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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 22:44

 

 

 

faca à Bangui

 

mercredi 02 janvier 2013


Par Ursula Soares  RFI


Des représentants de la rébellion de la Seleka et de l’opposition au président François Bozizé se sont dit prêts, ce mercredi 2 janvier, à participer à des pourparlers avec le gouvernement centrafricain, à Libreville au Gabon, pour une résolution pacifique du conflit. Les discussions pourraient commencer la semaine prochaine, sous l’égide du président congolais, Denis Sassou Nguesso. Les rebelles ont par ailleurs annoncé la suspension de leur offensive en direction de Bangui et campent, pour le moment, à Sibut, à 160 km de la capitale.


Les rebelles centrafricains, confrontés à la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), basée à Damara, qui s’efforce de les empêcher de marcher sur Bangui, ont annoncé qu’ils stoppaient leur avancée vers la capitale et acceptaient des pourparlers de paix avec le gouvernement centrafricain.


Dans la perspective de ce dialogue qui doit s’ouvrir dans la capitale gabonaise, chaque camp prépare ses propositions. Et pour l’instant, elles sont très divergentes. Du côté de la coalition rebelle de la Seleka, on se dit favorable aux négociations mais on veut discuter du départ du président François Bozizé.


Joint par RFI, Eric Massi, porte-parole de la Seleka, fait part de la détermination de la rébellion.

 

Eric Massi    Porte-parole de la Seleka

 

« Nous proposons, aujourd’hui, de négocier le départ de François Bozizé ».

 

 

02/01/2013 par Ghislaine Dupont

 

Du côté de la présidence centrafricaine, il n’est pas question de négocier un quelconque départ du chef de l’Etat. François Bozizé s’est dit prêt, dimanche 30 décembre, à partager le pouvoir avec les rebelles et le principe de pourparlers de paix sans conditions.

Joint par RFI, Cyriaque Gonda, porte-parole de la majorité présidentielle, considère que le président Bozizé a déjà donné un gage en déclarant notamment qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections.

 

Cyriaque Gonda   Porte-parole de la majorité présidentielle

 

« Pour nous, il est hors de question de parler du départ du président François Bozizé ».

 

 

02/01/2013 par Ghislaine Dupont

 

Du côté de l’opposition civile, celle-ci vient d’organiser une coordination de neuf partis et refuse, pour l’instant, de dévoiler sa position sur cette épineuse question qui porte sur le départ du président centrafricain.

 

Joint par RFI, Maître Nicolas Tiangaye, président de la Convention républicaine pour le progrès social et également coordinateur des neuf partis, affirme néanmoins qu’il n’y a pas de sujets tabous. « Concernant cette question d’ordre institutionnel, nous avons déjà une position arrêtée », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous pensons que lors des négociations de Libreville, il n’y aura pas de sujets tabous et à ce moment-là, nous aurons à rendre publiques nos positions. »


Pressions internationales


L’Union européenne se dit très préoccupée par la nouvelle crise qui secoue la Centrafrique. Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, a demandé aux autorités et aux rebelles de résoudre le conflit qui les oppose, par le dialogue et la négociation.


Préoccupation également du côté de l’Afrique du Sud. Le président Jacob Zuma a dépêché sa ministre de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, durant 24 heures pour qu’elle puisse analyser la situation. Pretoria invite les rebelles à se retirer des villes qu’ils occupent et appelle aussi au dialogue pour une sortie de crise pacifique.


Joint par RFI, Clayson Monyela, porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain, rappelle que l’Afrique du Sud, en tant que membre de l’Union africaine, condamnera toute tentative de prendre le pouvoir par la force.

 

Clayson Monyela  Porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain

 

L'Afrique du Sud, l’Union africaine et les Nations unies soutiendront ce processus.

 

 

02/01/2013 par Nicolas Champeaux

 

L’ONU a, pour sa part, appelé ce mercredi, le gouvernement et les rebelles au dialogue et a proposé son aide pour organiser des négociations. Les Nations unies « continuent de suivre la situation avec une grande inquiétude (…) et invitent le gouvernement et les rebelles à se concentrer sur un dialogue susceptible d'éviter la violence et de mener à une solution pacifique », a déclaré le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.

 

Source : http://www.rfi.fr/afrique/20130102-rca-rebellion-prete-pourparlers-directs-le-gouvernement-seleka

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Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 19:49

 

 

 

bozize-2

 

 

BBC Afrique  2 Janvier, 2013 - 18:23 GMT

 

Le président centrafricain a limogé mercredi son ministre de la défense, Francis Bozizé, qui est par ailleurs son propre fils.


Il s'est nommé à la tête de l'armée après ce limogeage.


Selon le correspondant de la BBC à Bangui, le président estime que la hiérarchie de l'armée a failli dans sa mission face à l'avancée de la rébellion et sa décision est donc une prise en main par Bozizé lui-même du plus haut commandement militaire.


En plus du ministre de la défense, le chef d'Etat-major des armées a été relevé de ses fonctions.

La décision de Bozizé intervient alors que la rébellion a annoncé la suspension de son offensive vers la capitale Bangui.


Selon un porte-parole des groupes armés, la rébellion est prête à envoyer une délégation à Libreville pour négocier avec le gouvernement centrafricain.


Ces pourparlers pourraient avoir lieu d'ici une semaine.


 

Le commandant de la force des pays d'Afrique centrale, le FOMAC, a averti les rebelles de ne pas attaquer la ville de Damara, dernier verrou vers Bangui.

 

 

Des renforts de plusieurs pays d'Afrique sont arrivé a Damara.

 

 

NDLR : Bozizé reprend des fonctions qu'il n'avait fait que déléguer à son rejeton. Il retombe en pleine violation de la constitution car le président de la République ne doit exercer autre fonction que celle de président de la République. S'il le limoge maintenant c'est donc bien lui qui est à l'origine de la déconfiture des FACA alors que dans son allocution du 31 décembre 2012, il s'en était injustement pris aux FACA. Il désigne le général Michel Bémakassoui, ancien dircab militaire du colonel Bokassa comme son directeur de son cabinet militaire et limoge le colonel Bengue commandant du centre des opérations à l'état-major. Un autre décret limoge formellement le général Guillaume Lapo comme chef d'état-major des FACA. Bozizé l'avait publiquement humilié il y a quize jours au quartier général du camp Beal.

