FEVRIER 2013 A 12 HEURES 30 MINUTES A 19H30
HOTEL ALTON 107 RUE DE LA PELOUSE DE
DOUET
33000 BORDEAUX
PRESIDENT DE SEANCE ET MODERATEUR : Monsieur Lucé Raymond BOMONGO,Président de l’Observatoire Centrafricain de la Bonne Gouvernance,
RAPPORTEUR : Monsieur GNOU Joseph
REPRESENTANTS DES PARTIS POLITIQUES ET MOUVEMENTS
POLITIQUES
-M.L.P.C – FARE :DOUNDA Aimé
-R.D.C -FARE : ALANLENGBE Simon
-KNK: MANGOT Emmanuel
-FODEM-FRAP: DOMBI Saturnin
-SELEKA: Eric NERIS MASSI
PARTICIPANTS:KAMMOUGUI Laurent, GNOU Joseph, BEHOUROU Raymond, KAMAGNAWODE Narcisse, DATI William, MANGOT Hypolite, DOGO-NDENDJE Touadem, GODAME Clément , DIMANCHE Jean
Martial, SERAKONDJI Joseph Christian, ONDOMA Olivier, KEPEDEN TCHAPTCHET Gérard, TSOWA Alain, BONGOTOUET Mary Christian, NZOUBOU BOKO Romaric, YAMBIO Brice Martial, MANGOT Emmanuel, BOMONGO
José Domino, DOUNDA Aimé, DALBERTO Vermond, YAMBERE Robert ,Gilbert OUAKON, serge WAMANE,ARIBOT Adeline, ALALENGBI Simon, DOMBI Saturnin, Eric NERIS
MASSI
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Une seule question est inscrite à l’ordre du jour:
REGARDS CROISES DE LA DIASPORA SUR LES EVENEMENTS DE CENTRAFRIQUE
Le Président Monsieur Lucé Raymond BOMONGO, prenant la parole en premier, a pris soins d’attirer l’attention
de l’assemblée sur l’importance du vocable « la bonne gouvernance »en politique et la raison qui recommande aujourd’hui aux centrafricains l’esprit critique, dans le respect des
grands principes de la république, à savoir : L’unité, la fraternité, le travail, la dignité et la démocratie.
Cette réunion est un appel à l’histoire de notre pays, elle nous permet de mesurer le degré de maturité de notre communauté,
ce peuple profondément attaché à sa cohésion fondée sur cette coexistence pacifique et son encrage à ses racines.
C’est pourquoi, nous devons nous relever, nous épousseter, pour la refondation de la Centrafrique
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Suite à cette déclaration, le Président Lucé Raymond BOMONGO donne alors la parole à Monsieur
Eric NERIS MASSI, porte parole de la SELEKA, pour expliquer à l’assemblée la raison qui a conduit son groupe à prendre les armes contre le régime en place, avant les accords de
Libreville.
Monsieur Eric NERIS MASSI, après avoir présenté ses remerciements aux participants, a replacé d’emblée ses
considérations sur l’importance de la ville de Bordeaux dans l’animation de la vie politique centrafricaine auprès de la diaspora et la fourniture par cette ville de hauts cadres administratifs
ou politiques à notre pays, depuis au moins trente(30) ans.
Il a aussi rappelé qu’il se sent à Bordeaux comme chez lui.
Il a ensuite pointé du doigt la raison qui justifie les actions et les revendications de la SELEKA. Il la résume à
quelques points suivants :
-La mauvaise gouvernance en Centrafrique depuis les indépendances,
-L’aspiration de la nouvelle génération de notre pays à une condition de vie meilleure
-Le désir du changement politique
-Le non respect des précédents accords, notamment le (DDR) Démobilisation, Désarmement, Réinsertion
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Dans la continuité des propos de Monsieur Eric NERIS MASSI, Monsieur Saturnin DOMBI,
représentant du parti FODEM-FRAP, a pu à son tour préciser que les évènements qui prévalent en Centrafrique ne sont rien d’autres que l’expression de plusieurs rendez-vous
manqués entre nos gouvernants et le peuple, alors que notre pays est le seul en Afrique où il y a eu de dialogues dont les résolutions sont demeurées inappliquées.
Revenant ensuite sur les évènements politiques actuels, Monsieur Saturnin NDOMBI a précisé que le
soulèvement de la SELEKA et son avancée vers la capitale Bangui sont le résultat de plusieurs manquements du Président de la République à ses engagements, comme l’a souligné
précédemment, Monsieur Eric NERIS MASSI pour la paix véritable en Centrafrique.
