Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 00:53

 

 

 

armee-francaise.jpg

 

 

http://lci.tf1.fr  29 décembre 2012 à 16h02

 

En prenant la ville de Sibut, les rebelles ont conforté leurs positions samedi, obligeant les forces régulières et les forces armées tchadiennes à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale, Bangui, où vivent la plupart des 1200 Français résidant en République centrafricaine.

 

Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui. La rébellion de la Seleka, qui combat le président François Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, trois semaines après le début de son offensive. La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines sur Damara, signalée dès vendredi soir par des habitants qui ont fait état du déplacement d'une soixantaine de véhicules militaires, est désormais le dernier recours à une progression de la rébellion jusqu'aux portes de Bangui. Parallèlement, les rebelles sont parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur leur ancienne place forte de Bambari, à 300 km au nord-est de Bangui, conquise dimanche dernier par le Séléka.

 

Ce renforcement des positions des rebelles éloigne un peu plus l'espoir d'une solution négociée rapide en Centrafrique, que les pays de la région comme Paris, ex-puissance coloniale, ont appelée de leurs voeux. Signe de l'inquiétude à Bangui, déjà encerclée par les rebelles de la Seleka, les habitants de la capitale de la République centrafricaine ont commencé à faire des réserves ou à plier bagages. De nombreux bateaux chargés de bagages ont traversé l'Oubangui pour gagner la République démocratique du Congo, sur l'autre rive, et le trafic routier s'est intensifié en direction du Sud. Dans la soirée, un couvre-feu a été instauré de 19 heures à 5 heures locales dans la capitale, menacée par les forces rebelles du Séleka qui se trouvent à moins de 150 km de la capitale de la Centrafrique, selon un décret lu à la radio samedi soir par le ministre de l'Administration territoriale.

 

Pas de nouvelles discussions avant le 3 janvier

 

Les insurgés, pour leur part, consolident leurs positions autour de la ville. Le tout sous le regard attentif d'une communauté internationale inquiète. C'est notamment le cas de la France, qui a envoyé 150 militaires en renfort samedi matin. Ils sont venus s'ajouter aux 250 déjà présents à l'aéroport de Bangui, où ils assurent un soutien technique et opérationnel à la mission de consolidation de la paix (Micopax) sous mandat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale. Selon le Quai d'Orsay, 1200 Français résident en République centrafricaine, pour la plupart à Bangui, où ils travaillent essentiellement pour des organisations humanitaires et le groupe français Areva, qui exploite le gisement d'uranium de Bakouma, dans le sud du pays.

 

Ces renforts français seraient-ils le prélude à une intervention plus importante ? Rien n'est moins sûr. Certes, en 2006, l'aviation française était intervenue contre les rebelles, mais "ce temps-là est terminé", a souligné jeudi François Hollande. Un détachement tchadien a aussi été dépêché pour aider l'armée, mais rien n'indique que ces renforts lui permettront de résister aux rebelles. L'incertitude demeure aussi sur l'envoi, décidé vendredi au niveau des ministres des Affaires étrangères, de renforts à la FOMAC, la force des pays d'Afrique centrale qui compte actuellement 560 hommes. "La date d'arrivée d'un nouveau contingent dépend des chefs d'Etat. (...) Il appartient maintenant aux présidents de décider la mise à disposition d'éléments", a estimé samedi le chargé de communication de la CEEAC, la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale.

 

Mais sur le plan diplomatique aussi, la situation ne semble guère devoir se dénouer. La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, qui sert de médiateur avait assuré vendredi soir que le gouvernement du président Bozizé comme les rebelles avaient accepté que des négociations s'ouvrent prochainement et sans conditions à Libreville au Gabon. Mais samedi, le chargé de communication de la CEEAC a précisé que "les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier", ajoutant que "c'est à ce moment-là qu'ils donneront une date pour la rencontre à Libreville".


Source sur TF1 News : Centrafrique : les rebelles gagnent du terrain

 

 

 

L'armée forcée de se replier face aux rebelles centrafricains

 

29.12.2012 22h21 - Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières et leurs alliés à se replier à Damara. Cette ville constitue le dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui.

 

La rébellion du Séléka, qui combat le président François Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, trois semaines après le début de son offensive, a-t-on appris de sources militaire centrafricaine et rebelle.

 

La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines sur Damara est désormais le dernier recours à une progression de la rébellion jusqu'aux portes de Bangui où un couvre-feu a été instauré de 19h00 à 5h00, selon un décret lu à la radio samedi soir par le ministre de l'Administration territoriale.

 

Les rebelles sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur leur ancienne place forte de Bambari, à 300 km au nord-est de Bangui, conquise dimanche dernier par le Séléka.

 

Renforts français

 

Parallèlement, la France a porté vendredi sa présence militaire à 400 hommes avec l'envoi de 150 parachutistes à l'aéroport de Bangui et la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEEAC) a annoncé des renforts.

 

L'évolution de la situation sur le terrain éloigne l'espoir d'une solution négociée rapide en Centrafrique, que les pays de la région, tout comme Paris, ex-puissance coloniale, ont appelée de leurs voeux.

 

Le Séléka, composé de factions rebelles dissidentes, a repris les armes le 10 décembre pour réclamer le "respect" d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir. Après une progression fulgurante, le Séléka, qui n'a rencontré que peu de résistance, s'est dit prêt au dialogue mais refuse d'évacuer les villes prises.