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Centrafrique-Presse.com - dans Annonces et divers
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 19:13

 

 

 

Boz centrafrique


http://www.humanite.fr    le 2 Janvier 2013


Alors que la coalition rebelle du Séléka a annoncé ce mercredi suspendre son offensive vers Bangui pour participer à des pourparlers de paix avec le gouvernement centrafricain, Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Ifri, par ailleurs directeur du programme Afrique centrale d’International Crisis Group, décrypte la crise centrafricaine. 

 

Quelle est la genèse de la crise en République centrafricaine?

 

Thierry Vircoulon. C’est une crise née des frustrations de la gouvernance du régime. Les groupes armés qui forment le Séléka sont, pour la plupart, des groupes qui avaient déjà signé un accord de paix avec le pouvoir. Mais les conditions de cet accord de paix n’ont pas été appliquées. Notamment tout ce qui concernait le volet « Désarmement/Démobilisation/Réintégration » (DDR) n’a pas été mis en œuvre. L’UFDR [l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement qui, avec la Convention patriotique pour le salut wa Kodro (CPSK) et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ont créé la coalition rebelle du Séléka début décembre – NDLR] est un mouvement qui avait signé un accord de paix en 2007 prévoyant la démobilisation de ses combattants…

 

Comment analysez-vous la réponse de François Bozizé, qui se dit prêt à négocier et à former un gouvernement dunion nationale?


Thierry Vircoulon. Les rebelles se rapprochent de plus en plus de la capitale. L’armée centrafricaine n’est pas en mesure de les contrer. La déclaration de Bozizé montre que le pouvoir n’a absolument plus d’alternative. Cela traduit sa faiblesse. Il a cédé aux conseils et aux injonctions de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

 

Existe-t-il un lien entre l’opposition à Bangui et la coalition du Séléka?


Thierry Vircoulon. Ils n’ont pas grand-chose à voir. Les mouvements qui forment le Séléka sont composés de groupes armés du nord-est du pays et qui ont très peu de liens avec l’opposition démocratique qui se trouve à Bangui. Les revendications du Séléka, axées sur le DDR, n’ont pas grand-chose à voir avec un agenda politique plus large.

 

La crise centrafricaine est-elle le révélateur de tout un tas de crises qui éclatent en ce moment en Afrique, et particulièrement en Afrique centrale?

 

Thierry Vircoulon. C’est révélateur de l’extrême faiblesse d’un certain nombre de régimes en Afrique centrale dont celui de la République centrafricaine où les mêmes événements se répètent. Des rebelles qui défient le gouvernement et sont plus forts que lui sur le terrain, on a déjà connu ça. Le général Bozizé lui-même est arrivé au pouvoir par un putsch en 2003. Ce qui se passe est, en réalité, la conséquence logique du non-règlement de problèmes de fond.

 

Bozizé est-il lâché par tous ceux qui le soutenaient peu ou prou?

 

Thierry Vircoulon. On sent cela. La France n’interviendra pas. Maisla région est beaucoup plus décisionnelle que Paris sur ce qui se passe en République centrafricaine. On a senti, lors de la réunion le 21 décembre de la CEEAC à N’Djamena, que les présidents de la région étaient très mécontents et ont pris la crise en main en imposant une feuille de route au gouvernement centrafricain, à savoir les négociations et le renforcement de la mission Micopax (Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine, sous la responsabilité de la CEEAC). Mais ils ne veulent pas la chute du régime Bozizé.

 

Si la crise perdure, quelles pourraient être les conséquences régionales?

 

Thierry Vircoulon. Les conséquences seraient importantes parce que c’est un test pour les capacités de la région à gérer les crises. Ce serait un discrédit et un défi forts lancés à la CEEAC et à l’Union africaine par les rebelles. On se retrouverait dans une situation de face-à-face entre la mission de la Micopax, les rebelles et l’armée tchadienne. Car à l’heure actuelle, le verrou qui protège Bangui, c’est Damara où se sont positionnés l’armée tchadienne et le reste de l’armée centrafricaine, la Micopax étant positionnée en protection directe de Bangui. Si les rebelles arrivaient jusqu’à Bangui, on risquerait de retrouver les heures sombres de 1996, 1997 ou 2003: la guerre dans la capitale.

 

Vous avez fait allusion à la faiblesse de larmée et, paradoxalement, stationnent en République centrafricaine des bataillons de larmée française là officiellement pour «défendre les ressortissants français», dixit François Hollande. Mais à lorigine quelle est la mission de ces troupes françaises?

 

Thierry Vircoulon. La mission actuelle du détachement sur place est essentiellement une mission de soutien aux troupes de la Micopax. La France y contribue également financièrement. La présence française en République centrafricaine a diminué fortement depuis des années. La dernière intervention militaire française date de 2007. Le pouvoir centrafricain a cru qu’il pouvait de nouveau contraindre Paris à l’aider. Mais François Hollande a clairement donné une fin de non-recevoir. La France ne fera qu’évacuer ses ressortissants. La main est vraiment laissée à la région pour la gestion de cette crise. Ce qui est testé, c’est l’architecture de paix et de sécurité en Afrique où les Occidentaux ne sont là qu’en appui. Les Africains doivent gérer la crise.

La France en réserve. Si François Hollande s’en tient à la ligne du « dialogue » intercentrafricain, refusant d’apparaître comme le sauveur de François Bozizé, ceux qui assurent la sécurité du président contesté sont… des Français. L’instructeur attitré de la garde présidentielle est un certain Francis Fauchart, passé par le Gabon. Il est lié à la société de mercenariat EHC, dirigée par un ex-général français, Jean-Pierre Pérez. Cette firme spécialisée dans les « services de sécurité » a récemment ouvert un « bureau de liaison » à Bamako, ses prestations dans le Mali en crise allant de la simple escorte jusqu’aux missions de conseil.

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Centrafrique-Presse.com - dans Interview
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 18:32

 

 

 

Betina-Begong-Bodoli.jpg

 

Depuis une décennie, à l’occasion du coup d’État qu’il a fomenté le 15 mars 2003 contre le président défunt Ange-Félix Patassé, le général François Bozizé a depuis lors pris les Centrafricains pour des béni-oui-oui.


