Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine (RJDH-RCA)
Bakouma : Le personnel d’AREVA réclame son dû après le départ en urgence des responsables français
Bakouma, 27 juin 2012 (RJDH) – Le personnel de la société minière AREVA à Bakouma (Centre-est) a érigé des barricades sur la piste de l’aérodrome local, le mardi 26 juin, pour empêcher de décoller, l’avion qui devait ramener à Bangui les responsables français de l’entreprise. Ces responsables étaient en train d’être évacués de toute urgence sur Bangui après l’attaque du site, le week-end dernier par un groupe armé.
« Effectivement, les expatriés ont été bloqués à l’aéroport, mais ils sont finalement rentrés à Bangui, hier, après avoir donné des explications au personnel », a confirmé Serge Kogonet, Secrétaire général de la sous-préfecture de Bakouma.
Un membre du personnel au nombre des protestataires, joint ce mercredi 27 juin par le RJDH, a donné la raison de leur mécontentement. « Nous sommes mécontents parce que nous avons appris que les responsables d’AREVA voulaient rentrer à Bangui. Nous étions inquiets parce qu’ils ne nous en avaient rien dit. Nous voulons qu’ils nous éclairent sur notre situation », a-t-il dit.
Selon cette même source, le départ de ces responsables expatriés prouve la fermeture de cette société française d’exploitation de l’uranium à Bakouma. Cependant, « le salaire du mois passé devrait être payé ce mardi. S’ils partent, c’est que nous sommes abandonnés à nous-mêmes », a-t-il fait savoir.
Le Secrétaire général de la sous-préfecture de Bakouma a précisé que suite à un entretien entre les autorités locales et les responsables de cette société, ces derniers ont promis au personnel la reprise des activités dans trois semaines.
« Ils nous ont dit de patienter, car ils vont revenir dans trois semaines. A l’issue de la réunion qui se tiendra aujourd’hui (mercredi), nous demanderons aux autorités locales de nous situer sur l’évolution des choses », a insisté un membre du personnel qui a requis l’anonymat.
La société minière AREVA embauche 130 personnes pour les activités de construction et les travaux de réaménagement de l’hôpital local.
Le dimanche 24 juin, un groupe armé non identifié a surgi dans la ville de Bakouma et a saccagé et pillé les locaux de la société AREVA. La population était en débandade.
Ndélé : La CPJP dément être à l’origine de l’attaque de Bakouma
Ndélé, 27 juin 2012 (RJDH) – Le leader du groupe armé de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), Abdoulaye Issène, rejette l’accusation d’être à l’origine de l’attaque, le dimanche 24 juin, du site de la société d’exploitation d’uranium à Bakouma (Centre-est), ce matin au RJDH.
« La CPJP n’attaque pas les sociétés privées, les ONG et les organismes. En plus la sous-préfecture de Bakouma n’est pas dans ma zone de juridiction. Cette localité est loin de Ndélé, de Birao et de Bria », a indiqué Abdoulaye Issène, joint par le RJDH.
Les négociations se poursuivent à Bangui entre le gouvernement et la CPJP, qui est représentée par le conseiller Mahamat Zackaria. « Nous sommes donc loin de mener une quelconque exaction », a-t-il souligné.
Une bande armée non identifiée a attaqué le site de la société AREVA le dimanche 24 juin. Certaines sources ont estimé que la CPJP était à l’origine de cette attaque.
Mboki : Un élément de la LRA se rend aux forces ougandaises
Mboki, 27 juin 2012 (RJDH) – Un élément de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony qui a quitté les rangs s’est rendu, le mardi 26 juin, aux éléments des forces ougandaises basées à Mboki (Sud-est).
Selon le témoignage de Jean Claude Lakoubo, chef du quartier Mboki1, recueilli ce matin, « l’homme âgé d’environ 39 ans a déclaré en swahili qu’il faisait partie des éléments de la LRA et qu’il ne voulait plus continuer à manœuvrer avec Joseph Kony. C’est pourquoi, il cherchait à trouver refuge chez les forces ougandaises ».
Selon le chef du quartier, l’ancien membre de la LRA a été aperçu à la sortie Est de la ville de Mboki. Il a ensuite été remis aux éléments des forces ougandaises pour éviter que la population n’exerce la justice populaire contre lui.
