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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 02:53

 

 

 

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WASHINGTON AFP / 28 décembre 2012 03h14 - Les Etats-Unis ont annoncé jeudi soir avoir fermé leur ambassade en Centrafrique et fait évacuer leur ambassadeur et son équipe, en raison des troubles dans ce pays d'Afrique.



L'ambassade des Etats-Unis à Bangui a provisoirement suspendu ses opérations le 28 décembre (heure de Bangui, Ndlr) en raison de la situation sécuritaire en République centrafricaine (...). L'ambassadeur Wohlers et son équipe diplomatique ont quitté Bangui aujourd'hui avec d'autres ressortissants américains, a annoncé dans un communiqué un porte-parole du département d'Etat, Patrick Ventrell.



Un porte-parole du ministère de la Défense, Todd Breasseale, a précisé que le commandement américain en Afrique avait appuyé l'évacuation de l'ambassade des Etats-Unis à Bangui, notamment l'acheminement de ressortissants américains et d'étrangers vers des lieux sûrs de la région.

Un autre responsable officiel américain a précisé qu'un avion militaire avait quitté Bangui vers 00H00 GMT.



M. Ventrell, du département d'Etat, a ajouté que cette décision était uniquement due aux inquiétudes sur la sécurité de notre personnel et n'était en rien liée à nos relations diplomatiques continues et de longue date avec la République centrafricaine.



Washington avait déjà exprimé mercredi sa profonde inquiétude face aux troubles en Centrafrique, poussant tous ses ressortissants à quitter le pays et demandant aux autorités centrafricaines de protéger leur ambassade et à la rébellion de cesser les combats.



Les Etats-Unis encouragent toutes les parties en Centrafrique à participer au dialogue sous l'égide de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), laquelle va tenter d'obtenir un cessez-le-feu, a insisté le département d'Etat.



La décision d'évacuer Bangui intervient au lendemain d'une manifestation violente de plusieurs centaines de personnes, proches du pouvoir, qui avaient lancé mercredi des projectiles sur l'ambassade de France. Ces manifestants avaient auparavant fait un sit-in devant l'ambassade des Etats-Unis.



Le président centrafricain François Bozizé, menacé par une rébellion aux portes de Bangui, a appelé jeudi à l'aide les Etats-Unis et l'ex-puissance coloniale française, mais Paris a indiqué qu'elle n'interviendrait pas.



La coalition rebelle du Séléka, qui a pris les armes le 10 décembre, réclame le respect d'accords de paix conclus entre 2007 et 2011, auquel le pouvoir centrafricain ne s'est pas plié selon elle. En deux semaines, elle s'est emparée de villes stratégiques, s'approchant dangereusement de Bangui.



(©)

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Centrafrique-Presse.com - dans AMERIQUE
28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 02:46

 

 

 

 

RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)

 

BANGUI : FRANÇOIS BOZIZÉ PENSE QUE LES REBELLES DU ‘’SÉLÉKA’’ SONT MANIPULÉS PAR L’OCCIDENT

 

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Bangui, 27 décembre 2012 (RJDH) – Le président de la République, François Bozizé, a pointé du doigt ce matin, des puissances étrangères, qui seraient derrière des rebelles de la coalition de rebelles Séléka. Le chef de l’Etat centrafricain estime que ces actions sont orchestrées par ces puissances pour empêcher l’exploitation des ressources naturelles du pays.


Cette déclaration a été faite devant la foule drainée par les ’’Jeunes Patriotes Centrafricains’’, au centre-ville de Bangui. Ceux-ci en étaient à la deuxième journée de manifestation de protestation contre les actions rebelles à travers le pays.


«  J’ai essayé de réfléchir à ces attaques rebelles, et j’ai conclu qu’ils sont manipulés et poussés par des  mains invisibles ; parce que la République centrafricaine commence à émerger ; parce que nous avons une cimenterie ; parce que si on nous laisse tranquille, dans les prochains mois, le pétrole centrafricain va sortir. C’est pourquoi ces puissances orchestrent la destruction de ce pays », a relevé François Bozizé.


S’agissant du dialogue réclamé par les rebelles, il a fait savoir qu’il était le premier à en parler. « Je n’ai pas peur du dialogue », a  souligné François Bozizé dans sa déclaration. Pour lui, toute négociation doit se situer dans le cadre de la déclaration des chefs d’Etat de la CEEAC  qui exigent aux rebelles de retourner dans leurs bases initiales. « On ne construit pas un pays dans la guerre », a-t-il rappelé.


François Bozizé a par ailleurs demandé à la population de manifester, partout à travers tout le pays,  afin de protester contre les attaques et la conquête des villes. Une demande acceptée par les jeunes qui ont prévu trois jours de manifestation.


Par ailleurs, il les met en garde contre tout acte de vandalisme et de violence. « Toutes vos manifestations doivent être pacifiques et dans le respect de la décision des chefs d’Etat de la CEEAC de Ndjaména. Il faut doubler de vigilance dans tous les quartiers de la ville de Bangui. Si vous avez des personnes suspectes, il faut les dénoncer à la police ou à la gendarmerie », a lancé François Bozizé à l’endroit de la jeunesse.


Se prononçant sur les rumeurs autour de la question de son intention  de faire réviser la constitution pour lui permettre de se représenter pour un troisième mandat en 2016, François Bozizé dit ne pas comprendre d’où sort cette information.


« Qui veut toucher à la Constitution ? La Constitution prévoit deux mandats, et les deux mandants sont respectés.  Il ne faut pas tourmenter les gens, il ne faut pas que le peuple se laisse manipuler. Je suis le président de la République et il me reste trois ans selon la constitution  de la République centrafricaine », a-t-il relevé.


Le président de la République rappelle que selon la loi, seul le gouvernement ou l’Assemblée nationale peuvent initier une loi constitutionnelle. Or jusqu’ici, aucune de ces institutions n’a envisagé quoi que ce soit, a-t-il fait savoir.


Depuis le déclenchement des attaques rebelles le 10 décembre, c’est la première fois que le Chef de l’Etat s’exprime en public sur la situation, alors que les rebelles occupent plusieurs villes du pays et qu’ils se trouvent à quelques 340 kilomètres de la capitale Bangui.


Mais alors que le président français, François Hollande affirmait ce matin sur RFI que l’armée française n’interviendrait pas pour défendre le régime en place,  François Bozizé demande à l’ancienne puissance coloniale de l’aider à repousser les rebelles.


 

BANGUI : UNE SITUATION SANITAIRE PRÉOCCUPANTE DANS LES VILLES OCCUPÉES PAR DES REBELLES

 

Bangui, 27 décembre 2012 (RJDH) La situation sanitaire de la population des villes contrôlées par les rebelles de la coalition ‘’Séléka’’, est précaire et nécessite une intervention rapide. Ce sont les propos tenus le mercredi 26 décembre par le docteur Roger Lucien  Nassemnah, directeur de la région sanitaire N° 5.


Selon le Dr Nassemnah, les affrontements qui ont opposé les forces armées centrafricaines (FACA) et les rebelles ont eu des  conséquences graves sur la santé de la  population. De nombreuses personnes ont quitté leur localité d’origine et sont exposées aux risques de tout genre à savoir  les intempéries et les différentes maladies.


« Avec les données qui sont actuellement à notre disposition, des milliers de personnes sont déplacés. L’évolution de la situation laisse à craindre une dégradation de la situation sanitaire et humanitaire dans les zones sous occupation rebelle », a-t-il déclaré.


La région sanitaire N°5 regroupe les préfectures de la Ouaka, de ma Haute-Kotto, le Bamingui-Bangoran et la Vakaga, toutes des zones  contrôlés par les rebelles depuis deux semaines. Il souhaite que des mesures d’urgence soient prises afin d’apporter une assistance à cette population en détresse. Notamment en mobilisant des équipes mobiles de la région et des préfectures sanitaires sous contrôle rebelle, pour une prise en charge sanitaire et humanitaire des victimes.


« Nous lançons un appel à tous les acteurs sanitaires et humanitaires intervenant dans la région de se mobiliser davantage pour la cause des populations», a lancé le docteur Nassemnah.


Par ailleurs il a demandé aux rebelles de faciliter la circulation des équipes sanitaires et des ONG humanitaires intervenant dans les zones de conflits, aux fins d’apporter l’assistance nécessaire aux personnes affectées par ces événements.


