La société touristique et de chasse, CAWA Safari veut reprendre ses activités en dépit des peines que certaines personnalités avec en tête l’ancien ministre de la justice et ex-demi dieu Firmin Findiro par le truchement de son complice et frère Laurent Findiro qui était sous-préfet à Bakouma. Le responsable de CAWA Safari M. Erik Mararv, dans cette interview qu’il nous a accordée, a réitéré sa bonne volonté de continuer à lutter contre le chômage et la pauvreté dans la région de l’est de la République centrafricaine.
Centrafrique-Presse : M. Erik Mararv vous venez d’être acquitté pour insuffisance de preuves dans l’affaire du meurtre des 13 miniers à Bakouma après que le juge ait rendu son verdict. Quel en est votre point de vue ?
Erik Mararv :Je vous remercie. Je pense que ce qui s’est passé était très malheureux. Il est évident pour nous dans la société que le meurtre de ces jeunes dans un chantier illégal peut être commis uniqement par les rebelles de la LRA. Et pourtant, c’est nous qui avons été accusés mais nous qui avons travaillé durant plusieurs années en brousse, sachons pertinemment qu’il ne s’agit que d’un groupe rebelle qui pose de tels actes barbares et ignobles. C’est vrai que c’était injuste de nous avoir accusés mais puisque la justice a rendu son verdict et nous a acquittés, nous pensons revenir auprès de la population de cette zone pour qu’on puisse travailler main dans la main et aider la population dans certains domaines.
Cette affaire qui a pris une tournure diplomatique avec l’implication des gouvernements suédois et britannique a abouti à votre remise en liberté. Pensez-vous qu’il y a eu une pression de ces deux pays ?
C’est évidemment logique car même si je suis né en Centrafrique, j’ai la nationalité suédoise donc si des ressortissants suédois et anglais sont menacés ou alors inquiétés, les deux pays concernés doivent veiller à ce que les droits de ses citoyens soient respectés. Déjà, même quand on était accusé, beaucoup se disaient que c’est un scénario monté de toute pièce dans l’intérêt de nuire à notre société et notre renommée. Il ne faut jamais oublier que ce sont les fonctionnaires de CAWA Safari qui ont contribué aux enquêtes à commencer par la découverte des corps et qui ont ensuite averti les autorités locales. Mais je pense déjà que la justice a dit le droit, ce qui a été apprécié à sa juste valeur par les gouvernements suédois et britannique.
On disait aussi que c’est le ministre sortant de la justice qui avait tenu à vous inculper dans cette affaire pour protéger ses exploitations illégales des mines et des ivoires dans cette zone. Qu’en dites-vous ?
C’est effectivement ce que moi aussi j’ai entendu dire. Mais moi je n’ai rien contre personne et je ne veux d’ailleurs accuser personne. Tout ce que je voulais, c’est que la vérité puisse triompher et c’en est le cas donc particulièrement je puis vous dire que je n’ai rien contre l’ancien ministre.
Après votre remise en liberté, comptez-vous entreprendre des actions pour poursuivre aussi ceux ou celles qui vous ont accusé ?
Je ne le pense vraiment pas. Je suis né dans ce pays et j’y ai grandi et y ai même travaillé pendant plusieurs années. Ma mission c’est de contribuer au développement du pays et non de me venger et poursuivre des gens en justice non !
Vous avez passé exactement 5 mois et 12 jours en prison avant d’être relâché. Pensez-vous que vous allez reprendre vos activités à Bakouma ?
Bakouma est une ville dans laquelle nous avons travaillé plusieurs années durant. Donc ce sera impossible qu’on laisse tomber cette localité. Vous savez que la société AREVA est déjà partie de Bakouma et nous y serons la seule société encore active, histoire d’aider aussi la population. Déjà, nous avons mené des démarches auprès de certains partenaires européens et obtenir des projets pour la population donc je crois que nous avons encore beaucoup de choses à faire à Bakouma qui a souffert et qui souffre aussi des exactions de la LRA. Nous tenons vraiment reprendre nos activités malgré tout ce que nous avons enduré.
Et la destruction de vos matériels par la population ?
Je pense que ces gens ont été montés pour entrer en action. Nous avons évidemment perdu beaucoup de nos matériels mais je puis vous rassurer que ces gens ont été tout simplement manipulés par certaines autorités impliquées dans les exploitations de la mine illégale. Donc je n’ai rien à reprocher à la population en général.
Quel effet vos 5 mois de détention pourront avoir sur le tourisme en Centrafrique ?
Je pense que cela a un effet trés négatif car déjà le peu de touristes qui sont intéressés par la Centrafrique ont eu encore plus peur par ce qui s’y passe. Vous savez qu’il y a un problème d’insécurité et de bien d’autres donc honnêtement, je pense qu’il va falloir attendre un ou deux ans maintenant avec du calme pour que des touristes se ré-intéressent au coté est du pays.
Pour votre retour en activités, comment vont se passer les choses ?
Ce sera vraiment difficile car l’état des routes est vraiment déplorable. Donc ce retour s’annonce très dur étant donné que nous aurons d’abord la tâche de réaménager la zone avant de lancer réellement les activités mais je crois et j’espère qu’avec Dieu, nous nous en sortirons.
Propos recueillie à Bangui pour CAP