Dimanche 30 Décembre 2012 vers10 h, je rendais visite à un neveu soldat loyaliste atteint par balle dans l’attaque de Batangafo, évacué à Bangui à l’hôpital militaire Camp Fidèle OBROU. Comme revenu à la maison, d’autres parents visiteurs étaient déjà là avant moi. Brusquement nous voyons apparaitre un véhicule militaire de couleur panthère se diriger à notre niveau. Des éléments lourdement armés descendent en toute vitesse nous ramassent pour nous jeter dans le véhicule et nous intimer l’ordre de se coucher. Avec une vive allure ils nous conduisent à une de leurs bases appelée 124. Nous sommes maintenus de 10h à 18H. C’est ici que nous avons écouté toutes les injures à caractères purement xénophobiques et revanchards en notre endroit.
Ce Commando ne nous a pas seulement entraîné et froissé mais a également extorqué 130.000 F contenus dans mon portefeuille.
Mes deux téléphones cellulaires et ceux de mes neveux ont été confisqués.
Mission accomplie nous sommes transférés à la Section de Recherches et d’Investigations (SRI) à 18 H 40 pour audition. Avant
de nous remettre à ce service, le chef de mission déclare:
<< Nous les avions surpris en train de faire une réunion subversive au quartier. >> fin de
citation.
Aussitôt des gendarmes sont désignés pour nous entendre. Le lendemain 31 Décembre, le Commandant de brigade judiciaire fait
la synthèse des procès-verbaux et la présente au Capitaine responsable de la SRI. C’est ici un réel motif de fierté de féliciter et d’encourager ces concitoyens officiers de police judiciaire de
cette section d’avoir déclaré le dossier vide aboutissant à notre relaxe.
En dernière analyse, tous les propos tenus par les bérets verts en mon endroit et les autres interpellés relèvent de la
xénophobie, de la vengeance et de la division. L’accusation de réunion subversive est un prétexte. Nous sommes arrêtés parce que nous sommes originaires de la Préfecture de la
VAKAGA.
J’ai l’habitude de dire que je forme des hommes, en cette qualité d’éducateur, rien ne me poussera de prendre les armes ou
inciter des hommes à prendre les armes pour accéder au pouvoir. La seule voix d’accès au commande sont les élections. Que le Gouvernement cesse d’accuser la Vakaga toute entière de complicité de
rébellion. Les auteurs de ces conflits armés perpétuels sont bien connus. Il faut rappeler qu’ un GOUVERNEMENT d’union nationale est formé après la signature des accords de paix de Libreville,
dans ce Gouvernement, aucun cadre de la Sous-préfecture de Ouanda Djallé est nommé Ministre ou placé à un postes de responsabilité au nom d’une rébellion quelconque. L’acharnement du régime sur
ma personne est un règlement de compte politique. Il doit rougir de la violation de mon immunité parlementaire aux yeux du monde.
Député à l’Assemblée Nationale Centrafricaine, Membre du Parlement Africain (PAP) considéré comme un fonctionnaire de l’Union Africaine, avec double immunités, je ne mérite pas d’être traité de cette manière par les Forces de Défense et de Sécurité censées assurer ma protection.
A ce titre je lance les appels suivants :
1- A l’endroit du Gouvernement :
- Pour son implication directe et efficiente dans le processus du dialogue afin de ramener la Paix en République
Centrafricaine.
- Pour la cessation des arrestations arbitraires accompagnées des exactions sur les ressortissants de la VAKAGA innocents.
- Pour l’interdiction en ce temps de crise grave les émissions radiophoniques à caractère partisan et injurieux qui ne fera
qu’augmenter les tensions.
2- A l’endroit de la coalition SELEKA.
- Pour qu’elle accepte ce dialogue et fasse preuve d’humanisme dans les zones qu’elle occupe et de s’abstenir à des
déclarations de nature à nuire aux ressortissants de la VAKAGA résidant à Bangui.
3- A l’endroit de l’Union Européenne, du BINUCA, de l’Union Africaine, de la communauté Economiques des Etats de l’Afrique
Centrale (CEEAC), du Gouvernement Français et l’ensemble des corps diplomatiques présents à Bangui de peser de tout leur poids sur le Gouvernement et la coalition rebelle SELEKA d’accepter le
dialogue pour éviter au peuple centrafricain le bain de sang.
Fait à Bangui le 4 janvier 2013
D. KOUDOUFARA