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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 19:13

 

 

bulletin de vote

 

Source: Agence France-Presse (AFP)

Date: 23 Jan 2011 Patrick FORT (AFP) –

BANGUI — La paix est le principal enjeu des élections présidentielle et législatives centrafricaines de dimanche pour lesquelles plus de 1,8 million de citoyens sont appelés aux urnes dans un pays miné par les conflits alors que l'opposition met déjà en doute la régularité du scrutin.

Le chef de l'Etat sortant François Bozizé est donné favori de la présidentielle. Elu en 2005 il était arrivé au pouvoir deux ans plus tôt par un coup d'Etat dans ce pays rendu économique exsangue par de multiples rébellions, mutineries militaires et putsch avortés ou réussis. Certains mouvements rebelles sont toujours actifs, des attaques meurtrières se sont produites ces derniers mois dans le Nord.

Face à M. Bozizé, quatre autres candidats sont en lice. Les principaux sont son prédécesseur de 1993 à 2003 Ange-Félix Patassé, qu'il a renversé, l'ex-Premier ministre (2001-2003) Martin Ziguélé, ancien assureur réputé bon gestionnaire, et Jean-Jacques Demafouth, ancien ministre de la Défense et chef d'une des principales ex-rébellions.

Les opérations de vote, qui devaient débuter à 06H00 locales (05H00 GMT), ont commencé avec du retard dans la plupart des bureaux de vote de Bangui et du pays, selon différents témoins et médias contactés par l'AFP.

Dans la capitale, des files d'électeurs étaient visibles dans différents lieux de vote surveillés par l'armée.

Parmi le matériel, strictement le même, attribué à chaque bureau: la liste électorale, les bulletins présidentiels et législatifs, deux urnes, des tampons, de l'encre mais aussi huit bougies et une boîte d'allumettes "pour le cas où nous n'aurons pas terminé" à la tombée de la nuit, selon Michel Engalifeïssé, président du bureau N°2 de l'école Ndres dans le 4e arrondissement (nord).

"J'espère que ces élections apporteront la paix", a affirmé à l'AFP Rodrigue Koussidanga, 36 ans, ouvrier.

"Je suis un +chercher-à-manger+. Tous les jours, même le dimanche, on doit travailler, alors je suis venu voter tôt car après, il faut que je trouve de quoi nourrir la famille", a dit Gervain Koufeu, 26 ans, vendeur ambulant de boissons, marié et père de deux enfants affirmant gagner quotidiennement entre 6.000 et 15.000 FCFA (entre 9 et 18 euros).

"J'attends des élections l'évolution du pays. Je veux du travail. Pour ça, il faut la paix et la sécurité", a-t-il ajouté.

Quelque 1.500 observateurs nationaux et internationaux supervisent le double scrutin. Le vote doit se dérouler jusqu'à 16H00 (15H00 GMT) mais les bureaux pourraient fermer plus tard.

Les résultats provisoires devraient être connus dans les huit jours et la Cour constitutionnelle a 15 jours pour les valider ou non.

L'opposition dénonce depuis plusieurs jours des irrégularités, notamment la circulation de fausses cartes d'électeurs et l'affichage tardif des listes électorales. Le travail et la neutralité de la commission électorale indépendante ont aussi été critiqués.

Cephas Germain Ewangui, chef de la mission des observateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), a estimé que d'éventuelles "contestations", mal gérées, "peuvent créer des conditions de déstabilisation du pays".

L'instabilité a empêché le pays, pourtant riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or), de se développer. En 2008, le pays a amorcé un grand dialogue national rassemblant pouvoir, opposition et rébellions. Ces élections, si elles sont justes et transparentes, sont l'aboutissement du processus, selon de nombreux observateurs.

Vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à des élections "crédibles" et au respect de leurs résultats "par tous les candidats".

Copyright © 2011 AFP. Tous droits réservés

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 19:07

 

 

230111votemairie

Radio Ndéké Luka Dimanche, 23 Janvier 2011 13:01

Les bureaux de vote ont ouvert à 6H même si on a constaté des retards dans des centres tant à Bangui qu’en Province. Globalement tout se déroule sans gros incidents. On ne dispose pas encore de chiffres sur le taux de participation mais le niveau de fréquentation des bureaux de vote permet déjà de dire que les centrafricains sont sortis pour voter et tiennent à remplir leur devoir de citoyen.

Ils sont 1.800.000 électeurs centrafricains à devoir voter pour élire un nouveau Président de la République et une nouvelle Assemblée nationale.

Bangui est une ville calme en ce dimanche d’élections. Presque pas de circulation ; les seuls endroits animés sont les centres de vote avec les queues devant les bureaux. Pas d’incident majeur signalé, mais des difficultés. Elles concernent notamment l’affichage  des listes électorales, la mise en place tardive du matériel électoral, ou encore des bureaux de vote incomplets.

Un reporter de Radio Ndeke Luka a signalé que le président d’un bureau de vote ayant constaté l’absence de ses assesseurs, a fait appel sur place à deux volontaires pour permettre au vote de commencer.

Dans le 8ième arrondissement à la paroisse Saint Jean de Galabadja, sur les  15 bureaux de vote, seuls 9 fonctionnent. 7 bureaux attendent encore de pouvoir démarrer le scrutin et cette situation concerne près de 3000 électeurs. Plusieurs problèmes pour expliquer cette situation. D’abord les membres des bureaux concernés ne sont pas au complet.  Ensuite des listes ne sont toujours pas affichées. Ou alors quand elles sont affichées, les électeurs ne s’y retrouvent pas. Le président de la CEI s’est rendu sur place et a décidé le transfert des bureaux concernés  à l’Ecole Saint Boris. Ce que des électeurs ont refusé. Selon notre correspondant, tous les 7 bureaux de vote sont regroupés dans une seule salle.