Depuis deux semaines, des dissidents des groupes armés de la Convention des patriotes pour la justice et la paix et de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement, réunis dans l’alliance ‘’Séléka’’ ont déclenché des hostilités dans le nord-est puis le centre du pays. Ils ont conquis jour après jours les villes de Ndélé, Sam-Ouandja, Ouadda, Bamingui, Bria, Mbrés, Ippy et Bambari, entre autres.


 

GRIMARI : LA POPULATION VIT DANS LA TERREUR

 

Grimari, 27 décembre 2012 (RJDH) La population de la ville de Grimari (centre) vit dans la terreur et certaines personnes ont quitté la ville pour se réfugier dans la brousse, espérant ainsi échapper à une éventuelle attaque des rebelles de l’alliance  Séléka.


« Nous sommes dans une ville proche de Bambari qui est actuellement aux mains des rebelles et nous pensons que la prochaine conquête des rebelles sera la ville de Grimari », a témoigné un habitant de cette localité, joint ce jeudi par le RJDH. Plusieurs personnes ont de ce fait quitté la ville.


La même source affirme qu’il n’existe aucune présence militaire dans la ville et l’administration ne fonctionne pas depuis la prise de la ville de Bambari par les rebelles. Cette situation inquiète beaucoup plus la population qui pense être abandonnée par le gouvernement censé la protéger.


« Depuis que la ville de Bambari est sous le contrôle des rebelles, les forces armées centrafricaines ont tout simplement quitté la ville. Même les agents de l’Etat et leur famille ont  pris la direction de Bangui. Il n’y a que le personnel soignant qui, malgré les moyens limités, essaye de s’occuper des malades qui arrivent à l’hôpital », a souligné cette source.

La ville de Grimari est située à 80 kilomètres de Bambari qui est aux mains des rebelles de la coalition Séléka depuis le 19 décembre dernier.


 

BANGUI : FIN DE LA GRÈVE DU PERSONNEL D’APPUI DE L’HÔPITAL COMMUNAUTAIRE

 

 

Bangui, 27 décembre 2012 (RJDH) – Le personnel d’appui et les contractuels de l’hôpital communautaire de Bangui ont suspendu le mouvement de grève, le lundi 24 décembre, à cause des attaques rebelles qui ont créé  l’insécurité qui perdure à l’intérieur du pays.


Le délégué du personnel d’appui et des contractuels,  Sébastien Moussa, a fait savoir que le collectif a décidé de reprendre les activités à cause de l’avancée des rebelles du ‘’Séléka’’, qui a déjà plongé la population de Bangui  dans la psychose. Selon lui, un mauvais accueil  dans les hôpitaux, en cette période de crise, pourrait constituer un danger pour la population.


« Nous avons suspendu la grève parce que le directeur de l’hôpital est souvent avec nous, pour nous consoler. Il se démêle constamment pour notre cause. Nous ne pouvons pas le décevoir et plonger la population dans une situation d’abandon », a souligné Sébastien Moussa.


Il rappelle par ailleurs que les conséquences de la grève observée depuis une semaine, sont visibles  au sein des différents services de l’hôpital ; citant entre autre l’insalubrité. «Depuis la grève, il y a des mauvaises odeurs dans les salles d’accouchement, par exemple, parce que celles-ci sont restées plusieurs jours sans nettoyage, les équipements sont sales, la cour est envahie par de mauvaises herbes », a-t-il indiqué.


Le directeur de l’hôpital communautaire, le général Romain Nguitizia, a exprimé sa satisfaction pour la reprise des activités par les grévistes.


Le personnel d’appui et les contractuels de l’hôpital communautaire de Bangui sont entrés en grève le jeudi 20 décembre pour  revendiquer le paiement de trois mois d’arriéré de salaire et de prime de production.  Les manifestants attribuent ce retard de paiement à la décision gouvernementale de l’unicité des caisses de l’Etat.

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Centrafrique-Presse.com - dans Dépêches
28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 02:31

 

 

 

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REACTION DE LA FEDERATION RDC FRANCE-EUROPE-AMERIQUE

 

CRISE ET INSTABILITE EN CENTRAFRIQUE

 

Depuis plusieurs années, le territoire de la République Centrafricaine est devenu le théâtre permanent des rebellions, de guerres civiles. C’est le refuge propice et préféré des acteurs de tout acabit. Les systèmes administratifs sont de plus en plus déliquescents.

 

Depuis 1993, la violence et les guerres civiles semblent devenir le mode choisi pour la transition entre les régimes successifs. Ce qui est dû certes aux gestions scabreuses et «  anti-républicaines » du Pays. 

 

Voilà plus de cinquante ans que la RCA  a accédé à l’indépendance. Le bilan de son évolution, en ces jours, montre tous les indicateurs au rouge. La Centrafrique est classée 142e parmi les 163 pays les plus pauvres au monde par la Banque mondiale.

 

Pourtant, la RCA  avec ces immenses richesses aurait dû réussir; car elle a tout pour réussir. On est amené à croire que ce pays est  victime de ses excès de richesses naturelles tant convoitées.

 

Aujourd’hui allons-nous assister à une répétition de l’histoire? Est-ce à dire que les mêmes causes génèrent les mêmes effets ?

 

Le Rassemblement Démocratique Centrafricain porte des valeurs auxquelles il est profondément attaché. Face à cette grave situation que vit notre pays actuellement, eu égard aux risques de dérives que peut constituer une confrontation armée militaire sur le sol Centrafricain, la Fédération du Rassemblement Démocratique Centrafricain de France-Europe-Amérique exhorte :

 

- A la négociation et au dialogue, facteurs qui rapprochent et rassemblent les hommes


- A prendre des mesures d’urgence pour assurer la protection des citoyens exposés. Le respect de la vie humaine et du devoir de tous


- A garantir l’intégrité et la sécurité du territoire national


- A dissoudre l’Assemblée nationale


- Mettre en place un gouvernement transitoire

 

Enfin, la Fédération RDC-France-Europe-Amérique salue la mémoire de tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille et aussi ceux surpris par la mort brutale et cruelle sans se battre. Ces pertes sont aussi les nôtres.

 

 

Le président


Professeur R.Max SIOPATHIS

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Centrafrique-Presse.com - dans Communiqués
28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 02:25

 

 

 

Bangui arc de triomphe

 

 

Boz centrafrique

 

 

http://www.la-croix.com  27/12/12 - 19 H 51


Le président centrafricain François Bozizé a appelé hier la France et les États-Unis à l’aider à stopper la rébellion du Séléka qui menace Bangui.

 

Depuis le 10 décembre, la rébellion a conquis d’importantes villes du Nord et du Centre. Elle a appelé le pouvoir du président à déposer les armes.

 

Mercredi 26 décembre, à Bangui, des manifestants s’étaient attaqués à l’ambassade de France. Ils réclamaient une intervention de l’armée française pour défendre le pouvoir en place.

 

Enclavée au cœur de l’Afrique centrale, la République centrafricaine est l’un des pays les plus pauvres dumonde, malgré ses richesses potentielles, minières et agricoles, qui commencent à intéresser, surtout les Chinois. Ses cinq millions d’habitants ont subi le règne de l’empereur Jean-Bedel Bokassa de 1965 à 1979, marqué par ses frasques et ses exactions, dont le massacre d’écoliers en janvier 1979.

 

En 2003, le général François Bozizé a renversé Ange-Félix Patassé, élu dix ans plus tôt. Trois ans après, les rébellions de l’Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD) et de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) se sont emparées de plusieurs localités du Nord-Est, dont Birao, reprises avec l’aide de la France et de ses Mirage F1. En 2010, la rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) est entrée dans Birao, reprise cette fois par l’armée tchadienne.


POUR LE « RESPECT » DES ACCORDS


Les trois rébellions ont conclu sous l’égide du Gabon un « accord de paix global », prévoyant la démobilisation, le désarmement et la réinsertion des combattants. Le 10 décembre dernier, la coalition rebelle du Séléka, composée de factions dissidentes, prend les armes pour réclamer« le respect »  de ces accords.


Les rebelles se sont rapidement emparés, dans le centre du pays, de la ville diamantifère de Bria, dans le sud, de la ville aurifère de Bambari et de Kaga Bandoro. Les effectifs et la puissance de feu de la rébellion ne sont pas connus. En face, l’armée régulière centrafricaine a opposé peu de résistance. Hier, François Bozizé a appelé à l’aide Américains et Français.


