RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
BANGUI : LA VILLE DE BAMBARI CONQUISE PAR LES REBELLES DE L’ALLIANCE ‘’SÉLÉKA’’
Bangui, 24 décembre 2012 (RJDH) – La ville de Bambari (centre) est tombée le dimanche 23 décembre,
contre toute attente aux mains des rebelles de la coalition ‘’Séléka’’, malgré les appels lancés par la communauté internationale qui leur demande de se retirer des villes occupées et de
privilégier le dialogue.
D’après le témoignage d’un habitant joint par le RJDH, un affrontement avait opposé les rebelles et les FACA (Forces armées
centrafricaines), appuyées par quelques éléments de l’armée tchadienne. Mais ceux-ci ont réussi à prendre la ville après deux heures de combat. Les FACA se sont repliés vers la ville de
Grimari.
Selon la même source, il y aurait eu deux morts du côté des FACA et des matériels saisis. Du côté des assaillants, l’on
ignore encore le bilan. La ville de Bambari qui totalise environ 50.000 habitants constituait une région militaire. Sa prise est symbolique pour la rébellion. L’occupation de cette localité
intervient alors que les rebelles avaient annoncé, vendredi la suspension des attaques pour entamer les négociations.
Pour l’instant, le pouvoir de Bangui mise sur la ville de Sibut, tout au sud. C’est dans cette ville que le
renfort de l’armée tchadienne est campé. Si les rebelles progressent vers Bangui, Sibut pourrait devenir le
théâtre d’un combat décisif. Des habitants joints ce matin ont indiqué que les militaires centrafricains sont en pleine mobilisation.
Mais les villes de Grimari, Sibut, Kaga-Bandoro se vident de leurs habitants, à cause de ce climat d’insécurité.
D’après les informations, la majorité de la population se trouve dans les champs pour se mettre a l’abri des hostilités.
Cette information est confirmée par un conducteur de taxi-moto qui a sillonné les périphéries de la ville de
Kaga-Bandoro. Celui-ci il n’existe aucune présence de l’armée nationale sur l’axe Kabo. Même dans la ville, il n’y plus de patrouille militaire.
D’après le constat fait par la Radio Barangbaké de Kaga-Bandoro, des fonctionnaires et agents de l’état ont
évacué leur famille sur Bangui, après l’annonce de la reprise de la ville de Mbrés. Les natifs de la localité vivent dans la brousse.
Depuis deux semaines des dissidents des groupes armés de la Convention des patriotes pour la justice et la paix et de l’Union
des forces démocratiques pour le rassemblement, réunis dans l’alliance ‘’Séléka’’ ont déclenché des hostilités dans le nord-est puis le centre du pays. Ils ont conquis jour après jours les villes
de Ndélé, Sam-Ouandja, Ouadda, Bamingui, Bria, Mbrés, Ippy et Bambari, entre autres.
BANGUI : LA POPULATION PANIQUÉE PAR LA PERCÉE DES REBELLES
Bangui, 24 décembre 2012 (RJDH) – La population de la capitale centrafricaine, Bangui vit dans une sorte de
stress à cause de la percée des rebelles de l’alliance ‘’Séléka’’ qui conquièrent jour après jour des villes. Certaines qui n’ont pas l’habitude de faire des provisions commencent à faire des
réserves pour parer à toute éventualité. Dans la ville de Bangui, la sécurité est également renforcée avec de multiples patrouilles militaires.
Les banguissois vivent dans la psychose. Sur les marchés, nombreux sont ceux qui viennent s’approvisionner en
nourriture et pour la fête, et pour prévenir une éventuelle crise qui pourrait survenir à cause des attaques rebelles dans le pays.
« On ne sait pas quand les hostilités peuvent éclater dans Bangui. C’est pourquoi je suis venue payer tout
ce qui peut être nécessaire pour aider ma famille, au cas où la situation dégénérait dans la capitale », a mentionné une femme rencontrée au marché de Kilomètre 5.
Dans les ménages, les parents interdisent à leurs enfants de sortir ou de rentrer tard. « J’ai peur ;
je préfère qu’on soit en famille parce qu’on ne sait jamais», a témoigné un chef de ménage au quartier Boy-Rabe.
Sur le plan sécuritaire, le dispositif militaire est renforcé. Des patrouilles de l’armée sillonnent en permanence les
différents quartiers de la capitale. Pendant ce temps, les rebelles poursuivent leurs conquêtes, en dépit des appels lancés par la communauté internationale lzu demandant de mettre
fin aux hostilités.
Cette situation rappelle aux habitants de la ville de Bangui, les divers événements malheureux des années précédentes ;
notamment les multiples mutineries, les tentatives de coup d’Etat et les coups d’Etat qui ont fait souffrir la population.
