu'au niveau de la Cour pénale internationale (CPI).

Son retour est annoncé plusieurs fois, mais également plusieurs fois repoussé. Toutefois, ses militants continuent de croire en lui, en animant le parti politique dont ils sont adhérents. F

Source: Agence de presse Xinhua

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6 décembre 2019 5 06 /12 /décembre /2019 19:22
Le port de Douala succède temporairement à Bolloré

 

 

Le port de Douala succède temporairement à Bolloré pour gérer son terminal à conteneurs

 

Vendredi 6 Décembre 2019 AFP

 

Le port autonome de Douala, le plus grand d'Afrique centrale, a annoncé jeudi 5 décembre qu'il succéderait à partir de janvier au groupe français Bolloré pour gérer son propre terminal à conteneurs alors que le processus de désignation d'un nouvel opérateur a été suspendu par Yaoundé.


"Le 31 décembre 2019, le contrat de concession de Douala International Terminal (DIT)", qui exploitait le terminal depuis quinze ans et dont le principal actionnaire est Bolloré, "sera échu", a indiqué la direction du port dans une note d'information. "En l'absence d'un nouvel opérateur, le Port autonome de Douala se prépare à prendre (lui-même) la relève", a-t-elle annoncé.


L'exploitant historique avait été écarté en janvier du processus de sélection et avait porté l'affaire devant le tribunal administratif de Douala, obtenant le 16 août la suspension du processus.


Mais cinq jours plus tard, le port avait intenté un recours et obtenu la suspension de cette décision, lui permettant d'annoncer mi-septembre que le groupe suisse Terminal Investment Limited succéderait à DIT.


"Le PAD est la principale porte d'entrée de marchandises pour le Tchad et la Centrafrique"

Un peu plus d'un mois après, la présidence camerounaise avait ordonné au port de suspendre le processus de désignation d'un nouveau concessionnaire. Cette décision avait été prise le même jour qu'une visite du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, à Yaoundé.


La présidence avait demandé que la finalisation du contrat avec le suisse TIL soit suspendue dans l'attente des "conclusions définitives" de la justice, saisie par Bolloré. Mercredi, la Cour suprême du Cameroun a rejeté une demande du Port autonome de Douala (PAD) d'annuler la décision de suspendre le processus de désignation, prise en août par le tribunal administratif de Douala


"Cette décision (...) rendue en défaveur du PAD n'aura (pas) un impact sur la fin de la concession de Douala International Terminal le 31 décembre 2019 et son départ", a insisté le port dans la note d'information
Le PAD est la principale porte d'entrée de marchandises pour le Tchad et la Centrafrique, deux pays enclavés voisins du Cameroun.


Très présent en Afrique en y gérant pas moins de 17 ports, Bolloré a décroché en 2015 la concession du nouveau port de Kribi, ville balnéaire du sud du Cameroun.

 

 

 

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6 décembre 2019 5 06 /12 /décembre /2019 19:09
Fougères. Départ du premier container Cap Centrafrique pour Sibut

Lu pour vous

 

Ouest-France le 06/12/2019 à 08h06

 

Lundi matin, les membres de l’association Cap Centrafrique se sont retrouvés sur un parking pour le départ du premier container destiné à Sibut. « 5 000 livres, des tables et des chaises pour les scolaires, données par le collège Jeanne-d’Arc, du matériel paramédical pour le dispensaire créé par le Père Philibert dans la paroisse de Galafondo, près de Sibut, un groupe électrogène pour le petit séminaire, partent après deux ans d’efforts pour tout réunir, explique Sylvie le Belzac, la présidente. Le container transporte 28 tonnes de marchandises diverses, dont du matériel pour le Centre de promotion féminine, toutes collectées dans le pays de Fougères, grâce à la générosité de nombreux contributeurs. »

En effet, l’association a démarré avec des lycéens de Notre-Dame-des-Marais, élèves de seconde, à l’époque et en terminale aujourd’hui, toujours présents. Mathis, Germain et Antoine ont ainsi poursuivi leur idée d’aide et assisté au premier chargement.

Parti lundi soir de Fougères, le container arrivera à Douala, en principe le 30 décembre. Il faudra encore quinze jours pour qu’il arrive à Bangui et sera acheminé ensuite à Sibut.

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6 décembre 2019 5 06 /12 /décembre /2019 18:57
Stabilisation en Centrafrique : Le contingent gabonais récompensé

 

Lu pour vous

 

Libreville, Vendredi 6 Décembre 2019 (Infos Gabon) – 247 soldats gabonais du 5e Bataillon de réserve déployés en novembre 2018 au sein de la Mission onusienne dans ce pays et arrivés en fin de mission ont été primés.

