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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 13:58
Nouvelles nationales sur Adiac Congo

 

Centrafrique : le Relefca encourage la candidature féminine aux prochaines élections

 

http://www.adiac-congo.com/ Mercredi 15 Janvier 2020 - 12:30

 

Relancée le 13 janvier à Bangui, la phase de sensibilisation consiste à présenter le réseau des volontaires pour la démocratie aux autorités communales et les maires de chaque arrondissement.

Se basant sur le code électoral qui recommande aux partis politiques de présenter un pourcentage de 35% de candidatures féminines dans la liste de leurs candidats, le Réseau du leadership féminin de Centrafrique (Relefca) s’engage depuis quelque temps à sensibiliser la gent féminine à participer activement aux prochains scrutins électoraux de décembre prochain.

Pour y parvenir, le Relefca a mis en place un Réseau des volontaires pour la démocratie au féminin. Il a été présenté aux autorités communales et les maires des huit arrondissements de Bangui et Begoua ainsi que de Bimbo. Cette présentation est une première étape d’une vaste campagne de sensibilisation au Code électoral qui sera menée par ce réseau à Bangui.

« Nous avons convié les maires des huit arrondissements de Bangui et les maires des communes de Bimbo et Begoua, car ce sont les zones que nous aurons à couvrir pour leur présenter les membres du Réseau et présenté leur rôle », a déclaré Lina Ekomo, coordonnatrice du Relefca.

Pour la vulgarisation du nouveau Code électoral et la sensibilisation de la communauté, ces volontaires ont un rôle très capital à jouer, selon la coordonnatrice.

« Nous les appelons à comprendre leur rôle qui est celui d’encourager nos sœurs à poser aussi leur candidature au prochain scrutin non seulement pour être candidate, mais également pour sensibiliser la communauté, plus particulièrement les femmes contre les pesanteurs socio-culturelles », a-t-elle rappelé.

Lina Ekomo a précisé que les dispositions empêchant ainsi les femmes à aller aux élections ont été levées dans le nouveau code électoral. « Les obstacles juridiques qui empêchaient les femmes à poser leur candidature aux élections ont été retirées dans le nouveau code électoral et toutes les nouveautés qui ont été insérées dans le nouveau code sont de nature à favoriser leurs candidatures aux échéances électorales », a fait savoir Lina Ekomo.

Ce projet mis en œuvre par le Relefca vise à faire passer la moyenne de moins de 15 % de représentativité des femmes dans la sphère de décisions politiques à au moins 35 % conformément à la loi sur la parité et financé conjointement par l’Oufemme et le Fonds des Nations unies pour la population. 

 

Yvette Reine Nzaba

 

 

Centrafrique : mise en place d’un comité de lutte contre les abus sexuels sur mineurs

 

Mercredi 15 Janvier 2020 - 12:40

 

Face aux multiples cas d’abus sexuel qu’auraient commis certains responsables ecclésiastiques sur les mineurs, l’Eglise catholique est en train d’élaborer un document pouvant sanctionner toutes personnes impliquées dans ces scandales. C’est ce qu’a fait savoir le père Blaise Narcisse Kougomatchi, secrétaire de la commission des mineurs en Centrafrique.

Selon le père Blaise Narcisse Kougomatchi, ces décisions font suite aux soupçons de viol qui ont éclaboussé l’ONG Caritas l’an dernier. La mission de cette commission est de prévenir et de sensibiliser les responsables ecclésiastiques sur la question des abus sexuels.

« Les abus sexuels sur les mineurs ne laissent jamais indifférent une personne, et surtout quand ces abus sont causés par un responsable du clergé, c’est pour cela que les responsables de l’église catholique ont pris conscience de la gravité de cette question et se sont donnés de travailler sur la question des abus sexuels sur mineurs à partir des annotations que l’église a déjà données sur cela depuis 2001 et de réaffirmer avec force, que la mission aujourd’hui est une mission de  prévention, de sensibilisation mais aussi surtout la promotion de la protection des mineurs et des personnes vulnérables », a expliqué Blaise Narcisse Kougomatchi. 

Il a, en outre, souligné que la situation des mineurs reste préoccupante surtout avec la crise économique que traverse le pays. Cette situation les rend vulnérables et faciles de tomber dans le piège d’abus sexuels « s’ils se retrouvent en présence d’un prédateur qui y voit une occasion pour exploiter cela ».

 « Notre pays a traversé en ce moment une grande crise. Beaucoup de nos enfants sont devenus vulnérables et il y en a qui sont abandonnés voire qui ont perdu leurs parents et qui sont abandonnés dans les sites des déplacés sans abris. Depuis le début de cette crise et surtout devant cette situation, le sort des enfants reste préoccupant et nous attirons l’attention de l’exécutif de venir en aide à ces enfants qui ont perdu leurs parents et qui sont à la merci de la nature. Du côté de l’église, nous allons tout faire pour sanctionner tous ceux qui se lancent dans ces pratiques d’abus sexuel sur mineurs », a  précisé l’homme d’église.

La mise en place de cette commission fait suite aux scandales d’abus sexuels qu’auraient commis un prêtre belge en Centrafrique alors qu’il était secrétaire national de Caritas Centrafrique en novembre 2019. Cette situation a obligé plusieurs partenaires de l’ONG Caritas à suspendre leur aide financière.

 

Yvette Reine Nzaba

 

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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 13:02
RCA : un billard à trois bandes lourd de périls à un an de la présidentielle
RCA : un billard à trois bandes lourd de périls à un an de la présidentielle

 

En Centrafrique, un billard à trois bandes lourd de périls à un an de la présidentielle

 

Publié le 15.01.2020 à 09h51 par AFP

 

Le retour inattendu de deux ex-présidents centrafricains, principaux initiateurs d’une guerre civile qui perdure –François Bozizé et celui qui l’a renversé en 2013, Michel Djotodia– laisse augurer une âpre partie de billard à trois bandes avec l’actuel chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra à un an de la présidentielle.

Nombre d’observateurs voient dans le retour d’exil des deux « frères-ennemis » la volonté de Bozizé –rallié par une partie de l’opposition– de revenir à la tête de l’un des pays les pauvres d’Afrique. Des velléités que Touadéra tenterait de contrer en s’alliant avec Djotodia, lequel n’en pense pas forcément moins à l’horizon du scrutin.

Ces manœuvres sont potentiellement explosives dans un pays où la guerre civile continue de faire des victimes malgré la signature d’un accord de paix entre tous les belligérants à Khartoum il y a près d’un an, et alors que plus des deux tiers du territoire sont encore sous la coupe de groupes armés rebelles.

La présidentielle est prévue pour la fin 2020.

M. Bozizé est revenu en catimini le 16 décembre mais ne s’est affiché en public que six jours plus tard, pour un bain de foule devant des milliers de supporters l’exhortant à « reprendre le pouvoir ».

A ce jour, il n’a pas été reçu par le président Touadéra. « M. Bozizé est entré en Centrafrique dans des conditions obscures et pose des conditions à une rencontre », rétorque le porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui. En revanche, le chef de l’Etat a reçu M. Djotodia aussitôt descendu de l’avion vendredi.