(ats /) 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 00:42

 

 

 

lambert_mende_micro.jpg

 

www.digitalcongo.net  Kinshasa, 29/12/2012 / Politique

 

Il n’y aura pas de récidive d’intervention congolaise en Centrafrique comme ce fut le cas de J.P. Bemba ayant soutenu l’ancien président centrafricain Patassé. Le ministre Lambert Mende oppose un démenti catégorique aux allégations d’une présence des troupes congolaises à l’armée régulière de ce pays voisin menacé par la rébellion progressant vers Bangui

 

La polémique continue sur la présence des soldats de la République démocratique du Congo à Bangui, capitale de la République Centrafricaine. Alors que les rebelles centrafricains confirment cette présence, à Kinshasa, le gouvernement congolais a, par la voie de son porte-parole, démenti tout soutien au régime en débandade de Bozizé, rappelant que les troupes régulières de la RDC se trouvent depuis près de trois ans en Centrafrique dans le cadre de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC).

Le ministre des Médias, Relations avec le Parlement et Initiation à la nouvelle citoyenneté, porte-parole du gouvernement, a démenti l’appui des troupes congolaises à l’armée régulière centrafricaine qui fait face à une rébellion. La présence des troupes de la RDC en République Centrafricaine n’a pas de lien avec le conflit dans ce pays, a indiqué jeudi le ministre congolais des Médias et le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, cité par l’Agence Chine nouvelle.

Le ministre Mende a fait cette déclaration en réaction aux accusations de la rébellion centrafricaine selon laquelle la RDC aurait envoyé des troupes en République Centrafricaine pour soutenir le régime du président François Bozizé. « Les troupes congolaises sont à Bangui depuis près de trois ans dans le cadre de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) », a rappelé le ministre Mende. La FOMAC compte en effet 500 hommes en Centrafrique, essentiellement pour sécuriser Bangui. Ces troupes sont composées de militaires venant du Tchad, du Gabon et de République démocratique du Congo (RDC).

Il a ajouté que la RDC subit déjà les conséquences de la crise centrafricaine en accueillant près de 4 000 réfugiés centrafricains, à Zongo, dans le district du Sud- Ubangi, province de l’Equateur.

Jeudi dernier, les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont affirmé que « 300 éléments de la garde présidentielle de République démocratique du Congo ont été dépêchés à Bangui, mercredi 26 décembre, via Zongo ». Les soldats congolais auraient été accueillis, rapportait Afrikarabia, par un bataillon d'infanterie amphibie et installés au camp Beal, le quartier général de l'armée centrafricaine. Les rebelles demandaient alors à la garde présidentielle congolaise de « rester neutre, de ne pas rentrer dans le conflit » et de « protéger la population des exactions de Bozizé ».


Information que Kinshasa a formellement démentie par la voix de Lambert Mende. Pour la coalition rebelle, il s'agit pourtant de renforts, envoyés mercredi par Kinshasa et non de troupes de la FOMAC, déjà présentes en Centrafrique.


En Centrafrique, sur le terrain militaire, la situation est restée figée. Hier vendredi, les troupes gouvernementales ont affronté la rébellion à Sibut, dans l'espoir de reprendre Bambari, aux mains de la coalition. La rébellion affirme avoir repoussé l'attaque des FACA (Forces armées centrafricaines) et avoir fait 13 prisonniers. 8 pick-up ont également été récupérés par la rébellion. Plus loin, les rebelles affirment avoir stoppé leur avancée « à moins de 30 km de la capitale ». Se confiant à Afrikarabia, un porte-parole de la Séléka a confié cependant que les troupes rebelles ne resteraient pas indéfiniment aux portes de Bangui « sans bouger ».


Un bref instant, une rumeur faisait état, à Bangui, de la fuite de François Bozizé à Kigali. Le Rwanda a aussitôt démenti l'information, indique la même source.


La coalition rebelle du Séléka, qui a pris les armes le 10 décembre, réclame « le respect » d’accords de paix conclus entre 2007 et 2011, auquel le pouvoir centrafricain ne s’est pas plié, selon elle. En deux semaines, elle s’est emparée des villes stratégiques, s’approchant de Bangui.

Guerre en RCA : les Rd-congolais vivant en Centrafrique fuient Bangui


Des Congolais vivant en République Centrafricaine ont quitté Bangui, à cause de la rébellion qui menace de s’emparer de la capitale de la RCA.


Des ressortissants de la RDC vivant en République Centrafricaine (RCA) ont fui Bangui, à cause des rebelles du Séléka qui menacent de prendre le contrôle de la capitale, révèle radiookapi.net. Avant d’indiquer que ces rebelles ont déjà occupé plusieurs villes stratégiques du pays.


Pour ce qui est des Congolais de Bangui, la source renseigne qu’ils arrivent à Zongo, dans la province de l’Equateur, à la frontière avec la RCA. Et la même source fait remarquer que la panique avait également envahi la cité de Zongo, dans la journée de mercredi 26 décembre,  suite à des tirs à l’arme lourde qui retentissaient depuis la capitale centrafricaine.

Se confiant à la radio onusienne, le maire de Zongo, Michel Swazo Yeke-Yeke, a fait savoir que des soldats français ont tiré à l’arme lourde pour protéger leur ambassade à Bangui, contre une attaque de manifestants.


