RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
KABO: LA VILLE ATTAQUÉE PAR DES HOMMES ARMÉS
Kabo, 19 décembre (RJDH)–Une bande armée dont l’identité demeure inconnue a attaqué la ville de Kabo (nord),
tôt ce mercredi, mettant la population en débandade. Ces hommes armés ont attaqué la base des éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) et récupéré des armes et des véhicules avant
de se retirer vers la sortie nord de la ville.
« C’était aux environs de quatre heures du matin que la ville a été envahie par des hommes
armés. Ils sont venus sur des chevaux et des motos. Ils ont ouvert le feu sur les FACA basés à Kabo. Après quelques moments d’échange de tirs, les éléments de la force régulière se
sont enfuis, ainsi que la population», a témoigné un habitant de Kabo, depuis sa cachette.
Un religieux de la localité a fait savoir que le chef du bureau de la douane de Kabo a été enlevé par ces hommes.
Dans le mouvement, ces hommes ont demandé à la population de ne pas avoir peur.
Selon la même source, en se retirant de la ville, les assaillants ont pris la direction de la ville de Batangafo. Où ils ont
emportés des bœufs des habitants. Le bilan de cette attaque n’est pas encore connu.
A Batangafo, certaines personnes admises à l’hôpital ont été relâchées sur instruction du superviseur
local, pour des mesures de sécurité.
« Nous avons appris que les rebelles qui ont attaqué Kabo ce matin se dirigent vers Batangafo ; ils
seraient à 25 kilomètres de la ville. Les éléments des FACA qui sont basés dans la ville ont pris des dispositions. Ils se sont déplacés à deux kilomètres de la ville »,
a fait savoir un habitant de Batangafo. Plusieurs personnes attribuent cette attaque aux éléments du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine, un
proche de l’ancien et défunt président Ange Félix Patassé.
Pendant ce temps, la ville de Mbrés (Centre-nord) est occupée mardi 18 décembre, en fin d’après midi, par des
hommes de coalition des groupes rebelles ‘’Séléka’’ ou alliance, après l’attaque de la ville de Bria (centre).
D’après le témoignage des habitants de cette localité qui ont pris la fuite pour trouver refuge dans la ville de
Kaga-Bandoro, localité située à 90 kilomètres de Mbrés, c’est vers 15 heures que les rebelles ont envahi la ville. Selon une source humanitaire, sept éléments des Forces armées
centrafricaines ont été blessés et sont actuellement au centre de santé de Dékoa (centre-nord).
« La population est sur ses gardes et se demande de quel côté les assaillants viendraient. Certaines
personnes commencent à se réfugier dans des champs. Les agents de l’Etat ont décidé de fermer les portes des bureaux administratifs aux environs de 11 heures pour
rejoindre leurs familles », a constaté le correspondant du RJDH à Kaga-Bandoro.
Face à cette situation d’insécurité qui perdure dans le nord-est et le centre du pays, le Conseil inter organisation non
gouvernementale en Centrafrique (CIONCA) a, dans un communiqué publié ce mercredi 19, « condamné avec plus grande fermeté la violence d’où qu’elle vienne
ainsi qu’avec la remise en cause de l’ordre républicain, et demande la cessation immédiate des hostilités et des violations des droits humains ».
CIONCA exhorte tous les acteurs concernés par cette crise de promouvoir le dialogue dans le strict respect de
l’unité nationale, et demande la tenue urgente de la réunion du comité de suivi des accords de Libreville ainsi que la libération sans condition des otages.
BIRAO: UNE SITUATION ALIMENTAIRE HYPOTHÉTIQUE
Birao, 19 décembre (RJDH)–La situation alimentaire pourrait se dégrader dans la préfecture de la Vakaga
(nord-est), à cause de nombreux cas d’incendie, d’inondation et d’insécurité que connaît cette région.
Au total 36 personnes sont victimes d’un feu de brousse qui a ravagé 27 hectares de champs. Ce bilan a été
communiqué, le mardi 18 décembre par Achille Kodé Modjokossa, président de la Croix-Rouge locale de Birao.
Celui-ci a fait savoir que suite à des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville entre les mois d’août et
septembre, les produits agricoles ; à savoir le sorgho, le haricot et le mil, entre autres, ont été détruits par l’inondation. En plus, les deux derniers incendies lié au feu de brousse, ont
fait environ 27 hectares de champs partis en fumée. Et les victimes de ces catastrophes demeurent non assistées.