Autre situation liée aux listes électorales, celle qui a été signalée à l’Ecole Ouango dans le bureau de vote n°10. Une liste électorale est bien affichée mais les électeurs ont du mal à s’y retrouver. Il y a eu beaucoup de confusion et finalement le représentant local de la CEI a décidé d’ouvrir séance tenante une nouvelle liste.

Par ailleurs, la tension  rapportée par Radio Ndeke Luka dans la matinée dans un centre de vote du 7ième arrondissement de Bangui a failli virer au drame. Un des candidats à la députation a brandi une arme et menacé son challenger. Un premier accrochage avait opposé les deux candidats. Il s’agit de l’actuel ministre des Postes et Télécommunications Thierry Savonara Maleyombo, candidat du KNK (parti au pouvoir) et d’un candidat indépendant. Les deux hommes s’étaient empoignés à l’intérieur même du centre de vote devant les électeurs, les journalistes et les observateurs.

Dans les préfectures à l’intérieur de la Centrafrique, de manière générale, tout se passe dans le calme et les reporters de Radio Ndeke Luka constatent une réelle mobilisation des électeurs. Quelques bureaux de vote ont ouvert leurs portes avec des retards, en raison des difficultés enregistrées dans le déploiement du matériel. C’est le cas notamment à Bouar (nord-ouest) et Bangassou (sud-est). Il a fallu ensuite que le matériel soit vérifié en présence de tous les représentants des partis politiques et de la CEI.

A Mobaye, (sud), à Birao (nord-est), Berberati (ouest), Boali (90 kms de Bangui), tout se déroule normalement, selon le constat effectué par les correspondants de la radio. Aucun incident de sécurité n’a été signalé à la mi-journée.

A Bambari (centre),  le responsable local de la CEI est intervenu pour calmer les esprits et ramener plus de sérénité entre membres des partis d’opposition et ceux de la majorité présidentielle.

En résumé, à la mi-journée, ou peut parler d’un scrutin qui se déroule vaille que vaille dans la capitale et dans les préfectures, en dépit de difficultés certaines. Des corrections sont apportées à chaque fois aux insuffisances constatées par les responsables de la CEI à chaque fois.

En ce qui concerne les candidats à l’élection présidentielle, tous avaient voté à la mi-journée. S’adressant à la presse à sa sortie du bureau de vote, le président François Bozizé a déclaré : « une page qui est tournée et le pari est gagné.  Le peuple centrafricain attendait ce moment pour aller au vote et consolider la démocratie ».

Martin Ziguélé, lui, retient que  « le démarrage de ces élections a été problématique, notamment avec l’omission des noms de certains électeurs issus d’ailleurs de mon parti le MLPC. J’ai informé la CEI de ces incidents majeurs pour un scrutin crédible ».

Pour Jean Jacques Demafouth « il y a quelques irrégularités liés au manque de certains matériels électoraux ont été signalées . Mais ces élections  se déroulent pour l’instant dans un calme, et je souhaite que la Commission Electorale Indépendante  prolonge le vote pour favoriser tout le monde. Je reste tout de même confiant ».

L’ex-président Patassé dans sa déclaration a félicité « les électeurs de tous bords », ajoutant que « tout se passe bien à Bangui ». L’ex-Chef d’Etat a ajouté que « l’heure n’est plus à la division mais plutôt à la paix. Une page des hostilités est tournée et tout le pays devrait se tourner vers un développement qui passe par l’amour et la fraternité. »

Enfin Emile Gros Raymond Nakombo, candidat également à l’élection présidentielle, n’a fait aucune déclaration après avoir voté.

 

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 18:53

 

 

vote-a-Bangui-4eme.jpg

 

Bangui (AFP) 23.01.2011, 08h14 - La paix est le principal enjeu des élections présidentielle et législatives centrafricaines de dimanche pour lesquelles plus de 1,8 million de citoyens sont appelés à voter dans un pays miné par les conflits alors que l'opposition doute de la régularité du scrutin.

Le président sortant François Bozizé est donné favori. Elu en 2005, il était arrivé au pouvoir deux ans plus tôt par un coup d'Etat dans ce pays rendu exsangue par de multiples rébellions, mutineries militaires et putsch.

Face à M. Bozizé, quatre autres candidats sont en lice. Les principaux sont le président qu'il a renversé Ange-Félix Patassé (1993-2003), l'ex-Premier ministre (2001-2003) Martin Ziguélé, un ancien assureur réputé bon gestionnaire, et Jean-Jacques Demafouth, ex-ministre de la Défense et chef d'une des principales ex-rébellions.

Les opérations de vote, qui devaient débuter à 06H00 locales (05H00 GMT), ont commencé avec du retard dans l'ensemble du pays. A Bangui, des files d'électeurs étaient visibles toute la journée dans différents bureaux surveillés par les forces de l'ordre.

"J'espère que ces élections apporteront la paix", dit Rodrigue Koussidanga, un ouvrier de 36 ans.

"Je veux que ces élections fassent évoluer le pays. Je veux du travail. Pour ça, il faut la paix et la sécurité", ajoute Gervain Koufeu. Ce vendeur ambulant de boissons 26 ans, est marié et père de deux enfants, il affirme gagner entre 6.000 et 15.000 FCFA par jour (entre 9 et 18 euros).

