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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 10:55
Centrafrique : Le gouvernement réagit au lendemain de l’attaque de Bossangoa

 

 

 Judicael Yongo  novembre 29, 2022 2:36

BOSSANGOA, le 29 Novembre 2022 (RJDH) —La Situation sécuritaire à Bossangoa dans l’Ouham est sous contrôle et une enquête est ouverte, selon le communiqué gouvernemental en date du 28 novembre. Communiqué qui condamne cette attaque aérienne.

Le pays assiste ces derniers temps à un regain de tension, ou encore de violences dans l’arrière-pays, notamment dans la partie Nord-ouest et Nord-Est de la Centrafrique comme à chaque saison sèche.  Le pire s’était produit il y’a deux jours, dans la nuit du 27 au 28 novembre, aux environs de 2 heures du matin, un aéronef  inconnu a survolé la ville de Bossangoa dans l’Ouham, considéré comme le fief de la CPC qui a tenté marcher sur Bangui fin 2020.

Dans le communiqué signé du gouvernement, il tient à informer l’opinion nationale et internationale de cet acte ignoble perpétré par ces ennemis de la paix et qui ne restera pas impuni.

Le gouvernement prend acte des préoccupations de l’Assemblée Nationale  et l’informe de l’ouverture d’une enquête judiciaire. Toutefois, le gouvernement appelle au calme et à la vigilance et rassure la population que des dispositifs sont pris par les FSI, les forces alliées et la MINUSCA, pour leur sécurité.

Joint au téléphone ce 29 Novembre 2022 par le RJDH, une source surplace à Bossangoa confirme la reprise des activités en ces termes: « les commerces sont ouverts, les moto-taxi circulent. Cependant, cette reprise demeure encore timide dans les établissements primaires et secondaires. »

Pour ce qui est des dispositifs sécuritaires, elle confirme la présence des FSI et la patrouille mixte FDS-FSI et l’effectif renforcé des troupes au niveau des barrières, proche de Nana-Bakassa, Ouham-Bac et  l’entrée  côté Bangui, dans la soirée du 28 novembre.

Cet aéronef selon le communiqué gouvernemental a survolé la ville de Bossangoa la nuit du 28 novembre vers 2 heures 50 mn et a largué des explosifs, prenant pour cible, la base des FDS, celle des alliés et aussi l’usine de coton ayant occasionné d’importants dégâts matériels. L’aéronef, toujours d’après ce communiqué, a également survolé la ville de Bozoum et pris la direction Nord du Pays, avant de traverser les frontières.

Christelle FANDOMA

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 16:36
Visite du président de la CPI à Bangui

 

Lu pour vous

 

dw.com

Au cours de sa visite, Piotr Hofmanski a rencontré les autorités et les victimes des différentes crises violentes que la RCA a traversées depuis 2013.

La Cour pénale internationale (CPI) recherche toujours activement le chef rebelle Nouredine Adam impliqué à l'époque dans les violences qui ont fait de nombreuses victimes en Centrafrique. Ces dernières attendent  beaucoup de la justice internationale et de cette visite de Piotr Hofmanski. 

Avec le juge, les victimes ont parlé des souffrances endurées à travers les multiples crises politico-sécuritaires qui ont secoué le pays. 

Il a aussi été question du groupe Wagner, ces mercenaires russes régulièrement accusés de violences contre les civils en Centrafrique. Mais sur ce sujet, Piotr Hofmanski se veut très prudent. 

"Je crois que c’est une question à laquelle il est difficile de répondre car les enquêtes sont en cours et menées par le bureau du procureur et moi en tant que juge, je ne peux pour l’instant me prononcer sur la question", insiste-t-il.

Le dossier de la LRA

Autre sujet sur lequel la Cour pénale internationale est aussi très attendue dans le pays : le dossier de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Car si elle a condamné Dominique Ogwen, l'ancien commandant du groupe cette année, la CPI recherche toujours activement Joseph Kony, le leader de ce sanguinaire groupe rebelle. Il aurait cette année pris contact avec les autorités centrafricaines pour obtenir la nationalité du pays.

Mais, à la question de savoir si son cas a été évoqué avec les autorités centrafricaines, Piotr Hofmanski a botté en touche.

Indemnisation

En attendant, la CPI a fait le point sur l'indemnisation des victimes dans des dossiers qu'elle a déjà traités. 

Dans le passé, de l'argent a été débloqué pour aider les personnes ayant subi un préjudice lié aux crimes commis couverts par la juridiction. Des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre notamment. 

La directrice exécutive par intérim de ce fonds au profit des victimes, Franziska Eckelmans, espère qu'il continuera d'aider en Centrafrique. 

Selon elle, "chaque année, il y a des nouveaux bénéficiaires qui deviennent parties de ce projet. Pour le moment, on s'est occupé de la souffrance de plus de 6 milles bénéficiaires dans ces 5 projets. On n’a pas de grosses sommes d’argent investies dans ce projet mais on espère continuer dans les prochaines années pour avoir plus de bénéficiaires qui peuvent être avec nous dans ce projet qui est un projet pour les victimes qui ont souffert des crimes qui font partie du statut de Rome, les crimes de guerre."

En attendant l’arrestation de Joseph Kony et Noureddine Adam, cette visite a le mérite de renforcer la coopération entre la Cour pénale internationale  et la Cour Pénale Spéciale. 

Le procureur de la Cour pénale internationale veut organiser des audiences in absentia contre Joseph Kony

Il a aussi été question du groupe Wagner, ces mercenaires russes régulièrement accusés de violences contre les civils en Centrafrique. Mais sur ce sujet, Piotr Hofmanski se veut très prudent. 

"Je crois que c’est une question à laquelle il est difficile de répondre car les enquêtes sont en cours et menées par le bureau du procureur et moi en tant que juge, je ne peux pour l’instant me prononcer sur la question", insiste-t-il.

