BANGUI : DES COMMERÇANTS DU MARCHÉ KM5 MÉCONTENTS DES OPÉRATIONS DU DÉGUERPISSEMENT
Bangui, 18 févr. 13 (RJDH) – Des vendeurs au marché km5, ont manifesté ce matin leur mécontentement suite
aux opérations de déguerpissement enclenchées par le ministère de la Sécurité publique. Une situation qui a entrainé une altercation entre les forces de l’ordre et les vendeurs.
Ces opérations consistent à détruire les étales qui permettent au vendeur d’exposer leurs marchandises. Un préavis a été déjà
donné à certains commerçants de détruire eux-mêmes leurs étales dans un délai de trois jours. Le propriétaire d’un immeuble baptisé Amigos, a personnellement été visé par cette note. Seulement,
le délai étant passé et face au refus de ce dernier, les forces de l’ordre sont intervenues pour procéder à la destruction de l’immeuble et des étals, sur instruction du ministre de la sécurité
publique.
D’après le constat fait par le RJDH, plus d’une cinquantaine de femmes se sont mises en tenue d’Eve devant les forces de
l’ordre, empêchant ainsi la circulation sur l’avenue Koudoukou, protestant ainsi contre leur expulsion. Pour disperser les manifestants, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et
des coups de feu à balles réelles.
« Nous nous sommes déshabillées, c’est pour prouver notre mécontentement à l’égard des autorités du pays.
L’acte qu’elles ont posé ne contribue pas au développement social et par conséquent notre commerce. Nous avons des enfants à notre charge, c’est cette activité qui nous
permet de les nourrir », a déploré une commerçante.
Selon Camille Féna, commerçant, cette manifestation a pour objectif de protester contre la « destruction sauvages »
des étals des commerçants par la mairie de Bangui. « Hier le ministre de l’administration du territoire nous a fait savoir que nos tables ne seront pas détruites, mais nous
sommes surpris de voir que tout est saccagé ce matin», a-t-il ajouté.
« Les policiers sont venus casser nos étables. Ils ont aussi emporté nos marchandises sous l’ordre des
autorités de la mairie. Et lorsqu’on voulait protester, ils ont tiré des coups de fusil sur nous, comme si nous sommes des bandits et des malfrats. Il faut qu’on nous trouve un endroit pour
nous permettre de continuer nos activités », a souligné Anne-Marie Dangba, une commerçante, au marché kilomètres 5.
Interrogé sur la question, le maire de Bangui, Nazaire Yalanga Guénéféï se dit surpris et ne pas s’être
informé de cette opération. La population estime quant à elle qu’il n’y a pas de véritable autorité dans l’administration centrafricaine. « Chacun peut se lever un beau
matin et faire sa volonté sur le reste de la population. Cet exemple témoigne combien la gestion du personnel échappe aux principaux responsables », a mentionné un observateur
de la vie publique centrafricaine.
BANGUI : LA SUSPENSION DES ÉMISSIONS SUR LES ONDES DE LA RADIO NATIONALE FAIT POLÉMIQUE
Bangui, 18 févr. 13 (RJDH) – La suspension de deux émissions animées par des proches du président Bozizé et diffusées à la radio
nationale continue de faire l’objet de discussions. La décision a été prise la semaine dernière par le ministre de la communication, issu de la coalition Séléka, Christophe
Gazambéti.
Il s’agit des émissions ‘’ Yé so é lingbi ti inga’’ et ‘’Bango ndo ti Gbia ti Kodro’’ qui
selon le ministre de la communication, sont incompatibles avec le processus de paix enclenché dans le pays. « Ce sont des choses qu’on ne peut plus supporter, vu que nous sommes
dans une période de transition issue d’une crise militaro-politique. Ces émissions ne favorisent pas le climat de paix », a-t-il dit.
Joint ce matin par le RJDH, un animateur de ces émissions affirme que « rien n’est perdu en ce moment. Nous
avons d’autres voies de recours et nous comptons utiliser tout notre relation, afin de convaincre le ministre à reconduire les deux émissions.
A la direction générale de Radio Centrafrique, une source bien informée, qui cite le texte qui a suspendu les deux
émissions, a fait savoir que celles-ci ont été suspendues pour une question de renouvellement de la grille de programme de la radio nationale.
Par ailleurs, les émissions suspendues sont jugées « citoyennes » par les uns et
« provocatrices » par les autres. La quintessence est qu’elles font souvent l’éloge du chef de l’Etat, ses actions et ses projets de société. Certains pensent
que ces émissions sont une tribune pour les animateurs qui en profitent pour régler à travers le média le compte « à ceux qui en veulent à la politique du chef de
l’Etat ».
« A mon avis le ministre de la communication a raison. Nous sommes en train de traverser une crise
militaro-politique. De telles émissions ne sont pas de nature à apaiser la situation dans le pays. Nous avons déjà signé des accords de paix, alors, respectons-les », a
mentionné un enseignant en sociologie, à l’Université de Bangui.
Il faut dire que ces émissions avaient été suspendues par le Haut conseil de la communication. Mais celles-ci avaient été
reconduites après de tractations entre la direction de la radio nationale, les animateurs de l’émission et l’organe de régulation du secteur de communication en Centrafrique.
Pour l’instant la décision qui suspend ces émissions n’a pas mentionné la date de leur rétablissement. Une situation
qui fait croire à certains qu’elles ne seront plus reconduites dans cette période de transition.
BOUAR : DES GROUPEMENTS AGRICOLES ONT REÇU DU MATÉRIEL
Bouar, 18 févr. 13 (RJDH) – Des lots de matériels agricoles ont été remis aux différents groupements et aux paysans qui ont participé à la
4ème édition de la foire agricole organisée du 16 au 17 février à Bouar (ouest).
C’est une initiative de l’ONG internationale Mercy Corps et la Caritas, sous le financement de l’Union européenne.
Les bénéficiaires de ces outils agricoles sont des groupements et personnes les mieux notés par un système mise
en place par les organisateurs. Ces matériels sont constitués des houes, des machettes, des arrosoirs, des moulins à manioc et des décortiqueuses d’arachides. Certains bénéficiaires se disent
satisfaits. Par contre, d’autres ne trouvent pas ces cadeaux à la hauteur de leurs attentes.
« Je ne suis pas satisfaite de mes prix. J’ai travaillé plus, j’ai tout donné mais malheureusement les prix
que j’ai reçus ne sont pas à la hauteur de mes attentes », a critiqué Pauline Riki, participante à cette foire.
Le ministre délégué à l’élevage, Joseph Béndounga qui a aussi participé à la clôture de cette exposition
vente, trouve cette initiative comme un moyen efficace pour lutter contre la faim en République Centrafrique. « Cette foire fait partie intégrante de la politique du
gouvernement : celle de faire manger trois fois par jour à la population. C’est un moyen efficace pour lutter contre la faim dans notre pays », a-t-il déclaré.
La foire agricole de Bouar (ouest) qui a débuté le 16 février a regroupé les agriculteurs des sous-préfectures de la Nana
Mabéré, de l’Ouham et de l’Ouham-Péndé.