Rappelons les faits :

 

1-    Lorsque le général rebelle est entré à Bangui, il a promis au peuple centrafricain qu’il est venu « mettre de l’ordre dans la maison » et que, dès que son travail sera fini, il s’en ira. Résultat : contre vents et marées, non seulement il n’a pas respecté sa parole d’officier en se retirant après la période de transition, mais il tente aujourd’hui de s’éterniser au pouvoir en voulant tripatouiller la Constitution ; 


2-    Lorsque son fauteuil a été menacé par les rebelles en 2006 et 2010, il s’est rendu successivement à Libreville et y a signé des accords dits de Libreville avec les rebelles et autres oppositions centrafricaines. Résultat : aucune application des accords sur le terrain. Au contraire, il a profité de ce moment d’accalmie pour affaiblir les Forces Armées Centrafricaines (FACA) et armer sa garde présidentielle ; 

 


3-    Lorsqu’il a accepté de négocier avec l’opposition démocratique et de mettre en place le Code électoral et la Commission Electorale Mixte et Indépendante (CEMI), à deux reprises en 2005 et en 2011, il a vidé ces organes de leurs contenus en les truffant de ses parents et affidés. Résultat : Bozizé lui-même, son épouse, sa copine, ses enfants ont pris d’assaut l’Assemblée Nationale. À elle seule, la famille Bozizé constitue un groupe parlementaire ! 



4-    Enfin, l’objectif de toutes ces manœuvres c’était la modification de la Constitution alors que l’article 108 de celle-ci est explicite et catégorique là-dessus : « Sont expressément exclus de la révision : 



-  la forme républicaine et laïque de l’État ;

-  le nombre et la durée des mandats présidentiels ;

-  les conditions d’éligibilité ; 

-  les incompatibilités aux fonctions de Chef de l’État ;

-  les droits fondamentaux des citoyens ».  

 

Conclusion 

À force de semer des vents sans véritables conséquences, le général Bozizé croyait que l’histoire oubliait ses détracteurs. Aujourd’hui ce sont les vents semés à longueur d’une décennie de tyrannie et de mensonges qui se sont enflés et ont décidé de se retourner contre lui pour qu’il les récolte. Même le dialogue qu’il propose aujourd’hui est un leurre. Tout Centrafricain qui a de la mémoire sait que le général Bozizé n’appliquera jamais ses résultats. Il n’a jamais respecté sa parole et ne la respectera jamais. Les généraux Amadou Toumani Touré et Pierre Buyoya, qui ont servi par le passé de médiateurs dans les conflits centrafricains, et même le célèbre musicien ivoirien Tiken Jah Fakoly sont bien placés pour témoigner de ce que nous affirmons. 

    

Aujourd’hui, l’urgence est de chercher une voie de sortie honorable à notre général. Il n’a pas à dire qu’il ne se présenterait pas aux élections de 2016 et considérer cela comme une concession : NON ! Ce n’est pas une concession de sa part car la Constitution ne l’y autorise pas. Il n’a pas à constituer un gouvernement d’union nationale : NON PLUS ! Il veut gagner du temps, armer ses sbires, et rouler une fois de plus le peuple centrafricain dans la boue. Le peuple est meurtri ; il a trop souffert.



Permettre à Bozizé de terminer un pseudo-mandat, pour une élection qu’il a truquée, serait provoquer une inaction à la tête de l’État et empirer la souffrance du peuple. Car, en réalité, le général Bozizé n’a jamais gagné aucune élection en Centrafrique. C’est ça la vérité ! 

L’unique option, si l’on veut que la RCA renoue avec la démocratie qu’il a interrompue en 2003, est que Bozizé emprunte une voie de sortie honorable.



Que l’on mette en place un Haut Conseil de la République à la tête duquel on désignera un président ;

que l’on nomme un premier ministre qui aura effectivement les prérogatives de chef de Gouvernement ;

et, enfin, que l’on compose un gouvernement qui sera l’émanation de toutes les sensibilités, y compris les partisans du général Bozizé.



Toute autre solution incluant le général Bozizé en personne sera vouée à l’échec et entraînera ipso-facto un piétinement au niveau de l’Exécutif et, partant, une aggravation des souffrances du peuple. 

 

31 décembre 2012


Pr. Bégong-Bodoli Betina


Maître de Conférences, Université Gaston Berger


Saint-Louis,( Sénégal)

  

En effet, le général Bozizé est un récidiviste. C’est un homme qui a prouvé aux yeux des Centrafricains, de l’Afrique et du monde entier, que non seulement il n’a pas de parole d’honneur, mais, en plus, ne croit en rien : sa seule religion est le POUVOIR. (par la violence.... rajoute Juliette)

 

 

PS./DERNIERE MINUTE : 

 

Voici le message que nous venons de recevoir d’un Centrafricain résidant à Bangui qui vient de nous contacter, sous couvert de l’anonymat :  

« Bonjour, Nous sommes en train de vivre un génocide pire que ce que nous entendons. À vous de faire vraiment une déclaration relative à cette situation. Sinon ça sera trop tard et essayez de prendre contact avec les leaders politiques. Il y a déjà des négociations et des formules pour une transition. Merci ».

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Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 18:06

 

 

 

Bozizé dépassé

 

 

http://defense.blogs.lavoixdunord.fr   02/01/2013

 

" Nous avons décidé de suspendre l’offensive en direction de Bangui et nous allons envoyer une délégation au Gabon en vue de participer aux pourparlers de paix ", a déclaré ce mercredi Eric Neris Massi, le porte-parole de la coalition rebelle de la Séléka (alliance en sango, la langue nationale). Ces pourparlers pourraient avoir lieu le 8 janvier à Libreville au Gabon, sous l’égide du président congolais Denis Sassou Nguesso.

 

Il a réaffirmé ensuite l’exigence d’un " départ du président François Bozizé ". La veille encore, la rébellion centrafricaine disait s'apprêter à attaquer Damara, dernier verrou à 75 km au nord de Bangui. Elle est positionnée pour le moment à Sibut, à 160 km de la capitale.

 

En quelques semaines, les insurgés de la Séléka se sont imposés dans une large partie nord de la Centrafrique. Ils sont issus de mouvements dissidents des groupes signataires de l'accord de paix de Libreville en 2008. Difficile encore d'y retrouver tous ses petits égarés. La Séléka, présidée par Michel Djotodia, n'a été créée qu'en août. Elle réclame le départ du président François Bozizé, arrivé au pouvoir par la force en 2003.

