RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
BANGASSOU : LE CALME SEMBLE REVENIR
Bangassou, 23 janv. 13 (RJDH) – Le calme est revenu ce mercredi matin dans la ville. La population vaque à
nouveau à ses occupations, après plus de dix jours de psychose due à l’avancée des éléments de la coalition Séléka vers la ville de Bangassou (sud-est).
D’après le constat fait par un habitant de la ville de Bangassou, joint ce matin par le RJDH, les commerces sont ouverts et
les élèves ont repris le chemin de l’école. Les proches du commandant de brigade de la ville donné pour mort par plusieurs personnes, démentent et affirment que ce dernier est en vie.
« Ce matin, les activités ont repris. Je suis présentement au lycée, en train de dispenser le cours aux
élèves qui sont venus aussi massivement comme avant ces dix jours. En venant, j’ai aussi remarqué que les activités ont repris au marché et certains commerces qui ont été fermés, sont rouverts et
tout marche bien », a témoigné un enseignant du Lycée moderne de Bangassou.
Pendant cette période de troubles, certaines informations circulant dans la ville faisaient état de l’assassinat du
Commandant de brigade de la gendarmerie territoriale de la ville de Kémbé par les rebelles.
« Les parents du Commandant de brigade étaient convaincus qu’il était mort. Mais d’après nos enquêtes, le
commandant a été effectivement poursuivi par les rebelles qui ont voulu le tuer, mais ils n’ont pas pu et pour l’instant il vit en cachette. L’un de ses amis a été pris et tabassé par les
rebelles et c’est pourquoi les gens ont pensé que le commandant était mort », a affirmé une source proche de la gendarmerie de Bangassou.
Il y a dix jours, des éléments de la rébellion de la Séléka qui avaient attaqué la ville d’Alindao, se sont mis en route vers
la préfecture du Mbomou, Bangassou. Ces éléments ont attaqué et pillé plusieurs localités de la région dont la ville de Kembé.
Des témoins déploraient la destruction des installations des réseaux téléphoniques, des bâtiments administratifs et le
pillage de plusieurs commerces des particuliers, une situation qui avait occasionné le déplacement de plusieurs personnes à Bangassou.
Le dimanche 21 janvier, c’était la psychose généralisée dans la ville. Plusieurs personnes avaient fui la ville, car on
signalait la présence des éléments de la Séléka à quelques dizaines de kilomètres de Bangassou, dans la localité près du pont de la rivière Mbari.
« Certaines sources affirment même que quelques éléments rebelles s’étaient déjà infiltrés dans la ville sur
des motos et préparaient la prise de la ville », a témoigné un religieux joint ce matin par le RJDH.
La dernière information signale la présence des rebelles à une vingtaine de kilomètre de la ville de Bangassou, dans la
localité de Pombolo où ils auraient dépouillé des éleveurs de leur bétail, avant de rebrousser chemin, d’après plusieurs sources recoupées.
Les leaders de la rébellion Séléka ont reconnu les incursions menées par des membres de leur mouvement et ont promis des
sanctions contre leurs auteurs. Des sanctions qui restent sans détails du côté des leaders de la rébellion. Les autorités de Bangui jointes, n’ont pas toujours voulu commenter cette
information.
BOUAR : LES ACTIVITÉS ONT REPRIS À GALO
Bouar, 23 janv. 13 (RJDH) – La population du village de Galo situé à 60 kilomètres de la ville de Bouar, a repris ses activités, ce mercredi 23 janvier,
après l’incursion d’une bande armée non identifiée, qui a pris une dizaine de personnes en otage. Ces personnes ont été libérées en fin de semaine par des éléments de l’armée
centrafricaine qui avaient lancé un assaut contre les assaillants.
Selon des sources jointes depuis Bouar, plusieurs personnes qui ont fui la localité de Galo pour se réfugier à Bouar, ont
commencé à regagner leur localité. L’information a été confirmée par les autorités locales.
« Le marché est rouvert et la société Satom qui fait les travaux de bitumage de la route a également repris
ses activités », a fait savoir le maire de Galo, Etienne Nagoua. Il affirme cependant qu’après l’assaut sur ses positions, ce groupe armé se dirige
présentement vers le village de Béssan dans la sous-préfecture de Baboua.
