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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 15:36

 

 

 

Chefs CEMAC

 

 


BANGUI AFP / 06 janvier 2013 14h45 - Le vol qui devait aller chercher dimanche en Centrafrique une délégation de la rébellion devant participer à des négociations au Gabon, a été reporté à lundi, a appris l'AFP de sources concordantes.


Nous partirons demain matin (lundi). Il y a eu un problème (sur le vol). Nous sommes prêts. Nous demandons à partir aux négociations, a affirmé à l'AFP l'un des chefs de l'alliance rebelle Séléka, le colonel Djouma Narkoyo, par téléphone satellitaire.


Une source diplomatique avait auparavant indiqué que ce vol, opéré par les Nations unies, était retardé en raison de problèmes d'autorisation alors qu'une deuxième source diplomatique a confirmé que le vol était reporté à lundi.


Le départ des délégations centrafricaines de l'opposition et du pouvoir, d'abord prévu dimanche, avait déjà été décalé à lundi, a-t-on appris dimanche auprès de l'opposition et du pouvoir.

Quant au président François Bozizé, il ne se rendra à Libreville que plus tard, une fois les négociations entamées, a appris l'AFP de source proche de la présidence.


Chacune des délégations composées de quinze membres a remis des propositions de sortie de crise au comité de suivi dirigé par le président congolais Denis Sassou Nguesso, et peaufine son mémorandum en vue des discussions, a assuré le ministre centrafricain de l'Administration territoriale, Josué Binoua.


Les rebelles centrafricains de l'Alliance Séléka, qui ont lancé une offensive le 10 décembre, réclament le départ du chef de l'Etat François Bozizé, au pouvoir depuis 2003. Ils ont pris deux nouvelles villes samedi, et stationnent à seulement 160 kilomètres de la capitale, Bangui.


(©) 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 14:23

 

 

 

 

Bozizé en difficulté

 

Libération 4 janvier 2013 à 21:56

 

Portrait Le président François Bozizé a su prendre le pouvoir par la force et le conserver par les urnes. Jusqu’ici.

 

Par THOMAS HOFNUNG

 

Les rebelles qui campent au nord de Bangui exigent sa démission. La France, ex-puissance coloniale, le pousse à lâcher du lest et les Etats-Unis ont carrément fermé leur ambassade à Bangui. Quant aux pays voisins, la plupart sont exaspérés par un comportement jugé à la fois indolent et erratique. Et pourtant, malgré ces vents contraires, François Bozizé, le président de la République centrafricaine, pourrait bien sauver sa tête à l’issue des pourparlers de paix qui doivent démarrer la semaine prochaine à Libreville, au Gabon.

 

A 66 ans, «Boz», comme on le surnomme à Bangui, joue sans doute l’une des parties les plus difficiles de son existence politique, marquée par une soif farouche du pouvoir. Né en 1946 au Gabon, où son père gendarme était en poste, il a embrassé naturellement la carrière militaire. Issu de l’ethnie majoritaire Gbaya, il se serait fait remarquer très tôt par «l’empereur» Bokassa en rudoyant un mercenaire français accusé d’avoir manqué de respect à l’ancien homme fort de Bangui. Bozizé devient son aide de camp et, à 32 ans, le plus jeune général de son pays.


S’il n’est pas particulièrement brillant, l’officier ne manque ni d’ambition ni d’esprit d’initiative. Après la chute de Bokassa (en 1979), lâché par son protecteur français, le président Valéry Giscard d’Estaing, «Boz» part en France, où il suit les cours de l’Ecole de guerre. «C’était un homme sérieux, un taiseux, témoigne l’ancien journaliste Jean-Louis Gouraud, son ami de trente ans. Il tranchait par rapport aux autres camarades africains que j’avais à l’époque.» De retour à Bangui, en 1981, il est nommé ministre de l’Information par le président André Kolingba. Deux ans plus tard, il échoue à le renverser et prend le chemin de l’exil, au Bénin, où il entre en contact avec les mouvements évangélistes. Une rencontre spirituelle qui marque une étape importante dans sa vie.

 

Pasteurs. Franc-maçon, comme nombre de dirigeants d’Afrique centrale, Bozizé va aussi fonder la branche centrafricaine de l’Eglise du christianisme céleste - Nouvelle Jérusalem. «Il n’a pas une pratique religieuse ostentatoire, mais dit souvent quand il fait face à un os : "Dieu y pourvoira"», raconte un ancien conseiller. Il ne boit pas, pas plus qu’il ne fume. En revanche, on lui prête à Bangui une vie sentimentale agitée. Les pasteurs béninois sont très présents dans son entourage direct.

 

Sa foi l’a peut-être aidé en 1990, lorsqu’après avoir été arrêté au Bénin et extradé, il échappe de justesse à une tentative d’assassinat dans sa cellule à Bangui. Trois ans plus tard, Bozizé se présente à l’élection présidentielle, où il obtient un score dérisoire qui lui vaut le sobriquet peu enviable de «Monsieur 1%».

 

Mais le galonné sait se placer et quand, en 1997, l’ex-Premier ministre de Bokassa, Ange-Félix Patassé, devient président, «Boz» - qui l’a opportunément soutenu - est nommé chef d’état-major. Un poste qui lui donne des idées. Face à la dérive du régime de Patassé, qui fait notamment appel à des milices congolaises pour asseoir son autorité par la terreur, l’officier supérieur décide de passer à l’action. En 2001, il échoue à s’emparer du pouvoir par la force. Mais deux ans plus tard, avec le soutien actif du président tchadien, Idriss Déby, il touche enfin au but. A l’époque, on lui prête aussi le soutien du président Jacques Chirac. «En réalité, hormis quelques solides amitiés au sein de l’armée française, il était tenu à distance par Paris, assure Jean-Louis Gouraud. D’ailleurs quand il a pris le pouvoir, et qu’il a demandé l’aide financière de la France, on lui a répondu qu’il fallait qu’il organise d’abord des élections. Résultat, il s’est tourné vers les Chinois.»