 

L'armée centrafricaine n'a guère pesé lors de l'émergence de la rébellion. Le Tchad, allié de Bozizé, s'implique désormais pour empêcher la prise de Bangui et l'effondrement du pouvoir. Ce mercredi, le général Jean-Félix Akaga, commandant de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC) déployée en Centrafrique depuis 2008 pour consolider la paix, a averti sèchement l'adversaire : " Nous ne céderons pas Damara, que ce soit clair. Si les rebelles attaquent Damara, c'est une déclaration de guerre. Cela veut dire qu'ils ont pris la résolution d'engager les dix Etats d'Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu'ils en arriveront là." Plus caustique, le général gabonais Akaga ajoute : " ça m'étonnerait que les rebelles sachent combien ils sont, c'est un mélange de plusieurs tendances... "

 

Quatre cents militaires tchadiens sont à pied d'oeuvre. A tel point que le président François Bozizé a remercié le Tchad et son président Idriss Déby lundi soir : " Grâce à l'armée tchadienne, vous m'écoutez aujourd'hui à la radio et vous me regardez à la télévision. Sinon, on serait tous dans la brousse. "

 

La FOMAC demeure à Damara, face aux rebelles désormais. Le Congo a annoncé l'envoi de 120 soldats supplémentaires pour renforcer le contingent ; 120 Gabonais et 120 Camerounais sont également arrivés en renfort. Ce contingent se porterait ainsi à près de 800 hommes. Ce qui a peut-être fait réfléchir la Séléka...

 

Soutenu par la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), le président François Bozizé est poussé à négocier : " Je suis prêt pour ce dialogue. J'attends que les chefs d'Etat fixent la date pour que nous puissions y aller de concert avec le Séléka pour trouver des pistes de sortie de la crise. " La rébellion, qui rejetait jusque-là cette proposition, semble donc évoluer depuis ce mercredi.

 

La France privilégie officiellement le dialogue mais après l'attaque de son ambassade, s'inquiète d'abord pour ses 1 200 ressortissants (dont 400 binationaux). En plus du détachement de 250 hommes du 8e RPIMA (régiment parachutiste d'infanterie de marine) de l'opération Boali stationné à Bangui, qui agit en soutien de la FOMAC, 150 parachutistes du 2e REP (régiment étranger parachutiste), puis 180 sont arrivés en provenance des Forces française du Gabon et la base opérationnelle de Libreville.

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Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 17:47

 

 

 

un-soldat-centrafricain-patrouille-a-bangui_.jpg

 

LE MONDE | 01.01.2013 à 17h15Par Christophe Châtelot

 

Si les rebelles du Séléka veulent s'emparer de Bangui et faire tomber le régime de François Bozizé, comme ils le prétendent à coups de communiqués, il faudra qu'ils livrent une autre bataille que celle de la communication. Depuis le début de leur offensive éclair, le 10 décembre 2012, il n'a fallu que quelques jours à cette coalition hétéroclite pour traverser le pays du nord au sud sans rencontrer beaucoup de résistance de la part d'une armée centrafricaine en débandade. Presqu'une promenade de santé de plus de 300 kilomètres, qui a mené ces combattants que l'on dit bien armés et disciplinés jusqu'à la ville de Sibut, à 160 kilomètres au nord de Bangui.

 

Il n'est pas sûr que les rebelles puissent aller beaucoup plus loin. Le président tchadien, Idriss Déby le leur a signifié, lundi 31 décembre 2012, en haussant le ton. "La Communauté économique des Etats d'Afrique centrale [CEEAC] a décidé de faire respecter la cessation des hostilités. A cet effet, la ville de Damara constitue la ligne rouge à ne franchir sous nul prétexte", écrit le chef de l'Etat tchadien dans un communiqué. Damara, c'est le dernier verrou militaire avant Bangui, distant de 75 km. C'est une ville où s'est regroupée une partie de l'armée centrafricaine, renforcée par des troupes de la Micopax (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique) déployée par la CEEAC depuis 2008, au lendemain d'une autre de ces rébellions récurrentes dans le pays.

 

Les forces prêtes à défendre "la ligne rouge" ont aujourd'hui atteint une taille critique pour le Séléka. Il y a quelques jours, le Tchad, véritable parrain de Bangui, avait déjà envoyé des renforts en Centrafrique. Leur nombre est inconnu, mais la réputation combattante des soldats tchadiens n'est plus à faire. Lundi, 150 soldats congolais sont arrivés de Brazzaville. Quelque 120 Gabonais et autant de Camerounais étaient attendus mardi à Bangui. Ce qui portera à près de 800 le nombre de soldats de la Micopax déployés en Centrafrique, auxquels s'ajoute le contingent français basé à Bangui, porté de 250 éléments à 600 au cours des derniers jours.

 

"BOZIZÉ DOIT PARTIR, C'EST CLAIR"

 

Leur mission, a rappelé François Hollande, n'est pas de sauver le régime chancelant de François Bozizé, il est de protéger les ressortissants français vivant en Centrafrique. Mais il constitue une réelle force de dissuasion contre la rébellion si celle-ci, forte de 1 000 à 2 000 hommes selon certaines estimations, décidait de lancer la bataille de Bangui pour déloger le président.

 

Lundi, le Séléka continuait toutefois de se dire prêt à partir à l'assaut. "Bozizé doitpartir, c'est clair, on réclame son départ, qu'il quitte le pouvoir", déclarait à l'AFP l'un des porte-parole de la coalition rebelle du Séléka, Eric Massi, qui se disait prêt à "sécuriser Damara" avant de fondre sur Bangui.

 

Intoxication ? Il est difficile de dire si le Séléka dispose de la force de frappe nécessaire pour faire tomber Damara puis la capitale. A supposer que ce soit le cas, la rébellion est aujourd'hui soumise à une pression diplomatique croissante qui pourrait bien l'amener à s'asseoir à la table des négociations, comme le lui demandent expressément la CEEAC, la France – l'ancienne puissance coloniale – et les Etats-Unis.

