RCA : l’armée tchadienne intervient
BBC Afrique 19 Décembre, 2012 - 17:14 GMT
Plusieurs centaines de soldats tchadiens sont arrivés en Centrafrique pour épauler l'armée qui a perdu plusieurs localités en
l'espace de deux semaines.
Les forces gouvernementales centrafricaines tentent de s'organiser pour faire face à l'avancée des rebelles de la coalition
Séléka.
Après avoir pris la ville minière de Bria, dans le centre du pays, la rébellion s'est emparée mercredi de Kabo, dans le
nord.
Le ministre de la Défense, Jean-François Bozizé, a affirmé que les troupes gouvernementales mettraient tout
en oeuvre pour repousser les rebelles.
Séléka - qui signifie "alliance" - est une coalition composée de factions dissidentes des
mouvements rebelles qui existaient déjà et qui avaient conclu des accords de paix avec le gouvernement en 2007.
Les rebelles qui, dans un premier temps, réclamaient la renégociation de ces accords - non appliqués, selon eux - menacent
désormais de renverser le président François Bozizé.
La tension est perceptible dans la capitale Bangui au lendemain d'une manifestation organisée par des des députés favorables
à l'ouverture des pourparlers entre le gouvernement et les rebelles en vue de trouver une issue négociée au conflit.
Le Tchad avait aidé François Bozizé, allié fidèle et ancien chef rebelle, à prendre le pouvoir en
2003.
Centrafrique: le président compte sur les soldats tchadiens face à la rébellion
BANGUI (AFP) - 19.12.2012 20:17 - Par Christian PANIKA
Les rebelles centrafricains qui menacent de renverser le régime de Bangui ont poursuivi leur offensive lancée la semaine
dernière en prenant mercredi une nouvelle ville du nord mais le président François Bozizé a été renforcé par l'arrivée de soldats de son allié tchadien.
Les rebelles centrafricains qui menacent de renverser le régime de Bangui ont poursuivi leur offensive lancée la semaine
dernière en prenant mercredi une nouvelle ville du nord mais le président François Bozizé a été renforcé par l'arrivée de soldats de son allié tchadien.
La France, qui a condamné les attaques, et l'opposition centrafricaine, qui rend le chef d'Etat co-responsable de
"la tragédie", ont chacune appelé à un large dialogue national tandis que le parti présidentiel prônait la fermeté et que l'Union africaine exigeait un retrait sans
condition des rebelles.
Après avoir capturé et pillé mardi la ville minière de Bria, le Séléka ("alliance" de plusieurs factions rebelles) a pris
Kabo, à 350 km au nord de la capitale, selon des responsables militaires et de la rébellion.
Les rebelles ont dit se diriger ensuite vers Batangafo, à 60 km au sud de Kabo, où des coups de feu ont été entendus par des
habitants.
Ces deux villes sont distantes de plus de 400 km de Bria, zone diamantifère, que le Séléka tenait toujours mercredi, selon
des habitants.
Le nombre d'insurgés impliqués dans l'offensive commencée le 10 décembre dans le nord de la Centrafrique est difficile à
évaluer. Mais des analystes soulignent que leur avancée illustre la faiblesse de soldats des forces armées centrafricaines (FACA) souvent sous-payés, démotivés et mal encadrés et la difficulté du
régime à contrôler l'ensemble du territoire.
Face à la menace, le président Bozizé a fait appel mardi à son allié tchadien et l'arrivée de soldats de
N'Djamena, rompus au combat, à bord d'une vingtaine de véhicules, devrait empêcher les insurgés de s'approcher de Bangui.
Le gros des troupes tchadiennes s'est positionné à Dekoa, à 200 km au nord de la capitale pour en bloquer l'accès, selon une
source militaire centrafricaine, tandis qu'un petit détachement est parti en direction de Bria.
Le Tchad du président Idriss Deby avait déjà aidé M. Bozizé à prendre le pouvoir en 2003 et était intervenu
pour chasser des rebelles de Birao, capitale du nord, fin 2010.
Joint au téléphone, un des chefs rebelles, le "colonel" Djouma Narkoyo a cependant assuré: "les
Tchadiens ne nous font pas peur, nous nous battrons jusqu'au bout".
La Croix rouge souligne que des "milliers de personnes ont fui" leurs maisons depuis le début des combats.
