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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 22:44


Gbagbo-et-Soro.jpg

 

ABIDJAN (AFP) - vendredi 12 février 2010 - 22h10 - Le président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé vendredi soir la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI), à la suite de la crise ouverte par la polémique sur une "fraude" présumée du chef de la CEI, Robert Beugré Mambé.

Il a aussitôt reconduit le chef de l'ex-rébellion Guillaume Soro au poste de Premier ministre, et l'a chargé de lui proposer un nouveau gouvernement le 15 février ainsi que le "format" d'une nouvelle CEI.

"Le processus de paix est de nouveau en panne", a lancé M. Gbagbo dans une allocution télévisée, faisant allusion à la polémique sur la commission ouverte en janvier et aux récentes violences liées au contentieux judiciaire sur la liste électorale.

"Afin de lever toute hypothèque sur le processus de paix et permettre à la Côte d'Ivoire d'aller en toute confiance à des élections propres", il a annoncé que "le gouvernement était dissous".

M. Soro, nommé en 2007 à la suite de l'accord de paix de Ouagadougou, est "reconduit dans ses fonctions", a-t-il souligné.

"Il est chargé de me proposer dès le lundi 15 février 2010 un nouveau gouvernement", qui aura pour "mission" de mener "les dernières actions nécessaires pour sortir la Côte d'Ivoire définitivement de la crise".

"La Commission électorale indépendante est dissoute", a poursuivi le chef de l'Etat.

"Je demande au Premier ministre de me proposer dans un délai de sept jours à compter d'aujourd'hui (vendredi) le format d'une nouvelle commission électorale crédible qui pourra organiser les élections justes et transparentes", a-t-il indiqué.

Sans cesse reporté depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, le scrutin présidentiel est destiné à clore la grave crise née du coup d'Etat manqué de 2002.


NDLR : En Centrafrique, le processus électoral ainsi que le DDR sont aussi en panne mais Bozizé continue de louvoyer. Il tient  pour des raisons évidentes de complicité avec le vrai faux pasteur Joseph Binguimalé qu'il a bombardé président de la coordination nationale de la CEI, qui est pourtant fermement récusé par les partis de l'opposition démocratique regroupés au sein de l'UFVN et du Collectif des Forces du Changement. Il ordonne en même temps un audit sur sa gestion financière de Binguimalé et l'envoie en mission à Khartoum.

A ce jour, on ne sait toujours pas par qui ni comment sera effectué le dit audit. Il table sur le relâchement par l'opposition de son exigence initiale du départ de Binguimalé de la tête de la coordination nationale de la CEI. De même, sous l'intolérable pression du KNK, il amorce un inadmissible rétropédalage sur la question des comités locaux de la CEI illégalement et clandestinement installés par Binguimalé. Face à tous ces reniements et aux manoeuvres dilatoires des responsables du KNK et de la cour constintutionnelle, le Médiateur Paulin Pomodimo a même menacé de remettre sa démission. Bozizé qui avait pourtant, devant la classe politique, la société civile et le corps diplomatique le
 30 janvier dernier, pris des engagements et annoncé un certain nombre de mesures visant à débloquer la situation, revient sur ses paroles.

Ainsi, l'opposition également se prépare à refuser de signer le projet de protocole d'accord conçu par le Médiateur Pomodimo et le ministre de l'Administration du territoire Elie Ouéfio. Le processus électoral est donc bel et bien en panne par la faute de Bozizé et son clan de faucons du KNK qui tiennent coûte que coûte à réaliser par tous les moyens à leur hold-up électoral.   

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 19:07


Gonda-et-Demafouth.jpg

 

La campagne de sensibilisation sur l'opération désarmement-démobilisation et réinsertion (DDR) dans le processus de pacification du pays est bloquée en raison d'un différend sur des primes à verser aux ex-combattants centrafricains, selon de sources concordantes.



Bangui- le 10 février 2010, 20h28  (AFP) - La campagne de sensibilisation sur l'opération désarmement-démobilisation et réinsertion (DDR) dans le processus de pacification du pays est bloquée en raison d'un différend sur des primes à verser aux ex-combattants centrafricains, selon de sources concordantes.

"La campagne de sensibilisation sur le DDR est bloquée au niveau de la préfecture de la Nana Gribizi, parce que les ex-combattants ont émis des préalables quant au paiement de leur prime globale d'alimentation (PGA) octroyée par le gouvernement", a déclaré mercredi à l'AFP Jean-Jacques Demafouth, vice-président du Comité de pilotage mais également président de l'ex-rébellion de l'armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD) dont font partie ces rebelles.

Au Comité de pilotage, on précise sous couvert de l'anonymat que, "devant ce blocage, les observateurs militaires de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale), ainsi que les autres membres de la délégation, ont regagné Bangui mardi soir".

Selon M. Demafouth, "les ex-combattants n'ont pas souhaité que le préfet de la région qu'ils considèrent comme un civil étranger aux instances de commandement de l'APRD, puisse leur payer directement la PGA".

