RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
BANGUI : LA VILLE DE BATANGAFO AUX MAINS DES REBELLES
Bangui, 20 décembre 2012 (RJDH) – La ville de Batangafo (nord) est tombée ce matin aux mains des rebelles.
Mais il est difficile de dire si ce sont les hommes de l’alliance ‘’Séléka’’ qui ont mené cette opération.
D’après des témoins joints à Batangafo, l’entrée des rebelles dans la ville était sans résistance. Les éléments de l’armée
centrafricains qui étaient dans la ville seraient rappelés à la région militaire de Bossangoa depuis quelques jours.
Toujours d’après des témoins, les rebelles ont tiré en l’air pour signaler leur entrée dans la ville. Certaines personnes ont
dû quitter leur domicile pour se terrer dans la brousse. La majorité des habitants de la ville ont déjà quitté depuis quelques jours, suite à des rumeurs d’attaque.
Un des leaders de l’alliance Séléka contacté, a relevé que ce ne sont pas les membres de ce mouvement qui ont attaqué et pris
Batangafo. Il s’agirait selon lui, des éléments du Front démocratique du peuple centrafricain, d’Abdoulaye Miskine. Ces éléments seraient appuyés par ceux de la Convention des
patriotes pour la justice et la paix fondamentale. Ce serait ce groupe qui aurait attaqué la ville de Kabo.
Pendant ce temps, des informations de sources gouvernementales annoncent que la ville de Kabo (nord), attaquée hier, aurait
été reprise ce matin par l’armée centrafricaine.
BANGUI : LA POPULATION CONDAMNE LES ACTIONS REBELLES DANS LE NORD-EST
Bangui, 20 décembre 2012 (RJDH) – L’occupation progressive de la région du nord-est, du centre et du
nord de la République centrafricaine par des rebelles appelée de l’alliance ‘’ Séléka’’ préoccupe la population centrafricaine. Dans un micro ballade initié par le RJDH, nombreux sont les
Centrafricains qui condamnent ces actes de violences.
A Bangui comme à l’intérieur du pays, la population condamne ces attaques perpétrées par des dissidents des groupes rebelles
de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et la Convention des patriotes pour la justice et la paix(CPJP).
« Ces assaillants ne veulent pas que le pays avance, ils veulent à eux seuls, profiter de nos richesses tel
que l’or et le diamant. Voilà la raison de l’occupation de la ville de Bria qui est une zone minière», a fait savoir Molina, étudiante à l’Université de
Bangui.
Selon elle, l’insécurité qui gagne du terrain dans certaines localités du pays, est due à la négligence du
gouvernement en place. « Il ne contrôle pas tout le territoire ; les populations souffrent. Si le gouvernement qui a le devoir d’assurer la sécurité territoriale était
vigilant, ces rebelles ne pouvaient pas mettre la population en débandade », a-t-elle indiqué.
Pour Hussein Marboa, un habitant de Bangui, le pays ne peut pas se développer par la guerre. Il faut
promouvoir le dialogue, afin de trouver des solutions pacifiques, au lieu de choisir l’option des armes. « Notre pays ne peut pas se développer s’il on continue de faire
la guerre. Je demande à ces rebelles d’arrêter les attaques et de dialoguer avec le gouvernement afin de trouver un terrain d’entente », a-t-il conclu.
«Ils peuvent avoir des revendications légitimes ou non ; mais le fait de prendre les armes avant de
demander le dialogue n’est pas du tout normal. Parce qu’en utilisant les armes, c’est la population qui subit les conséquences. Les gens qui meurent, les biens perdus
seront-t-ils dédommagés ? Nous gardons les souvenirs des conflits qui nous ont fait perdre beaucoup de choses, et que les victimes, jusqu’ici ne sont pas
indemnisées », a relevé un commerçant au quartier Miskine.
S’agissant des mercenaires de certains frontaliers qui seraient recrutés par les rebelles certains citoyens
centrafricains déplorent ce comportement et jugent non patriotique.
A Kaga-Bandoro (centre-nord), Vincent Massouma, boucher au marché central souhaite que les autorités
politiques négocient avec les rebelles pour que la paix revienne dans le pays.
« Nous volons la paix pour que nos enfants aillent à l’école et pour que tout le monde vaque
librement à ses occupations », a déclaré Eveline Kambalim, commerçante au marché central de Bandoro.