 

Onction. En 2005, Bozizé obtient enfin l’onction des urnes, et sera réélu en 2011, lors d’un scrutin contesté. Depuis dix ans, il multiplie les initiatives pour tenter d’éteindre les foyers de rébellion qui ne cessent d’éclater à travers ce pays pauvre, relégué dans les profondeurs du classement de l’ONU sur le développement. Ses détracteurs lui reprochent son incompétence. «C’est un brave type mais qui a un mal fou à prendre des décisions, dit un de ses anciens proches. Il n’a clairement pas le niveau pour diriger un pays aussi pauvre et divisé, où le sentiment national est inexistant.» Nicolas Sarkozy, qui le jugeait peu fiable et têtu, l’avait même surnommé «l’autiste de Bangui».

 

«On lui reproche d’être indécis sans cesser de l’enjoindre à discuter avec tout le monde pour réconcilier le pays, s’insurge son ami Jean-Louis Gouraud. Autre accusation récurrente : celle de népotisme. A l’Assemblée nationale, les membres de son clan détiennent une vingtaine de sièges sur 105 ! La «première dame», Monique Bozizé, a été élue députée à Bimbo, un faubourg de Bangui. Et nombre de ses proches occupent des postes stratégiques au sein du régime. Ce qui n’empêche pas le chef de l’Etat de les limoger. «Boz» vient ainsi de remercier son fils, le ministre de la Défense Jean-François Bozizé, après le retrait piteux des forces armées centrafricaines face aux rebelles du mouvement Séléka. Auparavant, il avait démis son neveu, l’influent ministre des Mines et des Finances, Sylvain Ndoutingaï.

Donné pour mort politiquement il y a quelques jours, «Boz» n’a peut-être pas dit son dernier mot. Pour les dirigeants de la région, entériner son départ, comme l’exige la rébellion, reviendrait à montrer le mauvais exemple (lire ci-contre). «On le sous-estime, dit son ancien conseiller. Ce n’est peut-être pas un fin stratège, mais c’est un roublard.» 

 

Source : http://www.liberation.fr/monde/2013/01/04/centrafrique-c-est-qui-le-boz_871795

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Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 13:44

 

 

 

Ouandet.jpg

 

Bangui 06.01.2013 à 08h33 (Xinhua)- En poursuivant la restructuration des armées, le président de la République centrafricaine, François Bozizé, a nommé le général Jules Bernard Ouandé chef d'Etat-major pour remplacer le général Guillaume Lapo, limogé mercredi en même temps que le ministre délégué à la défense, Jean Francis Bozizé.


Jules Bernard Ouandé avait déjà occupé ce poste dans les premières années du coup d'Etat du 15 mars 2003 qui a porté François Bozizé au pouvoir. Il est ensuite entré au gouvernement comme ministre de la Sécurité et de l'ordre public, avant de se retirer pour préparer sa candidature aux élections législatives de 2011.


Battu aux primaires sous les bannières du parti au pouvoir, le KNK, il a décidé d'être un candidat indépendant comme la plupart des anciens ministres. En mars 2011, il est élu au second tour, député du 8ème arrondissement de Bangui et siège depuis 2011 à l'Assemblée nationale.

 

Avec cette nomination, le général Ouandé, un des hommes de mains de François Bozizé, reprend la carrière des armes pour tenter de redresser et réorganiser l'armée centrafricaine que le chef de l'Etat considère comme "désordonnée et indisciplinée" à cause de l'occupation facile d'une partie importante du pays par les rebelles du Séléka qui ont lancé des offensives depuis le 10 décembre 2012.

 

 

 

NDLR :  Bozizé et Ouandé font la honte de l’armée centrafricaine. Ce sont deux prédateurs de la même espèce sortis avant dernier pour Ouandé et « dernayo » pour Bozizé de la même promotion de l’Ecole Spéciale des Officiers d’Active (ESFOA) de Bouar de l’ère bokassienne. C’est dire combien ce ne sont pas des lumières mais malheureusement occupent les devants de la scène au détriment d’autres valeureux fils du pays au sein de cette armée. En raison de leur complicité malsaine, ce n’est pas un hasard si Bozizé fait appel à son compère Ouandé à présent, pour soi-disant reprendre les choses en main. Ce sont les véritables fossoyeurs de l’armée nationale avec toutes les fâcheuses conséquences qu’on enregistre aujourd’hui. A deux, ils ont pillé toutes les ressources des FACA c’est de notoriété publique mais également au-delà de la personnalité de ces deux larrons, se pose la question de leur équilibre mental. Qu'ils se noient tous les deux ! 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 12:53

 

 

 

bangui-republique-de-centrafrique.jpg

Bangui, entrée principale du Palais de la Renaissance

 

 

06/01/2013 à 10:23 (AFP)

 

Au moins 200 soldats sud-africains sont actuellement basés dans la capitale centrafricaine non loin de la résidence du président François Bozizé pour "sécuriser" Bangui, a-t-on appris de source militaire dimanche. 


"Ce contingent sud-africain bien équipé est arrivé en milieu de semaine", a indiqué cette source. "Il a pour mission de sécuriser la capitale centrafricaine", a-t-elle ajouté. Ces soldats rejoignent en Centrafrique "un contingent militaire sud-africain déjà déployé dans la cadre de la coopération militaire", a précisé la même source militaire. 


Après l'arrivée des militaires sud-africains, le coordonnateur de la Coalition citoyenne contre les rébellions armées (COCORA), Lévy Yakité, a appelé dimanche à la radio nationale les jeunes de son mouvement à "lever les barrières" qu'ils avaient érigées dans la capitale pour éviter les tentatives d'infiltrations rebelles. 


"(...) Je vous demande de lever à compter d'aujourd'hui toutes les barrières et de laisser le soin aux Sud-Africains d'assurer la sécurité de Bangui", a affirmé Lévy Yakité. 


Les rebelles centrafricains de l'Alliance Séléka, qui ont lancé une offensive le 10 décembre, ont pris deux nouvelles villes samedi, et stationnent à seulement 160 kilomètres de Bangui. Des préparatifs sont en cours pour des négociations la semaine prochaine à Libreville entre pouvoir et rebelles centrafricains.

