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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 14:25
Troupes françaises en RCA : Les dessous d'un retrait annoncé
Troupes françaises en RCA : Les dessous d'un retrait annoncé

 

Lu pour vous

 

https://www.aa.com.tr/ AA / Peter Kum

Ekip   |01.12.2022 - L’armée française va retirer ses derniers soldats de la Centrafrique d’ici la fin de l’année en cours. L’annonce a été faite le 7 octobre dernier par l’ambassadeur français en République centrafricaine.

Les dernières forces militaires françaises présentes en Centrafrique vont quitter le pays d'ici la fin de l'année. C'est l'ambassadeur de France à Bangui, Jean-Marc Grosgurin, qui a informé le ministère centrafricain de la Défense de la fin de la mission logistique (Mislog).

« L'annonce du départ a été faite, fin septembre, par Jean-Marc Grosgurin, ambassadeur de France à Bangui au ministre centrafricain de la Défense nationale, Claude Rameaux Bireau. Le diplomate français a annoncé le retrait définitif des 130 derniers soldats basés à l’aéroport international Bangui-Mpoko. Ainsi, pour la Représentation nationale, qui qualifie de légitime cette décision, il appartient aux autorités centrafricaines de prendre en main la sécurité de la population », a rapporté dans un article publié le 14 octobre dernier, le média centrafricain, Radio Ndeke Luka.

En Centrafrique, où l'armée française est intervenue à plusieurs reprises dans le pays -dans les années 1979-1981 avec les opérations Caban et Barracuda, de 1996 à 1997 avec les opérations Almandin I, II et III, en 2003 avec Boali, et en 2016 avec Sangaris- les autorités disent avoir "pris acte" de la décision du retrait des derniers militaires français du pays.

« Le gouvernement a pris acte de ce départ et à officiellement demandé, via la ministre des Affaires étrangères, que cela se fasse de manière coordonnée avec nos autorités », a relevé à l'Agence Anadolu, Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

A l’Assemblée nationale, le corps législatif estime aussi que c'est à la Centrafrique d'assumer sa propre sécurité et non aux partenaires extérieurs.

« Nous sommes arrivés à un moment où les Africains doivent prendre leur destinée en main. L’on ne peut jamais compter sur l’extérieur pour pouvoir assurer sa sécurité. S’agissant d’une coopération, à un moment donné, on s’assied et on l’évalue. C’est une question de partenariat gagnant-gagnant », avait affirmé Jean Sosthène Dengbè, président de la Commission défense à l’Assemblée nationale.

« Nous ne mettons pas les bâtons dans les roues des Français. S’ils voient que la présence russe les dérange et qu’ils se retirent, ce n’est pas au gouvernement de réagir. Ils sont libres et peuvent aller avec qui ils veulent. La RCA peut également choisir ses partenaires. Que l’Afrique se rende compte qu’elle est capable de faire quelque chose. Il faut dire à un certain moment que cette relation-là ne nous profite pas. Et si ça ne marche pas, on met un terme à ça », a poursuivi le député centrafricain.

- « Campagne d'intimidation systématique »

En France, on estime que des campagnes de désinformations sur les Français, la présence des paramilitaires russes de Wagner en Centrafrique entre autres, auraient motivé la décision de Paris d’évacuer ses dernières forces de la Centrafrique.
« La France fait l'objet depuis plusieurs mois d'une campagne d'intimidation systématique, orchestrée par des groupuscules proches de la Russie et du pouvoir en place à Bangui. Le 6 mai 2022, un nouveau pas a été franchi à l'initiative du groupuscule dénommé "plateforme de la galaxie nationale centrafricaine", par la publication sur les réseaux sociaux de plusieurs communiqués de presse et vidéos, appelant notamment à des manifestations devant notre ambassade et les bâtiments de l'Union européenne à Bangui, proférant des menaces physiques contre tous ceux qui viendraient à s'y opposer et exigeant "le départ sans condition des troupes françaises (mercenaires) basées à l'aéroport Bangui – M'Poko dans un délai de 10 jours, faute de quoi à partir du 17 mai 2022, des actions de grande envergure seront envisagées à leur encontre" », avait écrit le 7 juillet dernier, le sénateur français Christophe-André Frassa au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.

En réponse, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères avait souligné que « la France poursuit un dialogue franc et exigeant avec les autorités politiques au plus haut niveau de l'État centrafricain. Elle condamne avec fermeté les exactions documentées commises par les mercenaires de Wagner qui interviennent en soutien au régime en RCA, ainsi que les stratégies d'intimidation et d'entrave à l'action des organisations humanitaires ».

Les autorités françaises avaient ajouté qu’« en l'absence de dialogue politique inclusif, et compte tenu de la poursuite des campagnes de désinformation, la France maintient la suspension de son aide budgétaire (10 M€) et de la coopération militaire bilatérale. Elle veille également à ce que ses projets humanitaires ou de développement ne puissent être détournés de leurs fins, ou instrumentalisés, afin qu'ils puissent bénéficier directement à la population ».

La classe politique et la société civile centrafricaine restent convaincues que les différentes campagnes anti-françaises en Centrafrique, ont poussé Paris à prendre la décision de quitter la Centrafrique.

« Je pense que c’est probablement en raison des campagnes anti-françaises menées par les groupuscules proches du régime de Touadéra avec la bénédiction de celui-ci, ainsi que des prises de position malheureuses de la ministre des Affaires étrangères qui conduit une diplomatie agressive sans en avoir véritablement les moyens », a indiqué à l’Agence Anadolu, Dr Henri-Blaise N’damas, enseignant franco-centrafricain.

« À mon avis, l’armée française a bien raison de partir, étant donné que sa présence n’est plus désirée », a-t-il ajouté.

- Le Gabon, nouvelle terre d’accueil des forces françaises

Les dernières troupes françaises de la Mission logistique (Mislog) toujours installée à l'aéroport de Bangui-Mpoko vont vider les lieux pour s’installer au Gabon car la Mislog dépend des Éléments français au Gabon (EFG), avaient annoncé les autorités françaises.
Le 4 novembre dernier, l’armée française en Centrafrique a procédé au « rapatriement des derniers VAB (Véhicule de l'avant blindé), de la Mission logistique Bangui (Mislog) », chargée d’assurer un soutien aux forces de l’Union européenne et aux militaires français insérés au sein de la force de l’ONU, a indiqué, le 5 novembre sur sa page officielle Twitter, la Mislog.

C’est « une manœuvre nominalement exécutée avec des moyens conséquents de l'armée de l’air française en liaison constante avec les autorités centrafricaines », a souligné la Mislog.

D’après les forces françaises en Centrafrique, cette « manœuvre logistique rapide et professionnelle » qui a débuté le 1er novembre à l’aéroport Mpoko de Bangui et qui s’est faite avec « plusieurs rotations » aériennes, « agit en transparence et en liaison avec les autorités centrafricaines ».

Selon le ministère français de la Défense, « avant chaque départ de convois de la Mislog, les contrôles et scellages de conteneurs sont effectués en étroite collaboration avec les gendarmes et douaniers centrafricains. Cela permet aux convois de circuler en toute transparence ».

Le démantèlement de la Mislog était demandé par le ministère français de la Défense, qui estime que ses moyens pourraient trouver une meilleure utilité.

- Instructeurs russes et soldats rwandais

En 2017, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé une mission de formation russe en Centrafrique et levé partiellement l'embargo sur les armes imposé en 2013. Il faut noter que c’est en octobre 2017 que le Président Touadéra s'est rendu en Russie pour signer un certain nombre d'accords de sécurité avec le gouvernement russe. Ces accords comprenaient justement une demande de soutien militaire, en échange d'un accès aux importants gisements de diamants, d'or et d'uranium de la RCA.
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait, en 2017, seulement accepté le déploiement de 175 formateurs russes pour l'armée locale. Aujourd’hui, les experts de l'ONU estiment qu’il pourrait y avoir plus de 2 000 instructeurs déployés par la Russie en RCA.
Salon un rapport publié le 30 août dernier par l’Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), une organisation non gouvernementale spécialisée dans la collecte, l'analyse et la cartographie de crise, depuis leur arrivée en RCA, ces mercenaires russes « ont agi indépendamment des forces étatiques dans au moins 50% des événements » au pays.