Le respect des accords de paix en question
Le Séléka exige "le respect" de différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, prévoyant
notamment un processus de désarmement et réinsertion des ex-combattants.
Le parti présidentiel KNK a appelé à la répression militaire contre "des aventuriers", exhortant
les FACA à "libérer le peuple des griffes de ces mercenaires". Il a toutefois aussi évoqué "les mains paternellement tendues du président de la
République".
L'opposition estime que "la conquête des villes (par les rebelles) a été rendue facile par la déliquescence de
l'armée nationale dont le premier responsable est le général François Bozizé".
"Tous les soubresauts que connaît notre pays sont la conséquence du non-respect" par M.
Bozizé des accords de paix, estiment neuf partis d'opposition dans un communiqué demandant la tenue d'un grand dialogue national.
La France, ex-puissance coloniale, a dénoncé "un recours à la violence inacceptable" et souligné
l'importance de la mise en place d'un "large dialogue national".
La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a estimé que la prise des
villes hypothèque "tous les efforts de consolidation de la paix" et demande aux rebelles "de se retirer immédiatement et sans condition".
Pays enclavé parmi les plus pauvres de la planète, la Centrafrique était engagée depuis 2007 dans un processus de paix après
des années d'instabilité, de multiples rébellions, mutineries militaires et putschs qui ont ravagé son tissu économique et l'ont empêché de tirer profit de ses ressources naturelles.
Le pays de 5 millions d'habitants a été dirigé d'une main de fer pendant 13 ans (1966-1979) par le mégalomane
Jean-Bedel Bokassa, qui s'était même fait couronner empereur en 1976 avant d'être renversé en 1979.
De nombreuses rébellions ont signé des accords et déposé les armes entre 2007 et 2011 mais depuis septembre des mouvements
dissidents au sein des rébellions signataires sont apparus. C'est notamment le cas du Séléka qui regroupe des ailes dissidentes d'au moins deux mouvements.
© 2012 AFP
Centrafrique : Appui confirmé de l'armée tchadienne pour combattre les rebelles dans le nord
BANGUI Mercredi 19 décembre 2012 | 20:48 (Xinhua) - Des éléments de l'armée tchadienne sont entrés par le nord et se dirigent vers le nord-est, la zone des hostilités pour aider
l'armée centrafricaine à repousser les rebelles de la coalition "Séléka" qui progressent depuis plus d'une semaine vers le centre du pays.
D'après les témoignages d'un habitant de la ville de Kaga- Bandoro (centre-nord) joint par téléphone mercredi par l'agence Chine Nouvelle, « des militaires tchadien sont arrivés dans
la ville autour de 14h00. Ils se sont reposés et ont pris la direction de la sous-préfecture de Bamingui ».
La ville de Bamingui, tout comme celles de Ndélé, Sam-Ouandjia, Ouadda et Bria, sont actuellement sous occupation rebelle. A chaque fois, les forces régulières ont été délogées par les rebelles.
Des informations provenant de sources militaires signifient que l'armée tchadienne a été sollicitée par le président centrafricain François Bozizé qui n'aurait plus l'intention
de négocier avec les rebelles.
Alors que les forces tchadiennes venaient de passer là mardi, la ville de Kabo a été attaquée tôt ce mercredi. La population est en débandade, depuis quatre heures du matin, à cause de cet
événement dont l'identité des auteurs n'est pas encore connue. Ceux-ci ont attaqué la base des éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) et récupéré les armes et les véhicules avant de se
retirer vers la sortie nord de la ville.
« C'était aux environs de quatre que des hommes armés ont envahi la ville. Ils sont venus sur des chevaux et des motos. Ces assaillants ont ouvert le feu sur les éléments des FACA qui
sont basés à Kabo. Actuellement les forces de défense se sont enfuies, ainsi que la population locale », a témoigné un habitant qui était en train de quitter la ville pour trouver
refuge dans la brousse.
Selon la même source, ces hommes ont pris la direction de la ville de Batangafo. Le bilan de cette attaque n'est pas encore établi, car la population et les autorités locales sont en fuite. La
ville de Mbrés (centre-nord) serait également contrôlée par les rebelles depuis ce matin.
En janvier dernier, c'étaient les forces tchadiennes qui avaient aidé les forces armées centrafricaine à neutraliser le chef rebelle tchadien, Abdelkader Baba-Laddé et ses
éléments dans le centre-nord.