Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine
(RJDH-RCA)
Bangui : Calme précaire à Damara et Sibut
Bangui, 17 septembre2012 (RJDH) – Les activités ont timidement repris ce lundi 17 septembre dans les villes de
Damara et Sibut. Cela, après une attaque revendiquée par l’ex-rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP).
Il s’agit des éléments de la CPJP qui affirment ne pas se reconnaître dans l’Accord de paix global de Libreville, signé le mois
dernier à Bangui entre ce mouvement et le gouvernement centrafricain. Ces hommes se disent appartenir à la ‘’Convention des patriotes pour la
justice et la paix fondamentale’’.
Mais après deux jours de stupeur, la population commence à vaquer à ses activités habituelles, toutefois, « nous vivons toujours dans la peur malgré la présence renforcée des militaires. Nous ne savons pas à quel moment ces
hommes pourraient encore frapper », a témoigné Thibaut Bissaholo, un habitant de Damara, joint par le RJDH ce
lundi.
A Sibut, les activités ont également repris. « Je suis parti ce matin au champ, mais j’ai constaté que beaucoup de personnes ne se sont pas rendues à leur champ, certes à cause de
l’insécurité », a fait savoir Bernard Zandanga, un fonctionnaire admis à faire valoir ces droits à la retraite, résidant
à Sibut, contacté par le RJDH.
Pendant ce temps à Bangui, le commandement de la CPJP nie toute implication dans cette attaque meurtrière. « Aucun élément de la CPJP était présent parmi les assaillants. Nous nous sommes déjà décidés à faire la paix. Cette rébellion est purement tchadienne, car ce sont
des ex-libérateurs qui ont conduit le président Bozizé au pouvoir qui sont en train de se livrer à cette folie au nom de la CPJP», a
déclaré Abdoulaye Issène, président de la CPJP joint par le RJDH.
Par ailleurs un officier qui s’est déclaré porte-parole du mouvement qui a revendiqué
cette attaque, et qui s’est fait appeler Hache Ha, a affirmé que l’attaque était effectivement une action des « ex-libérateurs qui
ont amené François Bozizé au pouvoir en 2003. Et Bozizé avait promis de verser 15 millions à chacun. Maintenant, ils revendiquent les 15 millions (…). Mais ils sont au nombre de 60 de la garde du
président Bozizé. Ils sont tous avec des bérets verts. Et ce sont eux, en ce moment, qui commandent le terrain », a-t-il confié à des médias
nationaux et internationaux, le samedi 17 septembre.
Pendant ce temps, dans la Ville de Kaga-Bandoro et de Dékoa (Centre Nord), la population vit également dans la peur. Des
témoins joints surplace affirment que certains commerçants ont vidé leurs magasins pour éviter des scènes de pillage en cas d’une éventuelle attaque.
Après l’attaque des deux villes, le porte-parole de ce mouvement affirme que leur objectif est de combattre le régime du président Bozizé. Des sources militaires indiquent que les éléments
des Forces armées centrafricaines ont été lancés à la poursuite de ces hommes et que des véhicules emportés à Damara seraient déjà récupérés.
Bangui : Cinq personnes sur dix sont victimes
d’arrestation arbitraire
Bangui, 17 septembre2012 (RJDH) – Cinq à dix personnes sont victimes d’arrestation arbitraire par semaine dans
des brigades de la gendarmerie et dans des commissariats de police. Le constat a été fait par l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH), une structure de défense et de
promotion des droits de l’homme en Centrafrique.
« J’ai souffert pendant quatre jours
au commissariat de police du 3ème arrondissement, sans aucune convocation. En effet j’avais emprunté de l’argent chez mon voisin que j’ai eu des difficultés à rembourser.
C’est pourquoi j’ai été arrêté sans mandat d’arrêt et vécu dans des conditions inhumaines», a témoigné Jean-Paul Ngounza, une
victime.
Selon la même source, la personne qui l’avait arrêté a utilisé ses relations. « L’agent
de police qui m’a arrêté est le frère de mon voisin chez qui j’ai emprunté l’argent. C’est ainsi qu’il a utilisé cette relation pour m’arrêter», a-t-il expliqué.