LA FRANCE PRISE À PARTI


À Bangui, le 26 décembre, plusieurs centaines de manifestants, proches du pouvoir, s’en sont pris à l’ambassade de France, reprochant à Paris son inaction. L’ambassadeur de France, Serge Mucetti, a déclaré que « le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants »,  qualifiant la manifestation de « particulièrement violente ». Air France a fait faire demi-tour à son vol hebdomadaire.


Contacté par La Croix ,  un Français installé de longue date à Bangui estimait que « ce n’est pas la chasse aux Français. Bien entendu, il ne faut pas les provoquer. Il vaut mieux se faire oublier. »  Ce Français venait de voir passer sous ses fenêtres de jeunes Centrafricains qui manifestaient contre « la France qui en veut à notre pétrole »


François Hollande a demandé au ministre de la défense « de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité »  des 1 200 Français vivant en Centrafrique. Jean-Yves Le Drian a confirmé hier que la représentation diplomatique avait été « sécurisée »  par une trentaine de soldats français. 

 

UN APPEL AU « DIALOGUE »


Le président Hollande a souligné que la présence militaire française en Centrafrique n’était pas destinée à « protéger un régime »  contre l’avancée de la rébellion, mais les ressortissants et les intérêts français. Interrogé sur une possible intervention française au profit des personnes déplacées ou des réfugiés, le chef de l’État a souligné que la France ne pouvait « intervenir que s’il y a un mandat de l’ONU »,  relevant que « tel n’est pas le cas ». 

 

Selon le ministère de la défense, environ 250 militaires français sont actuellement basés sur l’aéroport de Bangui. Dans le cadre de la mission Boali, ils assurent un soutien technique et opérationnel à la Micopax (Mission for the Consolidation of Peace in Central African Republic), sous mandat de la Communauté économique des États d’Afrique centrale. Leur mission est d’assurer la « sécurité générale du pays »  et un « soutien à la reconstruction des forces armées »  centrafricaines.


Hier, le Quai d’Orsay appelait à régler la crise « par le dialogue ».  Les relations entre les deux pays sont régies par un « accord de partenariat de défense » signé en avril 2010. À la différence du pacte de 1960, il ne prévoit pas la possibilité pour l’armée française d’intervenir en cas de conflit intérieur dans ce pays. Le Tchad appelé en renfort. Les Nations unies et les États-Unis ont de leur côté annoncé le retrait « temporaire »  de République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles.


 Les renforts tchadiens campent aux portes de Bangui à l’appel du président centrafricain. Le contingent de l’armée tchadienne, arrivé en renfort des militaires centrafricains, doit servir de « force d’interposition », selon N’Djamena. Il s’est positionné sur le dernier axe routier menant à Bangui. 


Les Tchadiens, rompus au combat et plus lourdement équipés, pourraient être le dernier rempart contre une victoire des rebelles. N’Djamena, allié historique de François Bozizé, avait déjà envoyé ses troupes en 2003 pour l’aider à prendre le pouvoir.


LA FORCE MULTINATIONALE ÉGALEMENT PRÉSENTE


De son côté, la force multinationale d’Afrique centrale (Fomac), qui compte plusieurs centaines de militaires en Centrafrique, a annoncé hier matin l’envoi de nouvelles troupes. « Bangui est sécurisée au maximum par les troupes »,  mais « d’autres troupes vont arriver pour renforcer cette mission de sécurisation de Bangui »,  a déclaré à la radio nationale le commandant de la Fomac, le général Jean-Félix Akaga. Il n’a toutefois donné aucun détail sur le nombre et la date d’arrivée de ces éventuels renforts.


Cette force multinationale, mise en place en 2008, avait pour mission d’aider à consolider la paix dans le pays miné par des années de guerres civiles et de nombreuses rébellions. Elle a compté jusqu’à 500 soldats en provenance du Gabon, de République démocratique du Congo, du Tchad et du Cameroun. Elle avait commencé à se retirer progressivement de la Centrafrique, qu’elle était censée quitter définitivement avant le 31 décembre 2013. 


Pierre Cochez

 

 

 

Centrafrique: la discrète présence de la firme EHC et de son président, le général Perez


http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr


EHC en Centrafrique, ce n'est pas un secret, surtout quand on connaît le parcours deson président, le général Jean-Pierre Perez. Mais de là à dire que la petite société joue un rôle occulte et détient les clés d'on ne sait quel manoeuvre politico-militaire...!


Jean-Pierre Perez: président d'EHC depuis juillet dernier, le général Perez est un ancien commandant des EFAO que les Affaires étrangères françaises ont recruté pour qu'il serve de conseiller militaire au président Bozizé. Résultat: un séjour de près de 4 ans à Bangui où JPP a tenté de remettre un peu d'ordre au sein des FACA.


 Après un passage chez Secopex, le voilà chez EHC où il manie le carnet d'adresses pour décrocher quelques affaires. Mais la concurrence est rude en Afrique et l'argent rare: Bangui reste le tremplin qui devrait propulser EHC vers d'autres pays d'Afrique où la société a proposé, aux gouvernements en place, ses services de conseil, encadrement, formation..

.

EHC: à Bangui, la société déploie actuellement un binome de conseillers. A droite Francis Fauchart ; à gauche un ancien officier de la Légion; à Paris (et pas à Bangui, en tout cas pas depuis quelques temps et pas avant quelques semaines), le général Perez. 


Le duo de Bangui tente de former des cadres, ceux dont les mutineries de 1996 et 1997 (et peut-être la paranoïa du régime) ont provoqué l'extinction et dont aurait bien besoin les forces armées de RCA pour barrer la route aux insurgés. Des insurgés dont beaucoup seraient des mercenaires/pillards soudanais recrutés pour susciter le chaos et faire tomber le régime de l'intérieur.

 

 

Centrafrique : "L'avancée de la rébellion est étonnante"


Le Monde.fr | 27.12.2012 à 20h14 • à 23h04 Propos recueillis par Hélène Sallon


Arrivé au pouvoir par la force en 2003, le président centrafricain François Bozizé voit son autorité contestée par la rébellion du Séléka ("alliance" en sango, la langue nationale), qui a pris les armes depuis le 10 décembre. Mardi, Kaga Bandoro a été le quatrième chef-lieu de préfecture du pays a être attaqué et occupé par la rébellion après Ndélé (nord), Bria (centre) et Bambari (centre-sud). Bangui est désormais menacée, bien que la rébellion ait assuré qu'il n'était pas dans son intention de conquérir la capitale. François Bozizé a appelé, jeudi 27 décembre, la France et les Etats-Unis à l'aider à stopper cette rébellion. Tout en refusant d'apporter un soutien militaire à Bangui, la France a appelé à un règlement de la crise par le dialogue.

 

 

Roland Marchal


 

Roland Marchal, spécialiste de l'Afrique subsaharienne au Centre d'études et de recherche internationales (CERI) de Sciences Po Paris, revient sur les enjeux de ce conflit.


Comment expliquer que le Séléka ait pris les armes contre le président François Bozizé ? Qui dirige ce mouvement et quelles sont ses chances de renverser le président ?


C'est une organisation dont on sait assez peu de choses. Elle est formée de groupes dissidents de deux mouvements qui contestent la mise en œuvre des accords de paix de Libreville passés en 2008 entre le pouvoir et les groupes rebelles : l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Ils estiment que ces accords ne vont pas assez loin, que leurs revendications locales ne sont pas prises en compte, notamment sur la prise en charge des combattants. Le paradoxe est que ces mouvements sont commandés par des leaders qui avaient, à l'époque, rejeté ces accords.


Le chef qui fait la différence au sein de ce mouvement est Michel Djotodia, ancien diplomate et fondateur de l'UFDR, ainsi que son porte-parole Djouma Narkoyo et Eric Massi, le fils de Charles Massi, un ministre du président Bozizé ayant fait défection et tué. Ces personnes ne sont pas connues sur la scène politique centrafricaine. Ce sont des personnalités à la marge, qu'on imagine mal s'installer dans la capitale dont ils ne connaissent pas les élites. 


Le mouvement a très vite réussi à contrôler des villes dans le nord du pays car l'appareil d'Etat n'est pas présent, surtout dans l'est du pays. Par effet boule de neige, fort de ses victoires, le mouvement a été rallié par des groupes marginaux et cette partie de la garde présidentielle composée de Tchadiens postés dans la zone frontalière ayant longtemps vécu en Centrafrique. Ils avaient participé à la prise de pouvoir du président Bozizé mais ont été renvoyés fin 2011 face aux problèmes de défection.