La PGA est une sorte de salaire que sont censés recevoir les anciens combattants qui acceptent de déposer les armes en attendant leur démobilisation complète.

La gestion de la PGA est une perpétuelle pierre d'achoppement dans les négociations depuis le début du processus de paix en 2008.

"Des démarches ont été entreprises pour amener les ex-combattants à laisser le préfet et les membres du comité local du DDR se rendre dans leur base pour assister au paiement de la PGA. Mais les ex-combattants ont campé sur leur position", a assuré M. Demafouth.

La campagne de sensibilisation sur les opérations du DDR a été lancée vendredi, et la Nana Gribizi était la première étape avant les préfectures de l'Ouham et de l'Ouham Pendé (au nord et au nord-ouest).

"L'objectif de cette campagne de sensibilisation est d'expliquer aux ex-combattants les critères d'éligibilité pour bénéficier du DDR (...) de sensibiliser les groupes politico-militaires sur le processus et informer les responsables administratifs et locaux, ainsi que les communautés locales sur leur rôle dans le soutien à la réintégration des démobilisés", selon un communiqué du gouvernement.

Les observateurs de la CEEAC avaient notamment pour mission de "vérifier les listes des combattants soumises par les groupes politico-militaires". Lancé officiellement mi-août 2009, le DDR, doit permettre la démobilisation d'environ 6.000 ex-combattants.

Le DDR fait partie des résolutions adoptées lors d'un forum sur la paix qui a réuni gouvernement, opposition, société civile et rébellions centrafricains en décembre 2008 pour tenter de sortir le pays de plusieurs années de guerre civile.

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 16:35


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BANGUI 11 février 2010 (AFP) — Des hommes armés, présumés de la rébellion ougandaise de la LRA, ont attaqué mardi la ville minière centrafricaine de Nzako (sud-est), dont des habitants ont été enlevés, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

"Ces individus armés, reconnus très vite par la population comme étant des +Tongo-Tongo+ (nom donné aux hommes de l'Armée de résistance du Seigneur, LRA) sont entrés dans la ville de Nzako vers 16H00 (15H00 GMT) en tirant des coups de feu en l'air", a expliqué un gendarme basé dans la ville de Bakouma.

Bakouma est à une soixantaine de kilomètres de Nzako. Cette région abrite des gisements d'uranium exploités par le groupe nucléaire français Areva.

Les tirs ont "provoqué la panique au sein de la population qui a pris la fuite vers la brousse et les régions voisines", a expliqué le gendarme, en précisant qu'aucun mort n'avait été "dénombré parmi les habitants".

L'attaque a été confirmée à l'AFP par un employé d'Areva qui se trouvait à Nzako au moment des faits. Cette source n'était cependant pas en mesure de fournir un bilan.

Selon le gendarme, le calme était revenu mercredi à Nzako, où ont été dépêchés des militaires centrafricains basés à Bangassou, grosse ville plus au Sud. Ces militaires "contrôlent la situation jusqu'à présent", a-t-il assuré.

Dirigée par Joseph Kony, la LRA, une des guérillas les plus brutales au monde, a commencé à être active en 1988 dans le nord de l'Ouganda. En 2005, ses combattants se sont éloignés de leurs bases traditionnelles pour s'installer dans l'extrême nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), frontalière de la Centrafrique.

Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés


NDLR : Avec une telle insécurité, comment voulez-vous sérieusement faire des élections sur le territoire de la République centrafricaine à l'heure actuelle ! Il s'agit objectivement d'un pays sous occupation. Celle des bandits de la LRA et de l'armée ougandaise au Sud Est et de différents  mouvements politico-armés au Nord (UFDR, MNSP, MLCJ, CPJP, FDPC, APRD).

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 01:04


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Bangui, 11 fév. (ACAP) – L’Ambassadeur du Royaume du Maroc, M. Moulay Abdelhadi El Alaoui Azizi, a remis un lot d’équipements informatiques d’un montant de trente millions de Francs Cfa au ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Régionale et de la Francophonie, jeudi 11 février 2010 à Bangui.

Cet équipement, composé, entre autres, de 10 ordinateurs portables, 15 ordinateurs de bureau, 15 imprimantes, 15 onduleurs, 3 photocopieurs de moyen format avec 20 tubes d’encre, 1 photocopieur de grande capacité avec 10 tubes d’encre, 5 scanners HP, 100 cartouches d’impression noire HP a été réceptionné par Mme. Ambroisine Kpongo, ministre délégué dudit département

 «On ne reconnaît les vrais amis que par les gestes, car vous avez toujours été à l’écoute de notre ministère », a déclaré Mme Kpongo.

« Votre disponibilité est une preuve de l’amitié, plutôt de la fraternité que la République Centrafricaine et le Royaume du Maroc ont toujours entretenue, et durant votre séjour en Centrafrique, vous avez toujours fait montre d’attention à l’égard du gouvernement, en général, et à l’égard de notre ministère en particulier », a-t-elle ajouté.