Le dossier de la LRA

Autre sujet sur lequel la Cour pénale internationale est aussi très attendue dans le pays : le dossier de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Car si elle a condamné Dominique Ogwen, l'ancien commandant du groupe cette année, la CPI recherche toujours activement Joseph Kony, le leader de ce sanguinaire groupe rebelle. Il aurait cette année pris contact avec les autorités centrafricaines pour obtenir la nationalité du pays.

Mais, à la question de savoir si son cas a été évoqué avec les autorités centrafricaines, Piotr Hofmanski a botté en touche.

Indemnisation

En attendant, la CPI a fait le point sur l'indemnisation des victimes dans des dossiers qu'elle a déjà traités. 

Dans le passé, de l'argent a été débloqué pour aider les personnes ayant subi un préjudice lié aux crimes commis couverts par la juridiction. Des victimes de violences sexuelles et basées sur le genre notamment. 

La directrice exécutive par intérim de ce fonds au profit des victimes, Franziska Eckelmans, espère qu'il continuera d'aider en Centrafrique. 

Selon elle, "chaque année, il y a des nouveaux bénéficiaires qui deviennent parties de ce projet. Pour le moment, on s'est occupé de la souffrance de plus de 6 milles bénéficiaires dans ces 5 projets. On n’a pas de grosses sommes d’argent investies dans ce projet mais on espère continuer dans les prochaines années pour avoir plus de bénéficiaires qui peuvent être avec nous dans ce projet qui est un projet pour les victimes qui ont souffert des crimes qui font partie du statut de Rome, les crimes de guerre."

En attendant l’arrestation de Joseph Kony et Noureddine Adam, cette visite a le mérite de renforcer la coopération entre la Cour pénale internationale  et la Cour Pénale Spéciale. 

 

Centrafrique : Visite attendue à Bangui du président de la CPI et de la Directrice du Fonds au profit des victimes

 Judicael Yongo  novembre 22, 2022 12:49

BANGUI, le 22 Novembre 2022 (RJDH)—Le président de la Cour pénale internationale Piotr Hofmanski et la Directrice exécutive par intérim du Fonds au profit des victimes Franziska Eckelmans effectueront une visite de travail dans la capitale centrafricaine. Il est question de faire un tour des programmes de justice rétroactive du Fonds au profit des victimes à Bangui et dans cinq provinces en République Centrafricaine.

La visite est prévue le 24 novembre prochain et prévoit des rencontres avec des victimes à Bangui. Des séances d’écoute et de dialogue sont notamment des activités prévues à l’occasion de cette visite le 24 novembre 2022 à l’Alliance française à Bangui.

Le programme a été mis en œuvre à Bangui et dans cinq préfectures à savoir Lobaye, Ombella-Mpoko, Kemo, Ouham et Ouham-pendé.

RJDH

 

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 10:11
Tchad, une perquisition au domicile de Moussa Faki

 

Lu pour vous 

 

https://mondafrique.com/ By Nicolas Beau 25 novembre 2022

Les relations entre le président de la Commission africaine, le tchadien Moussa Faki,  et Mahamat Idriss Déby, l’homme fort de la junte au Tchad s’enveniment.

On savait qu’elles étaient tendues depuis que le fils du maréchal Déby avait annoncé sa possible candidature à la fin de la transition obstruant ainsi la voie à Moussa Faki vers la présidence. Or d’après des sources de Mondafrique, le 22 novembre, la résidence privée à Ndjamena du patron de la Commission a été perquisitionnée, signant ainsi une véritable déclaration de guerre entre les deux hommes.

Guerre sur les réseaux sociaux

Au même moment, une enquête à charge, intitulée : « La vérité sur Moussa Faki Mahamat » circulait sur les réseaux sociaux. Signé par un collectif de journalistes africains anonymes, ce document de 46 pages n’épargne rien à l’ancien Premier ministre tchadien. Tout y passe, le climat détestable qui règne dans les locaux de la grande maison d’Adis Abeba depuis son élection en 2017. Népotisme, sexisme, passe-droits, corruption, copinage sont, d’après ce brûlot, des lieux communs, non seulement au siège mais également dans les bureaux régionaux.  Cette investigation étayée par de multiples sources ouvertes et internes participe sans, aucun doute, à la guerre des clans.

Ce conflit place Paris dans l’embarras et ne devrait pas arranger les affaires africaines d’Emmanuel Macron déjà très compliquées L’Elysée a toujours entretenu d’excellentes relations avec Moussa Faki et soutient Mahamat Déby…

 

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 12:49
CPI : UN PREMIER PROCÈS DE LA SELEKA, À L’ABRI DES REGARDS

 

Lu pour vous

 

https://www.justiceinfo.net/ 25 NOVEMBRE 2022 PAR JANET H. ANDERSON, NOTRE CORRESPONDANTE À LA HAYE

Pour la première fois, la Cour pénale internationale (CPI) s'occupe des crimes présumés commis par les rebelles de la "Seleka", qui ont chassé le président de l'époque, François Bozizé, et installé Michael Djotodia à la présidence de la République centrafricaine en 2013. Au procès de Mahamat Said, ouvert le 26 septembre, 12 témoins ont témoigné jusqu'à présent. 80% d'entre eux seront anonymes et le procès "opaque", selon la défense.

Dans ce nouveau procès ouvert en septembre par la Cour pénale internationale (CPI), Mahamat Said est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Le Centrafricain, remis à la Cour par son pays en janvier 2021, est accusé par le procureur Karim Khan d'avoir été « un colonel de haut rang de la Seleka opérant dans [la capitale] Bangui » et le chef "de facto de l'Office central de répression du banditisme, l'OCRB, le plaçant de fait à la tête de cette unité de police, et de tous Seleka qui y était stationné".

L’accusation a soutenu que l'opposition au président François Bozizé a formé une coalition de "plusieurs factions politiques jusqu'alors non coordonnées", connue sous le nom de Seleka, et qu'elle possédait "des caractéristiques suffisantes pour établir qu'il s'agissait d'un groupe armé organisé, notamment la capacité de mener des opérations militaires et de s'emparer de territoires entiers, et une importante capacité logistique." En 2013, "la Seleka a perpétré une attaque généralisée et systématique contre ceux parmi la population civile de Bangui qui étaient perçus comme étant des partisans de Bozizé. La Seleka s'est livrée à (...) de multiples actes de meurtre, de viol, de torture, d'emprisonnement, de persécution et d'autres actes inhumains", peut-on lire dans l'acte d'accusation.

