Le Collectif des Forces du Changement a tenu un point de presse ce 3 septembre 2010 à Bangui pour exiger avec force
l'ouverture d'une enquête internationale pour faire la lumière sur les circonstances de la disparition de Charles Massi. Le CFC en a profité pour répondre aux récentes élucubrations du procureur
aux ordres de Bozizé, Firmin Findiro qui récemment encore, avait tenté vainement et maladroitement d'enterrer l'affaire Massi par un communiqué de presse d'un cynisme rare.
Rédacion C.A.P
COLLECTIF DES FORCES DU CHANGEMENT
(CFC)
DECLARATION LIMINAIRE SUR LA DISPARITION ET L’ASSASSINAT
POLITIQUE DE CHARLES MASSI
Le 19 Janvier 2010, le Collectif des Forces du Changement avait publié une déclaration et tenu une
conférence de presse relativement aux accusations portées contre le pouvoir de BOZIZE sur la disparition et l’assassinat politique du Colonel Pharmacien Charles MASSI.
Le Collectif des Forces du Changement, face au silence du
régime actuel, avait :
a) Condamné avec la dernière rigueur l’assassinat du Pharmacien Colonel Charles MASSI et exigé que son corps soit remis à
sa famille ;
b) Exigé la mise en place d’une commission d’enquête internationale en vue de faire la lumière sur l’enlèvement au Tchad de
Charles MASSI et les circonstances de son assassinat sur le territoire centrafricain ;
c) Exigé que les auteurs de cet ignoble assassinat soient poursuivis et jugés conformément à la loi.
Après plusieurs jours de tergiversations, le Gouvernement fera des déclarations aussi contradictoires les unes que les
autres :
1) Monsieur Cyriaque GONDA ex Ministre d’Etat à la communication, Porte- Parole du Gouvernement, sera le premier à intervenir en ces termes :
« Non, Charles MASSI n’est pas incarcéré, ni martyrisé en Centrafrique, ni à Bossembélé, ni à Bangui.
C’est lui-même qui a choisi une vie d’aventure, il a revendiqué les attaques où il y a eu mort d’hommes. Il peut être n’importe où, nous ne savons pas ».
2) Dans un communiqué laconique daté du 20 janvier 2010, le Ministre Délégué
à la Présidence de la République chargé de la Défense Nationale Francis BOZIZE affirme que :
« Hormis les annonces et revirements spectaculaires de MASSI, le Gouvernement n’a nullement
connaissance de ses faits et gestes… » et « que les auteurs de cette campagne autour de la détention réelle ou supposée de Charles MASSI savent mieux que quiconque où il se
trouverait… ».
3) Le 30 Janvier 2010 au Palais de la Renaissance, le Chef de l’Etat a porté des accusations contre Charles MASSI qu’il a
rendu responsable de la mort au combat des soldats et officiers des FACA, sans apporter le moindre éclairage concernant sa disparition et son assassinat.
4) Dans une déclaration faite à l’hebdomadaire Jeune Afrique (n° 2571 du 18 au 24 avril 2010), le Président de la
République du Tchad, Son Excellence IDRISS DEBY ITNO a révélé qu’à sa demande le Président BOZIZE a reconnu que Charles MASSI « a été tué au
cours d’un accrochage avec l’armée ». Le Président DEBY a précisé que ces propos ont été tenus par le Président BOZIZE « devant les chefs
d’Etat en marge du sommet (de la CEMAC) de Bangui, le 16 Janvier (2010) ».
5) Lors du sommet France-Afrique à Nice (début Juin 2010), le Président BOZIZE répondant à l’interview de Christophe
BOISBOUVIER à RFI sur le sort de Charles MASSI, donnera la réponse suivante :
« Bon ! Il a choisi là où on se parle à coups de kalachnikov. Que voulez- vous que je puisse
dire ?
Si ses collaborateurs qui ont été sur le terrain avec lui ont dit qu’effectivement ils ont eu accrochage en brousse, je suppose que ça y est,
il a peut- être reçu une balle perdue quelque part et c’est tout ! »
6) Dans le n° 2584 de Jeune Afrique daté du 18 au 24 Juillet 2010, au cours d’une interview, François SOUDAN avait posé à
François BOZIZE une question précise :
« Vous supposez que le Colonel MASSI a été tué à l’occasion d’un affrontement avec vos troupes. Mais
vous n’en savez pas plus. C’est cela ? ». La réponse de Bozizé était claire : « Oui, c’est cela ».
Il résulte des propres déclarations du Chef de l’Etat François BOZIZE que Charles MASSI n’est plus
vivant.
Grande a été la surprise du Collectif des Forces du Changement
de lire un communiqué de Monsieur Firmin FEINDIRO Procureur de la République, sur une prétendue enquête ouverte sur la disparition de Monsieur Charles MASSI.
Ce magistrat en service commandé et qui se perd dans des élucubrations indignes de ses fonctions va conclure
que « Nous sommes encore dans l’hypothèse d’une présomption d’absence dont la durée maximum est de 10 ans à compter de la décision du Tribunal dans le cas où la partie civile a engagé une
procédure y relative. Pendant cette période, l’absent est présumé vivant ».
Le Collectif des Forces du Changement :
1- Rejette l’enquête pirouette de
Monsieur FEINDIRO Firmin, dont l’objectif est d’enterrer l’affaire MASSI, afin que la vérité sur son assassinat ne soit pas connue ;
2- Réaffirme son exigence de la
constitution d’une Commission d’enquête internationale dont la mission doit inclure également le cas de la disparition en Décembre 2009 du leader politico-militaire Monsieur HASSAN OUSMAN.
3- Exhorte la Communauté
Internationale à contribuer à la mise en place de cette Commission et soutient l’appel du Secrétaire Général des Nations Unies lancé aux autorités centrafricaines pour que la lumière soit faite
sur le sort de ces deux (2) personnalités.
4- Exige la mise en place immédiate
de la Haute Cour de Justice conformément à la Constitution et aux Recommandations du Dialogue Politique Inclusif en vue de juger les auteurs d’assassinats politiques.
Fait à Bangui le 3 Septembre 2010
Ont signé :
ADP
LONDÖ
Patrick
POUAMBA
Jean-Paul SEKOLA
ASD
MLPC
Françoise
GOTTO-GAZIAMODO Martin ZIGUELE
CRPS
NAP
Me Nicolas
TIANGAYE Hilaire NGUITONGO
PATRIE
MAPOUKA
FC
RDC
Général Timothée
MALENDOMA Louis Pierre GAMBA