KABO/MBRÉS : LES ACTIVITÉS REPRENNENT TIMIDEMENT
Bangui, 24 décembre 2012 (RJDH) – Les activités reprennent timidement dans les villes de Kabo (nord) et de Mbrés (centre-nord), après l’attaque de
ces localités par les rebelles de la coalition Séléka. Cette information est donnée par des autorités locales et des habitants de ces deux régions, contactées par le RJDH.
Atif Abdel, maire de Kabo, joint ce matin par le RJDH, explique que la ville est contrôlée par des
éléments de la gendarmerie qui font des patrouilles.
« La ville est calme, la population essaie, tant bien que mal, de reprendre les activités. Mais il faut
reconnaître que malgré la présence des éléments de la gendarmerie, certaines personnes vivent encore dans la peur. D’autres qui avaient quitté la ville, lors des affrontements, ne sont pas encore
de retour », a expliqué Atif Abdel.
Selon lui, les braconniers qui avaient combattu aux côtés des rebelles, lors de l’attaque de la ville de Kabo, le 19
décembre dernier, se sont emparés des bœufs appartenant aux habitants de Kabo. « Ils étaient partis avec plus d’une centaine de bœufs. Jusque-là, on ne connaît pas
leur destination », a-t-il ajouté.
La même source indique que l’administration fonctionne normalement, mais certains fonctionnaires qui ont fui les hostilités
n’ont pas encore regagné leurs postes pour raison de sécurité. Le personnel soignant est en poste, y compris les commerçants.
Un habitant de cette localité a également témoigné que certaines ONG humanitaires ont évacué leur personnel à Bangui, mais
d’autres sont encore dans la ville pour apporter de l’aide à la population.
Par ailleurs, à Mbrés (centre-nord), tout semble être stable. Selon un habitant, il ni une militaires ni rebelle dans la
ville actuellement ; et les activités économiques ont repris.
« La population est abandonnée à elle-même. L’administration ne fonctionne pas, nous vivons dans
l’insécurité totale, parce qu’il n’y a pas de présence militaire pour assurer la sécurité de la population. Mais celle-ci vaque normalement à ses occupations », a-t-il
ajouté.
Les villes de Kabo et de Mbrés ont été le théâtre d’un affrontement entre les rebelles de l’alliance Séléka et les FACA. Mais
ces localités ont été récupérées par les rebelles qui ont quitté ces deux villes quelque temps après.
MBAÏKI : LA POPULATION DIT NON AUX ATTAQUES REBELLES
Mbaïki, 24 décembre 2012 (RJDH) – La population de la ville de Mbaïki (sud) a marché ce lundi 24 décembre
pour protester contre l’insécurité engendrée par la coalition des rebelles ‘’Séléka’’, dans le nord-est et centre du pays.
Sur des banderoles que traînent les marcheurs, on pouvait lire « nous voulons la paix, soutien au
gouvernement, soutien aux Forces armées centrafricaines (FACA), non à la guerre ».
Mme Edith Yolande Ouoko-Délambo, préfet intérimaire de la Lobaye, a appelé la population à la
vigilance, afin de sauvegarder la paix, « seule voie d’un développement durable », a-t-elle dit.
Une réunion de sécurité est également prévue le mercredi 26 décembre 2012 à la mairie, avec les autorités
politico-administratives et locales.
BERBERATI : LA POPULATION SE PLAINT DE L’INSÉCURITÉ
Berberati, 24 décembre 2012 (RJDH) – La population de la commune de Nao, située à 95 kilomètres de la ville
de Berberati (ouest), se plaint de l’insécurité qui sévit dans la région. Cette inquiétude a été exprimée le dimanche 23 décembre, par le maire de la localité, Roger
Mbègue, à l’occasion de la célébration en différé, de la fête du 1er décembre.
« La population a peur de circuler librement à cause des multiples attaques des hommes armés non identifiés
sur le tronçon Nassolé-Nao. Nous vivons dans l’inquiétude », a-t-il fait savoir.
Roger Mbègue a sollicité auprès du sous-préfet de Berberati, Dieudonné Baka, qui a présidé
la festivité, la mise en place d’un détachement militaire ou des agents de sécurité dans la commune, afin que la population puisse librement vaquer à ses occupations.
Dans ses propos, le maire de la commune de Nao, a relevé les difficultés d’accès aux soins.
Il a fait savoir qu’il n’existe aucun centre de santé dans la localité et la population est obligée de parcourir plus de 80
kilomètres pour aller se faire soigner à Ngamboula, même les femmes enceintes en phase d’accouchement.
La commune de Nao compte plus de 3500 habitants. Elle est dépourvue aussi d’infrastructure scolaire.