Selon l’AFP, des manifestants proche du pouvoir ont lancé des projectiles contre l’ambassade de France à Bangui, après avoir organisé un sit-in devant l’ambassade américaine, pour protester contre la situation dans leur pays, occupé en partie par la coalition rebelle du Séléka (Alliance en sango, l’une de deux langues officielles de la Centrafrique).


La source rapporte également que les manifestants reprochaient notamment à la France de « les lâcher ». Les autorités municipales de Zongo assurent que les tirs n’ont pas atteint le territoire congolais. La fumée qui s’élevait de Bangui a, néanmoins, semé la panique au sein de la population locale. Plusieurs ressortissants congolais vivant en RCA, dont le nombre n’est pas encore déterminé, ont fui vers la cité de Zongo et les localités environnantes.


D’autres mouvements de populations, en provenance de la République Centrafrique vers le district congolais de Mobayi-Mbongo, ont aussi été signalés. Les autorités de ce district estiment ces déplacés à plus ou moins cinq mille personnes.


Pour rappel, la coalition rebelle du Séléka qui a pris les armes, le 10 décembre, réclame « le respect » des accords de paix conclus entre 2007 et 2011, que le pouvoir centrafricain n’a pas respecté jusqu’à ce jour.


Le Potentiel

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 00:28

 

 

UDPP logo

 

COMMUNIQUE DE PRESSE UDPP FRANCE

 

La Centrafrique, depuis le prétendu « sursaut patriotique » le 15Mars 2003 ne cesse de sombrer dans le chao. Le régime clanique et dictatorial du Général Bozizé s’est employé à détruire le tissu économique de la Centrafrique, à diviser les Centrafricains en exacerbant les clivages ethniques et aggraver les conditions de vie de la population.

En effet, le régime impopulaire de Bozizé est seul responsable de la misère inadmissible dans laquelle le peuple est plongé. L’accaparement exclusif des maigres ressources du pays par la famille Bozizé, ajouté à la corruption éhontée de la cohorte de ses courtisans, a jeté le peuple dans la misère et a installé la crise politico-militaire que connaît notre pays. Bozizé et sa famille sont seuls responsables de la guerre qui déchire notre pays.

En refusant le dialogue inclusif inter-centrafricain, qu’il avait lui-même annoncé à cor et à cri, le 15 Mai 2012, rendu nécessaire par l’ampleur de l’insécurité ambiante, comme unique voie de sortie de crise, Bozizé a pris la responsabilité de privilégier la logique du canon. L’Armée nationale qu’il a patiemment tribalisée est en pleine déliquescence et ne peut le sauver.

Aujourd’hui, la coalition rebelle (SELEKA) marche sur Bangui avec les conséquences dramatiques pour la population civile. Le peuple, résigné, tout en envisageant le pire, voit dans l’avancée de « Séléka »comme un mal nécessaire pour empêcher Bozizé et sa famille de continuer à détruire notre nation.

La représentation, de l’Union Démocratique du Peuple pour le Progrès (UDPP), membre de l’Opposition démocratique,  prend acte de la conclusion du sommet des Chefs d’Etat de la CEMAC du 21 Décembre 2012 à Ndjaména et appelle le Gouvernement de Bozizé à abandonner ses conditions absurdes et irresponsables et d’ouvrir sans délai un vrai dialogue politique avec toutes les composantes de la vie politique de Centrafrique,

Demande au gouvernement tchadien, congolais et ougandais de retirer immédiatement leurs troupes du territoire centrafricain et dit que cette crise est centrafricano-centrafricaine et doit être réglée par les Centrafricains eux-mêmes, appelle instamment les belligérants à préserver la sécurité de la population civile ;

La Représentation France de l’UDPP, soutient la détermination patriotique de l’Opposition démocratique centrafricaine et l’encourage vivement à se tenir résolument aux côtés du peuple centrafricain dans ces moments difficiles qu’il traverse, dans l’esprit de concorde nationale.

 

Appelle enfin tous les démocrates du monde à soutenir le peuple centrafricain en lutte pour sa liberté

.

Que Dieu préserve la Centrafrique

                                                                                              Fait à Paris le 27 Décembre 2012

 

Le Représentant provisoire

 

 

 

BELEM Modéanga

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Communiqués
30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 00:24

 

 

 

 

 

BANGUI 29-12-2012 à 22h55 (AFP) - Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières du président François Bozizé et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui où a été instauré un couvre-feu.

 

Alors que semblait s'éloigner la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime annoncés vendredi par la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), le président en exercice de l'Union Africaine, Thomas Boni Yayi, était attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d'encourager une sortie de crise par le dialogue.

 

"Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation", a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie béninoise Nassirou Arifari Bako. "Sa démarche s'inscrit dans le cadre du soutien à toutes les décisions de la Communauté économique des Etats d'Afrique Centrale", a-t-il souligné.

 

Plus tôt samedi, la rébellion du Séléka, qui combat le président Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, nouveau succès enregistré en trois semaines d'offensive.

 

"Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il n'y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (FACA) stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara", dernier verrou à 75 km au nord de Bangui, a déclaré à l'AFP un responsable militaire centrafricain.

 

"Nous continuons à progresser et nous avons récupéré Sibut", a confirmé l'un des responsables du Séléka, Djouma Narkoyo, joint par téléphone satellitaire à Bambari (centre).

 

Selon des habitants arrivés à Bangui depuis Sibut, une soixantaine de véhicules des troupes tchadiennes et centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger vers Damara.

 

La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines à Damara est désormais le dernier recours contre une progression de la rébellion jusqu'à Bangui.