Ruffin Bandandele, gardien, dit avoir voté Bozizé. "Avant lui, c'était les problèmes. Depuis qu'il est là, c'est calme et il y a du travail. Premier tour K.O.", pronostique-t-il.
Michel Allé, un cadre de 53 ans est d'un avis contraire: "Voter Bozizé c'est conclure un pacte avec la mort" et "permettre aux forces de défense et de sécurité d'accentuer les exactions contre les civils et de commettre des violations des droits de l'Homme".

Quelque 1.500 observateurs nationaux et internationaux supervisent le scrutin qui devait se dérouler jusqu'à 16H00 (15H00 GMT) mais les bureaux pourraient fermer plus tard.
Les résultats provisoires devraient être connus dans les huit jours et la Cour constitutionnelle a 15 jours pour les valider ou non.

Dimanche, M. Ziguélé s'est déclaré "inquiet parce qu'on retrouve les mêmes problèmes partout: des gens qui ont des cartes mais qui ne sont pas sur les listes".
"Il y a des fausses cartes, des fausses listes électorales, des tentatives de vote multiples. C'est de la fraude et nous allons porter plainte auprès de la CEI et de la Cour constitutionnelle", a affirmé Guy Simplice Kodegue, porte-parole de Patassé.

M. Bozizé a balayé ces accusations: les opposants "ne seront jamais satisfaits. Je suis un simple électeur et candidat, attendons le résultat".

Cephas Germain Ewangui, chef de la mission des observateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), a estimé samedi que d'éventuelles contestations mal gérées, "peuvent créer des conditions de déstabilisation du pays".
Sur le plan sécuritaire, le ministre de la Défense Jean-Francis Bozizé, fils du président, a assuré: "Aucun problème grave n'est signalé, tant à Bangui qu'en province mais nous restons vigilants".

L'instabilité a empêché le pays, pourtant riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or), de se développer. En 2008, le pays a amorcé un grand dialogue national rassemblant pouvoir, opposition et rébellions. Ces élections, si elles sont justes et transparentes, sont l'aboutissement du processus, selon de nombreux observateurs.

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 18:41

 

 

bulletin de vote 

 

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Bangui 23.01.2011, 08h14 (AFP) - Les principaux candidats à la présidentielle centrafricaine, dont le président sortant François Bozizé ou l'ancien Premier ministre Martin Ziguélé, ont voté dimanche à Bangui, les opposants dénonçant tous des irrégularités lors de ce scrutin couplé à des législatives.

Le président Bozizé, qui a voté à la mi-journée au lycée Gobongo dans le 4e arrondissement (nord), a souligné "l'engouement du peuple centrafricain venu massivement voter".

M. Bozizé, arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d'Etat et élu en 2005, a en revanche balayé les irrégularités dénoncées par l'opposition: "Ils (les opposant) diront toujours cela. Ils ne seront jamais satisfaits".

L'organisation des élections "est un travail technique qui dépend de la CEI (Commission électorale indépendante). Je suis simplement un électeur et candidat, attendons le résultat", a-t-il dit, accusant l'opposition d'être de "mauvaise foi".

Martin Ziguélé, qui n'avait pu voter en 20005 alors qu'il avait atteint le second tour, a exprimé son suffrage en début de matinée au Centre de santé scolaire et universitaire dans le 1er arrondissement (centre).

"Je suis très inquiet parce qu'on retrouve les mêmes problèmes partout: des gens qui ont des cartes mais qui ne sont pas sur les listes. Le matériel a aussi été acheminé en retard. Tout cela relève du mauvais travail de la CEI", a affirmé cet opposant, ancien assureur réputé bon gestionnaire.

Jean-Jacques Demafouth, ex-ministre de la Défense, représentant une des principales ex-rébellions, a voté à la mairie de Bangui (1er arrondissement): "Cela s'est bien passé (pour moi), mais malheureusement ce n'est pas le cas sur l'ensemble du territoire. Le matériel n'est pas arrivé à temps, les queues sont longues. J'ai demandé à la CEI de proroger le délai imparti jusqu'à 18H00" locales (17H00 GMT).

Normalement, les bureaux doivent fermer à 16H00 (15H00 GMT) mais la plupart n'ont pas ouvert à l'heure.

L'ex-président Ange-Felix Patassé, qui affirme avoir découvert Dieu lors de son exil de sept ans, a voté dans un commissariat du 4e arrondissement. Il a souhaité une "nouvelle République centrafricaine à bâtir dans un climat de fraternité et d'amour", lançant: "Je suis revenu au pays sous la direction du Saint-Esprit au nom de Jésus Christ. J'ai fait de Jésus mon directeur de campagne. Ce matin, j'ai prié pour que le Saint-Esprit vous garde le coeur serein (...) malgré tout ce qui va se faire comme provocation".

Ses partisans affirment avoir recensé de nombreux "abus et fraudes" dans plusieurs bureaux de vote dans la capitale mais aussi à Bimbo (périphérie de Bangui) ou Berberati (nord-ouest de Bangui).

"Il y a des fausses cartes, des fausses listes électorales, des tentatives de vote multiple. C'est de la fraude et nous allons porter plainte auprès de la CEI et de la Cour constitutionnelle", a affirmé Guy Simplice Kodegue, porte-parole de Patassé.