247 des 450 soldats gabonais déployés dans la Mission intégrée et multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) ont reçu le 29 novembre dernier des récompenses pour mission accomplie. Issus du 5e Bataillon de réserve, les récipiendaires ont été primés au cours d’une cérémonie présidée par Mankeur Ndiaye, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUSCA.

«Contrairement aux autres contingents qui sont déployés dans des aires géographiques bien précises et s’y installent pour la durée de leur mission, vous êtes déployés d’une zone à une autre, selon les crises et les besoins opérationnels, avec des préavis courts, parfois très courts», a-t-il indiqué.

Placés sous les ordres du lieutenant-colonel Guy Landry Eke, les Casques bleus gabonais ont effectué 1565 patrouilles pédestres et motorisées à Bangui et dans les régions, escorté 351 convois spéciaux sécuritaires et humanitaires, conduit 148 missions de sécurité, sécurisé 52 missions. Sans oublier des activités d’intérêt communautaire au profit des populations centrafricaines.

FIN/INFOSGABON/SM/2019

Copyright Infos Gabon

 

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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 18:22
Nouvelles nationales sur RNL
Nouvelles nationales sur RNL

 

RCA : La Minusca entend passer de sanctions à une action militaire contre les éléments de l’UPC à Bambouti

 

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 5 décembre 2019 14:17

 

Des mesures militaires sont en train d’être prises contre les éléments armés de l’UPC qui occupent la ville de Bambouti dans le Haut Mbomou depuis deux mois. C'est ce qui ressort de la réunion d’urgence qui s’est tenue mardi 3 décembre 2019 à Bangui entre les garants et les facilitateurs de l’accord de paix du 6 février.

Selon Vladimir Monteiro, Porte-parole de l'institution onusienne en Centrafrique, qui a rendu public l'information mercredi 4 décembre, « des dispositions sont en train d’être prises pour le déploiement des FACA dans cette localité pour sécuriser la population ». C'est la conclusion  de la rencontre entre l'Union Africaine, la CEEAC, la Minusca et le gouvernement tenue mardi 3 décembre 2019 dans la capitale.

« L’Union Africaine et la CEEAC communiqueront très prochainement de ce qui a été décidé » a-t-il précisé mentionnant suivre « la situation » de près. A en croire Vladimir Monteiro « nous travaillons avec l’Etat-major des FACA aussi avec les groupes armés pour que ces incidents ne se reproduisent plus ».

Le Porte-parole de la Minusca n'a pas manqué de souligner que la présence des combattants de l'UPC à Bambouti « a été évoquée lors de la réunion du comité exécutif du suivi de l’accord de paix au cours de laquelle la question des sanctions contre les auteurs de violation a été mise sur la table avec des propositions concrètes ».

La ville de Bambouti dans le Haut Mbomou a été investie depuis le mois d'octobre 2019 par les hommes armés de l'UPC, signataire de l'accord politique pour la paix et la réconciliation nationale du 6 février. Dès la première semaine de l'occupation de cette région du sud-est du pays, les réactions se sont multipliées. Le député de Obo 1, Ernest Mizédio, a tiré la sonnette d'alarme. Il a accusé le gouvernement et la Minusca d'avoir favorisé les éléments de l'UPC dans leurs actions.

Au mois de novembre dernier, la Minusca a lancé une mise en garde sévère à Ali Darassa de déguerpir. Au jour d'aujourd'hui, rien n'a été fait et l'effectif des hommes armés a augmenté à plus de 2000 combattants selon Ernest Mizédio.

 

 

RCA : Affaire Luk Delft, Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga réclame justice

 

https://www.radiondekeluka.org  jeudi 5 décembre 2019 14:05

 

L'Eglise catholique de Centrafrique rejette toute responsabilité dans l'affaire Luk Delft, prêtre belge condamné dans son pays pour viol perpétré sur des mineurs à Kaga-Bandoro. Tout comme les victimes, l'Eglise catholique réclame une réponse judiciaire. C'est ce qu'a indiqué ce 4 décembre Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga lors d'une rencontre avec la presse à Bangui.

