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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 16:52

 

 

 

 

Feindiro

 

Radio Ndéké Luka Jeudi, 26 Juillet 2012 14:12

 « Je n’ai jamais pensé faire un coup d’Etat contre le régime de l’actuel président centrafricain François Bozizé et encore moins me procurer des armes depuis l’Angola, l’Ukraine ou sur internet ». C’est en ces termes que l’ancien Ministre de la Justice et de la Moralisation, Firmin FINDIRO, limogé le 16 juillet dernier, a réagi ce 26 juillet 2012, sur les ondes de Radio Ndeke Luka.

Cette réaction, la première du genre depuis son limogeage, fait suite aux rumeurs persistantes selon lesquelles Findiro serait impliqué dans une affaire d’éventuelle atteinte à la sureté de l’Etat aux côtés de l’ancien Ministre d’Etat aux Finances Sylvain Ndoutingaï.

Des rumeurs que l’ancien locataire de la Justice, dont les raisons du débarquement du gouvernement Touadera III, n’ont pas été  explicitées, a fortement démenties.

Dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka en marge de sa passation de service avec son intérimaire celui de la Fonction Publique Noël Ramadan, Firmin Findiro a indiqué qu’ « il est satisfait de son parcours ministériel. « J’ai contribué à la construction de la paix et de mon pays longtemps victimes de destruction », a-t-il précisé.

Pour lui, « le Chef de l’Etat, de par son pouvoir discrétionnaire donne confiance à qui il veut et la retire comme bon lui semble. Et personne ne peut l’en empêcher. Tous ceux qui excellent dans ces rumeurs ne savent pas ce qu’ils disent et ce qu’ils font. Ce faisant, que le bon Dieu les pardonne de tels comportements tendant à ternir l’image de notre pays ».

L’ex-ministre de la Justice s’est vu refoulé de l’aéroport de Bangui Mpoko le 9 juin 2012 alors qu’il devait prendre un vol pour se rendre en France, officiellement pour des raisons de santé. Mais Firmin Findiro n’obtiendra l’autorisation de sortir du pays que quelques jours plus tard.

L’ancien ministre de la Justice a été limogé en même temps que  le Directeur général de la police Henri Wanzin Linguissara. Par la même occasion, François Bozizé s’est séparé de son Directeur de Cabinet Joël  Sinféi Moidamsé, général de police. Mais pour ce dernier le décret précise qu’il est « admis à faire valoir son droit à la retraite ».

Toutefois, tout comme son neveu Sylvain Ndoutingaï, ex Ministre d’Etat aux Finances, le président de la République n’a pas précisé les motifs du limogeage de ces personnalités.

 

NDLR : On s’en fout des démentis et dénégations de Findiro. Il n’y a pas de fumée sans feu. C’est à Bozizé qu’il a servilement servi jusqu’ici avec beaucoup de zèle et avec qui il a maintenant fort à faire de croire ou non à ses démentis. Une question demeure cependant sans réponse. Pourquoi Findiro a cru devoir demander l’asile politique auprès de l’ambassade du Botswana lors de son récent séjour parisien ? Que craignait-il ?

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 16:31

 

 

 

CEMAC chefs

 

 

Afrique Centrale: Le Congolais Pierre Moussa prend la tête de la CEMAC

Radio Ndéké Luka Jeudi, 26 Juillet 2012 14:08

La République Centrafricaine vient de perdre la présidence de la Commission de la Communauté Monétaire et Economique d’Afrique Centrale (CEMAC) au profit du Congo. C’est le congolais Pierre Moussa, qui prend désormais les commandes de cette institution sous-régionale. Il succède au camerounais Antoine Ntsimi dont la gestion a été très controversée.

La décision du passage de témoin a été prise le 25 juillet 2012 par les Dirigeants de la CEMAC lors de leur 11ème Sommet qui s’est tenu au Congo Brazzaville. Une décision issue d’âpres discussions.

Le président centrafricain François Bozizé a finalement opté pour le compromis qui, selon les confrères des médias présents au Sommet, a été arraché à l’issue de dix heures de travaux à huis clos.

Au nom d’un principe de rotation par ordre alphabétique à la tête de l’institution, François Bozizé, dont c’est le tour du son pays d’occuper ce poste, avait deux candidats en lice, d'autant que le départ d’Antoine Ntsimi, le président sortant déclaré persona non grata en Centrafrique, était acquis.

Les candidats centrafricains ont été les anciens Premiers ministres Enoch Dérant  Lakoue, président du Parti Social Démocrate et Elie Doté, actuel député du 4ème arrondissement.

François Bozizé n’a donc pas réussi à imposer ce principe instauré il y a seulement deux ans au sein de l’institution  mais dénoncé aujourd’hui par certains de ses pairs qui évoquent comme raison que la RCA ne peut pas cumuler le siège de la Cémac et la présidence de la Commission.

Après plusieurs heures de blocage, François Bozizé décroche. La RCA est écartée de la présidence de la Commission mais le principe de la rotation est réaffirmé. C’est donc le Congolais Pierre Moussa qui devient le nouveau président de la Commission, pour un mandat de cinq ans. Le prochain pays en lice est le Gabon.

Quant à la Centrafrique, elle obtient plusieurs lots de consolation : la vice-présidence de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale, quelques directions d’institutions régionales, et surtout la direction générale de la nouvelle compagnie Air Cémac qui n’est pas encore devenue opérationnelle.

Selon les Observateurs de la vie de l’institution, beaucoup de paramètres présageaient déjà l’échec de la RCA à obtenir le portefeuille de la présidence de la Commission. Il s’agit entre autres du retard accusé dans la proposition de sa candidature, plusieurs noms avancés au lieu d’un seul, l’irrégularité dans les cotisations à l’actif de l’institution.

Tandis que les autorités de la CEMAC n’ont accordé aucune accréditation aux médias centrafricains pour effectuer le déplacement de Brazzaville, une équipe de journalistes d’Etat aurait été dépêché tard mardi pour rattraper la clôture de l’évènement sur instruction du Président de la République François Bozizé.

 

 

 

NDLR : C’est vraiment la descente aux enfers qui se poursuit. Avec Bozizé à la tête de la RCA, les Centrafricains vont boire le calice jusqu’à la lie. Quand l’état centrafricain accumule plusieurs centaines de millions de F CFA d’arriérés de cotisations (UA, OIF, CEMAC, UNESCO, ONU pour ne citer que celles-là…)à presque toutes les institutions auxquelles elle appartient, il ne faut pas s’attendre à ce que sa voix puisse être entendue quelque part.

 

Si on ajoute à cela les turpitudes de Bozizé dans l’affaire Ntsimi, il ne fallait pas s’attendre à autre chose. On voit bien qu’une fois de plus, depuis le sommet de Bangui qui avait adopté le principe de la rotation pour tous les postes, la RCA est une fois de plus le dindon de la farce.

 

 

R

FI 26 Juillet 2012

 

Le 11e sommet des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac), s'est achevé mercredi soir à Brazzaville.

 

Les présidents des six pays de la sous-région (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad) se sont finalement mis d'accord sur le pays qui assurera la présidence tournante de l'organisation après le Congo-Brazzaville - ce sera le Gabon -, ainsi que sur le nom du nouveau président de la commission de la Cémac : le Congolais Pierre Moussa.

François Bozizé - « Merci mon bien-aimé frère pour tout ».

Denis Sassou – Nguesso « C'est plutôt à toi que je dois dire un grand merci. C'est toi qui a fait des concessions. »

Ces amabilités échangées ce mercredi 25 juillet, entre le chef d'Etat centrafricain François Bozizé et le président congolais Denis Sassou Nguesso, traduisent bien le difficile compromis arraché à l'issue de quelque dix heures de travaux à huis clos.

 

 

 

 

 

Commission Cemac : Antoine Ntsimi débarqué de la présidence

 

http://www.lanouvelleexpression.info  Jeudi, 26 Juillet 2012 11:00 par Frank William Batchou, (Stagiaire)  

 

Le technocrate camerounais a été remplacé par le ministre du Plan et de l’aménagement territorial congolais Pierre Moussa.

Il était sur une chaise éjectable. Et l’hypothèse du probable départ d’Antoine Tsimi était au menu de toutes les discussions bien avant l’ouverture des travaux du sommet des chefs d’Etat de la Cemac. Lesquels se sont ouverts ce 25 juillet 2012 à Brazzaville au Congo. La nouvelle a été confirmée au terme de la première journée. Antoine Ntsimi a été remercié par ses paires. Une défaite pour cet expert banquier qui comptait briguer un second mandat. Pour François Bozizé, c’est à la fois une victoire et une défaite. Une victoire parce qu’ayant réussi à faire partir celui qui était devenu un opposant pour lui. Et une défaite parce qu’aucun de ses candidats proposés n’a été retenu : Elie doté, âgé de 65 ans, ancien premier Ministre du général président François Bozizé entre 2005 et 2008, et Enoch Dérant Lakoué âgé de 67 ans, ancien directeur national pour le Centrafrique de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac). Pour les cinq prochaines années, la présidence de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale sera assurée par le congolais Pierre Moussa. Jusque-là, ministre du Plan et de l’aménagement du territoire du Congo-Brazzaville. Il devient ainsi le deuxième président de la Commission Cemac après les mesures de réformes institutionnelles ayant marqué la transformation du Secrétariat Exécutif en Commission.

