Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine
(RJDH-RCA)
Bangui : La CPI souhaite que Joseph Kony soit arrêté au
plus vite
Bangui, 27
avril (RJDH)- « La Cour pénale internationale (CPI) souhaite que Joseph Kony soit arrêté et lui soit remis de façon à ce qu’il puisse bénéficier d’un procès équitable et qu’il puisse
faire face à la justice internationale », a déclaré vendredi la coordinatrice chargée de la sensibilisation pour le bureau extérieur de la CPI à Bangui, Fabienne Chassagneux dans une
interview exclusive avec le RJDH.
Elle a expliqué que la CPI a lancé 5 mandats d’arrêt le 8 juillet 2005 à l’encontre de Joseph Kony et 4 de ses hommes de
main, à savoir Vincent Otti, Okot Odhiambo, Dominic Ongwen et Raska Lukwiya. Jusqu’ici aucun d’eux n’a été arrêté. Les
poursuites engagées contre Raska Lukwiya ont été abandonnées en 2007 parce qu’il est décédé.
Le gouvernement ougandais a saisi la CPI en décembre 2003. Le bureau du procureur a ensuite ouvert ses enquêtes au Nord
de l’Ouganda en juillet 2004 et a collecté des éléments de preuve. Le Bureau du procureur a ensuite demandé aux juges de la CPI de délivrer des mandats d’arrêts. Les juges ont délivré cinq
mandats d’arrêt, dont l’un a l’encontre de Joseph Kony. Ce mandat d’arrêt compte 33 chefs d’accusations constitutifs de crime de guerre ou
de crime contre l’humanité, tels que réduction en esclavage sexuel, viol, encouragement au viol, attaque contre la population civile, enrôlement d’enfants entre autres.
Interrogée sur la situation des victimes de l’armée de résistance du seigneur (LRA) de la République centrafricaine,
Fabienne Chassagneux a répondu que « si ces
individus venaient à être arrêtés et remis à la CPI, il appartiendra aux juges de décider s’ils autorisent le bureau du procureur à présenter les éléments de preuve concernant les crimes
commis sur d’autres territoires que le territoire ougandais, tel que la République centrafricaine ou la République démocratique du Congo ».
Même si la République centrafricaine n’a pas saisi la CPI sur le dossier spécifique de la LRA, Elle a expliqué que la
CPI peut exercer sa compétence pour connaitre des crimes graves qui concerne l’ensemble de la communauté internationale à partir du 1er
juillet 2002 sur le territoire centrafricain. En effet, la Cour peut exercer sa compétence dans des situations répondant à une des conditions suivantes, à savoir
lorsque l’auteur présumé est ressortissant d’un État partie ou lorsque le crime a été commis sur le territoire d’un État partie.
La RCA étant un Etat-partie au Statut de Rome, la CPI a compétence sur le territoire depuis le
1er juillet 2002. « A partir de là, il n’y a pas besoin d’une saisine particulière pour les crimes graves commis dans telle ou telle partie de la République
centrafricaine », a-t-elle relevé.
Bouar
: Hausse de prix de la cuvette de manioc
Bouar, 27
avril (RJDH)-Le prix de la cuvette du manioc, aliment de base de la population, a grimpé ces derniers jours dans la ville de Bouar et ses environs, a annoncé ce matin radio
Maïgaro.
La cuvette de manioc qui se vendait à 1500 dans la ville de Bouar coûte désormais à 3500 Fcfa. Dans les communes
périphériques qui approvisionnent la ville, (la commune de Zotua-Baguérem à 21 km et celle de Béa-nana à 40 km) par exemple, la cuvette est vendue à 2500 Fcfa contre
1000 Fcfa avant.
Selon le maire de la ville de Bouar, Ali Ahoudou Moumin,
cette hausse serait la conséquence de l’augmentation de la population à cause de la présence des personnes d’autres régions du pays engagées dans le projet de bitumage du tronçon Bouar-
Garouamboulai. Il a aussi souligné le manque d’intérêt de la population pour les travaux champêtres au profit des activités minières.
Le maire de la commune de Zotoua-Banguérem, François Doumbé
Dangabo, a quant à lui estimé que c’est « l’exportation du manioc par les habitants de la ville de Bocaranga vers le Cameroun qui est à l’origine de cette hausse de prix
».
Interrogés par la radio Maïgaro, les cultivateurs ont fait savoir qu’ils ont augmenté le prix de la cuvette
de manioc parce que les prix des produits de première nécessité tels que le sucre, le savon et le sel ont augmenté et que s’ils continuaient de vendre aux prix habituels, ils n’auraient pas les
moyens d’acheter ces produits.