Si l'Eglise est affectée, elle ne baisse pas les bras et a déjà saisi la justice à cet effet. « L'Eglise a porté plainte le 7 octobre au Tribunal de Grande Instance de Bangui et a mis en place une équipe où nous avons un canoniste, un avocat et un psychologue. A la date d'aujourd'hui, une mission est effectuée à Kaga-Bandoro. Nous avons mené des enquêtes et Caritas internationale nous a aidées. Que justice et réparation soient faites » a indiqué Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga. 

Loin de calmer l'hémorragie, l'évêque métropolitain de Bangui appelle les partenaires à la raison après avoir frappé dans le portefeuille de la Caritas et son corolaire.

« L'urgence, c'est tous ces 2 millions de personnes qui souffrent sur les sites et qui sont prises en charge par Caritas. Nous demandons qu'on regarde avec beaucoup de lucidité cette question. Nous plaidons pour ceux qui sont en difficulté sur les sites que Caritas aide. Allons-nous sacrifier toutes ces personnes à cause de cette situation ? C'est la question qu'on se pose » s’interroge Dieudonné Cardinal Nzapalaïnga.

Mais que sait le chef de l'église catholique de cette affaire de viol perpétré sur des mineurs à Kaga-Bandoro et de la moralité de ce prêtre ? « Chaque évêque est responsable de sa Caritas et choisi son secrétaire. C'est ainsi que le prêtre est arrivé à Kaga-Bandoro. Nous avons sollicité les pères Salésiens de lui confier une responsabilité, ils ont accepté que nous puissions le prendre. Quand nous avons été alertés par une dame psychothérapeute, nous avons écrit aux Salésiens pour dire qu'il semble qu’il y a quelque chose. Eux de dire qu'on peut lui donner une seconde chance » a justifié l'archevêque de Bangui.       

Luk Delft, ancien secrétaire général de Caritas est reconnu coupable de cette affaire dans son pays la Belgique alors que la procédure ouverte en Centrafrique reste pendante.

L'affaire révélée par la chaîne américaine CNN n'a pas tardé à ébranler le budget de la Caritas Centrafrique. Au moins 6 partenaires ont coupé leur financement à cette organisation. Conséquences : plus de 2 millions de personnes affectées et dans le besoin vont manquer d'aide et plus de 600 emplois supprimés.

 

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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 00:50
Les voitures d’Obiang ont quitté la Suisse
Les voitures d’Obiang ont quitté la Suisse
Les voitures d’Obiang ont quitté la Suisse
Les voitures d’Obiang ont quitté la Suisse
Les voitures d’Obiang ont quitté la Suisse

 

Lu pour vous

 

https://www.letemps.ch/ Richard Etienne mardi 3 décembre 2019 à 20:25

 

Treize véhicules de luxe ont décollé de Kloten à bord d’un avion-cargo en direction de Dubaï. La fin d’un long périple qui a fait suer les autorités genevoises. Tout porte à croire que la famille au pouvoir en Guinée équatoriale les a rachetées

Un avion de la compagnie luxembourgeoise Cargolux Airlines International a décollé mardi soir de Kloten avec à son bord 13 voitures de luxe ayant appartenu à la Guinée équatoriale, a appris Le Temps. Les treize bolides d’Obiang sont partis en direction de l’aéroport de Dubaï, plus de deux mois après leur vente aux enchères par l’Etat de Genève et la maison Bonhams, le 29 septembre sur les hauteurs de Nyon.

Elles quittent la Suisse après avoir fait souffrir la justice genevoise, puis le canton, pendant trois bonnes années. Les treize font partie d’un lot de 25 voitures qui avaient été déplacées au bout du Léman pour subir des réparations. Elles avaient été séquestrées par le Ministère public genevois à la fin de 2016 à Cointrin et dans des garages de luxe de la région genevoise. Dans le lot figurent une Koenigsegg, une Lamborghini Veneno, des Rolls-Royce et des Ferrari. Des modèles aussi rares que précieux.

Un séquestre tumultueux

La justice genevoise a alors ouvert une procédure pénale contre le fils du président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, prévenu pour blanchiment d’argent et gestion déloyale des intérêts publics.

Pour les voitures, c’est le début d’un séquestre tumultueux. Elles sont d’abord entreposées dans un garage au Bureau des automobiles. Un an plus tard, un rapport de la police judiciaire constate qu’elles sont mal entretenues – or de tels modèles sont fragiles – et que dans ces conditions le séquestre va coûter cher aux contribuables.

Les procureurs décident donc de transférer les 10 modèles les plus luxueux dans un entrepôt au centre-ville en avril 2018, un local géré par l’entreprise qui s’en occupait avant leur séquestre, comme un retour à la case départ.