« Une arrivée planifiée et négociée », assure Nathalia Dukhan, experte de la Centrafrique pour l’ONG américaine anticorruption The Sentry. « Déjà très impopulaire, le pouvoir actuel démontre qu’il n’a qu’un objectif: la réélection » de Touadéra, « quel qu’en soit le coût », poursuit-elle, estimant à contrario que Bozizé, lui, « est toujours très populaire (…) ce qui menace directement cette réélection ».

Rosmon Zokoué, président de l’Association des blogueurs centrafricains (ABCA) ne dit pas autre chose: « Le retour de Djotodia, c’est une stratégie du pouvoir, Touadéra se garantit ainsi le soutien des électeurs des territoires sous influence de l’ex-Séléka grâce au soutien de Djotodia ».

– Mandat d’arrêt –

François Bozizé, qui a pris le pouvoir à l’issue d’un coup d’Etat en 2003, a été renversé par les armes 10 ans plus tard par Michel Djotodia, chef de la Séléka à majorité musulmane. Puis des combats meurtriers ont opposé la Séléka à des milices d’autodéfense dominées par les chrétiens et animistes, les anti-balaka, cornaquées depuis son exil ougandais par Bozizé.

Après une intervention de l’armée française, la Séléka a abandonné Bangui début 2014, contraignant Djotodia à la démission. Touadéra a été élu président en janvier de la même année mais n’est pas parvenu à stopper les combats, malgré la présence d’une force multinationale de l’ONU.

Si Djotodia a échappé, jusqu’à aujourd’hui, aux foudres des justices internationale et centrafricaine, il n’en va pas de même pour Bozizé: l’ONU a décrété des sanctions contre lui et la Centrafrique émis un mandat international, notamment pour « crimes contre l’Humanité ».

Son entourage a souligné dès son retour que Bozizé est rentré juste à temps pour se présenter à la présidentielle, la loi électorale imposant de résider depuis au moins un an en Centrafrique.

Cependant, « la situation juridique de Bozizé est beaucoup plus compliquée que celle de Djotodia » au regard du mandat d’arrêt, estime l’analyste Thierry Vircoulon, spécialiste de l’Afrique centrale à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Son éligibilité n’est pas encore acquise et le camp Touadéra pourrait se montrer moins conciliant si sa réélection paraît en danger, au risque d’enflammer la campagne.

– « Course contre la montre » –

« A moins d’un an de la présidentielle, tous les clans politiques sont engagés dans la course contre la montre », analyse Mme Dukhan.

Attention aussi, préviennent certains observateurs: si les ambitions de Bozizé sont claires, celles de Djotodia restent floues. « L’avenir appartient à Dieu », répond l’intéressé sur ce plan.

Par ailleurs, Djotodia demeure le chef politique du principal groupe armé rebelle de Centrafrique, le Front pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC), qui contrôle le nord-est en y multipliant meurtres, pillages et viols, rappelle à l’AFP Lewis Mudge, directeur Afrique centrale de l’ONG Human Rights Watch (HRW).

Une situation potentiellement explosive pour une campagne électorale donc, dans un pays toujours en guerre civile malgré une accalmie depuis l’accord de Khartoum en février 2019.

« C’est un mauvais signe que Bozizé, pourtant sous sanctions, puisse être réintégré dans le paysage politique. De même la Séléka a commis des crimes de guerres et contre l’Humanité et Djotodia était à sa tête, cela montre que le cycle de l’impunité n’est pas rompu », s’inquiète M. Mudge.

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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 12:58
Faustin Archange Touadéra attendu à Abidjan le 23 janvier

 

 

Côte d'Ivoire-Centrafrique: Faustin Archange Touadéra attendu à Abidjan le 23 janvier prochain, raison de sa visite

 

https://www.koaci.com/ © Koaci.com - mardi 14 janvier 2020 - 17:06


Le président Centrafricain Faustin Archange Touadéra est attendu à Abidjan le 23 janvier prochain, a-t-on appris de sources officielles.


Le chef de l’Etat fera le déplacement de la capitale économique ivoirienne pour prendre part au    lancement du forum économique dénommé « Forum for Bangui », le 25 janvier 2020.

Dans le cadre des préparatifs de cet événement, deux ministres de la République centrafricaine sont déjà en Côte d’Ivoire depuis ce lundi 13 janvier 2020. Il s’agit de, Rameaux Claude Bireau, ministre conseiller économique, et Gilbert Poumangue, ministre, conseiller des relations avec les institutions de financement du développement.

Selon Gilbert Poumangue, le choix de la Côte d’Ivoire s’explique par le fait que, après une décennie de crise elle a pu en sortir et amorcer son développement.

La Centrafrique qui vit également une crise veut s’inspirer du modèle ivoirien pour espérer prendre son envol.

Après le lancement du forum à Abidjan, les villes de Paris, Berlin, Washington et plusieurs capitales des pays du Golf seront visités par les émissaires centrafricains afin de mobiliser les investisseurs pour prendre part au rendez-vous de Bangui dont la Côte d’Ivoire est le pays invité d’honneur, a-t-on rapporté.

 

Donatien Kautcha, Abidjan

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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 12:51
Centrafrique : le contexte sociopolitique du pays préoccupe les évêques

 

Centrafrique : le contexte sociopolitique du pays préoccupe les évêques

 

http://www.adiac-congo.com/ Mardi 14 Janvier 2020 - 14:45

 

A l’issue de leur réunion tenue du 6 au 12 janvier à Bangui, les prélats de l’Eglise catholique centrafricaine ont adressé un message aux autorités du pays et à la communauté internationale. Ce message est axé principalement sur l’actualité sécuritaire et politique du pays.

Face aux événements douloureux que le peuple centrafricain continue de subir malgré la signature de l’accord de paix du 6 février 2019, les évêques ne sont pas restés indifférents. Dans leur message, les pères de l'Église se sont adressés notamment à la jeunesse, au gouvernement et aux politiciens, aux groupes armés ou encore à la communauté internationale. Ils ont évoqué également les prochaines élections de décembre.

La session ordinaire a permis aux autorités religieuses de dénoncer les exactions des groupes armés sur la population civile, et se demandent « à qui profite le business de la guerre ». Ils appellent l’ensemble des acteurs à discuter mieux pour trouver des solutions au conflit. « L’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon », assurent-ils. Les autorités religieuses rappellent aussi que des engagements ont été pris pour la justice, en insistant sur l’impunité et la tolérance zéro. Pour ce faire, ils se sont questionnés sur « l’effectivité de la Cour pénale spéciale ou encore de la commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation (CVJRR) en vue d’une réconciliation durable.» Les difficultés que font face quotidiennement les populations, notamment « le manque cruel d’infrastructures dans le secteur de l’éducation et de la santé sont, entre autres, les préoccupations évoquées par ces autorités religieuses. Elles  ont exhorté à «la bonne gouvernance » et à « une gestion saine des ressources naturelles au profit de la population ». Enfin, les évêques ont réclamé « l’organisation des élections libres et transparentes dans le cadre constitutionnel ». Ils encouragent les citoyens à aller voter en luttant « contre le favoritisme, le tribalisme, l’intolérance entre les groupes ethniques et politiques, la corruption et l’esprit de manipulation politicienne».

