MALABO Mercredi 29 juin 2011 | 21:58 (Xinhua) - Lors d'un mini-sommet sur le développement durable mercredi à Malabo en Guinée équatoriale en présence de ses homologues Jacob Zuma d'Afrique du Sud et François Bozizé de Centrafrique, le président congolais Denis Sassou Nguesso a proposé la création d'une institution spécialisée sur l'environnement pour l'Afrique et basée sur le continent.
"L'Afrique devrait pencher pour la création d'une institution internationale de l'environnement issue du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement), transparente dans sa structuration et son fonctionnement et dotée de moyens et de pouvoirs adéquats", a plaidé le dirigeant congolais pour qui le continent paie le plus lourd tribut de la dispersion de ressources et de la multiplication des institutions.
"L'équité étant le principe majeur de ses priorités, cette institution devrait disposer de capacités techniques à même d'aider les pays à répondre aux accords multilatéraux sur l'environnement. Elle sera la première agence spécialisée du système des Nations Unies, installée à Nairobi en Afrique", a-t-il poursuivi, après avoir par ailleurs attiré l'attention sur les effets nocifs du réchauffement climatique mondial en Afrique.
Selon Sassou Nguesso, cette architecture institutionnelle en faveur du développement durable se justifie d'autant que "l’Afrique possède plus d'un quart des sièges à l'Assemblée générale des Nations Unies. Elle représente l'essentiel des membres du Groupe des 77+la Chine".
"Un tel poids, a-t-il insisté, constitue un atout à mettre à profit pour peser sur les décisions qui seront à Rio (à l'occasion du 20e anniversaire du sommet mondial sur la terre en 2012, ndlr), notamment en appuyant celles qui vont dans le sens de nouvelles approches propices à son développement", a-t-il déclaré.
Soutenue par le Kenya, cette proposition défendue à la veille de l'ouverture officielle jeudi du 17e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) à Malabo, a reçu l'adhésion spontanée d'autres pays tels que le Botswana. Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a exhorté à son appropriation par l'ensemble du continent.
NDLR : Bozizé on le sait, est actuellement présent à Malabo pour davantage tenter de résoudre ses soucis d'argent que pour véritablement prendre part au sommet de l'UA. Des difficultés pour boucler la pie des fonctionnaires centrafricins se profilent à l'horizon et qui vont l'empêcher de trouver sommeil ces prochains jours s'il ne parvient pas à trouver de quoi renflouer encore les caisse du trésor de la RCA. Il pourra difficilement solliciter encore la BEAC car l'endettement du gouvernement centrafricain à l'égard de la banque sous régionale est déjà abyssal.
Dans ces conditions, on voit mal comment Bozizé aura la sérénité et la disposition d'esprit nécessaires pour suivre comme il se doit, les enjeux des questions liées à l'environnement telles que soulevées ici par Denis Sassou Nguesso. Il a l'esprit ailleurs. Les affaires de déforestation et d'environnement, il n'en a rien à foutre pour l'instant.