Les procureurs peinent à prouver les soupçons en partie parce que les véhicules appartiennent officiellement non pas à Teodorin Obiang, mais bien à l’Etat équato-guinéen. Un procureur est même récusé par le Tribunal fédéral, qui ne l’estime pas suffisamment impartial.

En février dernier, le pouvoir judiciaire annonce finalement qu’il classe l’affaire mais que les véhicules seront confisqués puis vendus aux enchères. Le produit de la vente doit être attribué à un projet à caractère social en Guinée équatoriale.

Vente record

La maison Bonhams est sollicitée pour aider l’Etat dans la vente. La famille Obiang fera une requête en justice pour l’annuler, sous prétexte que le canton devait les vendre en un seul lot et non pas aux enchères. Une action refusée quelques jours avant la vente, qui s’est déroulée dans le golf de Bonmont le 29 septembre. La Lamborghini Veneno part pour 8,2 millions de francs, un record.

Elle est acquise par un mystérieux marchand, dont le nom est connu du Temps, qui rachète même la moitié des 25 véhicules. Un marchand qui a déjà vendu des voitures à la famille Obiang et qui s’entretient durant la vente avec un autre intermédiaire proche du pouvoir équato-guinéen. Dans la chapelle où se déroule la vente, beaucoup croient que les Obiang ont racheté leurs voitures. Est-ce le cas? Ni la maison Bonhams, ni l’Etat de Genève n’ont souhaité répondre à nos sollicitations, pourtant nombreuses ces dernières semaines.

Ces deux derniers mois, les voitures ont été stockées dans un local en Suisse alémanique, en attendant leur départ pour les Emirats, où se trouve l’intermédiaire du mystérieux marchand. Il est donc survenu mardi.

 

Suisse : les 25 voitures de luxe de Teodorin Obiang vendues à 21,6 millions d'euros

Rodrigue Loué avec AFP 30/09 - 09:50

Saisies par la justice dans l’affaire dite du blanchiment d’argent, les voitures de luxe, proposées aux enchères en Suisse, n’ont pas mis beaucoup de temps avant de passer à d’autres mains. La procédure judiciaire a finalement eu raison du fils d’Obiang Nguema.

Les commissaires-priseurs de Bonhams, la maison d’enchères britannique qui a organisé la vente, n’ont pas fait dans la dentelle en proposant comme estimation de base la somme de 18,5 millions de francs suisses (plus de 17 millions d’euros). Dans un communiqué, Bonhams déclare : “La star de la collection, une Lamborghini Veneno ultra-rare, a été vendue pour 8,28 millions, commission comprise (7,6 millions d’euros), un record mondial pour la marque.”

La voiture de marque italienne (voir photo) dont il ne reste que neuf exemplaires sur Terre, est désormais la propriété d’un “collectionneur international privé”, selon une précision de Lynnie Farrant, porte-parole de la maison des enchères. Le même collectionneur privé, heureux propriétaire de la Lamborghini Veneno de couleur blanc cassé est aussi détenteur d’un nombre important d’autres véhicules issus de la même vente aux enchères.

Ce collectionneur privé très actif

Non content de détenir la prestigieuse hyper car, il s’est offert une Koenigsegg One de couleur bleu et noir carbone pour la somme de 4,2 millions d’euros. A titre de précision, le véhicule était estimé entre 1,7 et 2,1 millions d’euros et il n’en existe que six exemplaires.

C’est par petits groupes que les véhicules de luxe ont été vendus et leurs marques ne sont pas des moindres : Ferrari (7), Lamborghini (3), Bentley (5), Maserati (1) et McLaren (1), entre autres.

Parmi les ‘‘bijoux’‘ vendus, un a particulièrement retenu l’attention de tous ; une Aston Martin One-77 de couleur rouge. Sur l’entrée de la belle anglaise, la mention gravée “Construite à la main en Angleterre pour Theodore Nguema Obiang Mangue”. La voiture, estimée entre 1,3 et 1,7 millions d’euros, a finalement été cédée à environ 1,4 millions d’euros.

Si vous vous demandez ce que deviendra cette colossale somme d’argent, sachez que la Suisse compte la reverser à des œuvres de charité basées en Guinée équatoriale, le pays de Teodorin Obiang Nguema, vice-président et fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Confisquée par la justice genevoise suite à l’ouverture en 2016 d’une procédure pénale à l’encontre de Teodorin Obiang dans une affaire de “blanchiment d’argent et gestion déloyale des intérêts publics”, la collection de belles mécaniques est désormais dispersée entre d’autres mains.