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 13:52

 

 

230111votemairie

 

 

Le Monde.fr | 23.01.11 | 09h01

Bangui, envoyé spécial - Deux fois reportées, longtemps incertaines, les élections législatives et présidentielle en République centrafricaine (RCA) doivent finalement se tenir dimanche 23 janvier sur fond de contestation avant même que le vote ne se tienne. Ce n'est pas une surprise dans ce pays de 4,8 millions d'habitants où la violence politique est récurrente depuis son indépendance en 1960 et où tous les indicateurs sociaux économiques sont dans le rouge.

"Les systèmes sanitaires et éducatifs sont inexistants ou presque, confie un responsable de l'ONG Action contre la faim. A cause du paludisme, du sida, de la malnutrition, de la tuberculose et des déplacements de dizaines de milliers de personnes provoqués par les groupes rebelles, l'espérance de vie est passée sous la barre des 40 ans." Selon l'indice du développement humain publié en 2009 par les Nations Unies, le pays occupait la 179e place sur 182. Sur le plan économique, la Centrafrique ne se porte guère mieux. La corruption et les détournements de fonds, qui n'épargnent pas la distribution de médicaments antirétroviraux, affectent toutes les couches de la société.

MOUVEMENTS REBELLES

Organiser des élections dans un pays exsangue, grand comme la France et la Belgique réunies, était déjà un défi en soi. D'autant que l'autorité du pouvoir central est contestée par une multitude de groupes armés, mouvements rebelles ou simples coupeurs de routes. Parmi les plus menaçants, figurent le Front populaire pour le redressement (FPR), composé de rebelles tchadiens sévissant dans le nord, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) dans le Nord-Ouest, et l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) qui sème la terreur dans tout l'est du pays en massacrant des populations villageoises entières et en enrôlant des enfants-soldats.

En 2008, un dialogue politique avait donné naissance à un accord global de paix entre le gouvernement et certains groupes armés. " Mais le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) établi à cet effet n'a pas connu l'aboutissement souhaité pour des raisons financières, écrivait dans un rapport publié fin décembre l'Eisa, une ONG sud-africaine d'assistance électorale. La Centrafrique connaît aujourd'hui un environnement sécuritaire des plus précaires et des plus préoccupants."

DES ÉLECTIONS REPOUSSÉES DEUX FOIS

Trois des cinq candidats à l'élection présidentielle se connaissent de longue date. Ange-Félix Patassé, ancien président (1993 à 2003), retrouve Martin Ziguélé, qui a été son premier ministre, et surtout François Bozizé, qui lui a ravi le pouvoir lors d'un coup d'Etat avant de se faire élire en 2005. Le quinquennat de François Bozizé, chef du parti KNK (pour Kwa na kwa en langue sango, qui signifie "le travail rien que le travail"), s'est achevé en avril dernier.

Des élections auraient dû être organisées dans la foulée mais, pour des raisons de sécurité et de logistiques, elles ont été repoussées à deux reprises. Après des semaines de palabres et de crispations, le président a finalement fixé la date au 23 janvier. "François Bozizé s'est alors lancé dans une course contre-la-montre, raconte un chef d'entreprise. Il a tout fait pour tenir cet engagement, notamment parce qu'il en va de sa crédibilité auprès de la communauté internationale et des bailleurs de fonds. De son côté, l'opposition, mal organisée, avait intérêt à ralentir ce processus."

UNE LOGISTIQUE HASARDEUSE

Recensement des électeurs, informatisation des listes, distribution des cartes d'électeurs ou dépôt des candidatures… Les polémiques se sont multipliées. "La publication des listes qui recensent tous les électeurs avait pris beaucoup de retard malgré le triplement des effectifs initiaux pour l'établir, raconte ainsi un observateur. Les membres de la CEI touchaient une indemnité journalière et ils souhaitaient aussi gagner du temps. Le 21 décembre, l'armée a débarqué et séquestré tout le monde pour accélérer le boulot. Le gouvernement a fait livrer du poulet et du café ! Deux jours plus tard, les listes étaient achevées et les membres de la CEI sont sortis sains et saufs."

Côté logistique, il a également fallu presser le pas. Près de 7 000 urnes ont été récupérées au
Togo en décembre. Un imprimeur britannique a remporté l'appel d'offres pour l'impression des bulletins de vote mais, l'aéroport de Londres étant fermé à cause de la vague de froid, il a fallu en trouver un autre. C'est dans l'urgence, à Dubaï, qu'ont finalement été imprimés les bulletins centrafricains. Pour respecter le Code électoral et éviter toutes les possibilités d'annulation du scrutin, ils devaient être acheminés avant le 8 janvier dans les 4 500 bureaux de vote (avec les urnes, les affiches, les isoloirs, les panneaux d'affichage…) sur des pistes défoncées en latérite, et sous la menace des groupes armés. Afin de faciliter la circulation du matériel électoral à travers le pays, d'anciens chefs rebelles ont été nommés conseillers à la présidence.