A la veille de la présidentielle 2020 en RCA, le Rwanda a également envoyé des troupes en Centrafrique, où ses soldats servant sous mandat onusien avaient été « pris pour cible par les rebelles » de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), avait a annoncé dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 décembre 2020, le ministère rwandais de la Défense.

« Le gouvernement rwandais a déployé une force de protection en République centrafricaine, dans le cadre d'un accord bilatéral de défense. Le déploiement est en réponse au ciblage du contingent des Forces de Défense du Rwanda (RDF) sous la force de maintien de la paix de l'ONU par les rebelles soutenus par (l'ancien président) François Bozizé », avait indiqué le ministère rwandais de la Défense dans un communiqué.

Aucun détail n'avait été donné sur la date du déploiement, le volume des effectifs déployés ou leur mission exacte.

Le gouvernement rwandais avait précisé seulement que les « troupes rwandaises contribueront également à assurer des élections générales pacifiques et sécurisées prévues le dimanche 27 décembre 2020 ».

Ces « alliés » des Forces armées centrafricaines (Faca) qui ont renforcé leurs effectifs dans ce pays en décembre 2020, y sont restés et ont réussi à chasser les groupes armés de plusieurs villes qu’ils occupaient jusqu’à là.

L’installation de ces alliés en RCA accompagnée par des campagnes anti-françaises, a vraisemblablement poussé la France vers la porte de sortie. Un départ qui ne semble pas déplaire au camp du Président Touadéra.

« La base aérienne qu'elles (les forces françaises, NDLR) occupent depuis 40 ans sans débourser un kopeck, nous allons la récupérer », assène Steve Tangoa, conseiller à la présidence centrafricaine dans sa déclaration à l'Agence Anadolu.
Malgré le départ annoncé des dernières forces françaises de la RCA, Paris avait relevé qu’elle maintenait son plein soutien à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), dont le mandat a été renouvelé en novembre, avec des moyens accrus pour garantir l'accès humanitaire et le respect des droits de l'Homme dans le pays.

 

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 14:14
Russie : comment Evgueni Prigojine a fondé Wagner, l’armée de l’ombre
Russie : comment Evgueni Prigojine a fondé Wagner, l’armée de l’ombre
Russie : comment Evgueni Prigojine a fondé Wagner, l’armée de l’ombre

 

Lu pour vous

 

https://www.lejdd.fr/ Alexandra Jousset et Ksenia Bolchakova 30/11/2022 à 11:05, Mis à jour le 30/11/2022 à 13:08

ENQUÊTE 3/3 - Comment un délinquant de Saint-Pétersbourg est-il devenu le bras armé du Kremlin, à la tête de la milice Wagner et responsable des campagnes de fake news qui déstabilisent les démocraties ? Retour en trois épisodes sur le parcours de l’homme des basses œuvres de Poutine.

Evgueni Prigojine est une nouvelle espèce de businessman, un « entrepreneur d’influence », selon les termes de Kevin Limonier (maître de conférences en études slaves à l’université Paris-8). Pour s’imposer dans le sérail politique russe, il a dû prouver sa loyauté à Vladimir Poutine en acceptant des tâches ingrates que d’autres oligarques, plus en vue, refusaient d’effectuer. La création d’un groupe de mercenaires Wagner est l’une d'entre elles. En échange, il a pu s’enrichir grâce aux marchés publics. Avoir les mains libres dans toutes ses opérations en Russie, comme à l’étranger.

« Fermes à troll » et influence médiatique

« Ce rôle d'influenceur commence il y a onze ans », précise Colin Gérard, doctorant à l'Institut français de géopolitique et spécialiste des stratégies d'influence informationnelle de la Russie. « Le régime de Poutine est contesté dans la rue par des manifestants qui lui reprochent d’avoir truqué les élections législatives de décembre 2011. Prigojine va monter une opération pour dénigrer l'opposition, la décrédibiliser via la publication de fausses informations ». Naissent les premières « fermes à troll » de Prigojine, qui vont défrayer la chronique quelques années plus tard. En 2016, la plus connue d’entre elles, l’IRA, Internet Research Agency, va jouer un rôle inattendu lors des élections américaines de 2016.

Le rapport du procureur américain Mueller établit que la Russie, à travers l’IRA, s’est infiltrée dans le processus électoral américain via une opération de propagande et de désinformation pour faire élire Donald Trump. Opération renouvelée à l’occasion des mid-terms de 2018, puis des élections présidentielles de 2020. La veille des élections de mi-mandat en novembre 2022 aux États-Unis, ­Prigojine a d’ailleurs assumé cette stratégie sur ­Telegram : «Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer de le faire. De façon chirurgicale, d’une manière qui nous est propre.» 

Lire aussi - Russie : la métamorphose d'Evgueni Prigojine de délinquant de Saint-Pétersbourg à la tête de la milice Wagner

Ces campagnes de propagande sur internet ont pour but d’enflammer les esprits, de semer le chaos dans nos démocraties en provoquant les différentes communautés sur les réseaux sociaux et surtout de mobiliser les « trolls » contre l’Occident. Des manœuvres qui ont valu au « chef de Poutine » de figurer sur la liste des 13 personnes inculpées par la justice américaine pour « complot en vue de tromper les États-Unis ».

En 2019, l’IRA est dissoute et transformée en un groupe de médias qui a pignon sur rue. La holding « PATRIOT ». Elle réunit plus de 135 journaux et sites web qui poursuivent les opérations d’influences de Prigojine, cette fois-ci légalement. Mais la ligne éditoriale reste fidèle aux principes de base : un discours anti-occidental et un soutien indéfectible à la politique menée par le président Poutine. Ce moment marque un tournant dans la façon dont Prigojine va mener ses affaires. Il sort du bois et prend ses aises. Il est plus que jamais à l'initiative, sur des terrains compliqués ou le pouvoir russe aurait hésité à placer des pions officiels.

L'Afrique en ligne de mire 

Dans sa ligne de mire, l’Afrique, ses richesses minières et agricoles. Là encore, son nez et son opportunisme vont le porter bien plus loin qu’il ne l’avait imaginé. Fort de l'expérience syrienne, où ses mercenaires de 2015 à 2017 ont repris aux islamistes de Daesh le contrôle des champs de pétrole, contre 25 % des bénéfices d’exploitation, Prigojine imagine un schéma similaire, une offre pour dictateurs africains à la dérive. Il leur propose les services de son armée de mercenaires en échanges d'accès aux ressources minières. Aux autorités russes, il vend la stratégie d’une implantation à moindre coût pour le Kremlin en Afrique, et obtient du ministère de la défense une aide logistique pour y déployer ses hommes. Ainsi qu’une aide matérielle sous forme d'équipements et armements. C’est suivant ce modèle que dès 2018 - Prigojine s’implante en Centrafrique. Ses mercenaires repoussent les rebelles qui marchent sur Bangui. Ils assurent la garde personnelle du président Faustin Archange Touadera, pendant que les sociétés contrôlées par l’homme d’affaire mettent la main sur les plus gros gisements d’or et de diamants du pays.

Ses ambitions africaines rejoignent celles du président russe. En octobre 2019, Vladimir Poutine réunit tous les chefs d'État africains à Sotchi. Un sommet qui marque le début d’une bataille féroce pour récupérer sa place sur le continent et y défier les puissances occidentales. En premier lieu desquelles, la France. Evgueni Prigojine avait su anticiper les désirs de son maître en y déployant ses équipes. En Libye, d’abord, où ses troupes participent en toute discrétion, aux côtés du Maréchal Haftar - un proche de Mouammar Kadhafi, homme fort de l’Est du pays - à la bataille de Tripoli. Une bataille qui sera perdue fin 2019, mais les paramilitaires russes restent présents dans le sud pays à Al-Jouffra. Une base militaire qui leur sert depuis de rond-point logistique pour le déploiement des Wagner ailleurs en Afrique. C’est de là qu'ils partent en RCA. Et depuis janvier 2022, se déploient au Mali, ou plus de 1200 hommes sont venus remplacer l’armée française et son opération Barkhane. « L’Afrique est un endroit essentiel pour Evgueni Prigojine. C’est pour cela qu’il y a maintenu ses meilleurs commandants. Alors qu’en Ukraine, il envoie des prisonniers qui se font déchirer par des bombes et des combats à longue distance, il a préféré garder ses bons lieutenants pour les pays où ils peuvent faire la différence, où savoir se battre est important », analyse Marat Gabidulin.

