APA-Brazzaville
2009-07-13 22:09:47 (Congo) Les observateurs de l’Union africaine(UA) et de la Communauté économique des
Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) ont, dans une déclaration commune publiée lundi à Brazzaville, souligné le bon déroulement des opérations de vote lors de la présidentielle de dimanche au
Congo « conformément aux dispositions légales prévues en la matière dans la dignité, la sérénité et la
transparence ».
Dans cette déclaration commune lue
par le doyen de ces observateurs, Dieudonné Kombo Yaya, ancien ministère des Affaires Etrangères de la
République centrafricaine, les observateurs « félicitent le peuple congolais pour sa maturité politique et son
calme, invitant les acteurs de la vie politique congolaise à poursuivre le dialogue et la concertation en vue de consolider la paix ».
Ils lancent en outre un appel aux
différents candidats à l’élection présidentielle du 12 juillet pour leur demander d’accepter les résultats des élections et les encourage à poursuivre la consolidation de la démocratie au
Congo.
De manière spécifique, les observateurs de la CEEAC déplorent le fait que l’ensemble des candidats n’aient pas adhéré au processus jusqu’à terme
et qu’un dépit des appels lancés au peuple congolais, le corps électoral n’a pas répondu avec l’enthousiasme espéré, en allant massivement exercer son droit de vote
».
La CEEAC réitère son « entière disponibilité à témoigner de façon constante sa solidarité envers le peuple congolais
».
Ces deux missions internationales électorales regroupées qui ont évoluées au sein d’une même coordination étaient composées de 29 personnalités de l’UA et de 12
de la CEEAC.
Elles ont sillonné 9 des 12 départements du Congo.
Au niveau national, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), qui a observé les élections avec l’aide de la Fondation nationale pour la démocratie
(FND) dénonce de nombreuses irrégularités et relève que le taux de participation sera très faible malgré l’effectivité du vote sur toute l’étendue du territoire national.
Sept candidats sur treize ont participé à cette élection présidentielle, six de l’opposition ayant appelé au boycott pour « manque de fiabilité du fichier électoral et absence de véritable commission indépendance pour organiser ce
scrutin.
L’Union africaine salue le bon déroulement du scrutin
Le chef de la délégation des
observateurs de l’Union africaine, Dieudonné Kombo-Yaya, ancien ministre centrafricain des Affaires étrangères, a déclaré, le 12 juillet, aux Dépêches
de
Brazzaville, peu avant la clôture des bureaux de vote, que le scrutin s’était déroulé dans le calme ; aucun incident n’a été
signalé.
Néanmoins, a-t-il indiqué, «après
avoir sillonné l’ensemble des bureaux de vote de plusieurs communes de Brazzaville, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait eu, dès l’ouverture des bureaux, un petit retard dans
l’acheminement du matériel électoral, ce qui a ralenti un peu les choses avant que cela ne s’accélère en mi-journée».
Invité à donner son appréciation quant au fichier électoral jugé fictif par certains candidats à la présidentielle, le chef de la
délégation s’est montré très réservé sur ce point, précisant cependant qu’il dirigeait une mission d’observateurs et non de contrôle ou de suivi. «Nous ne
pouvons que
nous prononcer sur ce que
nous avons vu
et le fichier électoral relève du processus d’organisation des élections. En ce
qui nous
concerne, nous aurons à nous prononcer dans un compte-rendu pour dire ce
que nous
avons vu et constaté», a précisé Dieudonné Kombo-Yaya.
Pour ce qui concerne le taux de participation qui serait faible à en croire certaines sources, Dieudonné Kombo-Yaya a souligné que ce n’était pas le
moment de se prononcer sur ce point : seuls le dépouillement et le comptage donneront avec certitude le taux de participation.
Dieudonné Kombo-Yaya s’est dit satisfait du fait que le vote s’est déroulé dans le calme. Il a souhaité que la paix se consolide au Congo et dans toute l’Afrique. Il a toutefois tenu à faire
une mise au point quant aux propos d’une certaine presse ayant qualifié les observateurs de «touristes». La mission à la tête de laquelle il se trouvait, a-t-il affirmé, était entièrement prise
en charge par l’Union africaine : elle tient à garder son impartialité.
