RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
BRIA : MME HAWA BANGURA «TOUCHÉE» PAR LES TÉMOIGNAGES DES FEMMES VICTIMES DE VIOL
Bria, 7 décembre (RJDH)–La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-unies, chargée des
questions de violence sexuelle en période de conflit, Zainab Hawa Bangura, s’est dit «touchée » par les témoignages des
femmes de la ville de Bria, victimes de ce phénomène, pendant les derniers conflits.
Mme Hawa Bangura s’est longuement entretenue avec ces femmes, le jeudi 6 décembre. Celles-ci lui ont
témoigné ce qu’elles ont vécu pendant les conflits qui opposaient les deux principaux groupes rebelles présents dans la région, à savoir la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) et l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR).
Les unes racontent avoir été brutalisées alors qu’elles étaient au champ, les autres relatent avoir été prises à la maison,
devant leurs enfants. Une autre catégorie dit avoir subi un viol collectif.
« Ce qu’elles ont, c’est parce qu’elles étaient des femmes. Mais le moment est
venu pour que cela cesse (…). Le monde dans lequel nous vivons en ce moment n’aime plus que ces genres de chose se produisent. Il faut que les auteurs de ces actes de violence soient
traduits devant la justice et qu’ils purgent des peines conformément à ce qu’ils ont fait », a indiqué Mme Hawa Bangura.
Toutefois, elle se optimiste et pense que la Centrafrique arrivera, un jour, à faire arrêter les différents conflits qui
mettent la vie des femmes en danger. Elle a donné l’exemple de son pays d’origine, la Sierra Léone, qui a traversé des années de guerre, mais qui s’est stabilisé actuellement et contribue à la
consolidation de la paix dans le monde.
« Il y a de cela 15 ans en arrière, nous nous battions chez nous. Les personnes étaient été tuées, ses
femmes étaient violées. Les Nations-unies étaient intervenues pour nous tirer de cette situation. Aujourd’hui, nous nous aimons et nous participons aux actions des Nations-unies. Nos troupes
combattent en ce moment en Somalie sous la bannière l’ONU. Je suis convaincue que la Centrafrique peut aussi arriver à ce résultat », a-t-elle témoigné.
Mme Hawa Bangura promet de plaider auprès des Nations-unies et des personnes de bonne volonté, afin
qu’elles appuient la République centrafricaine dans cette quête. « Je sais que les défis sont grands et que la République centrafricaine seule ne peut pas les
relever », a-t-elle fait observer.
La suite de la visite Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-unies, chargée de cette question des violences
sexuelles en période de conflit, prévoit des rencontres avec des autorités centrafricaines. Un autre déplacement à l’intérieur du pays, notamment à Paoua (Nord) où elle rencontrera les acteurs et les victimes des violences. Cette région a été le théâtre, en 2005, de différents conflits
entre l’armée, les groupes rebelles et autres groupes armés non identifiés.
BANGUI : LA DÉFENSE DE JEAN PIERRE BÉMBA A PRÉSENTÉ DES TÉMOINS À DÉCHARGES
Bangui, 7 décembre (RJDH)–Au total 14 témoins à décharges ont été présentés par la défense de Jean
Pierre Bemba Gombo, au procès qui se déroule à la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye. Les deux dernières dépositions qui ont eu lieu du 19 au 30 novembre, parlaient du tribunal
martial instauré par l’accusé à Gbadolité (RD Congo), pour juger les éléments du Mouvement de la libération du Congo (MLC) qui auraient commis des crimes en République
centrafricaine.
Ces informations ont été projetées par la cellule de communication du bureau de la CPI à Bangui, lors d’un point de
presse co-animée ce vendredi 7 décembre par Benjamin Yanguéré et Gervais Opportun Bodagay, chargés de sensibilisation sur le terrain.
Les derniers témoins ont parlé de la faisabilité de la Cour martial, comment Jean Pierre Bemba s’était
organisé dans sa zone de juridiction à Gbadolité. « Jean Pierre Bemba a jugé et condamné les éléments du MLC qui auraient commis des crimes en République
centrafricaine », a déposé un des témoins au cours de la semaine du 19 au 30 novembre, en conformité avec les textes prévus par le tribunal militaire de la partie du Congo où
Bemba s’est proclamé président.
Gervais Opportun Bodagay a précisé que la défense de Jean Pierre Bemba a présenté ces
témoins en réponse aux accusations selon lesquelles les éléments du MLC qui ont commis des exactions en RCA, n’ont pas été sanctionnés par leur leader.
Parmi les témoins à décharges qui ont déposé, il y a des experts et autres personnes qui ont essayé de prouver que
Jean Pierre Bemba n’est pas celui qui avait dirigé ses éléments sur le sol centrafricain ; mais l’ordre venait de l’Etat-major des Forces armées centrafricaines
(FACA).