Lire aussi - L’irrésistible ascension d’Evgueni Prigojine, businessman proche de Poutine à la tête de la milice Wagner

Pour mener cette lutte contre l’Occident, Evgueni Prigojine a pensé un système bien plus complexe que la simple utilisation de mercenaires. On a souvent comparé Wagner aux compagnies militaires privées américaines comme BlackWater qui a officié en Irak et Afghanistan dans les années 2000, mais à part l’utilisation de gros bras pour faire le « sale » travail, le rapprochement s’arrête là. Tout d’abord, la société américaine a une existence légale contrairement à Wagner. Des poursuites ont pu être engagées contre des Américains responsables de carnages en Irak ou en Afghanistan. Il serait impossible en revanche de poursuivre des mercenaires russes pour les exactions commises sur le terrain. Mais surtout la principale différence entre ces compagnies occidentales et russes, réside dans le caractère protéiforme de la pieuvre inventée par Prigojine. « Tout est son idée, cette guerre hybride, les fermes à troll, l’utilisation de la propagande, aux côtés des paramilitaires », nous affirme Marat Gabidulin. En plus de se battre, Prigojine désinforme et manipule. Dans un document interne à Wagner que nous avons pu nous procurer, et qui date de 2018, cette stratégie est clairement énoncée. Ce document, intitulé « Stratégie de développement de la division africaine de la compagnie », liste les outils à mettre en œuvre par les employés de Prigojine dans les pays africains ou la force Wagner est déployée.

Il s’agit par exemple de favoriser « la formation d’une attitude négative envers les puissances européennes pour les crimes commis pendant la période de domination coloniale » ou encore de « vulgariser l’idée que la pauvreté des pays africains est associée aux activités des pays européens », comme la France. Dans ces pays apparaissent également des cellules de manipulation de l’information. En Centrafrique, elle s’appelait le BIC, le bureau information et communication, installé dans le Palais présidentiel, au cœur du pouvoir. « On a publié beaucoup de contenu anti-français parce que lorsque les russes sont arrivés, ils ont apporté avec eux une politique résolument anti française et ça a eu beaucoup d’impact », raconte Ludovic Lédo, un ancien membre de cette cellule, qui a dénoncé la collusion entre les russes et le Président centrafricain, et qui vit désormais caché en France. « Les Russes nous ont demandé de publier ce contenu. Ils nous présentaient la France comme le colonisateur qui pillait le pays, qui ne voulait pas qu'il y ait de la stabilité dans le pays, qui entretenait les groupes rebelles. Ils nous ont même ramené des images qui avaient été prises au Mali et ils nous demandaient de les publier et de faire comme-si elles venaient de République Centrafricaine ». 

Des opérations délocalisées 

Bon stratège, Evgueni Prigojine sait toujours adapter son modèle. Dans un premier temps, les opérations de manipulation de l’information étaient principalement pilotées depuis Saint-Pétersbourg. Puis petit à petit, ces opérations de propagande ont été délocalisées et lancées directement depuis les territoires africains où Wagner s’est implanté ou tente de s’implanter. Des « fermes à troll » dédiées à la création de ces fake news sont aujourd’hui basées au Mali, au Sénégal ou au Bénin. « On note cette évolution. Il y a deux raisons à cela, d’abord parce que quand on emploie des locaux c’est moins détectable par les services de renseignement ou les journalistes d’investigation, et aussi cela crédibilise les opérations d’influence. Au Mali ceux sont des vrais maliens qui gèrent ces comptes. D’autre part, délocaliser sur place ça coûte moins cher que d’employer des russes à Saint-Pétersbourg, et il ne faut pas oublier qu’Evgueni Prigojine est avant tout un homme d'affaires. »

Au Mali, l’armée française a déjoué une opération de désinformation lors du retrait des troupes de l’opération Barkhane de la base de Gossi en avril 2022. À peine quelques jours après le départ des Français, apparaît une vidéo sur les réseaux sociaux montrant des corps ensevelis sous le sable et où un homme désigne ce charnier comme étant l’œuvre des soldats tricolores. La France, par le biais de son État-major divulgue alors une vidéo prise par un drone qui prouverait que ce charnier a en réalité été fabriqué deux jours après le départ des français. La publication de ce faux charnier est « d’après nos informations le fait du groupe Wagner », assure Pascal Ianni, le porte-parole du chef d’Etat Major des armées. « Le but est simple : décrédibiliser les forces françaises et alimenter le sentiment anti-français dans la région ».

Ces campagnes ont eu des conséquences en dehors du champ virtuel. Par exemple, en novembre 2021, au moins deux personnes ont été tuées et 19 autres blessées au Niger lors d’affrontements entre des manifestants et un convoi militaire français en provenance du Burkina Faso, que les habitants tentaient de bloquer. Partout au Sahel, Evgueni Prigojine souffle sur les braises des rancœurs contre l’ancienne puissance coloniale française qui existent bel et bien sans la présence russe, donnant au sentiment anti-français de plus en plus d’ampleur.

" Le but est simple : décrédibiliser les forces françaises et alimenter le sentiment anti-français dans la région "

La France a mis du temps à réagir à ces attaques orchestrées par les services d’Evgueni Prigojine, mais les choses bougent. En janvier 2022, le secrétariat général de la défense nationale a mis en place Viginum, un organisme chargé de surveiller les ingérences numériques étrangères sur le territoire français. L’été suivant, deux cellules de lutte informationnelles ont été constituées, auprès de l’état-major des armées et au Quai d’Orsay. La France est désormais prête à riposter. «On nous apprend à l’école de guerre que la ruse est autorisée, mais que la perfidie est interdite. Nous avons le droit de tendre des pièges mais non de mentir», nous confiait un membre de ces cellules de riposte. Concrètement, les services français peuvent créer des faux profils mais s’interdiraient de disséminer des fausses informations. Mais respecter les règles est-il efficace face à un adversaire qui, lui, n’en respecte aucune ?

Dans sa stratégie d’influence, Evgueni ­Prigojine finance aussi de nombreux films de propagande consacrés aux « exploits » des mercenaires russes. Touriste, Granit, Coup de soleil, Les Meilleurs en enfer des films de guerre façon blockbusters hollywoodiens, tournés sur les champs de bataille. ­Prigojine développe ainsi une sorte de soft power à la russe, ces films servant de campagnes de recrutement pour Wagner. Parallèlement fleurissent des BD, des magazines, et des chaînes Telegram comme «Reverse Side of the Medal» ou «Grey Zone» sur lesquelles les mercenaires postent des vidéos de leurs faits d’armes.

La dernière en date est d’une violence insoutenable. On y voit ­Evgeni ­Nuzhin, mercenaire du groupe ­Wagner qui s’est rendu à l’armée ukrainienne avant d’être renvoyé en Russie. Le lendemain de son retour au pays, il est exécuté à coups de masse par des soldats de ­Wagner. ­Prigojine légitime cette atrocité dans un message publié sur son compte Telegram : «Nuzhin a trahi son peuple et ses camarades.» Puis il menace: «Il ny a pas que des traîtres qui trahissent leur peuple et leur pays en abandonnant leurs fusils. Certains traîtres […] s’envolent avec leur jet…» 

" Le but de toute cette communication, c’est de donner à Prigojine une stature publique et de se faire bien voir de ­Vladimir Poutine "

Au fil des mois, alors qu’il était censé être une armée fantôme, le groupe Wagner laisse de plus en plus de traces. «Le but de toute cette communication, cest de donner à Prigojine une stature publique et de se faire bien voir de ­Vladimir Poutine», explique Colin Gérard. «Au cours de ses huit dernières années dactivité, Prigojine sest fait de nombreux ennemis. Si le ministère de la Défense russe, quil critique de plus en plus vivement, décide de le lâcher, il naura plus rien. Il compte sur le président pour sauver sa peau», conclut Marat ­Gabidullin. Entre la lumière et la mort, l’ex-bandit, jusqu’ici avide de discrétion, semble donc avoir choisi les pleins phares. Dernière opération de légitimation en date : la création de son propre parti politique – conservateur il va sans dire. Il devrait voir le jour dans les prochaines semaines afin de donner toujours plus de poids à Prigojine auprès de ­Vladimir ­Poutine. Une façon d’imposer durablement sa marque en Russie et de garantir pour de bon sa survie politique.

