Crise en Centrafrique : déploiement d'un contingent supplémentaire d'interposition
LIBREVILLE AFP / 28 décembre 2012 23h13- Un
contingent supplémentaire de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC) va être déployé en Centrafrique, ont annoncé les ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des
Etats d'Afrique centrale (CEEAC) réunis à Libreville vendredi pour aborder la crise centrafricaine.
560 hommes sont déjà sur le terrain, et nous avons approuvé la demande du secrétariat général de la CEEAC pour renforcer cet
effectif et lui permettre d'accomplir sa mission d'interposition, face à la progression de la rébellion du Séléka qui menace à présent Bangui, la capitale, a annoncé à l'issue du sommet
Moussa Faki Mahamat, ministre tchadien des Affaires étrangères.
L'objectif avoué est d'amener la FOMAC à s'interposer pour que Bangui et toutes les villes qui ne sont pas prises (par le
Séléka) aujourd'hui ne puissent pas être visées par les rebelles, a souligné le ministre gabonais des Affaires étrangères Emmanuel Issoze Ngondet.
Dans la journée de vendredi, Les forces armées centrafricaines ont lancé une contre-offensive pour reprendre aux rebelles la
ville stratégique de Bambari (centre), alors qu'au même moment, la mission de médiation de la CEEAC a annoncé la tenue de négociations sans délai et sans conditions entre les belligérants à
Libreville.
Tout le monde accepte d'aller au dialogue. Sans condition. Sans préalable, a assuré le général Guy-Pierre
Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC.
Personne n'a posé de conditions particulières (...) ni le président (centrafricain) ni le gouvernement, ni les
rebelles, ni l'opposition démocratique, ni les politico-militaires (ex-rebelles), a-t-il précisé.
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Centrafrique: la mission de conciliation a commencé à Bangui et Ndélé
28/12/2012 à 13:26
Une mission de conciliation de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) a commencé vendredi auprès du
pouvoir centrafricain et des rebelles pour tenter de les amener à la table des négociations en janvier, a appris l'AFP de source officielle.
"L'objectif est d'arriver à des négociations le 10 janvier. La mission est arrivée hier (jeudi) soir à Bangui. Elle a
commencé les discussions avec le pouvoir ici à Bangui et a envoyé une délégation à Ndélé pour rencontrer les rebelles", a appris l'AFP auprès de la Force multinationale d'Afrique centrale.
La CEEAC veut obtenir un cessez-le-feu sur le terrain, avant des négociations entre les deux parties, probablement à
Libreville au Gabon, selon la même source.
La mission, dirigée par le général congolais (Brazzaville) Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC, est
composée de six personnes.
Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC devaient se rencontrer vendredi à Libreville, selon une
source au ministère gabonais des Affaires étrangères.
La coalition rebelle du Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect d'accords de paix signés avec le
gouvernement entre 2007 et 2011, qui prévoyaient des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion.
Les rebelles ont conquis en deux semaines plusieurs villes clés et menacent de renverser le président François
Bozizé.
La Centrafrique, pays enclavé de cinq millions d'habitants, était engagé depuis 2007 dans un processus de paix après des
années d'instabilité, de multiples rébellions, mutineries militaires et putschs qui ont ravagé son tissu économique et l'ont empêchée de tirer profit de ses ressources naturelles.
La Force multinationale d'Afrique centrale, mise en place en 2008, avait pour mission d'aider à consolider la paix dans le
pays. Elle a compté jusqu'à 500 soldats en provenance du Gabon, de République Démocratique du Congo, du Tchad et du Cameroun. Elle avait commencé à se retirer progressivement de la Centrafrique,
qu'elle était censée quitter définitivement avant le 31 décembre 2013.
Centrafrique : négociations entre rebelles et pouvoir
Libération 28 décembre 2012 à 22:47
Une contre-offensive a par ailleurs été lancée par les forces armées pour reprendre la ville de
Bambari.
Les forces armées centrafricaines ont lancé vendredi une contre-offensive pour reprendre aux rebelles la ville stratégique de
Bambari (centre), alors que des négociations ont été annoncées «sans
délai» et«sans conditions» sous l'égide de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).