C’est en février dernier que la procédure a été classée, suite à un accord conclue entre la justice genevoise et les autorités de Guinée équatoriale. Cet accord stipulait la vente des 25 véhicules de luxe et la mise à disposition du produit (de la vente) à un programme à caractère social en Guinée équatoriale. Le tout, sous la supervision du ministère suisse des Affaires étrangères.

La volte-face qui a échoué

Et ce n’est pas tout ; la Guinée équatoriale s’est aussi engagée à verser la somme de 1,3 millions de francs suisses (1,4 millions d’euros) à titre de recouvrement des frais de procédure dans le cadre de la vente aux enchères.

Mais le pays d’Obiang Nguema avait tenté une volte-face. En effet, à seulement quelques jours de la vente aux enchères, la Guinée équatoriale, estimant que le prix de la vente serait plus élevé lors de ventes de gré à gré avec des collectionneurs et des professionnels de la branche, s’essayait à une manœuvre pour l’annulation du deal. La justice genevoise n’a tout simplement pas suivi la Guinée équatoriale dans cette tentative.

En 2017, Teodoro Obiang Nguema a été condamné à Paris à trois ans de prison avec sursis, une sentence doublée d’une amende de 30 millions d’euros. Il lui a été reproché la construction frauduleuse d’un colossal patrimoine constitué, entre autres, d’un hôtel particulier à Paris, de voitures de course et de luxe, de jets privés et de dizaines de costumes de grandes marques hors de prix. Cette affaire, plus connue sous l’appellation de “biens mal acquis”, a vu le concerné faire appel de la sentence.

Tous ces revers judiciaires ne freinent cependant pas l’ascension au sommet de Teodorin Obiang dans son pays. Fin novembre 2018, le fils Obiang, préféré de son père pour le poste de président de la République, dirigeait son premier Conseil des ministres, exercice qui n‘était jusqu’alors réalisé que par le président Teodoro Obiang.

Cela fait maintenant 40 ans que Teodoro Obiang Nguema, 77 ans, dirige d’une main de fer la Guinée équatoriale, petit pays pétrolier d’Afrique centrale depuis le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir en 1979. Le pays est marqué par l’une des plus graves corruptions au monde, selon l’ONG Transparency International. En Guinée équatoriale, une grande partie de la population vit dans la pauvreté.

Teodorin, le fils, occupe depuis 2012 le poste de vice-président et est surtout connu pour ses nombreuses frasques et coups d‘éclat qui sont le plus souvent très médiatisés.

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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 00:00
Les armées étrangères en Afrique: vers une compétition stratégique
Les armées étrangères en Afrique: vers une compétition stratégique
Les armées étrangères en Afrique: vers une compétition stratégique
Les armées étrangères en Afrique: vers une compétition stratégique

 

 

Les armées étrangères en Afrique: vers une compétition stratégique

 

Par Tirthankar Chanda RFI le 04-12-2019 Modifié le 04-12-2019 à 20:57

 

Depuis près de deux décennies, le continent africain assiste à une concentration de forces militaires étrangères sur son sol. La lutte contre le terrorisme et la défense des intérêts commerciaux et économiques sont aujourd’hui les principaux moteurs des interventions étrangères en Afrique. Les puissances occidentales ne sont plus les seules à tenter d’affirmer leur influence sur le théâtre africain.

Alors que la bataille anti-jihadiste que les forces françaises de « Barkhane » mènent en Afrique s’enlise, le président français Emmanuel Macron a proposé de réexaminer la stratégie militaire de son armée au Sahel. L’une des options étudiées consisterait à mettre en place une coalition franco-européenne pour combattre ensemble avec les autres Européens le terrorisme en Afrique. Si cette option devait se concrétiser, cela augmenterait les effectifs des armées étrangères déjà présentes sur le sol africain.

Une présence qui n’est pas sans susciter des débats au sein des populations locales, comme en témoigne la montée du ressentiment anti-français dans les pays sahéliens abritant des bases militaires françaises.L’Union africaine (UA) ne voit pas d’un très bon œil non plus l’accroissement de la présence militaire étrangère dans ses pays membres. La Commission de la paix et sécurité de l’UA appelle depuis plusieurs années les gouvernements africains à faire preuve de « circonspection » lorsqu’ils signent des accords autorisant les États étrangers à installer des bases militaires dans leurs pays.