 

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 11:58
RCA : Aperçu des besoins humanitaires (novembre 2022)

 

République centrafricaine : Aperçu des besoins humanitaires (novembre 2022)

 Analysis Source : OCHA Posted 30 Nov 2022 

Contexte de la crise

Une décennie après la crise militaro-politique de 2013 ayant conduit au renversement du pouvoir en place, la République centrafricaine (RCA) n’a pas encore bénéficié des dividendes de la paix et d’un développement durable. Près des trois quarts des Centrafricains vivent sous le seuil de pauvreté dans un pays où les taux abyssaux de mortalité maternelle et infantile côtoient des proportions élevées d’analphabétisme et de mariages précoces. Alors que le pays se remettait lentement de l’impact de la COVID-19, les conséquences de la guerre en Ukraine ont pesé lourdement sur le quotidien d’une population épuisée par des affrontements armés à répétition, accompagnés de graves violations des droits de l’homme.

Démographie et facteurs socio-culturels

Caractéristiques principales et répartition

La population de la RCA a augmenté de 56% depuis le dernier recensement de 2003. En préparation au recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) prévu en 2023, l’exercice de cartographie censitaire a été mené fin 2021 par l’Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales (ICASEES). Selon ses résultats publiés en mars 2022, la population Centrafricaine est estimée à 6,09 millions de personnes, sans compter 720 000 réfugiés vivant à l’étranger. Cette cartographie pour des raisons sécuritaires n’a couvert que 75% du territoire accessible. La démographie des 25% du territoire restants a reposé sur les projections de l’ICASEES de 2022 en se basant sur le recensement de 2003.

Les préfectures de l’Ombella M’poko, Bangui et la Ouaka sont parmi les plus peuplées, concentrant 35% de la population totale du pays. Avec un taux de fertilité de 6,4% (2019), la densité de la population en RCA est passée de 6,2 à 9,7 habitants au km2 en 20 ans, pour un taux d’urbanisation de 42,5% . Les femmes représentent 51% de la population totale, et les hommes 49%

La population est jeune, 78% d’entre elle ayant moins de 35 ans et 50 % moins de 18 ans .

Les personnes âgées de plus de 59 ans constituent à peine 4,6% de l’ensemble de la population.

Diversité et vulnérabilités sociales Discriminations et vulnérabilités : l’envers de la même pièce. Même si un ménage sur deux est dirigé par une femme , et malgré l’adoption en 2016 de la loi sur la parité de genre, la RCA figure dans la catégorie des pays où le niveau d’égalité femmes-hommes est au plus bas selon l’Indice de développement humain axé sur les égalités (0672)

Bien que la loi sur la parité requière un quota minimum de 35% des femmes dans les instances de prise de décisions à caractère nominatif et électif d’ici 2026, la RCA est loin de l’atteindre.

La proportion de femmes à l’Assemblée nationale est à peine de 13%

Les femmes constituent 9,8% du corps des magistrats, et 5% du corps des avocats. Les discriminations se traduisent dans tous les aspects de la vie quotidienne. Dans le système bancaire national, 10% seulement des comptes présents dans les institutions financières centrafricaines appartiennent aux femmes de plus de 15 ans

La différence de traitement salarial est de 40.6% entre hommes et femmes.

Si environ 36% des jeunes centrafricains âgés de 15 à 24 ans sont alphabétisés, plus d’hommes que de femmes le sont, soit respectivement 50% contre 31%

Dans certaines localités reculées du nord-est, comme à Sam-Ouandja où la présence des groupes armés et les difficultés d’accès physique ont maintenu la population dans un profond isolement, le taux d’analphabétisation des femmes et des filles est estimé à 90%. Le taux de fertilité chez les adolescentes est de 189/1 000 et seules 7,6% des filles âgées de 15 à 19 ans et 14,6% de celles âgées de 20 à 24 ans ont accès à un moyen de contraceptrion.

Moins éduquées et plus pauvres que les hommes, les jeunes filles subissent d’avantage les mariages précoces.

Quelque 5% de jeunes hommes âgés de 20 à 24 ans ont été mariés avant l’âge de 15 ans, proportion qui atteint 26% chez les jeunes filles. Le lien entre déscolarisation et mariage précoce est bien établi puisque seuls 17% des femmes mariées avant 15 ans sont alphabétisées tandis que 58% cent des femmes qui n’ont pas subi de mariage précoce le sont.

La prévalence de pratiques néfastes est alarmante. Bien que certaines d’entre elles soient interdites par la loi, comme les Mutilations Génitales Féminines (MGF), d’autres sont permises dans certaines circonstances.

La prévalence des MGF chez les femmes âgées de 15 à 49 ans est de 22% . L’étude effectuée par ONU Femmes sur les lois discriminatoires à l’égard des femmes met en évidence certaines faiblesses du cadre légal centrafricain. Il s’agit particulièrement de la non-conformité de certains textes nationaux avec les instruments juridiques internationaux, permettant notamment le mariage des enfants sur autorisation parentale (article 211 du code de la famille). Également, le code pénal criminalise (article 149) la sorcellerie et le charlatanisme sans les définir, posant ainsi le problème de la preuve de tels actes ou de la valeur des témoignages. Selon les acteurs de monitoring de protection, les violences liées aux accusations de sorcellerie font partie des risques importants de protection. Au deuxième trimestre 2022, 40 incidents, soit 2% des incidents signalés, étaient liés aux accusations de sorcellerie.

Les personnes handicapées constituent une catégorie de population particulièrement exposée aux discriminations. Si l’OMS estime qu’elles représentent environ 15% de la population mondiale, il est fortement probable que ce pourcentage soit beaucoup plus élevé en RCA qui connait des situations de conflit à répétition et où le manque de services de santé reproductive ne permet pas de prévenir les handicaps congénitaux ou ceux liés à l’accouchement. Lors de catastrophes, le taux de mortalité des personnes handicapées est deux à quatre fois plus élevé que celui des personnes non handicapées. La RCA a ratifié en 2006 la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) et son protocole additionnel, mais sa mise en œuvre n’est pas encore effective. Ainsi, 31% des personnes handicapées interrogées expliquent faire face à des situations de discrimination liées à leur handicap.

Souvent exclus des systèmes éducatifs, les enfants handicapés en âge d’être scolarisés vivant dans un contexte de crise n’ont quasiment pas accès aux salles de classe. En RCA, 73,8% des personnes handicapées interrogées ne savent pas lire et écrire.

Discriminations ethniques. Considérés comme les plus anciens habitants de la Centrafrique, les droits des pygmées Aka, dont le nombre est estimé à 5 000, principalement dans la réserve spéciale de Dzanga-Sangha, sont protégés par divers textes internationaux et nationaux. Dans la pratique, ce peuple aux coutumes millénaires continue de subir de multiples discriminations. Ils sont couramment exploités à des fins économiques, victimes de violations des droits de l’homme et considérés comme des citoyens de deuxième catégorie.

Des taux de mortalités infantile et maternelle parmi les plus élevés au monde. Le taux de mortalité infantile est le cinquième le plus élevé au monde, avec 103 décès pour 1 000 enfants avant l’âge de cinq ans.

Le taux de mortalité maternelle est également le cinquième le plus élevé au monde avec 829 décès pour 100 000 naissances vivantes. Seuls 42,9% des naissances sont assistées par un personnel de santé et parmi les 59 structures de soins obstétricaux et néonataux d’urgence complets (SONUC) dont le pays a besoin, seulement 17 sont fonctionnelles. Le taux de fertilité est de 6.4 enfants par femme et les besoins non satisfaits en planification familiale sont de 36% pour toutes les femmes, avec seulement quatre naissances sur dix enregistrées dans les registres d’état civil.

