Suite à la décision du Tribunal administratif du 02 août 2010 reconnaissant la légitimité de la
tendance du Front patriotique pour le progrès (FPP) dirigée par Alexandre Philippe Goumba, ce dernier a été reçu par le président de la République François Bozizé. Il livre dans cette interview,
l’objet de cette rencontre avec le Chef de l’Etat.
Vous avez été reçu par le président de la République. Quel était l’objet de
cette rencontre ?
L’objet de cette rencontre était d’une part, de présenter au président de la
République , au nom de la famille Goumba, tous nos remerciements pour sa présence à nos côtés qui nous a aidée à surmonter la peine que la brusque disparition de Feu notre Père, le Professeur
Abel Goumba, Président Fondateur du Front Patriotique pour le Progrès et Médiateur de la République a causée, en rendant un vibrant hommage à notre Père à travers des obsèques nationales. Sa
présence et son charisme nous ont grandement réconfortés. Nous nous devions de lui présenter nos remerciements chaleureux. Ensuite il s’agissait d’assurer le Président de la République que le FPP
est mobilisé derrière lui et lui apportera son soutien plein et entier, et appellera à voter pour lui lors de élection présidentielle de 2011 et témoigner également au Président de la République
que le FPP, apportera son soutien fraternel au KNK, et l’aidera à obtenir la majorité parlementaire à l’Assemblée Nationale.
Pourquoi avez-vous accepté de
soutenir le Chef de l’Etat ?
Le président de la République, Son Excellence le Général d’Armée François Bozizé Yangouvonda a,
d’une part, ramené la paix, condition incontournable pour assurer le développement et à la stabilité. D’autre part, il a négocié avec succès la mise en place d’un programme post-conflit pour
notre pays meurtri. La tenue des assises du Dialogue Politique Inclusif a été un évènement majeur dans l’exécution de ce programme et la preuve objective de cette évolution. Même s’il reste des
zones d’insécurité, on est loin de la situation antérieure qui était marquée par des périls. Le retour de la paix est le Sésame qui a ouvert la porte à la reconstruction nationale, au déploiement
des missions humanitaires qui ont fait et font encore un travail remarquable dans des conditions difficiles et qu’il faut saluer. La paix a également permis le lancement d’actions de lutte contre
la pauvreté. Notamment la signature d’accords avec les Institutions internationales spécialisées dans le financement du développement, dans l’aide aux pays confrontés à des difficultés de balance
de paiements qui ne permettaient plus à la RCA d’obtenir des prêts était dans ce cas. Le moteur RCA était grippé, faute d’huile pour fonctionner. La RCA était concrètement et objectivement
exposée à des risques de troubles sociaux, pouvant déboucher sur la fragilisation de la cohésion sociale et, par effet induit la menace de l’unité nationale que l’Etat a le devoir et l’obligation
de préserver. Les Institutions de Bretton Woods, l’Union Européenne, le PNUD, la CEMAC , la CENSAD ,etc.., les pays avec lesquels nous entretenons des relations diplomatiques nous ont aidés car
nous méritions d’être aidés. Ces aides qui pour la plupart avaient pour objectif d’asseoir progressivement la bonne gouvernance ont nécessité des efforts et des sacrifices de la part des
populations. L’atteinte de l’initiative PPTE, (Pays Pauvres Très Endettés) est une preuve de cette avancée dans la lutte contre la pauvreté et le rétablissement de la stabilité. Bien entendu, il
reste beaucoup à faire, vu le rang que nous occupons dans les tableaux des indicateurs de développement humain. Pour cela, il faut la stabilité qui ne peut se maintenir que dans l’unité
nationale. Le FPP, dans cette œuvre de paix et de reconstruction nationale a apporté sa contribution en participant au Gouvernement qui avait la lourde tâche de mener le combat contre la
pauvreté. Feu le Pr Abel GOUMBA, Ancien Premier Ministre, puis Vice Président de la République et enfin Médiateur de la République, l’une des grandes figures emblématiques de la République
Centrafricaine nous a ouvert la voie. Pour le FPP, le seul thème pouvant permettre au peuple Centrafricain un et indivisible d’avoir une vision commune et unitaire lui permettant d’aller au-delà
de ses différences ne peut-être que la lutte contre la pauvreté et la promotion du panafricanisme par l’utilisation des instruments de coopération communautaires dans tous les domaines:
politique, économique, social, culturel, défense. (Cemac, Beac ,Bdeac, etc.). C’est une tâche longue, difficile, semée d’embûches, de risques tels que celui de s’éloigner du peuple centrafricain
qui nous observe et pour lequel nous luttons contre la pauvreté. Cette lutte ne peut se faire qu’autour de l’unité nationale, de la stabilité qu’assure le Père de la Nation. C’est pourquoi nous
apportons notre soutien au Président de la République et à son Gouvernement, dans l’intérêt des populations centrafricaines et la consolidation des acquis. Nous sommes tous Centrafricains et
voulons le développement de notre pays.