Dans la suite du passé colonial du continent africain, les armées occidentales ont continué à jouer un rôle primordial après l’accession à l’indépendance de leurs anciennes colonies dans les années 1950-60. Ceci a été particulièrement vrai pour la France. Perçue comme le « gendarme de l’Afrique  », elle a été pendant longtemps la seule puissance à maintenir des troupes sur le continent, à la faveur des accords de coopération militaire ou de défense signés avec ses anciennes colonies. Pendant la période de la guerre froide, la présence de l’armée française a permis de maintenir les pays africains francophones dans la sphère d’influence occidentale. À partir des années 1990, le souci de la défense des intérêts nationaux doublé des impératifs de la guerre contre la piraterie maritime d’une part et le terrorisme d’autre part ont conduit les pays occidentaux à renforcer leur présence sur le continent. Les puissances émergentes n’ont pas tardé à les rejoindre dans un jeu d’influences inédit, reflétant le rapport de forces géostratégique dans le monde.

L’Afrique est-elle en passe de devenir un nouvel enjeu militaire ? Quels sont les pays de provenance des militaires étrangers présents en Afrique ? Combien sont-ils ? Quelles sont leurs missions ?  Éléments de réponses, en commençant par la France et les États-Unis qui possèdent des dispositifs militaires les plus élaborés et structurés sur le continent africain.

Le dispositif militaire français en Afrique

« L’Afrique subsaharienne est un espace stratégique important pour la France, en raison de notre proximité politique, géographique et culturelle, de nos intérêts stratégiques sur le continent et des crises ouvertes qui en menacent la stabilité »explique le ministère français des Armées sur son site consacré aux interventions militaires de la France dans l’Afrique subsaharienne.C’est précisément pour mettre fin à la menace que les jihadistes qui occupaient le nord du Mali faisaient peser sur l’intégrité du pays, que la France lança le 11 janvier 2013 l’opération « Serval », avec 1 700 soldats, des avions de combat et des hélicoptères.

« Serval » a été remplacée depuis le 1er août 2014 par la force « Barkhane » composée de 4 500 soldats et dont le périmètre d’action a été étendu au-delà du Mali pour couvrir l’ensemble de la bande sahélo-saharienne, comprenant cinq pays de la région, à savoir, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad. Si la capitale tchadienne N’Djaména accueille le quartier général de la force Barkhane, celle-ci dispose de bases provisoires disséminées sur les autres pays de son dispositif, dont notamment la base de Niamey qui fait office de « hub aérien » abritant des avions de chasse et des drones. « Barkhane » a pour mission de mener des opérations contre le terrorisme et le crime organisé dans la bande sahélo-saharienne, en attendant la montée en puissance et l’opérationnalisation de la force conjointe G5 Sahel créée par les cinq pays sahéliens.

Outre les contingents déployés dans le cadre des opérations extérieures temporaires (Opex) comme l’opération « Barkhane », le dispositif militaire français en Afrique est officiellement constitué de deux bases opérationnelles avancées, soit les Forces françaises stationnées à Djibouti (1 450 hommes) et en Côte d’Ivoire (900 hommes), et de deux anciennes bases rétrogradées en « pôles opérationnels de coopération » à vocation régionale, soit les éléments français au Sénégal (350 hommes) et au Gabon (350 hommes).

Positionnée sur la façade est de l’Afrique et disposant d’une logistique importante dont un détachement aérien, la base de Djibouti constitue la plus importante base militaire française sur le continent. Base hautement stratégique, celle-ci est en mesure d’accueillir, mais également projeter rapidement des forces vers l’océan indien ou le Moyen-Orient, en cas de crise dans la sous-région.

Les Forces françaises de Côte d’Ivoire ont, pour leur part, un statut de force de présence sur la façade ouest-africaine considérée comme une zone d’intérêt stratégique pour la France. Elles sont en mesure d’intervenir sur un très court préavis sur toute l’Afrique de l’Ouest. Les éléments français au Gabon et au Sénégal constituent des réservoirs de troupes prépositionnées, incluant des forces terrestres, navales et aériennes, capables d’assurer la défense des intérêts français et soutenir les déploiements opérationnels en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.

En complément du dispositif militaire français déployé en Afrique occidentale, la marine nationale française prépositionne depuis 1990 une mission maritime permanente dénommée « Mission Corymbe » dans la zone du golfe de Guinée. Les missions principales de « Corymbe » consistent à préserver les intérêts économiques français dans cette zone et lutter contre la piraterie maritime et le brigandage. Les bâtiments en mission dans le cadre de « Corymbe » dont les effectifs peuvent s’élever jusqu’à 250 militaires, se déploient du large des côtes du Sénégal au nord des côtes de l’Angola, en passant notamment par les eaux de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Ghana, du Togo, du Nigeria, du Cameroun, du Gabon ou encore des îles de Sao Tomé-et-Principe.