Au cœur d’un conflit diplomatique

La fin du règne du désormais ex président de la commission Cemac a été tumultueuse. Parce qu’au centre du conflit diplomatique qui a effrité les relations bilatérales entre la République du Cameroun et celle de la Centrafrique. Lui qui a été porté aux commandes de cette institution sous-régionale le 5 avril 2007. En guise de rappel, Antoine Ntsimi, sur ordre du président François Bozizé, a été recalé le 21 mars 2012 par le commissaire de l’aéroport international Bangui-Mpoko alors qu’il rendait à Bangui pour percevoir son salaire. Il a été obligé de reprendre le même vol pour repartir avec la consigne de ne jamais revenir sauf ordre contraire. Après cinq ans à la tête de la Commission de la CEMAC, Antoine Ntsimi qui devait passer la main à un centrafricain, s’est maintenu à son poste, faisant naître une guerre entre lui et l’Etat centrafricain, son président y compris.

De son côté, rapportait le site Camer.be, François Bozizé « aurait expliqué cette attitude par « l’arrogance impétueuse » du président de la Commission qui commençait à remettre son autorité en question. Le président centrafricain aurait également, d’après nos sources, fait savoir qu’en dehors des raisons purement personnelles, il lui a été donné de remarquer de concert avec deux autres chefs d’Etat de la sous-région que les dossiers piétinent depuis plus de quatre mois que son mandat est échu. Et que le patron exécutif de la Cémac est plus porté sur les commodités que lui confèrent sa fonction que sur les «vrais dossiers de la Cemac ». Pourtant, le camerounais était considéré par beaucoup comme  l’auteur de la réactivation des dossiers majeurs tels que : le passeport biométrique  dans la zone Cemac en 2005, et la mise en place de la zone de libre échange en 1997. Un travail, comme bien d’autres en cours, que devra poursuivre Pierre Moussa durant son mandat.

 

Cemac : Hymne au renouveau communautaire

http://quotidien.mutations-multimedia.comJeudi 26 juillet 2012 08:12

En ouvrant la 11e session de la Cemac, le président en exercice Denis Sassou Nguesso a fait un plaidoyer dans ce sens.

Le cliché était saisissant en fin de matinée d’hier au Palais des congrès de Brazzaville, où se déroule la 11e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Le président centrafricain François Bozizé est assis côte à côte avec le président de la commission de la Cemac, Antoine Ntsimi. Au moment des acclamations, leurs regards se croisent par moment. Ce qui porte donc à croire que c’est le calumet de la paix, le parfait amour entre ces deux hommes, projetés ces derniers sur les devants de l’actualité par de lynchage. Un tel dispositif, d’après les exégètes, est un signal qui n’a pour but que d’en rajouter aux ingrédients d’un bon déroulement du sommet des chefs d’Etat de l’Afrique centrale. Lequel sommet ne manque pas d’enjeux.

Au moment où le président de la commission de la Cemac Antoine Ntsimi monte à l’estrade pour déclamer son allocution, son regard complice et approbateur rencontre celui de Bozizé. Brin d’applaudissements. « Chicago boy », s’emploie à présenter de long en large aux six chefs d’Etat son institution (la commission de la Cemac) ; il fait une sorte de bilan. Là aussi, il semble recevoir la bénédiction de ceux-là même qui l’ont porté à ce poste en 2007.
Le président en exercice de la Cemac, Denis Sassou Nguesso, quant à lui, s’attaquera sans circonlocutions aux problèmes qui minent la sous-région Afrique centrale. Pour lui, dans un contexte où d’autres sous-régions marquent des bons points par des initiatives certaines, point n’est besoin de faire du surplace ici.

Les mutations positives enregistrées ailleurs doivent inciter, selon son entendement, à la «relance». C’est en toute logique qu’il plaide pour une visibilité accrue des réformes communautaires. Et cette réforme, à l’en croire, doit passer par la mise en place des institutions sous-régionales, restées jusque-là lettres mortes. Il mise en première ligne sur la compagnie aérienne Air Cemac. Mais davantage, il plaide pour une intégration sous-régionale soutenue, matérialisée par la libre circulation. « Cette initiative va améliorer une transformation plus profonde de nos économies. », déclare-t-il.

Par ailleurs, le président congolais, Dénis Sassou Nguesso juge nécessaire d’avoir un programme économique sous-régional plus fort, ainsi que la mise en service d’un fond d’investissement public. «Il s’agit aujourd’hui d’aller plus loin », termine-t-il. Les travaux prévus à huis clos hier soir, devait permettre l’élection du nouveau président de la commission de la Cemac. Mais, l’on est déjà fixé sur la ville qui va accueillir le prochain sommet : Libreville au Gabon.

 

 

 

Afrique Centrale: Commission de la CEMAC - Pierre Moussa remplace Antoine Ntsimi

http://quotidien.mutations-multimedia.comPar Georges Alain Boyomo, 26 Juillet 2012

Selon des informations relayées hier par la télévision panafricaine Afrique media et confirmées par des sources crédibles, le nouveau président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale est le Congolais, Pierre Moussa. Ce dernier remplace à ce poste le Camerounais Antoine Louis Ntsimi, qui occupait cette fonction depuis 2007.

D'après nos sources, la séance à huis-clos des chefs d'Etats de la Cemac pour désigner notamment le président de la Commission de la Cemac a été houleuse hier.

La Centrafrique qui tenait à placer son candidat a perdu la mise, du fait qu'elle abrite déjà le siège de la Commission. Mais convaincu par ses pairs, en pointe desquels Sassou Nguesso, que M. Ntsimi ne pouvait pas rempiler eu égard aux « casseroles » qu'il traîne depuis quelques temps, Paul Biya s'est plié à la volonté de la majorité.

Seulement pour « ménager » le Cameroun et Antoine Ntsimi, les chefs d'Etat de la sous-région ont porté leur choix sur l'un de ses amis, Pierre Moussa.

Ce dernier aurait reçu pour consigne de ne pas « remuer les casseroles » de Ntsimi, lequel a lancé il y a quelques jours un audit des institutions de la Cemac pour les exercices 2007,2008, 2009, 2010 et 2011. La suite nous édifiera.

Pierre Moussa est surtout celui-là qui a été commis par Dénis Sassou Nguesso, au plus fort de la crise entre le Cameroun et la Rca, au sujet d'Antoine Ntsimi, pour concilier les positions des deux parties.

Ministre d'Etat, ministre de l'Economie, du Plan, de l'Aménagement du territoire et de l'Intégration, ce dernier a ainsi été reçu en audience au palais de l'Unité par Paul Biya le 28 mars dernier.

Porteur d'un message du président en exercice de la Cemac d'alors, Sassou Nguesso, cet ancien Premier ministre congolais avait indiqué à la presse, au sortir de l'échange avec le chef de l'Etat, que le refoulement d'Antoine Ntsimi de Bangui relevait d'un malentendu.

Quelques temps après, Antoine Ntsimi regagnera Bangui. D'après nos sources, le mandat de Pierre Moussa à la tête de la Commission de la Cemac est de 5 ans, non renouvelable.

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 14:46

 

 

 

 

 

CEMAC chefs

 

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 14:39

 

 

 

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BBC Afrique 25 juillet, 2012 - 14:08 GMT

Le chef de d’une force de l’Union africaine chargée de traquer Joseph Kony, le chef des rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur, la LRA, dit ne pas pouvoir commencer sa mission par manque de troupes, d’équipement et de fonds.

Le colonel ougandais Dick Olum a déclaré à l’agence AP: “Nous n’avons pas encore la force en place pour commencer la mission”.

Des responsables de l’Union africaine et de l’ONU se réunissent mercredi en Ouganda pour évoquer les efforts régionaux destinés à arrêter Joseph Kony et démanteler la LRA.

Le colonel Olum a indiqué que la traque de Kony était toujours entre les mains de 2.000 soldats ougandais et 500 soldats du Sud Soudan.

La force de l’UA était supposée être opérationnelle depuis mars, avec 5.000 hommes fournis par l’Ouganda, le Sud Soudan le Congo et la Centrafrique, soit les pays affectés par la LRA ces dernières années.