Mbaïki : La grève continue au projet d’appui à la recherche
forestière (ARF)
Mbaïki, 27
avril (RJDH)- Le personnel du projet d’appui à la recherche
forestière(ARF) a reconduit son mouvement de grève du 25 avril jusqu’au 25 mai pour demander le paiement de 4 mois d’arriéré de salaire que lui doit le projet, a rapporté ce matin radio
Songo.
Selon le personnel ce mouvement ne prendra fin que lorsque les 4 mois de retard de salaire seront versés. Depuis le
début de la manifestation, les travailleurs ont barricadé toutes les portes des bureaux.
Depuis le déclenchement de la grève le 2 avril dernier, tous les responsables du projet ont quitté la ville
de Mbaïki pour se réfugier à Bangui.
Bambari : 355 enfants malnutris enregistrés
à l’hôpital
Bambari,
26 avril (RJDH) – Au total 355 enfants dont l’âge varie de 1 à 7 ans, atteints de malnutrition ont été enregistrés entre janvier et avril 2012 à l’hôpital régional et universitaire de Bambari, a
déclaré le major de l’unité charge nutritionnelle et thérapeutique ambulatoire, Vincent Yéwawa, dans un entretien avec la radio Linga.
« Ces cas sont dus au
non-respect de la planification familiale, au sevrages brusque, aux parasitoses et à la non variation alimentaires », a expliqué Vincent Yéwawa avant de signaler que ces enfants enregistrés sont pris en charge par l’ONG International medical corps (IMC).
Il faut signaler qu’une équipe de l’unité nutritionnelle et thérapeutique ambulatoire de l’hôpital et de l’ONG IMC
ont entamé ce jeudi une enquête dans la ville de Bambari et les villages périphériques pour enregistrer d’autres cas de malnutrition.
Bangui : MSF annonce une action contre le ‘’pic palu’’
à Carnot
Bangui, 26
avril (RJDH) – L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé des actions contre le ‘’pic palu’’ dans la sous-préfecture de Carnot, à partir du mois de mai prochain. L’annonce a été faite
mercredi à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme à Bangui.
D’après MSF, pendant les mois de juillet et août de chaque année, beaucoup de cas de paludisme grave sont souvent
enregistrés, c’est le ‘’pic palu’’, d’où la préparation d’actions ciblées pour prévenir la
maladie.
« On est en train de
s’organiser pour former des agents palu au niveau communautaire ici à Carnot et à Mboula pour que ces agents commencent déjà à dépister de façon précoce le palu simple et soigner les
enfants afin de référer rapidement les cas compliqués à l’hôpital de Carnot », a déclaré le Dr José Bafoa, médecin de MSF basé à Carnot.
L’ONG relève qu’en République centrafricaine, les cas de paludisme restent insuffisamment déclarés et soignés. Environ
6,4 % des cas attendus sont détectés et soignés. C’est pourquoi le principal défi de lutte contre le paludisme est l’extension de l’accès au diagnostic et au traitement à travers la
décentralisation des soins vers les structures de santé primaire et les travailleurs médicaux communautaires. MSF propose aussi la mise à disposition ininterrompue de combinaisons thérapeutiques
à base d’artémisinine (ACT, Artemisinin-based Combination Therapy) et de tests de diagnostic rapide dans les centres et postes de santé.
Dans cette perspective MSF envisage de mettre en place une banque de sang à l’hôpital de Carnot pour secourir les
malades de paludisme grave qui nécessite la transfusion. « Etant donné qu’il y a souvent du retard dans
l’approvisionnement en médicament de lutte contre le paludisme du coté du ministère, nous recevons cet appui de MSF qui assure la régularité en coarthem, en arthemether, en quinine, et puis
également des réactifs pour les tests de coloration nécessaires au diagnostic rapide du VIH », a fait remarquer le Dr Stéphane Aimé Kouzou, chef de centre de l’hôpital de Carnot.
Selon MSF, dans les trois structures périphériques de MSF à Carnot, 2540 cas de paludisme entre septembre 2011 et mars
2012 ont été enregistrés dont 10% étaient de forme grave (c’est-à-dire de forme anémique, neurologique ou encore digestive). Par ailleurs le paludisme est à la première cause de mortalité des
patients admis dans les hôpitaux et centres de santé.