« LE TROU » DE LA TERREUR, À L'OCRB

À l'ouverture du procès le 26 septembre, Khan a expliqué que la Seleka contrôlait Bangui de mars à novembre 2013 "par la dictature, la peur, la terreur, et qu'elle a pris pour cible des individus qu'elle percevait comme étant de l'autre côté, non pas parce qu'ils étaient des combattants, mais parce qu'ils présumaient qu'ils étaient du côté de l'ancien président Bozizé" et que "M. Said exerçait un pouvoir immense", en tant que responsable de l'OCRB.

Selon Khan, Said contrôlait l’institution et à l'intérieur de son bureau « littéralement sous ses pieds », « il mettait les civils dans un espace appelé ‘le trou’. Dans ce trou, les civils étaient maintenus dans des conditions putrides, littéralement dans la crasse, celle de leurs propres excréments, de l'air vicié, du manque de ventilation ; ils n'étaient pas traités comme des humains, pas même comme des animaux, une classe en dessous. »

« Les uns après les autres, les témoins témoigneront qu'ils sortaient de ces cellules, non pas pour respirer de l'air frais, mais pour être battus, battus avec toutes sortes d'instruments, des crosses de fusils, des fouets », a poursuivi Khan lors de la séance d'ouverture du procès. Il a mis l'accent sur la méthode de torture de l'« arbatachar », qui consiste à attacher les mains, les coudes et les pieds d'une personne derrière son dos de manière à étirer tous les ligaments. Un témoin protégé sous le code « P-3338 » témoignera que Saïd lui a dit : « La méthode d'arbatachar était la meilleure façon d'obtenir des aveux », a indiqué Khan.

« UNE RÉALITÉ FANTASMÉE »

Mais à l'ouverture, la défense de Said a décrit l'affaire comme étant construite sur un « narratif biaisé, parcellaire, éloigné de la réalité de ce qui s’est passé en RCA à l’époque ».

Lors des audiences de confirmation des charges, puis à l'ouverture du procès en septembre, la défense a contesté chaque élément de la thèse de l'accusation. Elle a affirmé qu'il n'y avait pas de conflit armé non international, après la prise de pouvoir de Djotodia, mais plutôt un « chaos » et une « situation de criminalité, de droit commun, extrême », selon l'avocate principale Jennifer Naouri qui décrit l'alliance Seleka comme un ensemble de groupes « opportunistes », et qui interpelle la Cour : « Pourquoi l'accusation n'explique pas ce que serait sa structure, comment et à qui les ordres seraient communiqués ? Comment les présupposées chaînes de commandement fonctionneraient ? »

Elle suggère qu’« en choisissant d'ignorer ces éléments, l'accusation peut ignorer (...) les luttes internes au sein de ces groupes. Elle n'a pas besoin de se confronter au fait que ces groupes constituent, au mieux, une nébuleuse de mécontents. »

Quant à l'OCRB, il s'agissait d'un simple commissariat de police, « extrêmement réduit en personnel » où Saïd travaillait sous les ordres d'un supérieur, essentiellement avec des volontaires pour « qui l’assistaient dans une situation de chaos et de banditisme ». « L'OCRB était un lieu dysfonctionnel, sans structure et, par conséquent, il n’est pas possible de présupposer que Mr Said serait de facto responsable de tout ce qui s’y déroulait. Surtout que la preuve révèle que de nombreux individus y agissaient à titre personnel », dit-elle.

Me Naouri signale un témoin en particulier, protégé pour sa part sous le nom de code « P-0234 », qui a été rayé de la liste du procureur et qui était "quelqu'un de très bien placé et tout à fait en mesure de savoir. Il a dit ceci : 'Vous me demandez qui était à la tête de l’OCRB ? C’est difficile à dire comme ça changeait tout le temps’. La réalité est que l'OCRB était complètement désorganisé », a-t-elle décrit lors de la séance d'ouverture du procès.

Elle dresse le portrait d'une alliance qui s'est effondrée après la prise du pouvoir, sans que rien ne prouve l'existence d'une politique étatique de persécution. « La réalité telle qu’elle nous a été dépeinte est une réalité fantasmée ».

« TÉMOINS DANS L'OMBRE »

Co-conseil de la défense, Dov Jacobs, a voulu insister sur le manque de preuves documentaires et le recours à des témoins par ouï-dire. Selon lui, l’« accusation espère masquer la faiblesse de ses preuves en tenant un procès opaque ». Il ajoute : « 75 % d'entre eux seront entendus par vidéo et non en personne » et « 80 % d'entre eux bénéficieront de mesures de protection ayant vocation à cacher leur identité et à les anonymiser ».

L'accusation prévoyait au début du procès de présenter les preuves de 102 témoins, dont 30 comparaîtraient "viva voce" devant le tribunal. Cela rendra "impossible à suivre pour les observateurs extérieurs", "un procès où la preuve serait prise pour argent comptant et les témoins crus sur parole, et qui échappe au débat contradictoire, à l’abri des regards et dans l’ombre", a-t-il dénoncé.

Sur les 12 premiers témoins, 10 ont déjà témoigné à huis clos. Cependant, deux ressortissants centrafricains, décrits par le procureur Khan comme des "insiders", ont témoigné en public. Jean-Claude Sophil, ancien fonctionnaire de l'OCRB, a parlé de la structure de l'OCRB, de la façon dont la police devait suivre les ordres de Said et des mauvais traitements présumés infligés aux prisonniers. Benjamin Malo, un subordonné de Said, a décrit comment Said collaborait avec d'autres membres de la Seleka et comment Said décidait qui devait faire l'objet d'une enquête et qui devait être présenté au procureur.

