Centrafrique : 4 militaires tués dans une attaque lundi au sud
BANGUI AFP / 12 mars 2013 18h59- L'attaque lundi de l'une des principales villes du sud de la Centrafrique,
Bangassou, a fait quatre morts dans les rangs des forces armées centrafricaines (FACA), a-t-on appris mardi de source militaire.
Le ministère de la Défense centrafricain a attribué cette attaque à la coalition rebelle Séléka. Mais selon une seconde
source militaire s'exprimant sous couvert de l'anonymat, l'attaque aurait été menée par une bande armée venue du Soudan et il faudra attendre plusieurs jours avant de savoir qui en est réellement
l'auteur.
Selon une première source militaire, les éléments des FACA étaient alertés depuis plusieurs jours déjà de l'imminence de l'attaque
et sont allés se poster à une dizaine de kilomètres de l'entrée de Bangassou, où ils ont (...) opposé une résistance qui n'a pas duré. Alors qu'ils tentaient le repli vers la ville, celle-ci
était déjà aux mains des hommes de la (coalition rebelle) Séléka qui ont même pris leur base, faisant quatre tués, a-t-elle ajouté, anonymement.
Les FACA n'avaient pas d'autre solution que de se replier sur Zémio (250 km à l'est de Bangassou). Mais (...),
faute de carburant, et redoutant de tomber sur les éléments de la LRA (Armée de résistance du Seigneur, rébellion ougandaise), ils ont décidé de se regrouper (entre les deux
localités), a assuré la première source militaire.
Aucun bilan officiel n'a été communiqué.
Fin février, une faction de la rébellion avait déjà attaqué la localité de Sido (nord), une offensive vivement critiquée par
deux figures de la rébellion, ministres dans le gouvernement d'union nationale, le général Mohamed Dhaffane et Christophe Ghazam Betty.
Mardi, le ministère centrafricain de la Défense a condamné avec la plus grande fermeté ces attaques, en affirmant dans un
communiqué: Il s'agit à n'en point douter d'une action de plus qui vient confirmer l'option de la coalition Séléka tendant à poursuivre coûte que coûte l'occupation du territoire national.
Mi-décembre, les rebelles du Séléka avaient pris les armes contre le régime du président François Bozizé,
menaçant la capitale Bangui. Après avoir signé un accord de paix le 11 janvier à Libreville, la coalition rebelle a accepté de participer à un gouvernement d'union nationale.
Les rebelles continuent cependant d'exiger la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes étrangères, en
particulier sud-africaines. Coalition formée fin 2012, le Séléka est composé de deux principaux groupes rebelles, et de plusieurs petits groupes armés.
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Centrafrique : L'attaque de Bangassou attribuée au CPJP fondamental, une faction de Séléka
YAOUNDE Mardi 12 mars 2013 | 17:48 UTC (Xinhua) - L'attaque rebelle contre
la localité centrafricaine de Bangassou (sud-est, plus du 400 km de Bangui) a été menée par les hommes de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), mouvement rebelle membre
de la coalition Séléka, affirme un responsable de cette organisation qui a pris les armes en décembre pour renverser le pouvoir du président François Bozizé.
"Ce sont les éléments du CPJP fondamental de Noureddine
Adam qui sont allés commettre cette infraction. C'est l'un des mouvements qui forment Séléka", a déclaré à Xinhua le
colonel Michel Narkoyo, porte-parole militaire de l'alliance rebelle issu d'une autre faction, l'Union des forces démocratiques pour le changement (UFDR).
L'attaque contre Bangassou (à la frontière avec la République démocratique du
Congo) a été perpétrée lundi matin, soit deux semaines après celle menée contre Sido (nord, à la frontière avec le Tchad), au moment où le nouveau gouvernement d'union nationale présidé par
l'opposant Nicolas Tiangaye tente d'appliquer les accords de paix signés le 11 janvier à Libreville au Gabon.
Fermement condamnée par la direction de Séléka incarnée par Michel Am
Nondokro Djotodia, ex-fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères et ex-consul à Nyala au Soudan, nommé Premier ministre en charge de la Défense nationale au sein
du cabinet formé le 3 février, cette attaque suscite également des interrogations au sein de l'alliance rebelle, selon le colonel Narkoyo.
"Jusqu'à présent, nous aussi on se pose la question de
savoir pourquoi ils ont attaqué la ville de Bangassou", fait savoir le responsable rebelle, indiquant cependant que
les éléments du CPJP fondamental (moins de 200 hommes) ruminent leur colère d'avoir été écartés du gouvernement issu des accords de Libreville.
D'autres revendications du mouvement rebelle, les mêmes que celles régulièrement
formulées par Michel Narkoyo lui-même et d'autres leaders de Séléka comme le coordonnateur international à Paris Eric Massi, portent sur la libération des
détenus des détenus liés à la crise et le départ des troupes étrangères alliées du pouvoir, en l'occurrence les soldats sud-africains et ougandais.
En dehors de l'UFDR et du CPJP fondamental, Séléka est une coalition hétérogène de
plusieurs mouvements rebelles et groupes armés qui comporte en outre le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) de Martin Koumtamadji connu sous le nom de guerre
d'Abdoulaye Miskine, puis la Convention patriotique du salut kodro (CPSK).
A en croire Narkoyo, le général Noureddine Adam
n'a pris pas part aux pourparlers de Libreville, placés sous l'égide des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, à laquelle la République centrafricaine
appartient).
"On est tous allés à Libreville, lui est resté à
N'Djamena. C'est hier qu'on l'a emmené à Bangui", note le responsable rebelle.