 « Cette mise à disposition inaugure à mon sens l’inscription dans les faits de dispositions stipulées dans le protocole d’accord portant établissement d’un mécanisme de consultation conclu à Rabat, au Maroc au mois de septembre 2006 entre les ministères des Affaires Etrangères des deux pays en marge des travaux de la grande commission mixte de coopération centrafricano-marocaine», a fait savoir, M. Abdelhadi El Alaoui Azizi.

« La ferme disponibilité déterminée de l’ambassade du Maroc à affermir et à capitaliser sur l’esprit coopératif dont le ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Régionale et de la Francophonie a fait de tout temps montre dans la gestion de la bilatéralité centrafricaino-marocaine », a-t-il souligné.

Il faut rappeler que les locaux du ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Régionale et de la Francophonie sont réhabilités par l’ambassade du Maroc.


NDLR : Un Etat qui est incapable de fournir du matériel de bureau à ses ministères est-t-il encore un Etat ! A quoi servent les lignes budgétaires des ministères ? A quoi tient en réalité, la prétendue souveraineté de l'Etat centrafricain ? Plusieurs ambassades de pays amis ne cessent de déverser mois après mois ce genre de matériel à différents ministères mais on se demande bien à quoi et à qui cela profite car chaque fois, de généreux diplomates font don de cartouches d'encre pour photocopieurs ou imprimantes ?  Les ministères centrafricains sont indigents au point de ne même pas pouvoir s'offrir des cartouches d'encre pour leur matériel bureatique ?

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 00:57


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(Le Pays 11/02/2010)



Les propositions du médiateur nigérian, le général Abdulsalami Abubacar, pourraient entériner le statu quo du régime de Mamadou Tandja. Si la tendance se confirme, l’opposition pourrait en effet se trouver à la tête du gouvernement, le Président Tandja demeurant toujours chef de l’Etat.

Une formule qui semble de plus en plus être privilégiée par ceux qui interviennent pour mettre fin aux crises multiformes qui ruinent les espoirs du continent. Suite aux pressions de la communauté internationale, on se rappelle que les dirigeants de Niamey avaient dû lâcher du lest pour entamer le dialogue avec une opposition tenace, convaincue de son bon droit et surtout soucieuse du respect des principes républicains les plus élémentaires.

Aujourd’hui, le scénario le plus probable pour une sortie de crise semble privilégier le maintien en selle de Mamadou Tandja. Ce dernier, qui a torpillé les textes, renié ses engagements et tourné résolument le dos à la communauté internationale, pourrait donc se voir réhabilité d’une manière ou d’une autre à la fin de la médiation en cours.

Tandja, le « jusqu’au-boutiste » est donc en passe de s’en tirer encore une fois. Cela n’augure rien de bon. Le risque est en effet grand de voir le chef de l’Etat nigérien, spécialiste du coup d’Etat institutionnel, faire des émules sur le continent. A plusieurs reprises, le dialogue entre pouvoir et opposition s’était enlisé dans les dunes du sahel nigérien. En décembre, la médiation dépêchée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est également trouvée dans l’impasse.

Il aura fallu des efforts colossaux de la part de l’ancien dirigeant nigérian Abdulsalami Abubacar pour parvenir à réunir les protagonistes autour de la table de négociation. Après les tiraillements en rapport avec le choix du lieu des échanges, les protagonistes nigériens doivent à présent tabler sur les propositions du médiateur de la CEDEAO qui voudra certainement présenter une image positive des pourparlers au prochain sommet d’Abuja.

La communauté internationale qui a exigé la reprise du dialogue politique inter-nigérien, accorde ses faveurs à une solution consensuelle de sortie de crise. Des pressions multiformes ont été exercées. Par exemple, l’Union européenne a suspendu sa coopération avec Niamey, à l’exception de l’aide humanitaire et des programmes bénéficiant directement aux populations et à la société civile. Un contact étroit existe entre la CEDEAO et l’Union européenne qui voudraient bien voir la médiation menée par le général Abdulsalami Abubacar déboucher sur du concret.

En tout cas, un certain flou transparaît quant à la durée probable de la transition. Combien de temps durera-t-elle ? Prendra-t-elle en compte la durée du mandat que le chef de l’Etat nigérien s’est lui-même octroyée au mépris des textes, du bon sens et des objections de la communauté internationale ? Observer une transition de plus d’un an signifierait pourtant avaliser le coup d’Etat de Mamadou Tandja. On devrait pourtant se garder d’accompagner cet homme dans sa forfaiture, laquelle est dans les faits un véritable coup d’Etat constitutionnel ! Car, si le calendrier reste problématique, le fond du problème lui, demeure le même.

Jusque-là, l’opinion africaine avait cru dans la CEDEAO qui avait donné le ton quant au respect des textes et au refus des coups d’Etat militaires ou constitutionnels. Par conséquent, l’on était en droit de voir l’organisation éconduire Tandja. Quel rapport la médiation livrera-t-elle donc au prochain Sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO à Abuja ? Dans la phase actuelle, l’on semble s’acheminer progressivement vers la reconnaissance du fait accompli. Selon toute vraisemblance, les propositions en provenance de la médiation sont peu audacieuses. Elles pourraient épargner l’actuel chef de l’Etat du Niger. Certes, il ne s’agit pour l’instant que des premières propositions du médiateur. Mais la vigilance exige que les choses soient scrutées à la loupe. Or, les propositions du médiateur nigérian inquiètent sérieusement.