« Nous luttons inlassablement contre
ces maltraitances. C’est notre devoir de dénoncer ces actes crapuleux de quelques agents des forces de l’ordre qui foulent au pied les textes juridiques.
Ceux-ci ne respectent pas la hiérarchie
et agissent d’eux-mêmes. Nous orientons les victimes à la reconnaissance de leur droits et les guidons à la justice », a déclaré Evrard-Armel Bondadé, secrétaire général de l’OCDH.
Grimari : Le COGES de l’hôpital dénonce le mauvais comportement de certains agents
de santé
Grimari, 17 septembre2012 (RJDH) – Les membres de Comité de gestion (COGES) de l’hôpital de Grimari, ont dénoncé, le samedi 15 septembre, le mauvais comportement de certains agents
de santé. Ceux-ci sont soupçonnés d’augmenter le prix des produits pharmaceutiques pendant leur période de garde.
« Les médicaments qui sont
vendus aux malades pendant la nuit sont trois fois plus chers que ce qui se vend le jour à la pharmacie communautaire. Certains agents rançonnent parfois les malades », a déploré le président du COGES, Justin Djeki.
Il poursuit en disant que certains agents de santé de permanence ne s’occupent pas tellement des malades démunis, au
profit de ceux qui ont les moyens. Mais les responsables de l’hôpital rejettent ces accusations.
Selon Justin Damégaza, chef de service de la maternité, les cas de décès
enregistrés sont dus à la négligence des parents qui emmènent les enfants à l’hôpital quand ils sont déjà dans un état critique. Il évoque également le manque de certains matériels
appropriés.
S’agissant de la vente parallèle des médicaments, Damien Létro,
laborantin à l’hôpital de Grimari, souhaite que le comité de gestion mène des enquêtes pour déceler les acteurs.
Michel Kpéfiona, chef de centre de l’hôpital de Grimari a promis de tout
faire pour améliorer la prise en charge des malades.
Kabo : Le prix des denrées alimentaires est en hausse
Kabo, 17 septembre2012 (RJDH) – Le prix des denrées alimentaires, notamment le manioc et la viande de bœuf,
est en hausse dans la ville de Kabo (nord) et les villages environnants. Cette difficulté est liée à l’insécurité et aux catastrophes naturelles dont la localité a été victime ces trois deux
dernier mois.
D’après le constat fait par le correspondant du RJDH sur place, sur les marchés de la Kabo, la cuvette de manioc se vend à
4000 FCFA au lieu de 2000 F CFA. Un morceau de viande de bœuf qui coûtait 200 FCFA se vend actuellement à 750 FCFA.
« Le prix de manioc a augmenté parce
qu’une partie de la population paysanne qui se trouvait dans les périphéries de la ville de Kabo, a fui les villages pour retourner en ville à cause de l’insécurité. Ces derniers n’ont pas la possibilité de cultiver c’est pourquoi les rares produits sont devenus chers », a
expliqué Romaine Gotoumta, une vendeuse de manioc.
Elle poursuit en ajoutant que des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de Kabo ont occasionné des inondations de
plusieurs hectares de champs. Et cette situation a eu des répercussions négatives sur les récoltes des produits vivriers et le rouissage de manioc.
De son côté, Edmond Ngoupéndé, boucher au marché central de Kabo, a
précisé que durant le premier trimestre de l’année en cours, un bœuf coûtait 150 000 FCFA. Mais à cause des attaques perpétrées par des hommes armés non identifiés, les éleveurs se sont
retirés à 50 kilomètres de la ville, d’où la rareté des bœufs.
« Nous ne pouvons pas nous déplacer
très loin dans la brousse pour acheter les bœufs, de peur d’être attaqués. En plus, les eaux des cours d’eau ont débordé à cause des pluies à répétition, cela a rendu très difficile le
déplacement des éleveurs avec le bétail», a-t-il ajouté.
En vue de trouver une solution à ce problème de cherté de la vie, les autorités communales ont organisé une réunion de
négociation, la semaine dernière, avec les responsables des quartiers, des villages ainsi que les représentants des commerçants. Mais cette initiative a échoué.