Dans quelles conditions
avez-vous accepté de le soutenir ? Est-ce la volonté du Parti, est-ce une alliance politique ?
Je pense que la réponse à la question précédente vous éclaire sur la présente.
J’ajouterai qu’il y a le passé. Le FPP a donné à la RCA d’aujourd’hui, un Premier Ministre, puis Vice -Président et enfin Médiateur de la République en la personne de Feu le Pr Abel GOUMBA qui a
travaillé positivement avec le Président de la République. Leurs liens étaient étroits et ne datent pas d’aujourd’hui. Les militants du FPP ont demandé de pérenniser cette union au-delà de la
disparition de l’homme d’Etat. Nous nous devons de respecter et pérenniser ces liens qui ont toujours été de nature à rassurer les populations. Il y a aussi le fait qu’un régime assurant la
stabilité et la paix à son peuple, donc le développement, ne peut être qu’encouragé et soutenu. Ce que nous voulons, c’est que nos gouvernants ne s’éloignent pas des populations, restent en
contact permanent avec elles pour connaître ses souffrances et les juguler. Le FPP, tout comme le KNK est persuadé qu’une union avec notre Parti frère le KNK est de nature à rassurer la
population.
Nous sommes en plein processus
électoral, serez-vous candidat à la présidentielle ?
Non. Le président de la République a entamé une grande et longue tâche de
reconstruction nationale. Nous ferions mieux en l’aidant, en étant à ses côtés plutôt qu’en l’affrontant.. Nous estimons que nous devons lui donner toutes les chances pour parachever cette œuvre
avec un second mandat.
Avez-vous des candidats aux législatives ?
Oui. Pour le moment ils sont 25 pour Bangui et les Provinces. En ce qui me concerne,
je ne suis pas candidat.
Quels sont vos projets pour le FPP, maintenant qu’il n’y a plus de dissidence
?
La paix étant revenue, préparer soigneusement, dans l’immédiat les échéances
électorales de 2011. Ensuite, après la période électorale, reconstruire, relooker le FPP MABOKO A VURU,. C’est là un programme très vaste que je ne puis développer ici. Pérenniser la mémoire de
Feu notre Président Fondateur du FPP MABOKO A VURU, le Pr Abel GOUMBA.
Lundi 20 Septembre 2010 Prospert YAKA MAÏDE
Source : http://www.wmaker.net/acap
NDLR : Ce rejeton est parfaitement dans le sillage de son défunt père le Pr Abel Goumba dont
la carrière politique n’a été qu’un « océan de renoncements » selon l’expression d’un de ses anciens partisans et militant profondément déçu du FPP. C’est la couardise de Goumba qui ne
lui a pas permis de succéder à Barthélemy Boganda à la mort de celui-ci. C’est aussi son manque d’envergure qui a obligé la France de Giscard d’Estaing à refaire appel à David Dacko pour
remplacer Bokassa. Goumba a passé son temps à clamer son « maboko a vuru » mais lorsqu’il a dirigé le premier gouvernement post coup d’Etat de Bozizé du 15 mars 2003, il s’est révélé
n’être qu’un vulgaire tribaliste, népotiste et régionaliste. Il a tourné le dos aux valeurs qu’il prétendait défendre et ne s’était entouré que de ses neveux, cousins et autres parents d’ethnie
Banziri.
Il n’avait, contrairement à ce que prétend son fils dans cette interview, aucune carrure
d’homme d’Etat. Il n’a laissé aucun fait majeur et noble susceptible d’être retenu par la mémoire collective des Centrafricains dans l’exercice des fonctions de Vice-Président de la République et
comme Médiateur de la République qu’il a occupées après son limogeage humiliant de la Primature par le dictateur sanguinaire Bozizé.
Il n’y a donc rien d’étonnant que son fils Alexandre qui est un cadre de banque et qui n’est
pourtant pas un nécessiteux, puisse vendre ainsi son âme à Bozizé qui est loin d’être un démocrate et un patriote. On finit par s’interroger sur les véritables raisons qui sont à l’origine des
querelles byzantines entre la fraction Alexandre Goumba du FPP et celle de Moïse Kotayé puisque ce dernier est devenu ministre de Bozizé et à présent Alexandre Goumba appelle à soutenir le même
sanguinaire Bozizé, dans l’espoir sans doute de devenir demain ministre du dépeceur. Tout ça pour ça, serait-t-on tenté de dire ?