L'accès aux visites prénatales est de 52% seulement tandis que l'accès aux visites post natales est de 58.6 % seulement. Il existe une forte disparité entre milieu urbain et rural, 93% des sages-femmes travaillant en milieu urbain et 7% en milieu rural où vit 60% de la population de RCA.

Le taux d’inscription dans les registres d’état civil des enfants de moins de 5 ans des milieux urbains ou ruraux sont respectivement de 68 et 35%. L’espérance de vie est en moyenne de 53,3 ans, bien en deçà de la moyenne des pays à faible indice de développement humain (61 ans) et de la sous-région sub-saharienne (60 ans).

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 14:39
Tchad : les avocats en grève pendant le procès de 401 manifestants
Tchad : les avocats en grève pendant le procès de 401 manifestants

 

 

By Rédaction Africanews  avec AFP 29/11/2022

 

Les avocats du Tchad ont annoncé lundi cesser toute activité à partir de mardi pendant toute la durée d'un procès de masse de 401 personnes arrêtées pendant et après une manifestation contre le pouvoir réprimée dans le sang le 20 octobre.

Ce jour-là, une cinquantaine de personnes, de jeunes manifestants tués par balles pour l'immense majorité, avaient péri à N'Djamena et ailleurs quand les forces de l'ordre avaient ouvert le feu sur la moindre tentative de rassemblement.

Ils répondaient à l'appel de l'opposition contre la prolongation de deux ans au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l'Etat par les militaires le 20 avril 2021 à l'annonce de la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles après avoir dirigé d'une main de fer le Tchad 30 années durant.

Le pouvoir avait reconnu l'arrestation de 601 personnes --dont 83 mineurs-- pour la seule N'Djamena, et leur transfert dans la prison de haute-sécurité de Koro Toro, en plein milieu du désert à plus de deux jours de voiture de la capitale et en l'absence de leurs avocats.

Le procès de 401 d'entre eux doit s'ouvrir mardi dans l'enceinte de la prison, notamment pour "troubles à l'ordre public" et "violences".

"une parodie de justice"

L'Ordre des avocats du Tchad, " soucieux (...) d'une justice indépendante et impartiale (...) " s'est insurgé dans un communiqué contre "une parodie de justice", et a dénoncé l' "enlèvement " des détenus et leur "déportation" à Koro Toro en dehors de toute présence d'avocats. Ils ont annoncé "le refus catégorique de plaider devant une juridiction siégeant en dehors de son ressort territorial" en "violation des règles procédurales".

Ils ont également "décidé de cesser toute activité" dans tout le pays pendant toute la durée du procès, selon ce communiqué.

Invoquant l'illégalité selon eux de ces "enlèvements", ils réclament également la libération de tous ceux encore détenus et leur "retour dans leurs familles".

Le président de transition Mahamat Déby avait accusé les manifestants d'avoir fomenté une " insurrection " et une "tentative de coup d'Etat".

L'opposition, des ONG locales et internationales, ainsi qu'une partie de la communauté internationale --Union européenne et Union africaine en tête-- avaient condamné un recours excessif à la violence " contre les civils " le 20 octobre.

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 14:29
Mystère en Centrafrique Un avion étranger bombarde des soldats et leurs alliés russes

 

 

Le gouvernement centrafricain fait état d’un bombardement qui a pris pour cible un camp militaire dans le nord du pays.

Publié: 28.11.2022, 19h13Mis à jour: 28.11.2022, 19h33

Le gouvernement de la Centrafrique a affirmé lundi qu’un avion venu et reparti dans un pays voisin a bombardé dans la nuit un camp de militaires et de leurs «alliés» paramilitaires russes dans le nord, n’occasionnant que des dégâts.

L’appareil «a largué des explosifs dans la ville» de Bossangoa «prenant pour cible la base de nos forces de Défense, celle de nos Alliés ainsi que l’usine de coton», lit-on dans un communiqué du gouvernement de ce pays où l’armée et des centaines de combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner combattent des rebelles. Bangui désigne toujours les paramilitaires russes par le mot «Alliés».

C’est la première fois, du moins annoncée publiquement, que cette attaque présumée par un avion hostile survient, au moins depuis le début de la guerre civile en 2013.

«Ces explosifs ont occasionné d’importants dégâts matériels», poursuit le communiqué. «Cet aéronef, après avoir commis ces forfaits (…) a pris la direction du nord (…) avant de traverser nos frontières», assure le gouvernement. C’est le Tchad qui se trouve au nord de Bossangoa, une ville il y a encore peu aux mains de rebelles.

AFP

 

 

La Centrafrique promet de riposter après le bombardement d'une base militaire

rt.com 29 Nov 2022 | 29 nov. 2022

Le gouvernement centrafricain affirme qu'un avion, venu et reparti dans un pays voisin, a bombardé une base de son armée et de forces alliées à Bossangoa, dans le nord-ouest du pays. Bangui promet que cet acte ne restera pas «impuni».

Dans un communiqué publié le 28 novembre, le gouvernement de la République centrafricaine a annoncé qu'une attaque menée par un «aéronef» avait visé ses soldats ainsi que des militaires alliés dans la ville de Bossangoa, située dans le nord-ouest du pays. Les autorités n'ont pas fait état de victimes, même si elles précisent que l'attaque a occasionné d'«importants dégâts matériels».

«[L'engin] a largué des explosifs dans la ville prenant pour cibles la base de nos Forces de défense et de sécurité (FDS), celle de nos alliés ainsi que l'usine de coton», rapporte Bangui, précisant que les faits ont eu lieu dans la nuit du 27 au 28 novembre.

Après cette attaque, l'aéronef «a pris la direction du nord de la République centrafricaine avant de traverser les frontières», peut-on encore lire dans le texte signé par le porte-parole du gouvernement, Serge Ghislain Djorie. Les autorités précisent qu'une enquête a été ouverte et que «cet acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix ne saurait rester impuni».

Sur demande de la République centrafricaine, au moins un millier d'instructeurs militaires russes sont déployés dans le pays pour former les forces armées, la police et la gendarmerie centrafricaines, selon le ministère russe des Affaires étrangères. Moscou affirme qu'aucun de ses hommes «ne prend part directement aux opérations de combats contre les groupes armés illégaux» qui sévissent dans la région.

Dans un rapport publié en 2021, un groupe d'experts de l'ONU affirmait pour sa part que des instructeurs de la société privée russe Wagner étaient déployés dans le pays, et les accusait de graves violations des droits de l'Homme. Ni Moscou ni Bangui n'ont confirmé la présence sur place du groupe Wagner. En outre, la diplomatie russe a rappelé par le passé la différence entre les intérêts propres à cette société et la politique étrangère de la Russie.

Mandatée par l'ONU, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) est également sur place dans le pays pour tenter de stabiliser la situation sécuritaire et rétablir l'autorité de l'Etat dans tout le pays. Le gouvernement du président Faustin Archange Touadéra fait en effet face à l'insurrection de groupe armés qui continuent de mener des actions de guérilla sporadiques contre les militaires et leurs alliés.

La ville de Bossangoa est située non loin de la frontière avec le Tchad, dans le nord, avec qui les relations sont particulièrement tendues. Bangui accuse en effet N'Djamena de laisser des groupes armés utiliser son territoire comme base de repli et d'avoir accordé l'asile à leur principal chef, l'ex-président François Bozizé. 

Fin mai 2021, le Tchad avait pour sa part accusé l'armée centrafricaine d'avoir tué six de ses soldats, dont cinq «enlevés et exécutés», dans l'attaque d'un poste frontalier sur son territoire. N'Djamena avait alors parlé de «crime de guerre».

En décembre 2021, des militaires des deux pays avaient échangé des tirs de part et d'autre de la frontière et un soldat tchadien avait été porté disparu.

 

Un avion inconnu cible la base Wagner en République centrafricaine

Posted by Merlin Charpie

BANGUI, République centrafricaine – Les autorités de la République centrafricaine ont ouvert une enquête après qu’un avion de chasse volant à basse altitude a largué des explosifs près d’une base de mercenaires russes travaillant avec l’armée du pays.