 

 

 

NDLR : Les gesticulations du gouvernement sud africain ne peuvent tromper personne. Pourquoi découvre -t-il subitement la nécessité de "sécuriser" la ville de Bangui alors que celle-ci était depuis belle lurette en proie à toutes sortes d'insécurité ? Pourquoi en plus des forces de la CEEAC et de l'armée française déjà présentes dans la ville, faudrait-il encore des troupes sud-africaines ? C'est qu'en réalité Bozizé ne fait pas du tout confiance aux troupes de la FOMAC et de la France. Sous prétexte de "sécurisation" de Bangui", le gouvernement d'Afrique du Sud cherche en réalité des raisons pour assurer le maintien au pouvoir de Bozizé avec lequel il fait du business et un juteux trafic d'armes de guerre.

 

L'Afrique du sud fournit régulièrement des armes de guerre comme elle vient encore d ele faire à ce moment de crise, et des mercenaires sous le couvert de coopération militaire dont les clauses sont toujours secrètes à l'heure où la transparence est la règle partout dans les relations internationales.. C'est honteux pour l'Afrique du Sud de Mandela de qui le peuple centrafricain attendait plutôt la manifestation d'une solidarité dans la lutte qu'il mène contre un dictateur prédateur de ses ressources comme François Bozizé. Ce n'est pas un hasard si dès le déploiement des troupes sud africaines dans Bangui, le patron de COCORA et des soi-disant "patriotes" Lévy Yakité ordonne la levée des barrières d'épuration ethnique anti-musulmans. Cela illustre la complicité totale entre le gouvernement d'Afrique du sud et le dictateur sanguinaire Bozizé.  

 

 

 

NDLR : 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 05:23

 

 

 

Am Nondroko Djotodia

 

Bozizé l'air hagard

 

 

Nicolas-Tiangaye.JPG

 

 


BANGUI, République centrafricaine Samedi, 05 Janvier 2013 10:58 – (AFP) - Les négociations attendues à Libreville sur le conflit centrafricain réuniront le président François Bozizé et trois délégations, du pouvoir, de la rébellion et de l'opposition démocratique, a affirmé à l'AFP le ministre de l'Administration territoriale Josué Binoua.


"Il y aura trois délégations de 15 membres. Pouvoir, rebelles, opposition. Soit 45 personnes au total", a affirmé M. Binoua, ajoutant: "le président François Bozizé se rendra aussi à Libreville".

 

"La présence de la société civile n'est pas "encore actée", a-t-il ajouté, pour ces négociations prévues la semaine prochaine.

 

Le président Bozizé venant en tant que chef d'Etat, la délégation du pouvoir sera conduite par le ministre d'Etat de l'Enseignement supérieur Jean Willybiro Sacko et comprendra aussi des membres du parti présidentiel KnK (Kwa na Kwa, "le travail rien que le travail") et d'autres personnalités, a souligné le ministre qui sera également du voyage. Cette délégation partira dimanche pour Libreville.

 

De son côté, la délégation rebelle sera composée d'une dizaine de membres de l'Alliance Séléka, dont les troupes se trouvent à seulement 160 kilomètres de la capitale, Bangui, après avoir pris plusieurs villes du pays depuis le début de leur offensive le 10 décembre. Selon le ministre, cette délégation comptera aussi quatre représentants des groupes politico-militaires, les ex-rebelles, qui adhèrent toujours au processus de paix.

 

De source de la Communauté économique des Etat d'Afrique centrale, qui a organisé leur voyage, le chef du Séléka Michel Djotodia, son porte-parole Eric Massi, Florian Ndjadder et Djouma Narkoyo feront partie de la délégation qui arrivera à Libreville dimanche.

 

La délégation de l'opposition sera conduite par l'avocat Nicolas Tiangaye, la présence du principal opposant Martin Ziguélé étant aussi annoncée.

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé vendredi aux deux parties de négocier "de bonne foi" et sans conditions préalables et a réitéré sa demande aux rebelles de "cesser les hostilités, de se retirer des villes prises et de cesser leur progression" vers Bangui.

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 04:50

 

 

 

 

Tiangaye-et-Ziguele-du-FARE-2011.jpg

 


RFI dimanche 06 janvier 2013

 

La délégation de l’opposition centrafricaine aux négociations de Libreville sera en principe formée de neuf leaders et d’une équipe technique. Elle a continué à travailler ce samedi 5 janvier sur ses propositions de sortie de crise. Pour l’instant, elle veut rester discrète sur ce que seront ses principales revendications.

 

De notre envoyé spécial à Bangui,

 

La liste des membres de la délégation de l’opposition est prête depuis vendredi. Mais ce samedi, les neuf partis politiques qui seront représentés à Libreville se sont retrouvés au domicile de l’un des leaders pour peaufiner les documents qui seront remis en leur nom à tous, et notamment un mémorandum.

 

« Ce mémorandum essaie de retracer les causes de la crise. Mais il n'y a pas que le mémorandum, il y a aussi une proposition de sortie de crise commune à l'ensemble des neuf partis membres du collectif de l'opposition démocratique centrafricaine. Nous en réservons la primeur au chef d'Etat de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale », explique Maître Nicolas Tiangaye, chef de la délégation de l’opposition démocratique à Libreville.

 

Maître Tiangaye espère que tous les sujets permettant de sortir de la crise pourront être abordés à Libreville, au-delà des thèmes du dialogue politique inclusif et du DDR, Désarmement démobilisation et réinsertion. « Il faudrait pouvoir parler des questions institutionnelles, dit-il, mais aussi des questions économiques et sécuritaires ».


L'opposition dément toute manipulation de la Seleka


L’opposition répond par ailleurs à l’accusation lancée contre elle par Abakar Sabone, le chef d’un mouvement politico-militaire appelé MLCJ (Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice). Il accusait l’opposition d’avoir manipulé la coalition rebelle Seleka pour qu’elle adopte des revendications plus politiques.


Maître Crépin Mboli-Goumba, le coordonnateur adjoint du collectif de l’opposition centrafricaine, dément l’existence de tels liens. Il en profite pour mettre en garde contre le risque de faire participer aux négociations des rebelles ralliés aux autorités.

