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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:24


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 BANGUI (AFP) - vendredi 19 février 2010 - 19h51 - Dix-huit éleveurs tchadiens ont été tués mercredi dans le nord-ouest de la Centrafrique par des hommes armés, qui pourraient faire partie d'une rébellion ayant signé l'accord de paix, a appris vendredi l'AFP auprès d'une source consulaire tchadienne en Centrafrique.

"Dix-huit de nos compatriotes sont tombés sous les balles des hommes de l'APRD (Armée populaire pour la restauration de la démocratie, une des principales rébellions du pays) dans une région entre Bossangoa (300 km au nord de Bangui) et Paoua (500 km au nord-ouest)", a affirmé cette source sous couvert de l'anonymat.

"Nous cherchons encore a connaître les raisons de ce massacre. Ces éleveurs tchadiens et leurs troupeaux étaient traqués par des hommes armés qui voulaient les déposséder de leurs bêtes" a-t-elle ajouté.

"Des démarches sont actuellement entreprises auprès des autorités de la région et de l'APRD en vue de récupérer les corps des victimes, et les bêtes", a-t-elle conclu.

Interrogé par l'AFP, le président de l'APRD, Jean-Jacques Demafouth, a déclaré: "nous sommes en train de procéder à un recoupement pour vérifier la véracité des faits. Parce que l'APRD étant signataire des accords de paix, nous avons des obligations que nous devons respecter".

"S'il était établi que ce sont nos hommes qui ont commis ces exactions, nous prendrons nos responsabilités", a assuré le président de l'APRD.

Les régions de Bossangoa et de Paoua sont situées dans des zones d'élevage où circulent éleveurs centrafricains et tchadiens, qui font souvent l'objet d'attaques d'hommes armés qui les dépouillent de leurs bêtes.

Selon les autorités locales de Paoua, "l'APRD, qui contrôle sept des huit communes de Paoua, soumet les éleveurs en pâturage dans la région au paiement de certaines taxes" non officielles.

Cette forme de racket serait à l'origine du meurtre en 2009 à Paoua du président de la Fédération nationale des éleveurs centrafricains (FNEC) de Paoua, abattu en plein jour par les hommes de Laurent Djimwoé, un responsable de l'APRD destitué par M. Demafouth après le meurtre.

L'APRD, présente dans le nord-ouest de la Centrafrique, est partie prenante du processus de paix en Centrafrique: elle a signé en mai 2008 un accord de paix avec le pouvoir de Bangui, puis en juin l'accord global de Libreville avant de participer au Dialogue politique inclusif (DPI, forum rassemblant toutes les parties), au gouvernement d'union nationale et de participer au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), qui connaît un démarrage difficile.

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Centrafrique-Presse.com - dans Nation
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:21


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BANGUI (AFP) - vendredi 19 février 2010 - 20h44 - La rébellion ougandaise, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), a attaqué deux villages du sud-est centrafricain les 15 et 17 février, prenant en otage plus d'une dizaine de personnes, a affirmé à l'AFP vendredi une source militaire centrafricaine.

L'attaque n'a pas fait de morts.

"Les éléments de la LRA ont attaqué le 15 février dans la matinée le village de Kamandaré à 40 km de la localité de Dembia voisine de Nzako. Ils ont pris en otage au moins une dizaine de personnes et pillé de nombreuses maisons", selon la source militaire basée à Nzako (sud-est).

"Le 17 février, les éléments ont encore lancé une attaque contre le village de Gbangomboro, à 7 km de Dembia. Cependant, les villageois avaient déserté les lieux à la suite d'une alerte", a poursuivi la source.

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Centrafrique-Presse.com - dans Nation
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:14


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"Monsieur le Président,


J'ai appris avec tristesse le décès du Président André Kolingba.

La République centrafricaine perd en lui un homme d'Etat animé par la volonté de porter son pays vers le progrès. Je souhaite que l'histoire retienne qu'il a su mettre en place le cadre nécessaire à l'organisation d'élections libres, notamment en autorisant le multipartisme. Il a ensuite eu le grand mérite de s'incliner devant le verdict des urnes. Au-delà des
aléas politiques, le Président Kolingba a ainsi donné une image positive de la Centrafrique et des Centrafricains.

Dans ces circonstances difficiles, permettez-moi de m'associer au deuil de la nation centrafricaine, et de vous adresser, au nom de la France, mes sincères condoléances. A travers vous, ces condoléances s'adressent également à la veuve et aux enfants du Président Kolingba, ainsi qu'à l'ensemble du peuple centrafricain.

Avec toute ma sympathie, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.


Signé : Nicolas Sarkozy"./.

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Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:13


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APA Bangui 19-02-2010 (Centrafrique) La République centrafricaine attend un appui budgétaire de la banque mondiale de 5 milliards de FCFA, a appris APA.

« Cet appui est imminent », a déclaré, jeudi à Bangui, le chef de la délégation de la Banque mondiale, Mme Meike Van Ginneken, à l’issue d’un entretien avec le ministre centrafricain du plan, de l’économie et de la coopération internationale, M. Sylvain Maliko.

« Après les discussions, d’ici le mois de juin, il est possible que la première tranche soit débloquée dès juillet 2010 », a indiqué Mme Meike Van Ginneken, ajoutant que « cet appui fait suite à la grave crise financière qui a secoué l’économie internationale et qui n’a pas épargné l’économie de la République centrafricaine ».

M. Maliko a indiqué, pour sa part, que « c’est depuis 2006 que la Banque mondiale assiste la République centrafricaine » pour appuyer toutes les réformes initiées par le gouvernement.

« Les indicateurs de croissance en économie comprennent, entre autres, la génération des ressources, notamment financières. La République centrafricaine n’a pas atteint une performance dans ce domaine. Autrement dit, l’économie du pays reste encore très fragile. D’où l’importance du coup de pouce de la Banque mondiale », a-t-il expliqué.

« L’enveloppe allouée peut s’avérer insuffisante, au regard des besoins », a estimé le ministre d’Etat centrafricain. « En conséquence, le gouvernement devra rechercher d’autres sources de financement pour combler les déficits », a-t-il poursuivi.

Parlant de la crise financière internationale, M. Maliko a expliqué « qu’elle ralentit les efforts fournis en ce qui concerne les réformes. « Et l’appui de la Banque mondiale est la bienvenue », a-t-il conclu.

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Centrafrique-Presse.com - dans Economie
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:10


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NOTE D’INFORMATION

 

Arrivée à Bangui de Mme Navanethem (Navy)  PILLAY, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme

 

Bangui, le 16 février 2010 – Mme Navy Pillay, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, séjournera en Centrafrique le 18 février, à la tête d’une  importante délégation.

