Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République
Centrafricaine (RJDH-RCA)
Obo : Deux artisans miniers abattus par des
militaires ougandais
Obo, le 17
juillet 2012 (RJDH) – Deux artisans miniers âgés de 28 et 26 ans sont tombés sous les balles des forces ougandaises qui les ont confondus avec des éléments
de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony. Le drame s’est
produit le samedi 14 juillet, à 50 kilomètres du village de Dembia (sud-est).
« C’est un accident qui
s’est produit. Les forces ougandaises ont confondu ces artisans miniers avec des éléments de la LRA de Joseph Kony », a déclaré Ismaël Yadakoua, officié de la gendarmerie territoriale de la ville d’Obo.
Selon la même source, les artisans étaient au nombre de quatre. Deux seulement sont sortis sains
et saufs de l’attaque. Une équipe de la gendarmerie a procédé à l’inhumation des corps de deux autres dans le village de Dembia.
Kaga-Bandoro : Les prisonniers manquent
de nourriture
Kaga-Bandoro, le 17 juillet 2012 (RJDH) – Le manque d’accès à la nourriture pour les prisonniers de la maison
d’arrêt de la sous-préfecture de Kaga-Bandoro (centre-nord) était au centre d’une réunion qui a regroupé les autorités carcérales, le samedi 16 juillet.
« Cela fait deux semaines
aujourd’hui que nous n’avons pas reçu l’argent pour la nourriture des prisonniers. Et ceux-ci ont donc du mal à trouver de quoi manger. Nous sommes obligés de mettre la
main à notre portefeuille pour aider ces prisonniers », a déclaré Pépin Saint-Cyr Namboua, régisseur de la maison
d’arrêt de Kaga-Bandoro.
Pour le délégué des prisonniers, Bienvenu Gandogo, « c’est difficile pour nous de trouver à manger. On crève de faim. Beaucoup d’entre nous ont des problèmes sanitaires, mais il n’y a pas de soins pour
nous. Nous avons aussi le droit de vivre comme les autres ».
La maison d’arrêt de Kaga -Bandoro est dotée d’une infirmerie, construite le 27 janvier 2011 en vertu du projet de
renforcement de l’État de droit par le PNUD. L’infirmerie demeure non opérationnelle.
Birao : L’agriculture, un moyen de lutter contre la
crise alimentaire
Birao, le
17 juillet 2012 (RJDH) – Les habitants de la sous-préfecture de Birao (nord-est) commencent à reprendre peu à peu les activités agricoles. Certains font le petit commerce et d’autres se
lancent dans la fabrication d’alcool de traite pour subvenir aux besoins de leurs familles.
« C’est grâce à l’agriculture que j’arrive en ce moment à nourrir mes enfants. Parfois, je suis obligée de
vendre du bois de chauffe. Pour avoir un peu d’argent, je vais travailler dans les champs de mes voisins », a confirmé Amgana Bilal, veuve.
Selon Mahamat Nabir, père de trois enfants,
« l’agriculture est ma principale activité. Entre temps, je produis du sorgho en grande quantité chaque
année. Mais c’est l’insécurité qui me cause du tort. Nous allons nous remettre au travail », a-t-il affirmé.
Selon lui, le sorgho est la principale nourriture des habitants de la préfecture de la Vakaga. Mais ce produit est
devenu rare, ces derniers temps, sur le marché.
La crise alimentaire dans la Vakaga touche depuis le début de mois de mai près de 45 000 personnes qui,
jusqu’à aujourd’hui, disent n’avoir reçu aucune aide alimentaire de la part des ONG humanitaires et du gouvernement centrafricain.
Bouar : Des douaniers saisissent du whisky en sachets en provenance
du Cameroun
Bouar, le
17 juillet 2012 (RJDH) – Les douaniers de Béloko, dans la sous-préfecture de Baboua, à la frontière du Cameroun et de la RCA, ont brûlé, le lundi 16 juillet, deux cartons
de sachets de whisky saisis dans le véhicule d’un commerçant de Bouar (ouest).
« La consommation de whisky en sachets constitue un danger grave pour la santé de l’homme », a
expliqué Joseph Ganin, technicien supérieur de santé à l’hôpital de Bouar, qui s’appuie sur une étude scientifique.