Ces problèmes à peu près résolus, le résultat du vote fait déjà l'objet de contestations. Ange-Félix Patassé a ainsi déposé un recours en annulation "pour non-respect du Code électoral quant au délai pour la publication des bureaux de vote, la désignation des présidents de ces bureaux et l'affichage des listes électorales." "On nous cherche des poux dans la tête ! a répliqué François Bozizé, vendredi 21 janvier sur Radio France Internationale. L'heure est venue d'aller aux élections. Les choses se font dans la transparence, sans cafouillage ! Je ne crois pas à la défaite…"

Pierre Lepidi


Source : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/23/l-organisation-d-elections-en-centrafrique-un-veritable-defi_1469435_3212.html

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 12:45

 

 

Maléyombo et sa bande

 

 

Un candidat du KNK brandit une arme contre son challenger

 

Bangui – 23 janvier 2011 – 11H30 (heure locale) Radio Ndéké Luka  

 

La tension rapportée par Radio Ndeke Luka (notre dépêche précédente)  dans un centre de vote du 7ième arrondissement de Bangui a failli virer au drame. Un des candidats à la députation a brandi une arme et menacé son challenger, un candidat indépendant. L’auteur de cet acte est le ministre des Postes et des Télécommunications dans l’actuel gouvernement centrafricain, Thierry Savonarole Maleyombo. Ce dernier est candidat sous la bannière du KNK, le parti au pouvoir. On ignore à l’heure actuelle, les raisons exactes de cet incident survenu dans un centre de vote et devant témoins. Un premier accrochage verbal avait opposé les deux candidats. Les deux hommes s’étaient empoignés en public devant les journalistes, les observateurs et les électeurs en file.

 

230111votemairie.jpg

file d'électeurs devant la Mairie de Bangui

 

Du côté des candidats à l’élection présidentielle, à 11 H, heure locale (10H TU), le service du protocole de l’ex-président Ange-Félix Patassé a alerté les médias, les informant d’une prochaine déclaration du candidat, sans préciser si ce dernier irait voter ou non. La déclaration annoncée doit en effet être enregistrée au domicile du candidat et non à sa sortie du bureau de vote comme cela se fait traditionnellement. Ange-Félix Patassé est néanmoins inscrit et toujours attendu dans un bureau de vote de l’Ecole Notre Dame dans le 4ième arrondissement de Bangui.

 

Ngouandjika-faisant-la-queue-pour-voter.jpg

ici le ministre Fidèle Ngouandjika  

faisant la queue pour voter dans le 4ème

Les  candidats Jean Jacques Demafouth et Martin Ziguélé ont déjà voté. Le président François Bozizé, candidat à sa propre succession est encore attendu au Lycée de Gobongo où il doit voter. Il est en même temps candidat député dans le 4ième arrondissement de Bangui. Quant au candidat Emile Gros Raymond Nakombo, il doit voter au Centre Koudoukou, toujours dans la capitale centrafricaine.

 

NDLR : De pire en pire. Les masques tombent. C’est un gouvernement de voyous et de délinquants. Trop c’est trop ! Que ces choses se passent devant les observateurs internationaux, on ne peut que s’en réjouir. Ils sont donc témoins des dramatiques réalités que vivent au quotidien les Centrafricains avec le pouvoir dictatorial et sanguinaire de Bozizé. Ces ministres voyous savent qu’ils auront toujours la protection de leur maître en personne donc pourquoi se retenir ! Tout cela traduit le profond désarroi de la bozizie dans son ensemble. centrafricains, le vrai changement est pour bientôt. Tremblez, bozizéens !

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 02:24

 

 

bulletin de vote

 

 

Ai- Rca- Samedi, 22 Janvier 2011 16:16 - Le Dr Jean Damascène Ntawukuliryayo, vice-président de la Chambre  des Députés du Parlement de la République du Rwanda et  chef de la délégation des observateurs de la Conférence Internationale sur la Région de Grands Lacs (CIRGL) a animé le 21 janvier une conférence de presse.

 Selon des organisateurs, le but de cette rencontre avec les hommes de média était d’abord de présenter les objectifs de la mission d’observation de CIRGL et ensuite  rendre compte des travaux effectués par les observateurs depuis  leur arrivée à Bangui le 17 janvier dernier.

« La mission consistait à  rencontrer les membres du bureau de la coordination de la commission électorale indépendante (Cei) en vue de s’enquérir de l’état des préparatifs et des défis rencontrés conformément à la loi électorale et aux directives électorales, de travailler en interaction et en réseau avec les autres missions d’observation et partager les informations », a dit l’un des organisateurs.

« Suivre et observer les élections en vue de pouvoir établir si les élections  ont été paisibles, libres et transparentes conformément au mandat de la CIRGL et de faire des recommandations »,  a ajouté le Dr Ntawukuliryayo.

Ce dernier a d’ailleurs expliqué que  l’observation des élections en Centrafrique s’inscrit en droite ligne du pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la Région des Grands Lacs et particulièrement au Protocole sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance qui accorde à la CIRGL le mandat de suivre les élections dans tous les pays membres.

Cette mission qui comprend les observateurs du  Burundi, de l’Angola, de la République Centrafricaine, de la Rd Congo, du Kenya, du Rwanda, du Soudan, de la Tanzanie, de l’Ouganda et de la Zambie prendra fin le 26 janvier prochain, a appris l’agence Ai .

Kabongo, Ai Bangui

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 02:10

 

 

Ouandet.jpg

 

Bozizé KNK ridicule

 

 

BANGUI - AFP / 22 janvier 2011 23h50 -  Un ministre candidat aux législatives de dimanche en Centrafrique est accusé d'"intimidations" par des agents électoraux du plus grand arrondissement de Bangui, qui ont brièvement démissionné en signe de protestation, selon des sources concordantes samedi.

Les 30 membres du comité local de la Commission électorale indépendante (CEI) du 8e arrondissement de Bangui (nord) avaient démissionné "en bloc" jeudi pour "protester contre les intimidations du ministre de la Sécurité publique Jules-Bernard Ouandé", depuis sa déclaration de candidature à la députation dans cet arrondissement, le plus important des huit que compte Bangui, a expliqué à l'AFP José Malo, président du comité local.

