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Le Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme en République
Centrafricaine
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Bangui, 07 Mars 2012
Bambari : Les rebelles de Baba Laddé refont surface dans la
Ouaka
Les éléments du chef rebelle tchadien Baba-Laddé, ont assassiné
un jeune garçon de 24 ans tué et emporté la somme d’un million FCFA des commerçants qui voulaient se rendre en campagne caféière à 7 km de la ville de Grimari sur l’axe Kouango, a rapporté radio
Bè-Oko.
L’opération s’est déroulée la semaine passée à Ngoulinga, localité situé à 7 Km de Grimari où est installé le Collège
technique de développement rural (CTDR). La victime a été tuée pour avoir voulu résister aux menaces des rebelles.
Selon une source contactée à Grimari par le RJDH ce mercredi, a indiqué qu’après les diverses opérations aux alentours
de la ville, quatre éléments de Baba-Laddé sortis à Grimari ont été reconnus par la population.
« Un des quatre rebelles a été
tué sur-le-champ par la population, malgré la sommation de la gendarmerie. Les trois autres ont été arrêtés, maintenus à la gendarmerie et devraient être transférés à Bambari ou à Bangui,
peut-être qu’ils ont déjà été transférés », a confié notre source.
Selon les informations disponibles, un détachement des Forces armées centrafricaines (FACA) est arrivée dans la mercredi
à jeudi à Grimari pour assurer la sécurité de la population civile.
D’après radio Bè-Oko, les éléments dispersés de Baba Laddé ont
repris les exactions depuis quelque temps dans la préfecture de la Ouaka, notamment dans les zones d’élevage. Un groupuscule serait basé au village Lakandja à 30 km de Grimari sur l’axe Kouango
ainsi qu’aux alentours de Bakala.
Bangui : Des femmes centrafricaines à la recherche de leur
autonomie
Dans la cour de la cathédrale Notre Dame immaculée conception de Bangui, des femmes exposent et vendent des produits de
leurs efforts qui leur permettent de vivre au jour le jour dans leur ménage.
Comme de coutume, l’esplanade de la cathédrale Notre Dame de Bangui reçoit une exposition-vente des femmes à l’occasion
de la fête du 8 mars. Des stands sont installés tous azimuts avec des produits de toute nature. Ce rendez-vous regroupe des femmes venues de l’intérieur du pays et celles des associations des
femmes de toutes les confessions religieuses de Bangui.
« Ce qui est intéressant est que
nous arrivons à produire malgré les difficultés, et nous en sommes fières », a témoigné Suzanne Inguéré de la coordination
diocésaine des femmes catholiques de Bossangoa qui expose le miel, le jus de citron pressé, du savon à fabrication artisanale, des feuilles de maniocs séchées.
Pour elle, il existe aujourd’hui beaucoup de chose que les femmes doivent faire pour leur autonomisation au lieu de
continuer de « pleurnicher», d’accuser les hommes. « J’invite les filles qui ne mènent aucune activité génératrice revenue (ARG) à se rapprocher de leurs mamans qui sont
dans des associations afin d’apprendre à être autonomes » a-t-elle ajouté.
Mais dans ces initiatives pour leur autonomisation, les difficultés ne manquent pas : des matérielles, financières et
autres. Suzanne Inguéré a cité entre autres la rareté de l’huile de palme pour la fabrication du savon artisanale, un des difficultés que
rencontre fréquemment l’association des femmes de Bossangoa.
« Je sollicité l’appui des
partenaires à venir en aide à notre association qui regroupe des femmes mariées, des célibataires et des femmes des différentes confessions religieuses pour nous permettre d’atteindre notre
objectif principal qui est l’auto prise en charge de la femme rurale», a-t-elle lancé.
Dans un autre stand, sont exposé du poisson salé du groupement des pêcheurs du 7ème arrondissement de Bangui. «
Donc la grande pêche est faite par les hommes, mais la transformation se fait par les femmes qui maîtrisent ce domaine plus que les hommes. C’est dire qu’il y a parité homme et femme dans notre
groupement », a confié Pauline Guérégouéndo-Gbianza, secrétaire générale et responsable de l’équipe de transformation du
groupement des pêcheurs.
Elle a expliqué que la transformation de poisson est un travail qui nécessite de la patience ; mais dans le souci
d’arracher leur autonomie économique et financière, les femmes du groupement s’engagent à braver toutes les difficultés, a indiqué Pauline
Guérégouéndo Gbianza.
