RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
OBO/MBOKI : CERTAINS RÉFUGIÉS N’APPRÉCIENT PAS LA CONSOLIDATION DES CAMPS À ZÉMIO
Obo/Mboki, 8 décembre (RJDH)–Une partie des réfugiés congolais basée dans les villes d’Obo et Mboki (sud-est) ne partage pas la décision du gouvernement centrafricain et du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) de procéder à l’unification de tous les camps du sud-est dans la ville de Zémio.
Selon Jean-Jacques Magba, un réfugié congolais basé à Obo, après avoir passé trois ans, les réfugiés se cohabitent déjà les autochtones et qu’il est inutile de quitter pour créer à nouveau un « dépaysement ».
« Nous nous sommes habitués avec la population de la ville d’Obo, celle-ci nous considère comme des frères, maintenant on nous demande d’aller à Zémio, nous craignons de ne pas être acceptés par la population locale. En plus, nous n’avons pas fini de récolter nos produits agricoles et on vient nous imposer ce programme de manière très accélérés. Comment allons-nous faire pour vivre à Zémio », a-t-il souligné.
« Je ne prendrais pas le risque d’aller à Zémio avec ma famille, parce qu’il y a plusieurs compatriotes là-bas qui sont obligés de traverser vers l’autre rive à la recherche des terres cultivables, pour éviter des conflits avec la population locale », a fait savoir Sanik Paulidor, un réfugié de Mboki.
D’après le constat fait par le correspondant du RJDH dans la ville de Mboki, seulement une partie des réfugiés s’est présentée pour récupérer les sacs à bagage qui leur ont été distribués par le HCR afin de leur permettre de ranger leurs affaires.
Du côté du HCR et du gouvernement centrafricain, l’on affirme avoir toutes les dispositions avant le démarrage du transfert. Cette information a été livrée lors du point de presse animée le 28 novembre dernier par le secrétaire général de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR), Ange Gabriel Touaboy, et la Représentante du HCR, Mme Gogo Hukportie pour annoncer le programme de consolidation des camps des réfugiés à Zémio.
« Nous avons obtenu une parcelle de terre cultivable pour permettre aux réfugiés, une fois installés, d’exercer des travaux champêtres pour qu’ils soient capables d’assurer la moitié leur charge, en plus des distributions des vivres faites par le Programme alimentaire mondial. Six puits additionnels sont en construction, ainsi que des infrastructures scolaires, afin de permettre aux enfants de continuer à étudier », avait fait savoir Mme Hukportie.
S’agissant de la crainte des réfugiés pour une cohabitation difficile avec la population autochtone de Zémio, Mme Gogo Hukportie avait déjà précisé que des mesures étaient déjà prises pour éviter des choses pareilles.
« Des activités de sensibilisation de la population ont été réalisées, à travers les autorités locales, pour préparer la communauté et les réfugiés qui sont installés à Zémio, à accueillir les autres qui vont arriver», avait-t-elle souligné.
Au total 1 366 réfugiés congolais basés à Mboki et 998 autres du site d’Obo seront transférés à Zémio. Ils viendront rejoindre les 3653 autres qui y vivaient déjà.
BOUAR : LA POPULATION INVITÉE À LA PRÉVENTION DES FEUX DE BROUSSE
Bouar, 8 décembre (RJDH)–Le phénomène des feux de brousse est devenu récurrent dans la sous-préfecture de Bouar (ouest), avec l’arrivée de la saison sèche. Ces incendies sont, la plupart du temps, provoqués par des chasseurs, des cultivateurs ou simplement des personnes mal intentionnées. Le responsable du service des eaux et forêts de la préfecture de la Nana-Mambéré, Jean Fidèle Boutoungui, appelle la population à la vigilance.