Selon lui, cet état a conduit inéluctablement la coalition de factions rebelles déçues par l’attitude du Président
François BOZIZE dans l’application des termes des différents accords signés entre les protagonistes aux conflits politico-militaires, depuis 2005, pour permettre le retour
définitif de la paix en Centrafrique.
Il a aussi indiqué que cette crise est la manifestation de la volonté du peuple Centrafricain de dire enfin au Président de
la République et son entourage « Cela suffit ».
La crise actuelle pose deux problèmes :
1- celui de la recherche à tout prix de la démocratie,
2- -Celui de la lutte contre la gouvernance ethnique, clanique et partisane.
C’est la raison pour laquelle, les Centrafricains doivent rester vigilants face aux désinformations de toutes parts et
d’envisager des solutions appropriées pour une véritable paix en Centrafrique.
Il a précisé qu’en République force doit rester du côté de la loi. C’est la raison pour laquelle le mouvement politique,
le FRAP a tenu à ramener au dialogue la majorité présidentielle et la SELEKA.
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Monsieur MANGOT Emmanuel, représentant du KNK, rappelle à l’assemblée l’importance de cette
réunion à l’initiative de l’observatoire Centrafricain de la Bonne Gouvernance, dont le Président a eu le courage de réunir la diaspora pour que chaque
protagoniste du conflit puisse s’exprime et de dire le pourquoi du comment de cette crise.
En Centrafrique ou ailleurs, par crainte ou par méfiance et quelquefois par désintérêt à la chose politique, nombreux
sont ceux qui se cachent.
Il attire l’attention des participants sur la particularité de notre pays, lequel a été marqué par des mutineries
successives, des coups d’état et des rebellions. Ce qui affecte sa stabilité et son développement économique.
Pour revenir aux évènements actuels, il considère que les actes posés par SELEKA sont graves, et qu’il
appartient bien évidemment au Président de la République, François BOZIZE de se poser des questions afin de chercher maintenant avec les autres protagonistes au présent
conflit, les solutions appropriées pour une paix définitive.
Par ailleurs, il considère que les accords de Libreville permettent et facilitent le retour à la paix
dans notre pays.
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Pour Monsieur Simon ALALENGBI, représentant du RDC-FARE, la réunion d’aujourd’hui revêt une
importance capitale, tant elle montre un nouveau départ, pour le statut de l’opposition. Selon lui, il ne fait pas de doute que le dialogue inclusif est un échec, ce qui justifie aujourd’hui
incontestablement l’arrivée de la SELEKA et les accords imparfaits de Libreville.
Il a suggéré que l’on doit désormais s’interroger sur l’action du gouvernement et de son premier Ministre, Nicolas
TIANGAYE.
L’opposition non armée et démocratique ne croit absolument pas à la liberté d’action du premier Ministre, lequel est pris en
otage par le Président François BOZIZE.
Cette situation doit absolument amener les différents partis politiques de l’opposition à s’organiser
autrement, pour avoir un véritable statut.
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Le représentant du MLPC-FARE, DOUNDA Aimé, a indiqué que son parti politique n’a pas de contact avec SELEKA.
Pour cette réunion, il a reçu instruction de sa hiérarchie, d’être uniquement observateur.
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Il ressort des différentes interventions, que le Président de la République est responsable des problèmes
politico-militaires posés aujourd’hui en Centrafrique, tant qu’il est à la tête de ce pays depuis au moins 10 ans. Cette crise pose le problème du manque de maturité politique de nos gouvernants,
de la négation de notre nation ; la recherche de l’unité nationale ; la nécessité de repenser la politique.
Au regard des interventions, il est plus que jamais le moment, pour nous de se placer au-delà des contraintes ethniques, pour
s’exprimer librement sur les questions essentielles qui nous préoccupent : La consolidation de notre nation ; le respect des lois de la république ; le rejet du
tribalisme et la haine de l’autre. Chaque Centrafricain doit se rendre disponible chaque fois que son pays
l’appelle.
Certains intervenants déplorent l’action de la SELEKA peu démocratique, s’interrogent sur
l’origine des combattants de SELEKA et la provenance du financement de cette rébellion.
Tandis que d’autres compatriotes soutiennent l’action de SELEKA et estiment que cela se justifie par ailleurs dans le
contexte politique actuel de notre pays.