Le Séléka est une alliance très hétéroclite et il est surprenant de voir qu'il dispose d'une bonne chaîne de commandement. Politiquement cependant, il ne pourra pas tenir longtemps car il est composé de groupes aux intérêts trop divergents, que ce soit l'argent, l'accès à des fonctions politiques, aux ressources du pays. C'est une des raisons pour lesquelles le Séléka n'est pas pressé d'aller aux négociations car il sait que son unité pourrait vite voler en éclats.


Comment expliquer cette rapide prise de pouvoir de la rébellion ? Disposent-ils d'un soutien interne ou externe ?


Que ces gens aient facilement pris le pouvoir sur leur propre base territoriale ou ethnique n'est pas étonnant. Ce qui est étonnant est de voir leur avancée dans le pays. Cette rébellion combat bien et ne se comporte pas comme avant, en procédant à des pillages ou en maltraitant la population. C'est un signe que cette rébellion est riche, que les combattants peuvent manger à leur faim et qu'il existe une discipline militaire relativement bonne. La question se pose alors de savoir d'où vient l'argent. Il ne vient pas des chefs de la rébellion.


Le suspect idéal est bien entendu le Tchad. Mais je suis assez dubitatif car certains incidents montrent que le président tchadien, Idriss Déby, hésite à intervenir. Il sait que si cette rébellion gagne Bangui, elle va se diviser. Cela donnera lieu à de nouveaux combats dans le Nord et ne permettront pas de sécuriser la région comme il le désire. Aurait-il passé un accord avec cette rébellion ? Cela n'est pas exclu, si l'on considère qu'il a fait libérer récemment des membres de la rébellion.


François Bozizé a pris le pouvoir avec l'aide d'Idriss Déby. Mais il s'est peu à peu autonomisé, s'est enrichi à la tête de l'Etat et a cessé de suivre ses conseils, notamment dès 2006 sur les politiques à mettre en œuvre pour régler les problèmes avec les groupes rebelles. Au printemps, les chefs d'Etat de la région lui avaient une nouvelle fois enjoint de régler ces problèmes en ouvrant un dialogue national et en donnant une plus grande place à l'opposition.


 

M. Déby est peut-être parvenu à la conclusion que le président Bozizé n'est pas capable de faire le travail et qu'il faut le changer. Cependant, soutenir une rébellion au Nord, plutôt musulman, et perçue à Bangui comme composée de Tchadiens, pourrait détériorer davantage les relations entre Centrafricains et Tchadiens et forcer M. Déby à intervenir en Centrafrique contre d'éventuels incidents. En outre, la nature ayant horreur du vide, il faudrait qu'il y ait une alternative crédible au président Bozizé. Or, cela ne semble pas être le cas avec le Séléka, ni au sein de l'opposition centrafricaine qui est très hétérogène, même si elle s'est réunifiée face à l'avancée de la rébellion. Le président tchadien est pris dans ces contradictions.


 

Comment expliquer la position de la France, ancienne puissance coloniale en Centrafrique, qui a dit qu'elle n'interviendrait pas malgré les appels en ce sens du président Bozizé et du président tchadien?


Les Français sont dans une position délicate face à l'appel du président tchadien. La France rétorque que c'est un problème centrafricain, interne, qui doit donc être réglé par la commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale ou l'Union africaine. Cette position est logique sauf qu'elle ne résout pas la crise dans laquelle la Centrafrique est aujourd'hui. 


 

Ces dernières années, la France a fait en Centrafrique du micromanagement à court terme. On a gagné dix petites batailles et finalement on a tout perdu car la Centrafrique a continué à s'enfoncer. C'est la même chose pour l'Union européenne qui n'exprime pas un grand intérêt à résoudre cette crise. Contrairement à des conflits comme le Mali, la Côte d'Ivoire ou la piraterie en Somalie, la France semble ne pas exprimer ici un grand intérêt à intervenir.


 

C'est toute l'histoire de la France en Centrafrique, colonisée un peu par erreur et à un moment d'épuisement, et dont on n'a jamais voulu faire quelque chose. Depuis les années quatre-vingt-dix, le pays est une épine dans le pied de la France car les entreprises françaises là-bas ne font pas beaucoup d'argent du fait du climat délétère pour les affaires. En outre, un glissement de la Centrafrique dans la guerre ne remettrait pas en cause les équilibres dans la région. Le seul danger est que le manque de contrôle de ce territoire grand comme la France par les autorités centrafricaines laisse une liberté totale à des opérateurs économiques et militaires, à l'instar des contrebandiers, pour se déplacer.


 

Propos recueillis par Hélène Sallon

 

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 02:11

 

 

 

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Centrafrique : la France exclut toute intervention malgré les appels à l'aide


http://www.leparisien.fr 27.12.2012, 10h48 

 

Cela ressemble de plus en plus à un dialogue de sourds. Quelques heures après le refus de François Hollande d'intervenir dans un conflit interne africain, le président centrafricain François Bozizé, dans un discours public au centre de la capitale, a appelé la France et les Etats-Unis à l'aider à stopper la rébellion du Séléka, qui a pris les armes depuis le 10 décembre et menace à présent Bangui. 


«Nous demandons à nos cousins français et aux Etats Unis d'Amérique qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles à leur base initiale de façon à permettre la tenue du dialogue à Libreville pour résoudre la crise actuelle», a déclaré le président en sango, langue nationale centrafricaine.



Refus catégorique de Paris



La France a condamné «la poursuite des hostilités en République centrafricaine de la part des mouvements rebelles», appelant à régler «par le dialogue» la crise en Centrafrique, sans répondre à l'appel de Bangui pour un soutien militaire contre les rebelles.



François Hollande avait mis les points sur les «i» ce jeudi concernant la présence militaire française en Centrafrique, secoué par une violente crise politique. «Si nous sommes présents, ce n'est pas pour protéger un régime, c'est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d'un pays, en l'occurrence la Centrafrique», avait déclaré le chef de l'Etat, en marge d'un déplacement à Rungis. «Ce temps là est terminé», avait-il insisté.



A Bangui, plusieurs centaines de manifestants, proches du pouvoir, s'en étaient pris mercredi aux locaux diplomatiques français, reprochant à Paris son inaction face à la progression de la rébellion de la coalition Séléka. Sur le terrain, la force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC), qui compte plusieurs centaines de militaires en Centrafrique, va envoyer de nouvelles troupes pour sécuriser la capitale, a annoncé jeudi son commandant, le Général Jean-Félix Akaga.



«J'invite tous les ressortissants français à contacter l'ambassade»



Le président Hollande a rappelé qu'il avait «fait en sorte que l'ambassade de France (assiégée mercredi par des manifestants, NDLR) qui était menacée puisse être entièrement sécurisée» mercredi par «un détachement français présent qui a assuré cette sécurité de nos ressortissants et de notre représentation diplomatique». «J'invite d'ailleurs tous les ressortissants français à se mettre en rapport avec l'ambassade pour éviter qu'il y ait le moindre risque», a-t-il également déclaré. Le président Hollande avait demandé mercredi au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian «de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité» des 1200 Français vivant en Centrafrique et de l'ambassade. «Ces mesures ont été mises en oeuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire», avait indiqué l'Elysée dans un communiqué.



Les Nations unies et les Etats-Unis ont de leur côté annoncé mercredi le retrait «temporaire» de République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles.



Centrafrique : la France veut protéger ses ressortissants




250 militaires français sur place



Selon le ministère de la Défense, environ 250 militaires français sont actuellement basés sur l'aéroport de Bangui. Dans le cadre de la mission Boali, ils assurent un soutien technique et opérationnel à la Micopax (Mission for the Consolidation of Peace in Central African Republic), sous mandat de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC). Leur mission est d'assurer la «sécurité générale du pays» et un «soutien à la reconstruction des forces armées» centrafricaines, avait précisé mercredi le ministère.