 

Yvette Reine Nzaba

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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 12:47
Le gouvernement dénonce les violations de l'accord de paix

 

Centrafrique: le gouvernement dénonce les violations de l'accord de paix par un groupe rebelle

 

Par : LIANG Chen French.china.org.cn  le 15-01-2020

 

Le gouvernement centrafricain a vivement condamné ce mardi les récentes violations de l'accord de paix du février 2019 par le groupe armé l'Union pour la Centrafrique (UPC) d'Ali Darassa Mahamat.

Le gouvernement centrafricain a fait connaître aux partenaires internationaux qu'il n'est plus acceptable de laisser l'UPC narguer l'accord de paix, et "il est temps de ne plus se contenter des pressions politiques sur ce groupe armé", a déclaré mardi dans un communiqué gouvernemental Kévin-Dimitri Yalangba, un membre du cabinet du ministre centrafricain de la Communication et des Médias.

Le 4 janvier dernier, le meurtre d'un élément des Forces armées centrafricaines (FACA) par des éléments de l'UPC dans la ville centrafricaine d'Alindao (centre-est) a tourné en affrontement, engendrant des morts et des blessés dans les deux camps. Deux sites de déplacés internes ont également été incendiés par les éléments de l'UPC.

"L'UPC mettait en oeuvre les dispositions de l'accord de paix avec mauvaise foi, et il est temps de mettre en application toutes les mesures de rétorsions prévues par ledit accord", a indiqué M. Yalangba. 

Source: Agence de presse Xinhua

 

3 morts et une centaine de déplacés dans des affrontements au sud de la Centrafrique

 

http://www.agenceafrique.com/ Arsene Severin 14/01/2020 0

 

Au moins 3 personnes sont mortes et une dizaine ont été blessées vendredi dernier dans le sud de la Centrafrique dans des combats opposant des militaires à des membres d’un groupe armé signataire d’un accord de paix conclu avec le gouvernement il y a un an, a-t-on appris hier auprès de la Monusco.

«Il y a eu un accrochage entre les membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et ceux de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) dans la ville d’Alindao», a déclaré lundi Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission des Nations Unies en Centrafrique, une opération de maintien de la paix.

Une dizaine de blessés ont été évacués et quelque 125 personnes se sont réfugiées autour de la base de l’ONU d’Alindao après l’incendie de deux camps de déplacés, a-t-il ajouté.

Au moins trois militaires centrafricains ont perdu la vie dans ces combats, a précisé le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui. Une « vingtaine de maisons ont été brûlées ainsi que plusieurs commerces ».

Kazagui a également appelé l’ONU, l’Union africaine et les partenaires internationaux, garants et facilitateurs de cet accord, à réagir : « Des sanctions doivent être prises. L’impunité a trop longtemps prévalu en Centrafrique ».

La Centrafrique est déchirée par une guerre civile depuis le renversement du président François Bozizé en 2013 par une coalition de groupes rebelles. Si la signature d’un accord de paix le 6 février 2019 entre le pouvoir de Bangui et 14 groupes armés, a permis une baisse significative des violences, le pays reste secoué par des combats réguliers.

Michel Djotodia, l’ex-chef de la rébellion centrafricaine Séléka qui avait pris le pouvoir par les armes en 2013, est rentré vendredi à Bangui, après six ans d’exil et moins d’un an avant la présidentielle prévue dans ce pays. «2020 sera une année de paix, je ne suis plus un homme de guerre, je suis un homme de paix», a lancé M. Djotodia aux journalistes.

Djotodia, 71 ans, revient donc au pays après le retour à Bangui de François Bozizé, le président qu’il avait renversé par les armes avant de s’autoproclamer chef de l’Etat le 24 mars 2013.

 

 

Centrafrique: situation toujours tendue à Alindao après des affrontements

 

Par RFI Publié le 15-01-2020 Modifié le 15-01-2020 à 02:39

 

En Centrafrique, des combats se sont produits la semaine dernière dans la ville d’Alindao entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), lequel se retrouve de nouveau sous le feu des critiques.

 

En Centrafrique, la semaine dernière, un accrochage a eu lieu à Alindao entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et ceux de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) après que le groupe armé a arrêté un membre des FACA en ville. Chacun des deux groupes, en venant chercher ses blessés, a cru à l’arrivée de renforts, créant une montée des violences. Des maisons, des commerces et une partie des camps de déplacés ont été brûlés.

La Minusca, la mission de l'ONU dans le pays, annonce un bilan de deux morts, le gouvernement parle de trois, et une dizaine de blessés. Plusieurs centaines de personnes ont été déplacées. La Minusca a renforcé ses positions à Alindao en dépêchant des casques bleus depuis Bambari. Le calme est revenu à Alindao même si des tensions persistent.

Accord de paix caduc

Signataire de l’accord de paix du 6 février 2019, l'UPC se retrouve à nouveau épinglée. Elle est régulièrement critiquée notamment pour son expansion récente dans le sud-est du pays. Dans un communiqué, la Minusca « met en garde ce groupe armé contre les violations répétées de l’accord ».

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement relate les propos du président Faustin-Archange Touadéra : « Il n’est plus acceptable de laisser l’UPC narguer le gouvernement ». Et d’ajouter : « Il est temps de ne plus se cantonner aux pressions politiques ».

Il y a bientôt un an, un accord de paix était signé à Bangui permettant une réduction significative des violences. Si les violations de l’accord par les groupes armés sont régulièrement dénoncées notamment par l’opposition, les groupes armés émettent eux aussi des critiques.

Dans une déclaration datée du 13 janvier, trois groupes armés issus de l’ex-Séléka, dont l’UPC, alertent sur les risques de caducité de l’accord. Ils reprochent « l’autosatisfaction » du gouvernement face à la crise qui perdure et demandent la « traduction dans les faits des engagements pris ».

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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 12:45
Centrafrique: la MINUSCA condamne l’UPC

 

Centrafrique: la MINUSCA condamne l’UPC suite au meurtre d’un membre des FACA à Alindao 

 

https://www.wakatsera.com/ By Daouda ZONGO 14 janvier 2020

 

Bangui, 13 janvier 2020 – La MINUSCA réitère sa ferme condamnation de l’UPC, suite à l’assassinat d’un membre des Forces armées centrafricaines (FACA) à Alindao (préfecture de la Basse Kotto) le 9 janvier dernier et met en garde ce groupe armé contre les violations répétées de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA). Après cet incident grave, de violents échanges de tirs entre des FACA et des combattants de l’UPC ont éclaté dans la ville, occasionnant deux morts et huit blessés, la fuite de plusieurs dizaines de déplacés internes ainsi que la destruction par le feu des maisons de déplacés situées entre la base des FACA et la position de l’UPC.

Dès le déclenchement des incidents, la MINUSCA, tout en assurant la protection d’environ 200 personnes réfugiées dans son camp sous les tirs de l’UPC, a immédiatement dépêché des casques bleus des unités gabonaises et népalaises pour s’interposer entre les parties et protéger les personnes déplacées au niveau des camps de la ville, tandis que des membres du mécanisme de coordination de sécurité, dont font notamment partie les autorités locales, ont rencontré les deux camps pour faire cesser les tirs. Les soldats de la paix ont pu venir à bout de l’incendie qui s’était déclaré dans le camp de déplacés.