 L’objectif de la mission est de renforcer la coopération entre le Gouvernement de la RCA et l’Office du Haut commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme après la participation de la RCA à la Revue Périodique Universelle du Conseil des Droits de l’Homme de Mai 2009. En effet, au cours de cette revue, où le rapport gouvernemental sur la situation des droits de l’homme a été discuté avec les membres du Conseil et les Organisations Non Gouvernementales, des recommandations ont été adressées au Gouvernement, qui s’est par ailleurs engagé à les mettre en œuvre.

 Durant son séjour,  Mme le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, à la tête d’une délégation composée de ses principaux collaborateurs,  travaillera en étroite collaboration avec les membres du Système  des Nations Unies en Centrafrique. Elle exposera les objectifs de son Département à Mme la Représentante Spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, ainsi qu’à l’équipe-pays. Elle aura des séances de travail avec le  Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie,  celui de la Justice et avec les conseillers du Président de la République en matière de droits de l’Homme. A l’occasion d’une audience avec le Chef de l’Etat et  le Premier Ministre, elle discutera des priorités, en termes d’activités à planifier pour appuyer les structures du pays en matière de respect des droits de l’homme, à travers le BINUCA.  Mme Pillay s’entretiendra également avec les représentants des ONG et de la société civile.

 Cette visite de Mme le Haut Commissaire pour les droits de l’Homme, bien que brève,  reste une opportunité de rappeler, au cours des entretiens avec les autorités du pays, la nécessité de placer le respect des droits de l’homme au cœur du processus de paix, de  réconciliation nationale et de  consolidation de la paix. La mise en œuvre d’une Commission Nationale Indépendante des droits de l’homme ainsi que l’élaboration d’un Plan National Des droits de l’homme sont autant de cadres solides pour protéger et promouvoir tous les droits en RCA.  

 

 

 Section Information du BINUCA 

  Tél : 00 (236) 75 50 85 95.

 Email : tourea@un.org

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Centrafrique-Presse.com - dans Droits de l'Homme et Liberté de Presse
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:07


Gl Kandji Minurcat

Lettre au Conseil de sécurité de l’ONU sur les conséquences qu’induirait un retrait de la MINURCAT du Tchad

Source: Human Rights Watch (HRW)

Date: 16 Feb 2010


Aux Ambassadeurs des États membres du Conseil de sécurité des Nations Unies

Votre Excellence,

Sur la base d'une expérience de près de dix ans consacrés à rendre compte de la situation des droits humains au Tchad, Human Rights Watch s'inquiète sérieusement des conséquences que tout retrait des forces de maintien de la paix de la MINURCAT, réclamé par le gouvernement tchadien, pourrait avoir sur la protection et la sécurité des populations civiles, sur les moyens mis en œuvre pour prévenir les violations des droits humains, sur l'accès à l'aide humanitaire pour les réfugiés et les populations déplacées dans l'est du Tchad, ainsi que sur les efforts consacrés à la réforme du secteur de la sécurité.

La mission des Nations Unies, malgré les nombreuses difficultés auxquelles elle est confrontée, contribue à améliorer la protection et la sécurité des populations civiles. Cette mission devrait donc rester en place jusqu'à ce que soient observés des progrès incontestables et conformes aux conditions de son retrait présentées par le Secrétaire Général dans son rapport adressé au Conseil de sécurité en décembre 2008.

Insécurité et violations des droits humains

Selon les recherches effectuées par Human Rights Watch, s'il est vrai que le nombre d'attaques perpétrées à l'encontre de civils a diminué depuis 2005-2007, les populations civiles résidant dans la région orientale du Tchad restent vulnérables, vivent dans une insécurité permanente et subissent les persécutions de divers groupes armés, parmi lesquels l'armée tchadienne et les groupes rebelles tchadiens et soudanais, ainsi que plusieurs gangs de criminels plus ou moins bien organisés. Dans le cadre de la bataille la plus brutale entre le gouvernement et les forces rebelles ces derniers mois, les soldats tchadiens ont usé, en mai 2009, d'une violence aveugle dans la ville d'Am Dam et ses environs, tuant au moins 15 civils, violant les femmes et les jeunes filles et se livrant au pillage de propriétés civiles et, notamment, de matériel médical.

Les attaques de bandits armés sur des populations civiles représentent une autre forme de menace perpétuelle. Très souvent, ces criminels visent des opérations d'aide humanitaire. L'ONU a observé des dizaines d'attaques visant chaque mois des opérations humanitaires et a cité plus de 200 incidents dans ses rapports en 2009. Ces attaques comprennent des actes de banditisme et de piraterie routière, des cambriolages, des enlèvements ainsi que d'autres violences à l'encontre des membres du personnel de l'ONU et des organismes humanitaires. Ces actions ont entraîné, dans certains cas, la perte de vies humaines et une diminution de l'aide dans certaines régions. Les conflits intercommunautaires, nourris par une concurrence exacerbée pour des ressources éparses, se sont également poursuivis.

À ce jour, la grande majorité des 160 000 Tchadiens déplacés et des 220 000 réfugiés soudanais n'ont pas pu retourner chez eux en raison de l'insécurité, des violations des droits humains, des menaces et des attaques contre les rapatriés, de l'absence d'informations sur leurs régions d'origine, ainsi que de l'absence d'assistance humanitaire et de services de base. Ces populations seront vraisemblablement amenées à rester au Tchad jusqu'à ce que la situation des droits humains connaisse une embellie irréfutable. (Lire le rapport de Human Rights Watch intitulé « Le risque du retour : Rapatriement des personnes déplacées dans le contexte du conflit dans l'est du Tchad », juin 2009.)

L'absence d'institutions légales et de forces de maintien de l'ordre au Tchad, particulièrement dans l'est du pays, a engendré l'impunité liée aux crimes violents, au banditisme et aux violations des droits humains des civils et, notamment, des populations tchadiennes déplacées et des réfugiés soudanais. Parmi les violations de droits humains observées dans l'est du Tchad, on compte nombre d'arrestations et de détentions arbitraires, les violences sexuelles perpétrées à l'encontre des femmes et des jeunes filles et le recrutement forcé d'enfants soldats par les groupes rebelles et les forces gouvernementales. (Lire le rapport de Human Rights Watch intitulé « Trop jeunes pour la guerre : Les enfants soldats dans le conflit tchadien », juillet 2007.) Les observateurs des droits humains de la MINURCAT ont observé ces schémas fin 2009, comme l'illustre le rapport du Secrétaire général daté d'octobre 2009, ainsi que sur le début de l'année 2010.