Les fonds promis pour financer la mission, de la part des états concernés et de la communauté internationale, ne se sont pas encore concrétisés, selon Dick Olum.

Une menace pour la RDC

Joseph Kony est le premier suspect à avoir été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes du guerre et crimes contre l’humanité en 2005.

Le ministre des Affaires étrangères de l’Ouganda, Okello Oryem, a déclaré que la réunion de l’UA et de l’ONU ce mercredi a été organisée par crainte que la LRA pourrait profiter du chaos dans l’est de la République démocratique du Congo pour se regrouper et semer la terreur.

Les membres de la LRA sont mobiles et traversent facilement les frontières poreuses dans la région.

“La question de la LRA pourrait escalader et prendre de l’ampleur dans la région”, a averti Okello Oryem.

“La réunion va examiner les derniers renseignements, et les partager avec les Américains”.

L’an dernier, le président américain Barack Obama avait envoyé 100 militaires en Centrafrique pour aider les gouvernements de la région à éliminer la LRA, notoire pour son recrutement forcé d’enfants soldats et de filles pour l’esclavage sexuel.

Il reste environ 200 combattants de la LRA dans les jungles de Centrafrique, où on soupçonne Jospeh Kony de se cacher.

D’autres sont éparpillés en petits groupes au Sud Soudan et au Congo. Le mouvement a quitté l’Ouganda, où il avait émergé dans les années 80.

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 00:55

 

 

 

 

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PARIS (France) AFP / 25 juillet 2012 20h07 - Des scientifiques américains ont annoncé mercredi avoir utilisé un médicament contre le cancer pour débusquer le virus du sida lorsqu'il se cache sous forme dormante dans les globules blancs des malades.

La capacité du génome du VIH à se cacher dans certaines cellules et à se réactiver après avoir hiberné constitue un obstacle majeur pour la guérison complète et définitive des personnes infectées.

Être capable de débusquer le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans ses cachettes permettrait aux scientifiques de mieux cibler ces cellules hôtes alors que le virus lui-même meurt rapidement hors de ces réservoirs.

C'est le début de travaux vers un remède contre le sida, explique à l'AFP David Margolis, l'un des auteurs de l'étude publiée dans la revue Nature, alors que se tient à Washington la Conférence internationale sur le sida.

Des chercheurs de plusieurs universités et instituts de recherche américains ont utilisé le vorinostat, médicament généralement utilisé contre la leucémie, pour réactiver le VIH dormant dans les cellules CD4+T et ainsi le démasquer chez huit patients.

Les patients testés suivaient également un traitement antirétroviral, ce qui stoppe la multiplication du VIH mais qui ne l'élimine pas des réservoirs, ce qui oblige à prendre le traitement à vie.

Après une seule dose de ce médicament, pour un instant au moins, le virus a pu être localisé, explique M. Margolis. Cet essai prouve que le virus peut être spécifiquement ciblé chez un patient par un médicament et ouvre la voie des recherches sur ce type de médicaments.

Les chercheurs américains soulignent que le vorinostat peut avoir des effets toxiques et que cet essai ne peut constituer qu'une première indication.

D'après ce que nous savons, tous les virus en circulation chez des patients sous traitement (antirétroviral) ne peuvent pénétrer dans les cellules car ils sont bloqués par la thérapie explique-t-il. Et sans cellule hôte, le virus meurt en quelques minutes.

Il y a une possibilité que cela fonctionne. Mais ... si c'est vrai à seulement 99%, ça ne réussira pas. C'est pourquoi nous devons être prudents, explique M. Margolis.

Ces données du laboratoire de David Margolis sont vraiment enthousiasmantes pour ceux qui cherchent à trouver à un remède contre le sida, déclare à l'AFP le chercheur de l'Université d'Oxford John Frater, appelant à des recherches plus poussées sur cette voie.

L'immunologiste Quentin Sattentau qualifie ces résultats de prometteurs mais souligne que d'autres types de cellules-réservoirs de VIH, y compris dans le cerveau, pourraient ne pas répondre au traitement.

Il y a donc un long chemin à parcourir avant de savoir si cela peut fonctionner pour éliminer complètement le VIH d'une personne infectée, estime-t-il.


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Je suis la preuve qu’on peut guérir, affirme l’unique miraculé du sida

WASHINGTON AFP / 25 juillet 2012 01h28- Je suis la preuve vivante qu'on peut guérir du sida, explique l'Américain Timothy Brown, dit le patient de Berlin, seul cas connu au monde de guérison du sida qui a lancé une croisade pour mobiliser des fonds de recherche sur la maladie.

Testé séropositif en 1995 quand il était étudiant à Berlin, en Allemagne, il n'a plus montré de signe d'infection après 2007.

C'est merveilleux de guérir de l'infection du VIH (virus de l'immunodéficience humaine), dit-il dans un entretien avec l'AFP en marge de la 19e conférence internationale sur la maladie qui réunit 25.000 personnes depuis dimanche à Washington et jusqu'à vendredi.

Je n'ai plus de sensation dans les pieds mais je marche plus aisément et je me sens mieux, sans presque jamais avoir de douleurs, seulement parfois des maux de tête, poursuit Timothy, 47 ans, qui paraît frêle mais a une poignée de main vigoureuse.

Je me sens bien, dit-il, se plaisant même à être traité un peu comme une vedette de rock.

C'est après avoir reçu une greffe de moelle osseuse en 2007, pour traiter une leucémie, que Timothy a cessé de prendre des antirétroviraux et ne montrait plus aucun signe d'infection par le VIH.

Les médecins qui le suivaient l'ont alors déclaré guéri. La moelle greffée provenait d'un donneur qui avait des cellules immunitaires mutantes résistantes au VIH.

Selon les estimations, 0,3% de la population est doté de cette immunité naturelle au VIH qui provient de la mutation d'un gène dite CCR5. D'après Timothy, cette proportion serait de 1% parmi les populations européennes.

Il explique avoir reçu une seconde greffe de moelle osseuse en 2008 provenant du même donneur en raison d'une réapparition de la leucémie, pas du VIH. Cette intervention lui a causé quelques problèmes neurologiques.

Outre ces greffes qui sont des procédures médicales lourdes et risquées, Timothy a aussi subi un traitement radiologique sur l'ensemble du corps pour traiter son cancer du sang.

Aujourd'hui, je veux aider par le biais de ma fondation à trouver un moyen de guérir du VIH pour tout le monde, assure-t-il, personnellement impliqué comme sujet de recherches à l'université de San Francisco en Californie (ouest).

Il indique avoir été indirectement contacté par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) désireux de tester un échantillon de son sang pour voir s'il y avait encore des traces de VIH vivant.

Se référant à une récente polémique lancée par un chercheur français selon laquelle des traces de VIH auraient été détectées dans son sang, Timothy a assuré être bien guéri. Je suis séronégatif, assure-t-il: Je peux produire toutes les analyses médicales le confirmant.

Je compte maintenant avec ma fondation trouver des donateurs pour obtenir des fonds permettant d'aider la recherche, poursuit-il, soulignant que la biotechnologie est la voie la plus prometteuse pour trouver les moyens de guérir du sida.

Timothy juge que le gouvernement américain investit trop peu dans la biotechnologie avec seulement deux milliards de dollars par an alors que la Chine y consacre 60 milliards annuellement, selon lui.

Il y a des milliers de chercheurs très capables qui ne peuvent pas obtenir de fonds et qui sont prêts à travailler pour trouver un moyen d'éradiquer le VIH, souligne-t-il, notant que l'Europe dépense plus que les Etats-Unis pour trouver ce moyen de guérir du sida.

Interrogé sur le caractère miraculeux de sa guérison, comme le disent certains, il a répondu après une hésitation que c'était difficile à dire.

Cela dépend de vos convictions religieuses: si vous pensez que c'est seulement le fait de la science médicale ou d'une intervention divine, répond-il avant d'ajouter: Je dirais que c'est un peu les deux.


(©)

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 00:48

 

 

 

 

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            COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

Le Bureau Politique du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale ce qui suit :

 

Par un communiqué de presse laconique et énigmatique daté du 16 Juillet 2012, le Ministre Délégué à la Défense a porté à la connaissance de l’opinion nationale d’ un incident survenu au Km5 et qui a mis aux prises les éléments de la Légion mobile de la Gendarmerie et ceux de la Force Multinationale en Centrafrique (FOMAC) ayant entraîné la mort d’un élément tchadien appartenant à cette unité appelée en Centrafrique  pour  aider à maintenir la paix.

 

L’évolution de l’incident  va entraîner la mort de deux (02) gendarmes en faction au Complexe Sportif Barthélémy BOGANDA.

