DEPECHE RJDH-RADIOS COMMUNAUTAIRES
Bangui, 06 Mars 2012
Obo : Le Forum des ambassadeurs africains et l’ONU visitent les réfugiés et les déplacés
Les réfugiés congolais et les déplacés de la Sous-préfecture d’Obo ont reçu lundi 5 mars, la visite du Forum des ambassadeurs africains de quelques agences des Nations Unies et du ministre de la sécurité publique Claude Richard Ngouandjia, a rapporté radio Zéréda.
Selon la représentante du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Centrafrique, Aminata Gueye, l’objectif de cette mission conjointe est de rendre visite à la population, aux réfugiés et aux déplacés, de s’enquérir des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans leur vie quotidienne afin d’envisager une assistance appropriée en leur faveur.
Il s’agit aussi de discuter avec les 830 réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC) et les 8895 déplacés internes qui vient dans la préfecture du Haut-Mbomou depuis 2009 sur leurs conditions d’hébergement. La mission visait aussi à s’entretenir avec les équipes armées présentes sur le terrain dans le cadre de la lutte contre la l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony, à savoir les conseillers militaires américains, l’armée ougandaise et l’armée centrafricaine.
Selon la représentante du bureau de liaison de l’Union Africaine en Centrafrique, Awa Ahmed Youssouf, cette mission est une initiative qui s’inscrit dans le cadre des activités prévues par le Forum des ambassadeurs africains pour l’année 2012. Cette initiative permet de soutenir les réfugiés africains en leur apportant une assistance d’abord morale, et aussi une assistance matérielle et financière dans la mesure du possible.
Au cours de cette visite le président des réfugiés congolais Jean-Claude Lungbango et le président des déplacés internes Elie Voutoukoua ont respectivement présenté les préoccupations de ses compatriotes axées sur les besoins en matériel agricole, les problèmes vestimentaires, l’éducation des enfants, la santé, l’eau et l’assainissement, mais surtout l’insuffisance des vivres distribués par le PAM chaque trois mois.
Le commandant du contingent de l’armée Ougandaise, le colonel Wilton Kotiniaba a pour sa part promis de renforcer la surveillance de la région dans un rayon de 25 m afin de permettre à la population de trouver des terres plus fertiles pour l’agriculture.
Il convient de rappeler que des citoyens de la République démocratique du Congo ayant fui les conflits dans leur pays vivent depuis quelques années à Obo. Par ailleurs, des autochtones menacés par la LRA se sont également déplacés vers la Sous-préfecture d’Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomo
Bangui : MSF à la rescousse des femmes malades de fistule vésico-vaginale à Boguila
6 mars 2012
Une cinquantaine de femmes souffrant de fistule vésico-vaginale (VVF) dans la Nord-ouest du pays ont subi une intervention chirurgicale gratuite en février dernier au camp de Médecins Sans Frontières de Boguila, selon le service de communication de cette structure humanitaire.
Les interventions se sont déroulées au sein de l’hôpital de Boguila tenu par Médecins sans Frontières pour soulager des femmes qui souffrent de cette maladie et qui porte une atteinte grave à leur intégrité physique voir à leur situation sociale.
En prélude à cette opération, Dr. Volker Herzog, médecin chirurgien de MSF, et son assistante, la sage-femme suisse Agnès Matti, ont passé un mois à Boguila pour faire des consultations et effectuer des réparations de fistules. Car selon le constat de MSF, les femmes qui souffrent de VVF ne sont pas seulement rejetées par la société, mais sont aussi victimes d’autres problèmes de santé, entre autres des infections du rein, des ulcères de la peau et des problèmes de santé mentale.
Pour Dr. Volker Herzog, l’opération va transformer la vie de ces femmes. «Elles sont vraiment négligées. Elles n’ont pas de lobby, elles n’ont pas les moyens – il n’y a pas de programmes provenant d’autres organisations pour aider ces femmes. Je suis très heureux de voir que MSF est en train de faire beaucoup pour ces femmes et que nous tenons tant de camps de chirurgie de la fistule », a-t-il déclaré.