DE L'AFFAIRE GBAGBO À L’AFFAIRE SAID

Le fait que la CPI juge un membre de la Seleka a été un énorme soulagement pour les militants des droits humains en RCA, après que La Haye ait commencé en 2021 avec deux membres du camp adverse, les représentants Anti-balaka Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona.

Saïd a été transféré à La Haye par les autorités de Bangui. Même si les dirigeants politiques locaux ont fait de nombreuses promesses concernant la nécessité de rendre justice aux victimes et de mettre fin au cycle de l'impunité, « il peut y avoir une certaine réticence à agir », déclare Alice Banens, qui suit les travaux de la Cour pénale spéciale, un tribunal hybride basé à Bangui, pour l'ONG Amnesty International.

L'équipe de défense de Saïd bénéficie déjà de l'expérience acquise lors du procès de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, où le président du tribunal a reproché à l'accusation de « s'appuyer sur des bases fragiles et douteuses, inspirées par un récit manichéen et simpliste d'une Côte d'Ivoire dépeinte comme une société ‘polarisée’ où l'on pourrait tracer une ligne de démarcation nette entre les ‘pro-Gbagbo’, d'une part, et les "pro-Ouattara", d'autre part".

Ayant remporté l'un des dossiers les plus importants de la CPI, Naouri et Jacobs semblent déterminés à utiliser des arguments en miroir, pour faire également échouer le dossier Said.

 

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 12:31
France : Le ministère français des affaires étrangères veut créer un média
France : Le ministère français des affaires étrangères veut créer un média

 

Le ministère français des affaires étrangères veut créer un média pour promouvoir sa diplomatie en Afrique

 (Agence Ecofin) le: 25 novembre 2022 16:37 - Face à la popularité et la concurrence du soft power chinois ou russe, la France voit son image perdre en attractivité en Afrique.  Le 1er septembre, le président français Emmanuel Macron a demandé aux diplomates et aux médias de défendre la présence française en Afrique sur les réseaux sociaux.

Le ministère français des affaires étrangères veut lancer un média ciblant l’Afrique. L’information a été rendue publique par le média spécialisé français La Lettre A« Le ministère des affaires étrangères travaille sur la création d'un média vidéo en ligne, inspiré notamment de Brut, pour promouvoir les actions de la diplomatie française en Afrique », a révélé le média.

L’idée du lancement de ce média intervient après le refus de médias comme RFI et France 24 de « servir de relais au message officiel français ». Les deux médias avaient répondu par la négative à une demande du président Emmanuel Macron qui leur demandait de défendre la présence française en Afrique.

Le lancement d’un média géré par le ministère français des affaires étrangères viendra réaliser le souhait du président français, et fournira une réplique française dans la guerre informationnelle avec la Russie sur le continent.

Malgré tout, le succès d’une telle entreprise souffre de plusieurs réserves. La stratégie d’un média lié à sa chancellerie a relativement fonctionné pour la Chine ou la RussieSeulement, les médias français présents en Afrique font déjà face à de nombreuses critiques de la part des populations africaines, et, dans certains pays francophones du continent, à des mesures restrictives de la part des autorités.

De plus, sur un plan technique, ce qui fait l’influence des médias russes et chinois est avant tout un ensemble d’accords de partages de contenus signés avec des médias et influenceurs africains. D’après l’Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA), « pas moins de 4000 sites en Afrique republient du contenu provenant de médias parrainés par le Kremlin ».

Servan Ahougnon

 

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 12:14
Burkina Faso : la France revoit sa stratégie militaire en Afrique de l'Ouest
Burkina Faso : la France revoit sa stratégie militaire en Afrique de l'Ouest

Lu pour vous

 

Claude Guibal Radio France Publié le 25/11/2022 10:55

Plusieurs manifestations sont organisées au Burkina Faso pour demander le départ de la présence française dans le pays. Paris n'exclut pas le retrait de toutes ses forces militaires, en pleine révision de sa stratégie de présence en Afrique.  

Depuis 2008, l'opération Sabre, c'est une présence discrète de la France au Burkina Faso, quasi invisible. 300 commandos des forces spéciales cantonnés à Kamboisin, dans la périphérie de Ouagadougou. Mais Sabre, c'est un rôle clé ces dernières années dans la lutte anti-terroriste, selon le ministre des Armées Sébastien Lecornu qui, dans une interview au Journal du Dimanche (article pour abonnés) n'exclut pourtant plus désormais son départ.

Malgré la fin le 9 novembre de l'opération Barkhane au Sahel, la colère anti-française ne diminue pas en Afrique de l'Ouest. Des manifestations sont prévues vendredi 25 novembre au Burkina Faso pour demander le départ de la présence française dans ce pays, épicentre du jihadisme au Sahel. Un départ de toutes les forces militaires, y compris celle des forces spéciales présentes avant le début de Barkhane. 

"Aveu d'échec"   

À l'actif de Sabre, l'élimination d'Abdelmalek Droukdel, en 2020, le chef du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ou l'année d'après, celle d'Abou Walid al Sahraoui, le chef du groupe État islamique au grand Sahara. Des faits d'armes qui n'auraient pas été possibles sans la capacité de renseignement permise par la présence de Barkhane au Sahel. L'échec de Barkhane contraint aujourd'hui la France à repenser tout son dispositif. "C'est une sorte d'aveu d'échec, explique Antoine Glaser, spécialiste du continent africain, Finalement la France s'est trouvée en porte-à-faux."

"Les partenaires européens laissaient la France continuer à être le gendarme de l'Afrique pendant qu'eux faisaient du business. Là, une nouvelle stratégie va se mettre en place, qui est une stratégie de rupture je pense."

Antoine Glaser, spécialiste du continent africain 

à franceinfo

Une France en second rideau, qui n'interviendrait plus, mais accompagnerait les armées locales, en matière de formation. Une France qui devrait redéployer ses effectifs militaires ailleurs, probablement au Niger dont elle semble tenter de faire désormais le dernier pilier de sa stratégie ouest africaine, dans une Afrique résolue à marquer une rupture violente avec les derniers symboles visibles de sa colonisation. 