 

Cette avancée des rebelles a provoqué un regain de tension dans la capitale, conduisant le président à décréter un couvre-feu de 19H à 5H (18H-4H GMT) .

 

Samedi à 21H, les rues de Bangui étaient désertes, tous les restaurants du centre-ville se sont dépêchés de fermer et de nombreux magasins fermés étaient gardés par des hommes armés de machettes.

 

"Les patrons craignent des pillages alors ils paient des gardiens", a expliqué un gardien.

 

Des barrages de jeunes armés de machettes sont aussi apparus depuis vendredi dans les 4e et 8e arrondissements, le fief du président centrafricain, dans le nord de Bangui. Ces jeunes dont la présence est tolérée par les forces de l'ordre contrôlent les voitures pour débusquer des infiltrés ou des armes, a indiqué un habitant sous couvert de l'anonymat.

 

Les rebelles sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur Bambari, qui était jusqu'à début décembre une place forte des FACA, à 300 km au nord-est de Bangui, avant d'être conquise dimanche dernier par le Séléka.

 

Parallèlement, la France a porté vendredi sa présence militaire à 400 hommes avec l'envoi de 150 parachutistes à l'aéroport de Bangui et la CEEAC a annoncé des renforts.

 

L'évolution de la situation sur le terrain éloigne l'espoir d'une solution négociée rapide en Centrafrique, que les pays de la région tout comme la France, ex-puissance coloniale, ont appelée de leurs voeux.

 

La CEEAC, qui sert de médiateur, avait assuré vendredi soir que le gouvernement du président Bozizé comme les rebelles avaient accepté que des négociations s'ouvrent prochainement et sans conditions à Libreville, au Gabon.

 

Mais samedi, le chargé de communication de la CEEAC Placide Ibouanga a précisé à l'AFP: "les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier, et c'est à ce moment-là qu'ils donneront une date pour la rencontre à Libreville".

 

L'incertitude demeurait aussi sur l'envoi, décidé vendredi au niveau des ministres des Affaires étrangères, de renforts à la FOMAC, la force des pays d'Afrique centrale qui compte actuellement 560 hommes.

 

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault avait répété vendredi que les militaires français avaient uniquement pour mission de protéger les ressortissants français et européens et pas de défendre le régime.

 

Quelque 1.200 Français vivent en Centrafrique.

 

Mercredi à Bangui, plusieurs centaines de manifestants proches du pouvoir s'en étaient pris aux locaux diplomatiques français, reprochant à Paris son inaction. Le sentiment français va grandissant dans la capitale au fur et à mesure de l'approche des rebelles, la population estimant que la France l'a trahie.

 

Le Séléka, composé de factions rebelles dissidentes, a repris les armes le 10 décembre pour réclamer le "respect" d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 00:13

 

 

 

Bangui-PK-0.jpg

 

 


BANGUI AFP / 29 décembre 2012 22h11- Un couvre-feu a été instauré de 19H00 à 5H00 locales à Bangui, la capitale de la Centrafrique, menacée par les forces du mouvement rebelle Séléka qui se trouvent à moins de 150 km de la ville, selon un décret lu à la radio samedi soir par le ministre de l'Administration territoriale.


Le président de la République, chef de l'Etat (François Bozizé) (...) instaure un couvre-feu dans la capitale centrafricaine Bangui à compter de ce jour samedi. Il court de 19H00 (18H00 GMT) le soir à 5H00 (4H00 GMT) du matin, a annoncé le ministre, Josué Binoua.


Tous les contrevenants s'exposeront à des sanctions, a ajouté le ministre.


Il est interdit de se déplacer la nuit, a souligné une source de la gendarmerie.


Ce couvre-feu survient alors que la pression monte à Bangui au fur et à mesure que les rebelles s'approchent. 


Le Séléka, qui combat le président François Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, trois semaines après le début de son offensive. Il n'y a désormais plus que la ville de Damara, à 75 km, où sont concentrées les forces armées centrafricaines et des forces tchadiennes pour empêcher les rebelles de marcher sur la capitale.


Samedi à 21H00, les rues de Bangui étaient désertes, tous les restaurants du centre-ville se sont dépêchés de fermer et de nombreux magasins fermés étaient gardés par des hommes armés de machettes, a constaté un journaliste de l'AFP.


Les patrons craignent des pillages alors ils paient des gardiens, a expliqué un gardien à l'AFP.


(©) 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 00:05

 

 

 

 

Eric-Massi-Seleka.JPG

Eric Massi

 

 

Par RFI

 

Coiffée par une structure composite dans laquelle siègent des mouvements rebelles venus d’horizons différents, la coalition anti-Bozizé pourrait, en cas de victoire, bien vite se retrouver face à ses propres divisions et les ambitions personnelles de ses propres leaders.

 

Par Francis Kpatinde

 

Qui, donc, se cache derrière l’appellation générique Seleka (coalition, en sango, la langue usuelle en République centrafricaine) ? Il s’agit d’une coalition de factions rebelles dissidentes issues de plusieurs mouvements politico-militaires connus et de groupes de création plus récente. Ils ont désormais pour objectif commun la chute du président centrafricain, François Bozizé, à qui ils reprochent de n’avoir pas tenu les engagements découlant des accords de paix signés en 2007.