De quelles marges de manœuvre disposera-t-on par exemple, pour faire échec à Tandja si celui-ci cherche à se prévaloir des nouveaux textes pour se succéder à lui-même ? Ce serait un précédent grave et un recul de la démocratie sur le continent que d’abdiquer devant un homme qui aura impunément choisi de nier l’évidence, de renier les textes sacrés et de trahir les siens. Une véritable insulte à l’opinion africaine pour qui, l’ère des coups d’Etat constitutionnels ou militaires semblait pourtant révolue.

Quelle pourrait donc être la position de l’opposition si Tandja devait être ménagé par la médiation ? Que pourrait-elle faire en réalité ? Et si Tandja qui a la boulimie du pouvoir décide de se succéder à lui-même après la période de transition ardemment négociée ? Tandja qui sait à quoi s’attendre par rapport à son opposition, va sans doute geler les choses autant qu’il peut et dans son seul intérêt. Il s’organisera sûrement de manière à la rendre suffisamment atone et aphone pour régner comme il l’entend sur le Niger. Avec même la complicité de certains ténors de la communauté internationale. Que pourront donc les opposants si la CEDEAO et l’U.A. choisissent de tolérer Tandja comme c’est le cas jusque-là ? Que feront-ils si la communauté internationale vient à s’aligner derrière le médiateur venu du pays voisin, le grand Nigeria ? Lui qui est un officier supérieur de son pays, comme Tandja !

Sans doute l’opposition nigérienne n’abdiquera-t-elle pas aussi facilement devant les propositions de la médiation. Accepter de gouverner avec Tandja en lui laissant des prérogatives dignes d’un monarque absolutiste, reviendra certainement à renoncer à la lutte et à ses acquis, à oublier l’énormité des sacrifices consentis.

Au pouvoir au-delà de deux mandats consécutifs, et en violation flagrante de la Constitution de son pays, Tandja pourrait donc dormir les poings fermés. Un véritable triomphe du chef de l’Etat auto-reconduit du Niger, mais surtout un échec cinglant de la CEDEAO. L’organisation démontrerait alors que les coups d’Etat sont toujours du domaine du possible.


"Le Pays"

© Copyright Le Pays

 

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 00:53


Mand-la.jpg


(BBC Afrique 11/02/2010)



L'Afrique du sud des années 1960 était bien différente de celle d'aujourd'hui. Blancs et noirs vivaient sur le même territoire mais n'avaient pas les mêmes droits.

 

Le système d'apartheid, de développement séparé, faisait que la minorité blanche occupait de facto un statut priviliégié par rapport à la majorité noire et indienne.

 
Nelson Mandela et le congrès National Africain ont essayé d'abord de combattre le système par des manifestations non-violentes. Nelson Mandela est arrêté une première fois en 1956.

Les audiences durent 5 ans. Le gouvernement n'arrive pas à prouver la culpabilité de Nelson Mandela et des autres membres de l'ANC. Il est obligé de le relâcher.


Cet épisode est loin de faiblir la campagne de l'ANC, qui face à la répression du gouvernement, change bien vite de stratégie et crée Umkhonto we Sizwe, le fer de lance de la nation, la branche armée de l'ANC, en 1961.

 

Très vite cette milice se lance dans des actions de sabotage et attaque des fermes appartenant des familles blanches. Pendant 17 mois, Nelson Mandela est en cavale. Il est rattrapé en août 1962.

Les autorités mettent également derrière les barreaux d'autres membres de la branche armée de l'ANC. Ils comparaissent pour trahison.


Mandela est confiant. Sa ligne de défense étonne et marque plusieurs personnes dans l'assistance.

Finalement Mandela échappe à la peine de mort. Il est condamné à perpétuité le 12 juin 1964. Et transféré dans la prison fortifiée de Roben Island qui a été pendant 3 siècles la prison la plus sûr en Afrique du Sud, d'où il était impossible de s'évader.


A l'arrivée de Nelson Mandela et de ses compagnons, des gardes sarcastiques les accueillent disant: "Bienvenus sur l'île. C'est ici que vous allez mourir". Mandela avait une autre lecture de la situation. Et il n'est pas question non-plus d'abandonner son leadership naturel.

La vie à Roben Island est dure. Mais Nelson refuse de se laisser dominer ou de laisser maltraiter ses codétenus, comme Indres Naidoo. Les longues années de détention ont finalement raison de sa santé.


Le 16 juin 1976, la manifestation de lycéens à Soweto, violemment réprimée, marque un tournant dans l'histoire sud africaine. Pendant que la population noire pleure les dizaines de jeunes, tués par les forces de l'ordre, le gouvernement se montre intransigeant.

Le mouvement ne faiblit pas. La lutte anti-apartheid et pour la libération de Nelson Mandela ont franchit les frontières de l'Afrique du sud. A Londres, en Angleterre, juillet 88, une foule s’est rassemblée pour le 70 ème anniversaire de Nelson Mandela.