Il a fait remarquer que les fistules sont évitables, mais la plupart des femmes de Centrafrique n’ont pas accès à des accoucheuses qualifiées. Et elles n’ont pas les moyens de payer pour le traitement dans un hôpital. Il expliqué que la fistule vésico-vaginale est créée par des accouchements de longue durée qui créent chez la femme des fissures entre la vessie et le vagin ou entre le rectum et le vagin. Ces femmes perdent des urines et des selles continuellement sans contrôle.
« C’est une maladie qui arrive au moment de l’accouchement d’un enfant. Si le travail s’arrête à un certain niveau, cela est dû au fait que la tête du bébé est trop grosse, ou le bassin de la mère est très petit, ou l’utérus, le muscle n’est pas bien contracté et la tête du bébé est coincé contre un point du vagin. Et s’il y’a une pression sur le point, le tissu meurt et cela provoquera une connexion de la fistule et une ouverture anormale de la vessie vers le vagin », a décrit Dr. Volker Herzog.
« Cela signifie que les femmes perdent des urines tout le temps. Il est donc très difficile pour elles et sont souvent devenues des parias sociaux ». a-t-il ajouté.
Selon MSF, la plupart des femmes malades qui ont subi l’intervention chirurgicale ont été abandonnées par leurs maris après cette maladie. C’est le cas de Awa Coulou qui a témoigné à MSF avoir été abandonnée par son époux juste après avoir contracté la maladie. « Il ne supportait mon odeur corporelle parce je ne pouvais plus contrôler mon urine. Maintenant, il a épousé une autre femme dans un autre village et j’ai été obligée de retourner dans mon village auprès de mes parents », a témoigné.
Signalons que la fistule vésico-vaginale engendre une dégradation de l’état de santé des femmes et affecte plus de deux millions de femmes dans le monde, notamment en Afrique.
Mbaïki : Les femmes échangent sur la déperdition scolaire chez les filles
6 mars 2012
Le bureau sous-fédéral de l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA) de Mbaïki a organisé une conférence-débat du lundi 5 au mardi 6 mars 2012 sur la déperdition scolaire chez les filles et la santé de reproduction, a annoncé radio Songo.
Cette conférence constitue l’une des activités de la Journée internationale de la femme célébrée le 08 mars dans le monde entier.
Dans sa présentation, Marie-Ginette Amara- Maziki, directrice des études à l’institut supérieur de développement rural (ISDR) de Mbaïki a relevé que les principales causes de la déperdition scolaire chez les filles de la Lobaye en général et de Mbaïki en particulier, sont entre autres l’influence de la tradition sur les parents qui pensent que les filles n’ont pas droit à l’instruction et qu’elles sont vouées au ménage, aux travaux champêtres et au mariage.
La pauvreté a été également évoquée comme l’une des raisons de la déscolarisation des filles dans la Sous-préfecture de Mbaïki. Car si les parents n’ont pas les moyens, souvent ils privilégient les garçons de la famille au détriment des filles.
Pour Marie-Véronique Mandakonzi, sage-femme à l’hôpital de Mbaïki, les grossesses précoces causées par la non-maitrise de la période de leur menstruation par les jeunes filles, le mariage précoce ou forcé, sont les causes de la déperdition scolaire chez les filles en République Centrafricaine.
« Pour résoudre ce problème, il faut une large campagne de sensibilisation à l’endroit des parents, des filles elles-mêmes pour leur faire comprendre les avantages qu’une fille peut avoir si elle est instruite », a-t-elle proposé.
Cette rencontre s’est déroulée sous la supervision de la présidente sous-fédérale de l’OFCA de Mbaïki, Suzanne Mazanga. Rappelons que cette activité se situe dans le cadre de la Journée internationale de la femme prévue le 8 mars prochain.