 

Me Crépin Mboli-Goumba


« On est très souvent passé à côté des vraies solutions parce qu'on n'a pas eu le courage de traiter des vrais problèmes avec les vrais acteurs »

 

 

NDLR : Abakar Sabone est effectivement un ex-rebelle qui fut naguère le compagnon d’exil et de prison de Michel Djotodia à Cotonou mais qui a définitivement rallié Bozizé en s’étant mis au service de ce dernier depuis le Dialogue Politique Inclusif. C’est ainsi qu’il a efficacement travaillé dans la CEI aux côtés du vrai faux pasteur Joseph Binguimalé pour la mise en œuvre du plan de hold-up électoral de Bozizé en organisant toutes les fraudes massives qui ont eu lieu lors de la mascarade électorale u 23 janvier 2011. Ce n’est donc pas par hasard qu’il milite pour le maintien de Bozizé aux commandes en demandant que son ex compagnon Djotodia ne puisse pas faire de la question du départ du pouvoir de Bozizé un des préalables aux discussions de Libreville. 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 04:17

 

 

 

Bozizé Yangou

 

 

6 janvier 2013


Juliette Abandokwe



Après des jours de brouillamini, voilà que des négociations auront bel et bien lieu à Libreville au Gabon dès le 8 janvier prochain, entre le régime du général Bozizé, l'opposition démocratique, et Seleka, coalition armée hétéroclite, dont le bruit de bottes à travers les 3/4 du pays, menace Bozizé depuis le 10 décembre dernier.


Ces négociations sont depuis quelques jours au centre des plus âpres discussions, où se rejoignent les partisans du boycott de négociations qui, disent-ils, ne mèneront qu'à une nième victoire psychologique de Bozizé le Boulanger - rouleur dans la farine - sur ceux qui rêvent de le désactiver, et ceux qui disent qu'au contraire la politique de la chaise vide ne peut être que contre-productive, et qu'échanger, malgré les risques de farine partout, sera toujours la seule alternative face à la violence, même si leur rêve est le même: désactiver Bozizé définitivement.

 

Il y a encore ceux qui ne rêvent que de mangeoire, à l'instar des infiltrés payés par Bozizé pour affaiblir les "ennemis de l'Etat", qui se fâchent bruyamment quand on les démasque et qui ne rêvent de rien d'autre que de notoriété, de vengeance, et de dormir sous une pluie de billets de banque.  Une vraie caricature, hélas!


Libreville: les conditions


Tout porte à croire que ces négociations ne seront pas particulièrement paisibles et qu'elles ressembleront plutôt à un bras de fer très loin d'être amical. Bozizé a accepté l'idée d'un gouvernement d'union nationale, certes, mais tous connaissent son éternelle soif de revanche et son pouvoir de nuisance. Il manipulera un vocabulaire pourtant universel, à son image, faux et illégitime. Il cherchera forcément à faire payer les uns et les autres pour l'humiliation devant la face du monde qu'il subi depuis le 10 décembre 2012. Les exactions à relents génocidaires en ville de Bangui depuis le 31 janvier 2012 ne risquent d'être qu'un avant-goût, si d'aventure la liberté d'action lui était laissée à son retour de Libreville.


Suite à son refus formel de quitter le pouvoir maintenant, et pour que la RCA se retrouve dans un semblant de dynamique de non-sclérose, il devrait être exigé de Bozizé qu'il quitte son poste de Ministre de la Défense, et qu'il soit défait des pouvoirs qui lui permettent de détruire le pays. Néanmoins, on devine déjà que le "gouvernement d'union nationale" pourrait, si on n'y prend garde, se retrouver conditionné par un Bozizé plus sanguinaire que jamais, et sans une once de volonté de concession de quoi que ce soit. Le roi de la politique de l'autruche et des fausses promesses risque bien de chercher, pour gagner du temps, à empêcher que les négociations aillent jusqu'à la composition de ladite "union nationale", sachant qu'en vérité il s'agit d'un gouvernement de transition et qu'il n'en obtiendra donc aucun bénéfice. Rouler ses interlocuteurs dans la farine et provoquer leur énervement impuissant semble être le fleuron de ses manies. 


Quoi qu'il en soit, la grande question sera de savoir comment ces négociations de Libreville pourront devenir un état des lieux net et clair des responsabilités dans la crise que vit le pays aujourd'hui, de la liquéfaction actuelle de l'Etat centrafricain, et surtout, de savoir quel organe de pression pourra être mis sur pied pour forcer les récalcitrants à s’accommoder de conditions qu'ils n'auront pas forcément dictées eux-mêmes.


Libreville, place publique


Ceux qui se plaignent amèrement qu'une fois de plus le linge sale de la RCA sera lavé en public, ne peuvent que s'en prendre à l'irresponsabilité, l'inconscience et l'irrespectabilité de ceux qui ont été soi-disant élu "dans la liberté et la sérénité" par les électeurs centrafricains, et qui en réalité ne représentent rien d'autre que leur petit cercle familial. Dans un climat où aucune parole n'est respectée, où des résolutions prises publiquement et à grand bruit sont systématiquement violées, où les institutions de l'Etat sont utilisées comme instruments personnels du clan au pouvoir, où les gêneurs sont assassinés ou confinés dans des conditions intolérables, comment peut-on s'imaginer qu'un dialogue quel qu'il soit, puisse devenir un outil de progression pour le Bien de la Nation.


Quand le chef de l'Etat appelle d'autres chefs d'Etat à la rescousse par téléphone, ce n'est pas seulement le peuple centrafricain qu'il humilie - ce qu'il fait déjà depuis 10 ans -. Il se ridiculise lui-même profondément à travers la démonstration publique de son incompétence abyssale et de la non-fonction par sa faute des principaux organes de l'Etat, dont l'armée notamment, qui devaient pourtant servir à donner à la RCA une allure respectable. En fin de compte, il est donc utile que le linge sale, très très sale, soit justement bien exposé sur la place publique, avant même d'être lavé. 


L'exposition de ce linge sale à Libreville sera également utile pour démontrer publiquement qui est le principal responsable dans le désastre centrafricain d'aujourd'hui, dont Seleka n'est finalement qu'un résultat collatéral, et pour rendre limpide le degré de volonté des uns et des autres de trouver la meilleure façon de laver la situation, publiquement toujours. 