Les autorités sud-africaines négocie avec Nelson Mandela, lui propose une liberté conditionnelle. Mais il refuse. Le gouvernement est de plus en plus inquiet.


Le 2 février 1990, le nouveau président, Fréderik De Klerk annonce que Nelson Mandela va être libéré sans conditions. 9 jours après, le dimanche 11 février 1990, le monde retient son souffle. L'homme qui a passé 27 ans en prison pour ses idées doit être libéré.

 
Mandela, accompagné de sa femme Winnie, compagne des jours difficiles, franchit la porte de la prison. Il est un homme libre. Il prononce son premier discours ce soir et exprime sa détermination de continuer le combat.


Mais la route est encore longue. Les Blancs du régime d'apartheid n'ont nullement l'envi d'accorder des libertés civiles aux noirs. Fréderick De Klerk espère toujours neutraliser Nelson Mandela et les caciques de son parti pensent que le dirigeant de l'ANC serait moins 'dangereux' libre qu'en prison.



© Copyright BBC Afrique

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 02:44


Jean-Pierre-Vidon.jpg

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Mon beau miroir / jeudi 11 février par Xavier Monnier bakchich.info

Un diplomate cache parfois l’âme d’un poète raffiné. Jean-Pierre Vidon, ambassadeur de France en Centrafrique, tresse des couronnes au président-putschiste Bozizé. L’uranium du pays vaut bien cette courtoisie.

Est-ce le doux air de Bangui la coquette ? Ou la volonté de cajoler un pays où le géant français Areva se goinfre d’uranium ? À quelques mois des élections présidentielles centrafricaines pudiquement prévues pour printemps 2010, l’ambassadeur de France Jean-Pierre Vidon roule des yeux de Chimène pour l’actuel général-président François Bozizé. Quitte à dresser, dans un télégramme diplomatique transmis le 14 janvier 2010, un tableau un brin idyllique du bilan de Bozizé. Sans doute fâché avec les chiffres, Vidon évoque le quinquennat du Président. Quand Bozizé trône depuis sept ans. Quinquennat, septennat ? Peu importe.

Quand on aime, on ne compte pas… Encore plus sirupeuse se veut la description de son putsch en 2003, date où l’alors «  chef d’état-major des armées se résout à prendre le pouvoir par les armes ». Bien entendu, il « promet de rendre le pouvoir aux civils ». Seules des manifestations massives « encore jamais vues à Bangui » ont convaincu le satrape « de revenir sur sa promesse initiale de ne pas se présenter ». Ô bonheur, le bonhomme est élu en 2005. Et le mandat, évidemment s’est bien passé. « La situation politique s’est apaisée (…) tandis que la situation sociale et sécuritaire considérablement améliorée à Bangui. » Seuls bémols, les rébellions du nord du pays qui ont obligé la France à apporter un soutien militaire en 2006 et 2007 ; ou les « affres d’une trésorerie perpétuellement exsangue » imputée aux précédents régimes. En revanche, pas un mot sur les éventuels crimes du putschiste légalement élu. Sur les bords de l’Oubangui, on ne charrie pas pour si peu.


NDLR : C’est un scandale. On finit par se demander de quel pays parle ce diplomate. Si l’ambassadeur de France en Centrafrique passe en effet son temps à envoyer à sa hiérarchie parisienne des rapports aussi mensongers qui sont loin d’être le reflet de la réalité, il y a tout lieu de se poser des questions sur la pertinence des décisions des plus hautes autorités françaises quant aux relations de la France avec la RCA. Cet ambassadeur devrait se poser par exemple la question de savoir pourquoi depuis qu’il a pris ses fonctions à Bangui, aucun membre du gouvernement français n’a encore mis pied dans la capitale centrafricaine.

Les personnalités françaises snobent systématiquement l’escale de Bangui pour se rendre à Libreville, Kinshasa, Brazzaville ou maintenant Kigali. Il y a bien des raisons à cela. La visite du Secrétaire d’Etat à la coopération Alain Joyandet pourtant un moment prévu, est encore reportée sine die et pour cause, malgré la déchéance et l’incarcération à la prison de la Santé de son ex homologue, le malfrat Saifee Durbar. Bozizé et son clan ne sont pas fiables et n’inspirent pas confiance.

Par ailleurs, ce diplomate ferait mieux de s’édifier en lisant les nombreux rapports de Human Rights Watch, Amnesty International et la FIDH sur les responsabilités personnelles de Bozizé et son fils dans les incendies de villages dans le Nord et la présence de nombreux et innocents civils qui végètent encore en brousse et dans les camps de réfugiés de l’UNHCR au sud du Tchad et à l’Est camerounais.

