http://lci.tf1.fr 29 décembre 2012 à 16h02
En prenant la ville de Sibut, les rebelles ont conforté leurs positions samedi, obligeant les forces régulières et les forces armées tchadiennes à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale, Bangui, où vivent la plupart des 1200 Français résidant en République centrafricaine.
Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui. La rébellion de la Seleka, qui combat le président François Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, trois semaines après le début de son offensive. La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines sur Damara, signalée dès vendredi soir par des habitants qui ont fait état du déplacement d'une soixantaine de véhicules militaires, est désormais le dernier recours à une progression de la rébellion jusqu'aux portes de Bangui. Parallèlement, les rebelles sont parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur leur ancienne place forte de Bambari, à 300 km au nord-est de Bangui, conquise dimanche dernier par le Séléka.
Ce renforcement des positions des rebelles éloigne un peu plus l'espoir d'une solution négociée rapide en Centrafrique, que les pays de la région comme Paris, ex-puissance coloniale, ont appelée de leurs voeux. Signe de l'inquiétude à Bangui, déjà encerclée par les rebelles de la Seleka, les habitants de la capitale de la République centrafricaine ont commencé à faire des réserves ou à plier bagages. De nombreux bateaux chargés de bagages ont traversé l'Oubangui pour gagner la République démocratique du Congo, sur l'autre rive, et le trafic routier s'est intensifié en direction du Sud. Dans la soirée, un couvre-feu a été instauré de 19 heures à 5 heures locales dans la capitale, menacée par les forces rebelles du Séleka qui se trouvent à moins de 150 km de la capitale de la Centrafrique, selon un décret lu à la radio samedi soir par le ministre de l'Administration territoriale.
Pas de nouvelles discussions avant le 3 janvier
Les insurgés, pour leur part, consolident leurs positions autour de la ville. Le tout sous le regard attentif d'une communauté internationale inquiète. C'est notamment le cas de la France, qui a envoyé 150 militaires en renfort samedi matin. Ils sont venus s'ajouter aux 250 déjà présents à l'aéroport de Bangui, où ils assurent un soutien technique et opérationnel à la mission de consolidation de la paix (Micopax) sous mandat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale. Selon le Quai d'Orsay, 1200 Français résident en République centrafricaine, pour la plupart à Bangui, où ils travaillent essentiellement pour des organisations humanitaires et le groupe français Areva, qui exploite le gisement d'uranium de Bakouma, dans le sud du pays.
Ces renforts français seraient-ils le prélude à une intervention plus importante ? Rien n'est moins sûr. Certes, en 2006, l'aviation française était intervenue contre les rebelles, mais "ce temps-là est terminé", a souligné jeudi François Hollande. Un détachement tchadien a aussi été dépêché pour aider l'armée, mais rien n'indique que ces renforts lui permettront de résister aux rebelles. L'incertitude demeure aussi sur l'envoi, décidé vendredi au niveau des ministres des Affaires étrangères, de renforts à la FOMAC, la force des pays d'Afrique centrale qui compte actuellement 560 hommes. "La date d'arrivée d'un nouveau contingent dépend des chefs d'Etat. (...) Il appartient maintenant aux présidents de décider la mise à disposition d'éléments", a estimé samedi le chargé de communication de la CEEAC, la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale.
Mais sur le plan diplomatique aussi, la situation ne semble guère devoir se dénouer. La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, qui sert de médiateur avait assuré vendredi soir que le gouvernement du président Bozizé comme les rebelles avaient accepté que des négociations s'ouvrent prochainement et sans conditions à Libreville au Gabon. Mais samedi, le chargé de communication de la CEEAC a précisé que "les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront à nouveau le 3 janvier", ajoutant que "c'est à ce moment-là qu'ils donneront une date pour la rencontre à Libreville".
Source sur TF1 News : Centrafrique : les rebelles gagnent du
terrain
L'armée forcée de se replier face aux rebelles centrafricains
29.12.2012 22h21 - Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières et leurs alliés à se replier à Damara. Cette ville constitue le dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui.
La rébellion du Séléka, qui combat le président François Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, trois semaines après le début de son offensive, a-t-on appris de sources militaire centrafricaine et rebelle.
La concentration des forces armées tchadiennes et centrafricaines sur Damara est désormais le dernier recours à une progression de la rébellion jusqu'aux portes de Bangui où un couvre-feu a été instauré de 19h00 à 5h00, selon un décret lu à la radio samedi soir par le ministre de l'Administration territoriale.
Les rebelles sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur leur ancienne place forte de Bambari, à 300 km au nord-est de Bangui, conquise dimanche dernier par le Séléka.
Renforts français
Parallèlement, la France a porté vendredi sa présence militaire à 400 hommes avec l'envoi de 150 parachutistes à l'aéroport de Bangui et la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEEAC) a annoncé des renforts.
L'évolution de la situation sur le terrain éloigne l'espoir d'une solution négociée rapide en Centrafrique, que les pays de la région, tout comme Paris, ex-puissance coloniale, ont appelée de leurs voeux.
Le Séléka, composé de factions rebelles dissidentes, a repris les armes le 10 décembre pour réclamer le "respect" d'accords de paix signés entre 2007 et 2011 avec le pouvoir. Après une progression fulgurante, le Séléka, qui n'a rencontré que peu de résistance, s'est dit prêt au dialogue mais refuse d'évacuer les villes prises.
(ats /)