Indispensabilité actuelle de la MINURCAT

En janvier 2009, la résolution 1861 du Conseil de sécurité a autorisé les troupes de l'ONU à remplacer la force « de liaison » de l'Union européenne (EUFOR) et a prolongé la mission de la MINURCAT jusqu'au 15 mars 2010, compte tenu de l'insécurité dans l'est du Tchad et dans le nord-est de la République centrafricaine, ainsi que de la nécessité d'améliorer les droits humains et l'état de droit dans l'est du Tchad. Un mois plus tôt à peine, en décembre 2008, le Secrétaire général avait défini les conditions en vertu desquelles le retrait de la mission pourrait être prononcé. Parmi celles-ci figuraient le retour volontaire et la réinstallation dans des conditions de sécurité satisfaisantes d'un nombre conséquent de personnes déplacées ainsi que la capacité des autorités locales à garantir le niveau de sécurité nécessaire aux réfugiés, aux personnes déplacées, aux populations civiles et aux travailleurs humanitaires, de même que d'autres conditions liées à l'établissement de l'état de droit dans l'est du Tchad.

Malgré les retards constatés dans le déploiement d'une composante militaire de l'ONU pour remplacer l'EUFOR et leur incapacité à atteindre les régions les plus reculées, les casques bleus semblent avoir contribué à prévenir la reprise des massacres et des violences à grande échelle. Les autorités locales et les communautés déplacées ont déclaré aux organisations humanitaires que la présence des forces de l'ONU avait ces derniers mois permis d'améliorer la sécurité et nombre d'entre elles se déclarent inquiètes d'une recrudescence de l'insécurité en cas de départ des troupes de l'ONU.

Outre les menaces qui pèsent sur la sécurité, la présence permanente d'une force de maintien de la paix internationale est nécessaire si l'on souhaite pouvoir anticiper toute forme de violence susceptible de menacer les populations civiles en raison des relations soudano-tchadiennes. En dépit du rapprochement récent des gouvernements soudanais et tchadien, les tensions historiques et profondément enracinées qui minent les relations de ces deux nations et le soutien apporté par chacune d'elle aux forces rebelles de son voisin pourraient favoriser un regain de violence, comme nous l'avons déjà constaté par le passé juste après la signature d'accords de paix entre les deux pays. Dans la région soudanaise du Darfour, les élections prévues en avril, mais qu'un grand nombre de personnes déplacées comptent boycotter, pourraient également contribuer à une recrudescence de la violence dans la région et à de nouveaux déplacements vers l'est du Tchad. Les élections législatives au Tchad en novembre 2010 pourraient également avoir un effet déstabilisateur sur la région.

Human Rights Watch s'inquiète des conséquences désastreuses qu'un retrait anticipé des troupes de l'ONU aurait sur la fourniture de l'aide humanitaire dans l'est du Tchad. Le personnel civil de la MINURCAT, des agences de l'ONU et d'autres agences humanitaires comptent sur les forces de la MINURCAT pour assurer les escortes et le maintien de la sécurité. Les agences présentes sur le terrain ont rapporté à Human Rights Watch que, sans la présence des Nations Unies, elles se verraient contraintes de limiter leurs opérations.

Nous sommes également profondément inquiets de l'impact négatif qu'un retrait anticipé de la MINURCAT aurait sur les efforts déployés en faveur d'un état de droit dans l'est du Tchad. La mission de la MINURCAT est précisément consacrée à la promotion de cet état de droit et, notamment, à l'aide apportée aux forces de police tchadiennes, au Détachement Intégré de Sécurité (DIS) et à la sécurité à l'intérieur et aux alentours des camps de personnes déplacées et de réfugiés. Elle apporte également un soutien décisif au personnel du secteur de la justice, aux tribunaux mobiles et aux installations correctionnelles dans l'est du Tchad. S'il est vrai que ces programmes montrent des signes de progrès, ils nécessitent néanmoins un soutien accru. Le DIS est loin d'être suffisamment durable et nécessite d'importants efforts de formation, de soutien et de supervision ; un retrait anticipé mettrait un terme définitif à tous ces efforts ainsi qu'au soutien apporté au secteur de la justice.

Enfin, un retrait anticipé de la MINURCAT aurait une incidence désastreuse sur les efforts déployés par cette mission en faveur de la protection des droits humains. Le personnel en charge des droits humains au sein de la MINURCAT surveille les violations et représente les victimes auprès du secteur de la justice. Sans cette fonction de surveillance, le degré d'impunité dont jouissent les forces de sécurité tchadienne demeurerait incontrôlé. Human Rights Watch s'inquiète particulièrement des informations qui lui parviennent sur la poursuite du recrutement d'enfants soldats par le groupe rebelle soudanais du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) dans l'est du Tchad et par les forces de sécurité tchadiennes. Les efforts consacrés à la réforme du secteur de la sécurité n'ont que peu contribué à enrayer ces violations.

Afin de garantir aux populations civiles vivant dans l'est du Tchad la protection et l'assistance urgentes dont elles ont besoin, Human Rights Watch recommande aux membres du Conseil de prendre les mesures suivantes :

- renouveler la mission de la MINURCAT et autoriser la poursuite de son déploiement, conformément au plan initial défini par la résolution 1861 du Conseil;

- s'assurer que le retrait progressif de la mission s'appuie sur le respect des conditions définies par le Secrétaire général dans son rapport adressé au Conseil en décembre 2008. À cet égard, il devrait être demandé à la MINURCAT de coopérer avec le gouvernement tchadien afin de planifier l'obtention du respect des principales conditions et les modalités de son retrait progressif.

Veuillez agréer, Excellence, l'assurance de ma très haute considération.

Georgette Gagnon

Directrice de la Division Afrique

© Copyright, Human Rights Watch 350 Fifth Avenue, 34th Floor New York, NY 10118-3299 USA

 

ONU : Le Conseil de sécurité devrait prolonger le mandat de la MINURCAT au Tchad

Source: Human Rights Watch (HRW)

Date: 17 Feb 2010


Le Conseil devrait insister auprès des autorités tchadiennes sur un renforcement de la sécurité et de l'État de droit

(New York) - Le Conseil de sécurité devrait prolonger le mandat de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) qui se termine en mars 2010, a déclaré Human Rights Watch dans une lettre adressée aujourd'hui aux membres du Conseil de sécurité. Le retrait des Casques bleus exposerait la population civile à un risque aggravé de violence et d'atteintes aux droits humains, a averti Human Rights Watch.

En janvier, le gouvernement tchadien a demandé à la mission de quitter le pays à la fin de son mandat actuel, prévue le 15 mars, en déclarant que ses forces de sécurité pourraient assurer la sécurité des populations déplacées et des réfugiés dans l'est du Tchad. Les forces tchadiennes n'ont pourtant pas réussi à garantir la sécurité dans le passé et la situation reste instable.