Selon M. Malo, le ministre candidat - en concurrence avec six autres personnes - exerçait des "pressions" sur les membres du comité local. Les démissionnaires sont revenus sur leur décision à la faveur d'une "concertation" avec les différents candidats et la CEI.

La commission électorale a confirmé à l'AFP la brève démission des agents électoraux.

"Nous sommes parvenus à une solution acceptée par le comité local. (...) Nous avons réussi à aplanir les divergences et à faire revenir la CEI locale sur sa décision de démissionner en bloc", a déclaré le porte-parole de la CEI, Rigobert Vondo.

Sollicité par l'AFP au sujet des accusations à son encontre, le ministre Ouandé a décliné tout commentaire.

1.889.000 Centrafricains sont appelés à élire dimanche leurs députés et leur président. Les bureaux de vote doivent ouvrir de 06H30 à 16H00 locales (05H30-15H00 GMT).

(©)

NDLR : C’est vraiment pathétique. Le gouvernement de Bozizé n’est qu’un ramassis de ministres délinquants, truands et voleurs. Plus ils volent, mieux Bozizé les protège. Ce général d’opérette de Jules Bernard Ouandé est avec Bozizé les deux derniers et seuls cancres repêchés de leur promotion de l’Ecole spéciale des officiers d’active (ESFOA) de Bouar. Ouandé comptait sur la fraude pour devenir député du 8ème arrondissement de Bangui mais le voilà mis à nu et tenu à l’œil. Cela donne une idée du désarroi dans lequel se trouve le pouvoir de Bozizé obligé de recourir partout à la fraude pour espérer rester dans la compétition. Tremblez les bozizistes !!! 

 

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 23:27

 

 

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samedi 22 janvier 2011  par L’Agence de Presse Xinhua

L’ex-Premier ministre centrafricain Martin Ziguélé, candidat malheureux au second tour de l’élection présidentielle de 2005, déclare avoir des atouts pour l’emporter cette année sur le président sortant François Bozizé qui, d’après lui, sera battu dès le premier tour.

Dans un entretien exclusif vendredi à Xinhua au terme de son dernier meeting de campagne à la Place de la Réconciliation, dédiée au défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba à Bangui, le leader du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) annonce un parcours dans 20 villes centrafricaines en une semaine pour mobiliser les électeurs.

Question : Rendu à la fin de la campagne pour l’élection présidentielle centrafricaine prévue dimanche, estimez-vous avoir suffisamment mobilisé et convaincu les électeurs pour vous faire élire ?

Réponse : Oui, je le crois. Vous avez vu la mobilisation de ce meeting de fin de campagne. Nous sommes le seul parti de l’opposition à avoir parcouru l’ensemble du pays. Nous avons fait 20 villes différentes en moins d’une semaine. Nous avons rencontré toutes les couches sociales. Et je pense que le MLPC cette fois-ci ne se contentera pas d’être au deuxième tour. Mais, il gagnera.

Q : Quels sont vos atouts cette fois-ci, parce qu’en 2005 vous avez perdu au second tour face au président Bozizé ?

R : Parce qu’en 2005, le MLPC venait de perdre le pouvoir deux années auparavant. Sociologiquement, la population n’était pas encore prête à nous suivre. Et pendant cinq ans, nous avons travaillé le terrain. Nous sommes le seul parti politique qui a des implantations dans tout le pays. Nous avons 105 candidats aux législatives sur 105 circonscriptions électorales du pays et nous avons mobilisé nos militants depuis cinq ans pur ce grand jour du 23 janvier. Vous verrez vous-même le 23 janvier le résultat dans les urnes.

Q : Comment avez-vous organisé cette campagne-là ?

R : Nous avons organisé cette campagne de la manière la plus simple possible. D’abord notre programme : nous ne nous sommes pas enfermés entre intellectuels pour faire le programme. Nous avons parcouru le pays, nous avons discuté avec les paysans, les cadres sur leurs conditions. Nous avons pris en compte leurs préoccupations et puis nous avons réuni notre conseil politique national qui regroupe les différents représentants de tout le pays et c’est comme ça que nous avons proposé le programme que j’ai essayé d’expliquer autant que faire se peut pendant ces deux semaines de campagnes.

Q : A votre avis, les conditions sont-elles réunies pour des élections justes, transparentes et crédibles ?

R : Les conditions ne sont pas réunies. Nous avons publié un mémorandum juste avant les élections pour dénoncer les conditions. Mais, nous sommes les démocrates. Nous allons aux élections pour exprimer nos points de vue.

Q : L’opposition se présente avec quatre candidats face au président sortant François Bozizé qui a également ses atouts. Est- ce qu’on n’assiste pas à une dispersion des voix ?

R : Même s’il y avait 20 candidats dans l’opposition, Bozizé sera battu au premier tour. Il n’a aucune popularité dans le pays. Il ne tient pas de meeting. Il va dans les villes de province et c’est 10 minutes, il insulte les gens, il les menace. Il a perdu ses moyens, il n’a aucun soutien. C’est parce qu’il utilise les moyens de l’Etat, l’administration et tout que les gens le suivent. Vous verrez le 23 (janvier).

Q : Accepterez-vous le verdict des urnes si vous êtes battu ?