 

Le même communiqué, tout en appelant la population au calme, a annoncé l’ouverture d’une enquête en vue de clarifier les circonstances dans lesquelles ces trois (3) éléments ont trouvé la mort et de situer les responsabilités des uns et des autres.

 

Le Bureau Politique du MLPC ne peut rester insensible face à ces crimes et s’incline avec émotion devant la mémoire de ces valeureux soldats.

 

Cependant, revenant à l’incident proprement dit, le Bureau Politique du MLPC réaffirme que les Peuples tchadien et centrafricain ont, historiquement vécu en harmonie dans l’intérêt de leur pays respectif.

 

Malheureusement, depuis le 15 mars 2003, l’impunité et la protection garanties aux auteurs des faits occasionnant la mort des sujets tchadiens sont de nature à hypothéquer gravement les liens séculaires stables existant entre le TCHAD et le CENTRAFRIQUE.

 

Le Bureau Politique du MLPC constate avec une vive préoccupation que la récurrence de ces incidents et surtout la façon dont ils sont gérés par le Général François Bozizé et son Fils, le Ministre délégué à la défense sont de nature à remettre en cause la  coexistence pacifique entre les peuples de ces deux (2) pays et se démarque de cette gestion amateuriste et irresponsable.

 

Tout en tenant pour seuls responsables le Général François BOZIZE et son Fils, le Ministre délégué à la Défense pour leur gestion aventureuse de ce type d’incident et des graves conséquences qui peuvent en découler, le Bureau Politique du MLPC :

 

      -   Condamne sans réserve ces crimes perpétrés de part et d’autre ;

      -   Présente ses condoléances les plus émues aux familles  respectives

          des  victimes ;

-         Demande l’ouverture d’une enquête indépendante sur le dernier incident ;

-         Sollicite la tenue dans les meilleurs délais de la grande Commission Mixte Centrafricano-tchadienne.

 

Fait à Bangui, le 25 juillet 2012

 

                                                                  Pour le Bureau Politique

                                                                   Le Premier Vice-Président

 

 

 

                                           Gabriel  Jean  Edouard  KOYAMBOUNOU

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 23:58

 

 

 

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 pont ur la route de Sibut Damara

 

 

limousine de Gouandjika

 

 Ndoutingaï S

 

Feindiro

 

 

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par Gaël Grilhot le 15 juillet 2012

Peuple de la forêt, les pygmées continuent de se nourrir traditionnellement de la cueillette et du miel. Un mode de culture qui leur permet de rester semi-nomade, même si ils cultivent désormais le Manioc et l'Igname

Il a beau connaître ces chiffres depuis plusieurs mois, les avoir disséqués, analysé région par région, Jean-Sébastien Munié, responsable du Bureau des Nations unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) à Bangui, n’en reste pas moins consterné par certaines données récentes publiées par Médecins Sans Frontières (MSF).

Fruit de cinq enquêtes distinctes menées par l’ONG et d’autres organismes de recherche au cours des deux dernières années dans cinq grandes préfectures regroupant plus de la moitié de la population centrafricaine, les analyses ont toutes montré des taux de mortalité supérieurs au seuil d’urgence (1/10000 et par jour). MSF, qui dénonce dans son rapport « une crise silencieuse » conclut à un « état d’urgence médicale chronique » dans l’ensemble de ces zones. Ainsi, dans la commune urbaine de Carnot, les taux bruts de mortalité ont-ils pu dépasser les 3,7/10000 morts par jour soit près de quatre fois le taux convenu pour le seuil d’urgence. Dans cette région, ce dernier est même passé à 7/10000 et par jour pour les seuls enfants de moins de cinq ans.

En poste depuis fin 2006, Jean-Sébastien Munié soupçonnait l’ampleur de la crise humanitaire « invisible » en Centrafrique et partage  largement le point de vue de la Commission européenne, qui a récemment classé la crise humanitaire qui sévit dans le pays comme « la deuxième plus grave au monde » après la Somalie. « Si nous prenons les principaux indicateurs sociaux, sanitaires, ou encore en en matière d’éducation ou de droits de l’Homme, explique Jean-Sébastien Munié, la situation en  Centrafrique est on ne peut plus critique.

Les diamants n’ont jamais fait pousser le manioc

Mais ce que le responsable d’OCHA ne digère toujours pas, ce sont les chiffres illogiques qui ont été relevés dans certaines régions, pourtant considérées comme riches et fertiles. « Il y a de l’eau, des forêts, une démographie faible : normalement, avec ces données, il devrait y avoir de quoi nourrir tout le monde, mais non ». Certaines de ces zones, comme à Gadzi, Boganangone ou encore Boganda, ont en effet connu ces dernières années des taux de mortalité « très supérieurs à la référence plausible et accompagnés de niveaux alarmants de malnutrition», alors qu’elles bénéficient d’un fort potentiel agricole. « Ces chiffres nous ont effectivement interpellés », admet Olivier Aubry, coordinateur pour Médecins Sans Frontières, avant de donner quelques éléments d’explication. « Cette enquête a été faite dans une région diamantifère, où toute la population avait complètement délaissé l’agriculture, pour se consacrer entièrement à l’activité minière. A tel point que tout ou presque était importé au niveau nourriture, et en particulier le manioc, qui est la base de la nourriture. » Or depuis 2008, l’effondrement des cours du diamant, mais aussi la réorganisation  du secteur minier centrafricain ont abouti à la fermeture de nombreuses mines privant des dizaines de milliers de familles de revenus, et par conséquent, de nourriture.

Les diamants n’ont jamais fait pousser le manioc. Et selon Jean-Sébastien Munié, les résultats se sont très vite fait sentir sur le terrain. « Nous nous sommes retrouvés en raison de la crise financière et de la crise sur le marché du diamant de 2008, avec des taux locaux de malnutrition aigüe sévère – sur des zones de 80000 habitants – qui étaient de trois fois supérieurs à ceux du Darfour. » Depuis, tempère néanmoins Olivier Aubry, « les choses s’améliorent peu à peu dans cette région. La population s’est remise  à cultiver, même si c’est encore loin d’être suffisant. »

Un « Etat fantôme »

Autre paradoxe, certaines régions touchées par ces taux élevés de mortalité ne se situent pas dans des zones de conflits ou à forte densité de déplacés. Ainsi les taux relevés dans les  régions de la Lobaye, Ombelle M’Poko, et même de Bangui, sont là aussi supérieurs au seuil d’urgence, alors que ces régions vivent dans une sécurité relative. La raison en est malheureusement ici dramatiquement simple. La majeure partie des postes des ONG humanitaires se concentre dans les zones de conflits. Le reste du pays se retrouve pratiquement livré à lui-même, avec une présence de l’Etat plus que négligeable. Un « Etat fantôme », même, si l’on en croit les différents acteurs du secteur, dont les défaillances sont visibles à tous les niveaux, à commencer par l’accès aux soins. Les dépenses de santé atteignent ainsi péniblement la somme de 7$ par habitant au niveau national, soit le 5ème budget de santé le plus bas du monde. Or, souligne Olivier Aubry, « le facteur n°1 de la mortalité en Centrafrique, ce sont les maladies (paludisme, tuberculose, VIH/SIDA – cf. encadré -, etc.) » dont le taux de prévalence atteint là encore des niveaux records.  Dans un document gouvernemental indiquant les grandes orientations à suivre pour lutter contre la grande pauvreté entre 2011 et 2015, le gouvernement affirme pourtant que « la santé et la nutrition sont deux des secteurs prioritaires au plan national » et s’engage à « faciliter l’accès aux services de santé à 72% de la population ». Mais le document reste très flou quant aux zones concernées, et du calendrier de mise en œuvre.

L’accès à l’eau est également un gros sujet de préoccupation pour les ONG. Selon ce même document gouvernemental, seule 34% de la population y aurait accès. Et il n’y a pas besoin d’aller plus loin que la capitale pour se rendre compte de cette situation préoccupante. En période de sécheresse, le niveau de l’Oubangui (fleuve qui sépare la RCA de la RDC) se retrouve au plus bas, hors d’atteinte des systèmes de pompage.

Résultats, certains quartiers comme celui de Gobomgo  ou du PK12 ne sont plus approvisionnés. Il n’est pas rare alors d’observer, la nuit, ces étranges processions d’habitants équipés de bidons et récipients divers, faire l’aller -retour vers des forages ou des points d’eau voisins. Là encore, le gouvernement et la société nationale de distribution (SODECA) sont pointés du doigt, et envisagent entre autre pour  répondre à cette préoccupation, « la libéralisation du secteur de l’eau et le développement du partenariat Public-privé ». En clair, une nouvelle démission de l’Etat qui aboutira à des autorisations de forages privés, et surtout, à une augmentation prévisible du prix de l’eau.

Vers la fin des rébellions ?