« Les forces de maintien de la paix de l'ONU contribuent actuellement à la protection des civils et aux pressions exercées sur le gouvernement tchadien pour sanctionner toute exaction commise par l'une des parties en conflit », a déclaré Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique au sein de Human Rights Watch. « Ce travail doit se poursuivre en raison des menaces qui continuent de peser sur la population civile dans l'est du Tchad. »

Les Casques bleus déployés au Tchad et au nord-est de la République centrafricaine depuis la mi-2008 ont pour mandat de protéger les réfugiés et les populations déplacées, de faciliter l'aide humanitaire et de veiller au respect des droits humains. En janvier 2009, le Conseil de sécurité a prolongé leur mandat en remplaçant les forces de l'Union européenne par 5 200 Casques bleus.

Ainsi que l'a documenté Human Rights Watch, les civils dans l'est du Tchad - notamment les réfugiés du Darfour - sont exposés à la violence et à d'autres atteintes aux droits humains perpétrées par des soldats tchadiens, des forces rebelles et des bandes armées criminelles. Cette situation a empêché le retour en grand nombre des populations déplacées. L'instabilité des rapports entre le Tchad et le Soudan dans le passé, la tenue d'élections nationales dans ce pays voisin en avril, ainsi que la tenue d'élections législatives au Tchad en novembre, constituent d'autres facteurs pouvant également déstabiliser la région, a averti Human Rights Watch.

« Le moment est mal choisi pour un départ des Casques bleus », a mis en garde Mme Gagnon. « Un tel départ, durant cette période cruciale marquée par une certaine volatilité, pourrait exposer les civils à davantage de dangers et de violations de droits humains ».

Le retrait des Casques bleus aurait des effets néfastes sur les organismes humanitaires qui comptent sur ces soldats pour les escorter et assurer leur sécurité, a rappelé Human Rights Watch. Un retrait prématuré pourrait également compromettre le travail des Casques bleus relatif au respect des droits humains et couper court à leur soutien aux efforts en faveur de la justice dans l'est du Tchad, y compris les actions menées par le Détachement intégré de sécurité tchadien qui assure la sécurité dans les zones où ont été établis des camps pour personnes déplacées et réfugiés. Par ailleurs les Casques bleus soutiennent les initiatives entreprises par d'autres institutions judiciaires pour améliorer leur capacité à défendre les droits humains.

« L'ONU appuie des programmes essentiels qui visent à mettre fin à l'impunité et à renforcer les capacités des institutions judiciaires du Tchad », a indiqué Mme Gagnon. «Il faut laisser le temps à ces initiatives de porter leurs fruits, ce qui signifie qu'il faut autoriser le personnel militaire et civil de la mission de paix à rester plus longtemps au Tchad. »

La Résolution 1861 des Nations Unies a intégré plusieurs critères évoqués par le Secrétaire général Ban Ki-moon dans son rapport sur la MINURCAT présenté en décembre 2008. Parmi ces critères figurent la garantie du retour en toute sécurité des populations déplacées, la cessation des violations des droits humains dans les camps de personnes déplacées et de réfugiés, le renforcement des capacités des forces de sécurité tchadiennes, ainsi que l'avancée de l'État de droit au Tchad. Human Rights Watch a demandé à l'ONU et au Tchad de lier le retrait des troupes de la MINURCAT aux progrès réalisés par rapport à ces critères.

« L'ONU doit travailler avec le gouvernement tchadien en vue de respecter ces critères », a souligné Mme Gagnon. « Il y a encore un long chemin à parcourir. »

© Copyright, Human Rights Watch

350 Fifth Avenue, 34th Floor New York, NY 10118-3299 USA


 

 

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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:03


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La Procureur adjoint de la CPI Mme Fatou Bensouda
ici avec le PM guinéen Jean Marie Doré


Guinée: crimes contre l'humanité pour la Cour pénale internationale

Les premiers éléments de l'enquête sur les massacres du stade de Conakry en septembre dernier démontrent qu'il y a eu crimes contre l'humanité, a annoncé la Cour pénale internationale. Plus de 150 opposants au président Moussa Dadis Camara ont été tués par les forces de sécurité guinéennes.

L'opposition contestait l'intention du chef de la junte militaire, au pouvoir depuis 2008, de se présenter à l'élection présidentielle de 2010.

Moussa Dadis Camara, qui nie toute implication, a été agressé le 3 décembre par un de ses lieutenants. Il a été hospitalisé au Maroc et suit actuellement une convalescence au Burkina Faso.

(ats / 19 février 2010 22:03)

 

CONAKRY - La procureur adjointe de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, qui achevait vendredi une mission en Guinée, a estimé "que des crimes de l'ordre de crimes contre l'humanité" avaient été commis le 28 septembre 2009 par les forces de l'ordre à Conakry.

"En tant que procureur adjointe de la CPI, je retire de cette visite le sentiment que des crimes de l'ordre de crimes contre l'humanité ont été commis", a déclaré la magistrate, au cours d'une conférence de presse dans un hôtel de Conakry, au terme d'une mission de trois jours.

Décrivant des "crimes atroces" commis dans le plus grand stade de Conakry et aux environs, la magistrate a résumé: "des hommes en uniforme se sont attaqués à des civils, ils ont tué et blessé. En plein jour, ils ont brutalisé, violé et soumis à des femmes à des violences sexuelles inouïes".

Ce jour-là, une foule d'opposants au régime militaire emplissait le stade pour s'opposer à une éventuelle candidature à la présidentielle du N°1 du régime militaire, le capitaine putschiste Moussa Dadis Camara.

Dans un rapport publié le 21 décembre 2009, une commission d'enquête internationale nommée par l'ONU avait déjà déclaré : "Il est raisonnable de conclure que les crimes perpétrés le 28 septembre 2009 et les jours suivants peuvent être qualifiés de crimes contre l'humanité".

La commission avait alors annoncé que les violences avaient fait au moins "156 morts ou disparus" et qu'"au moins 109 femmes" avaient été victimes de viols ou d'autres violences sexuelles.

Cependant, Mme Bensouda a assuré, au nom de la CPI, que la Guinée pouvait à présent "devenir un exemple" si elle parvenait à juger les principaux responsables de la tuerie.

"C'est un traumatisme pour toute la Guinée, pour tous les voisins de la Guinée, pour toute l'Afrique et pour l'ensemble de la communauté internationale. Mais la Guinée peut aussi devenir un exemple. Si les Guinéens jugent les principaux responsables de ces crimes atroces, cela servira la paix et la réconciliation en Guinée", a-t-elle dit.

