La nouvelle patronne du BINUCA prend fonctions
Radio Ndéké Luka Mercredi, 08 Juin 2011 09:55
Mme Margaret Vogt, Représentante Spéciale du Secrétaire général et Chef du Bureau Intégré des Nations
Unies pour la Consolidation de la Paix en République Centrafricaine (BINUCA), est arrivée ce mercredi 8 juin 2011 à Bangui pour prendre ses
fonctions.
Pour rappel, c’est le 19 mai dernier que l’annonce de sa nomination par le Secrétaire générale de l’ONU
avait été faite. Avant cette nomination, Madame Vogt a occupé d’importantes fonctions au sein du système des Nations Unies. Mme Vogt était jusqu’à sa
nomination Directrice adjointe de la Division Afrique I au Département des affaires politiques du Secrétariat des Nations Unies. Avant cela, elle était au Bureau politique des Nations
Unies en Somalie, où elle a occupé les fonctions de Représentante spéciale adjointe par intérim du Secrétaire général.
Elle a été Directrice Adjointe au Département des Affaires Politiques du Secrétariat Général des Nations Unies,
Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies en Somalie (UNPOS) et Assistante Spéciale du Sous-Secrétaire Général aux Affaires politiques. Elle fut
également détachée auprès de l’Union Africaine comme Directrice de Cabinet du Président de la Commission.
Avant de rejoindre les Nations Unies, Madame Vogt a successivement été Directrice du
Programme Afrique de l’Académie Internationale de la Paix à New York et Directrice des Etudes à l’Ecole des Officiers du Nigéria. Son expérience
professionnelle s’étend aussi à la prévention et de la résolution des conflits et aux questions du genre. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles dans ces
domaines.
Le journaliste Faustin Bambou déféré en prison
Mardi, 07 Juin 2011 12:33
Faustin BAMBOU, journaliste et directeur de publication du quotidien « Les Collines de
l’Oubangui » a été placé lundi 6 juin 2011, dans l’après-midi sous mandat de dépôt par le parquet de Bangui. Il a été aussitôt transféré à la Maison d’arrêt
de Ngaragba. Il y attendra son procès.
La décision a été prise par le procureur de la République, après 10 jours de détention du journaliste à la Brigade de
Recherche et d’Investigation (SRI).
Le procureur de la République reproche à ce professionnel des médias, d’être l’auteur d’écrits visant à
« l’incitation à la révolte et à la haine », des délits sanctionnés par le code
pénal. Il avait publié dans son journal, un article signé de lui-même, et mettant en cause le ministre délégué à la Défense, Francis Bozizé. Il affirmait que ce dernier était
l’auteur de malversations et de détournements des fonds versés par l’Union Européenne pour indemniser les militaires admis à la retraite, cela même, alors que le représentant de
l’Union Européenne à Bangui, dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka, a blanchi le ministre.
Arrêté le 27 mai dernier à son poste au ministère des travaux publics, Faustin BAMBOU a été auditionné
une 1ere fois, par les services des recherches et d’investigation de la gendarmerie nationale le jour même de son interpellation.
Séance tenante un document intitulé « Mise au point » en provenance du ministère délégué à la défense
nationale lui a été remis pour qu’il en prenne connaissance. Ce qu’il lui aurait été envoyé, selon l’enquête, devait être publié en guise de droit de réponse du ministre délégué à la défense,
suite à l’article incriminé.
Toutefois, le directeur de publication du journal « les Collines de l’Oubangui » soutient ne
l’avoir jamais reçu.
Signalons que la mise au point ne concernait pas que le journal de Faustin BAMBOU, mais également les
journaux « Medias Plus » et « On dit Quoi ».
A titre de rappel, Faustin Bambou a été conduit pour la deuxième fois ainsi en prison. Le dernier cas
en date remonte en 2008, alors qu’il avait publié un article sur le détournement de fonds mettant en cause l’ancien ministre des mines et actuel chef du département des finances.
Cette affaire d’emprisonnement d’un journaliste intervient alors que la République Centrafricaine a
dépénalisé les délits de presse.
NDLR : Une fois encore, le
pouvoir de Bozizé montre qu’il n’a rien à foutre de la loi. A quoi a servi de faire voter une loi sur la dépénalisation des délits de
presse ?
Procès Bemba, un témoin sur les évènements à Damara
Mercredi, 08 Juin 2011 12:16
Le procès de Jean-Pierre Bemba se poursuit devant la Cour pénale internationale. Depuis une semaine,
l’essentiel du procès du sénateur congolais se déroule en réalité à huis clos. Le témoin 209 dépose sous pseudonyme. Mais il y a de rares passages en séance
publique.
Le témoin, cité par l’agence Hirondelle, a expliqué au cours d’une des rares séances publiques, que les
rebelles du général Bozize se sont d'abord emparés de plusieurs villages, dont celui de Damara (75km au nord-ouest de Bangui), fin octobre 2002. Pour le témoin,
les rebelles ont saccagé et pillé les biens du gouvernement, mais « ils n’ont pas touché les femmes des autres hommes
».
Le témoin a expliqué que « les soldats de Bozizé, à Damara,
courtisaient les femmes. Il y a une différence entre une femme qui est violée et une femme qui a un rapport consenti, a-t-il ajouté. Personnellement, je n’ai pas entendu dire que les soldats de
Bozizé ont violé des femmes. »
Les rebelles du général centrafricain auraient aussi pillé la sous-préfecture, la mairie, et un bureau de la
gendarmerie, avant d’être chassés par les miliciens du Mouvement pour la Libération du Congo, le 7 décembre 2002. Ce jour- là, le témoin a fui chez sa belle-famille.