Présence militaire américaine en expansion

La présence militaire américaine en Afrique a commencé à gagner en ampleur après les attaques terroristes de septembre 2001. Officiellement, c’est pour soutenir le combat contre l’extrémisme militant (Shebab en Somalie, Boko Haram autour du lac Tchad ainsi qu’al-Qaïda au Sahel) et la piraterie maritime (dans le golfe de Guinée et la Corne de l’Afrique) que les États-Unis interviennent militairement sur le théâtre africain. La création de l’Africom (le commandement américain pour l’Afrique) en février 2007, sous la présidence de Georges W. Bush, répond à la nécessité de coordonner les opérations militaires américaines en Afrique de plus en plus nombreuses. Le quartier général de l’Africom se trouve à Stuttgart, en Allemagne.

Afin de mener à bien ses missions antiterroristes, le commandement américain pour l’Afrique dispose de 7 200 personnes, militaires et civils confondus, deux bases permanentes, 12 autres sites non permanents (« cooperative security locations ») et 20 sites qui n’ont pas de présence américaine continue («  contingency locations »). Les deux bases permanentes de l’Africom dans la région sont situées, l’une à Djibouti et l’autre dans l’île britannique de l’Ascension.

La plus importante garnison militaire américaine sur le continent est le Camp Lemonnier, situé à proximité de l’aéroport international de Djibouti. Ancienne base de Légion étrangère française, ce site de 200 hectares, que les Américains ont acquis en 2001 en location longue auprès du gouvernement djiboutien, abrite 4 000 soldats et personnels civils. Aménagé en véritable « hub » des activités militaires américaines dans la Corne de l’Afrique, le Camp Lemonnier est doté d’infrastructures adaptées pour accueillir les gros porteurs à réaction de l’armée de l’air américaine. C’est de cette base que décollent aussi les drones qui visent l'al-Qaïda dans la péninsule arabique au Yémen et les insurgés islamistes shebab en Somalie.

Réparties entre sites secondaires et sites non permanents plus modestes, la trentaine d’autres bases américaines sur le continent sont disséminées à travers l’ensemble du continent. Elles sont organisées autour de trois théâtres d’opérations anti-jihadistes, à savoir la Corne de l’Afrique, la Libye et le Sahel. Au Sahel, la coopération entre l’Africom et le Niger s’est révélée être particulièrement dense, avec ce dernier comptant pas moins de cinq bases américaines, dont deux centres de coopération à la sécurité. La densité de la présence militaire américaine dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, qualifié de « carrefour d’instabilité régionale », entre la Libye, le lac Tchad et le Sahel, comme aime le préciser l’ancien commandant de l’Africom, le général Waldhauser, a été dévoilée en octobre 2017 suite à la mort de quatre soldats américains dans une embuscade à la frontière malienne.

Cet incident a aussi mis au jour la construction en cours à Agadez par les États-Unis de leur base de drones la plus sophistiquée du continent pour un coût de quelque 100 millions de dollars. Ce site devrait à terme supplanter la base djiboutienne en termes d’importance et de capacités logistiques. Selon le magazine en ligne américain « The Intercept », qui a révélé au grand public la montée en puissance de la présence militaire américaine en Afrique en se basant sur des documents déclassifiés de l’Africom, l’Afrique constitue le deuxième théâtre des opérations stratégiques américaines après le Moyen-Orient.

Les nouveaux partenaires militaires de l’Afrique

Avec la montée en influence en Afrique ces dernières années des puissances émergentes telles que la Chine, l’Inde, la Turquie ou la Russie post-soviétique pour n’en citer que ceux-là, la donne est en train de changer sur le continent en matière de coopération sécuritaro-militaire. Grâce à leurs offres de livraison d’armes ou de propositions de formation et d’exercices conjoints avec leurs partenaires africains à des conditions particulièrement compétitives, ces nouvelles puissances sont devenues des concurrents gênants pour les États occidentaux, qui ont une longue tradition de présence en Afrique.