Il faut rappeler que MSF a commencé à appuyer le service de pédiatrie de l’hôpital de Carnot en 2011 dans la prise en
charge du paludisme chez les enfants et les jeunes de 0 à 15 ans.
Bangui : Le CICR regrette l’accès difficile aux victimes des conflits
en RCA
Le Comité
international de la Croix Rouge (CICR) a relevé les difficultés d’accès aux victimes des conflits dans le Nord de la République centrafricaine, dans un communiqué de presse publié
jeudi et qui dresse le bilan de ses activités au titre de l’année 2011.
« Les combats qui ont récemment secoué le nord du pays ont contraint des milliers de personnes à fuir. Ces
violences fragilisent considérablement les conditions de vie de la population. En dépit d’une insécurité qui rend l’accès aux victimes difficile, le CICR tente d’assister les populations les plus
vulnérables », indique le communiqué.
La cheffe de la délégation du CICR à Bangui, Katharina Ritz, a
fait remarquer que plusieurs villages dans le Nord, sur l’axe Ouandago-Gondava à une cinquantaine de Km au nord de Kaga-Bandoro ont été partiellement ou totalement détruits depuis la fin du mois
de janvier 2012, lors de l’assaut conjoint des forces armées centrafricaines et tchadiennes contre le Front populaire pour le redressement (FPR) du rebelle tchadien Baba-Laddé. De sorte que « des milliers de personnes ont dû
fuir. Elles ont tout perdu : leurs maisons, leurs récoltes et leurs biens », a-t-elle indiqué.
Selon le CICR, la plupart des déplacés ont trouvé refuge chez des proches dans des villages avoisinants, mais de
nombreuses personnes se sont aussi cachées dans la brousse et ont besoin d’eau et de nourriture. Il a annoncé que des travaux de réhabilitation des puits et des forages sont en cours dans
les zones où se concentrent ces déplacés. Des vivres sont également distribués pour ceux qui n’ont pu être logés dans une famille hôte.
Par ailleurs la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA) a mis en place deux brigades de secours à Kaga-Bandoro afin d’orienter
les déplacés vers des familles d’accueil et de porter assistance aux blessés légers.
Le CICR regrette aussi la situation des autres régions du pays qui subissent des violences de manière sporadique, comme
à Bria au mois de septembre 2011. « La situation est encore aggravée par le banditisme et des tensions
ethniques. Dans ces régions, l’insécurité est telle qu’elle entrave significativement l’acheminement de l’aide humanitaire, y compris celle du CICR », indique le communiqué de
presse.
A cause de l’insécurité qui limite l’accès aux champs ainsi qu’aux services de base comme les soins médicaux et l’école,
le CICR a mis en place une assistance afin de permettre aux victimes des violences de reprendre rapidement une vie normale à travers une assistance qui leur permet de reconstruire leurs
maisons, avoir de l’eau potable ou encore cultiver à nouveau leurs champs.
Dans ce cadre, le CICR affirme avoir distribué en 2011, 393 tonnes de semences vivrières et plus de 15.000 outils
aratoires à quelque 31.000 agriculteurs; distribué des vélos, des pousse-pousse, des charrettes, des bœufs, des charrues et des moulins à céréales à près de 24.000 personnes; rénové une pharmacie
vétérinaire et mené des formations en soins vétérinaires et gestion de médicaments.
Dix personnes ont été également formées à Obo aux techniques de diagnostic et de traitement à domicile du
paludisme. Plus de 3.000 consultations ont été effectuées et près de 2.000 traitements ont été administrés entre octobre et décembre 2011. Le CICR a aussi amélioré l’accès à l’eau à plus de 60
000 personnes grâce à la construction et à la réhabilitation de forages et de puits dans 48 localités du nord et deux villes du sud du pays.
Six ex-enfants soldats ainsi que 29 enfants séparés de leurs familles durant les déplacements ont été réunifiés. 1180
détenus ont été visités dans divers lieux de détention du pays afin de vérifier leurs conditions de détention et leur traitement. Du matériel d’hygiène (savons, seaux, jerricans, brosses, etc.)
ont été distribué à 2.400 détenus. Les douches et latrines de trois lieux de détention ont été réhabilitées.
Enfin le CICR a conduit plus de 50 séances de formation en Droit international humanitaire (DIH) à plus de 3.000
éléments des forces régulières et des groupes armés; mené trois séminaires en DIH pour 70 officiers de l’armée nationale à Bangui; soutenu la participation de deux officiers supérieurs de l’armée
centrafricaine à des formations en DIH en Italie et en Afrique du Sud.