Si Charles Massi était en vie,
il devrait fêter son cinquante huitième anniversaire ce dimanche 25 juillet 2010, apprend-t-on d’une source proche de sa famille qui précise également que la plainte des avocats désignés par elle
qui sont deux ténors du barreau de Paris, Maître Jean-Charles Tchikaya, ancien avocat du terroriste Carlos aux côtés de Jacques Vergès et de Milosevic au TPIY et Maître François Gibault, ancien avocat de Bokassa et avocat de l'Etat Libyen en France, allait être
déposée dans quelques jours à Paris.
D’interview en interview, de déclaration en déclaration et toujours
avec un cynisme sans égal, Bozizé fournit inlassablement des versions les unes aussi différentes que les autres, des conditions dans
lesquelles il a mystérieusement fait disparaître dans les tout derniers jours de l’année 2009, son ancien ministre d’Etat et colonel des Faca, Charles Massi. Saura-t-on jamais un jour, le fin mot sur la subite disparition de cet homme politique que Bozizé a contraint d’abord à l’exil puis à prendre les armes, ainsi que de celle de son épouse Denise
Neris, à peine quelques deux mois seulement après.
Très fier de lui et ravi d’avoir fait disparaître Charles Massi, Bozizé en a même tiré une sordide inspiration pour mettre sans cesse en garde, sans doute dans le but de les intimider, les leaders de
l’opposition centrafricaine à travers des discours belliqueux et au ton volontairement guerrier, qu’il va les « dépecer » en sango langue nationale « mbi yéké
doroko ala » = je vais vous dépecer. Il n’a pas hésité à ordonner sur les antennes de la radio nationale à ses services de sécurité de retrouver et d’arrêter le bâtonnier Me
Symphorien Balemby et Jean Daniel Dengou accusés d’être les incendiaires du
supermarché Rayan, et aussi de le dépecer.
Ayant cherché vainement à obtenir des Bozizé de faire la lumière sur le sort de Charles Massi et à force d’attendre d’entrer en
négociation avec lui, la Convention des Patriotes pour la Justice et la paix dont plusieurs membres étaient aux côtés de Massi, a fini par
lancer un mouvement de marche populaire pour la justice et la paix en direction de Bangui. Interviewé sur les antennes de Radio France Internationale le jour de la récente attaque de la CPJP à
Birao, son commandant n’a pas fait mystère de leur intention de se rendre à Bangui.
Qui était Charles
Massi ?
Né le 25 juillet 1952 à Baboua (Nana-Mambéré)
Pharmacien-Biologiste des Armées - Commandant
Ancien élève de l’Ecole de Santé Navale de
Bordeaux
Ancien Interne des Hôpitaux de Bordeaux
Président-Fondateur du Comité pour l’Information et la Défense
de la Démocratie C.I.D.D.-17 novembre 1991)
Ancien Ministre des Ressources Énergétiques et Minérales
(octobre 1993-juin 1996)
Ancien Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage (février
1997-décembre 1997)
Président Fondateur du FODEM (fondé le 24 novembre 1997 -
légalisé le 04 mai 1998)
Député de Baboua (1998- 15 mars 2003)
2ème Vice président du Conseil National de Transition (CNT) (15
mars 2003 - 11 juin 2005)
Député de Baboua (24 mai 2005)
Promu au Grade de Colonel par décret Présidentiel
exceptionnel (23 mai 2005)
Décoré Grand officier dans l'Ordre de la Reconnaissance
Nationale pour services rendus à la nation
(11 juin 2005)
Ministre d'État à l'Équipement, aux Transports et à l'aviation
Civile (19 juin 2005- 3 sept
2006)
Ministre d'État au Développement Rural (3 sept 2006)
Formation
Ecole Primaire de Baboua :
octobre 1959-juin 1965.
Lycée Barthélémy Boganda de
Berbérati : octobre 1965-juin 1972—Baccalauréat série D.
Octobre 1972-Juin 1973 :
Université de Bangui : Certificat de Licence de Chimie-Biologie-Géologie.
Octobre 1973 : Etudes
universitaires à l’Ecole du Service de Santé des Armées de Bordeaux (France), à la Faculté Mixte de Médecine et Pharmacie : Section Pharmacie (Biologie Médicale).
1978 : succès au concours
d’Internat des Hôpitaux de Bordeaux. 4 années de formation hospitalière, 4 Certificats d’Etudes Spéciales : Bactériologie et Virologie Cliniques, Hématologie, Immunologie et Biochimie
Clinique.
Octobre 1983 : création à Mussidan
(Dordogne) d’un Laboratoire d’Analyses Médicales m’ayant permis d’acquérir des biens.
Octobre 1993 : entrée au
Gouvernement du Premier Ministre Jean-Luc Mandaba.
Commandant, Pharmacien Biologiste
des Forces Armées Centrafricaines.