 

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 12:04
Le procureur de la CPI veut engager des poursuites contre Joseph Kony

 

Le procureur de la CPI veut engager des poursuites contre le fugitif ougandais Joseph Kony

tv5monde.com Mise à jour le 24 novembre 2022 à 18:00 par AFP
 

© 2022 AFP

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi avoir demandé aux juges de confirmer les charges retenues contre le fondateur de la brutale rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, en cavale depuis plus de 17 ans.

"Cela fait plus de 17 ans que M. Kony cherche à se soustraire à la justice de cette Cour", a déclaré dans un communiqué le procureur de la CPI, Karim Khan, ajoutant que c'était la première fois que son bureau demandait une audience de confirmation des charges en l'absence d'un suspect.

Un mandat d'arrêt a été délivré en 2005 contre Joseph Kony, fondateur et chef de l'Armée de résistance du Seigneur, accusé de 33 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, parmi lesquels le meurtre, les traitements cruels, la réduction en esclavage, le viol et les attaques dirigées contre une population civile.

M. Kony est âgé aujourd'hui "d'approximativement 50 ans", selon la CPI.

"J'estime qu'il est à présent opportun et nécessaire de faire avancer la procédure intentée à son encontre", a affirmé M. Khan.

"En parallèle, mon bureau intensifiera ses efforts pour obtenir l'arrestation de M. Kony, qui demeure par ailleurs le suspect en fuite le plus longuement recherché par la CPI", a-t-il ajouté.

La CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde, ne peut pas juger un suspect en son absence mais elle peut tenir une audience de confirmation des charges en son absence, selon M. Khan.

"La confirmation des charges en l'absence de M. Kony et son arrestation ouvriraient la voie à l'organisation de son procès dans les meilleurs délais", a-t-il souligné.

Fondée en Ouganda dans les années 1980 par l'ex-enfant de choeur Joseph Kony en vue d'établir un régime fondé sur les Dix Commandements, la LRA a terrorisé pendant 30 ans de larges zones d'Afrique centrale en kidnappant des enfants, mutilant des civils à grande échelle et asservissant des femmes.

Elle est responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l'enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets transformés en soldats et fillettes en esclaves sexuelles.

Chassée d'Ouganda, elle s'est éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan et, traquée, ses quelques centaines de membres restants semblent tout juste survivre.

Une audience dans cette affaire marquerait "un grand tournant pour les victimes des crimes de M. Kony, lesquelles attendent patiemment depuis plus de vingt ans que justice leur soit rendue", a déclaré M. Khan.

La CPI a condamné en 2021 Dominic Ongwen, enfant soldat ougandais devenu un commandant de la LRA, à 25 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 11:27
Au Tchad, des décès et des disparitions inexpliquées
Au Tchad, des décès et des disparitions inexpliquées

 

Lu pour vous

 

Au Tchad, des décès et des disparitions inexpliquées

dw.com

Au Tchad, depuis la répression du 20 octobre, les nombreuses disparitions inexpliquées et les découvertes de cadavres sèment la peur à travers le pays.

Au Tchad, depuis les événements tragiques du 20 octobre dernier, les découvertes de corps sans vie se multiplient en brousse, à N’Djamena et dans certaines villes des provinces du Sud.

Les organisations de défense des droits humains exigent que la vérité soit faite sur ces meurtres et disparitions.   

Le cas le plus récent est celui du jeune Dionio Déoupal, arrêté le 21 octobre par les forces de l’ordre avant que ses parents ne découvrent son corps en pleine brousse à Moundou, dans le sud du Tchad.

Selon son frère cadet, Mogombaye, "le véhicule est venu avec six personnes enturbannées à bord. Elles ont tiré sur lui et cassé ses jambes avant de l'embarquer. Nous sommes allés voir les autorités qui nous ont dit qu'il est dans les locaux de l'agence nationale de sécurité. Ils nous ont dit qu’il serait en train d'être soigné."

"Exécutions extrajudiciaires"

Mogombaye Déoupal explique que le corps de son frère a finalement été retrouvé le 16 novembre. "On a seulement pu mettre ses os dans le cercueil pour l’enterrer", se souvient-il. 

La semaine dernière, quatre corps sans vie ont été ont été découverts dans des circonstances similaires, dont deux à Moundou et à N’Djamena.

Pour l’avocat Salomon Nodjitoloum, le président de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture au Tchad, la situation est très grave.  

Pour lui, "ce sont des exécutions extrajudiciaires et cela doit interpeller l'opinion nationale et internationale. Le Tchad fait partie des Etats de droit. Si une personne a commis une faute en manifestant pacifiquement, il s'agit de le traduire devant les juridictions et de le condamner conformément à la loi. Mais arrêter les jeunes et les exécuter, c'est une violation des droits de l’homme très grave."

La répression des manifestations le 20 octobre dernier auraient fait au moins 50 morts

Le gouvernement veut des preuves

Face à ces accusations, considérées comme "très graves" par le gouvernement, le ministre de la Justice demande d’apporter les preuves de ces crimes.

"Si quelqu'un a une liste nominative avec des identités précises et l'endroit où il a été de manière extrajudiciaire, mais qu'il dépose plainte. Qu'il apporte la preuve, la justice travaille avec les preuves donc s’il y a des preuves nous sommes preneurs", assure le ministre tchadien de la Justice, Mahamat Ahmat Alhabo. 

Jusqu’à ce jour, une centaine de familles sont sans nouvelles de leurs enfants ou de leurs parents arrêtés ou enlevés à leur domicile à la suite des manifestations du 20 octobre dernier.  