L’attaque a eu lieu lundi aux premières heures de la base Cotenaf à Bossangoa, où des témoins ont déclaré que la base utilisée par le groupe russe Wagner et les maisons environnantes avaient été touchées.

« Les paramilitaires russes ont manifesté très tôt leur indignation en tirant en l’air de 5 à 6 heures. Pour le moment la ville est calme, les commerces ne sont pas encore ouverts et les gens ont peur de vaquer à leurs occupations », a déclaré Robert Faradanga, un journaliste communautaire local.

Il n’était pas immédiatement clair qui était responsable de l’avion qui a largué les explosifs.

Le ministre de l’Information, Serge Ghislain Djorie, a déclaré dans un communiqué que l’avion inconnu s’est dirigé vers le nord après l’incident avant de quitter l’espace aérien du pays.

« Cet acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix ne restera pas impuni », a déclaré Djorie.

En République centrafricaine, des combattants de Wagner font le tour de la capitale Bangui dans des véhicules militaires banalisés et gardent les mines d’or et de diamants du pays. Ils ont contribué à repousser les groupes rebelles armés et à maintenir le président Faustin-Archange Touadera au pouvoir.

Cependant, le groupe de mercenaires a également été accusé d’avoir commis des violations des droits de l’homme. Un rapport publié plus tôt cette année par l’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine a cité un certain nombre d’attaques qui auraient été menées sur les ordres des forces armées du pays et de leurs alliés du groupe Wagner.

Dans un cas, des mercenaires russes ont empêché les Casques bleus de l’ONU d’accéder à un village où les forces armées du pays et les Russes avaient « apparemment ouvert le feu sur des civils sans discernement ».

Lors de l’une des attaques qui auraient été ordonnées par les Russes, des militants se sont rendus dans le village de Boyo et ont tué 19 civils de sexe masculin. Le rapport de Yao Agbetse, l’expert indépendant de l’ONU, indique également que des blessés ont été enterrés vivants.

La rédactrice d’Associated Press Krista Larson à Dakar, au Sénégal, a contribué.

 

Mystère en Centrafrique Un avion étranger bombarde des soldats et leurs alliés russes

Le gouvernement centrafricain fait état d’un bombardement qui a pris pour cible un camp militaire dans le nord du pays.

Publié: 28.11.2022, 19h13Mis à jour: 28.11.2022, 19h33

Le gouvernement de la Centrafrique a affirmé lundi qu’un avion venu et reparti dans un pays voisin a bombardé dans la nuit un camp de militaires et de leurs «alliés» paramilitaires russes dans le nord, n’occasionnant que des dégâts.

L’appareil «a largué des explosifs dans la ville» de Bossangoa «prenant pour cible la base de nos forces de Défense, celle de nos Alliés ainsi que l’usine de coton», lit-on dans un communiqué du gouvernement de ce pays où l’armée et des centaines de combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner combattent des rebelles. Bangui désigne toujours les paramilitaires russes par le mot «Alliés».

C’est la première fois, du moins annoncée publiquement, que cette attaque présumée par un avion hostile survient, au moins depuis le début de la guerre civile en 2013.

«Ces explosifs ont occasionné d’importants dégâts matériels», poursuit le communiqué. «Cet aéronef, après avoir commis ces forfaits (…) a pris la direction du nord (…) avant de traverser nos frontières», assure le gouvernement. C’est le Tchad qui se trouve au nord de Bossangoa, une ville il y a encore peu aux mains de rebelles.

AFP

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 12:44
QU’EST-CE QUI A FRAPPÉ LE NORD DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ?

Lu pour vous

 

AVION, DRONE DE COMBAT, OU MUNITION RODEUSE : QU’EST-CE QUI A FRAPPÉ LE NORD DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ?

https://www.avionslegendaires.net/   Par Arnaud 29 novembre 2022

C’est le brouillard (médiatique) le plus épais qui entoure actuellement la localité centrafricaine de Bossangoa. Officiellement cette ville d’une trentaine de milliers d’habitants a été bombardée dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 novembre 2022, notamment contre une position où étaient stationnée des mercenaires russes. Cependant les forces armées centrafricaines sont toujours incapables d’expliquer ce qui a bien pu les attaquer ni qui a ordonné une telle frappe. Selon les autorités de Bangui il n’y aurait aucune victime, uniquement des dégâts matériels.

Factuellement on sait que peu avant 3 heures du matin, ce lundi 28 novembre 2022 le cantonnement militaire de Bossangoa, huitième plus grande ville du pays, a été bombardé. Y sont encasernés des soldats centrafricains mais également des mercenaires russes du groupe Wagner, deux populations qui visiblement n’ont pas été blessés par l’attaque aérienne. Et les déclarations faites à l’AFP et à Reuters par les porte-paroles centrafricains laissent songeurs. En effet ceux-ci ont insisté sur le fait que le ou les aéronefs qui avaient attaqué l’ont fait dans le plus grand silence. Une manière comme une autre de signifier que selon eux il ne peut s’agir d’avions de combat à réaction ni d’hélicoptère.

En outre les autorités centrafricaines ont accusé un de leurs voisins d’être coupable ou tout le moins complice de cette attaque aérienne. Sans forcément les nommer, sans doute par prudence diplomatique, la République Centrafricaine a particulièrement pointé du doigt les autorités camerounaises et tchadiennes. À partir de là elles sont entrées dans des arguments assez fallacieux auxquels nous n’apporterons aucun crédit.

C’est là que désormais donc nous tombons dans l’hypothétique. Et celui-ci revêt dans cette affaire trois possibilités :

L’avion d’appui tactique et d’attaque au sol turbopropulsé, type Beechcraft AT-6 Wolverine, Embraer A-29 Super Tucano, ou TAI Hürkus-C.

Le drone de combat, type Baykar Bayraktar TB.2, Chengdu Wing-Loong II (voir photo d’illustration en couverture d’article), ou encore General Atomics MQ-1C Gray Eagle.

La munition rodeuse, type HESA Shahed 136, IAI Harpy, ou Zala Lancet.

Comme nous vous l’avions présenté il y a quelques semaines le Cameroun autant que le Tchad ne possèdent pas d’avions d’appui tactique de ce genre. Leurs avions sont des jets. Ils n’alignent pas plus d’ailleurs de drones de combat, sans doute un peu trop onéreux pour leurs finances. Quant aux munitions rodeuses ni l’un ni l’autre n’en est officiellement client. Le mystère demeure donc entier, et le brouillard pas prêt de se désépaissir.

Très objectivement à bien y regarder et aux vues des annonces de dégâts on ne peut s’orienter que vers deux options. La première est celle d’une munition rodeuse, similaire à celles employées par la Russie contre les populations civiles en Ukraine. La seconde serait celle d’un drone de combat bricolée. De tels engins ont déjà été observées par le passée en Afrique sub-saharienne et au Proche Orient, et ne nécessitent pas des travaux d’ingénierie particulièrement poussés. C’est plus l’œuvre de génies du système D qu’autre chose.

Quoiqu’il en soit ce «raid aérien» a enflammé les réseaux sociaux, sur fond de francophobie de plus en plus exacerbée en Afrique sub-saharienne. Beaucoup y ont vu, sans le moindre commencement de début d’argument ou de preuve la patte des États-Unis ou de la France, en raison de la présence du groupe pseudo-militaire privé russe Wagner.

On remarquera aussi que les Centrafricains ont refusé l’accès du site aux caméras des médias internationaux, ceux-là même qui aurait pu montrer des images permettant de commencer à expliquer ce qui s’y est réellement passé. C’est dommage.
Affaire (en tous cas) à suivre.

Photo © Keypublishing.

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 12:25
Nouvelles nationales sur RFI
Nouvelles nationales sur RFI

 

Centrafrique: un aéronef inconnu bombarde un camp militaire à Bossangoa

https://www.rfi.fr/ Publié le 28/11/2022 - 22:38 Modifié le : 28/11/2022 - 23:20

Interrogations et incrédulité à Bossangoa, nord-ouest de la Centrafrique, après le réveil en sursaut causé dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 novembre par de fortes détonations en provenance du camp militaire des forces armées centrafricaines (Faca) et des paramilitaires russes de Wagner. Le gouvernement a affirmé ce lundi soir 28 novembre qu’un avion non identifié avait bombardé le site, sans faire de victimes.