Selon un consommateur qui a requis l’anonymat, «ce sont les commerçants de la ville de Bouar qui continuent à vendre en cachette ce whisky. Ils ont l’habitude de
dissimuler les sachets de whisky parmi leurs marchandises pour échapper ainsi aux contrôles de la douane ».
Le ministère du Commerce a signé un arrêté en avril, interdisant la vente du whisky en sachets sur toute l’étendue
du territoire national.
Bangui : Trois agents de l’ordre meurent après
des affrontements
Bangui, le
17 juillet 2012 (RJDH) – Des affrontements entre policiers de la FOMAC (Force multinationale de l’Afrique centrale) et la gendarmerie de Bangui ont entraîné la mort de trois agents. Ces
accrochages meurtriers sont survenus dans la nuit du 15 au 16 juillet, d’abord à la hauteur du km5 (quartier), puis au stade Vingt-mille places, à Bangui.
Un malentendu entre les agents de la FOMUC et les gendarmes serait à l’origine du premier accrochage. Après mésentente,
des coups de feu ont été échangés. Un policier de la FOMUC est mort sur le coup.
Les agents de la FOMUC se seraient alors rendus au stade Vingt-mille places. Deux gendarmes qui montaient la garde
des bus de la Société nationale de transport urbain ont été abattus.
En guise de rappel, les agents de la FOMUC, agressés par un groupe de jeunes au quartier Combattant, dans le
8ème arrondissement de la ville de Bangui, auraient tué, en mars dernier, une femme qu’ils soupçonnaient
d’être la mère d’un des jeunes agresseurs.
Bangui : Les journalistes en formation
Bangui, le
17 juillet 2012 (RJDH) – Un atelier de formation regroupant une douzaine de journalistes de Bangui et de l’intérieur du pays propose d’utiliser la population comme source première d’information.
Le procédé, appelé « crowdsourcing », ouvre des pistes de couverture intéressantes en République centrafricaine.
C’est du moins l’avis de Jérémie Soupou, coordonnateur-adjoint du
Réseau des journalistes pour les Droits de l’Homme, qui co-anime l’atelier.
« À travers ce nouveau type de
journalisme, on considère le public comme faisant intégralement partie de l’information. Le public doit contribuer dans la fabrication même de l’information », précise
Jérémie Soupou.
Le co-animateur de l’atelier explique que «le souhait est que les membres du Réseau et les radios communautaires s’approprient de tous ces outils pour changer la situation de la population qui vit des
moments difficiles. Et notre vision est de rendre plus efficaces nos structures ».
L’atelier de formation, organisé par Internews en partenariat avec le Réseau des journalistes pour les Droits de
l’Homme, se poursuit jusqu’au vendredi 20 juillet.
Bangui : Le chef de la CPJP dément les rumeurs de renonciation à
la paix
Bangui, le
17 juillet 2012 (RJDH) – Le président du groupe armé de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) dément, ce mardi 17 juillet 2012, les rumeurs selon lesquelles
son groupe serait en train de dénoncer le processus de paix enclenché depuis la fin juin avec les autorités politiques de Bangui.
Brandissant le procès-verbal de la mise en place du bureau politique du mouvement de la CPJP et de son aile armée, en
date du 24 février 2010 et signé à Akousroubak (nord-est), Adoulaye Issène se dit l’interlocuteur légitime de son groupe armé avec le
gouvernement centrafricain.
« Ce document est une preuve que
le mouvement CPJP est unique et s’engage pour la paix en Centrafrique », dit-il.
Abdoulaye Issène, qui refuse de qualifier son mouvement de
rébellion, mais qui parle plutôt « de révolution de jeunes désœuvrés », lance le défi à « ceux qui envoient
des tracts sur Internet et dans les journaux privés » de « sortir de leur cachette et de présenter un document établissant la crédibilité de leur soit- disant CPJP
».
En ce qui concerne les négociations pour la signature de l’accord de paix, le président de la CPJP affirme que
« tout est sur la bonne voie et nous sommes disposés à faire revenir la paix dans notre pays
».
Dans un document dont le RJDH a obtenu un exemplaire, la CPJP présente sa structure composée d’un bureau de plusieurs
membres, ainsi que d’une aile armée, composée aussi de plusieurs membres.
Le samedi 7 juillet, lors d’un précédent entretien avec le RJDH, le président du groupe armé de la CPJP affirmait avoir
reçu « l’assurance des autorités politiques centrafricaines » pour le processus de
paix.