"Ces quelques jours de travail en Guinée ont confirmé que les institutions guinéennes et la Cour pouvaient travailler de manière complémentaire: soit les autorités guinéennes peuvent poursuivre elles-mêmes les principaux responsables (de ces crimes, ndlr), soit elles se tourneront vers la Cour pour le faire", a souligné la magistrate, rappelant qu'il n'y aurait "pas de troisième option".

La mission de la CPI est intervenue alors que la Guinée vient de doter d'un gouvernement de transition chargée de mener le pays vers une élection présidentielle en juin. Le colonel Siba Lohalamou, considéré comme un proche de Moussa Dadis Camara, a été maintenu à la Justice.

En décembre, la commission d'enquête de l'ONU avait pointé à la "responsabilité pénale individuelle" du chef de la junte, de son aide de camp le lieutenant Aboubacar Chérif Diakité, dit Toumba, et du ministre chargé des services spéciaux, le commandant Moussa Tiégboro Camara.

Mais, depuis, une commission d'enquête nationale a blanchi Moussa Dadis Camara et Moussa Tiégboro Camara en assurant qu'ils n'avaient été "responsables de rien".

Et les ONG de défense des droits de l'homme à Conakry doutent généralement que les autorités guinéennes soient prêtes à "aller vers la manifestation de la vérité".

Vendredi, le magistrat sénégalais Amady Bâ, chef de la section de la coopération du bureau du procureur de la CPI à la Haye, a déclaré devant la presse: "Nous prévenons que la Cour (pénale internationale) ne permettra pas de de simulacre d'enquête ni de simulacre de procès".

(©AFP / 19 février 2010 21h41)

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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 00:00


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PARIS - La France s'apprête à fermer ses bases militaires au Sénégal mais entend y conserver un "pôle de coopération militaire à vocation régionale", a-t-on appris vendredi soir auprès du ministère de la Défense.

"Le concept de base a vécu et on va vers autre chose, la mise en place d'un pôle de coopération régionale", a-t-on déclaré dans l'entourage du ministre de la Défense Hervé Morin.

Le porte-parole de la présidence sénégalaise avait affirmé un peu plus tôt que "les bases militaires françaises vont quitter Dakar en vertu d'un accord qui sera signé avant le 4 avril par les deux parties".

Quelque 1.200 militaires français sont actuellement "pré-positionnés" à Dakar.

"Les détails de la mise en oeuvre doivent encore faire l'objet de discussions avec la partie sénégalaise", a précisé le ministère de la Défense interrogé sur le nombre de militaires français qui pourraient être maintenus au Sénégal.

"L'idée est que l'on conclue les accords assez rapidement", ajoute-t-on de même source sans préciser de date. Des "emprises territoriales" seront restituées au Sénégal, précise-t-on.

Publié au printemps 2008, le Livre blanc sur la Défense annonçait "à terme, une présence (française) sur la façade atlantique du continent africain (et) une sur sa façade orientale", laissant entendre que l'une des bases riveraines de l'Atlantique, Libreville ou Dakar, serait sacrifiée.

"Nous allons rénover nos accords en Afrique et rééquilibrer nos bases militaires", avait prévenu le président Nicolas Sarkozy lors de la présentation de ce document.

Dans un discours au Cap (Afrique du Sud), en février 2008, Nicolas Sarkozy avait fixé le cadre général: renégociation des accords de défense signés par la France avec ses ex-colonies, transparence, prise en charge par l'Afrique de sa sécurité collective et européanisation des relations avec le continent en matière de sécurité.

(©AFP / 19 février 2010 21h30)

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 23:55


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Par Thomas Hofnung Libération 19 février 2010

Hier soir, le vieux galonné, Mamadou Tandja, semblait bien avoir perdu la main au Niger, pays où il a régné sans partage durant dix ans. Rondement mené par des officiers militaires, un coup d’Etat a mis hors course le président de ce pays pauvre du Sahel. Plusieurs sources faisaient état de son transfert dans un camp militaire hors de la capitale, Niamey.

Mamadou Tandja, ou l’histoire d’une dérive autoritaire. Élu à la tête de cette ancienne colonie française en 1999 et réélu à la régulière cinq ans plus tard, ce militaire de carrière, ancien ambassadeur et plusieurs fois ministre, a fini par n’en faire qu’à sa guise, se croyant indispensable à la bonne marche de son pays.

En 2007, face à une nouvelle rébellion touarègue dans le nord du pays, il a choisi la répression tous azimuts, balayant les nombreux appels au dialogue, dont certains émanaient de son propre camp politique. Durant des mois, il s’est acharné contre un correspondant de RFI, Moussa Kaka, coupable à ses yeux d’avoir eu des contacts avec les rebelles du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice).

Soutenu par le colonel Kadhafi et par Pékin, qui guigne l’uranium présent dans le sous-sol du Niger, accaparé par la France durant des décennies, Mamadou Tandja a fait habilement monter les enchères, obligeant Areva à augmenter considérablement son prix d’achat. Mais le vieux colonel (71 ans) sait aussi se montrer pragmatique.

Début 2009, il octroie la concession de la mine géante d’Imouraren, dans le nord désertique du pays, à l’entreprise française, histoire de s’attirer les bonnes grâces de Paris, alors qu’il envisage déjà de rester au pouvoir à la fin de son second et théoriquement dernier mandat. Un tiers des centrales nucléaires d'EDF sont alimentées par du minerai extrait au Niger. Les Chinois, eux, n'ont pas tout perdu: ils se voient délivrer quantité de permis d’exploration.

C’est alors que Tandja, peut-être intoxiqué par son entourage familial, qui profite des largesses du pouvoir, perd toute retenue. Après avoir étouffé les rebelles touaregs, il décide de rester président coûte que coûte. Face à la levée de boucliers, il doit dissoudre l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle, avant d’organiser un référendum sur mesure l’été dernier. La communauté internationale condamne, mais laisse faire. Jusqu’ici, on pensait que ce militaire buté et rusé contrôlait tous les rouages de l’appareil militaire nigérien. Les événements d’hier ont démontré le contraire.

 

Niger : la presse étrangère déplore un coup d'Etat "sans surprise"

LEMONDE.FR | 19.02.10 | 12h58  •  Mis à jour le 19.02.10 | 13h18

  Vingt-quatre heures après la prise du pouvoir par des militaires dissidents, le sort du président et de ses collaborateurs, capturés par les rebelles, reste incertain. L'issue de ce coup d'Etat, perpétré à la suite d'un référendum controversé autorisant le président Mamadou Tandja à rester au pouvoir pour une durée indéterminée, est tout aussi floue. La presse internationale déplore un coup d'Etat "prévisible", fruit de l'ambition démesurée d'un président qui, sous prétexte de vouloir "terminer ses chantiers", n'a pas hésité à manipuler la Constitution nigérienne pour se maintenir au pouvoir au-delà de ce que lui permettait la loi.