« Pendant ces événements, c’était le sauve-qui-peut. Je ne savais même pas où étaient mes enfants » a-t-il raconté.
Il a aussi expliqué que lors de l’attaque du MLC, le 7 décembre, plusieurs habitants de Damara sont
restés sur place. « Il y avait des personnes qui profitaient de la situation » a-t-il
déclaré. « Quelques personnes étaient restées, voulant profiter de la présence des banyamulenge pour piller. Mais ce sont ces personnes qui ensuite ont été tuées ou violées par les
banyamulenge. Ils étaient les maîtres du terrain du 7 décembre jusqu’au mois de février. Ils ont investi les maisons, ils ont pillé. Ils ont entreposé toutes ces choses pillées dans leur base.
Ils volaient les biens de valeur. »
Jean-Pierre Bemba, il faut le rappeler, est accusé de crimes contre l’humanité pour viols, meurtres et pillages commis
par ses hommes en Centrafrique, en 2002 et 2003. A l’époque, le chef de l’Etat centrafricain, Ange-Félix Patassé, avait demandé le soutien du MLC, dirigé par Jean-Pierre Bemba,
pour combattre la rébellion du général François Bozize. Ce dernier s’était finalement emparé du pouvoir le 15 mars 2003.
Pénurie de manioc à Bouar
Mercredi, 08 Juin 2011 12:00
Le manioc, aliment de base des Centrafricains est devenu de plus en plus rare dans la ville de Bouar
(Ouest du pays) depuis plus d’un mois. C’est un constat fait ce 8 juin par le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la ville.
Ce dernier explique que la cuvette de manioc qui était vendue à 1000FCFA (environ 1,3 euros) est passée en un record de
temps à 2000 FCFA (2,3 Euros), soit le double. Selon les commerçantes du manioc, les localités qui ravitaillent la ville de Bouar en manioc, s’adonnent pour le moment aux travaux
champêtres.
Les agriculteurs interrogés, affirment cependant que cette carence s’expliquerait par la rareté de la pluie dans la
région. Ils prédisent déjà que le prolongement de la saison sèche cette année ne permettra pas une bonne production pendant cette année agricole.
Conséquence, le panier de la ménagère de Bouar est très menacé. Les ménages appellent les autorités locales à s’investir
pour un approvisionnement correct du marché et mettre fin à la pénurie. Le manioc est l’aliment de base des centrafricains. Il est consommé par plus de 95% des Centrafricains. On consomme non
seulement les tubercules rendus en poudre mais aussi les feuilles.
L’inhumation des deux enfants reportée à samedi
Mercredi, 08 Juin 2011 11:47
Les obsèques des deux mineurs tués le 31 mai dernier au quartier Kina à Bangui sont reportées au
samedi 11 juin prochain. Elles étaient prévues initialement ce mercredi 8 juin 2011. C’est à la demande du gouvernement centrafricain que les familles ont décidé de ce report. La raison est que
l’autopsie exigée par le procureur de la République n’est pas encore effectuée par les médecins légistes.
Une rencontre entre le gouvernement et les parents de ces deux enfants a eu lieu le 7 juin à Bangui. Selon
Kassaï Djims, le père d’un des enfants décédés, « les familles avaient initialement refusé tout report, mais si nous
avons finalement accepté, c’est à cause de la dimension nationale qu’a pris cette affaire ».
De son côté, le directeur de l’Hôpital Communautaire de Bangui, Romain Guitizia,
explique : « l’autopsie devait être effectuée depuis l’arrivée des corps à l’hôpital mais malheureusement, les médecins du centre
hospitalier étaient débordés par l’afflux massif des blessés des violences liées à la découverte des corps de ces deux enfants. Nous allons nous y atteler à présent
».
Du côté des autorités, il y a une réelle volonté de calmer les esprits et éviter que les cérémonies d’inhumation des
deux enfants dégénèrent. Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Josué Binoua, demande de «
respecter la volonté des parents qui ont déclaré n’avoir mandaté personne pour venger la mort de leurs enfants, car ils s’en remettent à Dieu ». Le ministre
Binouaa de ce fait invité la population, à faire montre de Dignité et de respecter la mémoire des deux disparus.
D’autres appels au calme et à l’apaisement ont aussi été enregistrés.
Le Parti de l’Unité National (PUN) a publié un communiqué en date du 07 juin 2011 allant dans ce sens. L’Organisation
démocratique syndical des Travailleurs de Centrafrique appelle les travailleurs centrafricains de ne pas se laisser manipuler également dans un communiqué publié en date du 6 juin dernier à
Bangui. Dans ce communiqué, l’organisation appelle les centrafricains à laisser le temps à la justice pour faire son travail. « Pendant les
évènements, nous avons constaté de part et d’autre un amalgame inacceptable entre les coupable de l’assassinat et le monde religieux » a affirmé Louis Marie
KOGRENGBO, le secrétaire général du syndicat interrogé à Radio Ndeke Luka.
Les religieux pour leur part ne sont pas en reste. Ils ont renouvelé les appels au calme qu’ils avaient déjà lancés aux
premiers jours des troubles. Et c’est le prélat Dieudonné NZAPALAINGA, administrateur apostolique de l’archidiocèse de Bangui qui demande « à la population en général mais surtout au chrétiens et musulmans de respecter leur foi dans ce moment difficile ».
La découverte des cadavres de ces enfants a plongé momentanément certaines localités de la ville de Bangui dans une
série de violence. Violence qui a fait officiellement 11 morts et plus de 25 blessés, selon des sources médicales. 3 arrondissements de Bangui sont toujours sous couvre-feu.