Au moment où le Conseil Suprême de la SÉLÉKA s’engage, en application des Accords de Libreville, avec le Gouvernement d’Union Nationale (GUN) et la Force
Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC), au cantonnement de ses troupes, le Général François BOZIZÉ vient de déclencher, ouvertement, les hostilités par l’entremise de Monsieur Levy YAKITÉ, son
Conseiller à la Présidence de la République en charge de la Jeunesse.
En effet, sur instruction du Général François BOZIZÉ, Monsieur Levy YAKITÉ, nanti de son titre de Président de la Milice dénommée COCORA, flèche en SANGO, la
langue nationale, vient de mobiliser les jeunes de sa milice au Stade Barthélémy BOGANDA, le Samedi 02 Mars 2013. Au cours de cette rencontre, ce dernier a tenu des propos des plus inacceptables,
se fondant sur la haine, sur la violence et sur la xénophobie pouvant se résumer par :
Le renforcement des barrières dans la ville de Bangui pour filtrer la circulation et procéder à l’arrestation des personnes jugées suspectes ou en lien avec la
SÉLÉKA. La jeunesse est ainsi appelée à une forte mobilisation pour s’attaquer, par tous les moyens, à ceux qui n’ont pas la même opinion que le KNK, parti au pouvoir, sur la crise
centrafricaine ;
L’ultimatum d’un mois donné au Gouvernement d’Union Nationale pour qu’il s’implique dans la gestion de la crise, faute de quoi la COCORA devra exiger sa
démission ;
La médiation de la crise centrafricaine voulue de la compétence de l’Union Africaine, en récusant ainsi la légitime implication des États de la sous-région, en
occurrence les Etats membres de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale ; et
L’appel au Président ZUMA de l’Afrique du Sud pour le renforcement de la présence de ses troupes en Centrafrique, en réfutant ainsi les Accords de Libreville de
2013.
A la suite de cette rencontre, les machettes, les fléchettes et les couteaux sont, à nouveau, distribués aux jeunes désœuvrés de la capitale. Depuis lors,
certains arrondissements de Bangui, où habitent en grand nombre les ressortissants des régions du nord-est de notre pays et les ressortissants étrangers d’origine musulmane, sont devenus la cible
de la Milice. Les persécutions, dont sont victimes ces personnes innocentes, se sont nettement accentuées, et bon nombre d’entre elles sont maintenues en détention, dans des conditions
dégradantes et inhumaines, sans mise en examen préalable, ni jugement, et souvent sommairement tuées.
Le Gouvernement d’Union Nationale, dirigé par Maître Nicolas TIANGAYE, ancien Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme, devra adopter une
position très ferme, au regard de ces atteintes constantes aux Droits Humains.
A cet effet, nous émettons une mise en garde, très ferme, à Monsieur Levy YAKITÉ, Distributeur des machettes, sur les dérives des manifestations et des marches
qu’il compte organiser avec sa milice dans les jours à venir pour soutenir la présence des troupes sud-africaines sur notre territoire et le régime du Général François BOZIZÉ.
En définitive, par l’entremise de son Conseiller Monsieur Levy YAKITÉ, le Général François BOZIZÉ a émis deux messages bien perceptibles par le Conseil Suprême de
la SÉLÉKA :
le premier, par la récusation du gouvernement, en poussant à sa démission par l’ultimatum de la milice COCORA qui n’a aucune légitimité pour contester ce
gouvernement issu des Accords de Libreville et qui a pour mission de relever le pays du marasme économique dans lequel le KNK et son Général-Président l’ont plongé ;
le deuxième, par la réfutation de ses pairs de la sous-région, par la surprenante déclaration sur le retrait de la médiation de la crise centrafricaine des mains
de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale pour la confier à l’Union Africaine. Une telle déclaration venant du Conseiller du Président, prouve, à l’évidence, que le
Général-Président ne fait aucunement confiance à ses pairs Chefs d’Etat d’Afrique Centrale qui l’ont pourtant aidé à se maintenir au pouvoir malgré sa mauvaise gestion de la Chose
Publique.
Déjà en Janvier 2013, alors que les Chefs d’État d’Afrique Centrale déploient leur contingent de soldats sur notre Territoire, avec pour mission de protéger
Bangui, l’on a relevé que le Général François BOZIZÉ a introduit dans le pays, à la surprise de ses pairs, des troupes sud-africaines. Il appartient donc aux Chefs d’État d’Afrique Centrale d’en
apprécier.
Le Conseil Suprême de la SÉLÉKA, conformément aux Accords de Libreville de 2013, exige le départ immédiat des troupes étrangères à la sous-région, en occurrence
les troupes sud-africaines et autres mercenaires du Territoire national, ainsi que la libération immédiate des prisonniers.
Fait à Bambari le 12 Mars 2013
Justin KOMBO
Secrétaire
Général
SÉLÉKA
É-mail : zokoyzosozola@yahoo.com