 

Tchad: les opposants se sentent « traqués» un mois après les manifestations sanglantes

AFP Publié le 23 novembre 2022

« Les gens sont traumatisés. La traque continue. Ils ont peur de passer devant les Transformateurs, peur d'être interpellés», assure Gabin, 30 ans, militant du parti qui se cache depuis quatre semaines

Dans un rapport du 4 novembre, des experts mandatés par l'ONU estimaient qu'entre 50 et 150 personnes ont été tuées, 150 à 184 autres ont « disparu», 1 369 arrêtées et 600 à 1 100 « déportées» à Koro Toro

N'DJAMENA: Certains jettent des regards inquiets en passant devant le siège abandonné du parti les Transformateurs, dans le quartier d'Abena, épicentre à N'Djamena des manifestations réprimées dans le sang au Tchad il y a près d'un mois.

Le jeune président du mouvement, Succès Masra, assure à l'AFP avoir été "contraint" de fuir son pays le 1er novembre. Il est le plus virulent des opposants au général Mahamat Idriss Déby Itno, comme auparavant à son père Idriss Déby Itno auquel il a succédé à la tête d'une junte militaire en 2021, quand le chef de l'Etat a été tué par des rebelles.

"Les gens sont traumatisés. La traque continue. Ils ont peur de passer devant les Transformateurs, peur d'être interpellés", assure Gabin, 30 ans, militant du parti qui se cache depuis quatre semaines.

Les portes ont été cadenassées par les voisins pour éviter les intrusions mais les fenêtres brisées rappellent les violences du 20 octobre.

Ce jour-là, une cinquantaine de personnes ont péri, officiellement, essentiellement de jeunes manifestants sous les balles des policiers et soldats. Bien davantage, selon l'opposition et des ONG.

Les Transformateurs et la plateforme de l'opposition Wakit Tamma voulaient protester contre la prolongation de deux ans de Mahamat Déby à la présidence, décrétée sur recommandation d'un dialogue de réconciliation nationale qu'ils avaient boycotté.

Un an et demi plus tôt, le 20 avril 2021, l'armée annonçait la mort au front du maréchal Déby, qui dirigeait le Tchad depuis 30 ans d'une main de fer, et proclamait son jeune fils de 37 ans chef de l'Etat à la tête d'une junte de 15 généraux. Tout en promettant de remettre le pouvoir aux civils par des élections après une transition de 18 mois.

A l'aube du 20 octobre, les pneus brûlaient et les premiers tirs visant les manifestants retentissaient, en prélude à une journée d'enfer à N'Djamena et au moins trois autres villes de ce vaste pays d'Afrique centrale.

Rafles

Quelques traces des affrontements sont encore visibles dans Abena: pneus brûlés, édifices saccagés ou incendiés. Mais globalement, la vie a repris son cours normal même si la peur des arrestations ou de nouveaux affrontements reste palpable. Boutiques, débits de boisson et salons de coiffure sont fréquentés plus timidement que d'ordinaire, et chacun se hâte vers son domicile à l'approche du couvre-feu de 22h00, décrété le 20 octobre.

Le soir des manifestations, des soldats ont pénétré au QG des Transformateurs, selon Succès Masra. "Ils venaient me chercher mais, comme je ne m'y trouvais pas, ils ont arrêté 27 membres de mon équipe", raconte l'opposant au téléphone à l'AFP depuis un pays inconnu. Il assure que 23 ont, depuis, été "assassinés", concluant: "la chasse à l'homme se poursuit dans tout le pays".

"Comme tous nos militants, je suis entré en clandestinité", explique aussi à l'AFP Max Loalngar, leader de Wakit Tamma, au téléphone quelque part dans le pays. "Depuis le 20 octobre, les forces de l'ordre passent de maison en maison, ils prennent n'importe qui", assure-t-il. "Chaque matin, on repêche des corps" dans le fleuve Chari "et d'autres sont enterrés dans le désert", lâche l'opposant, en écho à des témoignages, non authentifiés, sur les réseaux sociaux.

«Exécutions extrajudiciaires»

Aujourd'hui, l'opposition, des ONG internationales, des experts de l'ONU et des responsables de l'Union africaine (UA) accusent le pouvoir de continuer à traquer les opposants. Transformateurs et Wakit Tamma assurent que 1.500 à 2.000 personnes ont été arrêtées depuis le 20 octobre et dénoncent des "exécutions extrajudiciaires".

"Qu'ils déposent une plainte et qu'ils en apportent la preuve", a rétorqué vendredi le ministre de la Justice, Mahamat Ahmat Alhabo, ne reconnaissant que l'arrestation de 621 personnes, dont 83 mineurs, transférées à la prison de haute sécurité de Koro Toro, en plein désert, en attente de passer devant des juges pour notamment pour "tentative d'insurrection", selon les mots mêmes du général Déby.

L'UA et l'Union européenne (UE) avaient "condamné fermement" une répression disproportionnée et les "graves atteintes aux libertés d'expression et de manifestation".

"Ils sont venus chez moi pour m'interpeller", raconte Gabin à l'AFP. Six de ses voisins ont été arrêtés, ajoute-t-il.

"Les policiers ont saisi nos numéros de téléphone au siège des Transformateurs, ils nous appellent en se faisant passer pour une agence de voyage et nous tendent des pièges", assure à l'AFP un militant anonyme.

Le frère de Nouba Nadjilem a été interpellé dans la capitale le 20 octobre. L'adolescent de 15 ans "allait juste chercher du sucre", se lamente sa soeur, "sans nouvelles" de lui depuis.

Le neveu de Marie-Thérèse, 50 ans, a été pris le lendemain "devant la maison, avec certains camarades". "Je n'ai plus de nouvelles", se désespère cette femme de ménage.

Dans un rapport du 4 novembre, des experts mandatés par l'ONU estimaient qu'entre 50 et 150 personnes ont été tuées, 150 à 184 autres ont "disparu", 1 369 arrêtées et 600 à 1 100 "déportées" à Koro Toro.

Vendredi, le président de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki, a dénoncé dans un rapport une "répression sanglante" et des cas signalés de "tortures, exécutions extrajudiciaires et enlèvements de plusieurs civils".