La MINUSCA a également envoyé des troupes additionnelles depuis Bambari pour renforcer ses positions à Alindao. Elle a ainsi pris des mesures à l’endroit de l’UPC, notamment le cantonnement de ses éléments dans leur camp, l’interdiction de circuler avec des armes et la levée des barricades. La situation dans la ville est désormais calme malgré une tension persistante tandis que les casques bleus poursuivent les patrouilles.

La MINUSCA appelle les deux parties à éviter toute situation pouvant provoquer l’escalade des tensions et mettre en danger la sécurité des populations civiles innocentes conformément aux exigences de l’APPR-RCA et réaffirme son engagement à exécuter pleinement son mandat de protection des civils à Alindao.

 

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 01:24
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

Centrafrique : Les évêques de Centrafrique préoccupés du contexte socio-politique du pays

 

BANGUI, le 13 janvier 2020 (RJDH) --- Réunis en conclave à Bangui du 06 au 12 janvier, les évêques de l’Eglise Catholique centrafricaine sont forts préoccupés du contexte socio-politique du pays dans un message fort adressé aux autorités centrafricaines et à la communauté internationale, ce dimanche 12 janvier. Un message axé principalement sur l’actualité sécuritaire et politique du pays.

Les évêques de Centrafrique, dans leur message présenté ce dimanche à la Cathédrale Notre-Dame de Bangui, se sont adressés notamment à la jeunesse, au gouvernement et aux politiciens, aux groupes armés ou encore à la communauté internationale. De l'engagement de l'église dans l'évangélisation à la situation socio-politique du pays, les pères de l'Eglise catholique centrafricaine ont axé leur message sur l'actualité sécuritaire et politique du pays en filigrane les prochaines élections de décembre 2020 en Centrafrique.

Face aux événements douloureux que le peuple centrafricain continue de subir malgré la signature de l’accord de paix du 06 février 2019, les évêques de l’Eglise Catholique de Centrafrique ne sont pas restés indifférents. Ils ont organisé une session ordinaire du 06 au 12 janvier laquelle session a permis aux autorités religieuses de dénoncer les exactions des groupes armés sur la paisible et laborieuse population civile et se demandent finalement à qui profite le business de la guerre ? Ils appellent l’ensemble des acteurs à discuter mieux pour trouver des solutions au conflit.

« L’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon », assurent-ils. Les autorités religieuses rappellent aussi que des engagements ont été pris pour la justice, en insistant sur l’impunité et la tolérance zéro. Pour ce faire, ils se questionnent sur l’effectivité de la Cour Pénale Spéciale ou encore de la Commission Vérité Justice Réconciliation et Réparation (CVJRR) en vue d’une réconciliation durable.

Les difficultés que font face quotidiennement les populations notamment le manque cruel d’infrastructures dans le secteur de l’éducation et de la santé pour ne citer que celles-là sont entre et autres les préoccupations évoquées par ces autorités religieuses. Elles exhortent à la bonne gouvernance et à une gestion saine des ressources naturelles au profit de la population.

Enfin, les évêques ont demandé l’organisation d’élections libres et transparentes dans le cadre constitutionnel. Ils encouragent les citoyens à aller voter en luttant « contre le favoritisme, le tribalisme, l’intolérance entre les groupes ethniques et politiques, la corruption et l’esprit de manipulation politicienne», souhaitent-ils.

Christian Claude Doba

 

 

Centrafrique : Le Ministère de la Défense Nationale somme les occupants du Camp Fidèle Obrou à déguerpir

 

BANGUI, le 13 janvier 2020 (RJDH) --- Le Ministère de la Défense Nationale ordonne aux militaires occupant le Camp Fidèle Obrou de libérer le lieu déjà vendu aux particuliers, dans une note en date du 06 janvier dernier. Une opération qui est diversement appréciée par les occupants de Camp militaire et certains compatriotes.

C’est depuis lundi 06 janvier 2020, que le Ministère de la Défense Nationale a notifié aux occupants du Camp militaire Fidèle Obrou de déguerpir dans un bref délai pour libérer le lieu aux nouveaux occupants car le site a été déjà vendu par l’Etat Centrafricain.

Sous couvert de l’anonymat, l’un des occupants de ce Camp militaire déplore les conditions dans lesquelles le Ministère de la Défense à procéder à cette opération. « Je n’apprécie pas bien cette opération à mon niveau. Vous savez, nous sommes des parents et en pleine année scolaire, il faut que le Ministère de la Défense tienne compte d’abord de l’aspect social. Nous avons inscrit nos enfants aux alentours de cette caserne militaire. Il est question de patienter jusqu’aux vacances pour nous permettre de prendre nos dispositions », a-t-il déploré.

Pour mener cette opération, le Ministère de la Défense a facilité le départ de ces militaires du Camp en leur octroyant une indemnité de location de trois mois pour permettre de trouver une maison au quartier malheureusement, certains occupants déplorent une ségrégation dans la répartition de ce fonds. « Il est bien vrai que le Ministère de la Défense a octroyé une somme d’argents aux occupants du Camp pour leur permettre de trouver des maisons dans le quartier. Malheureusement, la répartition de cette somme n’est pas équitablement répartie. Certains frères d’armes n’ont pas perçu encore leur frais de caution de loyer. Les uns ont perçu, mais d’autres n’ont. Nous ne comprenons pas », a regretté un autre soldat habitant du camp sous couvert de l’anonymat.

Le Député du 1er arrondissement de la ville de Bangui, M. Augustin Agou où ce Camp militaire se situe dans sa Circonscription, confirme bel et bien la vente de ce camp militaire. « En ma qualité du Député du 1er arrondissement de la ville de Bangui, j’avoue que je n’ai jamais été sollicité ni invité pour assister à une réunion quelconque concernant la vente de Camp Fidèle Obrou. J’ai été comme tout le monde informé par les militaires eux-mêmes parce que je suis le Député du 1er arrondissement de la ville de Bangui et le Camp Fidèle Obrou est dans ma circonscription. Et c’est à ce titre que j’ai été informé et consulté ».

 Et de poursuivre, Augustin Agou a confirmé que « le Camp Fidèle Obrou a été totalement vendu aux particuliers, l’argent a été déjà encaissé par le gouvernement et depuis 72 heures j’ai été également informé par les occupants du Camp Fidèle Obrou que le Ministère de la Défense leur a octroyé un peu d’argent les demandant de déguerpir dans l’immédiat, qu’ils aillent louer des maisons dans le quartier », a fait savoir l’élu de la nation.

Pour le Ministère de la Défense Nationale, la ville de Bangui a connu une évolution, et du point de vue stratégique ce camp militaire n’a pas sa raison d’être en pleine agglomération d’où question de trouver un endroit stratégique pour loger nos forces de défense, a justifié un cadre militaire au département de la défense.

Pour rappel, le ministre des Finances et du Budget Henri-Marie Dondra avait reçu, au mois de mars 2019 en son cabinet, une délégation des architectes de la société ARCREA. Les échanges ont porté sur la réalisation d’un projet structurant d’acquisition des parcelles pour la construction des immeubles à but socio-commercial au camp Fidel Obrou. Aux dires du promoteur, "cette société envisage transformer ce local en un quartier d’affaires".