« Les Baniya-mouléngué, (appellation locale des éléments du MLC), une fois arrivés au Port Biche à Bangui,
étaient sous le commandement de l’Etat-major des FACA. Ceux-ci n’avaient pas la maîtrise de la localité. Ils étaient à cet effet dirigés par des officiers centrafricains », a
témoigné un soldat centrafricain devant la CPI.
Un autre témoin militaire a quant à lui indiqué que les hommes de Bemba et les FACA portaient tous les mêmes
uniformes et qu’ils étaient difficiles de faire la distinction entre les deux troupes.
Par ailleurs, 5229 victimes des exactions commises par les troupes du MLC, tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays, ont
été autorisées à participer au procès. Celles-ci sont représentées par deux avocats centrafricains, à savoir Maîtres Marie-Edith Douzima Lawson et Me Zarambaut
Assingambi.
La déposition des témoins à décharges, présentée par la défense de Jean Pierre, a commencé le 14 août et a pris fin le 30
novembre à la CPI. Les activités ont été temporairement suspendues et seront reprises en janvier 2013.
Jean Pierre Bemba est accusé de crime de guerre et crime contre l’humanité à cause des actes
commis par ses éléments en République centrafricaine dans la période allant d’octobre 2002 à mars 2003.
MBAÏKI/KAGA-BANDORO : DES PRÉSUMÉES SORCIÈRES AGRESSÉES PAR LA POPULATION
Mbaïki/Kaga-Bandoro, 6 décembre (RJDH)–Trois femmes âgées d’une soixantaine ont été torturées les
populations des villes de Mbaïki (sud) et de Kaga-Bandoro (nord). Celles de la ville de Kaga-Bandoro ont été accusées d’avoir envoûté un enfant âgé de neuf mois. Celle de Mbaïki est soupçonnée
d’être à l’origine de la mort de son petit-fils.
Le chef d’antenne de l’ONG Conseil danois pour les réfugiés (DRC) de Mbaïki, Eloge Ibrahim, a fait savoir que la victime a
reçu des blessures partout sur le corps, et qu’elle est soignée par des religieux de la localité. D’après lui, c’est la deuxième fois que cette femme est soupçonnée sorcellerie et battue
par les membres de sa propre famille.
A Kaga-Bandoro, les deux femmes accusées d’avoir envoûté un enfant âgé de neuf mois, ont été torturées dans la
nuit de mercredi 5 à jeudi 6 décembre, par des habitants du quartier Mbrés2 à Kaga-Bandoro (Nord).
D’après les témoignages du chef de quartier, l’enfant serait mort des suites d’anémie.
Les victimes sont actuellement à l’hôpital de la ville de Kaga-Bandoro pour des soins, à la charge du service des affaires
sociales de la localité.
KAGA-BANDORO : UN HOMME BLESSÉ PAR DES BANDITS
Kaga-Bandoro (RJDH) –Un gardien de la station-service ’’Total’’ de la ville de Kaga-Bandoro a été
blessé, dans la nuit du 6 au 7 décembre, par des personnes armées non identifiées. La victime a failli être égorgée par ces bandits.
D’après les témoignages de la victime, deux hommes qui marchaient pied-nus sont arrivés à la station et se sont
jetés sur lui. « Pendant que l’un me pressait la gorge pour m’empêcher de crier, l’autre sortait le un poignard et a commencé à me trancher la gorge. Je me suis débattu pour
crier au secours, c’est alors qu’ils ont pris la fuite », a-t-elle relaté.
Le gardien se trouve présentement à l’hôpital pour des soins. D’après la consultation médicale, la plaie fait six
centimètres de longueur.
BAMBARI : L’ONG ‘’CHRÉTIEN SECOURS’’ ASSISTE LES ENFANTS VULNÉRABLES
Bambari, 7 décembre (RJHD)–L’ONG ‘’Chrétien secours’’ vient de payer les redevances scolaires de plus de 200 enfants
orphelins rendus vulnérables par le VIH/sida, dans la sous-préfecture de Bambari (centre), ce vendredi 7 novembre. Il s’agit des élèves des établissements scolaires de Lago, Maïdou,
Goudou et Saint-Christophe
Le responsable de cette association, Symphorien Goudou, a fait savoir que ce geste a été réalisé grâce
à l’appui financier d’un opérateur économique de la place, El Adj. Mamoudou., pour soulager ces enfants qui ont besoins de soutien.
L’ONG Chrétien Secours est une association locale qui appui les orphelins et enfants victimes du VIH/ sida, et œuvre
dans le cadre de la promotion des droits de l’homme.