 

Ce ne serait pas nécessairement un mauvais calcul. La coalition a déjà atteint l'un de ses objectifs : exposer au monde la faiblesse du régime de François Bozizé, régime clanique et corrompu auquel le Séléka reproche notamment d'être revenu sur l'accord global de paix signé en 2008 à Libreville, qui prévoyait une indemnisation pour les anciens rebelles qui décidaient de déposer leurs armes.

 

Le chef de l'Etat, lui-même arrivé au pouvoir en 2003 à la tête d'un mouvement armé, va d'ailleurs de reculade en reculade. Après avoir accusé le Séléka d'être une fabrication étrangère, il a fini par admettre son caractère centrafricain, jusqu'à proposer des négociations immédiates et sans condition, puis de l'inclure dans un gouvernement d'union nationale.

 

Ces propositions, qui ressemblent à une capitulation ou à une manoeuvre dilatoire, ont reçu un certain écho au sein du Séléka. "Cette coalition regroupe au moins trois anciens groupes de rebelles, le CPJP, l'UFDR et le CPSK, qui se sont autrefois combattus", rappelle Michel Lunven, auteur d'un livre relatant ses années passées comme ambassadeur de France en Centrafrique. "Actuellement, il y a des divisions au sein du Séléka. Certains veulent continuer le combat, mais le CPSK est prêt à déposer ses armes et à discuter", a confirmé à l'agence Reuters Nelson Ndjadder, un responsable du CPSK établi en France. Finalement, la bataille de Bangui n'aura peut-être pas lieu.

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Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 15:41

 

 

 

rfi logo

Pomodimo.jpg

 

 

RFI par Nicolas Champeaux mercredi 02 janvier 2013

 

La Centrafrique est de nouveau confrontée à une grave crise. Les rebelles de la Seleka menacent d'entrer dans la capitale pour chasser le président François Bozizé du pouvoir. Quelles sont les causes profondes de ce dernier conflit, comment dénouer la crise ? Le médiateur de la République centrafricaine nous livre son analyse, Monseigneur Paulin Pomodimo, ancien archevêque de Bangui.

 

RFI: C’est l’organisme sous-régional, la CEEAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) qui assure la médiation du conflit actuellement en République centrafricaine. Néanmoins, en tant que médiateur, vous suivez de près la situation. Etes-vous préoccupé à l'heure actuelle ?

 

Paulin Pomodimo: Non seulement préoccupé, mais je suis vraiment triste pour ce qui arrive à mon pays. Il y a comme une sorte de fatalité qui fait que pratiquement tous les dix ans, on est rattrapé par des crises du même genre.

 

Comment expliquez-vous ces fréquents cycles d’offensives armées de la part de groupes rebelles en Centrafrique ?

 

Il faut qu’un jour on ait le courage d’aller jusqu’à la racine des maux qui touchent notre pays dans la manière dont nous gérons les rébellions chez nous. Prenons d’abord cette crise actuelle. Il y a un an de cela, j’avais sillonné cette partie septentrionale du pays d’où est partie la rébellion actuelle par une sorte de caravane de réconciliation.

Lorsque je suis revenu de ce long périple, j’avais retenu qu’il fallait qu’on aille tout de suite organiser l’opération de désarmement. Cela a pris un peu de temps. Il aurait fallu qu’on agisse vite, mais j’ajoute tout de suite que la faute ne revenait pas seulement aux autorités de Centrafrique. Parce que, à l’époque, on savait qu’il fallait beaucoup d’argent pour cela. Les partenaires qui nous aident souvent n’ont pas compris l’urgence.

 

Est-ce que le malaise actuel n’est pas lié aux dernières élections, en janvier 2010, qui ont été contestées par l’opposition ?

 

Dans un contexte pareil, les raisons sont complexes. Ceci explique cela.

 

Et aujourd’hui, quel est votre message aux parties au conflit ?

 

D’abord, je voudrais m’adresser à mes frères fâchés de la Seleka. Lorsque que quelqu’un prend des armes au bout de sa colère, c’est parce que cette personne a l’impression de ne pas se faire entendre suffisamment. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas pour la Seleka parce que les revendications sont entendues par la communauté internationale et par la communauté régionale, par la CEEAC. Cette dernière leur tend une tribune inespérée.

 

On leur demande d’aller à Libreville pour parler des problèmes qui sont les leurs. On ne peut pas gouverner un pays comme le nôtre, qui est terriblement enclavé, en se dressant contre les Etats voisins de l’Afrique centrale. Ce n’est pas possible de prendre le pouvoir à Bangui et puis de se dresser contre les Etats d’Afrique centrale. Ce n’est pas possible.

 

Dans le même temps, le président François Bozizé n'a t-il pas trop attendu avant d'inviter les représentants de la rébellion à rejoindre un futur gouvernement d'union ?

 

On ne revient plus sur cela. Je voudrais saluer le courage du chef d’Etat parce que je l’ai entendu s’engager à partir sans conditions à Libreville pour aller participer aux négociations avec nos frères de la Seleka.

 

Vous avez justement participé à d'importants pourparlers par le passé. Quels enseignements en avez-vous tiré et comment peuvent-ils être mis à profit pour résoudre la crise actuelle en Centrafrique ?

 

La première chose, c’est qu’il faut avoir une capacité d’écoute extraordinaire. Je dis souvent que même dans le cœur du chef rebelle le plus endurci, il y a toujours quelque part un espace qui est à la recherche de la paix. Il faut savoir les écouter.

 

Mais pour le cas d’espèce, la Seleka semble avant tout animée par un désir de voir le président François Bozizé quitter le pouvoir.


Il y a un certain nombre de choses que l’on peut parfois obtenir plus par la force des arguments que par le fracas des armes. On a un cas précis : il y a eu deux armées qui sont allées pour chasser Baba Ladé [chef de la rébellion tchadienne du Front populaire pour le redressement (FPR) ndlr], mais nous, au niveau de la médiation, rien que par la force de la parole, nous avons pu non seulement faire repartir ce chef rebelle chez lui, mais nous avons également réussi à rapatrier tous ces éléments sans utiliser une fois une arme de guerre.

 

François Bozizé était chef rebelle en 2003 lorsqu'il a participé à des négociations avec feu le président Ange Félix Patassé. Vous étiez présent lors de ces pourparlers. Comment Bozizé s'était-il comporté ?