Sur le terrain, «Bangui est sécurisée au maximum par les troupes»(de la FOMAC), mais «d'autres (troupes) vont arriver pour renforcer cette mission de sécurisation de Bangui», a déclaré son commandant le Général Akaga à la radio nationale centrafricaine. Cette force multinationale, mise en place en 2008, avait pour mission d'aider à consolider la paix dans le pays miné par des années de guerres civiles et de nombreuses rébellions. Elle a compté jusqu'à 500 soldats en provenance du Gabon, de République Démocratique du Congo, du Tchad et du Cameroun. Elle avait commencé à se retirer progressivement de la Centrafrique, qu'elle était censée quitter définitivement avant le 31 décembre 2013.



La rébellion aux portes de Bangui



La rébellion du Séléka (Alliance en sango, la langue nationale) a repris les armes le 10 décembre et a conquis d'importantes villes du nord et du centre de la Centrafrique. Elle menace désormais la capitale Bangui, bien qu'elle a affirmé ne pas vouloir attaquer la ville. La rébellion a appelé mercredi le pouvoir du président François Bozizé à déposer les armes. 


 

En Centrafrique, la France gendarme malgré elle

 

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Libération 27 décembre 2012 à 12:40

 

ANALYSE Paris, qui cherche à se défaire de ses habitudes interventionnistes tout en gardant son influence sur le continent, se retrouve cette fois encore en première ligne.

Par THOMAS HOFNUNG


Une ambassade de France protégée par un détachement de soldats français déployés en urgence à la suite d’une violente émeute dans une ex-colonie africaine: les événements qui se déroulent actuellement à Bangui, la capitale de la Centrafrique, ressemblent à un mauvais remake, malgré la rupture promise par les différents locataires de l’Elysée.


Aux prises avec la crise dans le Sahel, François Hollande a certes tenté de banaliser cette brusque poussée de fièvre, précisant, jeudi matin, que la France à Bangui ne protégeait pas «un régime, mais ses ressortissants». Evalués à 1200, dont bon nombre de binationaux, ceux-ci craignent d’être victimes de la colère populaire alors que des rebelles du mouvement Séléka menacent de prendre la capitale. Mais la situation qui prévaut sur place n’en est pas moins singulière : la France ne dispose pas de détachement militaire dans tous les pays où elle compte un millier de ressortissants.


Sur le continent qui lui est le plus proche historiquement et géographiquement, l’ancienne puissance coloniale tente, en réalité, de résoudre une équation a priori insoluble : maintenir son influence tout en se faisant plus discrète. Sous le mandat de Nicolas Sarkozy, tirant les leçons de la crise en Côte d’Ivoire, elle a ainsi rénové tous les accords de défense ou de coopération en matière de défense la liant à plusieurs pays africains, dont la Centrafrique. Approuvés par le Parlement et rendus publics, ces accords bannissent toute idée d’intervention de l’armée en cas de troubles intérieurs. Un cas particulier, toutefois : celui de Djibouti, siège de la principale base militaire française sur le continent (avec 2000 hommes). Paris a accepté le principe d’une clause d’intervention dans ce petit pays situé coincé entre la Somalie, l’Erythrée et l’Ethiopie.

 

Renforts


Mais cette volonté inscrite noir sur blanc de remiser son uniforme de gendarme de l’Afrique se heurte à deux obstacles de taille : l’incurie des armées locales et la faiblesse des forces multinationales africaines en gestation. Dans le cas de la Centrafrique, les rebelles du mouvement Séléka ont progressé sans rencontrer de résistance à l’intérieur du pays, les forces gouvernementales fuyant leur avancée. Tout comme les forces congolaises, le mois dernier, dans le Nord-Kivu face aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.


Autre analogie frappante avec la situation de la République démocratique du Congo (RDC). Dans l’est du Congo, une force internationale sous commandement de l’ONU, la Monusco, est censée protéger la population. Mais quand les armes parlent, les Casques bleus demeurent passifs, tapis dans leurs cantonnements. En Centrafrique, c’est une mission dirigée par l’organisation sous-régionale d’Afrique centrale (la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, ou CEEAC), qui est censée sécuriser le territoire et protéger les civils. Financée par l’Union européenne, et soutenue par les 200 soldats français déployés en Centrafrique, la Micopax (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique) dispose de 400 hommes venus de pays de la région. Mais alors que CEEAC annonce l’envoi de renforts à Bangui, rien ne dit qu’ils auront les moyens et surtout la volonté de s’opposer à la prise de la capitale.


Piège

 

Dès lors, la France se retrouve, malgré elle, placée en première ligne. Parce qu’elle dispose d’hommes aguerris, bien armés, et d’une chaîne de commandement directe. Le pouvoir en sursis à Bangui ne s’y est pas trompé. Mercredi, les manifestants qui s’en sont pris violemment à l’ambassade de France à Bangui sont considérés comme pro-gouvernementaux. Autrement dit : le président François Bozizé, jugé corrompu et peu compétent par la communauté internationale, ferait pression sur Paris pour tenter de sauver son trône. Pour échapper à ce piège, la France dispose d’une dernière carte : son allié, le Tchad, par ailleurs très proche du régime de Bozizé, a déployé des soldats pour barrer la route de Bangui aux rebelles centrafricains.


Reste une interrogation majeure : pourquoi et pour quels intérêts la France maintient-elle des troupes en Centrafrique ? Déjà présente militairement au Gabon et au Tchad voisins, Paris veut sans doute éviter l’effondrement d’un pays situé au cœur du continent, qui risquerait de fragiliser ses voisins, où la France a davantage d’intérêts et de ressortissants. L’Afrique demeure le dernier endroit de la planète où Paris peut encore jouer les premiers rôles (comme en Côte d’Ivoire en 2011) et, donc, maintenir son rang sur la scène internationale. Face à cette réalité géostratégique, la «nouvelle donne en Afrique» promise par François Hollande au lendemain de son élection attendra.

 

 


Centrafrique : la France ne veut plus faire et défaire les régimes

 

 

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Le Point.fr le 27/12/2012 à 14:48 


Le régime de Bangui avait réclamé l'aide française pour mater une rébellion qui menace la capitale. Il a reçu une fin de non-recevoir.


La France a assuré jeudi que son intervention en Centrafrique se limiterait à la protection de ses ressortissants et a exclu toute aide militaire directe au régime de Bangui, conformément à sa volonté de ne plus être le gendarme de ses anciennes colonies. "Si nous sommes présents, ce n'est pas pour protéger un régime, c'est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d'un pays", a déclaré vendredi le président français François Hollande, insistant : "Ce temps-là est terminé."


Paris semble donc envoyer une fin de non-recevoir au président centrafricain François Bozizé, qui a appelé jeudi la France et les États-Unis à l'aider à stopper les rebelles du Séléka. La rébellion a pris les armes depuis le 10 décembre et menace à présent Bangui. La crise "doit se régler par le dialogue", a répété le ministère français des Affaires étrangères, tout en condamnant "la poursuite des hostilités de la part des mouvements rebelles".


Interrogé sur une possible intervention française au profit des personnes déplacées ou des réfugiés, François Hollande a souligné que la France ne pouvait "intervenir que s'il y a un mandat de l'ONU", relevant que "tel n'est pas le cas".


Moins d'ingérence

 

Pendant des décennies, la France n'a cessé de jouer un rôle central en Centrafrique, faisant ou défaisant les

 

régimes, "jusqu'au coup d'État de François Bozizé en 2003 sur lequel Paris avait fermé les yeux", rappelle le spécialiste de l'Afrique Antoine Glaser. En 2007 encore, des parachutistes français étaient intervenus dans le nord-est du pays, en soutien des forces armées contre un mouvement rebelle. "Mais c'était à la frontière du Darfour, il y avait un contexte géostratégique avec le Soudan qu'il n'y a plus aujourd'hui", juge-t-il.


Les relations entre les deux pays avaient déjà été revues sous l'ex-président de droite Nicolas Sarkozy. Elles sont régies par un "Accord de partenariat de défense", signé en avril 2010, qui à la différence du précédent pacte de 1960, ne prévoit pas la possibilité pour l'armée française d'intervenir en cas de conflit intérieur dans ce pays.


La France a cependant encore environ 250 militaires basés sur l'aéroport de Bangui, mais dans le cadre de la mission "Boali" de soutien technique et opérationnel à la Micopax (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique). Sous mandat de la Communauté économique des États d'Afrique centrale, la Micopax est chargée de soutenir "la reconstruction des forces armées" et d'assurer la "sécurité générale du pays".