 

Au registre des mouvements coutumiers de la lutte armée, on peut mentionner la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC). A ces trois-là sont venues s’ajouter, au sein de la Seleka (créée de fraîche date), deux organisations jusque-là inconnues du grand public : la Convention patriotique du salut du kodro (CPSK, kodro signifiant pays, en sango), et l’Alliance pour la renaissance et la refondation (A2R), une structure jusque-là discrète, pour ne pas dire clandestine, regroupant des officiers hostiles au régime et qui ont, semble-t-il, attendu « le bon moment » pour apparaître au grand jour. « Il y a encore quelques semaines, on ignorait tout de la Seleka, voire de certains mouvements qui la composent », confirme un ancien Premier ministre joint au téléphone à Bangui.

 

L'héritage de Charles Massi

 

Créée à la fin de l’année 2008, la CPJP est présidée, dans sa déclinaison Seleka, par le général Noureddine Adam. Le mouvement opérait pour l’essentiel dans le Nord-Est. Son aile politique était dirigée par le médecin militaire Charles Massi, plusieurs fois ministre, mort probablement sous la torture en janvier 2010, quelques semaines après avoir été arrêté à la frontière avec le Tchad et livré aux autorités centrafricaines. Son fils Eric Neris Massi fait office, depuis Paris où vit ce féru d’informatique et de réseaux sociaux, de porte-parole et coordonnateur international de la Seleka.

 

Aux côtés de la CPJP, on retrouve, toujours au sein de la Seleka, le FDPC, du très controversé chef de guerre Martin Koumtamadji, plus connu sous son nom d’emprunt, Abdoulaye Miskine. Ce proche de l’ancien président Ange-Félix Patassé qui s’était rapproché ces dernières années de Bozizé a, semble-t-il, hésité avant de rallier la Seleka, le 21 décembre dernier, à en croire Eric Neris Massi, et de jeter ses hommes dans la bataille en direction de la capitale, Bangui. Le FDPC s’est fait connaître à la fin de l’année 2008 et début 2009 en lançant des attaques meurtrières contre les Forces armées centrafricaines (FACA), de concert avec un autre mouvement armé.

 

Autre vétéran figurant en bonne place au sein de la Seleka : Michel Am Nondroko Djotodia, le leader de l’UFDR, ancien fonctionnaire du ministère du Plan, puis des Affaires étrangères, et ex-consul à Nyala, capitale du Sud-Darfour au Soudan. Créée en septembre 2006, l’UFDR opérait essentiellement, avant la dernière offensive vers Bangui, dans les préfectures arabophones de Vagata et Haute Kotto, dans le Nord-Est. Son commandement opérationnel était assuré par le capitaine Yao, de son vrai nom Dramane Zacharia, aujourd’hui brouillé avec son patron.

 

On retrouve dans l’UFDR certains des hommes qui ont aidé François Bozizé à renverser Ange-Félix Patassé en 2003, mais que les promesses non tenues du pouvoir et le non-respect des accords de paix de 2007 ont mécontentés.

 

Général en un jour

 

A l’intérieur de la Seleka, deux mouvements de création récente viennent compléter le tableau. Le premier, dénommé la Convention patriotique du salut du kodro (CPSK), a été officiellement lancé au terme d’une « Assemblée constituante » qui s’est tenue les 20 et 21 juin 2012 dans un lieu non précisé. Son fondateur, Mohamed-Moussa Dhaffane, en est devenu le président, avant d’être aussitôt bombardé, peut-on lire dans le communiqué final, « à titre exceptionnel et honorifique au grade hors hiérarchie de général major assimilé des Forces armées ». Dhaffane assura, en d’autres temps, les fonctions de président ad hoc de la Croix-Rouge centrafricaine, tout en étant membre de la CPJP, qu’il quitta pour créer son propre mouvement. Pour le coup, ce général autoproclamé se retrouve au sein de la Seleka avec de vrais officiers de la FACA regroupés, eux, dans l’A2R, une structure clandestine dont l’adhésion à la coalition date seulement de la fin décembre 2012.

 

Voilà pour le tableau de bord. Reste à piloter l’ensemble en ménageant la susceptibilité et la spécificité des uns et des autres. Comment instaurer un minimum d’harmonie dans une structure dont les composantes viennent d’horizons aussi différents ? Comment contenir les ambitions de leaders nourrissant de longue date, pour certains, l’ambition de devenir calife à la place du calife ? Et comment éviter que, demain, la victoire contre l’ennemi commun ne tourne au règlement de comptes ? La « Seleka est une coalition hétéroclite de factions rebelles dissidentes qui écument l’arrière-pays depuis quelques années déjà, souligne un membre de la diaspora centrafricaine en France, Alain Lamessi, dans une tribune libre publiée sur Centrafrique-PresseIl faut avoir lu la déclaration de sortie de crise […] pour se rendre compte à quel point leur plateforme revendicative reste pour le moins catégorielle. Pas de ligne politique conceptualisée, ni structurée, pas d’idéologie claire et cohérente, pas de revendications précises. Tout cela finit par convaincre que la Seleka, dans sa forme actuelle, n’est pas et ne peut pas être une alternance crédible au régime de Bozizé. »

 

Des événements « prévisibles »

 

L’ancien Premier ministre cité plus haut nuance : « Il est possible que la Seleka ne soit pas à la hauteur des espoirs qu’elle suscite depuis quelques jours, mais la faute en revient à Bozizé. Ce qui arrive était prévisible. Il a fait mille promesses qu’il n’a jamais tenues. Au contraire, il s’est employé à introduire le venin de la division dans nos rangs en essayant systématiquement de débaucher les responsables et cadres de l’opposition républicaine et des groupes armés. Il s’est fait réélire dans les conditions que tout un chacun connaît, a rempli le Parlement avec ses amis et des membres de sa famille, alors même que les manifestations de l’opposition étaient interdites, sinon violemment prises à partie par des nervis du régime. Lorsqu’on interdit toute expression démocratique, on ouvre la porte à l’aventure... »