 

Les pairs de Bozizé

 

Chefs-CEMAC.jpg


La légitimité de Bozizé et de ses "activités" a aujourd'hui trouvé ses limites définitives aux yeux de ses pairs de la sous-région, qui nagent tous, chacun à sa façon, dans la boue de leur illégitimité propre. La déclaration de François Hollande, "la France ne protège pas un régime", quel que soit l'avenir historique proche de ces mots, n'est pas faite pour rassurer les crocodiles d'Afrique centrale dans la légitimité de leur illégitimité auprès de l'hétéroclite Concert des Nations. Le réveil progressif des consciences au sein de leurs populations respectives, avec des oppositions maltraitées et ridiculisées, mais néanmoins représentatives d'un mouvement populaire potentiel non négligeable, peut-être pris, s'ils sont réalistes, pour une réelle menace. 

 


En fin de compte, le linge sale qui va se laver à Libreville dès lundi prochain, ne sera pas uniquement celui de Bozizé et de sa clique, mais pourrait bien aussi être pris pour celui des autres Etats pseudo-démocratiques du voisinage, au vu de certaines étranges ressemblances.

 

Bozizé n'a pas été suffisamment discret à leur guise, c'est certain. Il est décidément le "villageois" par excellence de leur groupe, le type pas du tout élégant dans son langage et ses manières, pas du tout joyeux de vivre sa vie de consommateur privilégié de son butin de guerre, qui met le pied dans le plat dans tout ce qu'il fait, et qui maintenant se noie dans la mangeoire. Ils n'en veulent plus, c'est évident; il est trop salissant au sein de leur association de malfaiteurs. Et surtout, il contribue activement à mettre le doigt de l'opinion publique internationale sur un genre de gouvernance qu'ils auraient préféré garder le plus discret possible, le plus longtemps possible. Pour eux, même s'il est tard, Bozizé doit partir, et au plus vite. Mais parce que quelque part, ils  s'identifient un peu à lui quand même, ils ne veulent pas lui faire ce qu'ils n'aimeraient pas qu'on leur fasse. Donc il partira "en négociant", tout en ayant en apparence son mot à dire. 


Et comme le phénomène Seleka est fumeux dans ses projets et son organisation, ils ne pouvaient pas non plus laisser le territoire centrafricain, tampon de la sous-région, tomber dans un chaos géostratégique. Ceci vaut également pour la position de la communauté internationale, qui finalement trouve moins d'intérêts économiques en RCA que l'essence d'une plateforme d'observation stratégique de la sous-région. 


Les enjeux de la rencontre


L'enjeu des négociations de Libreville sera donc pour les autres locataires illégitimes des palais présidentiels de la sous-région de laver l'opprobre à leur avantage, et pour chercher à maitriser une alternative un peu acceptable pour eux. 


Pour le général Bozizé, cristallisé au pouvoir depuis 10 ans à travers un putsch militaire et deux putsch électoraux, l'enjeu des négociations sera de ridiculiser tout le monde et de reprendre sa position assise sur le pactole de Bangui sans trop perdre de plumes, afin de pouvoir vider les petits coins des tiroirs-caisse d'ici 2016. 


Pour l'opposition dite démocratique, l'enjeu sera de limiter au mieux le pouvoir de nuisance d'un Bozizé plus affaibli que jamais, malgré son arrogance résiduelle, et de se servir des 3 années à venir comme programme de transition pour aboutir à des élections aussi libres et transparentes que possible en 2016.


L'enjeu de Seleka s'opacifie au gré de ses divisions et du nombre de ses "représentants". Victime d'une désinformation de masse de l'intérieur par le biais d'infiltrations clairement établies, et de l'extérieur par un Bozizé diffusant la haine raciale et xénophobe dans les esprits naifs, nous verrons à Libreville si la coalition arrive encore à tenir un certain cap. Malgré le questionnement ambiant sur la qualité de son leadership et sur l'absence de planning publiquement exposé, certains de ses acquis sont formels. Seleka a réussi à extirper le "je ne modifierai pas la Constitution" et le "je ne représenterai pas aux élections de 2016" de la bouche de Bozizé. Même si la pression et le pouvoir de persuasion de Seleka n'est plus le même, et quelques soient les motivations des différents chefs rebelles invoqués par les uns et les autres, Bozizé a quand même accepté contre toute attente de "former un gouvernement d'union nationale", même si pour l'instant il ne s'agit que de mots. 


La grande absente de ces négociations est la société civile, qui n'a pas su démontrer à temps la cohésion nécessaire pour devenir une force incontournable. Certains leaders de la société civile, qui côtoient les gens de Bozizé à Bangui, n'ont pas de valeur de représentation populaire. Des efforts réels existent ailleurs, même s'ils servent quelquefois de couverture à des intentions qui tendent à rester dans le flou. Des mouvements et associations se forment, souvent à la dernière minute, et ne réussissent pas exprimer la maturité nécessaire pour représenter équitablement la société civile. Par conséquence, les attitudes consensuelles peinent à émerger, et les mandats créés manquent parfois d'une transparence suffisante pour convaincre le Citoyen.


Supputations

Malgré tous les enjeux et les obstacles prévisibles, les dites négociations de Libreville pourraient bien servir de point de départ à toutes sortes de réflexions innovantes, en mettant en exergue les manques en terme de capacités et de compétences. Néanmoins les obstacles seront évidemment énormes, à commencer la manière d'organiser les pourparlers ainsi que la diffusion transparente du programme. Josué Binoua, ministre de l'administration du territoire, omniprésent dans les dernières déclarations présidentielles, et qui n'a pas été capable d'administrer le territoire centrafricain ni de promouvoir l'intégrité de ce territoire, exprime pourtant toute l'arrogance d'un pouvoir qui règne par la force et la violence depuis 10 ans. Il cherche à nous faire croire que le général Bozizé maitrise parfaitement les commandes et qu'il imposera forcément toutes ses volontés lors des pourparlers. Et pourtant, à un moment ou à un autre il faudra bien que Bozizé et son ministre fantoche comprennent que ce ne sont plus eux qui sont aux commandes, malgré ce dont ils semblent être persuadés. Les différentes troupes militaires arrivées sur le terrain ne sont pas là pour les beaux yeux de Bozizé et des siens. Néanmoins, ce ne sera qu'à l'issue des négociations, que nous saurons véritablement quel aura été le rôle des acolytes de Bozizé de la sous-région, et surtout quel sera le sort des espoirs et des vies des uns et des autres.