"On ne fait pas de la sécurité civile ou du maintien de l'ordre", a-t-on cependant assuré au ministère de la Défense, en insistant sur la mission de "formation, instruction et conseil" aux militaires centrafricains. Quelque 1 200 Français vivent en Centrafrique, parmi lesquels un tiers de binationaux, selon le ministère de la Défense. "À ce stade, ils ne sont pas menacés", a dit à l'AFP une source au ministère, et leur évacuation vers Libreville, où la France dispose d'une importante base militaire, n'est pas prévue.


Sécurité des ressortissants

 

"Nous avons invité nos ressortissants présents à Bangui à rester à leur domicile, à éviter tout rassemblement et à rester en contact avec l'ambassade", a souligné de son côté le ministère des Affaires étrangères. À son arrivée au pouvoir en mai, le pouvoir socialiste avait assuré que la France ne voulait plus "rentrer dans un principe d'ingérence" et n'avait "pas vocation à intervenir directement" avec ses troupes combattantes en Afrique.


Selon Antoine Glaser, la France a d'autant plus intérêt à se montrer discrète en Centrafrique qu'elle est très active au Mali, même si elle répète qu'elle n'agira qu'en soutien d'une éventuelle intervention africaine. "Au moment où la France est prête à s'investir au nord du Mali, ça peut être bien de montrer qu'on est prêt à laisser tomber un régime, que la politique de la canonnière est bien terminée", souligne-t-il.


 

Hollande : "La France n'interviendra pas dans les affaires de la Centrafrique"


http://www.france24.com

 

 

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Au lendemain de violentes manifestations contre l’ambassade française en République centrafricaine pour exiger un soutien de la France contre les rebelles du Séléka, François Hollande s’est opposé à toute intervention de Paris.


"La France n’est pas présente en Centrafrique pour protéger un régime". Au lendemain des violences contre l’ambassade de France à Bangui, perpétrées par des manifestants exigeant une intervention de Paris pour contrer la rébellion en Centrafrique, le président français François Hollande s’est montré ferme : la France ne prendra pas part à la crise que traverse le pays. "Si nous sommes présents […], c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts, a ajouté le chef de l’État. Et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays. Ce temps-là est terminé." Jeudi, lors d'une allocution publique tenue dans la matinée, le président centrafricain François Bozizé a officiellement demandé l'aide de la France pour combattre le mouvement rebelle qui contrôle désormais près d'un tiers du pays.


À Bangui, mercredi 26 décembre, plusieurs bâtiments internationaux ont été pris pour cible par des centaines de manifestants proches du pouvoir. Dans l’ambassade de France, caillassée, une cinquantaine de personnes sont restées retranchées pendant plusieurs heures. Jeudi, l’Onu et les États-Unis ont ordonné le rapatriement temporaire de tous les employés jugés non-indispensables dans leurs représentations diplomatiques. La France, en revanche, n’a entamé aucune mesure de départs.


Les manifestants ont dénoncé la passivité de l'ancienne puissance coloniale face à la progression de la coalition rebelle du Séléka, "alliance", en langue sango. Le mouvement a lancé, le 10 décembre dernier (voir chronologie), une "opération reconquête" dans le pays, et s’est emparé de plusieurs villes : Bria, dans le centre-est, Bambari, au sud, et Kaga Bandoro, dans le centre-ouest. Près d’un tiers de la Centrafrique serait à présent entre leurs mains. Les rebelles s’approchent désormais de Bangui, la capitale centrafricaine.


"Mettre la pression sur le gouvernement"


"Pour le moment, les rebelles sont en ‘stand by’. Il faut savoir que l’armée tchadienne [le Tchad est un allié historique du régime de François Bozizé, ndlr] s’est positionnée pour sécuriser Bangui et constituer un parapluie sécuritaire", assure sur l’antenne de FRANCE 24 Thierry Vircoulon, directeur du programme Afrique centrale de l'International Crisis Group.


Le Général Jean-Félix Akagae, commandant de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac), qui compte déjà plusieurs centaines de militaires en Centrafrique, a annoncé jeudi l’envoi de renforts dans le pays.


 

Pour autant, le mouvement rebelle assure ne pas vouloir mener bataille. "La stratégie affichée du Séléka est de mettre la pression sur le gouvernement pour le forcer à des négociations, mais pas de prendre le pouvoir par la force", poursuit le chercheur. Les rebelles réclament le respect d’accords de paix conclus entre 2007 et 2011, qui prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des diverses milices rebelles éparpillées dans le pays. Ces accords n’ont jamais été respectés.


Les chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) se sont retrouvés le 21 décembre dans la capitale tchadienne N’Djamena, pour tenter de mettre fin à la crise politique en République centrafricaine. Le gouvernement et les rebelles se disent l’un et l’autre prêts à ouvrir des négociations à Libreville, au Gabon, sous l’égide du Congo-Brazzaville. "La situation prend une tournure plutôt positive, estime Thierry Vircoulon. Tout le monde semble prêt à des pourparlers, il faut que la mécanique se mette en place sur le terrain et que tout le monde trouve le chemin de Libreville".


Avec dépêches

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 21:05

 

 

 

Bangui ville

 

 

Par Marc-Antoine Bindler avec Jean-Sébastien Soldaïni


http://www.europe1.fr  le 27 décembre 2012 à 20h11

 

TÉMOIGNAGE E1 - Installée à Bangui depuis 30 ans, une Française assure ne pas craindre pour sa sécurité.

 

Après le "caillassage" de l'ambassade de France en Centrafrique mercredi, les Français installés à Bangui ne se sentent pas particulièrement menacés par les troubles qui secouent le pays. Jeudi, le président centrafricain François Bozizé, menacé par une rébellion aux portes de la capitale, a appelé à l’aide Washington et l’ex-puissance coloniale française. Le chef d’État semble désormais très isolé, la France ayant indiqué qu’elle n’interviendrait pas.

 

Jacqueline, résidente française en Centrafrique depuis une trentaine d'années a témoigné jeudi au micro d'Europe 1. Elle assure de ne pas craindre pour sa sécurité même si elle ne se fait pas d'illusion sur d'éventuels pillages.

 

• Des manifs "anti-blancs". "La ville est déserte. Personne ne sort", assure Jacqueline. "J'ai reçu des messages d'amis travaillant à l'ambassade me disant de ne pas me déplacer jeudi à cause d'appels à des manifestations anti-blancs et antimusulmans qui auraient été diffusés sur les ondes de la radio nationale", explique-t-elle.

 

Habituée, Jacqueline confie qu'elle ne craint pour sa sécurité "car c'est la quatrième fois depuis 1996 qu'(elle) vit ce type d'événements". "Il y a une présence de 200 soldats français sur place donc je ne suis pas inquiète" affirme-t-elle

 

• Des pillages à prévoir. Pas de doute pour Jacqueline : "je suis convaincue qu'il y aura des pillages si les rebelles pénètrent dans la ville", explique-t-elle, car "ces armées rebelles se payent sur les habitants". "Si je n'y assiste pas, ça ne me gêne pas" confie la Française d'un ton léger, "je ne suis qu'à deux kilomètres de l'ambassade et je pense que c'est relativement facile de la rejoindre afin de me mettre à l'abri de ça".

 

 

 

NDLR : Face aux rumeurs persistantes faisant état d'infiltration des rebelles dans la capitale par motos taxis, le gouvernement a décidé par arrêté d'interdire l'accès dans la ville de Bangui aux motos taxis de 18 h à 6 h du matin.

 

Par ailleurs, quatre éléments des FACA auraient été abattus à bout portant sur une barrière de sécurité dans la localité de Bogangolo. 

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 20:55

 

 

 

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Quai d'Orsay

 

PARIS 27 (AFP)  La France a condamné jeudi "la poursuite des hostilités en République centrafricaine de la part des mouvements rebelles", appelant à régler "par le dialogue" la crise en Centrafrique, sans répondre à l'appel de Bangui pour un soutien militaire contre les rebelles.


"La France condamne la poursuite des hostilités en RCA de la part des mouvements rebelles", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, lors d'un point de presse.


La coalition rebelle du Séléka (Alliance en sango, la langue nationale) s'est emparée de villes stratégiques et menace Bangui. Le président centrafricain François Bozizé a appelé la France et les Etats-Unis à l'aider à stopper la rébellion.


"Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont rappelé le 19 décembre que les groupes mettant en danger la stabilité du pays devront répondre de leurs agissements", a ajouté Vincent Floreani.