« Dans le cadre de la prévention de ces feux de brousse qui tuent des personnes et font d’énormes dégâts matériels, il est impératif de sensibiliser la population rurale sur ce phénomène », a-t-il dit. Dans ses explications techniques, il indique qu’il existe trois phases de feu de brousse que la population doit connaître afin de les éviter.
« La première phase est celle dite précoce. Elle commence en novembre et prend fin vers le 15 décembre. La deuxième phase, la plus violente, commence à partir de mi-décembre jusqu’au 15 avril. La troisième phase arrive tardivement vers le mois d’avril et peut aller jusqu’au mois de mai », a-t-il expliqué.
Selon la même source, la phase précoce pourrait est presque négligeable parce que les herbes ne sont pas totalement desséchées. Par contre, la phase violente sème beaucoup de terreur, car il est difficile d’éteindre le feu. Les dégâts causés par ces feux sont très importants. Des personnes peuvent être tuées, des maisons incendiées et des récoltes parties en fumée.
Jean Fidèle Boutoungui va plus loin pour faire savoir à la population que les feux de brousses peuvent également provoquer la misère et la pauvreté dans une région. « Les conséquences sont très énormes par rapport aux gibiers que nous voulons chasser. Nous devons éviter ces désastres et protéger notre environnement », a-t-il lancé-t-il à l’endroit de la population.
Entre le 4 et 6 décembre, trois cas d’incendies liés au feu de brousse ont été déjà enregistrés dans la ville de Bouar. Des dégâts matériels ont été signalés.
BOUAR : LA MAIRIE ENCOURAGE L’AUTO-PRISE EN CHARGE DES FEMMES
Bouar, 8 décembre (RJDH)–Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l’insalubrité, la mairie de la ville de Bouar a engagé une dizaine de femmes, le vendredi 7 décembre, afin de nettoyer les arrondissements. Les travaux seront récompensés par une somme forfaitaire, pour permettre à ces femmes de se prendre en charge.
« Nous avons recruté ces femmes afin qu’elles soient capables de répondre aux besoins de leur foyer respectif. Ceci entre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Chacune de ces femmes percevra régulièrement mille francs pour cinq heures de temps de travail », a expliqué le maire de la localité, Ali Ahoudou-Moumini,
Il précise que ces femmes seront payées au quotidien, pour éviter la démotivation, puisque l’assainissement des localités est un devoir et la responsabilité de tous.
Ali Ahoudou-Moumini, a indiqué que la ville doit être propre, toujours nettoyée et embellie. C’est un moyen efficace pour lutter contre le paludisme, le choléra et d’autres maladies qui peuvent subvenir. « Ces femmes sont là chaque jour pour mettre la propreté autour de nous », a-t-il dit.
BOUAR : LES FEMMES PROTESTENT CONTRE LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
Bouar, 8 décembre (RJDH)–Les femmes de la ville de Bouar (ouest) ont organisé une marche pacifique, le vendredi 7 décembre, pour protester contre les violences dont elles sont victimes. D’autres activités ont été prévues dans ce sens, appuyées par l’ONG Mercy Corps en partenariat avec le centre d’écoute des femmes para-juristes.
« Nous avons organisé une série d’activités pour sensibiliser la population sur le respect des droits humains, et plus particulièrement sur les violences basées sur le genre. Les hommes sont également impliqués dans cette lutte, puisqu’ils sont les principaux acteurs de ces agressions à l’égard des femmes », a indiqué Lucie Boualo-Ayalet, officier-juriste au centre d’écoute et d’assistance de Mercy Corps à Bouar.
Il s’agit d’une campagne destinée aussi à impliquer la communauté dans la lutte contre les violences basées sur le genre. « Ce moment d’échange et de prise de conscience individuelle, aidera la population à dénoncer tout acte de violence, pour que les meneurs soient poursuivis », a-t-elle souligné.
Pour Lucie Boualo-Ayalet, sensibiliser la population sur les droits humains est la meilleure façon de l’impliquer dans le système de lutte contre toutes formes de violences pratiquées dans la région.