De quel apaisement parle-t-il ? Où voit-t-il une quelconque amélioration de la situation sécuritaire? Presque chaque jour, ses affirmations sont démenties par les faits d’actualité. Au nez et à sa barbe, Bozizé et sa soldatesque ont torturé et assassiné Charles Massi. Qu’en pense-t-il ? Paris devrait remonter quelque peu les bretelles de cet ambassadeur qui fait un peu trop la part belle à un tyran qui est en train d’instaurer avec sa complaisance voire sa complicité, une dictature sanguinaire dns ce pays. Un tel ambassadeur
  fait honte à la France.  

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 02:25



Francis-Boziz-.jpg


Toujours plus. Rien ne peut empêcher Bozizé et son clan dans la réalisation de leurs rêves et projets les plus fous. S’il y a une chose dont Bozizé n’a jamais fait mystère, c’est son intention de voir un jour son fils Jean Francis lui succéder sur le trône après qu’il en serait parti, sait-t-on quand ni comment ! Il a donc entrepris avec la collaboration du même rejeton qu’il a opportunément placé à la tête du ministère de défense pour les besoins de la cause, de restructurer l’armée centrafricaine pour que le moment venu, ce dernier qu’il aura évidemment nommé entre temps général, puisse en prendre logiquement le commandement et la boucle sera bouclée. Ce schéma semble être son rêve le plus cher qu’il aimerait réaliser avant de lâcher prise.Ainsi se perpétuera la dynastie des Bozizé. Les Centrafricains les laisseront-t-ils le faire ? 

 C’est une des raisons qui explique les charrettes de départ à la retraite enregistrés ces temps derniers au sein des Faca. Personne n’est épargné. La plupart des officiers, officiers supérieurs et même des officiers généraux. Si quelques uns parmi eux sont ravis de prendre leur retraite de l’armée, cela ne va pas sans certains grincements de dents chez d’autres. Un colonel confiait il n’y a pas longtemps sous couvert d’anonymat à Centrafrique-Presse, qu’il s’agissait d’une injustice inadmissible qu’il soit mis sur la liste de ceux qui doivent aller à la retraite alors que Bozizé vient de donner illégalement et indûment le grade de colonel à son fils.

Un autre colonel des Faca qui a également requis l’anonymat nous a aussi fait part de son écœurement. Pour lui, il n’y a rien d’aussi révoltant qu’un certain Bozizé, sorti pourtant dernier de sa promotion de l’Ecole spéciale de formation des officiers d’active (ESFOA) - qui a obtenu presque tous ses galons pendant le règne Bokassa  par la délation et la trahison de ses frères d’armes, devenu général grâce aux foucades de l’ex empereur - puisse se retrouver aujourd’hui là où il est et disposer du sort de ceux de ses promotionnaires plus méritants que lui.  

 Il ne s’agit là que de l’expression des états d’âme de quelques officiers mécontents. Cependant, ce sont autant d’indices du véritable et gros malaise qui traverse ce que l’on peut appeler armée nationale centrafricaine Faca qui continue de souffrir de tous les maux que Bozizé lui a inoculés depuis que l’ex président Patassé l’avait désigné à sa tête. L’armée centrafricaine n’existe en effet aujourd’hui que de nom. Elle est politisée à outrance et la plupart de ses chefs hiérarchiques sont corrompus et s’adonnent au vu et su de tout le monde à des activités mercantiles. Les avancements et octrois de galons s’y font sur des critères arbitraires fantaisistes, non conformes aux standards internationaux des armées mais essentiellement fondés sur l’ethnie.

La promotion au grade de colonel de Jean Francis Bozizé en est la parfaite illustration. S’il est vrai que ce rejeton a effectué son service militaire en France il y a quelques années, il est inconnu au bataillon, c’est le cas de le dire, dans l’armée centrafricaine où il n’a aucun numéro matricule sauf si maintenant il s’en fabrique un. Il prend un certain plaisir à signer « colonel » au bas des divers communiqués et autres déclarations qu’il publie de temps à autre en tant que ministre délégué à la défense. Tout cela est bien triste et pathétique.

  La traduction de cette désastreuse situation et de tous ces errements est malheureusement que l’armée centrafricaine est à présent incapable d’assurer la défense du territoire national. La RCA est comme littéralement « dépecée » par des armées étrangères. Entre les troupes tchadiennes de Déby à qui Bozizé a accordé, selon certaines informations crédibles, le droit de pénétrer à 100 km à l’intérieur du territoire centrafricain et l’armée ougandaise qui stationne et intervient massivement depuis plus d’un an maintenant au Sud Est du pays pour en théorie traquer les bandits rebelles de Joseph Kony, on ne peut que légitimement se s'interroger sur le rôle et la place des Faca dans le pays si on doit encore soustraire l’étendue des zones sous contrôle des rébellions intérieures ou étrangères.  

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Centrafrique-Presse.com - dans Nation
10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 23:38


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Source : Mwinda.org  Mercredi, 10 Février 2010 10:43

La Françafrique s'apprête à fêter avec faste son 50e anniversaire. A Paris et non pas à Brazzaville ou à Dakar, une vilaine idée qui ne traversera jamais l'esprit des chefs de comptoirs coloniaux d'Afrique qui font office de chefs d'Etat africains : ces derniers iront faire allégeance à la " mère patrie ",  s'aplatir aux Champs Elysées où leurs " armées " défileront le 14 juillet 2010 à l'occasion de la fête nationale française.