 

A l’époque, on m’avait demandé de créer un espace de dialogue lorsque Bozizé arriverait par à la rébellion, toujours par la même voie, à partir du Nord. Alors aujourd’hui, je peux dire en toute humilité que l’on n’avait pas à réussir puisque le camp Bozizé à l’époque avait le choix de rentrer à Bangui et de prendre le pouvoir. Est-ce que c’était bien ? Est-ce que ce n’était pas bien ? Je crois que la mission de la médiation n’est pas de juger.

 

 

 

NDLR : Il n'y a absolument aucune fatalité qui tienne. La situation dans laquelle se trouve actuellement le pays est aussi un peu le résultat de la mauvaise méthode de médiation de Pomodimo et surtout de la nullité de Bozizé qui ne comprend que le langage des armes et la méthode forte.  Il se vante d'avoir chassé Baba Laddé du pays or il sait tr-s bien que les 3/4 de hommes de ce dernier sont tranquillement revenus dans leur sanctuaire sur le territoire centrafricain. Il n'y a donc pas de quoi pavoiser. 

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Centrafrique-Presse.com - dans Interview
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 15:14

 

 

 

Bangui ville

 

 

Nairobi/Bruxelles  |   2 janv. 2013  http://www.crisisgroup.org


En trois semaines, la rébellion de la « Seleka » a étendu son contrôle sur une grande partie du territoire centrafricain et est maintenant aux portes de la capitale, Bangui. Si un dialogue inclusif regroupant les dirigeants de la Seleka ainsi que le gouvernement et l’opposition centrafricaine n’a pas lieu cette semaine, Bangui pourrait très rapidement devenir le théâtre d’affrontements sanglants entre le pouvoir et les rebelles comme en 1996, 1997, 2001 et 2003 et provoquer de nombreuses victimes innocentes dans la population.


La rébellion qui s’est baptisée « la Seleka » (alliance en sango) est une coalition de différents mouvements armés qui viennent principalement du Nord Est du pays. Composée à la fois de factions dissidentes de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), cette alliance comprend également le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), ainsi que la Convention patriotique du Salut du Kodro (CPSK) et le mouvement nouvellement créé de l’Alliance pour la renaissance et la refondation. Malgré leurs origines diverses, ces groupes armés reprochent tous au président François Bozizé, qui est arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un putsch, de ne pas avoir respecté les accords de paix de Birao en 2007 et de Libreville en 2008.


Le 10 décembre 2012, les rebelles ont lancé une offensive à partir du Nord Est du pays et ils se sont emparés tour à tour de la ville diamantifère de Bria et de Batangafo, Kabo, Ippy, Kaga Bandoro, Bambari et Sibut. Leur progression vers la capitale a été très rapide face à des forces armées centrafricaines dépassées numériquement et peu organisées. Sur la demande du président Bozizé, le gouvernement tchadien a envoyé des troupes qui sont aujourd’hui stationnées aux côtés des forces armées centrafricaines dans la localité de Damara, dernier verrou stratégique avant la capitale Bangui située à seulement 75 km.


Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) s’est tenu à Ndjamena le 21 décembre et a défini une feuille de route pour sortir de la crise. Cette feuille de route prévoit un cessez-le-feu et l’ouverture sans délai et sans conditions de négociations à Libreville sous l’égide de la CEEAC. Par ailleurs, il a aussi été décidé d’envoyer des troupes supplémentaires pour renforcer la MICOPAX - la mission de maintien de la paix de la CEEAC stationnée depuis 2008 en Centrafrique - et en faire une force d’interposition. Le chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi,  président en exercice de l’Union Africaine (UA), s’est également rendu à Bangui, le 30 décembre, afin de s’entretenir avec le président Bozizé. Suite à cette entrevue, le président centrafricain a publiquement déclaré qu’il était prêt à des négociations sans délai, à mettre en place un gouvernement d’union nationale et il s’est engagé à ne pas se représenter lors des élections présidentielles de 2016.


La Centrafrique a connu des épisodes d’instabilité depuis son indépendance en 1960, y compris de nombreuses tentatives de coups d’Etat. Les mutineries de 1996 et 1997 ont fait plusieurs centaines de victimes à Bangui et, après le putsch raté de 2001, plus de trois cents personnes sont mortes dans la capitale et 50 000 personnes ont dû fuir Bangui. Entre octobre 2002 et mars 2003, les combats entre l’armée et les rebelles se sont aussi traduits par de nombreuses victimes dans la capitale et en province.  De telles violences pourraient se répéter si les rebelles tentent de prendre Bangui par la force car la ville est très militarisée et plusieurs quartiers sont acquis au parti au pouvoir.


La rébellion actuelle apparaît dans un contexte de graves difficultés économiques et de sous-développements aigus illustrés par le fait que 62 pour cent de la population vit en deçà du seuil de pauvreté. Pour éviter une nouvelle bataille de Bangui et des violences contre la population, les mesures suivantes doivent être rapidement mises en œuvre :


Un cessez-le-feu entre le gouvernement centrafricain et les rebelles qui devrait être surveillé par la MICOPAX.


La tenue dans les plus brefs délais d’un dialogue politique inclusif à Libreville sous l’égide de la CEEAC avec la majorité présidentielle, les dirigeants de la Seleka ainsi que ceux de l’opposition démocratique centrafricaine.


La garantie par la Seleka de respecter le droit international humanitaire et de faciliter l’accès des ONG aux zones conquises, notamment pour fournir de l’aide humanitaire et des soins médicaux. L’UA, la CEEAC et les Nations unies doivent indiquer aux dirigeants de la Seleka qu’ils seront tenus pour responsables des violations des droits de l’homme dans les zones sous leur contrôle.


Le renforcement de toute urgence de la MICOPAX pour lui permettre d’être une force d’interposition, tel qu’annoncé lors du sommet des ministres des Affaires Etrangères des Etats de la CEEAC à Libreville le 28 décembre 2012.


Le soutien de l’UA et de l’ONU aux efforts de médiation de la CEEAC.


Afin de rendre possible une sortie de crise pacifique et promouvoir une stabilité durable, les sujets suivants devraient impérativement être à l’agenda des pourparlers entre la majorité présidentielle, les dirigeants de la Seleka et de l’opposition démocratique :


La composition du gouvernement d’union nationale qui doit être équilibrée et représentative de toutes les tendances politiques du pays. A ce titre, il est important que ces différentes tendances soient toutes représentées pendant les négociations.