Libreville devient donc pour quelques jours le théâtre de toutes les supputations et aussi de toutes les craintes du monde, agrémenté par les leçons de l'Histoire à travers l'ombre morbide des contentieux ethno-claniques, les espoirs de changement mais aussi la lassitude et la résignation, et surtout le désir incommensurable et irrépressible de paix malgré un pessimisme latent et presque inévitable. 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 02:42

 

 

 

Boz gros plan

 

 

Nous en avons assez de la roublardise et de la ruse de Bozizé.

 

Le soir du dimanche 30 décembre, devant le désarroi de son clan gaga et de certains membres de Sodeboss, Bozizé a voulu les rassurer, affirmant qu'il n'avait pas le choix, la France, Sassou et Deby voulant sa chute (quelle ingratitude). Il a aussi rappelé à ses parents leur manque de vigilance vis à vis des arabes tchadiens et musulmans, la preuve est là aujourd'hui. Désormais, il devra ruser, gagner du temps. Sur le plan militaire, il va recevoir beaucoup d'armes de l'Afrique du Sud, de l'Angola et du Soudan et il attend l'arrivée des forces spéciales d'Afrique du Sud et d'autres mercenaires.


Il va bientôt reprendre l'armée en mains (ce qui a été fait) pour montrer à ces Djandjawides de quel bois il se chauffe. Il a dit avoir ordonné la distribution d'armes aux jeunes dans tous les arrondissements de Bangui (réseau COCORA de Lévy Yakité). Il faudra aussi donner des moyens à cette COCORA pour acheter des machettes et des arcs traditionnels à distribuer aux jeunes. Si la CEEAC et les Français veulent tenter quelque chose contre lui, Yakité Levy doit activer ses jeunes. Nous devons tous mourir, personne ne doit s'en sortir.


L'aéroport sera fermé et les jeunes vont se mettre autour des ambassades et on verra où les faux hommes politiques iront se cacher. Des centaines de kalachnikov neuves avec munitions ont été distribuées aux réseaux des jeunes du COCORA. Des milliers de machettes ont été achetées et distribuées avec la complicité des réseaux de Joséphine Kelefio et ceux de Ngaissona Edouard et Gonda Cyriaque.


Si la communauté internationale ne réagit pas, qu'elle ne dise pas demain qu'elle n'a pas été prévenue. Cela a commencé comme cela au Rwanda. Sans oublier Radio Centrafrique devenue véritablement la radio mille colline ces derniers temps.


Les Papas machins et autres y appelant à longueur de journées à la haine des blancs, des étrangers et autres musulmans. Des chansons de haine vis à vis des blancs et autres ont même été composées spécialement à cet effet et passent en boucle sur Radio Mille Collines.


La faiblesse des actuels responsables du Binuca et de l'Union Africaine est très favorable à Bozizé. La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies est étrangement aphone et sa consoeur de l'Union Africaine ne pense qu'à son business de diamants.


Toujours pour répondre aux inquiétudes de ses parents, Bozizé a déclaré que le dernier mot revient au peuple et qu'en 2014 une stratégie sera mise en place pour demander au peuple de se prononcer par référendum. Entre-temps certains grands projets et richesses seront mis en exploitation. A défaut, son fils Françis conduira les élections et lui-même ira battre campagne sur le terrain. Quant à ceux qui font la gueule dehors, "fadé hi ke koungbi go ti ala oko oko gué na Bangui" (on va les tuer un à un à Bangui). A bouba azo so ade ti hinga mbi ape fade hi ke ba. Traduction : “Ces imbéciles, ils ne me connaissent pas encore, on va voir” (les voilà prévenus).


A Bangui certains opposants politiques se tordent de rire lorsqu'on parle du désormais très boziziste Cyriaque Gonda. Cet homme déclarait encore récemment que Bozizé était le plus idiot des Gbayas, dont il fait la honte et qu'à l'époque quand il était au gouvernement, c'est lui qui le manageait. Que Gonda dise donc à Bozizé ce qu'il disait de lui lorsqu'il les avait accusés, à raison, Démafouth et lui, d'avoir détourné les fonds du DDR. Le gouvernement d'union nationale et l’échéance de 2016 étant en vue, les ambitions commencent à s’aiguiser. On rapporte même qu'après la prise de Sibut, Cyriaque Gonda a appelé son "ami" Michel Djotodja pour lui demander de ne pas l'oublier dès qu'il sera à Bangui.

 

Beaucoup de parents de militaires centrafricains sont en colère après le discours de Bozizé lequel, à les en croire, a gravement sali la mémoire de leurs enfants. D’après des rescapés, beaucoup de ses militaires sont tombés faute de munitions. Certains étaient obligés de fuir, n’ayant pas de quoi résister. D'après les parents, beaucoup de soldats ont été enterrés directement dans les villes occupées et Bozizé n’a pas été fichu de saluer leur courage et leur dévouement pour leur pays, mais Dieu vengera le sacrifice de nos enfants, affirme une mère qui se retrouve avec plusieurs petits fils orphelins.

 

En ce qui concerne le gouvernement, Bozizé a dit qu'il est hors de question de dissoudre son fameux conseil spécial, ni la réunion de trésorerie et qu'il va continuer de signer les chèques du trésor. Il ne signera pas de décrets qui enlèvent ses parents des postes stratégiques. Les dircabs et DG gbayas sont en effet très inquiets de perdre leur poste.

 

Certaines entreprises et sociétés sont saignées pour semble-t-il, appuyer les efforts des COCORA et autres. On peut se demander quel est le manque à gagner qui va directement dans les poches des ordonnateurs.


Aux dernières nouvelles, Bozizé aurait mis en place un système pour corrompre tous les délégués des pouvoirs publics, des politico militaires (pro Bozizé) et de la société civile qui devront aller à Libreville, plusieurs réunions sont organisées au palais à cet effet. Pauvre Centrafrique.