"Nous sommes contre ces attaques. S'il y a des
revendications, on doit s'asseoir autour d'une table et discuter", a-t-il ajouté, annonçant l'absence du pays de
Djotodia, alors que se tenait mardi un conseil de cabinet avec au menu des débats sur les nouvelles attaques rebelles.
Outre son leader, Séléka compte quatre autres ministres au sein du gouvernement
d'union nationale, un attelage constitué par ailleurs du camp présidentiel, de l'opposition démocratique à laquelle appartient le Premier ministre Nicolas Tiangaye, la mouvance
politico-militaire et la société civile.
Source
: http://www.afriquinfos.com/articles/2013/3/12/centrafrique-lattaque-bangassou-attribuee-cpjp-fondamental-faction-seleka-219019.asp
Centrafrique: les rebelles de la Séléka avancent et accusent
Source : http://www.45enord.ca/2013/03/ 12/03/2013 à 11:12
Au lendemain d’une nouvelle avancée des rebelles de la Séléka, les divisions s’accentuent entre cette coalition,
depuis peu membre du gouvernement d’union nationale, et le pouvoir en place du président Bozizé.
Gambo, Bangassou et désormais Rafaï. Ville après ville, les membres de la Séléka n’en finissent plus de conquérir le
territoire centrafricain. Ce lundi, les rebelles n’ont eu aucun mal à prendre le contrôle de Gambo et Bangassou. Aucune résistance de l’armée nationale face à eux et les voilà désormais maîtres
des deux cités.
À en croire les informations révélées par le correspondant de RFI en Centrafrique, Hippolyte
Donossio, ils auraient même poursuivi leur offensive, ce mardi, en prenant le contrôle de Rafaï. Alors que la ville serait désormais coupée du réseau téléphonique, les rebelles seraient
d’ores et déjà en route pour Zémio.
Un peu plus de trois mois après le début de la rébellion armée face aux forces du président Bozizé, la
Séléka continue son action à travers le pays. Pourtant, à mesure de leur avancée, en décembre dernier, aux abords de Bangui, la capitale centrafricaine, les rebelles ont contraint le pouvoir
actuel à concéder une part de leur gestion du pays.
À l’issue des accords de Libreville, signés en janvier dernier, la Séléka a accepté de faire partie du gouvernement d’union
nationale afin de résoudre les différends qui pourrissent les relations entre les proches du président Bozizé et les rebelles.
Figure de proue de cette rébellion, Michel Djotodia est ainsi devenu vice-premier ministre en charge de la
Défense nationale. Mais si la rencontre de Libreville prévoyait un cantonnement des forces de la Séléka, de nombreux éléments rebelles y sont restés récalcitrants.
La Séléka et le parti au pouvoir s’accusent mutuellement de l’escalade des tensions
Et pour cause, ils accusent le président Bozizé d’avoir relancé les hostilités «par l’entremise
de Monsieur Levy Yakité, son conseiller à la Présidence de la République en charge de la Jeunesse». Dans un communiqué obtenu par 45eNord.ca, le secrétaire général de
la Séléka, Justin Kombo, dénonce le discours teinté de «haine», de «violence» et de «xénophobie» de M.
Yakité, prononcé le 2 mars dernier, devant ce que M. Kombo considère comme «les jeunes de sa milice».
«Les persécutions, dont sont victimes ces personnes innocentes, se sont nettement accentuées, et bon nombre
d’entre elles sont maintenues en détention, dans des conditions dégradantes et inhumaines, sans mise en examen préalable, ni jugement, et souvent sommairement tuées», a ainsi
dénoncé M. Kombo.
Appelant le gouvernement d’union nationale à «adopter une position très ferme, au regard de ces atteintes
constantes aux droits humains», le secrétaire général de la Séléka maintient les revendications de la coalition à l’égard du président Bozizé. «Le
Conseil Suprême de la Séléka, conformément aux accords de Libreville de 2013, exige le départ immédiat des troupes étrangères à la sous-région, en l’occurrence les troupes sud-africaines et
autres mercenaires du territoire national, ainsi que la libération immédiate des prisonniers», conclue-t-il.
Des accusations fortes pour des revendications permanentes
La Séléka n’accepte pas la stratégie du président Bozizé. Affaibli par une armée fuyant les affrontements,
le général arrivé au pouvoir en 2003 parait de plus en plus esseulé à la tête du pays. Il semble même se détacher progressivement de ses principaux alliés régionaux. Face à la fermeté de la
rébellion actuelle, sa légitimité est touchée, les populations sont meurtries.
Pour autant, Bangui n’abdique pas et le fait savoir. Après avoir fermement condamné ces récentes attaques, le porte-parole du
gouvernement, Crépin Mboli Goumba, s’interroge sur la stratégie menée par la Séléka.
«Au moment où le gouvernement se penche sur les questions soulevées par la Séléka, il est absolument
incompréhensible que ses éléments se livrent à ce genre d’attaque. Nous demandons à ces éléments de revenir à la raison, de laisser leurs représentants légitimes, qui travaillent déjà
d’arrache-pied avec le gouvernement», a-t-il déclaré sur les antennes de RFI.
Entre l’impatience de la rébellion et l’affaiblissement de l’État, le dialogue peine à aboutir sur des résultats concrets. La
méfiance, voire le mépris, de chacun des acteurs envers l’autre freine l’avancée des négociations. Au grand dam des populations centrafricaines.
Source : http://www.45enord.ca/2013/03/centrafrique-les-rebelles-de-la-seleka-avancent-et-accusent/