L’absence de l’Etat explique d’ailleurs à bien des égards, selon Jean-Sébastien Munié, les troubles politiques qui secouent la RCA depuis le coup d’Etat de 2003. « Sikikédé – et les villages environnants -, dans le Nord, compte près de 28000 habitants. Ce serait l’équivalent de la sixième ville du pays, et pourtant, elle n’est pas considérée comme une commune, et n’est même pas indiquée sur les cartes de la MINURCAT (Force des Nations Unies). Lorsque je m’y suis rendu n’y avait pas de poste de santé, et on y avait pas vu de représentant de l’administration civile ou militaire centrafricaine depuis douze ans.

Pas étonnant, donc, si une rébellion s’est installée dans la région. « Les acteurs de la rébellion  voulaient contrer les attaques des Tchadiens (…) et critiquaient fortement le pouvoir de Bangui. Mais ils sont très attachés au pays, je n’ai jamais vu autant de drapeaux centrafricains ailleurs que dans cette région. »

Reste que la violence politique n’arrange rien à la situation de crise humanitaire, et si elle ne perturbe que peu l’action des ONG sur place, selon Olivier Aubry, les conséquences humanitaires sont désastreuses. Cinq groupes armés centrafricains, et deux rébellions importées de l’étranger – dont l’armée de résistance du seigneur (LRA, cf. encadré) – opèrent ainsi dans le pays, principalement au Nord et à l’Est du pays. Ces groupes s’affrontent entre eux et des accrochages fréquents ont lieu avec les forces étatiques présentes dans le pays. Les pillages de villages sont fréquents et les conflits armés provoquent parfois des évacuations de zones entières, qui bouleversent naturellement la vie et les moyens de subsistances de ces populations. Le nombre de déplacés internes s’est ainsi élevé à près de 95000 en 2012, dont 21500 en 2011.

Le 17 mai dernier, l’armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), s’est officiellement auto-dissoute. Son président, Jean-Jacques Demafouth, qui s’était depuis plusieurs mois engagé dans le programme « Désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) » laborieusement mis en place depuis juin 2011, a ainsi mis  fin aux activités armées de l’une des principales rébellions du pays, ouvrant la voix à de nouvelles négociations avec d’autres groupes armés. 4700 membres de l’APRD avaient déjà déposé les armes les mois précédents, et déjà, près de 36000 déplacés originaires de l’Ouham Pendé, où sévissait l’APRD, seraient retournés sur place. Néanmoins, le Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix (BINUCA), qui supervise la mise en place de ce plan de paix demeure prudent, et prévient que « le temps écoulé entre la Démobilisation et la Réintégration, qui devient de plus en plus long, pourrait conduire à une résurgence de tensions ».

Une crise de « contre-développement »

La situation sécuritaire est en outre aggravée par la présence de nombreux « coupeurs de route » et autres groupes de bandits qui s’en prennent le plus souvent aux civils. « Des étrangers » si l’on en croit Eddy Wodde, historien et professeur à l’Ecole de Journalisme de l’Université de Bangui. Selon lui, cette situation sécuritaire est « en grande partie liée à la porosité des frontières », mais aussi et surtout à un déficit en forces de sécurité.  « Le pays couvre une superficie de 628000 km2, précise-t-il pour une population d’à peine 5 millions d’habitants, et les moyens de l’Etat dans les domaines militaire et sécuritaire font défaut. » Un avis partagé par Jean-Sébastien Munié, pour qui la Centrafrique est probablement « le seul pays pour lequel il appelle au renforcement du budget militaire ».

La situation s’est un peu améliorée avec 2000 membres  des forces de sécurité nouvellement recrutés et formés, mais cela porte le nombre total à seulement 7000, un chiffre nettement insuffisant pour couvrir l’ensemble du territoire. « Dans certaines régions, c’est la population qui est amenée à défendre les quelques gendarmes qui y sont cantonnés », ajoute-t-il d’un air las.

« En théorie, MSF se retire pour laisser place à des acteurs de développement, mais là, aucun acteur ne s’investit » s’alarme Olivier Aubry. Selon lui, la crise humanitaire n’est qu’une crise de développement déguisée. Une crise de « contre-développement », renchérit le responsable d’OCHA, pour qui la Centrafrique est peu à peu abandonnée par les bailleurs de fonds. Dans ce contexte de violences et de crise de gouvernance, il est certes aisément facile de comprendre les réticences de ces derniers à investir en République centrafricaine. Transparency International, qui établit  un classement des Etats les plus corrompus chaque année, place en effet le pays au 154ème rang mondial sur 179 en 2011.

Mais Jean-Sébastien Munié ne se résigne pas et ne cesse de solliciter les différents acteurs du développement, afin qu’ils investissent dans le pays. OCHA a sollicité en février 2012, un nouveau Processus d’Appel Consolidé de 134 millions de $, afin de financer plus de 105 projets de développement devant venir en aide à deux millions de personnes, soit près de 45% de la population centrafricaine. Pour le responsable d’OCHA, cette aide doit arriver, coûte que coûte, quitte à demander un peu de flexibilité aux bailleurs : « il y a des choses qui sont acceptables, et d’autres pas or si dans l’absolu la corruption est importante, il ne s’agit en volume que de petites sommes ». Au risque de paraître « cynique », il ne se prive pas d’ailleurs d’utiliser des arguments plus géopolitiques : « laisser ce pays dans cet état, le laisser encore plus dans l’oubli et s’enfoncer, c’est laisser la porte ouverte à une nouvelle déstabilisation du Tchad ou du Soudan du Sud, de la République démocratique du Congo, bref, de toute la sous-région… ».

Gaël Grilhot

http://www.grotius.fr/au-dela-des-chiffres-etat-faible-etat-failli-ou-la-crise-de-contre-developpement/

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 23:55

 

 

 

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par Gaël Grilhot le 14 juillet 2012

Parfois, j’ai l’impression d’être à l’image de ce pays : je rouille, dans l’indifférence. Moi, le trône impérial, moi dont l’honneur a été d’accueillir l’auguste postérieur de l’empereur Bokassa 1er le jour de son intronisation, je ne suis plus désormais qu’un vieux tas de ferraille en décomposition. Je gis aujourd’hui au fond d’une salle sombre et humide de ce fameux stade où eut lieu, il y a trente cinq ans, le plus ubuesque et fastueux couronnement qu’ait connu la Centrafrique de toute son histoire.

Désormais, seuls quelques jeunes – la plupart du temps drogués ou alcoolisés – surveillent encore l’entrée de cette ruine, vestige de la Françafrique. De la rue me parviennent cependant les bruits de « Bangui la coquette ». Ils m’aident à comprendre les soubresauts de ce dernier quart de siècle tumultueux qui a fini de ruiner ce pays pourtant fertile et riche en matières premières. De l’opération Barracuda qui mit fin au règne éphémère de mon maître à la prise de pouvoir par Kolingba, de la destitution de celui-ci en 1993 aux mutineries de 1996 et 1997 et aux coups d’Etats de 2001 et de 2003 : une histoire violente et tourmentée qui a interdit l’instauration d’une paix durable.

De ma cachette où je pourris désormais, j’ai pu suivre tous ces retournements d’alliances, ces déchirements politiques et ces réconciliations maladroites. Toutes ces années de turpitudes et de corruptions diverses qui auront fini de réduire la Centrafrique à un état de « contre-développement » chronique. Pire, des échos que je perçois des organisations internationales – dont beaucoup alentour  –, la crise humanitaire qui sévit ici serait la plus grave après celle de Somalie. Les taux de mortalité et de malnutrition interpellent même les plus blasés de ces professionnels, qui se résignent tout de même à rester ici pour de longues années encore.

D’autant que la présence de rébellions dans le pays – conséquence d’un processus de paix mal négocié – n’explique pas à lui seul cette triste réalité. Les statistiques, froides et implacables, montrent si besoin est, combien ce pays souffre d’une « catastrophe de développement » sans précédent. Aujourd’hui un Centrafricain n’a à la naissance que peu de chances de vivre plus de cinquante ans, et  passe en moyenne trois ans et demi seulement sur les bans des écoles…

Sur 180 Etats, le PNUD nous accorde ainsi généreusement la 159èmeplace en terme de développement humain. Quelle performance ! Il serait faux de penser que ces chiffres ne concernent que l’arrière-pays. Certes, Bangui et le Sud-ouest sont relativement épargnés par la violence, mais les conséquences de la sécheresse cette année sont telles que certains quartiers entiers de la capitale ont été privés d’eau potable. Et en dépit d’améliorations dans l’approvisionnement d’électricité, le « délestage » (rationnement par quartier) continue d’être à l’origine de nombreuses coupures… Sauf peut-être pour certains quartiers aisés curieusement épargnés. Détournement de fonds, problèmes de gouvernance, malversations électorales: il ne se passe pas une journée sans que les ondes des radios captées au fond de mon trou ne m’apportent des informations négatives sur la société centrafricaine. Certes, les médias respirent un peu mieux qu’il y a certaines années, et le milieu associatif est vivace et imaginatif.