La presse africaine n'est pas tendre avec le président Tandja, l'homme qui "a semé le vent et récolté la tempête", et parle de "contre-coup d'Etat". Le journal burkinabé L'Observateur Paalga considère que "ce coup d'Etat est une demi-surprise car il était attendu par les opposants et redouté par Tandja lui-même." Selon l'éditorialiste, cette dérive du président n'est autre que "le prix de l'entêtement d'un homme qui aurait pu sortir par la grande porte après ses deux mandats". Dans la même veine, Le Pays regrette que Tandja ait "pris sur lui de tordre le coup à la légalité et à la légitimité constitutionnelles en perpétrant un coup d'Etat institutionnel", tout en rappelant que la prise de pouvoir par la force est toujours le résultat d'une "malgouvernance politique, économique et sociale", dont l'Afrique ne parvient pas à se débarrasser. Même son de cloche du côté du Potentiel, l'un des principaux quotidiens francophones de la République démocratique du Congo, qui déplore "l'arrogance" de Tandja et son "mauvais calcul politique".

Le reste de la presse, notamment anglo-saxonne, met en perspective ce coup d'Etat avec la situation économique et géopolitique du pays. Le quotidien britannique Times rappelle que le pays est extrêmement riche en uranium, un matériau très convoité à l'heure où la production d'énergie nucléaire se renforce à travers le monde. Il souligne également la position "stratégique" du Niger, une région dans laquelle "des sympathisants d'Al-Qaida sont actifs", et le rôle crucial de l'ex-colonisateur français, qui "tente d'empêcher que la situation ne dégénère comme en Guinée, une autre ancienne colonie d'Afrique de l'Ouest, où des militaires ont pris le pouvoir l'année dernière". Cet incident, "couplé à une crise constitutionnelle au Nigeria et à la transformation de la Guinée en paradis pour les trafiquants de drogue", pourrait déstabiliser l'ensemble de la région, ajoute le Times.

La situation est d'autant plus préoccupante que les efforts internationaux pour stabiliser la situation, notamment la décision de l'Union européenne de suspendre l'aide non humanitaire, n'ont pas abouti, dénonce le Wall Street Journal. Le quotidien économique décrit le Niger comme "un des pays les plus pauvres d'Afrique, avec des famines fréquentes", dont les ressources en uranium sont principalement exploitées par Areva, qui exerce "un monopole de facto". Le Niger essaie toutefois depuis quelques années d'ouvrir son industrie à des partenaires extérieurs, par exemple en accordant des concessions à des sociétés chinoises. A ce sujet, le Financial Times précise qu'Areva a déclaré en 2009 vouloir investir 1,2 milliard d'euros dans une mine d'uranium, ce qui permettrait de doubler la production du pays. Le journal ajoute enfin que la Chine a signé en 2008 pour 5 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) d'accords d'exploitation avec le Niger. Ce sont notamment ces investissements étrangers qui ont été invoqués par Mamadou Tandja pour justifier son maintien au pouvoir, précise le FT.


Audrey Fournier

 

Niger: la junte se veut rassurante, le président renversé "va bien"

NIAMEY (AFP) - vendredi 19 février 2010 - 22h25 - Vingt-quatre heures après le coup d'Etat qui a renversé le président Mamadou Tandja au Niger, l'opposition appelle à une grande manifestation de soutien aux militaires putschistes, tandis que la communauté internationale souhaite le retour rapide de la démocratie.

Le "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie" (CSRD, junte), qui a pris le pouvoir jeudi dans des combats qui ont fait au moins trois morts, a assuré vendredi avoir le contrôle de la situation et annoncé la création prochaine d'un "conseil consultatif" pour travailler à l'avenir du pays.

Le porte-parole du CSRD, Goukoye Abdoulkarim, a ajouté que le président déchu "était dans de très bonnes conditions, il est régulièrement suivi par son médecin". Il n'a pas précisé combien de temps serait détenu M. Tandja.

La junte qui a dissous le gouvernement et suspendu la constitution adoptée en août 2009 a rencontré vendredi les secrétaires généraux des ministères et s'apprête à relâcher des ministres, a ajouté son porte-parole.

"Nous leur avons donné des orientations par rapport aux actions urgentes pour assurer le fonctionnement de l'Etat", a-t-il précisé.

Niamey était calme vendredi matin, selon un correspondant de l'AFP.

Quelques blindés et des véhicules tout terrain équipés de mitrailleuses étaient déployés pour garder des lieux stratégiques comme la présidence, les ministères, des résidences officielles et l'état-major de l'armée.

Dans la ville de Dosso (ouest), des habitants, par centaines, ont défilé pour "exprimer leur joie et leur soutien à la junte", a affirmé à l'AFP Mahamadou Boureima, un commerçant joint par téléphone.

Dans un communiqué lu sur des radios privées, la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR), une coalition d'opposition, a appelé à "participer massivement" à une manifestation en soutien aux militaires putschistes devant le siège du Parlement samedi à Niamey.

Vaste pays du Sahel, le Niger est un des Etats les plus pauvres du monde, mais c'est aussi le troisième producteur mondial d'uranium.

Dès vendredi, le parti du président nigérien déchu a reconnu la prise de pouvoir de la junte, tandis que d'autres dirigeants politiques espéraient que l'éviction de M. Tandja déboucherait rapidement sur une démocratisation après une grave crise politique en 2009.

Le parti de M. Tandja, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD), a déclaré que le putsch avait été une surprise, a dit espérer des soldats qu'ils soient "justes" et a invité ses partisans à être "sereins".

Relativement critiques du putsch, l'Union africaine (UA), la France, l'Union européenne, l'Afrique du Sud, notamment, ont réclamé une transition démocratique.

L'Union africaine a suspendu le Niger à la suite du coup d'Etat et demandé le retour à la situation constitutionnelle d'avant août 2009.

Agé de 71 ans, le président Tandja, après dix ans d'un pouvoir relativement pacifique, avait dissous en 2009 le Parlement et la Cour constitutionnelle et obtenu une prolongation de son mandat de trois ans à l'issue d'un référendum controversé en août.

Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, est arrivé vendredi et une délégation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est attendue.

Les Etats-Unis ont appelé à "un retour rapide à la démocratie".

Paris, qui a "condamné" la prise du pouvoir "par des voies non constitutionnelles", "espère" des élections libres "dans les prochains mois".