R : Si nous sommes battu à la régulière, si nos représentants dans les 4.800 bureaux de vote nous disent que ceux qui ont voté, c4est uniquement ceux qui sont inscrits, qu’il n’y a pas eu de tricherie, qu’il n’y a pas eu de fraudes, nous accepterons les résultats, nous respecterons notre signature du Code de bonne conduite. Mais, si les rapports de nos représentants nous disent qu’il y a eu tricherie, il y a eu fraudes, que des personnes non inscrites ont voté, nous ne reconnaîtrons pas les résultats de ces élections et nous ne sommes pas les seuls.

Propos recueillis par Raphaël MVOGO (Xinhua)

 

Centrafrique: Bozizé devrait être réélu dimanche

Par The Associated Press | La Presse Canadienne – sam. 22 janv. 17:53 HNE

 

BANGUI, République centrafricaine - L'homme fort de la République centrafricaine, François Bozizé, devrait remporter un nouveau mandat, dimanche prochain, en défaisant l'homme qu'il a expulsé du pouvoir, il y a près de huit ans.

Peu d'électeurs croient que le scrutin apportera beaucoup de changement dans ce pays oublié au coeur de l'Afrique, une nation désespérée ayant survécu à cinq coups d'États et à une myriade de révoltes armées depuis son indépendance de la France, il y a 50 ans.

Malgré la richesse du sol centrafricain, le gouvernement corrompu du président Bozizé demeure toujours à court de fonds pour mettre sur pied un état viable. Son autorité est limitée au territoire de la capitale, Bangui, le reste du pays étant livré au chaos et au banditisme.

François Bozizé, âgé de 65 ans, a accédé au pouvoir à la tête d'une armée rebelle qui a pris d'assaut la capitale en 2003. Ses soldats avaient renversé le président Ange-Félix Patassé, alors que toute la planète avait les yeux tournés vers l'invasion de l'Irak.

Aujourd'hui, la République centrafricaine figure parmi les plus pauvres pays d'Afrique, se classant au 159e rang sur les 169 que compte le palmarès de l'indice de développement humain des Nations Unies, en 2010. Selon ces données, les adultes habitant le pays ont passé en moyenne 3,5 ans sur les bancs d'école.

Le fait qu'Ange-Félix Patassé ait été autorisé à faire inscrire son nom sur les bulletins donne une bonne indication de la confiance qu'a le président Bozizé quant à sa réélection. L'ancien chef d'État se présente en tant que candidat et n'est revenu d'exil que l'année dernière, après avoir obtenu une amnistie.

Le plus grand danger pour François Bozizé provient plutôt du leader de l'opposition, Martin Ziguele, un ancien premier ministre de 52 ans qui a déjà dirigé un gouvernement de M. Patassé. Lors du dernier scrutin, en 2005, il avait reçu environ 36 pour cent des voix exprimées.

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Politique
22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 23:13

 

 

Ziguélé

 

 

 

De Patrick FORT

BANGUI 22 janv (AFP) — Des appels au calme ont été lancés pour les élections présidentielle et législatives de dimanche en Centrafrique, pays miné par des années d'instabilité et dont le président sortant, François Bozizé, donné favori, est accusé d'intentions de fraudes par son opposition.

La campagne électorale, qui s'est terminée dans la nuit de vendredi à samedi, s'est déroulée sans incident violent majeur, voire, selon plusieurs observateurs, "sans beaucoup de mobilisation".

Arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d'Etat puis élu en 2005, M. Bozizé, qui a sillonné le pays, a conclu sa campagne à Bangui par un meeting dans un stade devant 4.000 à 5.000 personnes.

Se présentant comme "rassembleur", "bâtisseur" ou garant de la paix, il se montre confiant de l'emporter au premier tour, estimant que son bilan de sept ans de pouvoir est "positif" et connu du "peuple".

Ce scrutin, reporté d'avril 2010 à dimanche après de multiples négociations, doit être l'aboutissement du dialogue national amorcé en 2008 entre pouvoir, opposition et groupes rebelles après des années de violences et de multiples coups d'Etat. Mais les principaux adversaires de M. Bozizé ont mis en doute la régularité du scrutin.

L'ex-Premier ministre (2001-2003) Martin Ziguélé, seul candidat à avoir comme M. Bozizé fait campagne dans tout le pays, s'est offert un dernier meeting devant 1.000 à 2.000 personnes à Bangui.

"Depuis des mois, des fausses cartes d'électeurs circulent", accuse cet ancien assureur qui s'est forgé une réputation de bon gestionnaire.

"Si les élections sont claires, Bozizé sera battu au 1er tour. On n'acceptera pas le résultat si les élections ne sont pas claires", prévient-il.

Les listes électorales, que la commission électorale avait promis d'afficher 48 heures avant l'ouverture du scrutin, n'ont été affichées que samedi dans la matinée dans les bureaux de vote à Bangui, a constaté l'AFP.

L'ancien président Ange-Félix Patassé, renversé par M. Bozizé, a réalisé une campagne discrète mais reste selon certains observateurs son plus grand rival.

"Bozizé va frauder 10% ou 20% des voix. Ce n'est pas grave, je le battrai quand même", clame-t-il. "Les Centrafricains sont derrière moi".

Jean-Jacques Demafouth, ex-ministre de la Défense et chef d'une des principales ex-rébellions ayant signé les accords de paix, craint lui aussi la fraude et souligne le manque d'observateurs.