Selon elle, pour que le rêve de la parité homme et femme devienne réalité, les jeunes filles ‘’qui ont encore la force’’
doivent s’orienter dans des domaines qui ne sont tenus jusqu’ici que par des hommes.
Mais il y a des problèmes de commercialisation. « Les difficultés que nous rencontrons sont la conservation du poisson pendant l’acheminement des produits depuis les lieux de pêche jusqu’à Bangui »,
a souligné Pauline Guérégouéndo-Gbianza. « Nous espérons sur le ministère du plan qui sert d’intermédiaire entre les associations et les partenaires au
développement, pour des appuis. Car tout ce que nous faisons, c’est grâce à nos propres moyens et la production reste très insuffisantes pour la population », a-t-elle déclaré.
Bangui : L’AFJC déplore l’accroissement des violences faites aux femmes en
RCA
« Les violences à l’égard de la
femme restent croissantes en République centrafricaine», a affirmé mardi Nina Mbaïta, agente psycho-sociale au Centre d’écoute
de l’Association des femmes juristes de Centrafrique (AFJC) de Bangui dans un entretien accordé au RJDH.
Elle a fait remarquer que la plupart des femmes victimes de violences dans le pays sont celles qui sont dépendantes
économiques totalement de leur mari et celles qui sont abandonnées par leur mari et qui n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants.
« 79% des cas de violence faite
aux femmes sont les abandons conjugaux », a indiqué Nina Mbaïta. Elle a fait savoir qu’au courant du mois de janvier 2012, le
centre d’écoute de Bangui a accueilli 96 femmes victimes de violence dont 79% d’abandon de foyer, 10,4% de violence physique, 4% de violences morales, et 3% de violence sexuelle (viol y compris
pour les mineures).
Dans les dossiers parvenus au centre d’écoute de l’AFJC, 41% de femmes ont demandé dans le mois de janvier 2012 la
pension alimentaire et la prise en charge de leurs enfants. « Les femmes qui demandent des conseils pour
l’obtention de pension alimentaire reçoivent une suite favorable, mais pour les femmes dont les maris n’ont pas de salaire, elles se débrouillent toutes seules, c’est difficile »,
a-t-elle dit.
Nina Mbaïta a aussi souligné qu’à la veille de la célébration de
la Journée internationale de la femme, une fille de 20 ans enceinte de 8 mois a été battue par son mari et a fait un mort-né suite à la douleur de cette violence.
« Nous l’avons reçu le 25
février, après que son mari l’ait battu alors qu’elle était à terme de 8 mois. Elle s’est présenté aujourd’hui (mardi 06 mars) très pâle après avoir perdu son bébé, avec une infection dans un
état d’hypo-glycémie, elle n’arrive même pas à marcher », a déploré l’agent psycho-sociale.
Pour Nina Mbaïta, la Journée internationale de la femme devrait
être une occasion pour faire le point sur la protection des droits de la femme. Elle devrait aussi permettre de regarder au-delà de la protection et de la promotion de ces droits, la question des
mesures à prendre en vue de réprimer ces cas de violence dont les femmes sont de plus en plus victimes à travers le pays malgré les
multiples sensibilisations.
Bangui : Exposition sur les femmes vertueuses au Musée de la
femme
Dans le cadre de la Journée internationale de la femme 2012, le Musée de la femme centrafricaine prévoit ce jeudi 08
mars, une exposition sur « les grandes figures des femmes centrafricaines », a annoncé radio Notre Dame.
Selon la directrice du Musée, Rachel Mamba, cette exposition
permet aux jeunes femmes de s’imprégner du modèle de « certaines grandes femmes » du pays qui
se sont faites remarquer par leur savoir, leur savoir-faire et leur savoir-être.
Cette exposition vise aussi à montrer que la femme centrafricaine, quelle que soit son origine, est capable
d’importantes réalisations et de vertus qu’elle doit partager et transmettre aux jeunes générations.
« Le musée de la femme
centrafricaine constitue un cadre de référence identitaire de la femme et une institution qui fournit une banque de données sur les femmes centrafricaines au profit des étudiants, des chercheurs
et des femmes elles-mêmes », a souligné Rachel Mamba.
Car, a-t-elle ajouté, les beaucoup de femme se sont faites remarquées sur les plans économique, social et culturel. Mais
l’on ne peut rien retenir d’elles à cause du manque de structure qui les immortalise, d’où l’importance de la création en 2010 d’un Musée destiné aux femmes.