La France a des intérêts importants au Niger, notamment dans l'extraction de l'uranium. Elle compte quelque 1.500 ressortissants dans ce pays.

Le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet a estimé qu'il n'y avait "aucune raison de craindre" une remise en cause du partenariat entre l'Etat nigérien et le groupe nucléaire Areva.

 


Le coup d'Etat pourrait favoriser la démocratie au Niger

 Reuters 19 février 2010 Richard Valdmanis

Le putsch militaire contre le président nigérien Mamadou Tandja a suscité, sans surprise, la réprobation internationale, mais, paradoxalement, son éviction pourrait favoriser le retour à la démocratie dans l'ex-colonie française riche en uranium.

 Les tensions politiques s'avivaient au Niger depuis que cet ancien colonel de 72 ans élu en 1999, qui aurait dû quitter le pouvoir en décembre au terme de son second quinquennat, avait fait modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Ce "coup d'Etat constitutionnel" opéré au nom de la volonté du peuple avait de facto reporté d'au moins trois ans un scrutin présidentiel prévu cette année. Les militaires qui l'ont écarté se réclament d'un Conseil militaire "pour le rétablissement de la démocratie" (CSRD).

Leur putsch a été condamné par la France et l'Union africaine a annoncé son intention de suspendre le Niger mais, pour certains analystes, "c'est un cas où on peut se demander s'il n'existe pas des bons coups d'Etat".

Si la communauté internationale s'est gardée d'avaliser le coup de force des militaires contre le palais présidentiel, qui a fait quelques morts jeudi à Niamey, elle en a profité pour évoquer l'avenir politique d'un pays dont les richesses ont attiré des milliards de dollars d'investissements étrangers.

La France a rappelé ainsi sa condamnation de "toute prise de pouvoir par des voies non constitutionnelles", tout en engageant "tous les acteurs nigériens, y compris les forces armées, à trouver par le dialogue et dans les meilleurs délais une solution à la crise constitutionnelle".

"DOUX-AMER"

Washington a adopté une position comparable. "Nous ne défendons nullement, en aucune manière et sous aucune forme, une violence de cette nature, mais nous estimons clairement que ceci souligne la nécessité pour le Niger d'aller vers les élections et la formation d'un nouveau gouvernement", a dit le département d'Etat.

La junte militaire a suspendu la Constitution et dissous toutes les institutions nigériennes. On ignore si le CSRD va chercher à consolider son pouvoir ou s'il va tenter de s'attirer les bonnes grâces de la communauté internationale en empruntant le chemin du retour à un régime démocratique civil.

"Pour le moment, nous en sommes au point de départ", a déclaré le chef de la junte, Salou Djibo, en annonçant vendredi la création d'un "conseil consultatif" pour discuter de l'avenir du pays. Il n'a pas fait allusion à un calendrier électoral.

Sa prochaine initiative est guettée avec attention par la communauté internationale, qui note que, selon des sources militaires, deux membres important du CSRD avaient déjà joué un rôle clé dans le coup d'Etat de 1999, qui avait ouvert la voie à l'élection libre et honnête de Tandja.

De plus, l'armée du Niger est considérée comme disciplinée et, donc, plus susceptible de restituer le pouvoir aux civils que d'autres régimes militaires d'Afrique de l'Ouest comme la Guinée, où le capitaine Moussa Dadis Camara a pris le pouvoir en décembre 2008.

"C'est doux-amer. C'est ennuyeux d'avoir un coup d'Etat, mais si c'est une étape à court terme vers des élections, c'est acceptable", estime un analyste.

Marc Delteil pour le service français

 

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 02:53


Niger

 

Le CSRD a un président, annonce que le gouvernement est "dissous"

NIAMEY - Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR), qui a mené jeudi un coup d'Etat au Niger, s'est doté d'un président et a annoncé dans la nuit à vendredi que le gouvernement avait été "dissous", dans une déclaration sur les médias d'Etat.

"Le gouvernement étant dissous, le CSRD informe la population que les affaires publiques courantes seront expédiées par les secrétaires généraux des ministères et des gouvernorats", selon un communiqué de la junte.

Ce texte, lu sur la chaîne de télévision d'Etat Télé Sahel par un soldat qui n'a pas été identifié par l'AFP, était signé "chef d'escadron Salou Djibo, président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie".

Peu connu du grand public, Salou Djibo est le commandant de la compagnie d'appui de Niamey, qui dispose d'armements lourds, tels les blindés.

Les observateurs estiment que les éléments de cette compagnie ont joué un rôle capital dans les opérations jeudi.

Des témoins ont fait été de tirs nourris, notamment autour du palais présidentiel, dans la journée de jeudi.

Des ministres, joints au téléphone, ont affirmé à l'AFP avoir été séquestrés lors d'une réunion du cabinet, tandis que le président Mamadou Tandja a été "emmené" vers un lieu non spécifié.

"Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR), dont je suis le porte-parole, a décidé de suspendre la Constitution de la sixième république et de dissoudre toutes les institutions qui en sont issues", a annoncé dans la soirée le colonel Goukoye Abdoulkarim sur les ondes de la Voix du Sahel, radio d'Etat.

(©AFP / 19 février 2010 02h23)


Les militaires prennent le pouvoir au Niger

 

AP | 19.02.2010 | 00:28

Coup d'Etat confirmé au Niger. Un groupe de soldats mutins a annoncé jeudi soir avoir renversé le président Mamadou Tandja, suspendu la Constitution et dissout les institutions républicaines. Le pays est désormais dirigé par une junte baptisée Conseil suprême pour la restauration de la démocratie.

Quelques heures après l'attaque en plein jour du palais présidentiel, les militaires ont pris la parole à la télévision nigérienne, confirmant avoir pris le pouvoir dans la journée.

"Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), dont je suis le porte-parole, a décidé de suspendre la Constitution de la VIe République et de dissoudre toutes les institutions qui en sont issues", a affirmé un soldat se présentant comme le porte-parole du groupe, selon un extrait de son allocution diffusée sur France-Info.

"Nous demandons à la population de garder son calme et de rester unie autour des idéaux qui animent le CSRD et qui pourront faire du Niger un exemple de démocratie et de bonne gouvernance, à l'instar des autres Etats épris de paix et de stabilité", a-t-il ajouté.

Ce porte-parole a indiqué qu'un couvre-feu avait été décrété et que les frontières du pays étaient fermées. Il a affirmé tous les traités signés par le pays seraient respectés et a demandé à la communauté internationale de faire confiance au CSRD.