Selon le communiqué publié par le ministre de la Communication Serge Djorie, un aéronef a largué des explosifs peu avant 3h du matin sur la ville de Bossangoa, ciblant le campement militaire et l’ancienne usine de coton, avant de repartir vers le nord et de traverser la frontière.  

La « cellule coton » abrite depuis des années des forces militaires : Français de Sangaris, casques bleus de la Minusca ; puis Forces armées centrafricaines (Faca) et paramilitaires de Wagner depuis la reprise de la ville des mains de la rébellion CPC en février 2021. Ils en ont fait une base importante pour les régions nord et ouest du pays.

Des dégâts matériels, mais pas de victimes

Des témoins sur place ont confirmé deux passages en pleine nuit d’un aéronef non identifié, suivis d’intenses détonations en provenance du camp. Des tirs à l’arme lourde et à l’arme légère ont été entendus jusqu’à l’aube. Des projectiles ont été retrouvés dans l’ancienne usine, sur le terrain de football attenant, et dans la concession voisine, du directeur des Eaux et Forêts. Un témoin joint par l'AFP dit avoir retrouvé des bouts de fer dans la toiture de sa maison.

Le maire de Bossangoa, qui confirme l'attaque, évoque la présence d'un avion sans lumière et faisant peu de bruit. Il ajoute que la cible était bien l'usine de coton utilisée par les Faca et les mercenaires russes de Wagner.

Aucune victime n’est à déplorer. Le communiqué du gouvernement confirme que d’importants dégâts matériels ont été constatés. Il ajoute qu’une enquête a été ouverte. Le gouvernement dénonce « un acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix et qui ne restera pas impuni ». 

Un communiqué de presse de la plateforme de la coordination de la Galaxie nationale centrafricaine, proche du pouvoir, a immédiatement rédigé un communiqué dans lequel elle parle de « déclaration de guerre de la France génocidaire ». Une accusation vivement réfutée par Paris. L'état-major des armées indique qu'il n'y a aucune activité militaire française en RCA.

De source locale, la ville de Bossangoa n’avait pas connu d’alerte sécuritaire ces derniers mois.

Aujourd'hui, les regards se portent vers les groupes rebelles mais une action aérienne de leur fait serait une première. Joint ce lundi, un cadre du groupe armé CPC, qui opère dans la région, a nié tout lien avec cette attaque.

 

Centrafrique: le milicien Maxime Mokom bientôt en liberté provisoire?

https://www.rfi.fr/ Publié le : 10/11/2022 - 20:58 Modifié le : 10/11/2022 - 20:59

Avec notre correspondante à La HayeStéphanie Maupas

Va-t-on vers un coup de théâtre dans l’affaire Maxime Mokom, devant la Cour pénale internationale ? Arrêté en mars sur la base d’un mandat d’arrêt émis quatre ans plus tôt pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, le milicien centrafricain pourrait bientôt être mis en liberté provisoire. C’est en tout cas ce que laisse entendre une décision des juges rendue le 7 novembre.

Il est plutôt rare que des juges invitent un détenu à réclamer sa libération. Mais il faut dire que l’affaire Mokom est aujourd’hui dans l’impasse. Les audiences de mise en accusation prévues fin janvier vont devoir être reportées. Car pour l’instant, Maxime Mokom ne dispose que d’un avocat de permanence, qui est chargé des affaires courantes.

Les juges ont rejeté il y a déjà sept mois l’avocat choisi par le milicien anti-balaka, Nick Kaufman. Pour les juges, il y aurait un conflit d’intérêt puisque cet avocat a aussi été, dans le passé, le conseil de Nourredine Adam, l’un des chefs de la Seleka, aujourd’hui en fuite. Tout cela a valu une longue procédure. Dans ce cadre-là, les juges avaient décidé en juillet de rendre public le mandat d’arrêt dressé contre Nourredine Adam.

Aujourd’hui, la question est devant la Chambre d’appel. Mais la décision tarde à venir. Ce qui a donc suscité l’impatience des juges chargés de la mise en accusation. Les représentants des victimes ont d’ores et déjà annoncé qu’ils s’opposeraient à la libération de Maxime Mokom en Centrafrique. Ils estiment que la situation sécuritaire y est « extrêmement instable ». 

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 12:13
Bangui-N'Djaména, le point sur des relations souvent tendues

 

Lu pour vous

 

https://www.dw.com/ 29.11.2022

Quelle est la nature actuelle des relations entre la Centrafrique et le Tchad qui s'accusent souvent mutuellement d'actes hostiles?

En Centrafrique, le bombardement ayant ciblé une base des forces de défense du pays ainsi que celle des paramilitaires russes  à Bossangoa continue de susciter des interrogations. Une enquête a été ouverte et dans un communiqué, les autorités centrafricaines assurent que l'avion à l'origine du bombardement, qui a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, "a pris la direction du nord”. En direction du Tchad donc, un pays souvent accusé de servir de base arrière à des groupes rebelles.

Avant d'évoquer les tensions que la présence de certains rebelles centrafricains sur le sol tchadien, suscitent entre les deux pays, il faut noter que pour le moment rien n'indique un lien avec le Tchad. Mais par le passé, Bangui a déjà reproché à N'Djamena de laisser des groupes armés utiliser son territoire comme base arrière.

Le Tchad est en effet accusé d'avoir soutenu des forces centrafricaines qui ont renversé des gouvernements centrafricains, hébergé des opposants centrafricains et d'être même intervenu en territoire centrafricain.

Bangui aussi accusé

N'Djamena avait pour sa part accusé, durant le mois de mai l'année passée, l'armée centrafricaine d'avoir tué six de ses soldats dans l'attaque d'un poste frontalier sur son territoire.

Les autorités tchadiennes n'avaient pas hésité à parler de "crime de guerre". Plus tard en décembre, des militaires des deux pays avaient échangé des tirs de part et d'autre de la frontière et un soldat tchadien avait été porté disparu. En février 2022, la tension est de nouveau montée quand un document sonore a fuité.  

Dans ce document, le chef rebelle tchadien, leader de l'UFR Timan Erdimi  faisait part de sa volonté de convaincre le groupe paramilitaire russe Wagner, très actif en Centrafrique où il intervient aux côtés du gouvernement, de l'aider à chasser du Tchad Mahamat Idriss Déby alors président du Comité militaire de transition à la tête du pays. Timan Erdimi a par la suite rallié le pouvoir tchadien.

En dépit de la tension qui est bien réelle entre les deux pays, nombreux sont les observateurs qui insistent toutefois sur l'importance du dialogue pour aller de l'avant. Quant à l'attaque de Bossangoa, les autorités centrafricaines l'assurent, une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités.

Enrica Picco est responsable Afrique centrale de l'International Crisis Group (ICG). Selon elle, il est difficile pour le moment de faire un lien entre l'attaque de Bossangoa et le Tchad, mais elle revient tout de même sur les relations tendues entre Bangui et N'Djaména.

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 11:43

 

Centrafrique: Tentative d’évasion des prisonniers à Bocaranga au Nord-ouest du pays

  novembre 29, 2022 2:44

BOCARANGA, le 29 Novembre 2022 (RJDH)— A Bocaranga au Nord-ouest de la République Centrafricaine, des prisonniers ont tenté de s’évader dans la nuit du 27 au 28 novembre 2022, mais suite aux tirs d’intimidation  des agents pénitentiaires, la situation est revenue à la normale.

Dans la nuit du dimanche au lundi 28 novembre, des coups de feu ont été entendus à Bocaranga dans Lim-Pendé. D’après les informations du RJDH, une tentative d’évasion des détenus serait à l’origine de ces crépitements d’armes. Contacté, Aimé Césaire Kondomon,  maire de la ville, a confirmé l’information  tout en soulignant que, « ces crépitements d’armes, c’était juste pour dissuader les détenus qui tentaient de s’évader. C’est pourquoi la gendarmerie a tiré en l’air  pour les intimider afin de les maintenir ».