 

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 00:55
Lancement officiel des travaux de l’Institut supérieur d’agronomie d’Afrique centrale

 

Centrafrique : lancement officiel des travaux de l’Institut supérieur d’agronomie d’Afrique centrale

 

http://www.adiac-congo.com/ Lundi 13 Janvier 2020 - 15:49

 

Le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a procédé, le 11 Janvier, à la pose de la première pierre.

L’Institut supérieur d’agronomie est un démembrement de l’Université catholique d'Afrique centrale, en République centrafricaine. Le coût des travaux s’élève à hauteur de douze milliards FCFA sur financement de la conférence épiscopale italienne.  C’est un atout pour le pays en ce qui concerne les nouvelles techniques agricoles pour l’émergence de l’agriculture du pays.

Le professeur Richard Filakota a souligné que l’institut sera le lieu idéal pour former les jeunes capables d’œuvrer pour le relèvement économique de la sous-région. « L’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC), c’est elle qui a donné naissance à l’Institut supérieur d’agriculture d’Afrique centrale. Elle a pour mission la formation intégrale des jeunes hommes et femmes capables d’œuvrer pour la renaissance sociale et économique politique morale et spirituelle du continent africain », a-t-il dit.

Selon Monseigneur Nestor Nongo Azagbia évêque du diocèse de Bossangoa et président de la Conférence épiscopale centrafricaine, l’institut aura quatre missions principales, « en tant qu’université privée Catholique à but non lucratif mais d’utilité publique, l’Institut supérieur d’agronomie d’Afrique centrale a pour mission et ambition de répondre à  quatre vocations : former, moderniser l’agriculture en zone CEMAC, accroître sa productivité et promouvoir une nouvelle génération d’agriculteurs tournée essentiellement vers l’entrepreneuriat et l’agrobusiness ».

Pour le président de la République, le gouvernement centrafricain s’engage résolument dans la voix du développement durable avec cette université. « L’éradication de la pauvreté, la lutte contre la faim pour amorcer ces dynamiques transformationnelle et sectorielle avec des résultats probants, le gouvernement ne ménage aucun effort en vue de renforcer la gestion et la diversification de son économie de manière à mettre nettement en valeur ses immenses ressources naturelles pédologiques à même de permettre à la République centrafricaine de résoudre ces problèmes elle-même », a précisé Faustin Archange Touadera.

Le site attribué par le gouvernement pour le projet de construction de l’ISAAC est situé dans la concession de l’ex-ORSTOM au PK 10 route de Damara. La mise en œuvre du projet d’implantation en RCA de l’Institut supérieur d’agronomie est née d’une réponse aux besoins de diversification et de transformation de ressources naturelles sur laquelle repose l’économie de la plupart des pays du continent.

Yvette Reine Nzaba

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 00:37
RCA : Michel Djotodia, au cœur des spéculations
RCA : Michel Djotodia, au cœur des spéculations
RCA : Michel Djotodia, au cœur des spéculations

 

Centrafrique: l'ancien président, Michel Djotodia, au cœur des spéculations

 

Par RFI Publié le 13-01-2020 Modifié le 13-01-2020 à 23:44

 

En Centrafrique, l'ancien président Michel Djotodia qui s’est présenté comme « un homme de paix », a quitté Bangui lundi 13 janvier après un court séjour de 48 heures sur place, en promettant de rentrer définitivement bientôt. Cette visite survient à peine moins d'un mois après le retour de celui qu'il avait évincé du pouvoir en 2013, François Bozizé.

Il y a de quoi nourrir les spéculations à moins d'une année de la présidentielle dans ce pays. L'ancien président, Michel Djotodia, est reparti dimanche, à peine deux jours après son arrivée à Bangui, en laissant tout un pays dans l'expectative.

Contrairement à François Bozizé, de retour au pays depuis près d'un mois, mais qui n'a pas encore été reçu par l'actuel chef de l'État centrafricain, Djotodia, lui, s'est entretenu pendant près d'une heure avec Faustin-Archange Touadéra, quelques heures à peine après son arrivée.

Au centre de leurs discussions: la mise en œuvre de l’accord de paix ou encore le projet de loi relatif aux anciens chefs d’État.

Sur le calendrier de Djotodia, samedi, figuraient le président de l’Assemblée nationale, la chef de l’État de transition, Catherine Samba Panza, et enfin François Bozizé qu'il avait renversé, par les armes, en 2013. Cependant, l'ancien président, âgé aujourd'hui de 71 ans, a annulé tous ses rendez-vous à la dernière minute, officiellement en raison d'un coup de fatigue, ce qui a nourri de nombreuses spéculations dans la capitale centrafricaine.

Des rumeurs persistantes, à Bangui, parlent d'un mouvement d'humeur en raison d'un veto du président Touadéra sur sa rencontre avec Bozizé, ce que démentent leurs entourages respectifs.

Touadéra, Bozizé… tout le monde semble déjà dans les starting-blocks, même si aucun ne s'est déclaré, jusqu'ici, candidat à la présidentielle prévue en décembre 2020.

Joint par RFI, Thierry Vircoulon, coordinateur de l'observatoire de l'Afrique centrale et australe à l'Institut français des relations internationales (IFRI), revient sur les retours des deux anciens chefs de l'État centrafricain qui n'auraient pas les mêmes ambitions.

"L’ancien président Bozizé faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, ce qui n’est pas le cas de Michel Djotodia. Deuxièmement, le président Bozizé est plutôt du côté de l’opposition. Donc, on sent aussi qu’il y a derrière cela, des manœuvres électorales, des volontés d’affichage dans la perspective des élections qui doivent avoir lieu à la fin de cette année."

Thierry Vircoulon revient sur les retours des deux anciens chefs de l'État

13-01-2020 - Par Esdras Ndikumana

 

RCA : Michel Djotodia, au cœur des spéculations
RCA : Michel Djotodia, au cœur des spéculations
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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 00:03
RCA : l’épiscopat interpelle le gouvernement et les acteurs politiques
RCA : l’épiscopat interpelle le gouvernement et les acteurs politiques

 

Centrafrique : à un an des élections, l’épiscopat interpelle le gouvernement et les acteurs politiques

 

https://www.la-croix.com/ Lucie Sarr, le 13/01/2020 à 14:10

 

Les évêques de Centrafrique se sont adressés au gouvernement, aux acteurs politiques et aux groupes armés dans un message publié, dimanche 12 janvier, à l’issue de leur première session plénière de l’année 2020.

 

L’épiscopat centrafricain rappelle au gouvernement son « devoir régalien » de « respecter le cadre constitutionnel des élections » et « d’organiser dans le délai constitutionnel des élections libres et transparentes répondant aux exigences démocratiques d’un État de droit ».

A cette adresse contenue dans le message final de sa première session plénière – qui s’est déroulée à Bangui du 6 au 12 janvier – s’ajoute une autre, destinée aux acteurs politiques. « Nul ne doute de votre rôle comme animateurs et acteurs de la vie politique », affirment les évêques centrafricains avant d’ajouter : « L’heure est aux débats des idées et propositions concrètes et constructives. Ne soyez pas esclaves de vos intérêts privés et convictions politiques au point de vous radicaliser. Faites preuve d’un esprit de flexibilité politique et de concessions éclairées dans l’intérêt du peuple. »

Un message qui intervient alors qu’en l’intervalle de trois semaines, les deux anciens présidents centrafricains exilés François Bozizé et Michel Djotodia sont revenus au pays.