Selon un diplomate du Burkina Faso, pays voisin, le chef des mutins est le colonel Abdoulaye Adamou Harouna, ancien aide de camp du leader du dernier coup d'Etat au Niger, en 1999, le major Daouda Malla Wanke. A Niamey, des soldats d'une garnison contactés par téléphone ont confirmé que le leader des renégats était bien le colonel Adamou Harouna, mais ont donné un prénom différent, Djibril.

Le coup d'Etat a débuté jeudi après-midi, lorsque des soldats en armes ont investi le palais présidentiel à Niamey. Des tirs ont été entendus pendant une vingtaine de minutes et de la fumée s'est ensuite échappée du palais présidentiel. Des soldats ont ensuite bloqué les rues menant au bâtiment.

Selon Radio France Internationale (RFI), les soldats sont entrés dans le palais, ont neutralisé la garde présidentielle avant de pénétrer dans la pièce où Mamadou Tandja tenait une réunion avec les ministres de son gouvernement. Ils ont alors enlevé le président et l'ont conduit dans un camp militaire dans les faubourgs de Niamey.

La France a demandé à ses ressortissants à Niamey de rester chez eux, selon le ministère des Affaires étrangères. Air France a de son côté annoncé avoir "décidé de suspendre ses vols à destination de Niamey jusqu'à nouvel avis en raison de la situation politique", a fait savoir une porte-parole de la compagnie jointe par l'Associated Press. Le vol Paris-Niamey-Ouagadougou (Burkina Faso) de jeudi n'a pas fait escale à Niamey jeudi. Air France opère quatre vols Paris-Niamey par semaine en temps normal.

A New York, la porte-parole des Nations unies Marie Okabe a indiqué que le secrétaire général Ban Ki-moon suivait de près les développements au Niger.

Ce coup d'Etat intervient après plusieurs mois de tensions entre le président Tandja et l'opposition, qui l'accuse de dérives totalitaires.

En mai 2009, le chef de l'Etat a dissout le Parlement, opposé à l'organisation d'un référendum prévu en août pour lui permettre de prolonger son second mandat au-delà de son terme officiel, en décembre dernier. La décision était légale mais, en juin, Mamadou Tandja a invoqué des pouvoirs extraordinaires pour gouverner par décret. Or, la Constitution du Niger n'autorise le président à agir ainsi qu'en cas de menace grave sur le pays, et avec un Parlement en place pour empêcher d'éventuels abus de pouvoir.

Quelques jours plus tard, la Cour constitutionnelle a jugé illégal ce référendum. Mamadou Tandja a réagi par décret en dissolvant la Cour et en la remplaçant par une autre dont il avait choisi les membres. L'opposition protestait depuis contre l'acharnement à rester au pouvoir de Tandja, élu en 1999 après le précédent coup militaire, puis réélu lors de scrutins jugés équitables.

Pays du sud du Sahara, frappé par la sécheresse et la désertification, le Niger a connu trois coups d'Etat entre 1974 et 1999. Le pays, qui figure parmi les moins développés selon l'index des Nations unies, a un taux de 70% d'illettrisme parmi sa population, et le plus fort taux de natalité au monde.

AP



Mamadou Tandja, un ex-militaire mordu de politique et de pouvoir

 

NOUVELOBS.COM | 18.02.2010 | 18:50

Coiffé de son éternel bonnet rouge sombre, le président nigérien Mamadou Tandja, cible apparente d'une tentative de coup d'Etat jeudi à Niamey, promène sa longiligne silhouette sur la vie politique nationale depuis 35 ans.

Après plus de dix ans de pouvoir, il devait initialement se retirer en décembre 2009, mais la nouvelle constitution adoptée en août, malgré les protestations de l'opposition, lui a assuré en principe encore au moins trois ans à la tête du pays.

Parcours au départ classique pour le jeune Tandja né en 1938 dans le département de Diffa (sud-est), frontalier avec le Nigeria et le Tchad, à un millier de kilomètres de Niamey: après des années de formation militaire au Mali et à Madagascar, on l'envoie diriger plusieurs garnisons dans le pays.

Cet obscur militaire commence à faire parler de lui en avril 1974 lorsqu'il participe au renversement du premier président du Niger indépendant, Diori Hamani, par le général Seyni Kountché (mort au pouvoir en 1987).

Pas question de discuter avec des "bandits"

Le nom de Mamadou Tandja, membre de l'ethnie minoritaire kanouri, est, dès lors, associé à ce régime dont beaucoup de Nigériens ont la nostalgie, les années qui l'ont suivi ayant été marquées par une instabilité politico-sociale et un appauvrissement dramatiques.
Sous Kountché,
Mamadou Tandja commence vraiment à goûter à la politique et au pouvoir, un virus dont il ne se débarrassera jamais: deux fois préfet, ministre de l'Intérieur, ambassadeur du Niger au Nigeria.

Il est encore ministre de l'Intérieur de mars 1990 à mars 1991, dans le gouvernement du président Ali Saïbou. Cette fois on se souviendra surtout de lui pour la sanglante répression en mai 1990 d'une manifestation de Touareg à Tchintabaraden qui avait fait 63 morts. S'en suivirent quatre ans de rébellion touareg (1991-1995).

La question touareg le poursuivra d'ailleurs jusqu'à la présidence : ces deux dernières années, l'ancien militaire à dû faire face à une résurgence de cette rébellion avec l'apparition du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Pour le président, pas question de discuter avec des "bandits", dira-t-il souvent quand tout le monde, même le parlement, le pressait de discuter.
Avant son accession en 1999 à la magistrature suprême, il avait tenté deux fois sa chance aux présidentielles en 1993 et en 1996.

Mamadou Tandja devait se retirer fin 2009

La troisième fut la bonne : le 22 décembre 1999, l'homme aux lunettes jaunes légèrement fumées devenait président et succédait au commandant Daouda Mallam Wanké, au pouvoir depuis l'assassinat le 9 avril de la même année du président Ibrahim Baré Maïnassara.
Réélu facilement en décembre 2004, il avait battu au second tour avec 65,53% des voix le chef de file de l'opposition, le socialiste Mahamadou Issoufou. Celui-là même qui a accusé son ancien rival d'avoir monté un coup d'Etat pour se maintenir au pouvoir, alors que constitutionnellement Mamadou Tandja devait se retirer fin 2009.

Il y a un "mystère Tandja", jugeait l'an passé un observateur: le pays est en paix depuis dix ans, l'économie s'est redressée, il a finalement commencé à parler avec les rebelles touareg, les relations avec l'ancienne puissance coloniale (la France) sont bonnes, "il aurait pu partir avec le sentiment du devoir accompli et entrer comme d'autres anciens présidents dans la catégorie des 'sages de l'Afrique'".


(Nouvelobs.com)


 

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