Le tournant date de 2017 lorsque la Chine a inauguré sa première base militaire outre-mer à Djibouti, à proximité du Camp Lemonnier qui accueille le corps expéditionnaire américain. Officiellement, la base chinoise ne devrait abriter que 400 hommes pour assurer la logistique pour les forces navales chinoises opérant dans le golfe d’Aden. Or, selon les analystes, ce sont plus de 10 000 hommes qui pourraient s’y installer à terme, vraisemblablement à partir de 2026, avec la transformation programmée de cette enclave en avant-poste militaire de la Chine en Afrique.

L’installation de sa base djiboutienne est une nouvelle étape dans l’implication militaire chinoise en Afrique, Pékin s’étant concentré jusque là sur des opérations de maintien de la paix dans le cadre onusien et d’évacuation de ses ressortissants en cas de crise. Cette évolution va de pair avec la montée en puissance de la Chine en tant que partenaire commercial et économique de l’Afrique. Devenue la première partenaire commerciale du continent depuis 2009, la Chine est également en pointe des investissements dans de nombreux domaines tels que les infrastructures, l’énergie et les mines. Sur les 54 Etats africains, 39 font aujourd’hui partie du projet de partenariat pour la nouvelle route de la soie lancé par la Chine, proposant de relier l’Eurasie, le Moyen-Orient et l’Afrique grâce à un vaste réseau d’infrastructures routières, portuaires et de télécommunications.

Ces perspectives ambitieuses proposées par la Chine à ses partenaires africains sont perçues par les Américains comme « une menace réelle à (leurs) intérêts de sécurité nationale ». D'après les analystes, des rivalités grandissantes entre Washington et Pékin sur le théâtre africain ont le potentiel de déstabiliser tout le continent, en particulier la zone stratégique de la mer Rouge par où passe l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde.

La Russie est également dans le viseur des Américains. L’administration Trump reproche à Moscou « ses pratiques prédatrices » qui « interfèrent avec les opérations militaires des États-Unis ». La Russie soviétique entretenait des relations stratégiques importantes avec les États africains pendant la période de la guerre froide. Ces relations s’étaient réduites après 1989, mais depuis une dizaine d’années, on assiste à un renouveau d’intérêt pour l’Afrique de la part de la Russie. Moscou a en effet relancé d’une manière spectaculaire sa coopération militaire avec des pays tels que l’Algérie, l’Égypte, l’Angola, l’Ouganda, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie ou encore le Mozambique, en s’imposant comme l’un des principaux fournisseurs d’armes à ces pays.

Les liens militaires et de sécurité de la Russie avec l’Afrique vont toutefois au-delà des exportations d’armes. Ils impliquent également l’envoi des instructeurs russes. C’est le cas notamment de Centrafrique où 200 instructeurs issus des forces spéciales russes participent depuis 2018 à la formation des forces armées centrafricaines, amenés à faire face à des groupes rebelles autrement mieux aguerris. Il s’agirait en réalité, selon les Américains, de mercenaires russes qui auraient des liens avec le Kremlin et qui seraient mis à contribution à Bangui, comme à Khartoum ou en Libye pour assurer la sécurité des gouvernements et la sauvegarde d’actifs économiques essentiels (mines de diamant, réserves d’or et de pétrole…).

Parmi les autres pays non occidentaux engagés militairement en Afrique, il faut citer la Turquie qui a installé en septembre 2017, à Mogadiscio, en Somalie, une base qui sert de centre d’entraînement pour les troupes somaliennes. Ankara a dépêché sur place 200 officiers et instructeurs turcs pour former 10 000 soldats somaliens, en guerre contre les milices shebab. La région de la Corne de l’Afrique compte aussi un centre logistique (en Érythrée) construit par les Émirats arabes unis, engagés dans la guerre au Yémen menée par l’Arabie saoudite. Quant à la base japonaise à Djibouti, en place depuis 2011, elle abrite un contingent de 180 soldats, qui participent à des missions anti-piraterie maritime dans le golfe d’Aden et les eaux au large de la côte somalienne.

Enfin, l’Inde qui a vu depuis le tournant du siècle son profil commercial et économique s’améliorer en Afrique s’est, elle aussi, engagée militairement sur le continent. Depuis 2007, elle dispose d’un poste d’écoute dans le nord de Madagascar pour surveiller les mouvements des navires et protéger ses voies maritimes de commerce. Preuve de son ambition grandissante dans le domaine sécuritaire, la marine indienne a proposé d’effectuer en mars prochain des exercices conjoints avec ses partenaires africains, notamment avec la Tanzanie, le Kenya et l’Afrique du Sud.

Sur le théâtre sécuritaire africain, la compétition stratégique entre les anciens et les nouveaux ne fait que commencer.

 

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