"La France soutient pleinement les décisions annoncées par les chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique centrale, réunis à Ndjaména le 21 décembre: la crise que connaît la RCA doit se régler par le dialogue", a-t-il souligné.


"La France appelle toutes les parties centrafricaines à s'engager de bonne foi dans les négociations qui s'ouvriront prochainement à Libreville", a indiqué Vincent Floreani, en référence aux négociations sous l'égide de la communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) qui doivent réunir gouvernement centrafricain, mouvements rebelles et opposition démocratique.

 

Copyright © 2012 AFP. Tous droits réservés

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 20:12

 

 

 

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27/12/2012  SlateAfrique


Les rebelles centrafricains du Séléka peuvent bien renverser le président François Bozizé, le pouvoir voisin de Yaoundé ne lèvera pas le petit doigt, estime, avec ironie, le dramaturge camerounais Eric Essono Tsimi.

 

Idriss Deby, le président tchadien, n'a pas été bien long à fourrer son nez (et ses armes) dans le micmac centrafricain.


Grand bien lui fasse! Pour sa part, il faut penser que, Paul Biya, le chef de l'Etat camerounais, n’aimerait pas qu’un jour, il lui soit fait ce qu’il n’a jamais fait à personne.


Alors, il pratique religieusement une politique de réserve (c’est-à-dire de silences), d’absence (donc de sommeil), et de neutralité (ou de chaise vide).


La preuve, avec la RDC, le Rwanda, le Malawi et le Togo, le Cameroun fait partie des cinq pays africains à n’avoir pas voté en faveur du statut d’observateur de la Palestine aux Nations unies.


Entre la crainte de représailles de l’Etat hébreu (auquel la rumeur prête une grande influence dans la sécurité présidentielle) et la nécessité de s’aligner sur la position de l’Union africaine, il fallut ne pas trancher, et l’abstention vint!


La peur panique de Biya


Paul Biya a deux phobies fondamentales: une tentative de coup d’Etat (parce qu’il n’a rien à céder de son pouvoir) et le dialogue (parce qu’il n’a rien à concéder de son autorité). Et pour prémunir son cher Cameroun d’une contamination et préserver la paix des cimetières qui y règne, il pratique la vertu internationale de ne pas se mêler des affaires de ses proches voisins.


Seulement, être un vertueux modéré, ça n’est pas tout, il faut protéger sa vertu des attaques de la tentation. Notamment la tentation d’un dialogue avec l’opposition. Vous savez, c’est avec des kalachnikovs que l’on obtient des dialogues en Afrique.


A moins d’un attentat suicide, à moins de situations surréalistes (comme c'est le cas au Mali) où l’on voit un président de la République assailli dans son palais et être battu comme un vulgaire pickpocket, de nos jours un coup d’Etat est techniquement malaisé dans la plupart des pays africains.


Les chances de succès de telles opérations sont infiniment faibles, depuis que des mercenaires et des Etats européens n’aiguillonnent plus les renversements de régime.


De là la mode des rebellions: on déstabilise, on avance, on décrédibilise dans la communauté internationale, et on vainc à l’usure…


Avec, éventuellement, comme ultimes recours, le soutien militaro-humanitaire de l’OTAN, l’appui logistique de la France (Alassane Ouattara lui est éternellement reconnaissant), une résolution (n’est-ce pas un rien prétentieux si l’on considère qu’elles ont rarement résolu quoique ce soit?) du conseil de sécurité.

 

Prévenir vaut mieux que guérir


L’instabilité a franchi depuis longtemps le seuil épidémique en Afrique centrale, alors au cas où la montée en puissance des rebelles du Séléka signifierait le revival des coups d’Etat, on a choisi, au Cameroun, de prévenir plutôt que de guérir.


Pour sa sécurité et celle du Cameroun, Paul Biya ne néglige pas de mobiliser des chars de guerre pour ses déplacements… On a pu le voir le 23 décembre 2012, lors de la finale de la coupe du Cameroun de football... On se serait cru à Damas ou…en Corse: les footballeurs, avant d’aller chercher leur médaille, étaient passés au détecteur des métaux.


J’admets que cela aurait été ridicule si les fouilles avaient eu lieu après, à moins qu’on eût voulu les dépouiller de leurs médailles.


Le mieux me semble-t-il, au lieu de chercher à savoir si c’était plus pertinent avant ou après, cela aurait été de s’abstenir (au nom de notre légendaire neutralité) de ces fouilles corporelles absolument ridicules dans un tel contexte.


Dans tous les cas, vaut mieux ça que de devenir un nouveau foyer d’instabilité. Dans le fond, l’obsession sécuritaire de Paul Biya n’a jamais été indissociable de la nécessité sécuritaire du Cameroun.


Et les Camerounais, au-delà des opinions divergentes qu’ils ont de leur chef, approuvent ce quadrillage de leur territoire. Aucune rébellion, aucune révolte, aucune révolution survenues en Afrique, ces quelques dernières années, n’ont abouti jusqu’à présent à améliorer la prospérité d’un peuple: Egypte, Côte d’Ivoire, RDC, Lybie, c’est partout le chaos.


Et s’il faut attendre que le temps apporte la preuve du contraire, à quoi donc servait de recourir à la force puisque le temps se charge lui-même d’éliminer méthodiquement les plus coriaces des dictateurs?

 

 

La Centrafrique, un butin de guerre


Le Cameroun ne bronchera, pas alors qu’une simple déclaration d’hostilité envers eux peut anéantir les rebelles du Séléka. Toutefois, que l’on ne s’y méprenne pas!

 

Une fois que les rebelles auront pris le pouvoir, le Cameroun ne lèvera pas plus le petit doigt si dans trois ans le fils du président François Bozizé rapplique avec une nouvelle milice de libération.

 

C’est comme ça, messieurs, il y a comme une entente cordiale, un pacte de sang, entre tous ceux qui, dans le pays de Bokassa (qui a dirigé la centrafrique de 1966 à 1979), peuvent disposer de matériel de guerre: ils peuvent se détester mais tous ne manquent jamais de confondre la RCA avec un butin de guerre...

 

On ne se mêle pas, en République du Cameroun, de la stupidité des autres, on parvient à gérer la nôtre et ça nous va.

 

L'ancien président centrafricain Ange-Felix Patassé est décédé, le 5 avril 2011, dans les bras des Camerounais, il ne se trouvera personne par ici pour verser une larme sur Bozizé. Mais s’il veut une porte de sortie, on saura veiller à son intégrité physique.

 

Eric Essono Tsimi

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 20:09

 

 

 

Roland Marchal

 


MERCREDI 26 DÉCEMBRE 2012 / PAR ASSANATOU BALDÉ

 

Les rebelles du Sélaka ont sommé ce mercredi le pouvoir de déposer les armes. Après avoir pris les villes de Ndélé, Bria, et Bambari, ils ont mis la main mardi sur la ville stratégique de Kaga Bandoro. Le Sélaka, coalition de plusieurs groupes armés dans le pays, a repris les armes le 10 décembre, exigeant que les autorités à Bangui respectent les accords de paix signés entre 2007 et 2011. Ces accords prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Roland Marchal, chercheur au CNRS, spécialiste de la Centrafrique, analyse la situation. Interview.

 

La situation est tendue en Centrafrique. Pour le moment, les forces armées centrafricaines, sous équipées, n’arrivent pas à faire face à la rébellion. Le Tchad reste aussi timide face à la situation. Il a envoyé des éléments de son armée à bord d’une vingtaine de véhicules, positionnés en force d’interposition et non d’attaque. Cette passivité du Tchad, lui vaut d’être accusé par certains Centrafricains de responsable de la situation et de soutenir les rebelles. Les chefs d’Etats de la Communauté économique des états d’Afrique centrale (CEEAC) réunis vendredi en urgence à N’Djamena, au Tchad, avaient accepté de renégocier différents accords de paix avec les rebelles. A condition toutefois qu’ils se retirent des villes qui sont tombées entre leurs mains dans un délai n’excédant pas une semaine. Une requête rejetée par les rebelles qui refusent d’effectuer un retrait sans effectuer un accord préalable de cessez-le-feu.

 

Afrik.com : Qui sont les rebelles du Sélaka ? Que revendiquent-ils ? 