De rares intellectuels africains patriotes tentent de résister comme ils peuvent. Ci-dessous la modeste contribution de Calixte Baniafouna à ce combat pour la dignité de l'Afrique.

A lire une interview accordée à radio Réveil-FM  à l'occasion de la parution de son livre " Les Noirs de l’Élysée, Des présidents pas comme les autres ".

Extraits

Le 14 juillet 2010, pas moins de 14 armées africaines ex-colonies françaises vont défiler sur les Champs Élysées, qu'en pensez-vous ?



C’est révoltant ! Très révoltant ! Mais, il faut resituer les faits dans leur contexte. En ayant promis la « rupture » avec les dictateurs africains lors de sa campagne présidentielle de 2006-2007, Nicolas Sarkozy qui, acteur lui-même du temps où il n’était que ministre, en voyait tant et tant des pratiques des réseaux françafricains, y croyait réellement. Avant même son accession à l’Élysée, le duo Chirac-De Villepin lui a clairement signifié l’impossibilité de gagner des élections de ce niveau sans l’apport des financiers-dictateurs africains. Comme il tenait à l’atteinte de ses ambitions présidentielles, il était dans l’obligation de tomber dans les bras du « doyen » de la Françafrique, Omar Bongo, qui lui avait donné sa contribution en monnaie sonnante et trébuchante. Ce bakchich n’a rien de nouveau dans les campagnes présidentielles de la Ve République. Simplement, corrompu jusqu’à la moelle épinière avant même l’élection présidentielle au point de n’en plus se voiler la face en l’appelant en premier pour le remercier le jour même de son entrée à l’Élysée, ses tout frais électeurs découvrent aux dépens que le président Sarkozy n’est pas vraiment à l’écoute du candidat Sarkozy. Il n’aura d’ailleurs pas de temps de répit puisqu’il sera d’emblée l’otage des caciques de la droite française et de ses amis hommes d’affaires dont les plus solvables opèrent en Afrique des dictateurs et à qui il s’empressera d’offrir un paquet fiscal. Impuissant face à l’hégémonie incontestée des États-Unis et à la montée vertigineuse de la Chine, celui qui vient de rompre avec la « rupture » ne compte plus que sur la politique intérieure pour un baroud d’honneur. Or, là encore, la crise monétaire met illico au régime le pouvoir d’achat des Français : l’échec est cuisant. Il n’est pas en effet nécessaire de sortir de l’ENA pour qu’en observateur modeste de la politique française on comprenne que chaque discours du président Sarkozy en efface un autre et que, de discours mielleux en discours mielleux, il finit par faire pire que tous ses prédécesseurs qu’il critiquait, en politique africaine de la France tout au moins. Dans ce fourre-tout que représente cette « non-politique intérieure et extérieure » de Nicolas Sarkozy, ce dernier a fait le choix non seulement de foncer dans la continuité mais aussi de gratter le fond du tiroir des pratiques néocoloniales pour essayer de faire tenir à la France un semblant de place dans le monde des puissants. Et la seule façon d’y parvenir, c’est-à-dire de prolonger l’agonie d’une politique africaine de la France désormais sans issue et vouée à être repensée, c’est de se rabattre sur les marionnettes les plus attitrées des anciennes colonies qui, à ce jour, sont les seules au monde à continuer de considérer la France comme une grande puissance. La seule façon de faire oublier aux dictateurs décriés lors de sa campagne présidentielle les propos de vilains petits canards qu’ils étaient à ses yeux, c’est de les percher sur un piédestal encore plus élevé que celui sur lequel l’ancienne métropole les avait placés jusque-là : blanchissement de tout soupçon de vol des biens de leur peuple pour les dictateurs les plus redoutables traduits en justice, revalorisation par des élections arrangées des régimes aux mandats à durée indéterminée, relance des sommets françafricains (en avril prochain à Paris), défilé le 14 juillet sur les Champs Élysées des armées néocoloniales d’Afrique, renforcement du système dynastique en cas de fin de vie d’un guignol affranchi d’amour propre, etc.

Les fils remplacent les pères au pouvoir en Afrique. Les dynasties politiques ne montrent-elles pas les limites des élections sur le continent ?

