CPS : l’audience de réparation pour les victimes de Koundjili et Lemouna reportée au 20 janvier 2023
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 7 novembre 2022 15:00
Prévue le vendredi 4 novembre 2022, l’audience de la Cour pénale spéciale (CPS) concernant la réparation aux victimes du massacre de Koundjili et Lemouna est reportée au 20 janvier prochain. Ce, à la demande des avocats de la partie civile et de la défense.
La CPS a annoncé vendredi le report de l’audience consacrée à la question de réparation due aux victimes du massacre d’au moins 36 civils en mai 2019 à Koundjili et Lemouna. Ceci à la suite de la demande des avocats pour diverses raisons.
Pour les avocats de la partie civile, en vue de procéder à une éventuelle réparation, il va falloir identifier les vraies victimes voire les proches de celles-ci. Ainsi pour réussir cette noble mission, les avocats de la défense comptent se rendre dans les prochains jours dans les villages de Koundjili et Lemouna, lieux du drame. Cependant du côté de la défense, l’on attend de la Cour les résultats des requêtes en appel.
Identifier les vraies victimes
"On ne peut pas déclarer un quelconque nombre sans pour autant apporter aucune pièce. Ainsi, nous allons nous rendre sur le terrain pour examiner les liens entre ces personnes. Nous irons à Koundjili et Lemouna pour rencontrer ces victimes, connaitre leurs préoccupations et leurs besoins. Je pense qu’avant le 20 janvier, on pourra faire tout ce travail" a fait savoir maitre André Olivier Manguéréka, avocat des parties civiles.
Les avocats de la défense eux, ont introduit une requête, cassant le premier verdict de la Cour pénale spéciale. Ils estiment dans leur demande qu’une audience de réparation ne peut être possible que si une dernière décision avait été rendue par la chambre d’Appel.
Cependant du côté des victimes, c’est une grande satisfaction, notamment à Paoua, zone de la commission du crime.
« C’est vraiment un soulagement »
"Nous sommes très heureux après la condamnation, par la Cour pénale spéciale, des auteurs de ce crime. C’est vraiment un soulagement après l’annonce de ce verdict. Puisque lorsque quelqu’un vous fait du mal et que l’Etat ou la justice de votre pays vous soutienne et le condamne, cela nous soulage. Ce que vient de fait la CPS est un message fort à l’endroit de ceux qui continuent de sévir" s’est réjoui un parent de victime.
Lors de son premier verdict, la Cour pénale spéciale, tout en reconnaissant la culpabilité des trois prévenus, a condamné Issa Sallet Adoum à perpétuité. Tandis que Yahouba Ousmane et Mahamat Tahir, eux, ont écopé de 20 ans de prison « pour avoir commis des crimes de guerre et crime contre l’humanité ».
Centrafrique : des autorités locales appellent Bangui à l’aide face au regain de violences à l’intérieur du pays
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 7 novembre 2022 13:55
Ces derniers jours, la situation sécuritaire se détériore davantage dans certaines villes de province. Dans les préfectures de la Ouaka, de la Basse-Kotto et de la Vakaga, des civils font face à des tueries et des braquages, perpétrés par des hommes en armes. Une montée de violences qui inquiète les habitants et les autorités locales. Les quelles autorités locales appellent au renforcement du dispositif militaire.
La situation sécuritaire est devenue préoccupante ces derniers jours dans certaines régions de la République Centrafricaine. On retient entre autres, la présence inquiétante d’hommes armés dans la Vakaga et des exactions de rebelles contre des civils dans les préfectures de la Ouaka et de la Basse Kotto.
Dans la nuit du samedi, 5 novembre 2022, un véhicule de transport de marchandises a été incendié non loin de Bambari, sur l’axe Ippy dans la préfecture de la Ouaka. Même si aucun bilan officiel n’est pour l’heure disponible, des sources locales qui attribuent cet acte aux éléments de l’UPC, actifs dans la région, indiquent une personne tuée et des blessés.
« Le véhicule et toute sa cargaison ont été incendiés »
"Un véhicule, en partance de Bambari pour Bria, a été attaqué par les éléments armé au Pk 42, communément appelé « Zig-zag ». Le chauffeur a été abattu et les passagers se sont enfuis. Le véhicule et toute sa cargaison ont été incendiés par ces hommes en armes. Deux blessés ont été ramenés à l’hôpital et certains passagers sont déjà arrivés à Bambari" a témoigné Abel Matipata, président de la délégation spéciale de la ville de Bambari.
Par ailleurs dans la préfecture voisine de la Basse-Kotto, des hommes armés non- identifiés continuent de semer la terreur sur les différents axes routiers. Jeudi, ils avaient intercepté un convoi de commerçants de Bangassou, une équipe de onze personnes à bord de quatre motos. Ces hommes armés ont dépouillé les commerçants de tous leurs biens, libéré neuf et exécuté les deux autres. Sur Radio Ndeke Luka, le député de Bangassou, Maurice Bazzambo a condamné cet acte et a appelé le gouvernement à poursuivre les auteurs et à restaurer la sécurité sur les axes routiers. Pour avoir organisé l'enterrement des deux commerçants de Bangassou, le chef du village Agba a fait les frais. Ces hommes armés l'ont assassiné ce dimanche 6 novembre.
"On pensait qu’après leur forfait de jeudi, ils allaient disparaître", s’est lamenté un habitant de Dimbi, proche du lieu du drame. Selon ce dernier, ces hommes armés ont érigé une barrière à 22 km de Dimbi sur l’axe Kongbo.
"Vendredi, des commerçants à bord de motocyclettes, ont quitté Dimbi pour se rendre à Alindao. Arrivés au niveau du village Agba, ils sont tombés dans les mains des éléments de groupe armé. Ils ont été dépouillés de tous leurs biens, notamment l’argent devant leur permettre d’acheter des marchandises" a-t-il poursuivi.
Plus au Nord dans une partie de la Vakaga, le regroupement des rebelles à Saraïvo, située à 85 kilomètres de Birao, continue de susciter des inquiétudes. Pour ce fait, les autorités locales plaident pour le déploiement des troupes supplémentaires.
« Le gouvernement doit envoyer des troupes supplémentaires »
"Des commerçants venus du Soudan ont aperçu plus de neuf pick-up Land-cruiser neufs, avec des armes. Selon eux, ce convoi se dirigeait vers Saraivo. Face à cette situation, le gouvernement doit envoyer des troupes supplémentaires pour sécuriser la ville de Birao et ses environs" a appelé Ahamat Moustapha Amgabo, Sultan-maire de Birao.
Face aux agissements des hommes en armes, le préfet de la Vakaga organise une réunion de crise, ce lundi 07 novembre 2022 à Birao. Pour sa part, le gouvernement centrafricain ne s’est pas encore officiellement prononcé sur ce regain de tension à l’intérieur du pays. Regain de violences qui intervient après quelques mois d’accalmie retrouvée grâce à l’offensive des Forces armées centrafricaines et leurs alliés contre les rebelles après le putsch manqué du 13 janvier 2021.