Autant d'accusations que balaie François Bozizé: "L'opposition nous fait tourner en rond depuis un an et demi. (...) Mes adversaires ont été au pouvoir. Le pays a été saccagé, pillé. Aujourd'hui ils se présentent comme des anges. Ils ont fait couler le sang". Il affirme même craindre "que l'opposition en perte de vitesse puisse choisir la violence en dernier réflexe".

Vendredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait appelé à des élections "crédibles" et au respect de leurs résultats "par tous les candidats". Samedi, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Joseph Binguimalé, a aussi invité au calme: en cas de contestations, "que le règlement se fasse par la voie légale", a-t-il dit.

Ces "contestations", si elles n'étaient "pas gérées en toute responsabilité, peuvent créer des conditions de déstabilisation du pays", a estimé Cephas Germain Ewangui, chef de la mission des observateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).

Les résultats provisoires devraient être annoncés dans les huit jours après le scrutin, pour lequel 1,8 million d'électeurs sur 4,4 millions de Centrafricains sont appelés aux urnes.

Copyright © 2011 AFP. Tous droits réservés.

 

Infos à chaud de Bangui

 

1.     La situation à Mbaïki était toujours tendue ce soir. Les habitants de la cité sont décidés à empêcher le vote si d'ici à demain, rien n'est fait pour corriger l'imposture.

 

2.    Le 2ème arrondissement est en mouvement. Une rumeur annonce la présence d'urnes bourrées dans la maison du chef Gremboutou. Les jeunes du quartier ont encerclé la maison pour empêcher la sortie de ces urnes.

 

3.    A 20h00, seulement 15% des bureaux de vote de la ville de Bangui ont reçu les listes.  Au plan national, seulement 39% des centres de vote ont affiché les listes.

 

4.    Les rumeurs persistantes de la journée ont obligé les observateurs de l'OIF, de l'UA et de la CEEAC à se déplacer dans les différents QG de campagne afin de rencontrer les candidats ou leurs états-majors et évaluer la situation.

 

5.    De l'avis d'un observateur, il est tout simplement irresponsable de la part du pouvoir et des partis d'appeler les Centrafricains à voter dans les conditions de ce jour.

 

 

 

NDLR : Sans frauder, Bozizé ne pourra jamais gagner.

 

 

Le président sortant favori de la présidentielle en Centrafrique

par Paul-Marin Ngoupana

BANGUI 22 janv 2011 (Reuters) - La République centrafricaine organise dimanche des élections présidentielle et législatives, prévues à l'origine en avril, qui ont peu de chances d'apporter la stabilité à ce pays enclavé, déshérité et miné par les divisions politiques et ethniques.

Le président François Bozizé, au pouvoir depuis le coup d'Etat de 2003, apparaît comme le grand favori de la présidentielle mais pourrait ne pas s'imposer dès le premier tour.

Plusieurs centaines de candidats sont en lice pour les 105 sièges de l'Assemblée nationale.

La tenue de ces scrutins a été retardée trois fois pour des questions de financement et en raison de la difficulté à désarmer les forces rebelles qui, malgré les accords de paix, sont toujours présentes dans le nord-ouest et le nord-est du pays.

Quelque 1,8 million d'électeurs, sur une population totale de 4,6 millions d'habitants, sont appelés à se prononcer.

Les opérations de vote pourraient se heurter à des difficultés techniques, estiment des analystes, et des agents des services électoraux se sont déjà plaints de ne pas avoir été payés, mais tout devrait être fait pour que le scrutin se déroule dans des conditions acceptables.

"La communauté internationale ne veut pas la pagaille (...) On s'attend à ce que Bozizé l'emporte avec une avance confortable", a dit Ned Dalby, du cercle de réflexion Crisis Group.

CINQ CANDIDATS À LA PRESIDENTIELLE

Cinq candidats briguent la présidence. Les principaux adversaires du chef de l'Etat sortant sont Ange-Félix Patassé - ancien président chassé par Bozizé et rentré d'exil - ainsi que Martin Ziguélé, qui avait été Premier ministre de Patassé.

Si nécessaire, un second tour aura lieu en mars.

"Lors de la dernière élection en 2005, nous pensions l'emporter dès le premier tour et nous avons dû mettre les bouchées doubles pour battre Ziguélé", a confié un Reuters un ancien membre du gouvernement Bozizé, qui a requis l'anonymat.

"Cette fois encore, ce ne sera pas facile pour Bozizé", a-t-il ajouté.

Il y a cinq ans, Bozizé avait battu Ziguélé avec 67% des voix.

En août dernier, Bangui a demandé au Conseil de sécurité de l'Onu de l'aider à faire face aux rébellions, au banditisme et aux conflits interethniques qui touchent le pays.

Plusieurs groupes rebelles, dont les Ougandais de la redoutable Armée de résistance du Seigneur (LRA), sont actifs dans le nord et l'est de la Centrafrique.

La Minurcat, la force de l'Onu, s'est retirée du pays à la fin de l'an dernier mais un contingent africain reste sur place pour aider les forces gouvernementales.

La République centrafricaine, dont le sous-sol est riche en or, en diamants et en uranium, reste dans un état de grande pauvreté. Le pays, l'un des plus isolés d'Afrique, fait face à plusieurs rébellions intérieures et a en outre été entraîné dans des conflits régionaux où étaient impliqués le Soudan, le Tchad et la République démocratique du Congo (RDC).

Environ 200.000 civils vivent aujourd'hui dans la brousse pour éviter les zones de conflit.

Avec David Lewis, Guy Kerivel pour le service français

 

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