Roland Marchal :
 Cette coalition improbable regroupe plusieurs mouvements armés très différents qui sévissent dans le nord de la Centrafrique. L’essentiel de ce mouvement est musulman alors que la majorité du pays est chrétienne. Elle bénéficie des défaites successives de l’armée centrafricaine. Ce qui lui a permis d’intégrer peu à peu différents mouvements armés. Le Sélaka souhaiterait un changement de régime, entre autres le respect des accords de pais signés entre 2007 et 2011, concernant un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Après avoir signé les accords de paix, les rebelles sont passés aux oubliettes. Mais ils ont décidé de reprendre les armes.

 

Afrik.com : Le pouvoir n’a donc pas respecté les accords de paix ? 


Roland Marchal :
 Le pouvoir il est vrai n’a pas été jusqu’au bout des accords de paix. Mais toutefois 30% des effectifs des rebelles en ont bénéficié. Il y a eu des réintégrations de certains membres de ces groupes armés. Certains responsables sont même devenus parlementaires. Il y a donc eu une certaine avancée du processus même s’il devait déjà être achevé quatre ans après la signature des accords. Mais ces accords ne sont pas l’unique revendication des rebelles. Je pense qu’ils s’en servent plus comme un prétexte pour expliquer leur reprise des armes. Ils souhaitent avant tout une plus grande présence de l’Etat dans le nord du pays. Ils réclament des biens publics, des investissements pour développer la région. Mais ce qui est préoccupant aujourd’hui, c’est qu’au sein de la coalition séléka, il y a des ralliés de l’armée centrafricaine. Ce qui constitue donc une joyeuse confusion.

 

Afrik.com : Que se passe-t-il au sein de l’armée centrafricaine ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à faire face à cette rébellion ? 


Roland Marchal :
 L’armée centrafricaine a des officiers bien formés. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Selon une source proche du pouvoir, que j’ai rencontré la semaine dernière lorsque j’étais à Bangui, des officiers supérieurs ont été voir le fils du président Bozizé, ministre de la Défense, et lui ont demandé plus de moyens pour mener l’offensive contre les rebelles. Ce dernier est parti voir son père pour lui faire part des revendications des militaires. Et le président Bozizé lui a répondu : « si tu leur donnes tous les équipements qu’ils réclament, sois sûr que dans les quatre heures qui suivent, ils effectueront un coup d’Etat à mon encontre ». Une phrase qui explique tout. Bozizé a peur de sa propre armée. Il craint qu’elle mène coup d’Etat à son encontre. C’est pour cela qu’il refuse de lui donner plus de moyens pour la renforcer. C’est quelqu’un qui ne prend aucune décision. Il est trop attentiste alors que là il s’agit de sa survie.

 

Afrik.com : Que voulez-vous dire ? Son régime est-il menacé ? 


Roland Marchal :
 Oui son régime est menacé. Il ne fait aucun doute la-dessus. La situation est actuellement extrêmement tendue. Et le régime ne réagit pas. Le problème que vit actuellement le régime est double. D’une part, les officiers supérieurs sont démobilisés mais souhaitent qu’on leur donne plus d’indépendance. Car Bozizé filtre toute leurs décisions, qu’il supervise à la lettre. Les militaires ne peuvent en prendre aucune sans son aval. D’autre part, les soldats que les officiers supérieurs, envoient sur le terrain sont très jeunes. Ils ont très peu d’expérience et perdent beaucoup de bataille. Face à eux, ils ont des rebelles bien armé et formé, qui connaissent très bien le terrain. C’est une véritable boucherie à chaque fois ! La force des rebelles n’est pas impressionnante. Vous les mettez face à l’armée guinéenne, bien organisée, ou l’armée française, ils ne tiennent pas un quart d’heure ! Mais c’est à cause de la faiblesse de l’armée centrafricaine qu’ils sont en position de force actuellement. Tout cela parce que le pouvoir ne laisse pas fonctionner l’armée centrafricaine comme une vraie armée.

 

Afrik.com : Dans quel état se trouve aujourd’hui la Centrafrique depuis que Bozizé a été réélu en 2011 après avoir effectué un coup d’Etat en 2003 ?

 
Roland Marchal :
 C’est un pays de plus en plus pauvre depuis les élections de 2011. L’élite s’est enrichie alors que la population s’est appauvrie. Le gouvernement dit oui à tout ce que Bozizé fait et le parlement n’est pas représentatif des différents partis du pays. Le plus grave c’est qu’un quart du parlement est issue des proches du président. Il y a intégré ses maitresses, celles de ses fils, ses frères, ses oncles, ses cousins, bref toute sa famille y est représentée. Même l’ex-président Ange Félix Patassé, qui a ruiné l’économie du pays, n’a jamais fait cela. C’est pour cela que Denis Sassou Nguesso et Idriss Deby sont très critiques à l’encontre de Bozizé. Il ne faut pas oublier que le coup d’Etat contre Ange Félix Patassé, qui lui a permis de prendre le pouvoir en 2003, est avant tout un coup d’Etat régional. Il a été mené avec le soutien de Sassou Ngesso et Deby. Il y a eu en effet une espèce de convergence régionale pour se débarrasser de Patassé qui devenait trop encombrant. S’il ne prend pas garde, Bozizé pourrait être pris à son propre jeu. En effet, si ces homologues voisins estiment qu’il ne fait plus l’affaire pour diriger le pays, il pourrait également être renversé par un coup d’Etat régional.

 

Afrik.com : Pourtant Denis Sassou Ngesso et Deby ont-ils soutenu Bozizé à son arrivée au pouvoir. Qu’est-ce qui les gêne dans la façon dont il dirige le pays ? 


Roland Marchal :
 Sassou et Deby sont loin d’être exemplaires en matière de démocratie. Mais ils estiment qu’il y a toutefois des limites. Il y a des choses qu’on ne fait désormais plus même lorsqu’on est à la tête du pouvoir. Or ce message, Bozizé ne le comprend pas. Même Omar Bongo, qui était son ami, lui a dit un jour lors d’une discussion : « Tu dois comprendre quelque chose. Il faut savoir faire de la soupe pour ensuite pouvoir la partager avec tout le monde » Il le regardait d’un hébété sans rien comprendre. Pour lui, tant qu’il y a de l’argent, il faut se servir. Bongo n’avait cessé de dire que Bozizé ne ferait pas un bon dirigeant.

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Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 20:05

 

 

 

CEEAC

 

RFI  jeudi 27 décembre 2012

 

La mission diplomatique de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) est à Bangui. Elle a dépêché ses négociateurs au chevet de la République centrafricaine et devrait se mettre au travail immédiatement. Pendant ce temps, ce jeudi 27 décembre dans la matinée, le président François Bozizé a pris un bain de foule en compagnie de milliers de jeunes Banguissois.

 

Le président tente de mobiliser la jeunesse. Ce jeudi matin sur la place de la République, au cœur de Bangui, le président François Bozizé s'est adressé aux jeunes pour les exhorter à défendre la patrie. « Nous n'allons pas nous laisser faire », a expliqué le chef de l'Etat aux jeunes. Il leur a demandé de mettre sur pied des comités de vigilance, de sortir leurs arcs et leurs flèches pour surveiller la capitale, notamment la nuit. Il a aussi stigmatisé, sans les nommer, les pays et les puissances invisibles qui, selon lui, seraient derrière la coalition Séléka qui menace actuellement son pouvoir.

 

Sur le front diplomatique, la CEEAC a dépêché sa mission à Bangui. François Bozizé, ainsi que la coalition Séléka, sont ouverts au dialogue. Reste à en définir les contours et les modalités, ce sera le travail de cette mission.

 

« La mission que la CEEAC envoie va s'entretenir avec le gouvernement centrafricain et avec les responsables politico-militaires et de l'opposition démocratique... »


Nassour Ouaïdou   Secrétaire général de la CEEAC

 

Les renforts pour la Micopax (Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine) devraient quelque peu rassurer le président François Bozizé. Car, malgré les appels à l'aide lancés à la France par le président centrafricain ce matin, Paris n'entend pas jouer un rôle autre que diplomatique dans cette crise. Paris qui, par ailleurs, condamne officiellement la poursuite des hostilités de la part des groupes rebelles.

 

De source diplomatique à Bangui, on dément les informations selon lesquelles il y aurait eu des exactions et des pillages contre les ressortissants français. Paris n'a pas non plus déclenché de plan d'évacuation de ses ressortissants.

 

« Si nous sommes présents, ce n'est pas pour protéger un régime, c'est pour protéger nos ressortissants... »


François Hollande   Président de la République française

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