Des propositions pour redresser l’économie nationale en se basant notamment sur les recommandations du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté pour la Centrafrique élaboré pour la période 2011-2015.


La relance de la réforme de l’armée qui a été ébauchée à plusieurs reprises mais n’a jamais été mise en œuvre.


Le calendrier et les modalités de mise en œuvre du programme de Désarmement Démobilisation et Réinsertion des ex-combattants, notamment au Nord Est de la Centrafrique.


La création d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les exactions commises par le régime contre les opposants.

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 14:16

 

 

Alain Lamessi

 

 

Il est certes bien loin aujourd’hui ce temps où jeunes étudiants centrafricains en Europe, en Afrique ou en Amérique, nous nous gavions parfois jusqu’à l’indigestion, de théories révolutionnaires fumeuses comme seuls substrats de changement  qualitatif en République centrafricaine. L’idéalisme des uns doublé de la sincérité des autres a nourri les débats et les discussions souvent interminables mais toujours passionnants pour nous préparer à l’intégration des masses. Cette propension à la lutte révolutionnaire n’était jamais dénuée de toute naïveté au point de faire de nous des admirateurs inconditionnels des dictateurs comme Staline, Castro, Mao, etc. Même le tristement célèbre Enver Hoxa de l’Albanie devint le modèle à imiter. Quelle candeur ! Peut-on dire, avec le recul. Mais mieux vaut se tromper de bonne foi que de se complaire dans l’ignorance par faiblesse intellectuelle.


Avec pour seule grille de lecture le marxisme-léninisme nous rêvions, les yeux ouverts, de la révolution nationale démocratique et populaire pour changer radicalement les bases structurelles permettant d’apporter rapidement  bien-être social et progrès économique au peuple centrafricain.  L’hypothèse fondamentale étant celle bien connue de la dialectique matérialiste et historique. A savoir : c’est la superstructure qui détermine l’infrastructure ou ce sont les conditions matérielles qui déterminent la conscience des peuples.


Les mouvements étudiants furent une grande école de patriotisme où chacun se formait à la lutte contre l’impérialisme, contre la dictature et surtout pour la défense des intérêts du peuple en cultivant l’esprit de sacrifice et de solidarité. A la vérité cette velléité révolutionnaire a été comme exacerbée par la lutte contre la dictature en Centrafrique dans les années 70 et le mouvement étudiant devint la seule force d’opposition externe lorsque la parole fut bâillonnée en interne. La commission nationale des bourses (CNB) devint rapidement la tribune où étaient portées  les revendications, au-delà des étudiants, des masses populaires. Les camarades Alphonse Blague, Marguerite Petrokoni Zeze, Focky Ndoungouma, et Romain Sopio en payèrent hélas très chèrement le prix par la case prison pour avoir osé dénoncer l’Empire centrafricain. L’anachronique réhabilitation de l’empereur Bokassa est une injure à l’histoire et au droit de l’homme, soit dit en passant.


Des cadres techniquement compétents et politiquement conscients (?)


Des études payées avec l’argent du peuple centrafricain étaient comprises non pas comme une fin en soi mais comme  moyens d’accélérer le développement intégral de la République Centrafricaine. L’objectif minimum admis était de devenir des cadres techniquement compétents et politiquement conscients.


Rendons à César ce qui est à César. De jeunes étudiants centrafricains, certes à l’étranger, ont marqué leur génération d’une empreinte indélébile dans les années 70 et 80 : Jean-Paul Ngoupandé et Zarambaud Assingambi d’une part, Sissa Le Bernard, Henri Pouzere, Tobi Ngaragba et Sévérin Ngouda d’autres parts n’ont pas ménagé les efforts pour mobiliser, encadrer et former leurs jeunes compatriotes aux thèses nationalistes et anti-impérialistes. Leur capacité à théoriser et surtout à convaincre  fit d’eux  de véritables ténors qu’il fallait suivre. D’autres encore : Sioke Reynaldi, Mabingui Joseph, Karim Meckassoua, Balenguele Abel, Ndouba Prosper, Siotene Martin, Bélibanga Clément, Répago Goneyo, Kiwi Makouri, pour ne citer que ceux-là, ont fait de la solidarité la règle de leur  vie au point de tout sacrifier pour venir en aide aux autres. Pour mobiliser, ils étaient prompts à sacrifier bourses, tickets de restaurant et chambres de campus au profit de quelque centrafricain que ce soit se trouvant dans le besoin. Le tribalisme était proscrit aussi bien dans le discours que dans le vécu car on ne mobilise pas le peuple sur une base si étriquée, encore moins avec une conception si rétrograde. De même l’adoption d’une nationalité autre que centrafricaine était passible de bannissement car synonyme de trahison à la cause nationale.


Les personnes qui ont pris la relève ont montré de grandes capacités au dépassement de soi qui forcent respect : Tiangaye Nicolas à Orléans, Maka Gbokossoto et Sonny Léonard à Dakar, Albert Ndode, Dieudonné Salamatou à Bangui, Emmanuel Touaboy à Abidjan et Alain Lamessi à Brazzaville. Nourris au lait du maoïsme, ces  compatriotes voulaient changer la République centrafricaine pour changer la vie du peuple.


Dans tous les ministères comme dans les institutions nationales et internationales on retrouve cette génération de centrafricains formés à l’école du « centrafricanisme  militant » largement en cours dans les années 70 et 80. Ce sont généralement de grands technocrates connus et reconnus pour leur rigueur, leur patriotisme et surtout leur sens de l’intérêt national. Ils sont tous devenus, à quelques exceptions près, de personnalités incontournables dans leur domaine de compétence. Beaucoup d’entre eux ont servi l’Etat à un très haut niveau : Président de la République (AFP), Premier ministre, Ministres, secrétaires d’Etat, Ambassadeurs, Directeurs de cabinet, etc...