 

 

Résurgence de Boko Haram et l'ISWAP dans la région du lac Tchad

dw.com

Analyse de la situation dans la région du lac Tchad, repaire de groupes djihadistes. Une attaque a fait plusieurs morts dans les rangs des militaires tchadiens.

Aux confins du Tchad, du Niger, du Cameroun et du Nigeria, le lac Tchad est une vaste étendue d'eau et de marécages parsemés de centaines d'îlots. Certains de ces îlots servent de repaires à des groupes très mobiles de Boko Haram et à l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest, l'ISWAP. Dans cette zone, le paysage ne permet pas de déplacer des blindés et des équipements lourds. Les djihadistes s'attaquent donc régulièrement aux armées et aux civils.

Pour l'attaque de mardi, les djihadistes ont opéré en plein milieu de la nuit et visé une unité de l'armée "dépêchée en éclaireuse pour installer un poste avancé dans l'île de Bouka-Toullorom", près de Ngouboua. C'est ce qu'explique dans un communiqué le porte-parole de la présidence tchadienne, Brah Mahamat"Il y a eu une dizaine de morts et des blessés, tous des éléments des forces de défense", a-t-il précisé à l'AFP, imputant l'attaque à "Boko Haram". 

Ce nouvel assaut survient dix jours après une tournée dans la zone du président, le général Mahamat Idriss Déby Itno, qui y avait proclamé publiquement, non loin des lieux de l'attaque, que les jihadistes "aujourd'hui" n'avaient "plus la force de s'attaquer aux casernes" et ciblaient désormais "la population et ses biens". Alors que des opérations militaires sont souvent conduites pour venir à bout de ces djihadistes, l'ampleur de cette nouvelle attaque soulève une fois encore la question de leur capacité de nuisance.

Il est chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique, le CNRS, et a travaillé sur le mouvement djihadiste Boko Haram. 

 

Au Tchad, des décès et des disparitions inexpliquées
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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 11:18
Centrafrique: les vendeurs d'essence à la sauvette prospèrent
Centrafrique: les vendeurs d'essence à la sauvette prospèrent

 

 

26 NOV 2022 Mise à jour 26.11.2022 à 10:00 Par Annela NIAMOLO

© 2022 AFP

Sur l'avenue Boganda, la station d'essence Tradex est déserte, seule une chèvre erre entre les pompes à sec: à Bangui, la capitale de la Centrafrique, plusieurs stations ne sont plus approvisionnées depuis parfois sept mois et les vendeurs de carburant à la sauvette prolifèrent.

A quelques mètres de cette station d'ordinaire très fréquentée, Princia Omah, 18 ans, arrange ses bouteilles remplies d'essence et de fioul à l'abri d'un parapluie multicolore qui la protège d'un soleil ardent.

"Je vends du carburant pour faciliter la tâche aux gens véhiculés", explique la jeune femme.

La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, connaît régulièrement des problèmes d’approvisionnement en hydrocarbures. Mais depuis mars, le pays traverse une dramatique pénurie.

"Ce sont les conséquences de la guerre en Ukraine et les difficultés d'acheminement des hydrocarbures car le pays n'a pas d'ouverture sur la mer", explique à l'AFP Ernest Fortuné Batta, directeur général de la Société centrafricaine de stockage des produits pétroliers (SOCASP).

- Marché noir -

À Bangui, le prix à la pompe est bloqué par les autorités à 865 francs CFA (1,32 euros) le litre depuis plusieurs années. Mais dans les rues, le carburant se vend en bouteille 30 à 40% plus cher.

Ces revendeurs se fournissent pour la plupart au marché noir, et achètent des produits souvent coupé et de mauvaise qualité.

"Mon père se fournit chez des contrebandiers dans le quartier musulman à 5 km du centre-ville, cela vient généralement du Tchad ou du Cameroun", raconte Princia Omah.

Aux abords des stations fermées, les vendeurs à la sauvette ont ainsi remplacé les pompistes dont plusieurs centaines sont au chômage technique.

Les dernières qui résistent sont prises d'assaut par des processions de véhicules, tous en quête de quelques litres du précieux liquide.

"Je n'ai pas le choix, je suis obligé de prendre le carburant chez ces revendeurs pour me permettre de faire mes courses et aller au travail même si parfois ces carburants sont mélangés et que ça peut causer des problèmes à la voiture", se lamente Cédric Banam, qui en achète trois fois par semaine.

"On ne s'attendait pas à ce que la crise atteigne ce niveau. J'ai beaucoup plus de clients qu'auparavant", raconte Maurice Gbeza, 29 ans, vendeurs à la sauvette depuis un an.

Conséquences, les prix des transports grimpent en flèche au diapason de la colère des usagers.

"Avant je dépensais 1.000 francs CFA par jour (environ 1,5 euros) mais maintenant il me faut au moins 2.000 francs pour une journée, c'est trop, le salaire, lui, n'a pas bougé", déplore Pamela Mayevosson, secrétaire administrative.

"Le gouvernement doit vite rétablir la situation sinon le pays risque de devenir un désert", lâche-t-elle.

"Aucune solution n'est prévue pour pallier cette situation", enrage Franck Ngaïckom, président du syndicat des motos-taxis, ajoutant: "le gouvernement ne se rend pas compte que la population souffre. Beaucoup de conducteurs ont arrêté de travailler".

- Parmi les plus pauvres -

Selon M. Batta, le gouvernement "a pris contact avec d'autres fournisseurs pour mettre fin à cette crise", sans donner plus de détails.

Sollicité à plusieurs reprises par l'AFP sur la pénurie des carburants, le gouvernement n'a pas répondu.

Mi-mars, le ministre de l'Energie et de l'Hydraulique, Arthur Bertrand Piri, avait voulu rassurer la population en annonçant l'arrivée de camions pour ravitailler la capitale. Mais depuis, la situation ne cesse de se dégrader.

"Trois camions-citernes viennent d'arriver pour alléger la situation, on a encore un stock d'hydrocarbures mais on limite les livraisons pour éviter de tomber dans la sécheresse totale", affirme M. Batta.