BANGUI: UNE SITUATION HUMANITAIRE INQUIÉTANTE DANS LE NORD ET LE CENTRE, SELON LE CICR
Bangui, 20 décembre 2012 (RJDH) – La situation humanitaire se dégrade de jour en jour dans les villes attaquées par les rebelles depuis plus d’une semaine
dans le nord-est et le centre du pays. Des milliers de personnes fuient leur village par crainte de nouveaux combats. Ces informations ont été données mercredi par le Comité international de la
Croix-Rouge (CICR) à Bangui, dans un communiqué de presse.
« La situation est très complexe compte tenu du nombre d’acteurs en présence et des mouvements de population que le
combat ou la criante de nouvelles violences ont engendrés », indique le chef de la délégation du CICR à Bangui, Gerogios Georgantas. Il appelle par ailleurs à la protection
de ces civils et de leurs biens.
« Quoiqu’il arrive, il est nécessaire que tous les acteurs en présence respectent et protègent les habitants des régions
en proie à la violence et aux tensions. Leurs biens doivent également être épargnés et ne doivent pas faire l’objet de pillages ou de destructions. Ceux qui apportent les premiers secours aux
blessés ou aux malades, les évacuent et les soignent, doivent pouvoir conduire leur mission sans entraves », souligne Georgios Georgantas dans le document.
Le CICR affirme être à pied d’œuvre à Ndélé et à Kaga-Bandoro pour venir en aide aux personnes touchées par les violences,
notamment aux blessés et des personnes ont fuit leur foyer lors des combats.
D’après le communiqué, à Ndélé, l’effectif des personnes ayant trouvé refuge à la mission catholique ou dans des camps
militaires à proximité de l’aéroport ne fait qu’augmenter. « Le mardi, nous avons acheminé 16 000 litres d’eau potable à la mission catholique ou la base militaire où
des familles déplacées ont trouvé refuge », a précisé Gabriel Mukalaï, chef de la sous-délégation du CICR de Ndélé.
Six équipes de premiers secours de la Croix-Rouge locale de Kaga-Bandoro ont été déployées sur le terrain, avec un appui
logistique du CICR. Ces volontaires sillonnent les communes environnantes à moto, à la recherche d’éventuels blessés, pour leur donner les premiers secours, avant de les évacuer vers l’hôpital de
Kaga-Bandoro.
Depuis le 10 décembre, des attaques se multiplient dans le Nord-est de la République centrafricaine. A ce jour, quatre villes
de cette région sont sous le contrôle des rebelles.
MBAÏKI : MARCHE DE PROTESTATION CONTRE LES HOSTILITÉS DANS LE NORD-EST, LUNDI PROCHAIN
Mbaïki, 20 décembre 2012 (RJDH) – Une marche de protestation contre les attaques les prises des villes de la partie nord-est
du pays par les rebelles, sera organisée le lundi 24 décembre, dans la ville de Mbaïki (sud). L’annonce a été faite ce jeudi par le secrétaire général de la préfecture de la Lobaye, Moussa Kongaté.
« Nous allons faire cette marche pour exprimer notre mécontentement contre cette rébellion. Nous disons non
aux attaques des hommes armés dans le nord-est et le centre du pays », a fait savoir Moussa Kongaté qui promet de mobiliser toutes les couches sociales pour la
circonstance.
Les habitants de certaines localités de la préfecture de Lobaye ont été victimes des agressions et des enlèvements d’une
bande armée non identifiée, au début de la semaine. Un élément de la gendarmerie qui a été enlevé, le mardi 18 décembre, demeure toujours porté disparu.
S’agissant des attaques rebelles dans le nord-est et le centre, il faut signaler que les responsables des femmes du parti au
pouvoir, le KNK, ont également annoncé une marche pacifique dans les prochains jours. Ces initiatives viennent après celles de parlementaires qui ont marché le mardi 18 décembre dernier, pour,
disent-ils, soutenir la population et l’armée centrafricaine.
Depuis plus d’une semaine, des attaques se multiplient dans le Nord-est de la République centrafricaine. A ce jour, quatre
villes de cette région sont sous le contrôle des rebelles.
NDLR : C'est sans doute le fruit de la manipulation du "général" Parfait Mbaye, ministre résident de cette
préfecture.