ABIDJAN (AFP) - vendredi 12 février 2010 - 22h10 - Le président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé vendredi soir la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI), à la suite de la crise ouverte par la polémique sur une "fraude" présumée du chef de la CEI, Robert Beugré Mambé.
Il a aussitôt reconduit le chef de l'ex-rébellion Guillaume Soro au poste de Premier ministre, et l'a chargé de lui proposer un nouveau gouvernement le 15 février ainsi que le "format" d'une nouvelle CEI.
"Le processus de paix est de nouveau en panne", a lancé M. Gbagbo dans une allocution télévisée, faisant allusion à la polémique sur la commission ouverte en janvier et aux récentes violences liées au contentieux judiciaire sur la liste électorale.
"Afin de lever toute hypothèque sur le processus de paix et permettre à la Côte d'Ivoire d'aller en toute confiance à des élections propres", il a annoncé que "le gouvernement était dissous".
M. Soro, nommé en 2007 à la suite de l'accord de paix de Ouagadougou, est "reconduit dans ses fonctions", a-t-il souligné.
"Il est chargé de me proposer dès le lundi 15 février 2010 un nouveau gouvernement", qui aura pour "mission" de mener "les dernières actions nécessaires pour sortir la Côte d'Ivoire définitivement de la crise".
"La Commission électorale indépendante est dissoute", a poursuivi le chef de l'Etat.
"Je demande au Premier ministre de me proposer dans un délai de sept jours à compter d'aujourd'hui (vendredi) le format d'une nouvelle commission électorale crédible qui pourra organiser les élections justes et transparentes", a-t-il indiqué.
Sans cesse reporté depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, le scrutin présidentiel est destiné à clore la grave crise née du coup d'Etat manqué de 2002.
NDLR : En Centrafrique, le processus électoral ainsi que le DDR sont aussi en panne mais Bozizé continue de louvoyer. Il tient pour des raisons évidentes de
complicité avec le vrai faux pasteur Joseph Binguimalé qu'il a bombardé président de la coordination nationale de la CEI, qui est pourtant fermement récusé par les partis de
l'opposition démocratique regroupés au sein de l'UFVN et du Collectif des Forces du Changement. Il ordonne en même temps un audit sur sa gestion financière de Binguimalé et l'envoie en
mission à Khartoum.
A ce jour, on ne sait toujours pas par qui ni comment sera effectué le dit audit. Il table sur le relâchement par l'opposition de son exigence initiale du départ de Binguimalé de la tête de
la coordination nationale de la CEI. De même, sous l'intolérable pression du KNK, il amorce un inadmissible rétropédalage sur la question des comités locaux de la CEI illégalement et
clandestinement installés par Binguimalé. Face à tous ces reniements et aux manoeuvres dilatoires des responsables du KNK et de la cour constintutionnelle, le Médiateur Paulin Pomodimo a même
menacé de remettre sa démission. Bozizé qui avait pourtant, devant la classe politique, la société civile et le corps diplomatique le 30 janvier dernier, pris des
engagements et annoncé un certain nombre de mesures visant à débloquer la situation, revient sur ses paroles.
Ainsi, l'opposition également se prépare à refuser de signer le projet de protocole d'accord conçu par le Médiateur Pomodimo et le ministre de l'Administration du territoire Elie Ouéfio. Le
processus électoral est donc bel et bien en panne par la faute de Bozizé et son clan de faucons du KNK qui tiennent coûte que coûte à réaliser par tous les moyens à leur hold-up
électoral.