Ils regrettent la précipitation avec laquelle, les accords, dans la mesure où le premier
ministre, Nicolas TIANGAYE se trouve désormais dans une situation « suis generis » où l’on ne peut pas déterminer avec exactitude les
réelles attributions de ce dernier coincé entre les termes des accords de Libreville et ceux de la Constitution toujours en vigueur d’une part ; d’autre
part le maintien de l’assemblée nationale composée essentiellement des députés de la majorité Présidentielle –KNK.
Ils déplorent la présence SELEKA au gouvernement, en dépit du tricotage sur le choix des ministrables
Ils suggèrent enfin, la détermination d’un véritable statut des partis politiques de l’opposition.
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Monsieur le Président, Lucé Raymond BOMONGO a pris la parole pour la donner à Eric NERIS
MASSI, pour ses conclusions.
Ce dernier précise que « Il n’y’a pas de raison pour que le peuple Centrafricain ait peur de la SELEKA. Les
incidents de MOBAYE et BAMBARI sont les faits de quelques éléments incontrôlés, mais le haut commandement militaire de la SELEKA a su rapidement ramener de
l’ordre en son sein.
Contrairement aux désinformations du Président de la République et de son ministre de la sécurité, émigration, immigration et
de l’ordre public, le Pasteur Josué BINOUA, la SELEKA n’est pas un mouvement étranger composé des islamistes qui en voudraient aux chrétiens. Mais, elle est composée des
centrafricains de diverses origines ethniques de notre pays.
Pour ce qui est du financement de la SELEKA, les diverses
contributions viennent des compatriotes déçus de BOZIZE.
Quant à l’armement de la SELEKA c’est BOZIZE qui nous les livre. Ce dernier remet seulement cinq(5)
cartouches à chaque élément de F.A.C.A qui va combattre la SELEKA. Une fois, au front ces pauvres compatriotes se livrent à la SELEKA et on récupère tout l’armement.
Les Centrafricains désolés face aux manœuvres du Président François BOZIZE adhèrent de plus en plus à la cause défendue par
la SELEKA, pour l’intérêt national.
En effet, les centrafricains attendent des gouvernants de demain : L’organisation d’une véritable armée nationale ;
la garantie sécuritaire des populations sur toute l’étendue du pays ; la création des infrastructures (écoles, routes, hôpitaux, bâtiments administratifs etc.,)
Pour finir, il a rappelé que « SI BOZIZE ne respecte pas les accords de Libreville, la
SELEKA est encore sur le terrain
Le Président Lucé Raymond BOMONGO a repris la parole en dernier pour conclure, en ces
termes : « je vous remercie d’avoir honoré de votre présence à cette réunion qui nous a permit d’échanger dans la sérénité
ettransparence, ce qui témoigne bien de la maturité de notre diaspora.
On retiendra de ces échanges que notre pays a basculé dans la violence, par manque de principes de la bonne
gouvernance.
Il est vrai que les accords de Libreville ne peuvent résoudre les problématiques récurrentes à notre pays, dans la mesure où
Libreville a été qu’une course à l’échalote et des maroquins, aucun des protagonistes n’a posé la question relative à l’urgence sociale qui prévaut
On notera qu’à l’instar d’autres pays Africains, les gouvernements post-crises mettent en exergue la promotion de la
bonne gouvernance dans l’optique d’améliorer l’indice de développement humain, la lutte contre la corruption, l’enrichissement sans cause, le renforcement et la révision du cadre légal
du système judiciaire, l’Etat de droit (personnes et des biens, ainsi que la répartition des richesses du pays) Qu’en est t’il du Gouvernement TIANGAYE ?
Les derniers agissements de la SELEKA à MOBAYE et la non libération des prisonniers détenus
par le régime BOZIZE constituent une grave violation des accords de Libreville,
La contestation du gouvernement TIANGAYE, pour une partie de la classe
politique et quelques entités de la SELEKA et KNK, nous oblige à doubler de vigilance et à
accroître le travail de sensibilisation, de conciliation dans l’optique de la recherche de la paix dans notre communauté (diaspora) ainsi que sur toute l’étendue du
territoire Centrafricain.
C’est pourquoi, avec les associations et la société civile de la métropole, nous organiserons les jours à venir et dans
la même perspective d’autres rencontres à LYON et PARIS.
Nos remerciements vont à l’endroit de tous ceux qui ont contribué de loin ou de près à la tenue de cette rencontre, notamment
l’organisation internationale de la francophonie(DDSPH), et l’Union Européenne
Le Président de l’observatoire centrafricain de la bonne gouvernance
Lucé Raymond BOMONGO
CONTACT :07 60 14 59 57
tweeter : @LRBOMONGO