Mais le pouvoir joue le chaud et le froid, et il est toujours aussi dangereux de l’attaquer de front. Quelques journalistes en ont encore récemment fait les frais. Et si certains dossiers judiciaires ont avancé au niveau international, les victimes des crimes commis en 2003, paient encore aujourd’hui encore le prix de la réconciliation nationale.

Oublié de tous, privé du soutien des bailleurs de fonds en raison des violences et de la corruption, mon pays s’enfonce dans une crise particulièrement difficile. A dire vrai, il y a toutes les raisons de le penser, mais il y a quelques semaines une information de radio Ndeke Luka m’a redonné espoir. Si longtemps négocié et attendu, le programme « Désarmement-Démobilisation-Réinsertion » (DDR) semble commencer à porter ses fruits.

L’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) de l’ancien ministre de la Défense Jean-Jacques Demafouth aurait ainsi accepté de déposer les armes et d’autres mouvements de rébellion nationaux se disent prêts à lui emboîter le pas. Par ailleurs, le combat contre la LRA (Armée du Résistance du Seigneur) de Joseph Kony – qui a reçu cette année le soutien non négligeable de l’armée américaine – pourrait se terminer par une victoire, même si cette formation poursuit encore sa cavale meurtrière dans l’Est du pays.

Du fond de ma cave humide et sombre, ces nouvelles m’apportent un peu de réconfort, et je me dis que peut-être, un jour prochain, ce pays pourra rêver à un autre avenir que le mien…

 

http://www.grotius.fr/centrafrique-chronique-du-trone-de-bokassa-1er/

 

 

 

 

Le « baiser de la mort »…

 

par Gaël Grilhot le 1 juillet 2012

 

Bernadette Sayo Nzale tente de ne pas le montrer, mais l’anxiété se lit sur son visage. Il y pourtant déjà deux mois que des hommes en armes sont venus devant la grille de sa demeure. Ils ont tenté d’en forcer l’entrée, en vain. – Qui étaient-ils ? « Nous ne savons pas les décrire avec précision. Selon les voisins, il s’agissait d’hommes habillés en treillis », explique-t-elle avec une voix peu assurée, avant d’ajouter : « mais ici toutes les agressions de ce genre ont lieu avec de tels vêtements ». Pourquoi ont-ils tenté de l’agresser ? A cette question, la réponse est cette fois plus affirmée. « C’est en raison de nos activités au sein de l’association, bien sûr (…) Ces gens savent que si ici ils ne risquent pas grand chose, la Justice internationale elle, peut les rattraper. »

 

Bernadette Sayo Nzale est la présidente de l’Organisation pour la compassion et le développement des familles en détresse (OCODEFAD), une association de victimes de violences sexuelles qui a beaucoup fait parler d’elles après le coup d’Etat de 2003. Il y a quelques années, Bernadette était en effet considérée comme une égérie, dans le petit monde des médias et du droit international. Son histoire personnelle atroce – elle-même a été violée et son mari décapité devant les yeux de son enfant – et le courage dont elle a fait preuve pour monter son organisation et s’attaquer aux responsables hiérarchiques de ces crimes avaient alors forcé l’admiration.

 

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Militante et ministre : l’association impossible

 

Dans le premier dossier traité par la Cour pénale Internationale, qui concernait les événement survenus en 2002 et 2003, c’est en effet en grande partie grâce aux témoignages recueillis au sein de son organisation, puis transmis à la Cour pénale internationale (CPI), que des inculpations ont pu être lancées. Le procès Bemba, actuellement en cours à La Haye n’aurait ainsi jamais pu avoir lieu sans ce patient travail d’écoute et de relais. Mais les plaintes ne concernaient pas uniquement l’ancien chef de guerre congolais, et les principaux responsables politiques du conflit – dont l’actuel et l’ancien président, François Bozizé et Ange-Félix Patassé –  qui étaient également visés. Et très rapidement, à la faveur du processus de réconciliation nationale et d’une loi d’amnistie, les principaux auteurs et supérieurs hiérarchiques impliqués dans ces crimes de masse se sont retrouvé hors d’atteintes de la justice nationale. Dans un rapport publié  (« Déjà-vu : D(é)s accords pour la paix au détriment des victimes », décembre 2008), la FIDH évoquait les conséquences désastreuses de cette impunité: « Ces initiatives (pour la paix) sont  fragilisées par la mise à l’écart de la justice pourtant socle essentiel du règlement des conflits: l’impunité donne un blanc seing aux criminels pour commettre de nouveaux crimes (…) favorise la répétition des violations des droits des victimes et le désaveu envers l’institution judiciaire. » Déjà marginalisées, les victimes se sont senties plus menacées que jamais, alors que nombre de leurs bourreaux des deux camps se retrouvaient à des postes de l’administration, ou dans les forces armées. A plusieurs reprises, Bernadette Sayo Nzale a été alors menacée de mort, et elle a même dû quitter le pays avec sa famille pendant un temps.

 

Mais c’est à son retour, que le coup le plus rude est certainement venu, qui s’est présenté sous forme d’une offre de travail pour le gouvernement. Bernadette Sayo s’est en effet vu proposé de prendre le poste de ministre du Tourisme et de l’Artisanat au sein du gouvernement. Un « baiser qui tue », et qui a abouti à son entrée au gouvernement en janvier 2008, après consultation de son organisation. « Nous avons organisé une très grande réunion avec toutes les victimes  explique-t-elle, et nous avons beaucoup discuté pour savoir si je devais ou non accepter. Il y en avait beaucoup qui étaient contre, parce que les anciens dignitaires et auteurs des crimes étaient également au gouvernement. Mais au final, nous avons accepté pour tenter de faire faire bouger les choses de l’intérieur ». Si elle affirme que sa position a aidé à faire accepter la parole des victimes, elle reconnaît qu’il y a eu des moments difficiles, comme au moment du Dialogue politique inclusif. « Puisqu’il y avait un consensus autour de la table, je me suis tue, mais ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais été d’accord avec l’amnistie (…) pour moi, ce qui comptait, c’est que la société civile soit autour de la table ».

 

Comme il fallait s’y attendre, ce nouveau statut a eu d’autres effets au niveau international. « Si cela n’a rien retiré à la qualité du travail effectué par l’OCODEFAD,  il nous était devenu difficile de discuter de la même façon qu’auparavant avec une personne qui était devenu un membre du gouvernement », souligne ainsi un responsable d’une ONG internationale». Mais si la  position de Bernadette Sayo a quelque peu été affaiblie auprès de certaines institutions ou organisations, d’autres, comme l’Organisation Mondiale Contre la Torture ou Women’s Intitiatives for Gender’s Justice, ont continué à la soutenir. Car si sa fonction de ministre lui a apporté une plus grande sécurité, elle n’en a néanmoins pas eu fini avec le harcèlement constant de la part des dignitaires visés par les plaintes. « J’ai continué à être agressé et à recevoir des menaces de mort de la part des deux camps lorsque j’étais ministre, témoigne-t-elle.Mon chauffeur a été tabassé et est en exil depuis. Une autre fois, mes enfants ont découvert qu’il y avait quatre personnes armées qui étaient cachées à côté de ma maison. » L’OCODEFAD n’a pas été épargnée et a dû faire face à plusieurs cambriolages. Son coordinateur intérimaire, Eric Kpakpo, s’est même envolé avec la caisse de l’organisation, emportant avec lui de nombreux dossiers concernant des témoins de l’association.

 

Bernadette n’a plus désormais aujourd’hui aucune responsabilité au sein du gouvernement. Elle a repris ses fonctions à la tête de l’OCODEFAD, et si le redémarrage est difficile, l’association semble à nouveau fonctionner correctement, et des programmes sont  financés pour aider les nouvelles victimes de viols, notamment pour héberger des jeunes femmes avec des enfants issus des viols. Car les violences sexuelles ne se sont malheureusement pas arrêtées après les événements survenus en 2002 et 2003. « Dans l’arrièr- pays, dans les zones de conflits, surtout, de nouveaux cas sont signalés régulièrement. Nous avons aujourd’hui plus de trois cent victimes, dont les crimes n’entrent pas dans les compétences des enquêtes menées par la CPI en Centrafrique. »

 

Peu après la tentative d’intrusion à son domicile, Bernadette a dû trouver un endroit plus sûr. Mais son assistante, Edith qui avait prévenu les forces de l’ordre le jour de l’agression, a été suivie dans la rue, interpellée par des inconnus et rouée de coups. Elle est restée cinq jours à l’hôpital. Bernadette a peur, incontestablement, mais  elle se dit prête à « aller jusqu’au bout ».