En définitive tout semble indiquer avec ses agitations habituelles que l'opposition et la société civile vont encore passer à côté des vrais problèmes et laisser Bozizé les rouler dans la farine. Comme dit un vieux connaisseur de la Centrafrique, si à Libreville on ne lui enlève pas toutes ses dents, qu'ils ne crient pas demain quand il les mordra une fois de plus.


A BON ENTENDEUR SALUT

 

Correspondance particulière de Bangui pour Centrafrique-Presse

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 02:25

 

 

 

Bozize-et-Thomas-Yayi-Boni.jpg

 

 

Le Monde.fr | 05.01.2013 à 11h23 05.01.2013 à 18h30


Propos recueillis par Hélène Sallon


La crise en Centrafrique devrait être au cœur de pourparlers dans les prochains jours à Libreville sous l'égide de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), qui a annoncé l'arrivée dimanche 6 janvier au Gabon d'une délégation de la rébellion. Ces discussions avaient été proposées la semaine dernière par le président centrafricain François Bozizé, suite à une médiation du président de l'Union africaine, le président béninois Thomas Boni Yayi. Les rebelles du Séléka se trouvaient alors, après une offensive éclair, à seulement 160 kilomètres de la capitale, Bangui, protégée par un verrou de la Force multinationale d'Afrique Centrale (FOMAC), composée en grande partie d'unités tchadiennes rompues au combat. Certaines composantes de la rébellion ont toutefois démenties l'envoi d'une délégation à Libreville, à l'instar d'Eric Massi, le porte-parole de la Séléka, qui a affirmé vendredi ne pas être au courant de négociations imminentes et a réitéré l'opposition de la rébellion à toute négociation avec le président Bozizé.

 

 

Roland Marchal

 

Roland Marchal, politologue au Centre d'études et de recherches internationales (CERI, Sciences Po) spécialiste de l'Afrique sub-saharienne, revient sur les incertitudes qui entourent la tenue de négociations à Libreville.


La rébellion semble divisée sur l'opportunité de discussions avec le président Bozizé à Libreville dimanche. Comment analyser les annonces et contre-annonces qui entourent la tenue de ces discussions ?


Les discussions de Libreville soulèvent de nombreuses questions. Une composante de la rébellion, la Convention patriotique pour le salut du Kodro (CPSK) de François Nelson Ndjadder, veut négocier. Les autres composantes sont plus ambiguës ou silencieuses. Il y a donc un problème de représentation au sein de la rébellion : il y a une représentation extérieure — dans laquelle on retrouve notamment son porte-parole Eric Massi et François Nelson Ndjadder — et des hommes qui, sur le terrain, ont d'autres priorités.


Se pose également le problème de légitimité d'un mouvement qui avait des ambitions limitées — conquérir le nord-est du pays et faire aboutir leurs revendications sur le programme DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration) — et s'est retrouvé à la tête d'une entreprise militaire qui a rencontré des succès. Ils sont arrivés aux portes de Bangui sans avoir discuté entre eux de ce qu'ils voulaient.


Le deuxième problème pour la rébellion est la composition de la table de négociations à Libreville qui peut les mettre dans une situation minoritaire par rapport à d'autres partis politiques ou de nouveaux groupes dormants et diasporiques qui n'ont pris part à rien jusqu'à présent et sont invités aux négociations. Tout d'un coup, à l'annonce de négociations, beaucoup de nouvelles organisations sont apparues et des fronts armés qui menaient ici et là des petites actions se sont exprimés. On ne sait pas non plus qui va représenter la société civile, faiblement structurée.


Le président béninois a conclu un accord sympathique [donnant lieu à ces discussions] mais la difficulté est de savoir comment le mettre en musique. Il y a de nombreux choix à faire et on ne sait pas qui va les faire. Ni la CEEAC ni le président Bozizé ni les rebelles n'ont défini les critères de participation. La rébellion peut très bien se dire que c'est une usine à gaz et qu'elle ne veut pas être à Libreville. C'est une question de crédibilité pour elle.


Le président Bozizé a-t-il quant à lui un réel intérêt à négocier ?


Il y a un doute sur la volonté de Bangui de négocier. En voyant l'évolution de la situation sur le terrain, on peut penser que les négociations s'avèrent sans objectif. Au moment de la visite du président béninois, pour négocier un accord, le président Bozizé n'avait aucune assurance sur l'aide que lui apporteraient des contingents de la CEEAC. Il était seul avec son armée donc il a fait un compromis.


Mais, il y a eu un changement majeur avec l'arrivée de deux cents soldats sud-africains envoyés, avec du matériel, par le président Jacob Zuma, certainement en échange de contrats miniers importants. Cela signifie que le président centrafricain s'organise pour une contre-offensive. Ces soldats vont certainementaider à organiser l'armée centrafricaine pour attaquer les rebelles. Bozizé sait désormais qu'il peut aller aux négociations et mobiliser l'aide internationale, tout en préparant la contre-offensive. Il est en train de reprendre la main. On a pu voir ça à Bangui ces derniers jours avec la remobilisation et le contrôle des quartiers musulmans.


De leur côté, les rebelles doivent décider si ils attaqueront les premiers ou tenir le choc contre la première offensive du pouvoir. Il y a désormais des Centrafricains qui disent avoir vu les rebelles et avoir constaté qu'au final, ils ne sont pas si nombreux ni si fortement armés qu'on a pu le dire par le passé. La force de la Séléka a peut-être été un peu surévaluée. Si c'est le cas, dans une bataille frontale, les soldats sud-africains, bien que peu nombreux, pourront faire le ménage.


Le président Bozizé avait proposé la formation d'un gouvernement d'union nationale. Est-ce envisageable ? Comment expliquer par ailleurs sa décision de démettre son fils Jean-Francis Bozizé de ses fonctions de ministre délégué chargé de la défense, et de limoger le chef d'état-major ?


La proposition que le président Bozizé avait avancée de former un gouvernement d'union nationale a peu de chance de se concrétiser. Les gouvernements d'union nationale sont rarement une réussite. Par le passé, le président Bozizé a eu quelques difficultés à faire place à une plus grande indépendance de l'opposition, on peut imaginer qu'il change d'attitude mais c'est peu probable.