 

Source : http://www.rfi.fr/afrique/20121229-centrafrique-roule-seleka-bozize-faca-cpjp

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 15:59

 

 

 

 

François Yangouvonda

 


http://www.fasozine.com   THURSDAY, 27 DECEMBER 2012 19:13

Le président centrafricain, François Bozizé, ne sait plus à quel saint se vouer, alors qu’une alliance de groupes rebelles a pris le contrôle des principales villes du pays. Avec une armée mal équipée et peu motivée pour barrer la route à la rébellion, le chef de l’Etat ne peut même pas activer le fameux accord de défense qui avait longtemps servi à la France de sauver des régimes africains en décrépitude. 

 

Son appel à François Hollande a reçu une réponse sèche et sans ambages. «La France va intervenir pour protéger ses ressortissants et ses intérêts et non pour sauver un régime», a martelé en substance le président français. Et lorsqu’il ajoute que «ce temps est révolu», la réponse de «l’ami français» sonne comme le chant du cygne pour un président centrafricain désormais pris dans l’étau d’une rébellion plus que sûre d’elle-même. Mais la solution à la crise centrafricaine consiste-t-elle à laisser les rebelles mettre fin au règne calamiteux de Bozizé?

 

On comprend que François Hollande ne veuille pas répéter des errements du passé qui ont éclaboussé l’image de la France. Mais l’alternance politique et la démocratie dont rêve l’Afrique ne peuvent advenir à n’importe quel prix. Surtout pas au bout d’une rébellion aussi forte soit-elle face à un régime qui n’a rien fait pour crédibiliser les institutions de la République. Il sauver la Centrafrique à la fois de Bozizé et d’un autre pouvoir qui s’installe par la force des armes. Cela, aussi bien dans l’intérêt de la France que dans celui des organisations africaines.

 

 

 

ALERTE - Le président de l'UA va rencontrer dimanche à Bangui le président centrafricain

 

YAYI_BONI_.jpg

 

 

COTONOU AFP / 29 décembre 2012 15h22- Le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l'Union Africaine (UA), va rencontrer dimanche à Bangui le président centrafricain François Bozizé pour encourager une sortie de crise par le dialogue, a déclaré samedi le ministre béninois des Affaires étrangères.


Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation, a déclaré Nassirou Arifari Bako, le chef de la diplomatie béninois à l'AFP.


(©) 

 

NDLR : C’est trop tard pour négocier avec un Bozizé qui veut tout le pouvoir pour lui, ses enfants, sa famille, ses parents. Yayi Boni ne peut dire qu’il ne savait pas que Bozizé était entièrement sous  la coupe de ses compatriotes gourous de l’église du christianisme céleste et autre Abdoulaye Bio Tchané qui se sont fait leur beurre avec l’argent volé par Bozizé au peuple centrafricain. Venir maintenant à Bangui pour appeler les différentes parties à  négocier à un moment où les Centrafricains ne veulent plus que du départ de Bozizé est tout simplement de la provocation. L’UA avait le culot de dire le 6 décembre dernier encore dans une déclaration que la situation sécuritaire en Centrafrique s’améliorait. 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 15:43

 

 

 

bozize

 

http://www.fasozine.com   THURSDAY, 27 DECEMBER 2012 19:13


Le président centrafricain, François Bozizé, ne sait plus à quel saint se vouer, alors qu’une alliance de groupes rebelles a pris le contrôle des principales villes du pays. Avec une armée mal équipée et peu motivée pour barrer la route à la rébellion, le chef de l’Etat ne peut même pas activer le fameux accord de défense qui avait longtemps servi à la France de sauver des régimes africains en décrépitude. 

 

Son appel à François Hollande a reçu une réponse sèche et sans ambages. «La France va intervenir pour protéger ses ressortissants et ses intérêts et non pour sauver un régime», a martelé en substance le président français. Et lorsqu’il ajoute que «ce temps est révolu», la réponse de «l’ami français» sonne comme le chant du cygne pour un président centrafricain désormais pris dans l’étau d’une rébellion plus que sûre d’elle-même. Mais la solution à la crise centrafricaine consiste-t-elle à laisser les rebelles mettre fin au règne calamiteux de Bozizé?

 

On comprend que François Hollande ne veuille pas répéter des errements du passé qui ont éclaboussé l’image de la France. Mais l’alternance politique et la démocratie dont rêve l’Afrique ne peuvent advenir à n’importe quel prix. Surtout pas au bout d’une rébellion aussi forte soit-elle face à un régime qui n’a rien fait pour crédibiliser les institutions de la République. Il sauver la Centrafrique à la fois de Bozizé et d’un autre pouvoir qui s’installe par la force des armes. Cela, aussi bien dans l’intérêt de la France que dans celui des organisations africaines.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 15:12

 

 

 

bozizebangui

 

Le Nouvel Observateur 28-12-2012 à 13h14

 

 

Roland Marchal est chercheur au CNRS et spécialiste de la Centrafrique.

 

Vous étiez dans la capitale de la République centrafricaine (RCA), Bangui, la semaine dernière. Dans quelle situation se trouvait alors le pays ?

