Lundi 4 juillet 2011, la population de Bangui apprenait de manière adynamique le limogeage du premier citoyen centrafricain, le président de la délégation spéciale de la ville de Bangui par décret présidentiel sans donner suite à la motivation de l’évincement. Ce qui donne libre opinion aux banguissois d'apprécier, chacun à son niveau, ce qui pourrai(en)t être la(es) raison(s) du virement de celui qui est devenu à la fois le Rodin centrafricain pour ne pas dire le Michelangelo banguissois, vu des monuments construits ça et là dans la capitale, et à la fois le grand architecte-précurseur de la ville de Bangui en raison du regain moderne et actuel de la ville de Bangui. Aujourd’hui, à la vue plus ou moins lotie et embellie de la capitale, force est de reconnaître en la métropole son côté coquette d’antan. L’homme est si bien devenu un presque idole de bâtisseur municipal. Encore faut-il qu’il le soit dans sa gestion financière.
S’il faut illustrer ces propos, il faut dire qu'en RCA de 2011, nulle n'est question de prendre position et de justifier les mouvements opérés dans les administrations centrafricaines après les échéances électorales. D’ailleurs celles-ci continuent de faire débat pour avoir porter aux postes de hautes responsabilités ceux qui ne devraient pas l’être en raison du peu de crédibilités du processus et qui malheureusement peignent en feutre l'image de la RCA sur l'échiquier mondial de leadership politique. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le nouvel élan de développement du pays.
L’actualité centrafricaine à l'échelle nationale et internationale reste très préoccupante non seulement des acteurs politico-sociaux mais aussi l'image du pays et de sa gouvernance démocratique dans l'espace sous-régional, régional, Schengen. Elle s'éteigne de plus en plus.
En fin 2010, c'est avec un goût âcre que le pays est positionné au dernier rang du Doing-Business, s’ajoute la voix, en bémol, de la RCA dans les grands rendez-vous internationaux : la table-ronde de Bruxelles n'a pas porté et l'humiliation mirifique au dernier sommet de l'Union Africaine de Malabo en Guinée Equatoriale ne cote plus le pays de François Bozizé sur sa réelle crédibilité en géopolitique mondiale.
Oui, faute d'hommes, la RCA joue sa partition à l'envers. Tout se passe comme-ci les autorités locales manquent de sérieux dans la collaboration autour du chef de l'état, ce dernier ne s'en plaigne pas. Rien ne bouge.
L’image des politiques centrafricains n'est que celle de professionnels désintéressés, rompus, mus d'imagination polyforme.
Le cas Jean-Barkes Ngombe-Ketté est à la fois confus et déplacé. Comment comprendre qu’un appel à la bonne gestion de l'administration municipale provoque une demande vague de "vacances" ou de "farniente", comme le souhaite le premier maire de Bangui dans sa demande formulée au numéro 1 centrafricain. C'est trop surréaliste, à un moment où la coordination des autorités sur les errements du développement du pays devrait permettre l'examen d'une meilleure stratégie de sortie de crise endémique que connaît le pays.
Que peut-il se cacher derrière une telle précipitation du maire à se disqualifier sitôt de sa mission anciennement « bien » remplie, à en croire la satisfaction des banguissois qui le soutiennent dans ses réalisations.
Difficile de comprendre le centrafricain.
Destitué, ce dernier est remplacé par un autre « visage divisé », un certain Nazaire Nganafeï, anciennement directeur des services financiers de la Mairie de Bangui. Celui-là même qui avait été viré par Ngombe-ketté de son administration en fin 2010, à en croire la rumeur banguissoise.
Cette nomination en remplacement ne vaut même pas pour une caricature s’il faut comparer avec un Ngombé-Ketté déniché quelque part ailleurs en 2004.
Du moins, l’incertitude dans les nominations aux hautes fonctions des autorités nationales par le pouvoir de Bangui sait payer en plusieurs monnaies. Quelle soit par complaisance avérée, par népotisme, par considération partisane ou encore par clientélisme pure, l’homme perché ne peut échapper au bilan qui parle en sa place.
Francis Macaire
Le maire de Bangui remplacé, un capitaine dégradé
BANGUI - 06/07/11 08:06 - Le maire de Bangui Jean Barkès Gombe-Ketté a été remplacé alors que le capitaine Eugène Ngaikoisset, surnommé le "boucher de Paoua" (ville du nord-ouest de la Centrafrique) par l'opposition, a été dégradé au rang de lieutenant, selon des décrets lus à la radio nationale mardi.
"Le présent décret abroge les dispositions (...) du décret du 7 avril 2004 portant nomination" de Jean Barkès Gombe-Ketté à la tête de la délégation spéciale de Bangui, selon le texte.
Le maire de Bangui n'est pas élu mais est nommé président d'une délégation spéciale par le président centrafricain depuis l'accession au pouvoir de François Bozizé au pouvoir en 2003 par un coup d'Etat.
Remplacé par le directeur financier de la mairie Nazaire Guénéfé Yalanga, M. Gombe-Ketté a affirmé à l'AFP qu'il quittait son poste de manière volontaire: "Je travaille depuis 7 ans à la tête de la municipalité. Je me sens fatigué, je veux prendre un peu de repos (...) Je reste à la disposition du chef de l'Etat s'il veut faire appel à moi". Toutefois, une source proche de la présidence a affirmé à l'AFP que M. Gombe-Ketté avait été "limogé".
Selon cette source, le capitaine Ngaikoisset, désormais lieutenant, a récemment été impliqué dans un accident de voiture au terme duquel il a giflé et menacé avec une arme un officier français. L'AFP n'a pu confirmer en soirée cet incident auprès des autorités françaises. Eugène Ngaikoisset est l'un des éléments de la garde présidentielle les plus réputés du pays.
Il est surnommé le "boucher de Paoua" par l'opposition en raison de son action contre les rébellions dans le nord-ouest du pays, près de Paoua, la région natale de l'ancien président Ange-Felix Patassé, décédé cette année et que le président Bozizé avait renversé en 2003.