SI BOZIZÉ CONTINUE À RESTER, IL RISQUE DE SE
FAIRE LAPIDER OU CAILLASSER PAR SES COMPATRIOTES UN JOUR...
De nos traditions centrafricaines, quand on n'aime pas quelqu'un (homme public)
notoirement connu (pour je ne sais quoi? démagogie peut-être, tel que le cas de Bozizé actuellement), en général sur son passage dans une localité, tout le long de son parcours, les gens lui
crient dessus; ils le lapident avec des cailloux, caillasses, etc... Le pauvre GUÊMON, connu à l'échelle nationale, en avait souffert dans sa vie avant de mourir. La preuve éclatante qui illustre
et étaie mes propos ici est le cas de la guerre de « aux cailloux » contre les autorités despotiques et sanguinaires à Bangui à l'époque de l'Empereur BOKASSA 1er dont le général BOZIZÉ
fut lui-même l'une des victimes dans ses patrouilles de recherche des élèves et étudiants à capturer pour les mettre en prison.
L'amendement de la constitution centrafricaine qui confère illégalement à BOZIZÉ le plein
pouvoir post-mandat, les prérogatives de Président de la République et Chef de l 'État sans suffrage universel, n'est pas du gré de la majorité des centrafricains !!! Mais beaucoup n'ont pas le
courage de le manifester ouvertement.
Dans l'histoire politique de la R.C.A., il y -a eu un cas de figure en 1959. A la mort
tragique du Président Barthélémy BOGANDA, l'Assemblée Nationale avait pris un texte en faveur du Président David DACKO et l'avait fait voter en son
sein à 99,99% de voix parlementaires à majorité écrasante comme celle de BOZIZÉ aujourd'hui. Mais dans la mesure où ce vote n'était pas issu du
suffrage universel, la Préfecture de l'OUHAM l'avait rejeté. Lors d'une visite à BOSSANGOA, des pancartes avec des écriteaux hostiles « non au Président David DACKO! »
jonchaient la route et à la descente du Président DACKO à la Préfecture pour saluer les officiels; en tendant la main, la Présidente de l'Association
des femmes de BOSSANGOA, Mme TISSÉRÉ avait giflé le Président DACKO. Bref, c'est dire que : une simple majorité de chambre parlementaire consentie à
la sauvette que BOZIZÉ se prévaut dans son discours de fin de mandat, le 11 juin 2010( avec une adresse indigne d'un Chef de l'État en
arguant: « CENTRAFRICAINE, CENTRAFRICAIN, MES BIENS CHERS COMPATRIOTES... » n'engage pas la majorité des Centrafricains au sens large du mot.
À BOSSANGOA, d'ores et déjà la population murmure un plan de caillassage, de lapidation du Président BOZIZÉ. Oui, ça vous semble bizarre mon propos ! Mais c'est comme ça ! Il n'est pas aimé dans la région pour deux choses, sa méchanceté
et pour avoir livré la population aux BANIYA-MONLINGUÉ, hommes de BEMBA. Arrivé au pouvoir le 15 Mars 2003, BOZIZÉ ne cherche pas réparation, mais plutôt, continue à mettre la population en
branle dans l'insécurité totale.
Il convient de vous apprendre que, dans les deux premières années du pouvoir de BOZIZÉ où
il n'avait pas l'hélicoptère présidentiel, il allait en voiture à son patelin, village NGAGA, situé à une trentaine de kilomètre de BOSSANGOA, sur la route de BENZAMBÉ. Alors généralement, il
faisait tout pour quitter BANGUI les après-midi en vue de traverser la ville de BOSSANGOA la nuit, pour éviter tout contact avec la population. Sur son parcours, dès qu'il s'approche de la
ville, il fait éteindre (intime l'ordre à l'ENERCA de BOSSANGOA) les lampadaires de la ville pour traverser inaperçu et continuer sa route.