La délégation des observateurs de l’Union africaine a été reçue, le 11 juillet, par le Premier ministre, Isidore Mvouba.
Polémique au Congo au lendemain de
l'élection présidentielle
BRAZZAVILLE (AFP) - lundi 13
juillet 2009 - 21h42 - Les autorités du Congo centralisaient lundi
les résultats du scrutin présidentiel de la veille, dont la participation faisait débat entre gouvernement et opposition alors que des observateurs ont ajouté à la polémique avec des conclusions
discordantes.
Le vote s'est déroulé dans le calme, le dépouillement des bulletins était "fini"
lundi matin, selon le ministre de l'Administration du territoire, Raymond Mboulou, dont les services co-organisent le scrutin avec la Commission
d'organisation nationale des élections (Conel).
"On est à l'étape de la centralisation des résultats", leur date de publication n'était pas encore arrêtée, a déclaré M. Mboulou à
l'AFP.
"Le taux de participation sera au-dessus de la moyenne", a-t-il ensuite assuré devant la
presse.
Selon des résultats parcellaires, ce taux a atteint entre 40 et 92% dans
certains quartiers de Brazzaville et des arrondissements de l'intérieur du pays, tandis que "des localités (...) ont voté à 100%", a-t-il indiqué.
D'après ces chiffres, le candidat Denis
Sassou Nguesso, président sortant, a obtenu 84% des voix dans l'arrondissement de Lumumba (Pointe noire, sud), devançant largement l'opposant radical Mathias Dzon (3%), qui apparaissait avant le vote comme son principal adversaire parmi les douze autres candidats.
Ces données tendent à confirmer le sentiment général, accordant l'avantage à M.
Sassou Nguesso, 66 ans dont près de 25 cumulés à la tête du pays.
Si aucun candidat n'obtient plus de 50% des suffrages exprimés, un second tour sera organisé.
Le scrutin est contesté par Mathias
Dzon, 62 ans, et cinq candidats alliés qui, après avoir appelé in extremis au boycottage de la présidentielle, ne se sont pas rendus aux urnes et ont fait état de fraudes dès dimanche
soir.
"Le peuple congolais s'est massivement exprimé par une abstention record de plus de 90%", ont soutenu les six candidats dans une
déclaration commune.
Ils ont aussi dénoncé des votes multiples effectués, selon eux, par "des militaires attachés au président sortant" et d'achat de voix par des autorités locales, ce qui avait aussitôt été jugé "inexact et incohérent" par le porte-parole du gouvernement, Alain Akouala Atipault.
"Le taux d'abstention de 90% avancé par l'opposition est farfelu", a redit lundi à l'AFP M. Atipault, assurant que la participation avait
été plus importante à l'intérieur du pays, sans fournir d'estimations.
Sollicité lundi soir par l'AFP, le président de la Conel, Henri Bouka, a refusé
d'annoncer un chiffre. "Mais du point de vue de la Commission le taux de participation est globalement très satisfaisant", a-t-il simplement indiqué.
Auparavant, des missions d'observation déployées sur le terrain avaient rapporté
des conclusions divergentes, ajoutant à la polémique.
Selon les 47 observateurs déployés par l'Observatoire congolais des droits de
l'Homme (OCDH), une ONG, "le taux de participation a été très faible" et le scrutin émaillé de "fraudes et irrégularités".
Au regard de tous ces éléments, "cette élection (...) n'a été ni juste, ni
transparente, ni équitable", ont-ils estimé.
Les 29 observateurs de l'Union africaine, et les douze de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, 10 pays) ont exprimé le sentiment inverse. Pour eux, le vote s'est déroulé "dans la
sérénité, la dignité et la transparence", et le scrutin a été "régulier, libre et transparent".
Officiellement, 2,2 millions de Congolais -sur 3,6 millions d'habitants- étaient appelés à
voter dimanche, chiffre contesté par l'opposition qui a régulièrement dénoncé un fichier électoral "gonflé".