Le 16 décembre dernier, François Bozizé a quitté Kampala en Ouganda où il s’était réfugié après sa chute pour rentrer à Bangui. Mais ce n’est que six jours plus tard qu’il a fait une apparition publique, acclamé par des milliers de partisans qui l’encourageaient à « reprendre le pouvoir ».

À 73 ans, Bozizé est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la Centrafrique en 2013 pour « crimes contre l’humanité et incitation au génocide ».

En 2013, François Bozizé avait été renversé par la coalition rebelle Séléka, avec à sa tête, le chef de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), Michel Djotodia, qui s’était autoproclamé président de la République, le 24 mars. Il avait ensuite démissionné en janvier 2014, sous la pression internationale, et s’était réfugié au Bénin.

Groupes armés

L’épiscopat centrafricain s’est en outre adressé aux multiples groupes armés – qui contrôlent à peu près de 70 % du pays — s’exaspérant des « intentions manifestes de certains chefs de groupes armés à boycotter l’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine ».

Depuis le début de la crise en Centrafrique en 2013, 8 accords ont été signés entre le gouvernement et les groupes armés. Le dernier a été conclu le 6 février 2019. À cette date, le président Touadéra avait signé, avec 14 groupes armés, à Khartoum, au Soudan, un accord de paix dans lequel les parties s’engageaient à renoncer aux recours aux armes pour régler leurs différends.

Mais la mise en œuvre de l’accord se heurte à de nombreuses difficultés. « Nous rappelons que l’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon. Il y a un temps pour tout, « un temps pour la guerre, un temps pour la paix », ont martelé les évêques. La cohérence et le respect des engagements sincères pour la cessation de toute hostilité nous permettront d’écrire ensemble une histoire d’une Centrafrique prospère par la voie de la paix et du dialogue. »

 

 

Centrafrique: les évêques font entendre leur voix

 

Par RFI Publié le 13-01-2020 Modifié le 13-01-2020 à 01:01

 

Les évêques de l’Église catholique centrafricaine étaient réunis en session ordinaire du 6 au 12 janvier. Dimanche, ils ont délivré un long message dans la cathédrale de Bangui. Dans un discours de quatre pages, les évêques de Centrafrique s’adressent notamment à la jeunesse, au gouvernement et aux politiciens, aux groupes armés ou encore à la communauté internationale. Un message ancré dans l’actualité sécuritaire et politique du pays.

« Finalement, à qui profite le business de la guerre ? » s’interrogent les évêques, appelant l’ensemble des acteurs à discuter mieux pour trouver des solutions au conflit. « L’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon », assurent-ils. « Des engagements ont été pris pour  la  justice, en insistant sur l’impunité et la tolérance zéro », rappellent les évêques qui questionnent l’effectivité de la Cour pénale spéciale ou encore de la Commission vérité, justice, réconciliation et réparation en vue d’une réconciliation durable.

Les évêques rappellent les défis quotidiens des populations, le manque cruel d’infrastructures dans le secteur de l’éducation et de la santé notamment. Les évêques exhortent à la bonne gouvernance et à une gestion saine des ressources naturelles au profit de la population.

Les échéances électorales du mois de décembre sont aussi largement abordées dans ce message. Les hommes d’église appellent à l’organisation d’élections libres et transparentes dans le cadre constitutionnel. Ils encouragent les citoyens à aller voter en luttant « contre le favoritisme, le tribalisme, l’intolérance entre les groupes ethniques et politiques, la corruption et l’esprit de manipulation politicienne. »

 

 

Centrafrique : 125 ans d’évangélisation. Regard rétrospectif des évêques

 

Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cité du Vatican

L’Eglise Famille de Dieu qui est en Centrafrique est dans ses 125 ans d’évangélisation. Une occasion pour les évêques de ce pays de faire le bilan et de lancer un message aux fidèles et aux hommes de bonne volonté.

 

Réunis du 5 au 12 janvier 2020 pour leur session ordinaire, les évêques de Centrafrique ont publié un message à l’Eglise Famille de Dieu et aux hommes et aux femmes de bonne volonté. « De toutes les nations, faites des disciples… »(Mt 28, 19), tel est l’intitulé du message des évêques centrafricains. Ils font ainsi allusion à l’œuvre évangélisatrice commencé par les premiers missionnaires, en jetant un « regard sur la vie missionnaire de l’Eglise » et en livrant « un message d’espérance, de paix et d’éveiller de conscience.

Exhortations et recommandations

Les Pères de l’Eglise de Centrafrique rendent dans un premier temps hommage à tous les missionnaires, religieux et religieuses, laïcs « dont le témoignage de foi et de dévouement a été et reste un modèle dans l’édification des communautés ecclésiales ». Ils tracent ensuite leurs engagements qui impliquent la justice, les droits de l’homme, l’amélioration des conditions de vie des populations et dans le règlement non-violent des conflits, surtout aux pires moments de notre histoire. Ils reconnaissent, dans ce cadre, que le conflit armé qui y sévit dans leur pays, avec toutes ses conséquences dramatiques « fait paraitre des contre-témoignages dans notre vie ». Les évêques de la Conférence épiscopale centrafricaine font alors une série d’exhortations aux agents pastoraux, aux communautés chrétiennes, aux jeunes, au gouvernement, aux leaders politiques, aux groupes armés, aux victimes e violences injustifiées, à la communauté internationale, aux hommes et femmes de bonne volonté.

Rappelons que le 21 juin 2109, lors de leur rencontre en la cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue de Bossangoa, les évêques centrafricains, en rapport avec la célébration des 125 d’évangélisation de leur pays, avaient  rappelé que l’Eglise reste un ‘signe’ et un ‘moyen d’unité et de reconstruction’ et qu’elle se demande comment peut-elle ‘aider ceux qui ont perdu le sens de l’humanité et qui sacrifient facilement la vie humaine aux idoles de l’avoir, du pouvoir et de l’orgueil, à avoir des sentiments humains et à construire des relations fraternelles avec les autres’.  Leur dernier message est sans doute la continuité de leur préoccupation pour une évangélisation en profondeur.

 

 

Intégralité du message des évêques de Centrafrique

 

MESSAGE DES EVEQUES DE CENTRAFRIQUE À L’EGLISE FAMILLE DE DIEU AUX HOMMES ET AUX FEMMES DE BONNE VOLONTE

« DE TOUTES LES NATIONS, FAITES DES DISCIPLES…» (Mt 28,19)

1. Chers frères et sœurs et vous tous hommes et femmes de bonne volonté, que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Qu’il fasse briller sur vous son visage et qu’il vous apporte la paix (cf. Nb 6,22-27).

2. Nous, évêques de Centrafrique, réunis en session ordinaire du 06 au 12 janvier 2020, dans le contexte de la célébration des 125 ans d’évangélisation en Centrafrique, sommes fidèles au rappel du mandat missionnaire fait par le pape François pour le mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019 : « Baptisés et envoyés, l’Eglise du Christ en mission dans le monde ». Conscients de notre responsabilité pastorale à la lumière de la crise sociopolitique en République Centrafricaine, nous voudrions porter un regard sur la vie missionnaire de l’Eglise et livrer un message d’espérance, de paix et d’éveil de conscience.