Trois ans plus tard, BOZIZÉ avait acheté des immeubles de l'établissement commercial MOURA
& GOUVEIA à BOSSANGOA en plein centre ville, non loin du marché-central, qu'il a transformé en une résidence privée. A cette époque aussi, il avait remis en marche l'hélicoptère présidentiel
qui était en panne à son arrivée au pouvoir en 2003; dorénavant les déplacements de BOZIZÉ à l'intérieur du pays se font en hélicoptère. Ainsi quant il arrive à BOSSANGOA, pose son hélicoptère
dans sa cour résidentielle et n'a pas de contact avec la population sauf avec les officiels, le Maire, le Préfet et Mme la sous- Préfète, sa maîtresse (voir l'histoire du Ministre GONDA avec
BOZIZÉ aux élections de 2005 à BOSSANGOA ) de compagnie. Habituellement quant BOZIZÉ quitte BOSSANGOA pour partir, ses salutations à la population consistent à faire des tours de la ville en hélicoptère et face à l'afflux des regards de ses compatriotes émerveillés par l'hélicoptère qui tourne sur leurs têtes, BOZIZÉ balance
en guise de salutations quelques billets de banque de 500 francs et de 1000 francs. Des gens se bousculent, se battent entre-eux pour rattraper les billets qui tombent du ciel, créent une lutte
sans merci !!! Un jour le Préfet de la localité (je ne veux pas donner le nom ici ), après avoir accompagné BOZIZÉ à l'embarquement de son hélicoptère, avait bien voulu lui aussi chercher à ramasser les billets. Mais malheureusement, les jeunes ramasseurs les plus rapides l'ont bousculé et il était tombé par terre, visage
ensanglanté et lunettes cassées. Voilà sommairement le type de rapport que BOZIZÉ entretient avec sa région natale.
C'est ainsi que j'ai dit dans mon livre
(Centrafrique, mon combat politique, vers une République à la page 134) que : « le pouvoir de BOZIZÉ
est maudit d'avance et voué à la médiocrité ; cela le pousse à agir maladroitement. Tenez ! Comme preuve : de tous les Présidents centrafricains, chacun avait derrière lui un fief
émanant de sa région natale comme base de soutien inconditionnel. Barthélémy BOGANDA, David DACKO et BOKASSA étaient originaires de la LOBAYE et avaient bénéficié tour à tour, du soutien
inconditionnel de la LOBAYE tout entière, avant les autres régions de la RCA. Le Président André KOLINGBA avait bénéficié du soutien inconditionnel
de la BASSE-KOTTO et du M'BOMOU avant de conquérir les autres régions. Quant au Président Ange Félix PATASSÉ, il avait bénéficié du soutien inconditionnel de l'OUHAM et l'OUHAM-PENDÉ. Mais, pour
le Général François BOZIZÉ, qui est ressortissant de l'OUHAM, sa propre région natale le rejette. La mal gouvernance de BOZIZÉ et de sa clique enfonce davantage la Centrafrique déjà meurtrie dans
l’abîme. Face à une telle situation où BOZIZÉ lui-même est l'organisateur de sa propre réélection, est-il normal d'aller aux élections pour jeter de la poudre aux yeux de la communauté
internationale et lui donner un autre mandat pour continuer à enfoncer le pays ? La situation étant ainsi, il est judicieux de mettre en place, consensuellement, une transition avec un
gouvernement de concorde nationale, constitué de nouveaux acteurs politiques, qui va pacifier, unifier, et sécuriser le pays avant l'organisation de nouvelles élections libres, transparentes et
démocratiques. »
La commission électorale de François BOZIZÉ, indépendante des opposants, qui est
communément appelée CEI (commission électorale indépendante), vient de proposer une nouvelle date des élections pour le 24 Octobre 2010. Mais avec le
climat qui prévaut actuellement en Centrafrique, cette date paraît chimérique. Depuis que le supermarché (RAYAN) de BOZIZÉ a brûlé avec tous ses faux
bulletins électoraux stockés pour frauder, son avenir politique est compromis. Il ne dort plus, traque avidement les présumés incendiaires de son supermarché RAYAN, déverse sur eux son dévolu
avec matraques et crosses dans sa prison Impériale à BOSSEMBÉLÉ. L'Empereur BOKASSA 1er est parti, mais son « Porteur de mallette », le Général François BOZIZÉ continue à faire voir de
toutes les couleurs aux Centrafricains.
Dr Bévarrah Lala