La faillite des intellectuels centrafricains a fait le nid de de la dictature


A l’heure de l’autocritique, peut-être dirons-nous aujourd’hui que le passage aux différents postes de responsabilité des intellectuels émérites n’a pas laissé  que de bilans positifs que l’histoire pourra  faire valoir. Bien au contraire : Lorsque le détournement des deniers publics et la prédation des biens  de l’Etat sont érigés en exercice national  alors comment s’étonner qu’il n’y a pas de route, pas d’électricité, pas d’eau courante, pas d’hôpitaux, pas d’école, pas de ponts? Lorsque les intérêts personnels sont placés au premier rang des valeurs qui doivent guider l’action publique, alors comment s’étonner que le peuple ne croit plus à rien, encore moins aux intellectuels et devienne prompt à tout détruire à la moindre occasion pour se venger ? Lorsque faute d’argument politique on caresse honteusement les bas sentiments tribalistes ou pseudo nationalistes, alors comment s’étonner qu’il n’y a plus ni paix, ni unité nationale ?


La refondation de la démocratie centrafricaine moderne s’origine dans la chute de l’empire avec l’opération « barracuda ». De même nous avions applaudi des deux mains l’armée française qui nous a aidés à vaincre la dictature de Bokassa en 1979, de même nous en sommes aujourd’hui réduits  à soutenir le SELEKA dont personne ne connaît le leader (c’est à croire que c’est une rébellion sans tête, ni visage),  après avoir été de fieffés zélateurs du Général Président Bozize.


Les intellectuels, c’est comme le phare dans la nuit. Lorsque le phare ne s’allume plus, ce sont des aveugles qui sont aux commandes. Dans ce cas tomber dans le précipice devient inévitable. Il n’y a pas de honte à faire son autocritique. Nous avons collaboré peu ou prou avec tous les régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat avec les résultats que chacun sait. Par couardise ou par opportunisme nous avons accompagné les dictateurs dans leur ascension et n’avons pas toujours été à la hauteur de l’attente du peuple. Aujourd’hui nous devons nous réconcilier avec le peuple centrafricain, regagner sa confiance. Faire amende honorable avant de proposer une alternative crédible à la situation de non Etat qu’est devenue la République Centrafricaine. Lorsque, comble de malheur, des intellectuels se pourlèchent déjà les babines, faisant des pieds et des mains pour hériter de quelque strapontin dans un hypothétique gouvernement d’union nationale à la faveur du dialogue nationale, c’est tout simplement pathétique !


Comparaison n’est pas raison, certes ! La République centrafricaine, géographiquement, c’est 20 fois la Belgique, 22 fois le Burundi, 29 fois l’Etat d’Israël avec en plus de l’or et du diamant à l’Est, à l’Ouest, au Nord, au Sud et au Centre, du pétrole au Nord, à l’Est et peut-être au Sud, du Fer depuis Bambari jusqu’à Damara,  de l’uranium à l’Est, sans oublier du bois, du café, du coton, du tabac, etc. Donnez toutes ces richesses au Japon ou tout simplement au Burkina Faso à côté et vous verrez la face du monde changée. Personne ne croit plus un seul instant à cette argutie qui consiste à dire que c’est l’Occident qui nous empêche de nous développer. Le plus souvent nous ne savons même  pas ce que nous voulons à défaut d’avoir de l’amour du peuple comme seul étalon de valeur. Nous avons l’impérieux devoir de mettre fin à la souffrance du peuple centrafricain. Notre responsabilité historique, c’est de calmer le jeu et de promouvoir le dialogue, encore le dialogue et toujours le dialogue. Et Martin Ziguélé, leader de l’opposition, de reconnaître avec lucidité : « il n’y a pas de solution militaire » à la crise que connaît notre pays.


Non à la chasse aux sorcières ! Nous sommes tous des Rongas, nous sommes tous des Goulas. Nous sommes tous des Bandas. La démocratie, d’accord ! Mais l’unité nationale d’abord !

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Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 14:11

 

 

 

 

 

armée française

 

 

Mercredi 2 Janvier 2013 à 11:30 

 

JEAN-DOMINIQUE MERCHET - MARIANNE


« Je romprai avec la Françafrique », promettait le candidat François Hollande. Une promesse bien difficile à tenir par le président de la République, comme on est en train de le voir en Centrafrique. Quoi qu’elle fasse, ou ne fasse pas, la France sera tenue pour responsable de l’évolution de la situation dans ce petit pays misérable de moins de cinq millions d’habitants, où la guerre civile vient de repartir. 


Longtemps, Paris a fait la pluie et le beau temps dans son ancienne colonie d’Oubangui-Chari. On se souvient comment « l’Empereur » Jean-Bedel Bokassa fut déposé par l’opération Barracuda en 1979. En 2006-07, l’armée française y faisait toujours le coup de feu. Certes, la France y a fermé ses bases de Bouar et Bangui et seul un petit contingent de 250 hommes stationnait encore sur l’aéroport de la capitale, pour y soutenir le Micopax, une mission africaine de stabilisation. 


Car le pays est en effet en proie à une profonde instabilité, où s’entremêle banditisme, luttes tribales et ambitions politiques. La Centrafrique est dirigé par le président François Bozizé, dont les méthodes ne semblent guère plus recommandables que celles de ses opposants. 

Face à la dégradation de la situation (attaque de l’ambassade de France, menaces éventuelles sur un millier de ressortissants européens, dont des binationaux), Paris a décidé de renforcer son dispositif militaire, qui est aujourd’hui de 600 hommes. 


Pour quoi faire ? C’est tout le problème. Car, en Centrafrique, la France n’a le choix qu’entre deux mauvaises solutions. 


Sauver le régime Bozizé, largement discrédité, en « tapant » sur les rebelles du mouvement Seleka ou laisser les choses suivre leur cours sans intervenir. La seconde hypothèse, a priori raisonnable, semble avoir la préférence de l’Elysée. 


Reste que, dans ce cas, il y aura un prix à payer : l’effondrement possible du pays. Le chaos va s’installer, comme au Mali ou en RD Congo voisine. L’Etat, déjà bien virtuel, risque tout simplement de disparaître. Les violences se développeront, avec leur cortège de massacres interethniques. La France sera accusée d’avoir laissé faire – alors qu’elle s’était plutôt bien sortie de la crise en Côte d’Ivoire. 


La seule chance d’échapper à ce dilemme est d’obtenir une solution négociée entre le pouvoir et les rebelles. Bref, de mettre les mains dans le cambouis de la politique intérieure centrafricaine.  Vous avez dit Françafrique ? 

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