 

Affaire Bemba : « Beaucoup de victimes sont dans l’attente de réparations »

 

2003 : Après la défaite du camp Patassé, le chef de guerre Jean-Pierre Bemba retourne avec ses troupes en RDC, semant, selon les témoignages recueillis, la désolation sur son passage, appliquant une politique macabre de terre brulée (viols de masse, assassinats, etc…).

 

Devenu par la suite vice-président, puis candidat malheureux à la présidence de son pays, ce dernier a finalement fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la part de la Cour pénale internationale pour les crimes commis en RCA en 2002 et 2003.

 

Arrêté en mai 2008 alors qu’il se trouvait en Belgique, il est transféré à La Haye deux mois plus tard, et son procès débute le 22 novembre 2010. «  Nous avons déjà enregistré 2700 victimes acceptées par la Cour, afin de participer à la procédure », rapporte Mathias Morouba, avocat et défenseur centrafricain des droits de l’Homme, qui suit le dossier pour les victimes. « Il y en a encore 3000 qui attendent que leurs demandes soient examinées par les juges de la CPI. » Mais le procès traîne en longueur, or pour les victimes, il y a urgence. « Beaucoup sont déjà mortes, et nous avons rencontré récemment  des victimes souffrantes, trop pauvres pour se faire soigner » s’inquiète ainsi Mathias Morouba. Selon lui, « beaucoup de victimes ont tout perdu lors des pillages systématiques organisés par les troupes de Bemba, et elles sont dans l’attente de réparations, pour tout ce qu’elles ont vécues. »

 

En dépit de nombreuses sollicitations de la part des organisations de défense des droits de l’Homme, aucun autre mandat d’arrêt n’a pour le moment été délivré par le procureur pour ce qui concerne les faits commis en 2002 et 2003. Le 5 avril 2011, l’ancien présidentAnge-Félix Patassé, également visé dans le cadre de l’enquête, est ainsi décédé sans avoir jamais été jugé pour les crimes qui lui étaient reprochés.

 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 23:53

 

 

 

 

 

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http://www.grotius.fr par Gaël Grilhot le 1 juillet 2012  

En Centrafrique, l’histoire récente de la presse écrite indépendante se confond souvent avec celle de  Maka Gbossokoto, directeur de publication du Citoyen. Aujourd’hui reconnu et loué par ses pairs, « Monsieur Maka » est également de plus en plus contesté pour cette position particulière qu’il a réussi à se créer au fil des ans.

Kpetene signifie « celui qui fuit la parole » en Sango. Un jour, un homme sage excédé par l’agitation de la ville, est venu s’exiler dans un bois proche de Bangui et fût appelé ainsi par ses congénères. Depuis, le bois s’est peuplé et l’ermite n’est plus, mais son nom est resté, désormais associé à ce quartier populaire et toujours très boisé en périphérie de la capitale. Pour rejoindre le siège du Citoyen, il faut donc quitter la petite route de latérite qui entre dans Kpetene à hauteur du « km5 », et s’enfoncer dans un petit chemin bordé de concessions en briques. C’est dans l’une d’entre elles, entourée de hauts murs hérissés de barbelés et d’une grille imposante, que se trouve le siège du Citoyen, un des titres les anciens de la presse indépendante centrafricaine.

Son fondateur et directeur de publication, Maka Gbossokoto, est également le président de l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA). « Quand il a une idée derrière la tête, il veut aller jusqu’au bout », témoigne son ami et confrère Mathurin Constant Momet, Directeur de publication du Confident, qui loue « sa ténacité, son courage et sa détermination qui ont certainement contribué à la consolidation de la liberté de la presse en RCA ». Présent lors de la création de toutes les structures de régulation des médias centrafricains – et désormais souvent en opposition par rapport à elles, Monsieur Maka est devenu au fil du temps un personnage incontournable dans le paysage politico-médiatique centrafricain. Peut-être l’un des seuls, d’ailleurs, à pouvoir aujourd’hui discuter d’égal à égal avec l’Exécutif.

 Du Capital à la Tortue Déchaînée

Rien ou presque ne destinait pourtant  Monsieur Maka à devenir le chef de file des journalistes centrafricains. Le regard vif et malicieux, la barbe blanchie par la soixantaine, il évoque facilement les années, où il enseignait la philosophie en Côte d’Ivoire. De l’idéologie marxiste-léniniste qu’il partageait alors, il dit retenir aujourd’hui « la méthode qui [lui] permet de mieux analyser la situation économique et sociale. Une façon d’appréhender les événements en s’en détachant et en les replaçant dans un contexte plus global ». Mais la principale influence viendra d’une pratique alors courante chez ses homologues ivoiriens. « J’ai été fortement marqué par ces intellectuels qui se sont lancés dans l’agriculture en Côte d’Ivoire.

A mon retour en 1992, j’ai refusé d’intégrer la fonction publique, et me suis lancé dans les plantations de café ». Un Robusta nommé Gbako « qui fait sa force », et pas seulement pour l’énergie procurée par la graine caféinée. Ses quelques cinquante hectares de caféiers du côté de Mbaïki; dans la région de la Lobaye (Sud-Ouest), lui permettent en effet de « rester indépendant et de pouvoir résister à toute forme de tentation financière. » Une qualité rare, dans ce pays, et qui lui sera utile plus d’une fois. « Il est le seul qui a compris que pour faire bouger les choses, il faut de l’énergie, mais aussi des moyens et il lui est arrivé de payer  de sa poche », explique ainsi Pascal Chirha, coordinateur à Bangui de l’institut Panos Paris. C’est également à cette période qu’il se rend compte de l’état désastreux de la presse centrafricaine. Une presse partisane et d’opinion pour la plupart des titres, et quelques journaux privés « truffés de fautes d’orthographe et d’autres erreurs de formes ».

L’absence de formation des journalistes, la multiplication des articles d’opinion et les accusations – souvent sans preuves – lancées à l’encontre des autorités créent d’importantes tensions entre le pouvoir et la presse. Il décide de lancer son propre hebdomadaire satirique, la Tortue déchaînée. Les Centrafricains apprécient, et le journal « marche très bien », mais beaucoup de ses proches lui conseillent rapidement de passer à une publication quotidienne et d’adopter un mode plus sérieux. Le Citoyen est alors né. Il fonctionne dans un premier temps sans annonceurs « toujours par souci d’indépendance », mais peu après, et notamment sur les conseils répétés de Reporters Sans Frontières (RSF), Monsieur Maka accepte d’y insérer des encarts publicitaires.

 Ordonnance 005/02

Vient l’époque des grandes batailles pour la liberté de la presse en Centrafrique. Aujourd’hui, M. Maka sourit de ces anecdotes qui foisonnent, comme lorsqu’il se faisait poursuivre dans les rues de Bangui par le Général Ndjadder, alors Directeur de la sécurité présidentielle d’Ange-Félix Patassé. Ou encore lorsque ce mutin est venu le voir à son bureau pour le menacer de mort s’il continuait à écrire ses articles. « Je lui ai répondu, en le regardant droit dans les yeux, comme on me l’a appris au petit séminaire lorsque j’étais enfant : « Ces armes, ce sont les vôtres ou  celles du peuple ? » ».  Le mutin s’est calmé et a accepté un café. « Deux jours plus tard, poursuit M. Maka en éclatant de rire, il est revenu me dire que le café avait été vraiment trop fort et qu’il n’avait pas réussi à dormir depuis ».

Le bras de fer avec le gouvernement s’est poursuivi durant toute l’ère Patassé, où les textes législatifs concernant la presse se succèdent, tous plus liberticides les uns que les autres. Après le coup d’Etat de 2003, il se poursuit avec le nouveau président en place. « Je me suis mis à dénoncer la gabegie, la prédation d’un parent de Bozizé, qui était alors directeur général de l’ENERCA (agence nationale d’électricité). Il piochait dans les caisses, et nous l’avons dénoncé avec preuves à l’appui. Et c’est là où l’on m’a trainé devant les tribunaux, arrêté, puis emprisonné ». Pendant un mois, il est effectivement détenu à la « maison blanche », le quartier VIP de la prison de Ngaragba. La mobilisation de la profession et des ONG internationale ne faiblit pas cependant. Et une fois libéré, M. Maka entreprend de négocier le texte fondateur de la liberté de la presse en Centrafrique. « Nous avons été aidés par le Conseil National de Transition (CNT),  se remémore-t-il, qui était alors composé de nombreuses personnes de l’opposition et de la société civile, et à la tête duquel il y avait Maître Tiangaye, alors président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme. « Selon ce texte, adopté en 2005, aucun journaliste ne devrait théoriquement risquer la prison pour ses écrits ».