 

- La Centrafrique est aujourd'hui dans une phase de très grand immobilisme, et ce ralentissement a débuté bien avant la réélection de François Bozizé en 2011. Les accords de paix qui ont eu lieu en 2008 auraient théoriquement dû avoir pour conséquence la formation d'un gouvernement d'union nationale en 2009. Mais la Centrafrique s'est retrouvé avec une majorité présidentielle à la tête de l'Etat.

 

Sur le terrain, il y a des zones, comme celle de Paoua (dans le Nord-Ouest), où la pacification semble relativement bien marcher. Mais à Bangui, où je suis resté, il y a de grosses inquiétudes liées à deux facteurs. D'un point de vue politique d'abord, le régime fait du surplace. On parlait d'un changement de Constitution pour créer un Sénat, mais tout le monde y voyait une volonté du président François Bozizé de faire sauter le verrou de la limitation à deux mandats pour pouvoir se représenter une troisième fois en 2016. Il y a aussi l'absence de véritable dialogue avec l'opposition légale, malgré les fortes pressions internationales, de l'ancien président du Burundi Pierre Buyoya, du président congolais Denis Sassou Nguesso, du président tchadien Idriss Deby lui-même qui avait poussé pour ce dialogue de façon très explicite. Dans le nord, on s'étonnait qu'aucun message politique ne soit adressé à ceux qui se révoltaient et de l'absence de volonté pour presser l'allure.


D'un point de vue économique ensuite, la situation est désespérante. Toute une série de réformes se font attendre pour normaliser les relations avec les investisseurs étrangers afin de restaurer la confiance dans les milieux d'affaires. En revanche, la prédation des élites gouvernantes fonctionne très bien.

 

L'offensive des rebelles, unis sous la bannière Séléka, est-elle liée à cette crise politique ?

 

- C'est difficile de l'affirmer, mais les rebelles étaient au fait de l'impopularité croissante de ce gouvernement où le meilleur et le pire se côtoient. La réforme de la Constitution aurait sans doute poussé les gens dans la rue malgré les menaces de répression sévère. Toute une série de clignotants étaient au rouge depuis le printemps. Le mois de décembre avec le début de la saison sèche a été propice aux actions militaires.

Qui sont les rebelles et que veulent-ils ?

- Les rebelles recrutent dans des fractions dissidentes de mouvements armés qu'on connait bien mais on ne sait pas dans quelles proportions. La victoire a poussé beaucoup d'hésitants à les rejoindre, y compris des gens qui avaient été démobilisés. On y trouve des hommes politiques dissidents, mais aussi des personnes qui sont à la tête de bandes militaires qui représentent plutôt une forme de banditisme social plutôt qu'un front de libération. Il y a cette hétérogénéité politique de personnes socialement en périphérie par rapport à l'Etat centrafricain. Le Nord a toujours été déconsidéré par les régimes politiques parce que ses habitants ne parlent pas la même langue et ne sont pas chrétiens.

 

En fait, le mouvement des rebelles est devenu surtout une coalition de tous les mécontents, une grande alliance anti-Bozizé avec des moyens qui surprennent : ils sont bien nourris, bien habillés, et ont visiblement de l'argent. Ils ne pillent pas n'importe comment et ne s'attaquent pas à la population ordinaire. En revanche il y a un grand doute sur ce qu'ils veulent et sur ce qu'ils peuvent faire.

 

On a du mal à imaginer que cette coalition puisse durer très longtemps si elle s'installait au pouvoir.

 

Vous exprimez votre étonnement quant aux moyens déployés par les rebelles. Qui les finance?

 

- On a l'impression que pour mener une opération pareille, il faut de l'argent, des centaines de millions d'euros. Qui peut payer ça ? Certainement pas les hauts fonctionnaires qui ont fait dissidence et qui revendiquent aujourd'hui la direction du mouvement. Ce sont soit des hommes d'affaires étrangers, soit des chefs d'Etats. Lesquels et dans quels buts ?

 

L'armée régulière est-elle en mesure de contrer la rébellion?

 

- L'armée a des moyens et pourrait très bien mener quelques contre-offensives. Le problème c'est le climat politique. Le chef d'Etat, lui-même militaire, craint qu'une partie des officiers supérieurs ne fomentent un coup d'Etat et hésite donc à leur donner des moyens supplémentaires qui pourraient favoriser une telle opération. La Centrafrique a donc une armée avec de très bons éléments marginalisés et d'autres envoyés au front sans véritable moyens militaires.

 

Les rebelles peuvent-ils vraiment faire tomber François Bozizé ?

 

- Ils ont dit ne pas vouloir le pouvoir. Mais tout dépendra de l'attitude des forces tchadiennes présentes à Bangui. Si elles restent inactives et indifférente à ce qui se passe, comme c'est le cas aujourd'hui, une bataille dans la ville gagnée par les rebelles, n'est pas exclue. Mais on n'en est pas encore là. Il n'est pas impossible non plus que d'autres Etats de la région envoient des renforts. On aboutirait alors à une situation beaucoup plus confuse que celle d'un face-à-face entre rebelles et gouvernement centrafricain.

 

Dans quelles mesures les forces tchadiennes restent passives ?