Cet homme devait être transféré ce mardi, en fin d’après-midi, à Djéma, à la base de l’armée ougandaise.
Bangui : 4 enfants morts depuis le début de la grève au Complexe pédiatrique
Bangui, 27 juin 2012 (RJDH) – Quatre enfants sont morts depuis le début, le mardi 26 juin, de la grève du personnel d’appui du complexe pédiatrique de Bangui, qui réclame trois mois d’arriérés de salaires.
« C’est regrettable parce qu’il y a eu quatre enfants qui ont succombé, après une journée seulement de grève que nous avons observée », a expliqué Grégoire Soukandogo, du personnel d’appui au complexe pédiatrique.
Se disant désolé de ce qui est arrivé, la même source affirme néanmoins que « nous sommes entrés en grève pour réclamer nos droits ». Le gréviste poursuit en précisant qu’un service minimum n’a pas été mis en place parce que les employés voulaient accélérer le processus, d’où le décès de ces enfants.
Selon lui, il y a eu des négociations le mardi 26 juin entre le ministre de la Santé, la direction du complexe pédiatrique et le personnel d’appui.
« Le directeur du complexe qui nous a invités à reprendre le travail a fait une promesse de versement de la totalité de notre argent. Un ultimatum a été lancé jusqu’au vendredi 29 juin. Si cette promesse n’est pas tenue, nous allons nous réunir pour arrêter une autre date d’entrée en grève ».
« Cette situation est la véritable conséquence de l’unicité des caisses. Auparavant, le mode de financement des institutions de santé n’était pas ainsi. Voilà pourquoi nous n’avions pas connu d’arriérés de salaires », a-t-il conclu.
Bria : Des autorités locales formées en gestion des situations d’urgence
Bria, 27 juin 2012 (RJDH) – Quarante-cinq personnes de Bria (Centre) seront désormais mieux outillées sur les droits de l’homme, les attributions du procureur, des préfets, des maires, des chefs de quartiers, et sur le rôle des comités de gestion des hôpitaux au terme d’une séance de formation tenue les 26 et 27 juin.
L’objectif de cette formation est de renforcer les capacités des leaders communautaires sur la gestion des crises et la protection des personnes dans des situations d’urgence.
Selon une femme leader d’un des ex-groupes rebelles opérant dans la région et qui a participé à la formation, « cet atelier donne l’occasion à tout un chacun d’éviter les stress liés aux conflits, le sentiment d’impuissance à se prendre en charge et l’agressivité ».
A cet effet, les encadreurs de la formation ont affirmé que cet objectif a été atteint. Les participants sont issus du rang des autorités locales administratives, judiciaires, communautaires, religieuses et des leaders des secteurs clés de la ville de Bria.
La formation a été organisée avec l’appui de l’ONG internationale Coopi.
Boali : De nouvelles variétés de manioc bientôt testées sur 40 hectares
Boali, 27 juin 2012 (RJDH) – Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a financé un projet de vulgarisation de nouvelles variétés de boutures de manioc qui sera testé sur 40 hectares, sur des sites identifiés par l’Agence de développement agricole (ACDA).
Mathieu Crispin Zongo, directeur de l’ACDA, a expliqué que « l’objectif de ce projet est qu’à partir de ces boutures plantées sur les 40 hectares, l’on puisse les multiplier dans toutes les régions identifiées dans certaines parties du pays ».
« Il s’agit donc de remplacer progressivement les boutures de manioc détruites par la mosaïque africaine (maladie qui s’attaque aux cultures) par les nouvelles boutures qui ont été identifiées par l’Institut centrafricain de recherche agronomique et qui peuvent résister à cette maladie », a précisé le directeur de l’ACDA.
L’expérience, poursuit le directeur, s’appliquera à deux localités de la préfecture de l’Ombella M’poko, soit Yaloké et Bossémbélé.
« Il ne s’agit pas seulement de mettre les boutures à la disposition des cultivateurs, mais il faut un suivi. Il faudra accompagner ces planteurs pour leur montrer comment ils peuvent réussir à multiplier ces semences », insiste Mathieu Crispin Zongo.
Ce projet a été financé en réponse à la maladie du manioc, appelée techniquement mosaïque africaine, qui a détruit les boutures de manioc dans la préfecture de l’Ombella M’poko.