L’avenir de ce texte, appelé « ordonnance 00502 », est aujourd’hui fortement compromis. Sous prétexte de vouloir y inclure les médias numériques, le gouvernement menace de le rendre caduque. Déjà, plusieurs journalistes qui s’étaient attaqués à des proches du pouvoir, ont été arrêtés et condamnés ces derniers mois à des peines de prison ferme, à de lourdes amendes, ainsi qu’à une fermeture de leurs journaux. La Justice contourne en effet l’ordonnance en poursuivant les journalistes pour « appel à la haine », une charge passible d’une peine de prison. M. Maka ne nie pas que les journalistes condamnés n’avaient pas commis des erreurs, « il y a certainement eu diffamation ou injure, mais certainement pas “incitation à la haine” ». Avant d’ajouter furieux : « le problème est que  les juges sont de plus en plus manipulés par l’exécutif ».

Passer la main

Le temps a passé, depuis la création de la Tortue Déchaîné, mais les problèmes demeurent à peu près les mêmes au sein de la presse écrite centrafricaine. En 2009, un département de journalisme a bien été créé au sein de l’Université de Bangui, et il a accueilli avec soulagement le programme de formation mis en place conjointement par l’université et l’institut Panos. Mais dans l’ensemble, il admet que la profession reste peu formée, et « commet encore des erreurs », en accusant sans preuves. Lui-même d’ailleurs se transforme à l’occasion en tuteur, pour les courageux jeunes journalistes qui souhaitent travailler avec lui. Courageux, car Monsieur Maka n’est pas un tendre. « C’est une formation à la dure, reconnaît Eddy Doualli. Nous travaillons jusque tard dans la nuit pour avoir les dernières informations, alors que d’autres publications ferment parfois leurs bureaux à 17h ou 18h. » Avant d’ajouter : « Monsieur Maka assure la relecture et la correction de tous les articles, afin d’éviter d’avoir le moindre problème avec les autorités. Même si le journal reste critique. »

Planteur, journaliste, leader syndical, cela fait beaucoup pour un seul homme. D’autant que certaines critiques concernant la gouvernance démocratique de l’UJCA commencent à poindre. Pour Pascal Chirha, le problème se pose ainsi  : « L’Assemblée Générale  ne s’est pas tenue depuis plusieurs années, alors même que Maka en est à son deuxième ou troisième mandat, regrette-t-il. Ce sont des choses qui mettent un peu en cause la dynamique qu’il a lui-même développée. Je pense que c’est quelqu’un qui se sent aujourd’hui tout seul aux commandes.  Il a beaucoup donné, et il a besoin aujourd’hui d’être relayé. » Pour Mathurin Constant Momet, M. Maka cèdera sa place un jour, mais « il n’a pas encore trouvé la bonne personne pour assurer la continuité. Il lui faut trouver quelqu’un qui ne puisse pas être récupéré par le pouvoir. »

Monsieur Maka n’élude pas la question et même s’il ne se fixe aucune échéance, il sait que le temps approche où il devra passer la main, pour se consacrer peut-être un peu plus à ses plantations. Déjà, il tente de s’y rendre « au moins une fois par semaine ». Il demeure injoignable sur son téléphone portable parfois pendant plus de deux jours. Au milieu de ses caféiers, loin des tumultes de la vie politique, lui aussi semble alors choisir de « fuir la parole »…

 

http://www.grotius.fr/marx-la-tortue-dechainee-et-le-cafe-robusta/

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 23:50

 

 

 

 

 

un journaliste centrafricain en formation de linstitut pano

 

 

 

http://www.grotius.fr  par Gaël Grilhot le 15 juillet 2012

Entretien avec Pascal Chirhalwirwa, responsable du bureau de l’Institut Panos Paris en Centrafrique : « les bailleurs et les opérateurs doivent harmoniser leur stratégie de coopération dans le secteur des médias »…

Gaël Grilhot : Les bailleurs de fonds privilégient plutôt le développement des radios, et notamment des radios communautaires. Comment expliquez-vous cette différence de traitement par rapport à d’autres médias, notamment la presse écrite ?

Pascal Chirhalwirwa : Il est vrai qu’il y a un sérieux problème en matière d’appuis à la presse centrafricaine. C’est un secteur qui  n’attire pas du tout les bailleurs. Je pense que ceux qui s’y sont essayé n’ont pas eu les résultats attendus et se sont découragés. Les opérateurs ont finalement tourné leur intérêt vers la radio, en tenant compte de son impact rapide, de son contact direct avec la population. La presse écrite, en outre est plus centrée à Bangui, et n’a donc pas un impact visible au niveau national. C’est une presse qui s’appuie généralement sur des questions politiques, une presse d’opinion qui n’attire pas l’intérêt des bailleurs. Ils ne la considèrent pas comme un vrai acteur de  développement. Leur intérêt est en effet de voir quelles sont les initiatives qui peuvent permettre au pays de démarrer le développement le plus rapidement possible, de contribuer à la culture de la paix etc. Or pour ces bailleurs, la presse écrite n’offre pas encore toutes ces garanties. Il s’agit encore d’un secteur peu ou pas structuré. Les radios sont fragiles, elles aussi, mais elles ont l’avantage d’être plus proches de la population, dans un pays qui a un taux d’analphabétisme très élevé. C’est surtout là où se fait la différence  pour les bailleurs.

G.G : Que devrait faire les bailleurs pour renforcer les capacités des médias ?

P-C.C : Je crois qu’il là y a une petite hypocrisie de la part des différents acteurs. Beaucoup ont développé des programmes de soutien aux radios communautaires par exemple, mais sans penser à mieux structurer et organiser le secteur des médias. Or c’est avant tout dans ce domaine qu’il faudrait que la priorité soit mise, avant d’exiger que les médias ne deviennent un acteur réel au service du développement. Le travail effectué par Panos aujourd’hui se situe d’ailleurs dans cette optique. Tous nos partenaires, l’Union européenne, Cordaid, l’ambassade de France sont des bailleurs qui ont compris cette nécessité. Bien évidemment, il faut travailler sur tous les fronts : structuration, renforcement des compétences des journalistes, traiter les questions liées au développement ou aux droits  de l’Homme, au VIH/SIDA, à la corruption etc. Mais il faut que les bailleurs et les opérateurs harmonisent leur stratégie de coopération et mettent en place un plan  bien défini.

G.G : Quel bilan dresser du Projet de formation pratique sur le journalisme sensible aux droits de l’homme (ProPraj DH) ?

P-C.C : Le projet ProPraj est un petit projet mais qui a vite eu un impact . Il répondait à un réel besoin dans ce pays. Le département de journalisme de l’Université de Bangui a été lancé en 2009, mais il a eu du mal à démarrer, surtout sur le plan de la formation pratique. L’UNESCO, qui avait contribué au lancement, avait des difficultés financières pour continuer dans toutes les dimensions de l’enseignement. Et donc le projet PROPRAJ, qui a rapidement été connu sous le nom du journal des droits de l’Homme Kôngô Ti Doli, est venu à point nommé, pour donner une dimension pratique. Néanmoins, le projet est aujourd’hui dans sa dernière phase, alors que l’Université a un caractère permanent. Donc si ce département doit continuer, il faut pouvoir envisager de le pérenniser. Panos a installé tous les dispositifs de base, en équipant notamment le studio radio, qui est désormais opérationnel. Lors de la dernière session, nous avons également lancé un programme de web journalisme pour sensibiliser les stagiaires à ce nouveau type de médias. Nous avons recruté le chargé de suivi, légalement pris en charge, par l’Université, qui a toutes les capacités à continuer ce programme. Si l’Université lui alloue les moyens nécessaires, il sera en mesure de le piloter.

G.G : Quel a été l’impact de Kôngô Ti Doli ?

P-C.C : Il ne se limite pas seulement au niveau pédagogique pour le petit groupe de stagiaires formés, mais s’étend au niveau du public, parce que c’est un produit qui a apporté une certaine nouveauté dans le paysage médiatique centrafricain, au niveau de la forme comme au niveau du contenu. La version papier a en effet été encartée dans les principaux titres de la presse centrafricaine, ce qui a permis aux lecteurs, mais aussi aux journalistes des différentes rédactions de se familiariser avec une autre façon – non partisane – d’aborder l’information liée aux droits de l’Homme. Nous avons reçu aussi les responsables des médias qui ont participé à ce programme, et tous nous ont confirmé que les journalistes qui y avaient participé, ont apporté pas mal de changement dans leur manière de traiter les informations au niveau de leur rédaction. Et ça, je crois que le public en avait besoin, nous avons d’ailleurs reçu de nombreux témoignages en ce sens. De la même manière, l’émission radio créée en parallèle au journal de presse écrite est passée en boucle sur Radio Ndeke Luka, et nous avons reçu de nombreux échos positifs.

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