Pour l’heure, la quiétude règne  dans la ville de Bocaranga et la population vaque librement à ses occupations. La ville n’est pas paralysée et le sous-préfet a réuni les autorités locales et administratives pour une réunion relative à la fête du 01er Décembre qui sera célébrée le 03 décembre prochain.

« Donc il n’ y a pas de panique à Bocaranga, la ville est calme, les activités tournent normalement », a poursuivi le président  de la délégation spéciale de la ville.

Cette tentative d’évasion serait peut être due à la mauvaise condition de vie et au non-respect des droits  des prisonniers en Centrafrique.

 Jocelyne Nadège Kokada

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 10:58
Nouvelles nationales sur RNL
Nouvelles nationales sur RNL

 

Centrafrique : vague de réactions après l’attaque d’une base des FDS et de leurs alliés russes à Bossangoa

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 29 novembre 2022 20:30

Au lendemain de l’attaque qui a visé une base des forces de défense et de sécurité et leurs alliés russes à Bossangoa, les réactions se multiplient. Alors que l’Assemblée nationale exige l’ouverture d’une enquête, le gouvernement, lui, promet que cet acte ne restera pas impuni. Le Mouvement de Libération du peuple centrafricain (MLPC) demande que des mesures idoines soient prises. Cependant, le Front républicain entend demander des comptes à la Minusca.

Quelques heures seulement après l’attaque à la bombe de la base des forces nationales et de leurs alliés à Bossangoa, les réactions ont fusé de tous les côtés.   L’Assemblée nationale a condamné cet acte et exige l’ouverture d’une enquête.

"Au nom de tous les élus de la Nation, je condamne, avec la dernière vigueur, cette provocation que rien ne saurait justifier et exige qu’une enquête soit diligentée afin d’identifier cet aéronef, sa provenance et ses commanditaires. J’exhorte le gouvernement à prendre toutes les dispositions qui s’imposent afin de garantir l’inviolabilité de notre espace aérien et sécuriser les populations centrafricaines" a déclaré Simplice Mathieu Sarandji, président de l’Assemblée nationale.

Pour le gouvernement qui n’entend laisser impuni cette agression, une enquête est déjà ouverte.

"Selon les renseignements, cet aéronef, après avoir commis ces forfaits, a survolé la ville de Bozoum et a pris la direction du Nord de la République centrafricaine avant de traverser nos frontières. A cet effet, le gouvernement tient à informer l’opinion nationale et internationale que cet acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix ne saurait rester impuni. Par conséquent, le gouvernement prend acte des préoccupations de l’Assemblée nationale et l’informe qu’il a déjà ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire afin de recueillir toutes informations utiles et de situer les responsabilités", peut-on lire dans le communiqué publié par Serge Ghislain Djorie, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.

Le MLPC appelle à des mesures idoines

"Le MLPC, en tant que parti progressiste, s’inscrit dans la logique de la paix et de la sécurité véritable pour notre pays. Nous condamnons sans ambages, tout acte de violence y compris, celui-ci. Nous demandons aux autorités politiques centrafricaines d’ouvrir une enquête pour déterminer l’origine de cet aéronef et de prendre les mesures idoines pour que ces actes-là ne se répètent plus" a lancé Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) et membre de l’opposition politique.

Le Front républicain interpelle la Minusca

Pendant que les appels à l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’origine de l’aéronef, auteur de l’attaque, se multiplient, le Front républicain pousse loin sa réflexion. Cette organisation politique, proche du pouvoir, affirme ne pas comprendre comment un appareil volant, équipé d’équipements létaux, puisse violer le territoire centrafricain, survoler des villes et lancer une attaque sans que la Minusca, la mission de l’Onu en Centrafrique, ne soit au courant. Pour Héritier Doneng, son coordonnateur, la lumière doit être faite sur cette affaire.

"Nous avons appris que cette attaque a causé d’énormes dégâts sur la population civile ainsi que sur l’usine de coton qui se trouve à Bossangoa. Nous condamnons cette attaque lâche visant à attaquer la population civile en présence des forces onusiennes" a déploré Héritier Doneng avant de préciser que "lorsqu’on parle du Nord-ouest, nous avons le Cameroun et la République Tchad. Comment un avion de ce genre puisse assaillir le territoire centrafricain en provenance du Nord-ouest" s’est interrogé le leader du Front républicain.

Ne voulant se limiter qu’aux condamnations, le Front républicain envisage de demander des comptes à la mission de l’Onu pour le maintien de la paix en Centrafrique, Minusca.

"Nous préconisons de demander des comptes, dans les prochains jours, à la Minusca. Il est question que la Minusca et le gouvernement centrafricain puissent se réunir dans un bref délai pour nous apporter la lumière sur cette triste attaque" a exigé Héritier Doneng.

De nombreux Centrafricains, que nous avons interrogés dans les rues de Bangui, ont exprimé leur inquiétude face à cette attaque dont l’origine reste méconnue. Ils souhaitent que les autorités centrafricaines doublent de vigilance et renforcent les capacités du pays en moyens de défense anti-aérienne.  

Selon des autorités locales de Bossangoa, cette attaque à la bombe qui a visé cette base militaire, n’a pas fait de victimes. Cependant, il est difficile d’identifier l’origine et la marque de l’engin qui a largué l’explosif. Seules les enquêtes en diront plus.

 

Bangui : montée inquiétante des vols à mains armées dans plusieurs quartiers

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 29 novembre 2022 09:48

Après un moment de répit, les vols à mains armées refont surface à Bangui. Ces actes sont beaucoup plus signalés dans les secteurs Sud et Est de la capitale, où des cas de vols de motocyclettes, de visites nocturnes inopinées et d’agressions de piétons sont régulièrement enregistrés aux heures tardives. Pour sa part, le gouvernement assure que des dispositions sont déjà prises.

La plainte est généralisée et la peur continue de gagner les habitants du 2ème arrondissement de Bangui. Il y a deux semaines, un conducteur de mototaxi a été abattu par des individus armés au quartier Bakongo et sa moto a été emportée. Ces actes mettent à mal la quiétude de la population. A en croire les habitants du quartier Bakongo, il est hautement risqué de sortir au-delà de 20 heures.

« Nous demandons à la police de multiplier ses patrouilles »

"Nous en avons marre des braquages. Vers 20 heures, le quartier est déjà calme. On ne peut plus rentrer, ni sortir de chez soi. Les jeunes qui sont tués ; pour la plupart c’est des conducteurs de mototaxi. S’ils ne font rien, on dit qu’ils ne veulent pas travailler. Maintenant qu’ils se débrouillent, ils sont froidement assassinés. Nous demandons à la police de multiplier ses patrouilles" a souhaité Thierry, un habitant du 2ème arrondissement.

Ces vols à main armées n’affectent pas que le 2ème arrondissement de Bangui. Presque tous les secteurs de la capitale font face à cette situation.

« Ce cycle de violence-là est un peu partout »

"Dans la même nuit, en moins de 30 minutes au quartier Plateau, on a abattu un soldat des Faca et deux conducteurs de motocyclette. Ce cycle de violence-là est un peu partout à travers la ville voire dans le pays" a indiqué Joseph Bendounga, député de Bimbo 3.

Face à cette hémorragie, le gouvernement rassure. Selon lui, plusieurs opérations de sécurisation se sont soldées, ces derniers mois, par des arrestations.

« Aujourd’hui, des dispositions sont prises »

"Face à cette situation, l’Etat, par la voix du ministre de la Sécurité publique, s’engage à stopper l’hémorragie. Nous menons quotidiennement des patrouilles nocturnes. Donc, il y a un travail qui se fait. Il y a eu même des arrestations. Aujourd’hui, des dispositions sont prises. Nous restons vigilants afin d’éviter que ces choses-là continuent" a affirmé Aristide Briand Reboas, ministre de la Jeunesse et de l’Education civique.

Selon des chiffres rendus publics par le président national des conducteurs de mototaxis, à l’intervalle d’un mois, au moins 24 conducteurs de motos ont été tués dans l’exercice de leur fonction par des braqueurs à Bangui et dans sa périphérie. Un sujet devenu de plus en plus préoccupant dans la capitale.

 

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