I – REGARD SUR L’ÉVANGELISATION EN CENTRAFRIQUE

3. Après 125 ans d’évangélisation, nous rendons grâce à Dieu pour son œuvre de salut dans la vie du peuple centrafricain à travers l’engagement des hommes et des femmes de foi. Nous rendons hommage à tous les missionnaires, religieux et religieuses, laïcs, dont le témoignage de foi et de dévouement a été et reste encore un modèle dans l’édification des communautés ecclésiales. Aussi, nous nous inclinons devant la mémoire de ceux et celles qui ont suivi le Christ au calvaire et ont porté en leur corps ses souffrances, comme martyrs. Que le grain de blé, qu’ils sont devenus, porte de bons fruits en abondance pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de notre peuple.

4. Aujourd’hui, c’est nous que Jésus appelle à participer à son autorité (cf. Mt 28,18-20), à sa prédication (cf. Mt 4,17 ; 10,7), à sa puissance d’amour (Mc 3,14-15), à son ouverture à toutes les nations (cf. Lc 24,47-49), à la vie éternelle (cf. Mt 9,13 ; 11,29 ; Jn 6,68). En tant que disciples, nous sommes soumis à l’autorité du Christ et nous ne pouvons pas nous « soustraire au devoir suprême » d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut à tous les peuples sans discrimination (Redemptoris Missio, 2). Cette annonce permet de faire connaitre le Dieu de Jésus Christ qui est AMOUR et de libérer l’homme de l’idolâtrie mensongère qui pervertit, le conduit au désespoir et l’amène souvent à troquer la vérité de Dieu contre le mensonge, à adorer et servir la créature de préférence au Créateur (cf. Rm 1,25).

5. Le Concile Vatican II nous rappelle le caractère missionnaire de l’Eglise en ces termes : « Dans son pèlerinage, l’Eglise est, par nature, missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint Esprit selon le dessein de Dieu le Père » (Ad Gentes, n°2). Par conséquent, quand nous choisissons de suivre le Christ comme notre unique Sauveur, nous nous engageons à être ses vrais témoins dans la vie quotidienne. C’est ce que rappelait le Pape saint Jean Paul II dans son homélie lors de sa visite apostolique en Centrafrique en 1985 : « Les chrétiens doivent être au premier rang de ceux qui éduquent au sens du bien commun, par-delà les intérêts particuliers, et qui y coopèrent eux-mêmes. Ils auront à cœur d’acquérir une vraie compétence, d’accomplir consciencieusement le travail de leur profession, et, s’ils ont part à des charges publiques, de s’en acquitter pour servir tous les compatriotes, surtout les plus démunis, sans accepter le favoritisme, l’intolérance entre groupes ethniques, la corruption…» (Jean Paul II, Homélie pendant la Messe à Bangui, 14/08/1985). Sommes-nous vraiment aujourd’hui au premier rang de ceux qui construisent ou de ceux qui détruisent, de ceux qui rassemblent ou de ceux qui divisent, de ceux qui sèment l’amour ou de ceux qui attisent la haine ?

II – NOS ENGAGEMENTS

6. Chers frères et sœurs, comme vous le savez, nos célébrations liturgiques dynamiques et joyeuses rassemblent de nombreux fidèles qui sont actifs dans les communautés ecclésiales de base, les mouvements, les fraternités, les groupes et qui animent la vie de nos paroisses manifestant ainsi notre manière d’être en Eglise aujourd’hui. Nous bénissons le Seigneur pour son Esprit qui guide l’Eglise en Centrafrique dans ses engagements pour la justice, les droits de l’homme, l’amélioration des conditions de vie des populations et dans le règlement non-violent des conflits surtout aux pires moments de notre histoire.

7. Toutefois, nul n’ignore que beaucoup reste à faire pour le relèvement effectif de notre pays. Le conflit armé qui y sévit avec toutes ses conséquences dramatiques fait paraître des contre-témoignages dans notre vie. Certains chrétiens séparent leur vie professionnelle de leur vie de foi. D’autres mélangent des pratiques magico-fétichistes avec les célébrations sacramentelles. D’autres encore se laissent attirer par des sectes et des sociétés secrètes (franc-maçonnerie, Rose croix…). Enfin, certains délaissent les grandes valeurs d’unité, dignité, travail, respect, solidarité, honnêteté au profit du gain facile et des intérêts personnels.

8. Où en sommes-nous dans le contrat social qui nous lie en tant que fils et filles de la République Centrafricaine ? Des engagements ont été pris pour la justice, en insistant sur l’impunité et la tolérance zéro (cf. Forum de Bangui en 2015). Des mécanismes judiciaires ont été mis en place. À quand l’effectivité de la Cour Pénale Spéciale (CPS) et de la Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation (CVJRR) en vue de la justice, de la réparation en faveur des victimes et d’une réconciliation durable ? Par ailleurs, nous nous interrogeons sur l’effectivité de l’autorité de l’Etat déployée à l’intérieur du pays. Des services sensibles tels que l’éducation, la santé, les structures de développement agropastorales, les infrastructures routières manquent cruellement. Même si l’année académique s’est mise en marche, la baisse de niveau scolaire est inquiétante. Comment peut-on se complaire avec la « politique de maîtres parents » ou le choix d’une éducation au rabais ? Et pourtant, on entend dire qu’il y a des financements octroyés pour le relèvement socio-économique de notre pays (RCPCA). A quoi servent tous ces fonds ? Et qui en profite ?

9. En ce début d’année électorale, les préoccupations de nos concitoyens sont réelles. Même si des efforts sont déployés pour réduire la violence, nous vivons dans un contexte d’insécurité, de peur et d’angoisse. En dépit des tentatives de désarmement, beaucoup d’armes lourdes et légères circulent encore dans le pays au vu et au su de tous. Les récents événements dramatiques d’Alindao, Km 5 à Bangui, Birao, Amdafock montrent que les entrepreneurs de la guerre n’ont pas encore dit leur dernier mot. Finalement, à qui profite le business de la guerre qui est florissant en Centrafrique ?

10. Nous apprécions les efforts du Gouvernement pour la restructuration des Forces de Sécurité Intérieure (FSI) et des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Mais comme la solution au conflit armé en Centrafrique n’est pas seulement militaire, nous nous interrogeons : à quand la formation de qualité et l’intégration massive d’instituteurs, de professeurs, d’infirmiers et de médecins ? Face à ces contrastes et ces grands chantiers, chers frères et sœurs, comment allons-nous retrouver notre identité de fils et filles de Dieu et renouveler notre engagement à assainir l’environnement spirituel, social et politique de notre pays ?

III – EXHORTATIONS

Aux Agents pastoraux

11. Vous êtes avant tout des animateurs et acteurs de la vie spirituelle de l’Eglise. Nous vous exhortons à la fidélité aux grâces baptismales et aux enseignements chrétiens : plus concrètement, n’utilisez pas le nom de Dieu pour servir vos intérêts personnels le plus souvent liés à l’argent. Soyons tous des hommes et des femmes de prière afin de garder nos lampes allumées pour dissiper les ténèbres qui nous entourent. Ayons le courage évangélique et les vertus héroïques qui permettent de prendre des décisions et de poser des actes en faveur du bien même au risque de notre vie. Engageons-nous à protéger les enfants et les personnes vulnérables avec amour. Que nos paroles et nos actions donnent plus de saveur à notre société et fassent grandir le peuple de Dieu. Aux communautés chrétiennes

12. Le disciple de Jésus répond à un appel eschatologique, c’est-à-dire une invitation à participer au service du Règne de Dieu (cf. Mc 1,15). Le «règne de Dieu n'est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rm 14,17). Apprenez à travailler pour le bien commun. Faites valoir vos compétences dans les différents domaines de la vie et de manière particulière dans la gestion des biens temporels.