De violents combats ont eu lieu vendredi à Bambari, place forte des forces fidèles au président François
Bozizé, située à 300 km au nord-est de Bangui, selon une source militaire centrafricaine. Cette ville était tombée en quelques heures le 23 décembre aux mains des rebelles du Séléka,
désormais proches de Bangui, la capitale.
«Des éléments des Forces armées centrafricaines ont attaqué Bambari pour essayer de la reprendre. Les combats ont
été particulièrement violents. On ne sait pas encore qui contrôle la ville», a indiqué cette source sans plus de précisions. De sources concordantes, l’attaque, qui a débuté à 7H00
et duré plusieurs heures, s’est soldée par des «pertes en
vies humaines», sans qu’aucune partie ne soit en mesure de donner un bilan.
Selon une source humanitaire, «des
témoins situés à 60 km de Bambari ont entendu des détonations et des tirs d’armes lourdes pendant plusieurs heures dans la journée».
Cette reprise des combats intervient alors que la mission de médiation de la CEEAC a annoncé en soirée la tenue de
négociations «sans délai»et «sans conditions» entre les belligérants à Libreville.
«Tout le monde accepte d’aller au dialogue. Sans condition. Sans préalable», a assuré le général
Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC.
«Personne n’a posé de conditions particulières (...) ni le président (centrafricain) ni le gouvernement, ni les
rebelles, ni l’opposition démocratique, ni les politico-militaires (ex-rebelles)», a-t-il précisé.
Le général a assuré que le dialogue aurait lieu «sans délai» mais a refusé de fixer
une date, ne confirmant pas celle du 10 janvier avancée par une source proche du dossier. Le général a admis la possibilité de nouvelles «escarmouches», soulignant
que «rien à Bambari ne s’opposait à un dialogue».
Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC - dont les ministres centrafricain, tchadien, gabonais,
ainsi que le commandant de la FOMAC, le général Jean-Félix Akaga - étaient réunis vendredi soir à huis clos à Libreville pour discuter de la crise centrafricaine.
Ils devraient rendre leurs conclusions tard dans la soirée, après les avoir présentées au président gabonais Ali
Bongo.
Un renforcement des forces de la FOMAC pourrait y être discuté. Les ministres devraient aussi évoquer l'éventuelle
interposition du Tchad, qui semble moins disposé à soutenir le président Bozizé que par le passé. Le Tchad a positionné des troupes à la sortie de Bangui, mais avec l’ordre de ne
pas intervenir pour l’instant.
A Bangui, la situation était calme vendredi. Les prix des denrées alimentaires étaient néanmoins en forte hausse sur le
marché, témoin des inquiétudes des habitants devant la menace rebelle. Ces derniers jours, des dizaines de Congolais ont préféré rentrer chez eux, en traversant le fleuve Oubangui qui sépare la
capitale de la République démocratique du Congo mais le flux s'était tari vendredi.
Les Américains ont néanmoins décidé d'évacuer leur ambassade, tandis que l’ambassade de France, caillassée par des jeunes il
y a deux jours, faisait l’objet d’une protection importante mais discrète de l’armée française.
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répété vendredi, comme le président François
Hollande la veille, que la France, ex-puissance coloniale, «n’a pas l’intention d’intervenir pour
régler les affaires intérieures» de la Centrafrique. «Si elle intervient, c’est uniquement
pour protéger ses ressortissants», a-t-il dit.
Sans être généralisé, un sentiment anti-français commençait à apparaître chez une partie de la population, probablement
instrumentalisé par des radicaux du régime.
Vendredi matin, environ 300 femmes ont manifesté pour la paix, à l’initiative d’associations proches du régime qui appelle la
communauté internationale à intervenir.
La coalition rebelle du Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect d’accords de paix signés avec le
gouvernement entre 2007 et 2011, qui prévoyaient le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des combattants.
La Centrafrique, pays enclavé de cinq millions d’habitants, parmi les plus pauvres de la planète, était engagé depuis 2007
dans un processus de paix après des années d’instabilité, de multiples rébellions et mutineries militaires qui ont ravagé son tissu économique et l’ont empêchée de tirer profit de ses ressources
naturelles.
(AFP)