Etienne Nagoua, appelle les autorités militaires et administratives à doubler de vigilance, car le souci de
ces hommes est de se procurer en arme. « Visiblement, ces hommes prennent pour cible les brigades de la gendarmerie, comme ils ont fait la semaine dernière à
Galo », a-t-il indiqué.
Pendant l’occupation du village, ces assaillants ont tué un jeune homme. La population demande le renforcement des
dispositifs militaires dans la zone. Des éléments des forces armées centrafricaines ainsi que trois véhicules lourdement armés sont positionnés dans la ville, afin de parer à toute
éventualité.
BANGUI : LES CHIFFRES D’AFFAIRE DE PLUSIEURS ENTREPRISES EN BAISSE
Bangui, 23 janv. 13 (RJDH) – Les chiffres d’affaires des entreprises dans les zones occupées par les rebelles de la coalition
Séléka sont tombés à moins de 50%. C’est la déclaration faite le mardi 23 janvier par Gilbert Grezéngué, président du patronat centrafricain, lors d’un entretien avec le
RJDH.
Selon lui, les entreprises les plus touchées par cette crise sont les sociétés de la téléphonie mobile et les
stations-services. Il cite également d’autres sociétés qui fabriquent les produits manufacturés comme la Sucaf et les grands magasins qui ont été pour la plupart pillés par les rebelles.
« A chaque fois que les rebelles arrivent dans une ville où il y a la présence d’une société de téléphonie
mobile, la première chose à faire, c’est de s’en prendre toute de suite à l’installation pour couper la communication. Les stations-service ont également et systématiquement été pillés pour leur
permettre de s’approvisionner en carburant », a expliqué Gilbert Grezéngué.
Il a, par ailleurs souligné qu’aujourd’hui les opérateurs économiques n’ont pas une réelle volonté d’envoyer leurs
marchandises à l’intérieur du pays à cause de la situation actuelle.
« Les investisseurs ont par prudence arrêté toutes leurs activités économiques en attendant la mise en œuvre
des accords de Libreville et un retour au calme, car la situation reste précaire en ce moment », a-t-il ajouté.
Pour le président du patronat centrafricain, cette situation ne fait qu’augmenter le taux de chômage dans le pays et cela va
aussi freiner l’effort au niveau national qu’essaient de réaliser les entreprises pour redresser l’économie de la République centrafricaine.
Il a également déploré le comportement des groupes armés et de certaines personnes qui profitent de la situation quand
il y a une crise afin de piller et de détruire les entreprises. « Ce qui arrive aux entreprises actuellement n’est pas nouveau. C’est l’éternel recommencement. A chaque fois
qu’il y a une crise militaro-politique dans le pays, les gens préfèrent détruire toutes les entreprises qui se trouvent dans leurs localités et les premières victimes sont les travailleurs qui
seront en chômage », a conclu Gilbert Grezéngué.
Signalons que dans les zones occupées par la Séléka, des informations font état de pillages sur les entreprises par des
éléments de ce groupe armé.
BANGUI : LE GARDE DU CORPS DE JOSEP KONY, TUÉ PAR LES FORCES COALISÉES
Bangui, 23 janv. 13 (RJDH) – Le ‘’Général Banani’’, le chef de la sécurité du chef rebelle ougandais de l’Armée de résistance du seigneur, Joseph Kony a été tué vendredi 18 janvier
par l’armée ougandaise, à environ 280 kilomètres au nord du village centrafricain de Djéma.
L’homme a été tué au cours d’un violent combat avec l’armée ougandaise, qui fait la traque des principaux leaders de cette
rébellion. Cet homme, non seulement se charge de la sécurité du leader de la LRA, mais aussi de la collecte de nourriture et d’enlèvement d’enfants qui serviront de combattants (garçons) et
d’esclaves sexuelles (filles), pour cette rébellion.
Ce dommage est donc un coup dur à cette rébellion dont les membres se disjoignent désormais en petits groupes pour
lancer des assauts sur des villages.
Selon des spécialistes de la question de LRA, l’effectif des membres de cette rébellion est réduit en ce moment à quelques
250 hommes, dispersés dans les forêts impénétrables de la Centrafrique et du Congo démocratique, et sur le sol Soudanais et du Soudan du Sud.
Le leader de la LRA, Joseph Kony qui court encore, est recherché par la Cour pénale internationale pour de
crimes de guerre et crimes contre l’humanité.