13. Soyez de vrais disciples du Christ. Ne vous laissez ni attirer, ni manipuler par ceux qui prétendent être les nouveaux sauveurs ou des libérateurs du peuple centrafricain. Certains sont des vendeurs d’illusions et ne font que de fausses promesses de prospérité, mais en réalité ils cherchent leurs intérêts égoïstes. Chers frères et sœurs, soyons vigilants en faisant preuve de discernement et de fidélité au Christ pour ne pas adopter des modes de vie contraires à l’éthique chrétienne. Nous vous encourageons à exercer vos devoirs citoyens en allant voter lors des prochaines échéances électorales, en luttant contre le favoritisme, le tribalisme, l’intolérance entre les groupes ethniques et politiques, la corruption et l’esprit de manipulation politicienne.

Aux jeunes

14. La jeunesse semble aujourd’hui être mise au ban de grandes décisions de la vie sociopolitique voire ecclésiale. Elle se sent étouffée et semble être en perte de repères. C’est pourquoi nous lançons cet appel aux jeunes : Vous n’êtes pas seulement des bénéficiaires passifs de grands décideurs et leaders, mais vous êtes le présent et l’avenir du pays et donc acteurs de l’histoire. Vous êtes appelés à écrire une histoire constructive. Soyez conscients de votre rôle capital dans l’histoire de votre pays et de l’humanité. Ne vous laissez ni décourager par la situation du pays ni désorienter par les démons de la haine et les entrepreneurs de la violence et de la destruction. Continuez de combattre le mal par le bien selon la Parole de Dieu (Cf. Rm 12,21).

Au Gouvernement

15. Conscients que la plupart d’entre vous confessent la foi en Jésus-Christ ou encore en un unique Dieu-Créateur, nous nous faisons l’obligation de vous rappeler vos devoirs régaliens qui peuvent être conçus comme une « mission » à accomplir pour le peuple. Vu l’ampleur des défis qui s’imposent à vous de manière inéluctable en ce début d’année :

- Les élections législatives et présidentielles qui se pointent à l’horizon ;

- Les intentions manifestes de certains chefs de groupes armés à boycotter l’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine ;

- L’existence des substitutions administratives par les groupes armés à l’intérieur du pays ;

- Le regain de violences dans certaines localités ;

- Les mouvements de déplacements internes ou bien des réfugiés et la cohabitation intercommunautaire encore difficile dans certaines localités ;

- Le retour effectif ou l’intention de retour de certains hommes politiques en exil ;

- La difficulté du déploiement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et de son efficience ;

- La difficile collaboration avec l’opposition politique ;

- L’approche du temps de la transhumance ;

Recommandons :

- De respecter le cadre constitutionnel des élections ;

- D’organiser dans le délai constitutionnel des élections libres et transparentes répondant aux exigences démocratiques d’un Etat de Droit ;

- De revenir à la table de discussions avec les groupes armés pour trouver des solutions consensuelles et pacifiques à vos différends ou malentendus ;

- De mettre en œuvre sans délai des mécanismes de sécurisation de la population civile, de faciliter les mouvements de retour des populations déplacées ou réfugiées, en rendant opérationnelles les Forces Armées Centrafricaines déployées à l’intérieur du pays ;

- De gérer avec sagesse le retour des hommes politiques ;

- De redynamiser un cadre de concertation et collaboration responsable avec les forces vives de la nation et les partis politiques dans un esprit de patriotisme ;

- De tout mettre en œuvre pour que les services décentralisés de l’Etat sortent de la figuration passive et soient effectifs à l’intérieur du pays ;

- De promouvoir la bonne gouvernance et une gestion saine des ressources naturelles au profit de la population ;

- De bien préparer, encadrer et sécuriser la transhumance pour éviter la destruction des champs, le vol de bétail et des pertes en vies humaines.

Aux leaders politiques

16. Nul ne doute de votre rôle comme animateurs et acteurs de la vie politique. L’heure est aux débats des idées et propositions concrètes et constructives. Ne soyez pas esclaves de vos intérêts privés et convictions politiques au point de vous radicaliser. Faites preuve d’un esprit de flexibilité politique et de concessions éclairées dans l’intérêt du peuple.

Aux groupes armés

17. Certains d’entre vous se sont inscrits dans l’esprit et le respect de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine : démantèlement des barrières, libération des édifices administratifs... Par contre, d’autres continuent de recruter, de conquérir de nouveaux espaces, d’exploiter abusivement et illégalement les ressources naturelles, de tenir des barrières. Nous rappelons que l’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon. Il y a un temps pour tout, « un temps pour la guerre, un temps pour la paix » (Eccl 3,8) ! La cohérence et le respect des engagements sincères pour la cessation de toute hostilité nous permettront d’écrire ensemble une histoire d’un Centrafrique prospère par la voie de la paix et du dialogue.

Aux victimes de violences injustifiées

18. Nous vous renouvelons notre proximité et compassion et rappelons notre détermination à être à vos côtés par nos prières. Nous espérons que justice vous sera rendue.

A la communauté internationale

19. Nous saluons les efforts déployés jusqu’alors pour la consolidation de la paix, la restauration de la sécurité et la cohabitation pacifique entre les communautés. Nous vous exhortons à travailler davantage pour la mise en œuvre effective de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine. Dans le respect de la neutralité et de l’impartialité, nous vous encourageons à créer les conditions favorables à l’organisation des prochaines échéances électorales dans un climat de calme et de transparence.

Aux hommes et aux femmes de bonne volonté

20. Travaillez à la sauvegarde et au respect de la création. Nous vous exhortons à promouvoir la cohésion sociale dans le respect de la diversité culturelle et confessionnelle.

A tous nos concitoyens et à toute la nation

21. Nous adressons nos vœux de paix, de réconciliation, de communion fraternelle et d’acceptation mutuelle des différences pour construire une paix durable en Centrafrique.

22. Que la Vierge Marie, Reine de la paix, par son intercession, soutienne nos engagements pour la paix.

Donné en la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception

 

Bangui, 12 janvier 2020

 

Mgr Nestor-Désiré NONGO AZIAGBIA

Evêque de Bossangoa

Président de la CECA

Mgr Bertrand-Guy-Richard APPORA NGALANIBE

Evêque de Bambari

Vice-Président de la CECA

Dieudonné Card. NZAPALAINGA

Archevêque de Bangui

Mgr Guerrino PERIN

Evêque de Mbaïki

Mgr Cyr-Nestor YAPAUPA

Evêque d’Alindao

Mgr Dennis Kofi AGBENYADZI

Evêque de Berbérati

Mgr Tadeusz KUSY

Evêque de Kaga-Bandoro

Mgr Miroslaw GUCWA

Evêque de Bouar

 

RCA : l’épiscopat interpelle le gouvernement et les acteurs politiques
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