Le système d’alternance dynastique en Afrique, initié en RDC, puis au Togo, par Jacques Chirac, et poursuivi par Nicolas Sarkozy au Gabon et demain à qui le tour ? est la forme achevée du néocolonialisme français sur ses anciennes colonies d’Afrique noire, et la manifestation éhontée du mépris et du refus de voir le peuple africain s’émanciper par le libre choix de leurs dirigeants. Je ne pense pas qu’il s’agisse là d’une limite des élections en Afrique. Car du fait des élections observées ici et là dans ce pré-carré français, il ne s’agit ni plus ni moins que des arrangements pour donner un semblant de légitimité dans une parodie de démocratie à ceux-là qui ont définitivement tourné le dos à la cause africaine. Les pères ont confisqué l’indépendance de l’Afrique pendant un demi-siècle et parmi eux existent des demi-dieux qui ont encore du parfum de jeunesse comme Sassou Nguesso, Compaoré, Bozizé, Deby et j’en passe. S’il faut que leurs enfants tirent aussi leur demi-siècle et ainsi de suite, vous imaginez les barrières que la France dresse à l’avenir de ce sous-continent ! D’où la nécessité d’une révolution radicale et immédiate des mentalités. Et l’impératif des intellectuels africains intègres de sortir de l’individualisme pour insuffler du courage aux populations en vue d’organiser des forces sociales et culturelles capables de booster dehors ces traîtres-corrompus, de permettre le libre choix des dirigeants et de mettre en place des institutions véritablement démocratiques sans lesquelles aucun décollage, aucun développement ne sera possible en Afrique.

 

 

 

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 23:21


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LE MONDE | 09.02.10 | 14h53  •  Mis à jour le 09.02.10 | 14h53


Le processus de paix entre le Tchad et le Soudan menace de faire une première victime : la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat). Chargée de la protection des civils dans la région de l'est du Tchad et du nord de la Centrafrique, la mission est dotée d'un mandat jugé restrictif par les observateurs, qui regrettent depuis sa conception qu'on ne lui ait conféré aucun rôle dans le processus de paix régional.

La Minurcat, dont le déploiement avait commencé en 2007 avant son entrée en fonction sous sa forme actuelle le 15 mars 2009, se limite donc en grande partie à l'encadrement de forces de police tchadiennes payées et entraînées par les Nations unies, le Détachement intégré de sécurité (DIS).

La Mission n'avait déployé que 62 % de ses effectifs (3 200 personnes) lorsque, le 19 janvier, quatre jours après la signature d'un accord entre le Tchad et le Soudan, les autorités de N'Djamena ont annoncé à la radio leur intention de ne pas accepter le renouvellement annuel de son mandat prévu pour le 15 mars.

La Minurcat avait pris, un an plus tôt, la succession de la mission de maintien de la paix de l'Union européenne, Eufor, aux résultats mitigés. Avec 3 700 hommes, la mission européenne devait à la fois protéger l'Est du Tchad et le Nord de la Centrafrique d'un "débordement" du conflit au Darfour qui ne s'est jamais produit.

A la même époque se multipliaient en revanche des actes de banditisme, qui n'ont fait que s'aggraver depuis. Ces exactions visent non seulement les réfugiés du Darfour (270 000 personnes), mais aussi les déplacés tchadiens (170 000 personnes) et les organisations humanitaires. Mais certaines attaques sont menées par des soldats tchadiens, qui ne prennent même pas la peine d'enlever leur uniforme.

"Retrait échelonné"

Fabienne Hara, directrice adjointe de l'International Crisis Group, longtemps basée au Soudan, analyse : "L'Eufor et la Minurcat ont servi de garde-fou symbolique contre un possible renversement du régime Déby par les groupes armés soutenus par Khartoum. Maintenant que Déby a réorganisé sa défense et qu'il a conclu une trêve avec le Soudan pour leurs processus électoraux en 2010-2011, il pense pouvoir se passer de la Minurcat."

Une source, haut placée au sein de la Minurcat, confirme : "Ils ne sont plus du tout convaincus qu'on est nécessaires pour les protéger." Dans l'immédiat, les demandes du gouvernement tchadien portent sur des aspects logistiques. "Les Tchadiens seraient ravis qu'on leur construise des camps militaires et des pistes d'atterrissages. Mais une mission d'évaluation (interne à l'ONU) a rejeté ces éventualités. Pour l'instant, c'est le blocage", ajoute la même source onusienne.

Selon une source française en charge du dossier : "Une décision de retrait le 15 mars serait tout à fait prématurée. Nous ne sommes pas convaincus qu'il (Idriss Déby) soit en mesure d'assurer la sécurité." Mais à Paris, on semble néanmoins avoir déjà fait le deuil de la Minurcat. Tout en admettant que la position tchadienne, relevant du "forcing", est avant tout une "posture de négociations", la même source conclut : "La solution est un retrait échelonné."

 

Philippe Bernard et Jean-Philippe Rémy (à Johannesburg)

Article paru dans l'édition du 10.02.10


NDLR : Cette MINURCAT est déployée tant pour le Tchad que la RCA. Dans la réalité, c'est surtout au Tchad qu' elle a beaucoup fait parler d'elle. A présent où les autorités tchadiennes réclame à grand bruit son retrait, il est à noter que celles de Bangui se retranchent dans un silence assourdissant. Qu'est ce qu'elles pensent de la position de N'djaména ? Sont-elles d'accord pour le départ de cette force des Nations Unies ? N'ayant pas les moyens de défense et sécurité que Déby, Bozizé peut-t-il se permettre de faire chorus avec son parrain tchadien ? Que propose-t-il en remplacement de la MINURCAT ?  Autant de questions sur lesquelles Bangui devrait au moins dire quelque chose en dehors des habituelles mendicités et autres demandes d'argent.

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