« Les populations de la Vakaga sont dépassées par ce qui se passe. Elle pense que le gouvernement et les ONG
internationales doivent voler à leurs secours pour éviter une probable crise alimentaire dans la région dans les prochains mois», a souligné Achille Kodé
Modjokossa.
Selon la même source, la plupart des champs inondés et incendiés contenaient du haricot, du maïs, du manioc, du sésame et du
mil qui sont les aliments de base de la population locale et plusieurs autres produits de consommation.
Avec la recrudescence de la violence dans le nord-est du pays, la population de la Vakaga qui avait déjà subi les atrocités
des attaques de la rébellion de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement(UFDR) en 2006-2007, s’inquiète de sa situation alimentaire.
La crainte de la population se fonde aussi sur le fait que la région a connu une crise alimentaire entre mai et août 2012.
Face à cette crise, les structures humanitaires et les agences du système des Nations-Unies ont dû organiser des opérations de largage de vivres à une partie de la population, soit 11 000
personnes ; car 45 000 personnes étaient touchées par cette crise alimentaire.
Depuis la naissance des rebellions qui ont créé des situations d’insécurité et d’instabilité, la situation humanitaire se
dégrade de plus en plus dans la préfecture de la Vakaga.
« La population est inquiète pour le moment par rapport à tout ce qui se déroule autour de notre région. La
majorité des gens n’ont pas encore repris la vie normale après les évènements douloureux que nous avons connus dans le passé », a déclaré un habitant de Birao, joint au
téléphone.
La même source affirme que certaines personnes envisagent de quitter la ville pour ne pas revivre la situation du passé,
d’autres se demandent à quel saint se vouer.
MBAÏKI : QUATRE CAPTIFS LIBÉRÉS
Mbaïki, 19 décembre (RJDH)–Quatre personnes sont sorties de leur captivité, le mardi 18 décembre, après
avoir été prises en otage par une bande armée non identifiée, entre les villages de Bobékiti et de Boboua situé à 55 kilomètres de la ville de Mbaïki (sud).
Les victimes se trouvent actuellement à la gendarmerie de Mbaïki. « Elles ont besoin d’une assistance
sanitaire et alimentaire. L’élément de la gendarmerie de Ngoto qui a été également enlevé demeure toujours porté disparu », a annoncé le secrétaire général de la
préfecture de la Lobaye, Moussa Kongate.
Il a indiqué que des éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) se sont lancés à la poursuite des ces
malfrats ; mais jusqu’ici, leurs traces n’ont pas été retrouvées.
Par ailleurs il a déploré le fait que « ces éléments des FACA, au lieu de se contenter de rechercher des
bandits armés qui créent l’insécurité dans la région, commettent des exactions sur la population civile. Ces derniers ont rançonné les habitants du village de Bossoui », a
expliqué Moussa Kongate.
Le lundi 17 décembre, un élément de la gendarmerie en provenance de Ngoto à destination de Bangui a été enlevé par des
personnes armées non identifiées. Quatre autres sont également prises en otage dans un chantier d’extraction de diamant. Une somme de 15 million de FCFA a été volée par ces bandits.
BOSSANGOA : MAUVAISE FRÉQUENTATION DES FEMMES ENCEINTES AUX CONSULTATIONS PRÉNATALES
Bossangoa, 19 décembre (RJDH)–Très peu de femmes enceintes fréquentent les formations sanitaires pour des
consultations prénatales dans la ville de Bossangoa (nord), a constaté Radio Maria-Beafrika. Les raisons de cette démotivation sont d’une part, le mauvais accueil de ces femmes par le personnel
soignant et d’autre par l’ignorance de l’importance de ces examens par les concernées.
« Le personnel soignant, notamment les infirmières qui doivent accueillir les femmes enceintes ne
remplissent pas convenablement leur tâche. En plus ces dernières passent beaucoup de temps avant de se faire consulter, alors ces femmes enceintes ont également plusieurs
activités au courant de la journée », relève Radio Maria-Beafrika.
Face à cette situation, le chef de la préfecture sanitaire de l’Ouham, le docteur Joachim Ténguéré,
envisage d’initier une activité de communication visant à sensibiliser le personnel soignant et les femmes enceintes à cette question.
« Ce problème nous amène à réfléchir sur le plan intégré de communication ; car la consultation
prénatale permet de dépister les femmes enceintes, en vue de rompre la chaîne de transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant », a jouté le Dr
Ténguéré.