07/01/2011
‘’Un laboratoire P3 est un laboratoire de haute sécurité dans lequel on peut travailler sur des agents infectieux qui causent des maladies très contagieuses et très dangereuses. Par exemple des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, des virus qui causent des fièvres hémorragiques’’, a-t-elle expliqué.
Selon Professeur Alice Dautry, il existe en République Centrafricaine de nombreuses maladies nouvelles qui apparaissent régulièrement. Et pour travailler sur ces maladies il est nécessaire à la fois de protéger les expérimentateurs, ‘’parce qu’il ne s’agit pas de rendre malades ceux qui essayent d’aider les malades en découvrant les causes des maladies’’.
D’après ses explications scientifiques, le laboratoire P3 permet de protéger les expérimentateurs et aussi protéger l’environnement ‘’parce qu’on ne peut pas travailler sur un agent dangereux n’importe comment’’. Selon la directrice générale, le laboratoire P3 construit à l’IPB est construit exactement comme ceux qui sont à l’Institut Pasteur à Paris avec les meilleurs standards internationaux.
Dans sa description, Professeur Dautry a fait remarquer que concrètement, le laboratoire P3 est un laboratoire fermé dans lequel on rentre par un sas c’est-à-dire par une première petite pièce. Dans cette première petite pièce qui est fermée l’expérimentateur change de blouse, met des chaussures, met des gants, met quelque chose sur sa tête. Quand il a fait tout cela, il ouvre la deuxième porte, il rentre dans le laboratoire où il travaille avec tout son équipement à faire des expériences dans une sorte de boite qui est fermée où il peut entrer les mains, mais il est protégé lui-même par une sorte de grille devant sa figure de façon à ne pas risquer de se contaminer.
‘’Il y a un système pour que tout ce qui est rentré dans ce laboratoire sorte sous une forme stérilisée et autoclavée c’est-à-dire passe à une très haute température. Donc les échantillons, les déchets etc. Ce qui est vraiment important c’est que s’il y a des maladies hautement infectieuses et hautement pathogènes en RCA, on a maintenant les moyens de les étudier, de travailler, d’isoler les agents, de faire des diagnostics et tout ce la de façon efficace et avec les meilleurs méthodes du monde’’, a-t-elle indiqué.
Elle a expliqué que la République Centrafricaine est une région du monde où il y a des nouvelles maladies qui apparaissent, où il y a beaucoup de résistances aux antibiotiques. ‘’Le directeur me disait aujourd’hui que la bactérie dont on a parlé en Europe récemment qui a causé des épidémies en Allemagne avait été isolé ici à l’IPB en 2006’’, renchérit-elle.
‘’Parce que c’est une région du monde particulière où il y a la fois beaucoup de problèmes de santé et que la population a besoin d’être aidée, mais aussi parce que c’est une région où il y a des maladies qui apparaissent un peu plus qu’ailleurs, il nous semble très important d’être ici pour anticiper les futures maladies qui pourraient se développer pour l’humanité’’, ajoute-t-elle.
Par ailleurs, Professeur Alice Dautry indique que l’avenir de l’IPB, c’est continuer à aider la population, former les futurs cadres du pays qui iront travailler dans les différentes parties du monde et du pays et puis faire des découvertes sur des maladies qui sont nouvelles et qui peuvent affecter la population de cette région et peut-être un peu plus loin aussi.
Mais un premier pas est fait avec le laboratoire P3 qui va renforcer la position de l’Institut Pasteur de Bangui comme centre de référence en matière de formation, de recherche et d’appui à la santé publique en République Centrafricaine.