Il a limogé son fils, ministre délégué à la défense et le chef d'Etat-major pourmontrer qu'il prend acte des erreurs faites, notamment envers les officiers les plus professionnels de son armée. Mais, ce sont des changements symboliques, notamment en ce qui concerne son fils. La personnalité pressentie pour remplacer le chef d'Etat-major appartient à son cabinet personnel, ce ne serait donc pas une ouverture aux yeux de la population ni de l'armée professionnelle.


Comment peut évoluer la situation dans les prochains jours ?


On est dans une période de pause qui peut peut-être se prolonger un peu mais aucune des parties n'a intérêt à ce que cela dure trop longtemps. Pour les rebelles, plus le temps passe plus leurs fractures apparaissent. Le président Bozizé sait que si le conflit dure, sa faiblesse pourrait apparaître plus structurelle que conjoncturelle.


La question se pose de savoir ce que vont faire les forces de la CEEAC, notamment les Tchadiens et Congolais qui avaient assuré l'immunité au président Bozizé ? Il y a le risque pour eux que le président Bozizé reprenne la main sur la rébellion sans eux, avec l'aide de l'Afrique du sud. Quel est le rôle de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC) si elle n'est pas capable de geler le renforcement du pouvoir militaire à Bangui ? Quel est le rôle de l'Union africaine, dirigée par Nkozasana Dlamini-Zuma, la femme du président sud-africain, alors même que ce dernier envoie des troupes en Centrafrique ?


Comme dans tous les conflits, c'est la population qui va payer le prix le plus fort dans sa chair et par les pillages. On a pu observer un comportement très inquiétant et problématique des armées étrangères, avec des cas de viols notamment. L'Etat centrafricain doit rétablir l'autorité de l'armée. On peutcomprendre qu'il veuille contrôler les quartiers musulmans, jugés hostiles aupouvoir, mais il doit le faire dans les règles. Du côté des rebelles, il y a peu de témoignages civils dans les zones conquises car les rebelles coupent les bornes téléphoniques et téléphones satellitaires. Mais, certains témoignages font état d'une détérioration des relations entre les civils et les rebelles, qui pourraient s'être livrés à des pillages et des assassinats.


Propos recueillis par Hélène Sallon

 


Les rebelles prennent deux nouvelles villes avant les négociations


Les rebelles centrafricains de l'alliance Séléka ont pris deux nouvelles villes samedi 5 janvier alors que les préparatifs pour des négociations réunissant le pouvoir, la rébellion et l'opposition politique à Libreville la semaine prochaine s'accélèrent.


Alindao, une ville de 40 000 à 50 000 habitants, est située à une centaine de kilomètres au sud-est de Bambari, tandis que Kouango, ville plus petite, se trouve à une centaine de km au sud de Bambari, dans un cul-de-sac routier se terminant sur le fleuve Oubangui qui marque la frontière avec la République démocratique du Congo.


Il s'agit sans doute d'une démonstration de force du Séléka avant les négociations, l'intérêt stratégique de ces deux villes éloignées de Bangui semblant faible dans l'optique d'une éventuelle attaque de la capitale. (AFP)

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 02:11

 

 

 

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RFI  samedi 05 janvier 2013

 

En Centrafrique, les versions des rebelles et du gouvernement divergent ce soir, samedi 5 janvier, après la prise de deux nouvelles villes par les hommes de la Seleka. Ces derniers assurent n'avoir fait que se « défendre après des provocations des troupes gouvernementales ». Pour le directeur de la communication présidentielle, cela témoigne plutôt du manque de fiabilité de la Seleka, alors que des négociations doivent débuter entre le pouvoir, la rébellion et l’opposition la semaine prochaine à Libreville, au Gabon.


Alors que des discussions doivent se tenir dans les jours prochains au Gabon, les rebelles de la Séléka sont entrés samedi 5 janvier dans deux nouvelles villes, Alindao et Kouango, respectivement à 100 kilomètres au sud-est et au sud de Bambari. Ces deux villes se situent à l'est de Sibut, la ville où ils avaient arrêté leur progression.


Selon Javan Zama, directeur général de la presse présidentielle de François Bozizé, cette avancée démontre que les rebelles ne sont pas crédibles et sont incapables de tenir parole. « La population s’est réveillé le matin avec des coups de feu de partout et les rebelles sont rentrés. Nous sommes au courant de 6 morts déjà à Alindao et trois à Kouango », a-t-il déclaré.

 

Javan Zama, directeur général de la presse présidentielle de François Bozizé


« C’est un véritable mensonge. Les autorités ont donné des instructions fermes aux forces de l’ordre. Ce sont les rebelles qui, dans l’esprit de destruction qu’ils continuent de nourrir, sont en train de faire mal à la population. »


De leur côté, les rebelles prétendent qu'ils n'ont fait que répondre à des provocations des troupes du régime, comme l’explique François Nelson Ndjadder, coordinateur et délégué en Europe de la CPSK, l'une des composantes de la coalition Seleka :« Ce sont les éléments du général Bozizé qui ont attaqué nos positions. Nous avons donc lancé une offensive sur ces deux villes. » François Nelson Ndjadder reconnaît aussi l’importance stratégique de ces deux villes pour les rebelles, qui accusent François Bozizé d’envoyer « discrètement ses mercenaires et ses milices » à Bambari afin d’attaquer les positions de la Seleka.


François Nelson Ndjadder, un des porte-parole de la rébellion


« Je vous assure qu’il n’y a pas eu de pertes civiles, nous n’avons pas fait de mal à la population ».

 

 

Par ailleurs, Sylvain Groulx, le chef de la mission de Médecin sans frontières (MSF), affirme que le conflit centrafricain affecte des dizaines de milliers de personnes, tout en estimant que la situation humanitaire n’est « pour le moment » pas « alarmante », car les Centrafricains sont «malheureusement habitués » à des événements de ce genre.


« Dès qu'il y a des rumeurs ou des sons de coups de feu, les populations fuient les villes, généralement en direction de leurs champs », a-t-il expliqué, précisant toutefois que la crise pourrait s’aggraver si elle venait à durer.

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