Vendredi 17 Février 2012
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Oui : j’avoue, d’entrée de jeu, que je croyais rêver quand j’ai lu, dans une récente dépêche du Réseau des Journalistes des Droits de l’Homme (RJDR) datée du Lundi 13 Février 2012, que l’Église Baptiste de Ngou-Ciment à BANGUI, Centrafrique, avait décidé de prendre en charge, avec un budget de 224.000 F CFA cette année, 28 (vingt-huit) personnes du 3ème âge, eu égard aux conditions dramatiques qui sont désormais les leurs : abandon familial, donc manque dramatique de nourriture, accusation de sorcellerie pouvant impliquer l’application, derechef, d’une effroyable (in)justice populaire susceptible de leur coûter la vie, total dénuement en tout genre…
Oui : je croyais rêver parce que, désormais, en Centrafrique, seuls les pasteurs des différentes églises locales du pays sont les plus gâtés en matière de vêtements, de nourriture, de ressources financières, de possessions matérielles en tout genre, au détriment de tous ceux qui ont toujours eu du prix, selon les Écritures correctement comprises et interprêtées, aux yeux de l’Éternel des cieux, leur Créateur et Fervent Défenseur : les orphelins, les veuves, les pauvres et les étrangers.
Et alors, me dira-t-on : les serviteurs de Dieu ne doivent-ils pas vivre de l’Évangile, selon les Écritures ?
Certes, oui !
Mais à partir d’offrandes, librement offertes à l’église par chacun, selon ses propres moyens, selon les Écritures, et non à partir de contributions financières régulières aux montants fixés de manière autoritaire et, en plus, gérées par les soi-disants serviteurs eux-mêmes, par le truchement de serviles proches, abusivement nommés et consacrés diacres puis imposés comme trésoriers de l’église.
C’est de l’arnaque. Dans la Maison-même de Dieu. Menée de manière féroce, au détriment des plus pauvres qui doivent, forcément, y contribuer, sous peine de voir, à terme, leurs funérailles boycottées par… la fausse église.
L’apôtre Pierre, mieux placé que les faux serviteurs d’hier et d’aujourd’hui, inspiré par le Saint-Esprit du Dieu Tout-Puissant ,a écrit, justement, sur cette question, pointue, de la conduite des véritables serviteurs appelés selon Dieu :
« 1 Je m’adresse maintenant à ceux qui, parmi vous, sont anciens d’Église. Je suis ancien moi aussi ; je suis témoin des souffrances du Christ et j’aurai part à la gloire qui va être révélée. Voici ce que je leur demande : 2 prenez soin comme des bergers du troupeau que Dieu vous a confié, veillez sur lui non par obligation, mais de bon coeur, comme Dieu le désire. Agissez non par désir de vous enrichir, mais par dévouement. 3 Ne cherchez pas à dominer ceux qui ont été confiés à votre garde, mais soyez des modèles pour le troupeau. 4 Et quand le Chef des bergers paraîtra, vous recevrez la couronne glorieuse qui ne perdra jamais son éclat. » (1 Pierre 5 : 1 – 4)
C’est donc clair. Absolument. L’intégrité, le dévouement et le zèle sont les seules qualités requises par les Écritures pour servir le Seigneur comme Lui le désire. Toute autre explication humaine ne saurait être autre chose que niaiserie, voire pure tromperie.
En ouvrant son cœur puis sa main fraternelle aux personnes du 3ème âge en son sein, l’Église Baptiste de Ngou-Ciment n’a pu qu’honorer, de la sorte, ceux que la Bible désigne et apprécie en ces termes :
« Les cheveux blancs sont une couronne d’honneur ; c’est dans le chemin de la justice qu’on la trouve » (Proverbes 16 : 31)
Combien mon cœur, et tout mon être, ont vibré de bonheur, puis de fierté indicible face à cet acte d’une immense compassion à l’égard des plus faibles !
Ma fierté, indicible, vient du fait que c’est l’église qui m’avait accueilli, adolescent, en son sein, pour ensuite m’édifier et me conduire, au fil des années, dans une maturité de foi dont les fruits se partagent, aujourd’hui, avec les frères et sœurs de l’étranger, qui a courageusement posé cet acte ! Et sa chorale, dont j’ai eu l’honneur de conduire le destin de 1976 à 1977, s’appelait, et s’appelle toujours : « Chorale NDOYÉ » (« Chorale de l’Amour ») !
Une dénomination tout à fait prémonitoire, puisque c’est l’un de ses anciens membres, devenu Secrétaire Général de l’église, qui annonce aujourd’hui cette belle décision du Conseil d’Administration !
Mon bonheur ? C’est d’avoir découvert et fréquenté l’Église Baptiste de Ngou-Ciment, non de ma propre volonté, mais bien parce l’Éternel des cieux, mon Créateur et mon Sauveur, avait bien voulu m’y conduire afin que, dès ma jeunesse, j’apprenne à L’aimer, Lui, le seul vrai Dieu, ainsi que mon prochain, selon les Écritures.
Une seconde raison à mon bonheur : à l’heure où nombre d’églises de mon pays ne sont plus que l’ombre des modèles de foi et d’amour qu’elles doivent être, à l’égard des non-croyants, il s’en trouve tout de même une qui, à ma connaissance, et vaille que vaille, tient à honorer le Seigneur Jésus en imitant humblement, et en conscience, le bien qu’Il faisait Lui-Même aux nécessiteux de Son temps, en les nourrissant, en les guérissant, en les ressuscitant même de la mort, tout en proclamant vaillamment la Bonne Nouvelle du salut. Cette église-là, c’est Ngou-Ciment, l’église de ma jeunesse.
Je m’incline vraiment très bas devant cet acte de parfaite obéissance concrète aux Écritures, bénis le Seigneur d’avoir inspiré cette pensée à Ses serviteurs, et dis à l’Église de Ngou-Ciment :
« 42 …Quiconque donnera seulement un verre d’eau froide à l’un de ces petits parce qu’il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. » (Matthieu 10 : 42),
Et encore :
« 58 Ainsi, mes chers frères, montrez–vous fermes et inébranlables. Soyez toujours plus actifs dans l’oeuvre du Seigneur, puisque vous savez que la peine que vous vous donnez dans la communion avec le Seigneur n’est jamais perdue. » (1 Corinthiens 15 : 58)
Un dernier mot : les anciens choristes de « NDOYÉ » en France vous acclament à tout rompre, bien-aimés de Ngou-Ciment et, émus aux anges, vous confient de tout leur cœur à la bonté de l’Éternel des cieux, notre Sauveur et notre Seigneur, qui revient très bientôt !
Il pourvoira.
C. MABADA-MABAYE – Pasteur
Source de l’article cité plus haut :