 

- Quand j'étais à Bangui, j'ai suivi la prise de la ville de N'Délé. Elle s'est déroulée sans que le contingent tchadien de la Micopax (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique) présent sur place n'intervienne alors que son mandat le lui permet. Les hommes sont restés dans leurs baraquements, se sont tenus à l'écart des combats et ont constaté à la fin que les rebelles avaient pris la ville. J'ai interrogé un officiel tchadien sur la question qui m'a répondu : "Notre contingent n'est pas intervenu parce qu'il n'a pas reçu d'ordre."

 

Cette ambiguïté tchadienne et du président tchadien lui-même doit être levée. De leurs côtés, les rebelles disent vouloir négocier mais ils se comportent comme si ce n'était pas le cas. On est dans un moment d'hésitation des deux côtés.

 

Qui d'autres peut intervenir ?

 

- La République démocratique du Congo, le Burundi, le Cameroun, le Gabon. Mais l'indifférence des uns et l'ambiguïté des autres rend les choses peu claires.

 

Pourquoi la France a-t-elle été visée ? Y-a-t-il des enjeux français en Centrafrique ?

 

- Le fait que les Français soient pris à partie s'inscrit dans la grande tradition centrafricaine et coloniale. Quand il se passe quelque chose de négatif, c'est toujours lié à la puissance coloniale. Et puis le président François Bozizé est convaincu qu'il est victime d'un grand complot de l'extérieur. Les Français sont les boucs émissaires idéals car il y très peu d'ambassades occidentales. Seuls les Américains, l'Union européenne, et les Français sont présents dans ce pays.

Il n'y a aucun enjeu pour la France : Orange est en train de perdre de l'argent en RCA, Areva a fermé. On a quelques ressortissants et entreprises françaises, notamment dans le bois, mais ce n'est pas stratégique.

 

Propos recueillis par Sarah Diffalah le jeudi 27 décembre

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Interview
29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 15:02

 

 

 

 

godillots-gabonais.jpg

 

 

Par AFP, publié le 29/12/2012 à 11:34, mis à jour à 13:19

 

BANGUI - Les espoirs d'une solution négociée rapide en Centrafrique ont été douchés samedi, aucune date pour l'ouverture de pourparlers n'étant attendue avant le 3 janvier, et la France a renforcé sa présence militaire à Bangui.


La communauté des Etats d'Afrique centrale qui sert de médiateur dans la crise avait annoncé vendredi soir que le gouvernement du président François Bozizé comme les rebelles du Séléka avaient accepté que des négociations s'ouvrent prochainement et sans conditions à Libreville au Gabon après trois semaines d'offensive des insurgés. 


Le général Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC, avait assuré que le dialogue aurait lieu "sans délai", mais sans fixer de date.

 

Mais samedi la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) a précisé qu'il faudrait attendre la semaine prochaine pour que soit annoncée la date d'éventuelles discussions. 


"Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier, et c'est à ce moment-là qu'ils donneront une date pour la rencontre à Libreville", a affirmé à l'AFP le chargé de communication de la CEEAC Placide Ibouanga


L'incertitude demeurait aussi quant à l'envoi de renforts à la Fomac, la force régionale déployée en Centrafrique par les pays d'Afrique centrale. 


Vendredi, les ministres de Affaires étrangères de la CEEAC, réunis à Libreville, avaient annoncé le déploiement d'un contingent supplémentaire. 


Mais "la date d'arrivée d'un nouveau contingent dépend des chefs d'Etat. La proposition a été faite hier par les ministres, il appartient maintenant aux présidents de décider la mise à disposition d'éléments", a précisé M. Ibouanga samedi. 


Dans ce contexte, la France, ancienne puissance coloniale, a envoyé 150 parachutistes depuis Libreville pour renforcer les quelque 250 soldats français basés à l'aéroport de Bangui. 


Le premier ministre français Jean-Marc Ayrault avait répété vendredi qu'ils avaient uniquement pour mission de protéger les ressortissants français européens. 


Quelque 1.200 Français vivent en Centrafrique, parmi lesquels un tiers de binationaux, selon le ministère de la Défense. 


Mercredi à Bangui, plusieurs centaines de manifestants, proches du pouvoir, s'en étaient pris aux locaux diplomatiques français, reprochant à Paris son inaction contre la progression fulgurente de la rébellion.tudes sur les pourparlers sont apparus alors que de violents combats ont repris sur le terrain vendredi. 


Ces incertitudes sur les pourparlers sont apparues alors que de violents combats ont repris sur le terrain vendredi. 

L'armée régulière a lancé une contre-offensive sur ce qui était sa place forte, la ville de Bambari, dans le centre du pays, passée aux mains des rebelles le 23 décembre. 


Une source proche des autorités a indiqué à l'AFP que les forces armées centrafricaines "ont attaqué et ont été repoussées par les rebelles du Séléka" à Bambari. Cette information n'a cependant pas pu être immédiatement confirmée. 


A Bangui, la situation restait calme, même si l'augmentation des prix des denrées alimentaires traduisait l'inquiétude des habitants devant l'éventualité de combats. 


Avec la rébellion, "les déplacements (hors de Bangui) sont difficiles. Donc, l'approvisionnement est plus difficile. Certains font de la surenchère", explique Angèle, une vendeuse sur le marché central de Bangui. 


La rébellion Séléka, composée de factions rebelles dissidentes, a repris les armes le 10 décembre pour réclamer le "respect" d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir. 


Après une progression fulgurante dans le pays, le Séléka, qui n'a rencontré que peu de résistance, s'est toujours dit prêt au dialogue, mais refuse d'évacuer les villes prises. 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com - dans Dépêches