"Venez chez maman M16, c'est à 1.100 francs la bouteille", hèle Marguerite Goungbon, 52 ans, du fond de sa chaise en plastique.

"Quand j'ai vu que la majorité des stations étaient fermées à cause de la crise je me suis mise à vendre l'essence", explique cette ancienne marchande de beignets. "Mais quand la crise sera finie, j’arrêterai de vendre", conclut-elle.

Pays toujours en guerre civile depuis 2013, même si elle a considérablement baissé d'intensité depuis quatre ans, la Centrafrique est totalement enclavée au cœur du continent africain, et un des pays les plus pauvres du monde malgré sa richesse en ressources naturelles, notamment l'or et le diamant, mais aussi avec un potentiel intéressant en pétrole.

La Banque mondiale estime que 71% des quelque 6 millions d'habitants vit au-dessous du seul international de pauvreté (moins de 2,15 euros par jour par personne). Près de la moitié souffre de l'insécurité alimentaire et dépend de l'aide humanitaire internationale, selon l'ONU.

 

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 11:16
Guninée E: Teodoro Obiang Nguema, un record mondial de longévité au pouvoir

 

Guinée équatoriale: Teodoro Obiang Nguema, un record mondial de longévité au pouvoir

 

26 NOV 2022 Mise à jour 26.11.2022 à 22:00

© 2022 AFP

Avec plus de 43 années, il détient le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d'Etat encore vivant, hors monarchies. Le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a été réélu sans surprise avec 94,9% des voix pour un 6e mandat samedi dans ce petit Etat pétrolier d'Afrique centrale au régime parmi les plus fermés et autoritaires au monde.

Déjà réélu en 2016 avec 93,7% des suffrages, il semblait pourtant préparer ces dernières années un dauphin, un de ses fils, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, alias Teodorin, jet-setteur invétéré connu pour son train de vie luxueux et condamné en France dans l'affaire des "biens mal acquis".

A 80 ans, le chef de l'Etat limitait depuis deux ans ses apparitions publiques quand Teodorin prenait de plus en plus la lumière à mesure que s'effaçait le patriarche. Le tout-puissant et redouté vice-président Teodorin, chargé de la Défense, ne renonçait pas toutefois à s'afficher sur les réseaux sociaux entourés de naïades ou au volant de voitures de courses aussi rares que chères.

Mi-décembre 2021, tout le monde s'attendait à ce que le parti au pouvoir le désigne candidat à la place de son père.

Mais les caciques de ce pouvoir clanique, ainsi que la garde rapprochée de Teodoro Obiang, jugeaient qu'il était trop tôt et trop provocateur de le propulser officiellement successeur au moment où la chute des revenus des hydrocarbures depuis 2014 et la pandémie de Covid-19 rendaient son pays encore plus dépendant de l'aide et des financements extérieurs.

Le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) avait alors décidé, contre toute attente, de ne nommer personne encore et ce n'est que deux mois avant le scrutin que le chef de l'Etat a rempilé.

"Cela fait trop longtemps que je suis au pouvoir mais le peuple veut encore que je sois son président. C'est la dernière fois que je me présente", avait-il pourtant confié à l'hebdomadaire Jeune Afrique juste avant sa réélection en 2016. Alors titillé sur la succession préparée pour Teodorin, il avait rétorqué: "La Guinée équatoriale n'est pas une monarchie, (...) mais je n'y peux rien s'il a du talent".

Le très austère Teodoro Obiang - l'opposé de son fils - est réputé mener une vie d'ascète, avoir une bonne hygiène de vie et pratiquer du sport quotidiennement.

- Hantise du coup d'Etat -

Le 3 août 1979, c'est par les armes, avec des officiers, qu'il renverse son oncle, le sanguinaire dictateur Francisco Macias Nguema, fusillé deux mois plus tard.

Il en a gardé la hantise du coup d'Etat. Sa garde prétorienne est composée de militaires de son clan réputés fidèles mais - on n'est jamais trop prudent - ses gardes du corps les plus proches sont israéliens et la sécurité du palais est en partie confiée à des Zimbabwéens et des Ougandais.

Depuis son accession au pouvoir, il affirme avoir déjoué au moins dix tentatives de coup d'Etat ou d'assassinat et, à chacune, Malabo a répondu par une répression accrue, accusant pêle-mêle l'opposition en exil et "des puissances étrangères".

Teodoro Obiang, d'abord chef d'un pays sans grandes ressources et traité avec suffisance par les autres présidents africains, a bénéficié de la découverte de pétrole dans les eaux territoriales au début des années 1990.

Les cartes sont rebattues, le pays s'enrichit. En 2021 ce pays, très peu peuplé, est le troisième le plus riche d'Afrique en PIB par habitant, selon la Banque mondiale, mais la richesse est concentrée dans les mains de quelques familles, une très grande majorité du 1,4 million d'habitants vivant sous le seuil de pauvreté.

- Prince Teodorin -

La Guinée équatoriale est régulièrement citée par les ONG comme l'un des pays où la corruption est la plus élevée.

Teodorin Obiang a ainsi été définitivement condamné à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende dans une affaire de "biens mal acquis" en juillet en France, ses avoirs sont gelés et il est interdit de séjour au Royaume-Uni depuis 2021 pour "corruption" et "détournement de fonds publics" dans son pays et a dû renoncer à 26 millions de dollars d'avoirs aux Etats-Unis pour mettre fin à des poursuites pour corruption la même année.

Seule une opposition de façade est tolérée dans le pays. Jusqu'en 1991, le PDGE était parti unique, avant que le pouvoir ne tolère des petits mouvements satellites ou "d'opposition", que M. Obiang fait supprimer lorsqu'ils deviennent trop menaçants.

Dans ce petit pays volontiers surnommée par les détracteurs des Obiang la "Corée du Nord d'Afrique", les arrestations ou disparitions d'opposants sont fréquentes, et beaucoup d'entre eux ont trouvé refuge à l'étranger, notamment en Espagne, ancienne puissance coloniale.

 

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